VI - L’ALLEMAGNE
Leuthen 1757, Frédéric II (Otto Gebühr) mène ses troupes à la victoire (« Der Choral von Leuthen » de C. Froelich, 1933).
8. FRIEDRICH II. DER GROSSE / FRÉDÉRIC LE GRAND (1740 à 1786)
Né en 1712, fils de Friedrich-Wilhelm I. Reine : Elisabeth Christine von Braunschweig-Bevern. Ouvert à la culture française et aux « Lumières » (correspondance avec Voltaire), doué en musique, il transforme son château de Sans-Souci – en allemand : Sanssouci – à Potsdam en centre culturel d’Allemagne. Le français devient la langue de la Cour. Cette sensibilité aux arts et à la philosophie contraste avec une certaine duplicité, une roublardise, une ambition qui se traduit par une agressivité téméraire, une brutalité dans les rapports humains et une misanthropie croissante au fil des ans. En 1740, au lendemain du décès de l’empereur Charles VI (auquel il doit la vie), le « roi-philosophe » attaque l’Autriche sans déclaration de guerre préalable et s’empare de la Silésie, grâce à son indéniable génie militaire et à l’armée disciplinée formée par son père, le Roi-Sergent ( Guerre de succession d’Autriche). Il sort victorieux et renforcé de la Guerre de Sept Ans (1756-1763), un conflit toujours lié à l’annexion de la Silésie et au cours duquel la Prusse affronte seule (avec l’Angleterre sur mer et le Hanovre) une formidable coalition formée par l’Autriche, la France, la Russie et la Suède. La guerre, que Frédéric, au bord du désastre, gagne grâce au décès opportun de la tsarine Élisabeth (Pierre III, pro-allemand, lui succède et signe la paix avec Berlin), marque l’avènement de la Prusse comme grande puissance européenne. En 1772, à l’instigation de Frédéric, la Pologne est dépecée avec ses ennemis d’hier, la Russie et l’Autriche. Pas de successeur direct : le trône passe à son neveu.
1898 | Fridericus Rex beim Flötenspiel (DE) d’Oskar Messter Messter (Berlin), 30 m. – Le roi joue de la flûte pour ses invités. |
1900 | Der alte Fritz (DE) de Max Skladanowsky Skladanowsky (Berlin), 1 bob. – av. Eugen Skladanowsky. |
1910 | König und Page (DE) de Walter Schmidthässler Vitascope GmbH Berlin, 150 m./8 min. – av. Walter Schmidthässler (Frédéric le Grand). |
1910 | Frédéric le Grand (FR) de Jean Durand Pathé-Lux, 240 m. /8 min. – av. Robert Péguy (Frédéric le Grand). |
1910 | La staffetta (L’Estafette) (IT) Cines, Roma, 292 m. – Un sergent chargé d’un message pour Frédéric le Grand est blessé par l’ennemi au cours de sa mission et passe pour mort. Une jeune paysanne le soigne, trouve la lettre et l’amène au roi qui la récompense en lui offrant une dot pour se marier avec le militaire. |
1910 | La spada di legno (IT) Cines, Roma, 237 m. – Dans le besoin, un soldat vend son épée et la remplace par une arme en bois que Frédéric II remarque lors d’un défilé. |
1911 | Der grosse König und sein Kammerhusar (DE) de Walter Schmidthässler Vitascope GmbH Berlin, 240 m. – av. Walter Schmidthässler (Frédéric le Grand). |
1911 | La Jeunesse du Grand Frédéric (FR) Eclipse-Radios, 330 m. |
1914 | Frederick the Great (US) de Walter Edwin Edison Mfg. Co., 2000 ft./2 bob. - av. Charles Sutton (Friedrich Wilhelm Ier, roi de Prusse), Mrs. William Bechtel (la reine Sophie Dorothea), Barry O'Moore (Frédéric le Grand, leur fils), Bliss Milford (la princesse Wilhelmina, sa soeur), Mary Fuller (la princesse Amalie, sa soeur), Nellie Grant (Elisabeth Christina, son épouse), Robert Brower (le prince Léopold I von Anhalt-Dessau, dit "der alte Dessauer"), Henry Grady (Karl Ludwig von Pollnitz), Richard Neill (ltn. Keith), Charles Ogle (ltn. Katte), John Sturgeon (le banquier Hirsch), William West (Voltaire), Ben F. Wilson (le baron Friedrich von der Trenck). La dure jeunesse du futur roi, souffrant de la tyrannie brutale de son père, Friedrich Wilhelm, qui le force à boire et à fumer et manque de peu de l'étrangler dans un accès de rage. Sur son lit de mort, il le fait jurer de venger l'affront de l'Autriche. Devenu roi, Frédéric le Grand écrase les armées autrichiennes, puis détruit la liaison de sa soeur Amalie avec le baron de Trenck et chasse Voltaire de la cour pour haute trahison. Il finit seul, entouré de deux enfants de la campagne qui lui tiennent compagnie. Une fresque filmée en mars-avril 1914 aux studios Edison dans le Bronx, avec des décors du réalisateur John H. Collins. |
1920 | Die Tänzerin Barberina [La Danseuse Barberina] (DE) de Carl Boese Primus-Film, 2257 m. – av. Otto Gebühr (Frédéric le Grand), Lyda Salmonova (Barberina Campanini), Georg Di Giorgetti (Louis XV), Reinhold Schünzel (prince de Carignan, directeur des théâtres royaux), Franz Gross (Bachelier), Harry Liedtke, Julius Falkenstein, Rosa Valetti, Paul Czimeg, Paul Hartmann. Première apparition d’Otto Gebühr en Frédéric le Grand, d’une ressemblance frappante avec son modèle, et incarnant désormais pour le public de la République de Weimar comme du Troisième Reich à la fois le « souverain idéal » – ersatz de l’empereur déchu – et un « véritable Allemand » (il tiendra ce rôle onze fois jusqu’en 1942). Le scénario introduit la danseuse italienne Barbara Campanini, dite la Barberina (1721-1799), célèbre pour ses pirouettes et entrechats huit, et qui se produisit à Parme, Paris, Londres, Dublin, avant d’être invitée à Berlin par le ministre plénipotentiaire du roi de Prusse. Elle fut la maîtresse du prince de Carignan, du comte d’Arundel, du duc de Durfort et, prétend-on, de Frédéric II lui-même ( ?). Casanova l’a admirée à Sanssouci. Elle apparaît également dans les films « Fridericus Rex » (1920-23), « Die Mühle von Sanssouci » (1926) et « Die Tänzerin von Sanssouci » (1932), cf. infra. |
1920-23 | Friedericus Rex. Ein Königsschicksal – 1. Sturm und Drang – 2. Vater und Sohn – 3. Sanssouci – 4. Schicksalswende [Le Destin d’un roi] (DE) d’Arsen von Cserépy Cserépy-Film Co.-Universum Film AG (UFA) (4 parties), 2077 m., 1317 m., 1786 m., 2612 m. – av. Otto Gebühr (Frédéric le Grand), Erna Morena (Elisabeth Christine, son épouse), G. de Lalsky (reine Sophie Dorothea, sa mère), Anton Edthofer/Lothar Müthel (prince Friedrich Wilhelm, dauphin), Eduard von Winterstein (prince Leopold I von Anhalt-Dessau, dit der alte Dessauer), Paul Hartmann (Friedrich von der Trenck), Leopold von Lederbur (Louis XV), Trude Hesterberg (la Pompadour), Agnes Straub/Julie Serda (Marie-Thérèse d’Autriche), F. W. Schröder (Franz I d’Autriche), Albert Steinrück (Friedrich Wilhelm I), Erna Morena (Christine de Suède, en rêve), Maria Orska (Barberina Campanini, la danseuse), Eva May (princesse Amalie de Prusse). Une production de prestige national de la jeune Ufa, société cinématographique créée par un consortium de la Deutsche Bank et le gouvernement du Reich en novembre 1917 dans un but de propagande politique et militaire. Tiré du best-seller « Ein Volk wacht auf : Fridericus » de Walter von Molo (1918), le film retrace en détail, et non sans lourdeurs, les diverses étapes de la carrière de Frédéric le Grand. C’est une grande fresque réactionnaire incitant à la réinstauration de la monarchie et au renouveau national après la défaite de 1914-18. Les vertus soi-disant « prussiennes » sont présentées comme des vertus bourgeoises nécessaires à la restauration du pays après la guerre, la révolution avortée de novembre 1918 et l’inflation générale. Tournée dans les sites emblématiques du patrimoine architectural (Berlin, Charlottenburg, Potsdam, Rheinsberg), elle véhicule une préfiguration de l’homme politique fort, l’exaltation de la puissance passée et de l’intelligence allemande. En ce sens, elle se détourne de l’ouvrage biographique de von Molo, un romancier protestant, pacifiste et antiraciste qui refusera de se compromettre avec le futur parti nazi. Dès 1921, il s’insurge avec véhémence dans la presse contre l’instrumentalisation idéologique « criminelle » de Frédéric le Grand. Personne ne l’écoute. Sociaux-démocrates et communistes appellent au boycott et organisent même des grèves de projectionnistes. Le film est violemment pris à part dans la presse de gauche qui y voit une atteinte à l'esprit républicain du nouveau gouvernement de Weimar, mais obtient néanmoins un grand succès dans les quartiers ouvriers de la capitale et devient un sujet d’étude dans les écoles. |
1926 | Des Königs Befehl [Ordre du Roi] (DE) de Curt Blachnitzky Naxos-Film GmbH (Berlin), 7 actes. – av. Georg Burghardt (Frédéric le Grand), Grete Reinwald, Hanni Reinwald (les deux comtesses), Hans Stüwe (major Lindeneck), Hans Brausewetter, Fritz Alberti (l'adjudant du roi), Eduard von Winterstein, Leopold von Lederbur, Karl Platen, Georg John, Ferdinand von Alten, Carl Falkenberg, Gustel Herrmann. Le vieux roi, fatigué et malade, arrange les affaires de coeur de deux comtesses prussiennes qui cherchent à se débarrasser de leurs envahissants prétendants français et épouser des officiers berlinois. « Un épisode résolument apolitique et ensoleillé de la vie de Frédéric le Grand » (selon la publicité d’époque) tourné dans les studios de Staaken à Berlin. Le Frédéric de Georg Burghardt semble humainement plus crédible et physiquement plus fragile, moins iconique que celui d'Otto Gebühr. |
Otto Gebühr (Frédéric II) dans « Das Flötenkonzert von Sanssouci » de Gustav Ucicky (1930).
