« Frank Borzage. Un romantique à Hollywood »

La réédition entièrement revue et augmentée de la version originale française (épuisée depuis bientôt vingt ans) vient de paraître aux éditions Institut Lumière / Actes Sud dans la collection dirigée par Thierry Frémaux et Bertrand Tavernier.

Préfaces de Martin Scorsese et de Jean Charles Tacchella

avec filmographie, bibliographie, éditions DVD et index

Lyon - Paris, 2013, 830 p.

Édition originale:

FRANK BORZAGE - SARASTRO A HOLLYWOOD

Edizione Gabriele Mazzotta, Milan – Cinémathèque Française, Paris 1993, 388 p.

Avec filmographie, bibliographie et index. Préface de Jean Charles Tacchella

Prix Simone Genevois (Paris) pour le meilleur livre de cinéma de 1993

« Frank Borzage est un des plus grands cinéastes américains de tous les temps » a déclaré Samuel Fuller – une opinion partagée par beaucoup de confrères. Josef von Sternberg, pourtant si avare de compliments, admit peu avant de mourir que de tous ceux qui travaillèrent pour Hollywood, Borzage fut « le plus digne de son admiration illimitée ». Sergueï M. Eisenstein ayant découvert un de ses films à Moscou plaça sans hésiter Borzage aux côtés de Chaplin et Stroheim, « les trois plus grands cinéastes d'Amérique ». Marcel Carné avouait « sa prédilection particulière » pour l'œuvre de ce réalisateur. William K. Howard l'estimait même « plus importante que celle de Fritz Lang et d'Ernst Lubitsch. » La magie borzagienne suscita jadis l'enthousiasme des surréalistes autour d'André Breton et des hommages jusqu'en Chine et au Japon, dans les films d'un Yasujiro Ozu. Borzage n'avait-il pas obtenu en 1920 la première distinction artistique de cinéma jamais décernée aux Etats-Unis, la « Photoplay Gold Medal », et remporté en 1927 le tout premier Oscar de la mise en scène (suivi d'un second en 1931) ? Les grandes stars de Hollywood se battaient pour jouer sous sa férule, de ces inoubliables tourtereaux de l'écran que furent Janet Gaynor et Charles Farrell à Gary Cooper, en passant par Marlene Dietrich, Spencer Tracy, Joan Crawford, Margaret Sullavan, James Stewart, Robert Taylor, Errol Flynn, Charles Boyer, Ginger Rogers, David Niven… Pourtant, qui se souvient aujourd'hui de ce chantre des amours éperdues, de ce poète des déshérités, de ce rêveur éveillé ? Lui-même s'est retiré peu après la fin de la guerre. Faute de revoir ses films, on les a oubliés. Au fil des ans, Frank Borzage est devenu une légende, son nom, entouré des qualificatifs les plus dithyrambiques, hante les histoires du cinéma, mais à quelques exceptions près, ses chefs-d'oeuvre sont longtemps demeurés invisibles. De récentes rétrospectives, organisées par les cinémathèques du monde entier, confirment enfin le génie de ce créateur secret et modeste, auquel Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon (dans « 50 ans de cinéma américain ») attribuent « une des premières places au septième ciel des grands cinéastes. » Cet ouvrage, fruit de patientes recherches aux Etats-Unis et en Europe, tente d'expliquer aussi bien l'homme que son œuvre. Car nul doute : en matière de septième art, Frank Borzage (1894-1962) est la redécouverte majeure de ces trente dernières années.

Écrits annexes :

« Frank Borzage – De herontdekking van een mythe », in : « Frank Borzage. Meester van het melodrama », NFM-themareeks no. 1 (Filmmuseum Amsterdam), octobre 1991, pp. 6-16

« Amore e avversità, ovvero la scala celeste » / « Jacob’s Ladder, or Love and Adversity » (ital. et angl.), in : « Griffithiana » no. 46, spécial « Frank Borzage. Hollywood’s Lucky Star », Cineteca del Friuli/Le giornate del cinema muto (Pordenone), Germona, décembre 1992, pp. 88-114

