V - L’ESPAGNE, LE PORTUGAL ET LEURS COLONIES D’AMÉRIQUE

6. CARLOS III (1759 à 1788)

CHARLES III, né en 1716, fils aîné de Felipe V et d’Isabel de Farnesio, demi-frère de Felipe VI. D’abord duc de Parme (1731 à 1735), puis roi de Naples (1735 à 1759). Reine : María Amalia de Saxe.
1938Das Menuett des Boccherini (DE) de Jürgen von Alten ; Hans Tost/Terra-Filmkunst GmbH (Berlin), 18 min. – av. Ursula Deinert (la danseuse Teresina), Hubert von Meyerinck (Luigi Boccherini), Karl Hellmer, Sascha Oskar Schöning. – Madrid en 1775, le compositeur italien Luigi Boccherini (1743-1805), en visite à la cour royale, s’éprend de la turbulente danseuse Teresina et écrit pour elle un menuet qui est interprété devant l’Infante d’Espagne.
1950María Antonia « La Caramba » (ES) d’Arturo Ruiz Castillo ; Adolfo Arenaza/Hercules Films, 89 min. – av. Antoñita Colomé (Maria Antonia), Alfredo Mayo (le toréador José Delgado Guerra dit Pepe-Hillo alias le contrebandier José María y Fernando), Rafael Albaicin (Pedro Romero), Mary Lamar (duchesse Cayetana), Guillermo Marín (Francisco Goya), Francisco Rabal (Fernando), Manuel Dicenta (Rafael « El Titiritero »). - En 1768, une chanteuse de tonadilleras d’une grande beauté (1751-1787), qui a quitté les champs de canne à sucre de Motril pour se lancer dans une carrière artistique à Cadiz, puis à Madrid, tourne la tête à toutes les célébrités du moment : le peintre Francisco Goya, le poète et auteur dramatique Leandro Fernández de Moratín, le comédien Rafael El Titiritero, les toréadors Pedro Romero et Pepe-Hillo (qui n’est autre que le contrebandier José María y Fernando). En 1780, lasse de ses aventures sans lendemain après l’incarcération de son ami Fernandez, un mariage raté et le décès de Pepe-Hillo dans l’arène de Madrid, elle distribue sa fortune et entre dans les ordres. Biographie musicalo-folklorique de la légendaire tonadillera María Antonia Vallejo Fernández « La Caramba » (1750-1787). Tournage dans l’arène d’Aranjuez et aux studios Roptence et Sevilla Films à Madrid.
1972Le moine / Il Monaco / Der Mönch und die Frauen (FR/IT/DE) d’Ado Kyrou ; Tritone Cinematografica-Maya Films-Comacico, 94 min. – av. Franco Nero (Ambrosio), Nathalie Delon (Mathilde), Nicol Williamson (duc de Talamur), Nadja Tiller (Doña Elvira), Eliana De Santis (Antonia), Denis Manuel (l’inquisiteur), Elisabeth Wiener (Agnès). – Le roman anticlérical « The Monk » (1796) de Matthew G. Lewis, adapté par Luis Buñuel et Jean-Claude Carrière, et filmé par le surréaliste Ado Kyrou : tenté sexuellement par une émissaire du diable déguisée en moine, le père Ambrosio sombre dans le crime. L’Inquisition l’épargne, car il se libère avec l’aide du Malin et finit pape.
1989*Esquilache (Le Marquis d’Esquilache) (ES) de Josefina Molina (et Joaquín Molina) ; José Sámano/Sabre, 105 min. – av. Fernando Fernan Gomez (Leopoldo De Gregorio, marquis d’Esquilache, ministre des Finances et de la Guerre), Angel de Andres (Zenón de Somodevilla y Bengoechea, marquis de la Ensenada), Angela Molina (Fernanda), José Luis Lopez Vazquez (Antonio Campos), Concha Velasco (Pastora Patermo), Adolfo Marsillach (Carlos III), Amparo Rivelles (Isabel de Farnesio, la reine-mère), Alberto Closas (duc de Villasanta). – Les 23-26 mars 1766 à Madrid. Après avoir imposé des réformes destinées à moderniser le pays, le Premier Ministre d’origine sicilienne Leopoldo De Gregorio, marquis de Esquilache (1701-1785), partisan des idées novatrices des Lumières, se heurte à l’hostilité grandissante de la noblesse de la Cour (le marquis de la Ensenada), de l’Église (les jésuites) et finit par provoquer un soulèvement populaire ; les Madrilènes ne supportent pas non plus la décision de cet « étranger » d’interdire les excès provoqués lors des fêtes et des charivaris, et sa volonté de bannir le port de la cape longue et du sombrero. Partie de Madrid (le soulèvement à la Puerta de Guadalajara a été peint par Goya), la révolte gagne rapidement toute l’Espagne et toutes les couches de la population. A son grand regret, le roi est contraint de renvoyer Esquilache en Italie (où il finira comme ambassadeur d’Espagne à Venise en 1772). – Partant de la pièce « Un soñador para un pueblo [Un rêveur pour le peuple] » d’Antonio Buero Vallejo (1958), la cinéaste Josefina Molina dresse le bilan d’une première modernisation nationale avortée suite à la mobilisation de l’ensemble des forces réactionnaires du pays, et ce en dépit du soutien royal (impressionné par ses initiatives, Don Carlos, roi des Deux-Siciles et futur Charles III d’Espagne, avait d’abord confié au ministre la réforme de son armée). Le film, qui commente indirectement l’histoire récente du pays, récolte neuf nominations et deux Prix Goyas 1990 (Adolfo Marsillach, décors). Nominé à l’Ours d’Or au festival de Berlin 1989.
1990El fraile (En nombre de la Inquisición) / The Monk (ES/GB) de Paco Lara ; Mediterráneo Cine TV-Celtic, 106 min. – av. Paul McGann (Père Lorenzo), Sophie Ward (Juan/Mathilde), Isla Blair (Mère Agueda), Aitana Sanchez-Gijon (sœur Iñez), Freda Dowie (sœur Ursula), Manuel de Blas (l’inquisiteur), Laura Davenport (Doña Elvira), Suzanne Bertish (sœur Mariana), Mark Elston (Ramon). – Madrid 1767 : amoureuse du père Lorenzo, célèbre prédicateur, Mathilde se déguise en novice et se fait admettre dans le couvent des Capucins où elle séduit sa victime. Arrêté par le Saint Office, Lorenzo est condamné au bûcher. Mathilde, aidée par le diable, empêche l’exécution. Deuxième adaptation du roman anticlérical « The Monk » (1796) de Matthew G. Lewis (cf. 1972).
1994® Carlota Joaquina, princesa do Brazil (BR) de Carla Camurati. – av. Alberto Turino (Carlos III), cf. Espagne XIXe s. : Brésil (6.4).
1999(tv) El secreto de la porcelana / Els secrets de Meissen (ES) de Roberto Bodegas ; 5 Films-Generalitat valenciana-RTVE (TVE 29.12.99), 2 x 90 min. – av. Omero Antenutti, Eusebio Poncela (Carlos III), Nacho Duato (comte d’Aranda), Magüi Mira (Elena), Miguel Angel Garcia (Miguel de la Foya), Paulina Gálvez (Hildegard), Sancho Gracia (Klaus Neumann), Miguel Angel Garzón (Tomás), Teófilo Calle (Johann Friedrich Böttger), Vicente Genovés (Auguste de Saxe), Alvaro Báguena (Friedrich August II de Saxe), Carles Pons, Sancho Gracia. – Divers cas d’espionnage industriel : En 1707, Damián Ossorio, un commerçant de porcelaines établi à Manille, reçoit l’ordre du roi Carlos III de voler aux Chinois le secret de la fabrication de la pâte dure pour la porcelaine. En Allemagne, le comte d’Aranda libère l’alchimiste Johann Christian Knippfer, incarcéré à Meissen, pour l’inviter à fabriquer sa porcelaine dans la manufacture royale d’Espagne à Alcora. Au même moment, Friedrich Böttger en découvre le secret pour le compte d’Auguste II de Saxe (d’après le roman de Josep Palomero, 1994). Tournage à Valence (Palau de la Generalitat) avec 1400 figurants.
2011Le Moine / El monje (FR/ES) de Dominik Moll ; Diaphana Films-Estrategia Audiovisual-Morena Films, 101 min. – av. Vincent Cassel (père Ambrosio), Déborah François (Valerio), Joséphine Japy (Antonia), Sergi López (le débauché), Catherine Mouchet (Doña Elvira), Jordi Dauder (Père Miguel), Roxane Duran (sœur Agnès), Frédéric Noaille (Lorenzo). – Troisième adaptation du roman anticlérical « The Monk » (1796) de Matthew G. Lewis (cf. 1972 et 1990), tournée à Madrid.