1926 | Die Mühle von Sanssouci [Le Moulin de Sans-Souci] (DE) de Friedrich Zelnik (dir. art.), Siegfried Philippi Deutsche Vereins Film-Fox Europa, 3124 m. – av. Otto Gebühr (Frédéric le Grand), Jacob Tiedtke (le meunier Caspar), Anita Dorris (Luise, sa fille), Lissi Lind (Wilhelmine von Bayreuth), Olga Tschechowa (Barberina Campanini), Karl Götz (Voltaire), Hermann Böttcher (Lustig), Hanni Weisse (Henriette, sa fille), Wilhelm Chandon (gén. Kurt Christoph von Schwerin), Georg John (gén. Hans Joachim von Zieten), Eduard von Winterstein (Leopold, der Alte Dessauer). Anecdote à propos de Frédéric le Grand qui, une fois les combats en Silésie terminés (1750), veut jouir de son nouveau château de Sanssouci à Potsdam. Mais ses rêveries ou ses promenades avec la belle Barberina sont toujours interrompues par le bruit infernal du moulin situé au milieu de son parc, et que les architectes royaux n’ont pu détruire, car le meunier Caspar y tient comme à la prunelle de ses yeux. Or c’est lui et ses confrères qui font le pain pour les soldats… De surcroît, Caspar veut contraindre sa fille d’épouser un homme qu’elle n’aime pas. Mais le bon roi veille et, aidé par Voltaire, il provoque le happy end. Le meunier, lui, achète un nouveau moulin à Bayreuth. Film tiré de la comédie « Fridericus und der Müller von Sanssouci » de Siegfried Philippi (1925). |
1927/28 | * Der alte Fritz – 1. Friede – 2. Ausklang (Le Vieux Fritz) (DE) de Gerhard Lamprecht G. Lamprecht Filmproduktion-National-Film AG Berlin (2 parties), 3484 m. + 3213 m. / 320 min. – av. Otto Gebühr (Frédéric le Grand), Julie Serda (Elisabeth Christine von Braunschweig, la reine), Lili Breda (Catherine II de Russie), Elsa Wagner (princesse Amalie, sœur du roi), Peter van Hahn (Joseph II d’Autriche), Maria Reisenhofer (Marie-Thérèse), Heinz B. Klockow/Anton Pointner (Friedrich Wilhelm, le dauphin), Franz Stein (Lord Keith), Albert Ihle (caporal Lempel), Bernd Aldor (comte de Launay), Max Schreck (Rietz), Mario Stahl (marquis Lucchesini), Charles Vanel (Napoléon). Les années critiques de 1762-1777. Seul le titre du film interpelle les milieux conservateurs de la République de Weimar, car son contenu n'est ni emphatique ni patriotique. Il s'agit d'une chronique en deux parties ("Paix" et "Crépuscule") introduite par un bonimenteur de rues, comme dans un film de G. W. Pabst. Cette suite de chromos extrêmement soignés est composée par Gerhard Lamprecht, un scénariste, réalisateur de qualité (« Die Buddenbrooks », 1923, « Emil et les détectives », 1931), spécialiste des drames prolétaires et historien érudit de cinéma – fondateur de la Cinémathèque de Berlin – qui ne se laissera jamais museler par Goebbels. Lamprecht fait apparaître le caractère du monarque à travers anecdotes et vignettes populaires, mais en montrant l'homme dans toutes ses contradictions: proche de ses sujets qu'il traite pourtant avec mépris de "singes", intriguant et tyrannique, discipliné et souffreteux, excessif et indécis, colérique, malicieux, sa tendresse pour le maréchal Keith, etc. Le cinéaste ne manque jamais de juxtaposer la vie à la cour à celle du petit peuple éprouvé par de longues années de sacrifices et de misère. La première partie du diptyque (parfois un peu languissante) se déroule au lendemain de la guerre de Sept Ans. Les canons se sont tus. Vieilli, solitaire et goutteux, Frédéric investit toute son énergie dans la reconstruction du pays, quitte à imposer des mesures impopulaires, et tente au passage de gérer les affaires de cœur de son neveu volage Frédéric Guillaume, l’héritier peu reluisant du trône. Les allusions à l'Allemagne des années vingt sont nombreuses: les longues queues devant les magasins d'alimentation, le rationnement du blé, les mutilés de guerre, etc. Frédéric sauve l'État grâce à une politique austère. Aux antipodes de toute héroïsation, de chauvinisme et de gloriole bellicistes, le film s’achève sur la mort du souverain, et, implicitement, sur un bilan désenchanté. La deuxième partie est en soi une chronique un peu relâchée qui retrace quelques instants clé du règne : en 1777, l’empereur Joseph II d’Autriche cherche à annexer la Bavière, mais le monarque grabataire parvient à résoudre le conflit pacifiquement, par voie diplomatique. Suivent les derniers temps d’un despote éclairé, incapable de donner de l’affection autour de lui, sauf à ses chiens. Sur sa tombe en 1806, Napoléon, vainqueur à Iéna, ordonne à ses officiers de se découvrir et murmure: "Si celui-là vivait encore, nous ne serions pas ici!" Produit en de la "Nouvelle Objectivité" en costumes, cette oeuvre est un véritable OVNI dans la longue série des « Fridericusfilme » (et le seul à montrer l'agonie du roi). Tournage au National Film-Atelier à Berlin-Tempelhof et dans les environs de la capitale. |
1929 | ® Waterloo (DE) de Karl Grune. - av. Otto Gebühr (Frédéric le Grand / Gebhard von Blücher). - En 1773, le jeune Blücher démissionne de l'armée prussienne; il revient sur sa décision, mais Frédéric le Grand refuse de le réintégrer (la scène est filmée en double exposition). - cf. Napoléon. |
de Carl Froelich (1933)
de Friedrich Zelnik (1933)
de Veit Harlan (1942)
1930 | *Das Flötenkonzert von Sanssouci (Concert de flûte à Sans-Souci) (DE) de Gustav Ucicky Günther von Stapenhorst/Ufa, 87 min. – av. Otto Gebühr (Frédéric le Grand), Hans Rehmann (major von Lindeneck), Renate Müller (Blanche, son épouse), Margarete Schön (princesse Amalie), Walter Janssen (Maltzahn), Raoul Aslan (le comte Brühl, Premier ministre de Saxe), Theo Lingen (Kent), Vladimir Sokoloff (l’ambassadeur russe), Jakob Tiedtke (l’aubergiste). Potsdam et Dresde en septembre 1756, à la veille des hostilités de la Guerre de Sept Ans : alors que la Prusse est menacée de toutes parts, Frédéric fait patienter les envoyés autrichiens, russes et français à Sanssouci en donnant lui-même un concert de flûte tandis que ses généraux préparent en secret leurs troupes à la contre-offensive de Lobositz (où la Saxe tombera sous la coupe de la Prusse). Auparavant, il aura également empêché Blanche von Lindeneck, l’épouse délaissée de son agent secret, de se consoler dans les bras d’un soupirant. Une apologie chauvine du meneur d’hommes à la fois artiste, habile stratège et fin psychologue (il se soucie même des affaires de cœur de ses sujets), inspirée par le fameux tableau d’Adolph Menzel (1852) à la Alte Nationalgalerie de Berlin auquel le carriériste Ucicky, qui a loué ses services à l’extrême-droite, s’amuse à donner vie. (Ucicky avait déjà signé la photo d’un autre « Fridericusfilm », « Die Mühle von Sans-Souci » en 1926). Ce Frédéric-là ne cherche pas la guerre, elle lui est toujours imposée par « les autres ». Tourné à Neubabelsberg (Ufa-Ateliers), à Döberitz, Potsdam et Sanssouci, le film est produit par la puissante Ufa d’Alfred Hugenberg (magnat de presse et un des financiers d’Hitler). Le film sera une des trois plus fortes recettes de la saison 1930/31, même si la première à Berlin donne lieu à des manifestations de la gauche qui obligent à interrompre la projection. Décrété « de valeur artistique et propre à la formation du peuple » (« Künstlerisch wertvoll, volksbildend »). En raison de son contenu idéologique, le film est interdit par les Alliés en 1945. |
Frédéric le Grand (Otto Gebühr) dirige les opérations dans « Der grosse König » de Veit Harlan (1942).
