VI - EUROPE CENTRALE ET DE L’EST, BALKANS, TURQUIE et invasions mongoles
2. LE DUCHÉ ET LE ROYAUME DE BOHEME
Le duché connaît une première apogée sous saint VENCESLAS / VACLAV Ier (924/939) qui christianise le royaume, mais périt assassiné par son demi-frère Boleslas. Le royaume est officiellement créé par Ottokar Ier Premysl (dynastie des Premyslides) au XIIe siècle à partir du duché de Bohême. Il est dirigé par la maison de Luxembourg (1310-1437), la maison Jagellon (1471-1526) et la maison de Habsbourg à partir de 1526. Le royaume est peuplé de Tchèques et d’Allemands. Dès 1342, Charles IV transforme Prague en joyau de l’Europe centrale (le pont sur la Vitava, la cathédrale Saint-Guy), fonde l’université (qui à sa mort compte plus de 1000 étudiants encadrés par 250 enseignants) et développe l’âme slave de la cité en rétablissant la liturgie slave chez les Bénédictins, en faisant traduire la Bible et en favorisant la langue tchèque, ce qui provoque de premières frictions avec les voisins germaniques. De nombreux rois de Bohême sont élus empereurs du Saint-Empire germanique et la capitale Prague devient le siège impérial à la fin du XIVe siècle - et du XVIe siècle jusqu’au début du XVIIe siècle. Les guerres hussites et ses croisades de 1420 à 1434 divisent longtemps le pays entre partisans du réformateur martyrisé Jan Hus et catholiques alignés sur la politique papale (cf. infra, 2.2).
2.1. Les aléas de la Tchéquie médiévale
1917 | Das neue Leben - Prag im Jahre 1549 / Novy zivot – Praha roku 1549 (AT) de Fritz Bondi Österreichisch-ungarische Sascha-Messter Filmfabrik Ges.m.b.H. (Wien), 1545-1700 m./5 actes. – av. Friedrich Feher (Walter von Rauenstein), Lilli Breda (Gertrud Kröger), Robert Reinhardt, Alfred Steinmar, Ernst [Arnost] Vydra. Prague en 1549. Walter von Rauenstein et Gertrud, fille du bourgeois Kröger, veulent se marier, mais ce dernier, acculé à la ruine et jeté à la rue, se voit contraint de céder la jeune femme à son haïssable débiteur, le richissime commerçant Rottenborn. Une épidémie de peste qui ravage la ville réunit les amoureux. Adaptation du roman Neues Leben (Nouvelle vie) de la baronne Herma von Skoda paru cette même année et interprétée par des comédiens du Théâtre national de Prague (dont Friedrich Fehér, futur réalisateur et le jeune premier du Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene en 1920). |
1919 | [inachevé :] Utrpením ke sláve [=Souffrir pour la gloire] (CS) de Richard F. Branald Excelsiorfilm (Praha). – av. Karel Faltys (le roi Charles IV de Bohême), Pavla Libuse (la princesse Libuse), Kael Lamac (l’écrivain), Maria Jansová (sa femme), Cenek Slégl (le philosophe protestant Jan Amos Comenius), Mario Karas (Karel Havlícek Borovsky), Vladimír Pospísil-Born (l’inquisiteur / le comte Schlick), Richard F. Branald (Sibylla / Le Frère protestant tchèque / Jan Zizka). – Les souffrances des Tchèques à travers les âges, du Moyen-Age à 1914. |
1919/20 | Stavitel chrámu (Le Bâtisseur de cathédrale / La Cathédrale. Légende dramatique) (CS) de Karel Degl, Antonín Novotny Fratri Degl-Filmovy Ustav (Praha), 1087 m./39 min. - av. Rudolf Degl/Deyl Sr. (le bâtisseur Petr Parlér), Jakub Seifert (Charles IV de Bohême, 1316-1378), Karel Kolár (un tailleur de pierre), Eva Vrchlická (Alena, sa fille), Jaroslav Hurt, Florentin Steinsberg, Karel Vána, Vladimir Sramek, Milada Zazvorkova (le page de l’empereur), Rudolf Deyl Jr. XIVe siècle, à l’époque du roi Charles IV de Bohème : la construction légendaire de la cathédrale de Prague, interprétée par des acteurs du Théâtre National de Prague. L’architecte vend son âme au diable pour ériger une cathédrale aux voûtes particulièrement audacieuses. – GB : The Man Who Built the Cathedral. |