6.1. Le brigand Diego Corrientes Mateos

(1757-1781), le « bandolero » andaloux au grand cœur, né et exécuté à Séville.
1914Diego Corrientes / Corazón de bandido (ES) d’Alberto Marro ; série « Oro de Arte Trágico », Hispano Films, 37 min. – av. Jaime Borrás (Diego Corrientes), Lluisa Oliván.
1924Diego Corrientes (ES) de José Buchs ; Film Española. – av. José Romeu (Diego Corrientes), Celia Escudero (Maria), José Montenegro (Malasombra), José Valle (le renégat), Modesto Rivas (Don Diego), Maria Anaya, Enriqueta Palma.
1936Diego Corrientes (ES) d’Ignacio F. Iquino ; Exclusivas Diana, 82 min. – av. Pedro Terol (Diego Corrientes), Goyita Herrero (La Viznaga), Blanquita Gil (Rosario), Jesús Castro Blanco (le renégat), Paco Martinez Soria Paquete (Juan Sinropas), Federico Gandia (lieut. Bellido), Gastón A. Mantua (El Corregidor), Juana Bozzo (la marquise). – Tourné en pleine guerre civile : tous les bandits sont grâciés et se marient à la fin !
1959*Diego Corrientes (Les Révoltés d’Alcantara) (ES) d’Antonio Isasi Isasmendi ; Isasi Producciones, 98 min. – av. José Suárez (Diego Corrientes), Marisa de Leza (Beatriz), Eulalia del Pino (Carmela), Jesús Colomer (Augustín), Milo Quesada (le comte d’Albanes), Rafael Bardem (Corregidor). – Filmé en Eastmancolor aux studios Orfea Film et dans la Sierra Nevada par le spécialiste du film de cape et épée hispanique.