XII - L'EMPIRE RUSSE DES ROMANOV
7. YEKATERINA II. / CATHERINE II LA GRANDE (1762 à 1796)
7.3. Le soulèvement d'Emelyan Pougatchev
Pougatchev (1742-1775), un cosaque du Don qui se fait passer pour la réincarnation du tsar Pierre III, prend la tête de la révolte paysanne en promettant à ses compatriotes de reconquérir leur autonomie abolie par la tsarine. Les Bachkirs musulmans se joignent au mouvement, ainsi que les serfs de la région de Kazan. Après s’être emparé des forteresses de l’Oural, avoir saccagé Orenbourg (mars 1774), brûlé les manoirs et égorgé leurs propriétaires à Nijni-Novgorod, dévasté toute la Petite-Russie, son armée de 26’000 paysans, ouvriers et cosaques fait mine de marcher sur Moscou. Le gouvernement, qui n’avait pas jusqu’alors pris la mesure exacte du péril, se décide à réagir. Le général Bibikov libère Orenbourg. L’armée rebelle est mise en déroute par le général Souvarov. Les Cosaques, lassés par les excès de leur nouveau « tsar », supportent de plus en plus mal de voir leurs intérêts confondus avec ceux des serfs révoltés et se retournent contre leur chef. Livré par les siens, Pougatchev est décapité et démembré à la hache en janvier 1775 à Moscou. La répression se poursuit jusqu’en août, faisant 15’000 victimes, et Catherine II ira jusqu’à faire disparaître les noms des lieux liés à cette jacquerie. Malgré ou à cause du soulèvement, l’impératrice ne verra pas d’inconvénient à renforcer le servage en Russe, allant, en 1785, jusqu’à l’étendre même à l’Ukraine, terre traditionnelle de liberté. Les péripéties de cette grande Guerre des paysans russes se retrouvent notamment dans le roman « La Fille du capitaine (Kapitanskaya dotchka) » (1836) et l’« Histoire de la révolte de Pougatchev » (1834) d’Alexandre Pouchkine, ainsi que dans le roman inachevé « Vadim » de Mikhail Lermontov (1832/34).
1910 | Vadim / Povesti iz vremen Pugacheva / Boyarin Palitsyn [Un récit des temps de Pougatchev / Le Boyar Palitsyn] (RU) de Petr Chardynin Aleksandr Khanzonkov Prod., 400 m. – av. Petr Chardynin (Palitsyn), Andrei Gromov, Aleksandra Goncharova, Speranksij. – D’après le roman inachevé de Mikhaïl Lermontov, qui prend parti pour les insurgés de Pougatchev (cf. remake de 1972). |
1914 | Kapitanskaya dotchka (La Fille du capitaine) (RU) de G. Libkin, C. Viessielovski – av. Nikolaï Smirnov (Emelyan Pougatchev), Olga Obolienskaia (Macha Mironova), V. Zimovoi, V. Satine, Ilnarov. – Le roman de Pouchkine, cf. film de 1947. |
1928 | Kapitanskaya dotchka (La Fille du capitaine) (SU) de Jouri Taritch Sovkino, 2449 m. – av. Xenia Dienissova (Macha Mironova), Nicolaï Prozorovski (ltn. Piotr Andreïevitch Grinev), Boris Tamarine (Emelyan Pougatchev), Vera Strechnieva (Catherine II), V. Repnine, N. Simonov. S. Kuznetsov. – Le roman de Pouchkine, cf. film de 1947. |
1928 | *Bulat-Batyr / Pugatchyovchtchina (Volga en feu / Révolte à Kazan) (SU) de Jouri Taritch Sovkino Moscou-Tatkin Film Kazan, 2220 m./7 bob./81 min. – av. Welemir Jaroslavzeff (Bulat-Batyr, chef des insurgés tartares), Ivan Klukvin (Asfan, son fils aîné), Ada Voytsik (Asma, son fils cadet), Alexandr Joukov (Timour), Sergej Borisoff (Emelyan Pougatchev), Ernest Kulganek (prince Grigori Potemkine), Galina Kravtchenko (Elena von Brandt, sa maîtresse), Ivan Piriev, N. Vitovtov, N. Rogozin. Alors qu’un petit village tartare de la Volga célèbre le traditionnel festival d’été de Sabantuy, des moines orthodoxes encadrés par des soldats font irruption pour baptiser de force la population. Celle-ci se rebelle, les soldats font feu, l’épouse