II - LE ROYAUME D’ANGLETERRE
11. IRLANDE
Annexée en 1541 par Henry VIII, qui tente d’y imposer le protestantisme, l’Irlande résiste en vain à l’invasion anglaise et à la confiscation des terres par Cromwell (1641-1651) qui ordonne les massacres de Drogheda et de Wexford. Après la chute des Stuart, William III réduit les catholiques d’Irlande à l’impuissance (traité de Limerick en 1691). Theobald Wolfe Tone fonde le groupe des Irlandais Unis et s’insurge en mai 1798 contre l’Angleterre, avec le soutien des républicains français. La répression se généralise, Wolfe Tone est capturé et se suicide en octobre 1798. Vice-roi d’Irlande, le général Lord Charles Cornwallis et le Premier ministre William Pitt cherchent vainement à convaincre le roi George III et les élites protestantes de promouvoir l’émancipation des catholiques irlandais en vue d’une paix durable. Ils donnent leur démission et Cornwallis est remplacé sur place par le comte de Hardwicke (mai 1801) qui maintient une situation potentiellement explosive sur l’« Île Verte ». Pour Robert Emmet et l'insurrection de 1803, cf. XIXe s., Napoléon: Angleterre.
1911 | Rory O’ More (US) de Sidney Olcott Kalem Co., 305 m./10 min. – av. Jack J. Clark (Rory O’More), Gene Gauntier (Kathleen), Robert Vignola (Black Williams, le mouchard), J. P. McGowan (commandant anglais), Arthur Donaldson (Père O’Brien), Anna Clark (mère de Rory). Rory O’More, chef de l’insurrection anti-anglaise en 1641, est trahi par Black Williams, mais aidé par Kathleen et s’échappe dans les montagnes. Il est capturé et condamné au gibet. Le prêtre le fait échapper au prix de sa vie, Rory s’embarque pour l’Amérique du Nord. Tourné en Irlande, à Beaufort (Kerry). |
1912 | Michael Dwyer, the Irish Outlaw (GB) Irish Films, 850 ft. - Episodes de la vie de Michael Dwyer (1772-1825), un des chefs des "United Irishmen" au cours de la rébellion irlandaise de 1798. Il se réfugie dans les montagnes de Wicklow jusqu'en 1803 afin d'y mener la résistance contre les forces royalistes anglaises. Après s'être rendu, il est emprisonné puis exilé en Australie, en Nouvelle Galles du Sud, en 1805, où il mourra vingt ans plus tard. |
1912 | Ireland, the Oppressed (US) de Sidney Olcott Kalem Co., 317 m. – av. Jack J. Clark (le violoniste), Alice Hollister (Peggy), Gene Gauntier, Sidney Olcott (Père Falvey), J. P. McGowan, Robert Vignola. Au XVIIIe s., les Red Coats anglais sillonnent la campagne pour capturer le père Falvey qui a tenté de s'opposer à l'expulsion de villageois qui ne pouvaient payer leur loyer à Lord Kilhannack. Une jeune femme, Peggy, l'aide à fuir en Amérique du Nord et est condamnée à six ans de prison. |
1913/14 | For Ireland’s Sake / Arrah-na-Pogue (US) de Sidney Olcott Sidney Olcott/Gene Gauntier Feature Players-Warner’s Features, 3000 ft./3 bob. – av. Gene Gauntier (Eileen Donaghue), Jack J. Clark (Marty O'Sullivan),Sidney Olcott (Père Flannigan), Mrs. Norina (Mrs. Bridget Donaghue), Agnes Mapes, Arthur Donaldson. Marty fabrique des armes pour les patriotes dans un atelier clandestin situé dans les collines. Prévenu par sa fiancée Eileen, il a le temps de s'échapper à l'arrivée des soldats anglais, se réfugie dans une auberge où la population prend sa défense et rosse les Red Coats. En représailles, les Anglais incendient le village, Mary et Eileen sont capturés. Le Père Flannigan leur procure les moyens de s'évader, et bénit le couple qui s'enfuit en Amérique du Nord. - Un épisode de la rébellion de 1798 filmé en été 1913 dans le comté de Kerry à Killarney, Gap of Dunloe, Muckross Abbey et Innisfallen. |
1914 | ® Ireland, a Nation (GB) de Walter MacNamara. – av. Barry O’Brien (Robert Emmet), P. J. Bourke (Michael Dwyer). – Illustration des insurrections irlandaises de 1798 et 1803, la première soutenue par la France, cf. XIXe s. Napoléon: Angleterre. |