1932 | Die Tänzerin von Sanssouci (Barberina) (DE) de Friedrich Zelnik Zelnik-Film GmbH, 93 min. – av. Otto Gebühr (Frédéric le Grand), Lil Dagover (Barberina Campanini), Hans Stüwe (baron von Cocceji), Hans Mierendorff (Fritz Moritz von Anhalt-Dessau), Philipp Manning (Johann Sebastian Bach), Paul Otto (comte de Cagliostro). Une autre anecdote futile servant à mettre en avant « le souverain idéal » de la nation : Frédéric le Grand s’intéresse à la danseuse Barberina, une vedette européenne qu’il fait enlever manu militari pour la placer à l’opéra de Berlin (cf. film de 1920). Quoique troublé par la beauté de la jeune femme, il l’utilise surtout pour endormir l’ennemi qui le croit ainsi obnubilé par une affaire de cœur. Le misogyne simule l’homme à femmes. Barberina le met en garde contre les manœuvres de Cagliostro, son ancien amant, qui espionne pour les Autrichiens, puis s’éprend du baron Cocceji, un nobliau prussien. Magnanime, Frédéric bénit leur union. Il capture l’État-major autrichien à Lissa, mais renonce aux célébrations de la victoire (excepté un concert donné par J. S. Bach dans ses appartements) : l’argent prévu pour les festivités sera versé aux victimes de la guerre. Ses sujets accourent pour l’acclamer à la lueur des torches à Sanssouci : le monarque reste seul et a compris qu’il le sera toujours… Remake du film de 1920, tourné aux D.L.S.-Ateliers à Staaken, Berlin. |
1933 | Der Choral von Leuthen / AT : Der Führer seines Volkes [Le Choral de Leuthen] (DE) de Carl Froelich, [Arzen von Cserépy, Walter Supper] Froelich-Film GmbH (Berlin), 87 min. – av. Otto Gebühr (Frédéric le Grand), Olga Tschechowa (comtesse Mariann), Elga Brink (comtesse Charlotte von Mudrach), Harry Frank (Hans von Wustrow), Werner Finck (Christian), Paul Otto (prince Heinrich de Prusse, frère du roi), Hans Adalbert von Schlettow (Moritz von Dessau), Paul Richter (prince Charles de Lorraine), Friedrich Janssen (maréchal Daun), Anton Pointner (colonel Rawitsch), Veit Harlan (le grenadier Paul). Trêve de ballerines amoureuses et de meuniers récalcitrants : avec l’arrivée au pouvoir des nazis, les « Fridericusfilme » se font plus bellicistes. Musique martiale, harangues, défilés et charges, drapeaux au vent. Mais les batailles à l’écran obéissent dorénavant à des règles strictes : les Prussiens sont toujours alignés comme des soldats de plomb, des bombes fumigènes éclaboussent les tableaux militaires sans faire trop de victimes, on n’y voit ni corps à corps ni mutilations ni plans rapprochés de visages, etc. La mort est lointaine et obligatoirement héroïque… Décembre 1757. Breslau est tombé, la Silésie semble perdue, l’armée prussienne est en pleine déroute, le moral au plus bas. Le capitaine Wustrow s’arrête au château de Lissa, où il revoit sa bien-aimée Charlotte von Mudrach, une comtesse autrichienne. Les amoureux décident de se marier avant d’être séparés par l’avancée des troupes impériales. Survient Frédéric II et ses grenadiers pimpants qui viennent d’écraser les Français à Rossbach. Face à l’arrivée du messie, le moral de la troupe bascule, l’espoir renaît, mais ses vieux généraux préconisent la reddition. Frédéric refuse : le lendemain matin, il s’agira de vaincre ou de mourir. Il dicte encore le testament d’un déserteur condamné à mort, puis convoque ses officiers. Entre-temps à Lissa, Charlotte, surprise alors qu’elle embrassait Wustrow, est accusée de trahison. Au petit matin du 5 décembre, Frédéric trompe l’ennemi viennois dix fois supérieur par une manœuvre ingénieuse et remporte l’écrasante victoire de Leuthen. Il s’introduit dans le castel de Lissa, ignorant qu’il est occupé par l’état-major ennemi, et, de sang-froid, sauve Charlotte de l’exécution. Lorsque ses grenadiers paradant à l’extérieur entonnent en chœur le « choral de Leuthen », les généraux autrichiens, remis de leur surprise, se rendent au roi. – Sur fond de musique religieuse (l’hymne « Remercions tous le Seigneur »), le nouveau Führer en tricorne bat non seulement un adversaire très supérieur en nombre, mais il accomplit des miracles en capturant à lui seul tous les généraux (selon une anecdote de manuel scolaire) : quelle meilleure manière de saluer l’arrivée du nouveau sauveur de l’Allemagne ? La production sort en effet quatre jours après qu’Hitler (qui vénère Frédéric II) ait été nommé chancelier… La première mondiale à Berlin a lieu en présence de Hitler et de Goebbels. Ce dernier déteste le film (« du kitsch patriotique, à vomir », écrit-il dans son journal intime), mais le chef apprécie. Très librement inspiré du roman « Ein Volk wacht auf : Fridericus » de Friedrich von Molo (1918), et tourné au Tonfilmstudio Carl Froelich à Berlin-Tempelhof ainsi qu’en extérieurs à Döberitz (la bataille). Décrété « instructif pour le peuple » (« volksbildend »). En raison de son contenu idéologique, le film est interdit par les Alliés en 1945. |
1935 | ® Der alte und der junge König. Friedrich des Grossen Jugend (Les Deux Rois) (DE) de Hans Steinhoff. – av. Werner Hinz (le dauphin, futur Frédéric le Grand), Carola Höhn (Elisabeth Christine, sa femme), cf. (7). |
1935 | Anekdoten um den alten Fritz (DE) de Phil Jutzi KU-Film Ulrich & Neuss GmbH, 505 m./18 min. – av. Theodor Loos (Frédéric le Grand), Karl Meixner (Voltaire), Hans Schneider (l’adjudant), Walter Kynast (ltn. von Froben), Horst Teetzmann (le page), Alfred Stratmann (le meunier). Court métrage de fiction tourné par Phil Jutzi, un ancien communiste qui refuse de travailler pour Goebbels (cf. supra, « Die lange Grete » [7]). Son film, un travail strictement alimentaire, réunit trois anecdotes connues : l’histoire du meunier de Sanssouci, la rencontre de Frédéric avec Voltaire et leur débat au sujet du page qui voulait être à la fois un bon fils et un bon sujet du roi. |
1936 | Heiteres und Ernstes um den grossen König (DE) de Phil Jutzi KU-Film Ulrich & Neuss GmbH, 556 m./20 min. – av. Otto Gebühr (Frédéric le Grand), Hans Mierendorff (l’invalide), Walter Kynast (l’adjudant), Franz Fiedler (Matthias Kappel), Bruno Ziener (le pasteur), Georg Heinrich Schnell (baron Warkotsch). Deux autres anecdotes à propos de Frédéric II filmées par Phil Jutzi (cf. supra) : comment le roi augmenta la rente invalidité d’un soldat blessé, et comment le domestique du baron Warkotsch le mit en garde contre la trahison de son maître lors des guerres en Silésie. |
1936/37 | Fridericus / Der alte Fritz (DE) de Johannes Meyer Diana-Tonfilm GmbH, 97 min. – av. Otto Gebühr (Frédéric le Grand), Hilde Körber (princesse Wilhelmine, sa sœur), Lil Dagover (la Pompadour), Agnes Straub (Elisabeth I de Russie), Käthe Haack (Marie-Thérèse d’Autriche), Bernhard Minetti (comte Wallis alias marquis DuVal), Paul Klinger (cpt. von Bonin), Carola Höhn (Luise von Bonin), Paul Dahlke (maréchal von Dessau), Will Dohm (baron Warkotsch), Alfred Gerasch (maréchal Leopold von Daun), Ernst Karchow (chancelier Kaunitz), Bruno Ziener (gén. Hans Joachim von Zieten). La France, la Russie et l’Autriche sont aux portes de Berlin, mais Frédéric ne songe pas à se rendre ; il bivouaque avec ses grenadiers et partage leurs privations quotidiennes. A la Hofburg de Vienne, le comte Wallis, envoyé de Louis XV, annonce à l’impératrice Marie-Thérèse que 50’000 soldats français sont en route pour se joindre aux troupes du maréchal Daun et porter le coup de grâce à la Prusse. Frédéric visite Wilhelmine, sa sœur grabataire, dans une ferme et Wallis lui tend un guet-apens au château de Hubertuslust où se cachent ses pandours. Mais le roi est sauvé par un jeune officier et son épouse, les Bonin ; il apprend de Wallis, qu’il laisse en vie, l’arrivée imminente