du fermier Bulat-Batyr est tuée, son fils Asfan enlevé. Resté seul avec son cadet Asma, 15 ans, Bulat-Batyr est nommé chef des insurgés tartares et se rallie aux troupes de Pougatchev contre le prince Potemkine pour assiéger la ville de Kazan. Il passe bientôt pour le grand défenseur des populations démunies. Son fils Asfan, éduqué parmi l’aristocratie russe, entre comme lieutenant au service du prince Potemkine qui le charge d’une expédition punitive dans sa patrie. Lorsqu’il découvre que le chef des insurgés est son propre père, il se joint à lui du côté de Pougatchev pour lutter contre la tyrannie. Premier long métrage muet tartare, écrit par l’auteur communiste Agryz Abderrahhman Shakirov pour commémorer le soulèvement de Pougatchev et tourné sur place à Chouchinsk et à Kazan, notamment dans la vieille citadelle (Kazan Kremlin, tour Syuyumbeki). Lors de la première du film en Allemagne, des Russes blancs prennent d’assaut la salle de projection et détruisent la copie. Pendant 70 ans, « Bulat-Batyr » restera l’unique film soviétique qui se penche sur l’histoire ancienne des Tartares. |
1934 | Volga en flammes / Volha v plamenech / Wolga in Flammen (FR/CS) de Victor Tourjanski Omnia-AB-Films Charles Philipp, 86 min. – av. Valéry Inkijinoff (Silatchoff [=Emelyan Pougatchev]), Albert Préjean (ltn. Orloff [=Piotr Andreïevitch Grinev]), Danielle Darrieux (Macha [Mironova]), Nathalie Kovanko (Olga), Raymond Rouleau (Chaline), Henri Marchand (Ivan), Jacques Berlioz (le colonel), Marcelle Jean-Worms (son épouse). Silacov, un aventurier qui s’est proclamé tsar du peuple, rançonne les campagnes à la tête d’une horde de bandits. Il fait pendre les officiers sauf un, Orloff, qui le sauva jadis et qui revient à la tête d’une armée anéantir les brigands. Silacov est condamné à mort. Adaptation apocryphe de « La Fille du capitaine » tournée (en version française uniquement) dans les ateliers Barrandov à Prague. Préjean et Darrieux font un couple très peu russe. |
1937 | Pugachyov (SU) Pavel Petrov-Bytov Lenfilm-Sovkino, 105 min. – av. Konstantin Skorobogatov (Emelyan Pougatchev), Yelena Karyakina (Sofiya), Konstantin Mukhitdinov (Salavat Yulayev), Mikhail Pavlikov (Filimon), Nina Latonina (Ustiniya), Yelena Milyutin (Volotskoy), Vladimir Gardin (Secrétaire du Sénat), Vassili Chudakov (Chumakov), Vladimir Taskin (Sokolsky), V. Usenko (Ivan Tvorogov). |
1940 | *Salavat Yulayev (SU) de Yakov Protazanov Soyouzdetfilm, 76 min. – Arslan Muboryakov (Salavat Yulayev), Mikhail Bolduman (Emelyan Pougatchev), Nikolai Kryuchkov (Khlopusha), Nikolaï Gorlov (Arkhip), Michael Gluzsky (Yusuf), Sergei Blinnikov, Nina Nikitina, Irina Fedotova, Lev Potyomkin, Andrei Fajt, Georgy Millyar, Aman Zubandrov, Rim Sartlanov, Sakha Santov. Des Bachkirs sous la direction du poète et héros national Salavat Youlaiev (1754-1800) rallient Pougatchev dans l’Oural. D’après le roman éponyme de Stepan Zlobin (1929), l’époux de Galina Spevak, la scénariste du film, et avec une musique d’Aram Khatchatourian. L’avant-dernier film du grand Protazanov, pionnier du cinéma russe depuis 1909. |