1918-20 | Willy Reilly and his Colleen Bawn (IE) de John MacDonagh Film Company of Ireland, 1620 m./90 min. – av. Brian Magowan (Willy Reilly), Frances Alexander (Helen Folliard, dite Colleen Bawn), Dermot O’Dowd (Squire Folliard), Richard Sheridan (Tom the Fool), Barett MacDonnell (Red Rapparree), Séamus MacBlante (Sir Robert Whitecrafte). En 1745, les malheurs de Reilly, un catholique qui aime Helen Folliard, une protestante. Persécuté par Lord Whitecroft qui désire la jeune femme pour lui, le couple tente de fuguer. Après sept ans d’exil, Reilly retrouvera Helen, qui avait passagèrement sombré dans la folie. |
1949 | The Fighting O’Flynn (Aventure en Irlande) (US) d’Arthur Pierson The Fairbanks Company, Inc. (Douglas Fairbanks Jr.)/Universal-International, 94 min. – av. Douglas Fairbanks Jr. (O’Flynn), Patricia Medina (Fancy Free), Helena Carter (Lady Benedetta), Richard Greene (Lord Sedgemouth), Lumsden Hare (le vice-roi d’Irlande), J. M. Kerrigan (Timothy), Otto Waldis (gén. Van Dronk), Jean Del Val (amiral français). Une version totalement farfelue et fantaisiste de l’insurrection irlandaise de Wolfe Tone contre les Anglais et du débarquement des troupes françaises du Directoire à Castelmore ! En Irlande en 1797, « alors que les troupes de Napoléon Bonaparte s’approchent des côtes irlandaises pour envahir l’Angleterre », le poète et mercenaire O’Flynn trouve son vieux manoir familial investi par de louches individus, des débiteurs (le clan est ruiné) et des agents de Bonaparte. Ceux-ci cherchent à enlever Lady Benedetta, passagère d’une diligence en route pour Dublin ; fille du vice-roi, elle transporte des documents secrets de Paris destinés à son père et qui concernent les plans d’invasion du pays par les Français. O’Flynn aide Benedetta à échapper aux espions continentaux et transmet les documents au vice-roi, qui le nomme capitaine. Mais O’Flynn découvre que le fiancé de Benedetta, Lord Sedgemouth, est en vérité un dangereux bonapartiste. Il s’introduit dans la forteresse de Knockmore, épicentre de la conspiration antibritannique où le fiancé perfide d’autres traîtres attendent l’arrivée de la flotte française. Il échappe à un peloton d’exécution, trucide Sedgemouth et fait avorter le débarquement français, soutenu par l’arrivée des troupes loyales du vice-roi. Ayant sauvé la Grande-Bretagne, O’Flynn et Benedetta peuvent enfin s’embrasser… Le personnage fictif de Sedgemouth est calqué sur le patriote irlandais Lord Edward Fitzgerald, ami des rebelles irlandais, et le vice-roi anglais d’Irlande n’était nul autre que Charles, marquis de Cornwallis (l’adversaire de Washington et Lafayette en Amérique). Quant à Bonaparte, il était bien trop occupé en Italie, puis en Egypte pour songer à l’île d’Erin. Ce premier film produit par Douglas Fairbanks Jr., Américain viscéralement anglophile, n’est qu’une modeste mais amusante bande d’aventures filmée sur le lot Universal, dans laquelle le comédien cherche avant tout à reproduire en mode ironique les cascades et coups d’épée de feu son père. Ce qui lui réussit avec charme et bonne humeur. Par amitié, Ernst Lubitsch (avec lequel il vient de tourner « That Lady in Ermine ») aurait revu le scénario et fait quelques suggestions. |
1953 | (tv) The Harp of Erin (US) d’Albert McCleery série « Hallmark Hall of Fame » (NBC 15.3.53). – av. Dennis Harrison (Thomas Moore), Oliver Thorndike, Eilen Humphrey, Malcolm Lee Beggs, Douglas Rodgers, Neil Fitzgerald, Grace O’Malley. – La vie du poète Thomas Moore (1779-1852). |
1975 | Caoineadh Airt Ui Laoire (IE) de Bob Quinn Cinegael Galway, 52 min. – av. Seán Bán Breathnach (Art Ui Laoire), John Arden (Director), Caitlin Ni Dhonnchú (Eibhlin), Thomás Mac Lochlan, Siobhan Ni Shúilleabháin. – L’assassinat en 1773 d’un aristocrate irlandais ayant servi dans les hussards en Autriche, Ui Laoire, meurtre commis par Morris, un sheriff anglais. |