des renforts français. Entre-temps, Mme de Pompadour négocie avec la tsarine Elisabeth pour se départager la Prusse et cette dernière ordonne l’occupation de Berlin par le général Saltykov (octobre 1760). Frédéric, dont la sœur vient de décéder, ne se laisse pas abattre. Il réunit le reste de son armée et écrase l’envahisseur au dernier moment, grâce à l’intervention des hussards du fidèle général Zieten. Les Autrichiens signent l’armistice. Cette ultime bataille est fictive, comme d’ailleurs une grande partie de cette fresque appliquée qui se prétend à nouveau une adaptation du roman « Ein Volk wacht auf : Fridericus » de Friedrich von Molo (1918). Membre du parti nazi, encouragé par Goebbels, Johannes Meyer fabrique curieusement une sorte de mise en condition psychologique du peuple allemand par le cinéma, comme s’il fallait préparer les spectateurs à ce qui allait leur arriver deux ans plus tard – d’où le label « de valeur politique » (« staatspolitisch wertvoll »). Les Français sont tous perfides ou ridicules: curieux paradoxe pour une cour prussienne jadis tellement francophile que, selon les propres dires du monarque, on n'y "parle allemand qu'avec les chevaux"! Tourné aux Efa-Ateliers à Berlin-Halensee et à Glauer Berge près de Trebbin (Brandebourg). Un film partiellement interdit en Autriche avant l’Anschluss, puis interdit par les Alliés en 1945. |
1937 | Das schöne Fräulein Schragg [La Jolie Mademoiselle Schragg] (DE) de Hans Deppe, dir. art. : Peter Ostermayr Tonlicht-Film Peter Ostermayr, 95 min. – av. Otto Gebühr (Frédéric le Grand), Hansi Knoteck (Anna-Maria Schragg), Paul Bildt (le ministre Schragg), Eduard von Winterstein (Landrat Schragg, son cousin), Elsa Wagner (Antonie, sa femme), Hilde Schneider (Charlotte von Drewitz), Arthur Schröder (comte Arnsfeld), Heinrich Schroth (Freiherr von Weddien), Hellmuth Bergmann (ltn. von Meerheimb). Potsdam en 1770. Frédéric s’oppose à des propriétaires terriens de la Prusse orientale qui refusent la transformation de leurs marécages en terrains arables destinés aux soldats démobilisés. Le responsable de l’opération, le ministre Schragg, a une fille, Anna-Maria, dont le fiancé, un militaire, vient de se suicider car le roi interdit à ses soldats de se marier. Sur ordre de Frédéric, Schragg et sa fille s’installent en Prusse orientale, où Anna-Maria déniche parmi les nouveaux cultivateurs un jeune homme qui ressemble à son fiancé disparu. Après quelques mésaventures, le roi bénit leur union. Une saynète de pure consommation tournée à Neubabelsberg (Ufa-Ateliers) et à Rheinsberg. |
1939 [sortie : 1941] | *Kadetten (Les Cadets) (DE) de Karl Ritter Ufa, 93 min. – av. Mathias Wieman (cpt. Friedrich von Tzülow), Andrews Engelman (le colonel des cosaques Gorochew), Theo Shall (cdt. Jupow), Carsta Löck (Sophie), Willi Kaiser-Heyl (gén. Wilhelm Dietrich von Buddenbrock), Klaus Detlef Sierck (Hohenhausen). Avec l’Anschluss en mars 1938 et l’entrée triomphale de Hitler à Vienne, il n’est plus question d’insister au cinéma sur les victoires du « vieux Fritz » contre les Autrichiens. Le Reich change d’ennemi : en octobre 1760, tandis que Frédéric II combat à Torgau, les Russes du général Saltykov envahissent Berlin et le commandant de la capitale ordonne à ses hommes de se retirer dans la forteresse de Spandau. Seuls une centaine de cadets âgés de huit à douze ans se terrent dans leur académie militaire et sont capturés par les cosaques. Tzülow, un transfuge, est chargé de les surveiller et de les déporter en Russie. Révolté, mais aussi impressionné par la discipline de fer, le sens de l’honneur et le patriotisme des jeunes cadets, il les libère et les sauve de l’artillerie russe en se sacrifiant héroïquement, tandis que les Prussiens reprennent possession de leur ville. (L’épisode serait authentique.) Des cosaques répugnants et avinés maltraitent de vaillants petits Allemands emperruqués à coups de trique, tuent un vieux sergent-major invalide, simulent la pendaison d’un enfant, etc. Une ode à la splendide jeunesse militarisée du Reich (la Jeunesse hitlérienne), panégyrique qui par la même occasion justifie amplement l’opération « Barbarossa » à l’Est, l’invasion de l’Union soviétique prédite par le Führer dans « Mein Kampf ». La dite opération, fixée au 22 juin, n’étant pas encore tout à fait d’actualité au moment où Ritter tourne son film, soit en avril-juin 1939 (aux studios d’Ufastadt à Babelsberg et dans les environs de Berlin), « Kadetten » est mis au frigo pendant la durée du pacte germano-soviétique et ne sort qu’en décembre 1941. En raison de son contenu idéologique, le film est interdit par les Alliés en 1945. |
A Kunersdorf, les troupes de Frédéric II sont en déroute (« Der grosse König », 1942).
1941/42 | *Der grosse König (Le Grand Roi) (DE) de Veit Harlan Tobis-Filmkunst GmbH Berlin, 118 min. – av. Otto Gebühr (Frédéric le Grand), Kristina Söderbaum (Luise), Gustav Fröhlich (adjudant Paul Treskow), Paul Wegener (gén. russe Tchernitcheff), Hilde Körber (la reine Elisabeth Christine), Claus Clausen (prince Heinrich, frère du roi), Herbert Hübner (comte Finkenstein, Premier ministre), Ernst Fritz Fürbringer (Louis XV), Lola Müthel (Mme de Pompadour), Auguste Pünkösdy (l’impératrice Marie-Thérèse), Hans Nielsen (Niehoff), Paul Henckels (Spiller), Elisabeth Flickenschildt (sa femme), Kurt Meisel (Alfons), Hans Hermann Schaufuss (gén. Hans Joachim von Zieten), Otto Henning (gén. von Finck), Reginald Pasch (gén. Manteuffel), Otz Tollen (gén. Friedrich Bogislav von Tauentzien), Hilde von Stolz (Marie-Antoinette, la Dauphine). Après l’écrasante défaite prussienne à Kunersdorf en 1759, les choses vont de mal en pis et Frédéric le Grand est acculé à la reddition ou à la lutte jusqu’au bout. Le peuple, et en particulier la bourgeoisie, le hait : ils souffrent à cause d’une guerre qu’ils n’ont pas voulu. Le régiment Bernburg ayant reculé au feu, Frédéric le punit parce qu’il a « préféré la vie à la victoire » et son colonel se suicide, ce que le roi condamne également. Puis, contre l’avis général, il décide d’attaquer les Autrichiens à Torgau (novembre 1760) ; l’adjudant Treskow, qui vient de se marier avec Luise, force la victoire sans ordre de ses supérieurs. Frédéric le fait enchaîner debout à la roue d’un canon pendant trois jours pour indiscipline, et l’adjudant envisage la désertion, mais Luise l’en décourage. Treskow reste et se fait tuer au siège de la forteresse de Schweidnitz (octobre 1762) ; le roi assiste à ses derniers instants. La victoire est totale, Frédéric visite les ruines de Kunersdorf, où la vie reprend ; Luise est enceinte. À Berlin, Frédéric se rend à la chapelle du château de Charlottenburg pour remercier le ciel. Au lendemain de « Jud Süss », en septembre 1940, Veit Harlan reçoit de Goebbels l’ordre d’écrire et de réaliser cette fresque guerrière au pathos exacerbé, avec un monarque qui n’est plus une silhouette de manuel scolaire, mais un chef éprouvé par la guerre. Harlan propose de confier le rôle-titre non pas à Otto Gebühr, mais à Werner Krauss, une personnalité plus forte ; Hitler s’y oppose. L’actualité conditionne le scénario qui doit être plusieurs fois remanié. Le tournage se fait aux studios de la Tobis à Berlin-Johannisthal et aux ateliers A. B. Barrandov à Prague, les extérieurs sont enregistrés à Döberitz-Seegrund, à Prague (château Toja) et sur les terrains d’exercice de Jüterbog où les batailles, fort réussies et spectaculaires, mobilisent 15’000 figurants de la Reichswehr et 5000 chevaux. Le film est terminé en juin 1941, mais lorsque l’invasion de l’URSS est déclenchée, toutes les séquences avec l’état-major russe doivent