1947 | *La figlia del capitano (La Fille du capitaine) (IT) de Mario Camerini Dino De Laurentiis/Lux Film-R.D.L., 103 min. – av. Cesare Danova (ltn. Piotr Andreïevitch Grinev), Irasema Dilián (Macha Ivanovna Mironova), Vittorio Gassman (ltn. Alexeï Chvabrine), Amedeo Nazzari (Emelyan Pougatchev), Olga Solbelli (Catherine II), Aldo Silvani (cpt. Andreï Mironov), Ave Ninchi (Vassilissa Yegorovna Mironova), Ernesto Almirante (Savéllitch), Carlo Ninchi (major Ivan Zurin), Laura Gore (Polaska), Gualtiero Tumiati (comte Andreï Petrovitch Grinev), Mariano Englen (général Bibikov), Folco Lulli (Zulaï). Fils du comte Grinev, enfant gâté, rebelle, indiscipliné, Piotr est envoyé avec son domestique Savéllitch dans la forteresse lointaine de Belogorsk. En cours de route, il sauve la vie de Pougatchev, ignorant l’identité du pauvre hère qui se mourait dans les neiges. Au fort, Piotr s’éprend de Macha, la fille du commandant Mironov, suscitant la jalousie d’un autre officier, Chvabrine. Pougatchev, qui se fait passer pour le tsar Pierre III, attaque et anéantit la garnison de Belogorsk, mais il manifeste sa reconnaissance envers Piotr en le laissant en liberté, tout en admirant l’audace qu’il a de lui tenir tête. Mironov, sa femme et tous ceux qui refusent de reconnaître en Pougatchev le nouveau tsar sont exécutés. Chvabrine sauve sa peau en passant à l’ennemi, et, nommé nouveau commandant de Belogorsk, il séquestre Macha dont il fait son esclave. Durant la contre-attaque des armées de Catherine II qui aboutit à la défaite de Pougatchev et à sa capture (il est ramené à Moscou dans une cage), Piotr, parti pour sauver Macha, tue Chvabrine en duel. Mais celui-ci, avant de mourir, l’accuse de trahison envers la couronne : comment aurait-il sinon survécu au massacre de la garnison ? Piotr est condamné à mort. En visitant Pougatchev dans sa cellule, l’impératrice découvre l’innocence de Piotr grâce au témoignage de l’usurpateur qui monte à l’échafaud après avoir une deuxième sauvé la vie du jeune officier. Une réussite mineure mais réelle de Camerini, grâce à son sens de la reconstitution historique (démontré avec brio dans « I promessi sposi », 1941), son art de la composition plastique, l’élégance de sa mise en scène et son affinité déclarée pour la littérature russe, et ce malgré des moyens de production très limités (De Laurentiis, 28 ans, en est à ses débuts). Le projet, culturellement ambitieux, remonte en fait à 1941/42, quand la Lux envisage le film avec Camerini et son épouse Assia Noris, et engage pour l’adaptation des écrivains aussi connus que Cesare Pavese, Elio Vittorini et Vitaliano Brancati, mais les aléas de la guerre réduisent leurs efforts à néant. Mario Monicelli, Steno et Ivo Perilli participent au scénario définitif. Un des rares films de Vittorio Gassman avant 1958 dont il affirme ne pas avoir honte. Tournage aux studios A. C. I.-Farnesina à Rome, en extérieurs au Quirinal et près de Nettuno, dans le Latium, où l’on reconstruit en bois la forteresse de Belogorsk sur un polygone de tir recouvert de neige artificielle. Ayant coûté 65 millions de lire, cette première adaptation littéraire de De Laurentiis en rapporte 236 millions (de l’époque) et se place en cinquième position au box-office italien pour 1947/48 (4,3 millions de spectateurs). Le film obtient le Ruban d’argent du Syndicat des critiques cinématographiques (SNGCI Rome) 1948 pour les meilleurs décors et il est sélectionné au festival de Cannes 1947, où « L’Ecran français » couronne Irasema Dilián, l’interprète polono-brésilienne de Macha, « reine du jour ». |
1953 | Zaporojets za Dunaiem [Le Cosaque zaporogue du Danube] (SU) de Vassilij Lapoknych Kiev. – av. I. Patrojinski (Ivan Karass), M. Litvinenko (Volgemut), E. Tchavdar, N. Cheliujko. – 1775, après le soulèvement écrasé par les troupes impériales, migration des Cosaques au-delà du Danube. |
Les cosaques révoltés de Pougatchev (Van Heflin) s’emparent de Belogorsk (« The Tempest » d’Alberto Lattuada, 1958).