1919/20 | Noc na Karlstejne [=Une nuit au château de Karlstein] (CS) de Olaf Larus-Racek Antonin Fenci/Prahafilm. - av. Josef Belsky (Jaroslav), Berta Siblova-Zuzakova (Ruzenka), Malka Tuhackova (sa mère), Vaclav Plavec (le scribe), Rudolf Budil (Charles IV), Petr Roch (l’archevêque Arnost de Pardubice), Henry Patsch (Petr Cypersky), Olaf Larus-Racek (le burgrave), Olga Illíková (la vieille-fille). Un couple d’amoureux (moderne), Jaroslav et Ruzenka, veut visiter le vieux château de Karlstein, mais ils sont accompagnés par l’encombrante mère de la jeune fille. Pour s’en débarrasser, Jaroslav achète les deux derniers billets d’entrée au château. Le couple s’éloigne un peu des touristes et se trouve isolé, les portes ont fermé. Les amoureux passent la nuit sur place et rêvent qu’ils sont au XIVe siècle, à la cour du roi Charles IV, où ils ont quelques frayeurs, car le roi prend plaisir à la damoiselle, l’enferme dans son gynécée, tandis que le fiancé est réduit à l’esclavage... Le récit-cadre contemporain ne figure pas dans la fameuse comédie de Jaroslav Vrchlicky (1884), qui, elle, se borne à raconter l’histoire du courage de deux femmes amoureuses, entrées par effraction dans le château où, selon les ordres du roi, l’accès aux femmes est interdit (cette interdiction serait d’ailleurs une légende). Tournage au château de Karlstein, au palais de Lednice et à Prague. - Remake en 1965 (téléfilm), puis en 1974 sous forme de comédie musicale (cf. infra). |
1920/21 | Rytir Bledé ruze [=Le vaillant chevalier Bledé] (CS) de J. T. Shaw Filmovy ústav Praha. - av. J. T. Shaw (le chevalier de Pale Rose), Josef Vrany [Vavrinec Rehor] (son rival), Josef Brabec (l’écuyer). – Aventures chevaleresques au XIVe siècle. |

Le prince carpathe Koriatovitcz affronte les cruels Hongrois (« Koryatovic », 1922).
1922 | Koryatovic / Koriatovych – Zacarovany klicek karpatsky [=Koryatovitcz et l’anneau enchanté des Carpates] (CS) de Jan Just-Rozvoda AB Praha-Slaviafilm, 82 min. – av. Theodor Pistek (Fedor Koryatovic), Otto Zahrádka (Zoltán le Hongrois), Olga Augustova (Dominika, sa fille), Rudolf Myzet (Louis Ier le Grand/Ludvik Veliky, roi de Hongrie), Karel Fiala (Laborec, duc de Carpathie), Bronislava Livia (la princesse Svetlana, sa fille), Arnold Kulhanek (le patriarche), Nikolaï Pevny (le boyard Léodar), Karel Lamac (l’ami de Fedor, prince de Ruthénie), Hugo Svodoboda (Bogdan, un boyard moldave), Mykola Sadovsky (le dernier des Laborec). Ruzena Maturová, J. W. Speerger, Josef Zora, Vladimír Smichovsky, Alois Charvát. Une légende fantastique dont la portée s’étend sur un demi-millénaire. En Transcarpatie païenne (aujourd’hui Ukraine) au IXe siècle, les dieux ont offert au duc ruthène Laborec un anneau miraculeux qui garantit paix et prospérité au pays et la victoire en temps de guerre. Or justement, le Hongrois Zoltán, personnifiant la violence perpétrée contre le peuple ruthène pendant des siècles depuis le conquérant Arpad, lui déclare la guerre. Son armée est battue, mais le duc magnanime lui accorde la vie et la liberté. Lorsque le fourbe Zoltán lui dérobe l’anneau fantastique, il est terrassé par sa magie. Les Hongrois se vengent en aveuglant Svetlana, la fille de Laborec. Le dernier descendant des Laborec libère temporairement le pays du fléau hongrois, mais il confie l’anneau à sa fille qui l’égare, entraînant un demi-millénaire d’oppression et de violence, notamment sous Louis Ier le Grand/Ludvik Veliky, roi de Hongrie (1326-1382). Ce n'est qu'en 1380 que le prince carpathe Fiodor Koriatovitcz (décédé en 1414) parvient à rassembler ses compatriotes, annihiler le joug magyar et libérer le pays. – Un mélange spectaculaire d’histoire et de légende fantastique tourné au château de Kost (Libosovice), à Kokorin, en Ukraine dans l’oblast de Zakarpattia et aux studios AB Vinohrady à Prague. Film perdu. - US : The Enchanted Carpathian Key. |