être refaites pour rendre l’ennemi plus odieux et fourbe, en particulier le général Tchernitcheff (Wegener) qui, en trahissant la tsarine, avait permis la victoire de Schweidnitz. La première a lieu en mars 1942, alors que la Wehrmacht est bloquée devant Moscou où elle subit de lourdes pertes, les Etats-Unis sont entrés en guerre et Rommel essuie ses premiers échecs en Afrique du Nord. Harlan a été chargé de fabriquer une apologie opportune du Führer en des « temps difficiles », « seul contre tous ». Les slogans publicitaires insistent sur la « volonté inébranlable de victoire », sur « le portrait tragique du grand précurseur de l’unité allemande qui, seul et sûr de lui, trouve la force pour la victoire finale. » Le peuple allemand est appelé à faire des sacrifices, car l’assurance prophétique du roi s’avère payante. « Quiconque doute de la victoire, est passible de haute trahison », déclare le monarque, reflétant ainsi la chasse aux « défaitistes » qui se propage dans le Reich. La bande est décrétée « Film de la Nation », « du plus haut intérêt politique et artistique », « de valeur éducative pour la jeunesse » et couronnée de la Coupe Mussolini à la Biennale de Venise 1942 (« meilleur film étranger »). Couvert d’honneurs, Harlan reçoit le titre de professeur. Pour avoir critiqué le comportement de Frédéric dans le film, Gustav Fröhlich est, en revanche, puni de dix-huit mois d’inactivité forcée. C’est la dernière apparition du roi de Prusse à l’écran avant la chute du Troisième Reich. En raison de son contenu idéologique, le film est interdit par les Alliés en 1945. |
1944 | Die Affäre Roedern / Die Insel der Seligen (DE) d’Erich Waschneck Berlin-Film GmbH Potsdam, 93 min. – av. Paul Hartmann (Dietrich Edler von Roedern), Menta Egies (Maria Elisabeth von Roedern), Annelies Reinhold (la cantatrice Maria Raven), Rudolf Fernau (comte Stephan Wengen), Karl Dannemann (Knuse). Dietrich Edler von Roedern, l’architecte de Frédéric le Grand et le constructeur de ses forteresses, est un homme comblé, mais il a sacrifié son mariage à son travail au service du roi. Lorsqu’il s’éprend de la cantatrice Maria Raven, tout bascule. Ayant passagèrement égaré les plans secrets d’une forteresse, il est accusé d’intelligence avec l’ennemi et condamné à la détention à vie. Maria Raven décède. La guerre remet Roedern en liberté et il lave son honneur en mourant au combat en 1762 à la forteresse de Schweidnitz (dont les fortifications furent élaborées par ses soins). – Un prédécesseur fictif d’Albert Speer (l’architecte grandiloquent du régime hitlérien) au service d’une illustration du sens du devoir à la prussienne, filmée aux Althoff-Ateliers à Babelsberg et à Potsdam. Décrété « de valeur politique » et « de valeur éducative pour la jeunesse » (« staatspolitisch und jugendwert »). Film interdit par les Alliés en 1945. |
1953 | Eine Liebesgeschichte (Une histoire d’amour) (DE) de Rudolf Jugert Erich Pommer/Intercontinental Film Gmbh (München), 95 min.. – av. Hildegard Knef (Lilli Schallweiss), O. W. Fischer (capitaine Jost von Fredersdorff), Viktor de Kowa (major Mandred von Prittwitz), Karl Ludwig Diehl (col. Kessler), Reinhold Schünzel (Schlumberger), Mathias Wieman (Fritz von Fredersdorff), Claus Biederstaeds (adj. Von Gagern), Maria Paudler (Henriette Kessler). Dans une petite ville de garnison du Brandebourg en décembre 1764, une année après la fin de la Guerre de Sept Ans. Fredersdorff, un officier de Frédéric le Grand, et Lilli Schallweiss, une comédienne entretenue par son ami le major Prittwitz, vivent un amour illicite. Fredersdorff est prêt à quitter l’armée pour elle, mais son régiment comme sa famille s’y opposent. Tous deux finissent par renoncer à leur amour. De retour d’exil (comme le producteur Erich Pommer), Carl Zuckmayer a travaillé au scénario de ce film tiré de son propre roman (1934) et en a modifié la fin : dans le livre, Fredersdorff se suicide. Tourné avec un procédé allemand de relief, le Garutso-Plastorama pour écran normal et large, aux studios de la Real-Film à Hambourg-Wandsbek et dans les environs de Celle. Le film obtient le Prix de l’État allemand (Deutscher Filmpreis) 1954 pour la photo, mais l’accueil critique et public est plutôt réservé : on reproche à Zuckmayer de faire l’apologie de l’esprit prussien (la Prusse fait alors partie de la RDA) alors que la RFA d’Adenauer prépare son réarmement intégré à l’OTAN et la réintroduction du service militaire obligatoire. Le sujet avait déjà été envisagé pour un film à la Ufa en 1933, puis bloqué par l’arrivée des nazis et le départ forcé de Zuckmayer. |
1957 | [(tv) Fridericus Rex - elfter Teil (DE-RDA) de Frank Beyer; série "Das Stacheltier" no. 106-107, Defa, 11 min. - av. Paul R. Henker (Frédéric le Grand), Heinz Kammer, Werner Lierck, Gustav Müller, Jochen Thomas, Erich von Dahlen, Karl-Heinz Weiss. - Parodie anti-capitaliste: un réalisateur et un producteur de la UFA à Berlin-Ouest engagent le fantôme de Frédéric le Grand, qui s'ennuie ferme à Sanssouci, pour tourner un "film national" appellant à la défense du "monde libre". Le roi exige d'être payé en dollars.] |
1959 | ® Le Secret du chevalier d’Éon (FR/IT) de Jacqueline Audry. – av. Henri Virlojeux (Frédéric le Grand), cf. France (5.5). |
1961 | ® (tv) Johan Sebastian Bach (GB) de Philip Wrestler . – av. Geoffrey Hibbert (Frédéric le Grand), cf. (4.1). |
1964 | (tv) Interview mit der Geschichte (DE) de Heinz Schaefer (ARD 30.11.64). – av. Ernst Fritz Fürbringer (Frédéric le Grand). |
1966 | (tv) Der Dieb und der König (DE-RDA) de Martin Eckermann Deutscher Fernsehfunk der DDR (Ost-Berlin) (DFF 5.6.66). - av. Harald Jopt (Frédéric le Grand), Bert Brunn (le voleur Christian Andreas Käsebier), Nonnie Schwarz (Helena), Piet Drescher (l'adjudant du roi), Peter Kühle (Keith), Horst Arndt (le mousquetaire Voigt), Hans Holdsch (le prince Karl). Une mise en scène du Théâtre municipal de Gera: le voleur Käsebier est responsable de la première défaite militaire de Frédéric II à la bataille de Kolin en 1757. |
1968 | (tv) Die Schlacht bei Lobositz [La Bataille de Lobositz] (DE) de Franz Peter Wirth WDR-Bavaria (ARD 10.9.68), 120 min. – av. Bruno Ganz (Ulrich Braeker), Ernst Fritz Fürbringer (Itzenplitz), Harald Leibnitz (Markoni), Paul Albert Krumm (Kosegarten), Regine Lutz (Libussa), Verena Buss (Regina), Dieter Brammer (Ehrentreich). Le renversement des alliances entre puissances européennes déclenche la Guerre de Sept Ans. Aux nationaux prussiens pour lesquels le service militaire est obligatoire s’ajoutent des mercenaires. L’un deux, Ulrich Braeker, tente vainement d’établir des rapports humains entre soldats et officiers. Ne sachant plus très bien pourquoi il se bat, il refuse de se laisser tuer pour une cause qui ne le concerne pas et déserte à la veille de la bataille de Lovosice (1 er octobre 1756) où Frédéric le Grand remporte une victoire. D’après la comédie pacifiste en trois actes de Peter Hacks (1956), sortie initialement au Deutsches Theater à Berlin-Est. |
1968 | (tv) Die Mühle von Sanssouci (Le Moulin Sans-Souci) (DE) d’Erich Neureuther (ZDF 29.2.68), 90 min. – av. Uwe Jens Pape (Frédéric le Grand), Petr Capell (Voltaire), Paul Esser (le meunier Arnold), Käthe Itter (Mina, sa femme), Karin Anselm (Johanna, leur fille), Rainer Brandt (ltn. Karl), Dunja Rajter (Barbarina Campanini, la danseuse), Gaby Dohm (Greta). – Frédéric le Grand, héros d’une opérette française (« Singspiel ») de Georges van Parys et Philippe Parès (1957). |