1958 | **The Tempest / La tempesta / La Tempête / Oluja (IT/FR/YU/[US]) d’Alberto Lattuada [et Michelangelo Antonioni] Dino De Laurentiis-Gray Film (Paris)-Bosna Film (Sarajewo)-(Paramount), 120 min. – av. Silvana Mangano (Macha Mironova), Geoffrey Horne (ltn. Piotr Andreïevitch Grinev), Van Heflin (Emelyan Pougatchev), Viveca Lindfors (Catherine II), Vittorio Gassman (le procureur impérial), Agnes Moorehead (Vassilissa Yegorovna Mironova), Robert Keith (cpt. Andreï Mironov), Finlay Currie (comte Andreï Petrovitch Grinev), Oscar Homolka (Savéllitch), Helmut Dantine (ltn. Alexeï Chvabrine), Fulvia Franco (Palaska), Laurence Naismith (major Ivan Zurin), Aldo Silvani (pope Gerasim), Nevenka Mikulic (Akulina), Milivoj Zinanovic (gén. Alexandre Souvarov), Jovan Gec (cpt. Dimitri), Niksa Stefanini (Beloborodov), Claudio Gora (ministre de Catherine II). Ce somptueux remake en Technirama et Technicolor de « La figlia del capitano » (cf. 1947) de Mario Camerini, déjà scénarisé par Ivo Perilli et produit par Dino De Laurentiis, a été mis sur pied par ce dernier afin de rentabiliser les centaines de costumes, accessoires et armes russes fabriqués pour « War and Peace » que King Vidor avait tourné pour lui en Italie en collaboration officieuse avec la Paramount (1956). De nouveaux partenaires yougoslaves le persuadent d’utiliser leurs infrastructures, leurs populations et leurs paysages, une aubaine alors révolutionnaire pour le cinéma de la Péninsule. Tito met cavalerie et fantassins à disposition. La Paramount avance trois millions de dollars. Comme pour le film de Vidor, la tête d’affiche est partiellement américaine (Heflin, Horne, Moorehead, Keith, Currie, Dantine), ce qui garantit une exploitation mondiale, mais ce sont à nouveau Mario Chiari et Maria Dei Matteis qui signent les splendides décors et costumes, et le grand Aldo Tonti la photo. De Laurentiis est à présent suffisamment puissant pour imposer un réalisateur italien. Raffiné, cultivé, fin calligraphe, Alberto Lattuada élargit l’intrigue du roman en incluant des passages de l’« Histoire de la révolte de Pougatchev » du même Pouchkine (1834), car c’est la jacquerie qui l’intéresse en priorité : il veut montrer le naufrage d’une idée juste, soutenue par le peuple, mais qui, contrairement aux révolutions française ou soviétique, n’a ni structure culturelle ou historique ni racines philosophiques. En ce sens, « La tempesta » se veut à la fois un film populaire et une leçon d’histoire. Certes, tout ambitieux qu’il soit, le propos finit fatalement noyé par la machinerie à grand spectacle, mais le spectacle, lui, est de qualité : l’interprétation ne laisse rien à désirer (la Suédoise Viveca Lindfors en Catherine II fait une apparition « impériale »), la narration est fluide, émotionnellement très soutenue, et plus d’une fois le souffle de la tempête traverse ce récit puissant. Le tournage s’effectue aux studios De Laurentiis de la Vasca Navale et aux ateliers S.A.F.A.