1927 | Prazsky kat [=Le Bourreau de Prague] (CS) de Rudolf Mestak Republicfilm (Praha), 2420 m. - av. Gustav Fristensky (le bourreau Mydlár), Edmond Trachta (Jan Mydlár, son fils), Anna Opplová (la femme de Mydlár), Marie Kalmarová (Apolenka), Otto Zahrádka (le « Prince d’Or », procureur impérial), M. Kolmanová (sa femme), Frantzisek Ruzicka (Reeve), F. Ruzicková (sa femme), Alois Charvát (Castillan), Milka Balek-Brodská (Hag), Ladislva H. Struna (Vargo), Jan Richter (Frank), Frantisek Lasek et K. Bednár (les aides du bourreau). Le Procureur impérial, un magistrat fourbe, terrorise Prague tout en dirigeant secrètement une bande de brigands sous le nom de « Prince d’Or ». Jan Mydlár, le fils du bourreau local, aime la belle Apolenka ; le couple se fait surprendre par les bandits qui les emprisonnent dans leur forteresse, et le Procureur qui désire Apolenka envisage de faire décapiter son amoureux par son propre père. Mais le jeune couple parvient à s’échapper tandis que le bourgmestre de Prague lève une armée, prend d’assaut le repaire de brigands et livre le « Prince d’Or » à la hache du vieux bourreau Mydlár. |

Le roi germain Henri l’Oiseleur remet à Venceslas la dépouille de saint Vital. – La païenne Drahomira (1929/30).
1929/30 | Svaty Václav (Saint Venceslas) (CS) de Jan Stanislav Kolár (et Josef Munclinger) Frantisek Horky, Karel Perceny (Elektajournal)/Millenium-Film Praha, 2915 m./104 min. – av. Zdenek Stepánek (saint Venceslas/Václav Ier, duc de Bohême), Jan S. Kolár (le prince Borivoj Ier, duc de Bohême), Gustav Svojsik (saint Methodius), Jan W. Speerger (prince Boleslas, demi-frère de Venceslas), Dagny Servaes (Drahomira, mère du roi), Vera Branovskaja (Ludmila, épouse du roi), Josef Loskot (Sker), Mána/Erna Zenisková (Radmila), Anita Janová (Sobeslava), Jiri Steimar (le prince Vratislav Ier, duc de Bohême), Otto Zahrádka (Radslav, duc de Zlic), Jindrich Edl (Senior), Theodor Pistek (Kosvan), Bohumil Hes (Svatopluk Ier, roi de Grande Moravie), Václav Vydra (Heinrich Ier dit Henri l’Oiseleur, roi de Germanie), Karel Schleichert (Arnulf le Mauvais, duc de Bavière), Raymond Guérin-Catelain (Gero), Otto Zahrádka (le prince Lladislav Zlicky), Vladimir Slavínsky (Vojemir), Jaroslav Vojta (l’évêque de Regensburg/Ratisbonne). Synopsis : Vers 883, le prince Borivoj, premier souverain chrétien de Bohême, et son épouse la pieuse Ludmila sont baptisés par l’apôtre Méthode. Leur fils Vratislav épouse l’ambitieuse païenne Drahomíra de Stodor, rencontrée lors d’une chasse et qui lui donne un fils, Venceslas. En 921, à la mort soudaine de Vratislav en combattant les Hongrois, Drahomira devient régente, fait assassiner sa pieuse belle-mère et déclare la guerre à Radslav, duc de Zlic. Le jeune Venceslas bat ce dernier en duel mais lui laisse la vie tandis que Drahomira s’allie à son propre fils cadet Boleslav et conspire contre son aîné dont elle méprise la ferveur religieuse. Venceslas la bannit de la cour puis achète la paix avec le roi de Germanie, Henri l’Oiseleur. Il