III - L’ITALIE

Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barberousse (Rutger Hauer), maître du Saint-Empire romain germanique (2009).
2. ITALIE SEPTENTRIONALE : LOMBARDIE, VÉNETIE ET ÉMILIE-ROMAGNE
À la fin du XIe siècle, l'Italie est, avec les Flandres, la région la plus urbanisée d'Europe et en 1250, la moitié des villes européennes de plus de 40'000 habitants sont italiennes. En Lombardie comme en Toscane, des communes décident de se gouverner elles-mêmes, créant ainsi des " essais de démocratie médiévale ". Ce sont des villes peuplées et prospères, riches en églises et bâtiments publics luxueux, fières de leur indépendance et polarisant le territoire qui les entoure. Alors que la ruralisation des élites constitue l'une des caractéristiques majeures de la société médiévale en Occident, dans ces cités, une bonne partie de la noblesse féodale maintient sa résidence en ville. En un premier temps, les habitants refusent tout excès de pouvoir et instaurent à cet effet des " consuls ", c'est-à-dire un pouvoir fondé sur la délégation de l'autorité souveraine à un collège de représentants élus, tous de riches aristocrates ou banquiers anoblis qui agissent collectivement. Cette Italie communale - organisation menaçant les prérogatives de l'empereur du Saint-Empire romain - est faite de pratiques politiques que ne fige nulle institution écrite. La ligue lombarde fondée par Milan défait l'armée impériale de Frédéric Ier de Hohenstaufen dit " Barbarossa " à Legnano en 1176 et en scellant la Paix de Constance, l'empereur germanique reconnaît 25 cités italiennes comme des entités politiques légitimes. Dès 1180, les communes commencent à faire appel à des podestats (magistrats itinérants) pour régler les innombrables conflits et rivalités qui les minent et qui vont se cristalliser au cours de la lutte entre les pouvoirs temporels et terrestres de l'Empereur comme du pape, soutenus respectivement par les " gibelins " et les " guelfes " (cf. infra, chap. 5 - Rome : États de l'Église).
Dès le Quattrocento apparaissent les condottieri, des compagnies privées assurant certaines missions militaires. Ces professionnels de la guerre se rendent indispensables pour assurer et même accroître la puissance des cités-États, une activité liée à la montée des bourgeoisies marchandes, nouvelles classes qui se désintéressent des obligations militaires, et à la tutelle politique qu'elles finissent par exercer sur la plupart des cités du sud et du nord de la péninsule italienne. Ce sont des guerriers au service des marchands.
Dès le Quattrocento apparaissent les condottieri, des compagnies privées assurant certaines missions militaires. Ces professionnels de la guerre se rendent indispensables pour assurer et même accroître la puissance des cités-États, une activité liée à la montée des bourgeoisies marchandes, nouvelles classes qui se désintéressent des obligations militaires, et à la tutelle politique qu'elles finissent par exercer sur la plupart des cités du sud et du nord de la péninsule italienne. Ce sont des guerriers au service des marchands.