-Palatino à Rome, au palais royal de Caserte à Naples (pour Saint-Pétersbourg), au château Saint-Ange à Rome (les prisons du Kremlin), au palais Barberine à Rome, puis pendant de nombreuses semaines en Yougoslavie : Smederevo, Zemun, Pancevo, Glogon, Ecka, Sabrica, Vladimirovac, Golubac, les rives du Danube. La forteresse de Belogorsk est édifiée à Centa, à 37 km de Belgrade, et lors du grand assaut, 1500 figurants s’amassent sous ses palissades. Pour décharger Lattuada, Michelangelo Antonioni - au chômage depuis le désastre commercial de "Il grido" - dirige sans être crédité diverses scènes avec Silvana Mangano ainsi que la bataille finale dans la plaine de Dolovo, à la frontière roumaine. De Laurentiis gagne son pari : sa fresque internationale figurera en première place au box office italien avec 11 millions de spectateurs et des rentrées record de 1,725 millions de lire. A l'origine du film, Lattuada avait proposé à De Laurentiis un sujet intitulé "Caterina di Russia" pour lancer la carrière cinématographique de la princesse Soraya Esfandiary, divorcée du shah d'Iran, mais Laurentiis comme Soraya refusèrent le projet. En 1962, fort de son expérience dans les Balkans, Lattuada retournera en Yougoslavie filmer un récit plus intimiste, « La Steppe » d’après Tchekhov, un de ses films les plus personnels. |
En 1775, la cavalerie de Souvarov met en déroute l’armée cosaque de Pougatchev (« The Tempest », 1958).
1958 | Kapitanskaya dotchka (La Fille du capitaine) (SU) de Vladimir Kaplounovski Mosfilm, 106 min. – av. Ia Ariepina (Macha Mironova), Sergeï Lukyanov (Emelyan Pougatchev), Oleg Strizhenov (ltn. Piotr Andreïevitch Grinev), Vladimir Dorofeyev (cpt. Andreï Mironov), Irina Zarubina (Mme Dorofeyev), Varvara Myasnikov (Catherine II), Vaycheslav Chalevitch (ltn. Alexeï Chvabrine), Yuri Katin-Yartsev (général), Boris Novikov (Maximitch), Pavel Pavlenko (Solomin), Anatoly Shishkov (Savéllitch), Irina Zarubina (Vassilissa Yegorovna Mironova), Nicephor Kolofidin (comte Andreï Petrovitch Grinev), Leo Zolotoukhine (major Ivan Zurin). Une réponse soviétique à la production italienne de Dino De Laurentiis (cf. supra), en scope noir et blanc. Quoique fidèle à la lettre au texte de Pouchkine, le film de Kaplounovski n’est « qu’une illustration de grand format pour une édition de luxe » (J. Schnitzer) du poète qui obtient le Voile d’Or au festival de Locarno 1959 au titre de « film le plus spectaculaire ». Présenté aux festivals de Vancouver, Montréal et Stratford 1960. Gros succès public en Union soviétique. |
1962 | (tv) La Fille du capitaine (FR) d’Alain Boudet « Le Théâtre de la Jeunesse », ORTF (TF1 21.10.+28.10.62), 2 x 60 min. – av. Daniel Ivernel (Emelyan Pougatchev), Dominique Vilar (Macha Mironova), Victor Lanoux (Petrouchka), Françoise Rosay (Catherine II), Henri Crémieux (ltn. Piotr Andreïevitch Grinev), Jane Marken (comtesse Grinev), Palau (Savéllitch), Maurice Garrel (Alexeï Chvabrine), Jean-Laurent Cochet (ltn. Prokorov), Gabriel Jabbour, Jean Saudray, Madeline Clervanne, Régis Outin. |
1965 | (tv) La figlia del capitano (IT) de Leonardo Cortese RAI (RAIdue 19.5.-23.6.65), 6 x 50 min. – av. Amedeo Nazzari (Emelyan Pougatchev), Umberto Orsini (ltn. Piotr Andreïevitch Grinev), Lucilla Morlacchi (Macha Mironova), Aldo Giuffré (ltn. Alexeï Chvabrine), Evi Maltagliati (Catherine II), Andrea Checchi (cpt. Ivan Mironov), LIlla Brignone (Vassilissa Yegorovna Mironova), Mara Berni (Palaska), Michele Malaspina (comte Andreï Petrovitch Grinev), Elena Da Venezia (Avdotja), Mario Maranzana (Ivan Ignatic), Manlio Busoni (le pope Gerasim), Vittorio Sanipoli (major Ivan Zurin), Corrado Arnnicelli (prince Vassili Golytsin). À la télévision italienne, Nazzari reprend le rôle de Pougatchev qu’il a déjà tenu avec brio dans la version cinéma de 1947 (cf.). Téléfilm entièrement tourné sur les plateaux du Centro di Produzione RAI à Naples. |