« Echte Leidenschaft für Menschen. Frank Borzage – Schlüssel zu einer kinematographischen Alchemie », in : « Filmbulletin » no. 186 (Zürich), mai 1993, pp. 48-67

Écho critique

« Pour Hervé Dumont, Borzage cinéaste est l'analogue de Sarastro « le gardien de la Lumière », le grand-prêtre de l'opéra de Mozart, la Flûte enchantée. (…) Il s'agit d'un thème, repris par l'historien à l'unisson du cinéaste, une sorte de communion entre les œuvres cinématographiques les plus belles, les plus grandes, les préférées, et la sensibilité du biographe. Par-delà l'étude des conditions objectives de production et de création cinématographiques, Dumont retrouve ce qu'on a pu, instinctivement, ressentir, en voyant les drames et mélodrames superbes de ce cinéaste singulier et, d'une certaine manière, inclassable. »
Jacques Siclier, Le Monde, Paris 31.3.1993

« Pour ceux qui ont vu quelques uns des chefs-d'œuvre de Frank Borzage, il est incompréhensible que leur auteur n'ait pas la place qui lui revient, égale à celle des plus grands, Griffith, Murnau, Walsh, Lubitsch ou Ford. (…) Qu'un tel livre existe, avec la somme de travail et de talent que cela suppose, représente un effort éditorial dont on n'osait pas rêver. C'est non seulement le plus important, mais le meilleur livre de cinéma de l'année. »
Dominique Rabourdin, L'événement du jeudi, Paris 3.6.1993

« This is why Hervé Dumont's Frank Borzage : The Life and Films of a Hollywood Romantic is so special, one of the most exceptional works on a Golden Age director that I have ever read (and I've read 'em all, trust me). Assiduously researched at archives the world over, illustrated with rare and wonderful behind-the-scenes stills, written with fondness yet balance, Dumont brings a neglected figure into the spotlight. One of the best film books of the year. It should stand as a model for future film historians. »
John Gallagher, The National Board of Review (USA), September 2006

« Le livre d'Hervé Dumont a paru une première fois en 1993, publié par les Editions Mazzotta et la Cinémathèque Française. Cette nouvelle édition a été revue et augmentée. Disons-le tout de suite, c'est un livre admirable, non seulement par son sujet – Borzage est l'un des plus grands cinéastes – mais aussi par les recherches innombrables et infinies d'Hervé Dumont. (…) Peu de livres consacrés à des cinéastes sont aussi exceptionnels que celui-ci. » Patrick Brion, « Le cinéma de Patrick Brion » (blog), francetvinfo, 25.4.2013

« Puisque Borzage n'est plus désormais réservé aux seuls habitués de la rue de Bercy, il convenait de lui fournir, vingt ans après l'originale, une édition renouvelée, « changée, revue et augmentée », comme le précise l'auteur. Nous n'avons pas confronté les deux versions, simplement plongé dans celle-ci avec délice ; même si elle est moins luxueusement illustrée que la première, l'esprit y gagne ce que l'œil y perd. Car l'agrément de lecture est du même ordre que pour les autres ouvrages de l'auteur, depuis son W.S. Van Dyke de 1973 jusqu'à son récent Jeanne d'Arc (2012) : un style narratif soutenu au service d'une érudition sans failles, celle d'un homme d'archives et de sensations, à l'image des autres grands historiens du temps, Raymond Chirat, Pierre Lherminier ou Claude Gauteur. »
Lucien Logette, Jeune cinéma no. 354, Montreuil, automne 2013

Réédition revue et augmentée de 2013 (Institut Lumière-Actes Sud)

Première édition parue en 1993 (G. Mazzotta - Cinémathèque Française)

Edition espagnole :
« Frank Borzage – Sarastro en Hollywood »
Festival de San Sebastian/Filmoteca Española, Madrid 19
(traduction par Mercedes Juste, Fabián Chueca, Alicia Martorell), 574 p.
préface de Jean Charles Tacchella

Edition anglaise :
« Frank Borzage. The Life and Films of a Hollywood Romantic »
McFarland & Company, Jefferson, North Carolina and London, 2006
édition Paperback 2009 (traduction par Jonathan Kaplansky), 420 p.
préface de Martin Scorsese