VI - L’ALLEMAGNE
4. ARTISTES, MUSICIENS, POÈTES ET SAVANTS
4.4. Friedrich Schiller
(1759-1805), poète et auteur dramatique.
1923 | Friedrich Schiller. Eine Dichterjugend (La Jeunesse d’un poète) (DE) de Kurt Götz [=Curt Gœtz] Götz-Film-Compagnie GmbH (Berlin), 2617 m./100 min. – av. Theodor Loos (Friedrich Schiller), Hermann Vallentin (Karl Eugen, duc de Wurtenberg), Isabel Herrmann (Franziska von Hohenheim), Hermann Vallentin (le duc Karl Eugen von Würtemberg), Max Paregg (Johann Kaspar Schiller), Paul Bildt (Johann Andreas Streicher), Max Kaufmann (Goethe), Ernst Legal (August Wilhelm Iffland). L’auteur dramatique, comédien et metteur en scène Curt Goetz (le Sacha Guitry allemand) filme à Stuttgart les débuts de Schiller, sa rédaction secrète de « Die Räuber », le succès de cette première pièce révolutionnaire à Mannheim en 1782 et la désertion du poète en compagnie de son ami, le pianiste et compositeur Johann Andreas Streicher (1761-1833). |
1940 | *Friedrich Schiller. Der Triumph eines Genies / Rebellen (DE) de Herbert Maisch Tobis-Filmkunst GmbH (Berlin), 90 min. – av. Horst Caspar (Friedrich Schiller), Eugen Klöpfer (le poète Christian Daniel Schubart, 1739-1791), Lil Dagover (comtesse Franziska von Hohenheim), Heinrich George (le duc Charles Eugène de Wurtemberg, 1728-1805), Lore Hansen (Christophine Schiller), Heinz Welzel (Johann Andreas Streicher), Hannelore Schroth (Laura Rieger). Enrôlé de force comme médecin à l’académie militaire de Wurtemberg, Schiller subit brimades inhumaines et caprices du duc dont la maîtresse, la comtesse Franziska, le protège tant bien que mal, puis finit par se rebeller et s’enfuir à Mannheim, où triomphe sa première pièce, Die Räuber (Les Brigands), et où il peut écrire sans entraves (années 1773-1782). Biographie nationale-socialiste d’un « grand homme » de la nation qui se révolte contre les anciennes valeurs au nom du génie de l’artiste (« le plus grand pionnier de la liberté de notre peuple » dixit Adolf Hitler dans « Mein Kampf »). L’idéologie hitlérienne fait comprendre que ce type de surhomme germanique possède des droits exceptionnels que ne partagent pas le commun des citoyens, mais l’interprétation fougueuse de Caspar et Klöpfer sabote insidieusement le message ambivalent, pour ne pas dire acrobatique, du film. Le poète affronte le duc tyrannique au nom de « la liberté de l’esprit » et du « triomphe du génie sur la doctrine de l’État ». Schiller et ses compères affichent l'exaltation criarde, la véhémence et le fanatisme "religieux" des jeunesses hitlériennes ("à présent, le monde nous appartient!") tout en s'insurgant curieusement contre l'interdiction d'écrire ("Schreibverbot") décrétée par le duc, mesure pourtant courante dans le Troisième Reich, et en souhaitant "la mort du tyran". Le film montre un tyran (issu de l'aristocratie, classe haïe par les nazis) qui est contre le peuple, sous-entendant que le Führer, lui, représente le peuple. "Que m'importe l'Allemagne", s'emporte le duc furibond, nous sommes au Wurtemberg!" Dans le rôle de la crapule perruquée, Heinrich George, adipeux et veule à souhait, surjoue comme à l'accoutumée. De facture très honnête, splendidement photographié par Fritz Arno Wagner, le film est tourné aux ateliers Tobis de Berlin-Grunewald, Efa de Berlin-Halensee, et en extérieurs à Stuttgart (le Nouveau Palais), à Ulm et à la forteresse de Hohenasperg. Décrété « de valeur politique, artistique et éducative pour la jeunesse » (« staatspolitisch wertvoll, künstlerisch wertvoll, jugendwert »). Film interdit par les Alliés en 1945. |
2005 | (tv) Schiller (Schiller – La Naissance d’un génie) (DE) de Martin Weinhart Bavaria-Maran Film-SWR-ARD-ARTE-BR-NDR (Arte 29.4.05), 89 min. – av. Matthias Schweighöfer (Friedrich Schiller), Teresa Weissbach (Katharina Baumann), Robert Dölle (August Wilhelm Iffland), Christian Näthe (Johann Andreas Streicher), Barbara Auer (Caroline Wiethoeft), Jürgen Tarrach, Ulrich Noethen. |
La jeunesse brimée d’un chantre de la liberté (Horst Caspar) : « Friedrich Schiller » de Herbert Maisch (1940).