1971 | Husaren in Berlin (DE-RDA) d’Erwin Stranka DEFA-KAG « Roter Kreis », 93 min. – av. Manfred Krug (maréchal Hadik), Evelyn Opoczynski (Andrea), Rolf Herricht (Augustin), István Iglodi (Pali). Berlin en 1757, pendant la guerre de Sept Ans, les hussards hongrois du maréchal Hadik occupent pacifiquement la capitale pendant vingt-quatre heures, fraternisent avec la population, puis se retirent quand arrivent les troupes prussiennes. Andrea, la fille d’un commerçant, fugue avec Pali, un trompette. Une comédie pacifiste et pétillante. |
1972 | Die gestohlene Schlacht / Ukradena bitva [La Bataille volée] (DE-RDA/CZ) d’Erwin Stranka, Miroslav Kubista DEFA-KAG « Roter Kreis »-Barrandov, 96 min. – av. Herwart Grosse (Frédéric le Grand), Manfred Krug (Christian Andreas Käsebier), Marie Malkova (Katka), Jaroslav Satoransky (Vaclav), Josef Kemr (le prince Charles Alexandre de Lorraine), Helena Ruzicková (Mme de Lorraine), Rolf Hoppe (Barody), Axel Triebel (gén. von Schultze), Hannjo Hasse (von Seydlitz). Durant le siège de Prague par les Prussiens au printemps 1757 : agaçé par la résistance des Tchèques qu’il cherche vainement à affamer, Frédéric de Grand offre la liberté à Käsebier (1710- ?), un célèbre cambrioleur incarcéré à la prison de Stettin, s’il parvient à s’introduire dans la cité et en ouvrir les portes. Mais Käsebier s’éprend de la jolie Katka et apprend de surcroît que le roi ne tiendra pas parole. Il se range du côté des Austro-Tchèques, et le siège de Prague est un échec. – Un épisode authentique, adapté librement d’après la comédie « Die gestohlene Stadt » d’Egon Erwin Kisch (1922). |
1972 | (tv) Frédéric II (FR) d’Olivier Ricard ORTF (TF1 20.5.72). – av. Georges Wilson (Friedrich-Wilhelm et Frédéric le Grand à 70 ans), Maxence Mailfort (Frédéric le Grand à 18 ans), Jean-Louis Bourst (Frédéric le Grand à 28 ans), Michel Aumont (Frédéric le Grand à 45 ans), Luce Garcia Ville (Sophie Dorothée), Claire Vernet (Wilhelmine, sœur du roi), Jean Turlier (Mirabeau), Gilbert Beugniat (De Catt), Pierre Asso (Voltaire), Jean-Pierre Helbert (Zimmermann). – Evocation historique de Jacques Tournier d’après la biographie de Pierre Gaxotte (1938). |
1974 | ® (tv) Die preussische Heirat (DE) de Helmut Käutner. – av. Gerd Böckmann (prince Frédéric de Prusse), cf. (7). |
1973/75 | ® Barry Lyndon (GB) de Stanley Kubrick. – av. Ryan O’Neil (Redmond Barry), Godfrey Quigley (cpt. Grogan), Hardy Krüger (cpt. Potzdorf), Wolf Kahler (prince de Tübingen). – Au milieu de son récit, Kubrick envoie le pitoyable antihéros de Thackeray combattre du côté de Frédéric le Grand, à la bataille de Minden, le 1er août 1758, où il sauve la vie du capitaine Grogan. Cet épisode décisif de la Guerre de Sept Ans se déroule aux portes de la place de Minden (Rhénanie-Westphalie), ancienne principauté prussienne où les armées britanniques et leurs alliés, le Brunswick-Lunebourg (Hanovre) et le Royaume de Prusse, numériquement inférieures, commandées par Ferdinand de Brunswick, mettent en déroute les régiments d’élite français et saxons. La victoire ternit sérieusement l’hégémonie des Bourbons en Europe et entraîne la conquête des colonies françaises d’outre-mer en Amérique et aux Indes par la Grande-Bretagne. Kubrick filme avec maestria ses séquences prussiennes en Irlande (Cahir Castle, Dublin Castle, Carrick-on-Suir) et à Potsdam, la bataille elle-même est photographiée à Kells (comté de Meath), où 250 soldats de l’armée irlandaise déguisés en « Redcoats » attaquent les lignes ennemies dans la lande herbue, décimés par un feu meurtrier. De son propre aveux, Kubrick utilise pour cette séquence splendide ses propres recherches tactiques prévues pour son "Napoléon", projet hélas jamais concrétisé. Cf. Angleterre (9). |
1975 | (tv) Preussens Justitia. Der Alte Fritz und seine Richter (DE) de Rudolf Nussgruber (ZDF 13.6.75), 85 min. – av. Manfred Steffen, Ferdy Mayne, Alf Marholm, Herbert Steinmetz, Ulrich Matschoss. |
1978 | ® (tv) Ce diable d’homme – Voltaire (FR) de Marcel Camus. – av. André Valardy (Frédéric le Grand), cf. France (5.1). |
1980 | ® (tv) Johann Sebastian Bachs vergebliche Reise in den Ruhm (DE) de Victor Vicas. – av. Jürgen Holtz (Frédéric le Grand), cf. (4.1). |
1980 | ® (tv) Maria Theresia (AT/DE) de Kurt Junek. – av. Rudolf Bissegger (Frédéric le Grand), cf. Autriche (5). |
1980 | ® (tv) Der Thronfolger (DE) d’Oswald Döpke. – av. Jan Kollwitz (Frédéric le Grand, jeune), cf. (7). |
1980 | (tv) Grenadier Wordelmann (DE-RDA) de Hans-Joachim Hildebrandt Deutscher Fernsehfunk der DDR (Ost-Berlin), (DFF1 2.11.80). - av. Herbert Köfer (le paysan Schmitzdorff), Peter Reusse (le grenadier Wordelmann), Franziska Troegner (Sophie), Hans-Joachim Hanisch (le père Mettke), Peter Bause (le pêcheur Krüger), Johannes Wieke (Schulze Lier). Potsdam en 1780. Schmitzdorf, un vétéran de la Guerre de Sept Ans, veut obtenir du roi le droit d'épouser Sophie, sa jeune fille adoptive. Farceur invétéré, le grenadier Wordelmann lui fait croire qu'il a l'autorité de marier le couple. Une comédie d'après le roman de Georg Hermann (1930). |
1981 | ® (tv) Casanova (DE) de Kurt Pscherer. – av. Erich Kleiber (Frédéric le Grand), cf. Italie (5.3). |
1981 | ® (tv) Wie der Mond über Feuer und Blut – Das erste Regierungsjahr Maria Theresias (AT) d’Axel Corti. – av. Alexander Goebel (Frédéric le Grand), cf. Autriche (5). |
1981 | (tv) Preussische Nacht (DE) d’Oswald Döpke Stern TV (ZDF 14.9.81), 100 min. – av. Gerd Böckmann (Frédéric le Grand), Cordula Trantow (Elisabeth Christine), Hans Günter Martens, Sabine von Maydell, Sigfrit Steiner (Anhalt-Dessau). |
1982 | (tv) Die traurige Geschichte von Friedrich dem Grossen (DE-RDA) d'Alexander Lang Deutscher Fernsehfunk der DDR (Ost-Berlin) (DFF2 8.1.83). - av. Kurt Böwe (Friedrich Wilhelm I), Katrin Klein (le prince Friedrich, futur Frédéric II), Katja Paryla (la reine Sophie Dorothee), Simone von Zglinicki (la princesse Wilhelmine), Otto Mellies (le ministre von Grumbkow), Dietrich Körner (le comte Seckendorf), Horst Manz (le prince von Anhalt), Christian Grashof (Gundling). D'après le fragment d'une pièce de Heinrich Mann complété par Alexander Lang et mis en scène au Deutsches Theater à Berlin-Est : l'enfance et la jeunesse malheureuse du futur Frédéric II. |
1983 | ® (tv) Die Preussen kommen ! (DE-RDA) de Hanns Anselm Perten (DFF2 2.7.83), 120 min. – av. Klaus-Martin Boestel (Frédéric le Grand). |
1984 | (tv) Die schöne Wilhelmine [La Belle Wilhelmine] (DE) de Rolf von Sydow Zweites Deutsches Fernsehen (ZDF 6-16.9.84), 4 x 75 min. – av. Anja Kruse (Wilhelmine Enke-Rietz, comtesse Lichtenau), Rainer Hunold (Friedrich Wilhelm, le prince héritier), Jean-Claude Brialy (Casanova), Herbert Stass (Frédéric le Grand), Johnannes Heesters (maréchal Keith), Beatrice Richter (Luise), Silvia Reize (Elisabeth von Braunschweig, la reine), Raphael Wilczek (Matuschkyn), Andreas Seyferth (Hannes). La destinée aventureuse de Wilhelmine von Lichtenau (1753-1820), la maîtresse royale du prince héritier (neveu de Frédéric II), une sommelière berlinoise anoblie, exilée par Friedrich Wilhelm III en 1797, enfin réhabilitée par Napoléon en 1811. Une série très populaire qui vaut à Anja Kruse le prix de la Caméra d’Or. D’après le roman « Die schöne Wilhelmine. Ein Roman aus Preussens galanter Zeit » d’Ernst von Salomon (1965). – Episodes : 1. « Ewige Treue » – 2. « Das Liebesnest » – 3. « Heimsuchungen » – 4. « Die Ungekrönte ». |
1984 | (tv) So lebten sie alle Tage. Geschichten und Berichte aus dem alten Preussen (DE) d’Ulrich Schamoni Westdeutscher Rundfunk (WDR 14.3.-1.4.84), 5 x 45 min. – av. Horst Bollmann (Boswitz), Stefan Wigger (Reissner), Hans Clarin (Frédéric le Grand), Margret Homeyer (Else Reissner), Roswitha Schreiner (Johanna Reissner), Alexander Hegarth (Laue), Heinz Werner Hübner. – Le quotidien des Berlinois sous Frédéric le Grand, v. 1757, au moment de la bataille de Leuthen. – Episodes : 1. « Am Brandenburger Tor » – 2. « Der Prozess Müller-Arnold » – 3. « Die Schlacht von Leuthen » – 4. « Erinnerungen eines Schulmeisters » – 5. « Der Komödiant und sein Zensor ». |