1972 | Il giorno del furore / Fury / Un uomo / One Russian Summer / Fury Rides the Wind / Days of Fury / A Man (Avril Rouge) (IT/GB) d’Antonio Calenda Marcello Danon/Da.Ma. Produzione-Harry Saltzman/Lowndes Productions Ltd., 118 min. – av. Oliver Reed (Palytsin), Claudia Cardinale (Natalia Palytsin, son épouse), Raymond Lovelock (Yuri Palytsin, leur fils), John McEnery (Vadim), Carole André (Irene, sa sœur), Zora Velcova (Anya), Giuseppe Pisegna, Paola Tedesco, Adalberto Rossetti, Raffaele Uzzi, Sergio Doria. En 1774, Palytsin, riche et puissant seigneur qui traite ses serfs comme des esclaves, embauche à son service un jeune homme, Vadim, qui devient bientôt aussi efficace qu’indispensable. Mais Vadim révèle à Irene, la fille adoptive de Palytsin, qu’il est son frère et que leurs parents ont été massacrés par ce soi-disant bienfaiteur dont il veut se venger. C’est alors que Yuri, fils de Palitsyn, revient au pays et Irene s’éprend de lui. Pendant que tous les propriétaires terriens de la région se réunissent pour accueillir un évêque, Vadim orchestre le soulèvement des serfs et mendiants, révoltés par la mort d’une prostituée que Vadim a involontairement tuée mais dont la mort est mise sur le compte de Palytsin. Un massacre général s’ensuit, Natalia (épouse de Palytsin) périt, Irene est violée, Yuri tué. Palytsin meurt sous l’épée de partisans menés par Emelyan Pougatchev, qui achèvent également Irene. Vadim reste seul, hébété au milieu des cadavres et d’un embrasement révolutionnaire qui le dépasse. Tourné en Eastmancolor et Todd-AO en Bulgarie, le film s’inspire de « Vadim », le roman inachevé de Mikhaïl Lermontov (1832/34), déjà porté à l’écran en 1910. La bande se veut politique, mais s’avère idéologiquement confuse et ruinée par une mise en scène incohérente. Un gros échec public. |
1978 | Pugachov / Emelian Pugachov - 1. Nevolinikts svobodi – 2. Volya, kroviyu omitaya (Emélian Pougatchev) (SU) d’Aleksei Saltykov Mosfilm, 197 min. (111 min. + 86 min.). – Yevgeny S. Matveyev (Emelyan Pougatchev), Via Artmane (Catherine II), Tamara Semina (Sofia Pougatcheva), Piotr Glebov (Stepan Fedulov), Olga Prokhorova (Ustinya Pougatcheva), Boris Kudryavtsev (Maksim Shigayev), Girgore Grigoriu (Chika Zarubin), Viktor Pavlov (Mitka Lysov). Inogam Adylov (Idorka), Anatoly Azo (Grigori Orloff), Sergeï Golovanov (Piotr Panin), Igor Gorbatchov (Nikita Panin), Yuri Volkov (prince Vassili Golytsin), Vilnis Bekeris (Mikhelson), Vladimir Borisov (Vanya Pochitalin), Stepan Bubnov (Yakovlev). S. Kireyev (Salavat Yulayev), Konstantin Zakharchenko (Ivan Tvorogov). Grande fresque hagiographique révolutionnaire en Sovcolor et Sovscope 70 retraçant les diverses étapes connues de la vie de Pougatchev, de sa famille (massacrée sur ordre de Catherine II) et de ses compagnons de lutte, mais en se gardant bien de préciser qui l’a livré à l’ennemi. Tournage aux studios de la Mosfilm, extérieurs à Moscou, Léningrand, Pereyaslavi-Zalessky, en Sibérie occidentale et en Biélorussie. Prix spécial au Vsesoyuzniy kinofestival à Ashgabad 1979. |