2005 | (tv) Eines Freundes Freund zu sein. Das Lebens des Friedrich Schiller (D’un ami t’a fait l’ami. La vie de Friedrich Schiller) (DE) de Dirk Otto, Winifred König Gabriela Reichelt-Ottonia Media GmbH-MDR Télévision-Arte (Arte 29.4.05), 52 min. – av. Bastian Semm (Friedrich Schiller), Charles Lemming (Goethe), Johanna Falckner (Caroline Wiethoeft), Franziska Junge, Stefan Kaminsky, Karl Albert, Fabian Sonnabend. |
2005 | (tv) Friedrich Schiller – Dichterfürst und Frauenliebling (DE) de Dirk Otto série « Geschichte Mitteldeutschlands », saison 7, épisode 4, Ottonia Media GmbH (MDR 13.11.05), 45 min. – av. Charles Lemming (Friedrich Schiller, 32-45 ans), Bastian Semm (Schiller, 17-30 ans), Karl Albert (Goethe), Johanna Falckner (Charlotte von Lengefeld), Franziska Junge (Caroline von Wolzogen, née Lengefeld), Aleksandar Radenkovic (Wilhelm von Wolzogen), Fabian Sonnabend (Schiller enfant). |
2014 | *Die geliebten Schwestern (Les Soeurs bien-aimées) (DE/AT/CH) de Dominik Graf Uschi Reich/Bavaria Filmproduktion GmbH-Westdeutscher Rundfunk (WDR)-Wega Film Zürich-ORF-Walter Schmid Film-Kiddinx Film-Senator Film-ARD Degeto Film, 171 min./138 min. - av. Florian Stetter (Friedrich Schiller), Henriette Confurius (Charlotte von Lengefeld), Hannah Herzsprung (Caroline von Beulwitz), Claudia Messner (Mme Louise von Lengefeld), Ulrich Blöcher (Johann Friedrich Cotta), Ella Gaiser (princesse von Schwarzburg), Eva-Maria Hofmann (Mme Schiller), Maja Maranow (Frau von Stein), Philip Otto (prince de Schwarzburg), Ronald Zehrfeld (Wilhelm von Wohlzogen), Klaus Lehmann (Henry Heron), Anne Schäfer (Frau von Kalb), Bernhard Conrad (médecin à Iéna), Philippe Oehme (Hans). En été 1788 à Rudolstadt, l'amour triangulaire entre le jeune poète et deux soeurs aristocrates, Caroline, malheureuse en mariage, et la timide Charlotte, qui ont juré de tout partager, y compris leurs amours. Charlotte épouse Schiller pour couvrir le ménage à trois, tandis que Caroline publie anonymement un de ses textes et quitte son mari. Lorsqu'elle tombe enceinte, la relation à trois se complique et suscite commérages et rancoeurs… Une biographie fortement romancée, imaginée à partir d'une double déclaration d'amour épistolaire du poète aux deux soeurs. Du cinéma intelligent, précieux, très bien documenté et reconstruit, mais un peu longuet. Film tourné à Weimar, Altenburg, Rudolstadt, Coswig, Havixbeck et au Tyrol. Présenté au festival de Berlin 2014 (8 nominations), Prix du public au Festival international du film de Chicago 2014, Grand Prix du festival international du film de Hawaii 2014. |
et ses œuvres se déroulant au XVIIIe siècle (sans télévision) :
1907 | Die Räuber (DE) de Beyer Internat. Kinematographe- u. Lichteffekt-GmbH, Berlin, 225 m. |
1909 | La campana (IT) Cines, Roma, 232 m. [d’apr. « Das Lied von der Glocke »]. – av. Amleto Novelli, Maria Gasparini, Giuseppe Gambardella, Fernanda Negri-Pouget. |
1910 | Luisa Miller (IT) Itala Film, Torino, 348 m. [d’apr. « Kabale und Liebe »] |
1911 | Luisa Miller (IT/FR) d’Ugo Falena Film d’Arte Italiana-SAPF-Pathé, 380 m. |
1911 | I masnadieri (IT) de Mario Caserini [d’apr. « Die Räuber »] Cines, Roma, 345 m. – av. Amleto Novelli (Karl Moor). |
1913 | Die Räuber (DE) de Friedrich Fehér Deutsche Mutoskop & Biograph, 3 bob. – av. Friedrich Fehér (Karl Moor). |
1913 | Kabale und Liebe (DE) de Friedrich Fehér Deutsche Mutoskop & Biograph, 920 m. – av. Friedrich Fehér. |
1913 | The Robbers (Les Brigands) (US) de Walter Edwin (d'apr. "Die Räuber") Thomas A. Edison, Inc., 2 bob. - av. Robert Brower (le comte Moor), Ben F. Wilson (Karl/Charles Moor), Barry O'Moore (Franz/Francis Moor), Mary Fuller (Amelia), Harry Kendall (Hermann), Charles Ogle /Switzer). - Filmé aus studios Edison dans le Bronx, avec des décors de John H. Collins. |
1922 | Luise Millerin (L’Assassinat du comte de Versac) (DE) de Carl Froelich Decla-Bioscop, 2921 m. – av. Lil Dagover (Luise Millerin), Paul Hartmann (Ferdinand), Werner Krauss (Wurm), Reinhold Schünzel (von Kalb), Gertrud Welcker (Lady Milford). |
1959 | Kabale und Liebe (DE-RDA) de Martin Hellberg Defa, 117 min. – av. Karola Ebeling (Luise Millerin), Otto Mellies (Ferdinand), Willi Schwabe (von Kalb), Wolf Kaiser von Walther), Marion van de Kamp (Lady Milford), Uwe-Jens Pape (Wurm). |
1978 | Tod oder Freiheit (DE) de Wolf Gremm [d’apr. « Die Räuber »] Regina Ziegler-Paramount, 94 min. – av. Peter Sattmann, Erika Pluhar, Wolfgang Schuhmacher, Harald Leipnitz, Mario Adorf. – Vers 1750 dans les forêts de Cobourg, Urach et Bamberg, une bande de hors-la-loi épris de liberté combattent un tyran local. |
2007 | ® Tell - Jeder Schuss ein Treffer! (CH/DE) de Mike Eschmann. - av. Michael Kessler (Friedrich Schiller). |