1984 | (tv) Der Tambour (DE) de Carlheinz Caspari Norddeutscher Rundfunk (WDR 15.10.84), 87 min. – av. Bernd Bauer, Arnfried Lerche, Klaus Dittmann, Uli Krohm, Denys Seiler. – En 1757, un criminel est enrôlé dans l’armée prussienne. |
1985 | ® (tv) Johann Sebastian Bach (DE-RDA) de Lothar Bellag. – av. Hans Jörn Weber (Friedrich II), cf. (4.1). |
1985 | (tv) *Sachsens Glanz und Preussens Gloria – 1. Aus dem siebenjährigen Krieg – 2. Brühl – 3. Gräfin Cosel (Gloire de la Saxe et prestige de la Prusse) (DE-RDA/PL) de Hans-Joachim Kasprzik DEFA-Fernsehen der DDR-Polski Radio i Telewizja (DFF1 20.-27.12.85), 3 x 85 min. – av. Rolf Hoppe (Auguste le Fort), Ezard Haussmann (comte Heinrich von Brühl), Arno Wyzniewski (Frédéric le Grand). – Intrigues politiques et d’alcôves à la cour de Dresde chez l’Électeur Auguste de Saxe et à Sanssouci chez Frédéric le Grand. Cf. Auguste de Saxe (3). |
1985 | (tv) Ich, Christian Hahn (DE/CH) de Detlef Rönfeldt Südwestfunk-DRS (DRS 30.8.85 / ARD 10.85-1.86), 13 x 25 min. – av. Hans-Jürgen Diedrich (le père Hahn, tailleur), Heinz Baumann (le comte Grehweiler), Jürgen Biesinger (Christian Hahn), Jochen Schroeder (Philipp), Nikola Weisse (la mère Hahn), Moritz Schuller (Lutz), Julia Martinek (Therese, fille du comte), Fritz Lichtenhahn, Barbara Lotzmann. Palatinat 1760, chronique d’une famille de tailleur pendant la Guerre de Sept Ans, en proie aux machinations d’un comte corrompu. |
1986 | (tv) Gefahr für den König (DE) de Katrin Seibold (ZDF 17.8.86), 45 min. – av. Jörg Hube (le chambellan Fredersdorf), Kurt Goldstein (philosophe Moses Mendelssohn), Hanne Hiob, Manfred Zapatka. |
1986 | (tv) Interview mit einem König (DE-RDA) de Hubert Kreuz (DFF2 17.8.86), 50 min. – av. Martin Trettau (Frédéric le Grand), Dietmar Burkhard (Dantal), Winfried Wagner (Voltaire), Petra Hinze (princesse Wilhelmine). |
1986 | (tv) Die Torheiten des Ruhms [Les Stupidités de la gloire] (DE) de Hans Dieter Schwarze (ZDF 17.8.86), 75 min. – av. Hans Dieter Hüsch (Frédéric le Grand), Guntbert Warns (le cadet), Alwy Becker (Amalie), Wolfgang Büttner, Rolf Hartmann (Voltaire), Renate Grosser (princesse Wilhelmine). Dans l’au-delà, Frédéric de Prusse rencontre un de ses cadets tombés sur le front russe et les deux tirent un bilan sans complaisance du passé (texte du cabarettiste Hans Dieter Hüsch, « Versuch, sich dem König von Preussen zu nähern »). |
1987 | (tv) Die Menagerie von Sanssouci (DE) de Jens-Peter Behrend (ARD 23.3.87), 85 min. – av. Joachim Bliese (Frédéric le Grand), Friedhelm Ptok (Voltaire), Klaus Schwarzkopf (La Mettrie), Gerhard Friedrich (Maupertuis). La relation difficile, faite d’admiration, d’envie, d’antipathie, entre Frédéric le Grand et Voltaire. Le choc de deux egos surdimensionnés, tourné à Charlottenburg, d’après une pièce de Knut Boeser (une « farce philosophique »). |
1991 | ® (tv) Young Catherine (GB/US) de Michael Anderson. – av. Maximilian Schell (Frédéric le Grand), cf. Russie (7). |
1991 | ® (tv) Vivat, gardemariny ! [Vive les cadets de la marine !] (SU) de Svetlana Druzhinina. – av. Paul Butkevich (Frédéric le Grand), cf. Russie (6). |
1992 | ® (tv) Gardemariny III (SU) de Svetlana Druzhinina. – av. Herb Andress (Frédéric le Grand), Barbara Rudnik (Elisabeth Christine, reine de Prusse). – cf. Russie (6). |
2002 | (tv) Der Alte Dessauer – Im Dienste der Preussen (DE) d’André Meier série « Geschichte Mitteldeutschlands », Ottonia Media (MDR 17.11.02), 45 min. – av. Volker Holecek (Leopold von Anhalt-Dessau), Steffen Jindra, Winifred König. – Le prince Leopold Ier von Anhalt-Dessau, stratège et général de génie au service de Frédéric le Grand. |
2002 | ® Mein Name ist Bach, Johann Sebastian Bach (CH/DE/GB) de Dominique de Rivaz. – av. Jürgen Vogel (Frédéric le Grand), Karoline Herfurth (princesse Amelie), cf. (4.1). |
2007 | ® (tv) L’Affaire Calas (FR/CH) de Francis Reusser. – av. Philippe Vuilleumier (Frédéric le Grand). – cf. France : Voltaire (5.1). |
2007 | ® (tv) Pyerom i chpagoï [Avec plume et rapière] (RU) de Yevgeni Ivanov. – av. Viktor Terelva (Frédéric le Grand). –cf. Russie (6). |
2008 | (tv) Preussens Friedrich und die Kaiserin (DE) d’Olaf Götz (fiction), Erica von Moeller, Stephan Koester (doc.) série « Die Deutschen » no. 6, Gruppe 5 Filmproduktion Köln (Christian Feyerabend)-ZDF (ZDF 11.11.08), 45 min. – av. Ulrich Wiggers (Frédéric le Grand), Yasmina Djaballah (Marie-Thérèse d’Autriche). – Docu-fiction avec reconstitutions, infographie et comédiens anonymes. |
2011/12 | (tv) Friedrich : ein deutscher König (Frédéric II, roi de Prusse) (DE) de Jan Peter Jost-Arend Bösenberg/Dok-Film Gesellschaft-RBB Media-WDR-MDR-SWR-Arte (Arte 7.1.12), 88 min. – av. Katharina Thalbach (Frédéric le Grand âgé), Anna Thalbach (Frédéric le Grand jeune), Oliver Nägele (Friedrich Wilhelm I), Christina Grosse (Sophie Dorothea), László I. Kish (ministre Grumbkow), Valerie Koch (Elisabeth Christine), Johannes Suhm (Henri de Catt), Kai Michael Müller (Hans Hermann von Katte), Roland Renner (comte de Schwerin), Marcus Schoenen (Algarotti), Karl Walter Sprungala (Voltaire), Anna Willecke (Wilhelmine). Docu-fiction sorti à l’occasion du 300e anniversaire de la naissance de Frédéric le Grand qui rabâche les étapes de la saga sans tenter de tirer un bilan critique de son règne ni de nuancer le cliché final du vieillard misanthrope, uniquement préoccupé par ses lévriers. Seule curiosité : les monarques père et fils sont interprétés par deux femmes, Katharina Thalbach, disciple de Helene Weigel, et sa fille Anna (également fille de Benno Besson). Ce parti-pris discutable permet de signaliser l’homosexualité latente du monarque, mais se heurte par ailleurs à la misogynie affichée du roi, à son rejet bien connu de toute féminitude (une attitude atypique chez un homosexuel). Il en ressort le portrait d’un homme à la fois excentrique et déchiré, intelligent, spirituel, esthète, talentueux, mais aussi avide de gloire, sans scrupules, roué et brutal. Tournage au château d’Oranienbaum (Saxe-Anhalt). |
2012 | (tv) Friedrich der Grosse - Alles oder Nichts (DE) de Christian Twente série "Terra X"-ZDF (ZDF 6.4.12), 55 min. - av. Ulrich Wiggers (Frédéric le Grand), Cecil von Renner (Frédéric jeune), Michel Diercks (ltn. Katte), Dieter Rupp (le précepteur du prince), Ingo Wimmer (le maréchal de la Cour), Ralf Zillmann. Un docu-fiction réalisé à l'occasion du 300e anniversaire du roi (tournage au palais de Wilhelmsthal à Kassel). Les scénaristes Christian Feyerabend et Daniel Sich interrogent le mythe du Grand Roi, une personnalité complexe et contradictoire, à la fois militaire et artiste, austère et amer, méprisant et pourtant populaire, un adorateur d'Alexandre le Grand que Voltaire décriait comme homosexuel et qui a créé lui-même sa légende. D'où venait son perpétuel goût du risque ("tout ou rien" dit le titre), sa recherche quasi suicidaire de situations périlleuses, lui qui provoqua trois guerres et fit de la Prusse une puissance européenne? |
8.1. "Minna von Barnhelm" de G. E. Lessing
(« Minna von Barnhelm ou la Fortune du soldat »), comédie en vers créée en 1767. Cette première comédie nationale allemande relate le quiproquo amoureux entre un major prussien pauvre et mutilé, Friedrich von Tellheim, et Minna von Barnhelm, une noble Saxonne, de famille fortunée, pendant et à la fin de la Guerre de Sept Ans.