1995 | ® (tv) Catherine the Great (DE/US) de Marvin J. Chomsky. – av. John Rhys-Davies (Emelyan Pougatchev), cf. (7). |
1999 | *Russkij bunt / La Fille du capitaine (La Révolte russe) (RU/FR) d’Aleksandr Prochkin NTV Profit-Roissy Films-Production Le Pont-Canal+-Globus Film Studio, 130 min. – av. Mateusz Damiecki (ltn. Piotr Andreïevitch Grinev), Karolina Gruchka (Macha Mironova), Vladimir Maskov (Emelyan Pougatchev), Olga Antonova (Catherine II), Sergeï Makovetski (ltn. Alexeï Chvabrine), Vladimir Ilin (Savéllitch), Youri Belyayev (cdt. Mironov), Natalya Yegorova (Vassilissa Yegorovna Mironova), Yuri Kuznetsov (Ivan Ignatyevitch), Mikhail Filippov (comte Nikita Panin), Juozas Budraitis (gouverneur d’Orenbourg), Piotr Zaytchenko (Pyanov), Andreï Dudarenko (Beloborodov), Xeniya Gromova (Palachka), Konstantin Yuchkevitch (Maksimych), Vladimir Litvinov (comte Andreï Petrovitch Grinev), Irina Sabanova (comtesse Grinev). Une production russo-française tournée dans les studios de Lenfilm, au Kremlin, à Saint-Pétersbourg, à Peterhof, au palais impérial de Tsarskoïe Selo et à Garyiev (Kazakhstan). Quant à la forteresse de Belogorsk, elle est scrupuleusement reconstruite à Krasnaya Goya (Montagne rouge) près d’Orenbourg, à 1230 km au sud de Moscou, région située sur les rives de l’Oural, soit au centre de l’insurrection paysanne de Pougatchev. Cette étonnante forteresse de cinéma due à Alexeï Tolkatchov avec ses 132 bâtisses et son église a depuis été transformée en Musée plein air du « Paysage et de l’éthnographie des cosaques d’Orenbourg ». Un souci d’exactitude qui fait le relatif intérêt du film (auquel ont participé 1500 figurants), spectacle académique mais pas déplaisant. Sélectionné au festival de Berlin 2000, trois Prix « Nick » 2011 à Moscou (réal., cost., son) et deux nominations (photo, Machovetsky), Prix spécial du Jury du festival Kinotavr à Sotchi 2000. |
2012 | (tv) La figlia del capitano (IT) de Giacomo Campiotti RAI Fiction-Edwige Fenech/Immagine e Cinema (RAI1 9.-10.1.12), 101 min. + 103 min. – av. Vanessa Hessler (Macha Mironova), Primo Reggiani (ltn. Piotr Andreïevitch Griniov), Nini Salerno (Savéllitch), Ludovico Fremont (ltn. Alexeï Chvabrine), Andrei Slabakov (Emelyan Pougatchev), Edwige Fenech (Catherine II), Stoyan Aleksiev (comte Andreï Petrovitch Grinev), Christo Jivkov (gén. Bibikov), Maia Baburska (comtesse Grinev), Atanas Atanasov (major Ivan Zurin), Lyubomir Bachvarov (cpt. Andreï Mironov), Francesca Chillemi (Kitty), Teodora Duhovnikova (Elisabeth), Velislav Pavlov (Clopusa), Stanislav Pichtalov (gén. Rejentrop), Petia Silianova (Vassilissa Yegorovna Mironova). Une fiction honnête mais fade, librement inspirée du roman de Pouchkine et produite par l’actrice franco-italienne Edwige Fenech, autrefois la reine du film « trash » qui, après des années d’absence de l’écran, interprète également la tsarine. Le tournage s’est déroulé en Bulgarie (Zheravna, Bozhentzi, église d’Arbanassi, Veliko Tarnovo, forteresse de Vidin-Baba Vida, Plovdiv, Belogradchik, monastère de Drjanovo) et en République tchèque. |