1975 | (tv) The Derry Boys (GB) de Piers Haggard série « Churchill’s People » no. 19 (BBC 5.5.75), 50 min. – av. Sam Kydd (George Campsie), Sheila Manahan (Alice Campsie), William Hamilton (Henry Campsie), Jean Taylor Smith (Nellie Falls), George Sewell (col. Michelburn). Drame sur fond de la campagne militaire de Guillaume d’Orange en Irlande en 1680, avec le siège de Londonderry par les partisans du roi Jacques II, chassé de Londres. |
1981 | It’s Handy When People Don’t Die (GB/IE) de Tommy McArdle Kinship, 102 min. – av. Garrett Keogh, Brendan Cauldwell, Bob Carlile, Catherine Gibson, Barbara MacNamara, Patrick Brannigan. – Au XVIIIe siècle, des villageois irlandais sont massacrés en se défendant contre l’envahisseur anglais. |
1981 | (tv) Scarf Jack (GB) Chris McMaster Southern Television (22.6.-27.7.81), 6 x 25 min. – av. Roy Boyd (Scarf Jack), Keith Wayne (Francis), Jo Kendall (Jane), Bernard Kay (Hunter Gowan), Reginald March (Sir William Wynne). – Irlande 1798 : un hors-la-loi patriote bafoue l’occupant anglais. Tournage dans le Hampshire (Beauworth, Hinton Ampner House à Bramdean) et à Shaftesbury. Episodes : 1. « Captain Moonlight » – 2. « Rescued » – 3. « The Interrogation » – 4. « The Search » – 5. « The Challenge » – 6. « The Duel ». |
1982 | (tv) *The Year of the French / L’Année des Français (IE/FR) de Michael Garvey Radio-Telefís Éireann (RTE)-France 3 (RTE 1982 / FR3 23.5.-27.6.83 / Channel Four 18.1.-22.2.85), 6 x 55 min. – av. Jean-Claude Drouot (général Jean-Joseph-Aimable Humbert), Keith Buckley (Samuel Cooper), François Perrot (Barras), Donald Bisset (Lord Charles Cornwallis, vice-roi d’Irlande), Kieran Montague (Theobald Wolfe Tone), Philip Hurdwood (John Moore), Robert Stephens (George Moore), Keith Buckley (Sam Cooper), Oliver Cotton (Teeling), T. P. McKenna (Denis Browne), Niall O’Brien (Owen McCarthy), Gilles Ségal (La Revellière), Brian Murray (Ferdy O’Donnel), Marie Kean (Mrs. Duggan), James Green (gén. Gerard Lake), AlanDevlin (Malachy Duggan), Colm Hefferon (Gerry O’Donnell). En août 1798, les troupes françaises (mille hommes) des trois navires du général Humbert débarquent à Killala Bay (County Mayo) en Irlande pour soutenir l’insurrection de Wolfe Tone, et chassent les Anglais commandés par le général Lake de Castelmore. La République d’Irlande libre est proclamée. Mais la contre-offensive britannique de Lord Charles Cornwallis surprend, Castelmore est repris et John Moore (1767-1799), premier président d’Irlande, est fait prisonnier. Les Français de Humbert se rendent après la bataille perdue de Ballinamuck, tandis que les trois mille hommes de renforts envoyés depuis Brest sont capturés. Wolf Tone est ramené à Dublin en chaînes ; Moore voit sa condamnation à mort commuée en déportation (d’après Thomas Flanahan). La réalisation n’est pas à la hauteur du propos, mais ce téléfilm a le mérite d’exister, étant le seul à illustrer cet épisode crucial de l’histoire de l’Irlande. |
2002 | The Abduction Club / Le Club des ravisseurs / Entführer & Gentlemen (GB/FR/IE/DE) de Stefan Schwartz Hellfire Films, 96 min. – av. Daniel Lapaine (Garrett Byrne), Matthew Rhys (James Strang), Alice Evans (Catherine Kennedy), Sophia Myles (Anne Kennedy), Liam Cunningham (John Power), Edward Woodward (Lord Femoy), Patrick Malahide (Sir Myles). – Irlande 1780, des aristocrates désargentés enlèvent de riches héritières (comédie). |
2005 | Matilda Tone. Love & Revolution in a Brooklyn Graveyard (US) de Moira Tierney 25 min. – Semi-documentaire sur la vie de Mathilda Witherington, née en 1775 à Dublin. Elle fugue avec le révolutionnaire irlandais Theobald Wolfe Tone à l’âge de 16 ans, le perd à 23 ans (il est incarcéré dans une prison anglaise), passe 20 ans à Paris et finit sa vie à Washington après avoir enterré deux époux et trois enfants. |