1940 | *Das Fräulein von Barnhelm / Minna von Barnhelm / Liebe und Soldatenehre (DE) de Hans Schweikart ; Bavaria-Filmkunst GmbH (München), 96 min.. – av. Käthe Gold (Minna von Barnhelm), Ewald Balser (major Friedrich von Tellheim), Theo Lingen (Riccaut de la Marlinière), Fitta Benkhoff (Franziska), Paul Dahlke (Just), Albert Lippert (le prince Heinrich von Preussen), Fritz Kampers (Paul Werner), Erich Ponto (l’aubergiste), Hans Leibelt (le comte Bruchsall, oncle de Minna), Paul Wagner (cdt. Marloff). – Alliée de l’Autriche, la Saxe est occupée par les Prussiens. En 1761, le major Tellheim a l’ordre de prélever auprès de la population une contribution de guerre exorbitante et d’incendier les localités qui ne peuvent payer. Touché par la misère des Saxons, il puise dans sa propre bourse, geste généreux qui lui vaut l’estime, puis l’amour de la riche Minna von Barnhelm ; ils se fiancent, mais la guerre les sépare. La paix revenue, Tellheim mène une existence difficile : congédié, mutilé, endetté, offensé dans son honneur de soldat parce que soupçonné au ministère de la Guerre de s’être laissé corrompre pour son geste envers les Saxons. Sans nouvelles de lui, Minna se rend à Berlin, mais Tellheim estime qu’il n’est plus digne d’elle et refuse de la revoir. La ruse féminine (Minna et sa servante Franziska) aura raison de sa fierté. – Cette première comédie nationale allemande (en prose), écrite par Lessing pour se démarquer des modèles français en vigueur dans toute l’Europe, est transposée avec beaucoup d’adresse par Hans Schweikart, alors directeur du Residenztheater de Munich, en faisant intervenir les grands talents de Käthe Gold, Ewald Balser, Theo Lingen, etc. Schweikart illustre le préambule guerrier en Saxe qui n’est que relaté dans la pièce, et développe aussi le personnage comique du chevalier Riccaut de la Marlinière, une parodie du courtisan versaillais hâbleur et de morale douteuse. Tourné sur les terrains des studios Bavaria de Munich-Geiselgasteig, où les décorateurs érigent en grandeur nature une réplique exacte de la porte de Brandenburg à Berlin en 1763. Décrété « de valeur artistique ». |
1957 | (tv) Minna von Barnhelm (DE) d’Ulrich Erfurth ; NWRV (ARD 21.4.57), 112 min. – av. Sonja Sutter (Minna von Barnhelm), Max Eckard (major Friedrich von Tellheim), Solveig Thomas (Franziska), Albrecht Schoenhals (comte de Bruchsall), Joseph Offenbach (aubergiste), Heinz Drache (Riccaut de la Marlinière), Ludwig Linkmann (Just). |
1957 | (tv) Minna von Barnhelm of soldatengeluk (NL) de Max Douwes ; Nederlandse Christelijke Radio Vereniging (NCRV 25.9.57), 105 min. – av. Sigrid Koetse (Minna von Barnhelm), Johan Schmitz (major Friedrich von Tellheim), Kitty Janssen (Franziska), Joan Remmelts (comte de Bruchsall), Willy Ruys (Just), Ramses Shaffy (Riccaut de la Marlinière), Herbert Joeks (aubergiste). |
1960 | Heldinnen (DE) de Dietrich Haugk ; Harry R. Sokal-Ufa, 98 min. – av. Marianne Koch (Minna von Barnhelm), Paul Hubschmid (major Friedrich von Tellheim), Johanna von Koczian (Franziska), Walter Giller (Just), Willi Trenk-Trebitsch (Riccaut de la Marlinière), Günter Pfitzmann (brigadier Werner), Alfred Balthoff (l’aubergiste). – Une comédie musicale en Eastmancolor aussi divertissante qu'insignifiante, inspirée très librement de Lessing, d’après un scénario de Charlotte Kerr (épouse du producteur H. R. Sokal, puis en 1984 de Friedrich Dürrenmatt). Le contexte culturel et politique est totalement évacué, seul reste une touche de joliesse décorative. Tourné aux studios Bavaria à Munich-Geiselgasteig et en extérieurs à Bamberg. |
1962 | Minna von Barnhelm oder Das Soldatenglück (DE-RDA) de Martin Hellberg ; DEFA/KAG « Solidarität », 107 min. – av. Marita Böhme (Minna von Barnhelm), Otto Mellies (major Friedrich von Tellheim), Christel Bodenstein (Franziska), Johannes Arpe (comte de Bruchsaal), Manfred Krug (Werner), Fred Düren (Riccaut de la Marlière), Herwart Grosse (l’aubergiste). – Une transposition académique qui respecte les moindres dialogues du poète. |
1964 | (tv) Minna von Barnhelm (DE) de Ludwig Cremer ; Intertel-ZDF-Bayrischer Rundfunk (ZDF 1.1.64), 105 min. – av. Johanna von Koczian (Minna von Barnhelm), Martin Benrath (major Friedrich von Tellheim), Johanna Matz (Franziska), Bum Krüger (aubergiste), Theo Lingen (Riccaut de la Marlinière), Alexander Kerst (brig. Werner), Peer Schmidt (Just). – Le comique populaire Theo Lingen reprend le rôle qu’il interprétait déjà en 1940 (cf. supra). |
1969 | (tv) Minna von Barnhelm oder Das Soldatenglück (DE) de Gerd Keil ; Fernsehen der DDR (DFF 8.11.69). – av. Sigrid Göhler, Norbert Christian, Dietrich Körner, Walter Lendrich, Helga Sasse. |
1976 | (tv) Minna von Barnhelm oder Das Soldatenglück (DE/AT/CH) de Franz Peter Wirth ; ZDF-ORF-DRS (DRS 5.6.76 / ORF 22.8.76), 115 min. – av. Reinhild Solf (Minna von Barnhelm), Frank Hoffmann (major Friedrich von Tellheim), Wega Jahnke (Franziska), Werner Kreindl (Werner), Udo Thomer (Jost), Klaus Schwarzkopf (aubergiste), Helmuth Lohner (Riccaut de la Marlinière). |
1979 | (tv) Minna von Barnhelm (DE-RDA) de Piet Drescher, Margot Thyret ; Fernsehen der DDR, Ost-Berlin (DFF1 1.1.79), 120 min. – av. Michael Gwisdek (major Friedrich von Tellheim), Gabriele Heinz (Minna von Barnhelm), Thomas Langhoff (Riccault de la Marlinière), Franz Viehmann (Just), Franziska Troegner (Franziska), Wilfried Ortmann (aubergiste), Michael Gwisdek. |