laisse en vie ses ennemis, réduit le recours à la peine capitale et à la torture, suscitant l’incompréhension d’une partie de son entourage. En 929, devenu majeur, influencé par le conspirateur Sker et avide de pouvoir, Boleslav attire son frère Venceslas dans un guet-apens non loin de Prague où il l’attaque avec ses sbires ; chrétien fervent et pacifique, Venceslas refuse de se défendre et il est assassiné sur le parvis de l’église. Bouleversés par son attitude, Drahomira et Boleslav s’agenouillent devant sa dépouille et demandent pardon tandis que Sker se suicide. Venceslas est aujourd’hui le saint patron de la République tchèque, de la Pologne et des prisonniers. ➤ À l’occasion du millénaire de la mort du roi martyr et saint patron de la Bohême, en 1929, un consortium de producteurs tchécoslovaques réunit six millions de couronnes (prêt du gouvernement) pour financer ce premier grand film historique d’une république devenue récemment État souverain, en 1918. Parmi les acteurs, on trouve l’Allemande Dagny Servaes (révélée en femme fatale dans Das Weib des Pharao d’Ernst Lubitsch), la Russe Vera Baranovskaya (La Mère de V. Poudovkine), le Français Raymond Guérin-Catelain (vu dans Nana de Jean Renoir et Carmen de Jacques Feyder), enfin, dans le rôle-titre, la vedette nationale Zdenek Stepánek qui incarnera aussi à l’écran plus tard le réformateur Jan Hus (1954) et son commandant Jan Zizka (1956). La fresque – qui mobilise 1500 figurants - est tournée en 82 jours par le vétéran Jan S. Kolár (actif depuis 1917), d’octobre 1929 à mars 1930 à Prague (au stade de Strahov où est édifié le château royal, Hlubocepy), aux Ateliers AB à Vinohrady, dans les collines de Brdy et la forêt de Sumava, au mont de Boubín, dans la réserve naturelle de Krivoklát ainsi qu’à Unhost et Stdulky. Film muet alors que le parlant s’impose partout (la sonorisation du film n’a pas pu se faire faute d’argent), Saint Venceslas est un échec commercial, sans doute aussi en raison des divisions tantôt historico-nationalistes tantôt religieuses de la jeune société tchécoslovaque, perplexe face au profil de ce monarque dont on ne sait en fin de compte pas grand-chose de sûr, un roi que les uns voient comme un héros guerrier et les autres en humaniste avant l’heure, récupéré et canonisé par l’Église catholique. En collaboration avec l’Académie des Sciences, Kolár cherche à montrer en Venceslas un symbole d’union. Le film est distribué en France en mars 1930, en Allemagne, en Pologne et au Canada. La restauration du film en 2010 ranime la polémique, mais on salue à posteriori l’effort sérieux de reconstitution. – DE : Der heilige Wenzel, CA : Saint Wenceslas. |
1932 | Vezen na Bezdezi [=Prisonnier à Bezdes] / Der Gefangene auf Burg Bösig (CS) de V. Ch. Vladimírov [=Vladimir Chinkulov] Dr. Arthur Feist/Dafa-Film Prod. (Praha), 2300 m./84 min. - av. Petr Dmitrijevic Roscin (Otakar II/Ottokar roi des Premyslides), Milli Czivisova (le prince Venceslas, son fils), Ada Pellova-Czivisova (la reine Kunhuta/Cunégonde de Slavonie, sa femme), Pavel Alexejev (Hermann de Bezdez), V. Ch. Vladimirov (Dietrich Spacek de Kostelec), Theodor Pistek (l’intendant du château de Wolfenstein), Jiri Hron (Armor Vitek), Karel Schleichert (le grand-père de Vitek), Natacha Javorská (Alice), Jan W. Speerger (le margrave de Brandebourg), P. Gorjanski (Robert), Marie Oliaková. Avant la fête de Saint-Rufus en août 1278, Ottokar II, roi des Premyslides (Bohême), affronte l’armée allemande de Rodolphe de Habsbourg (dont il conteste la légitimité en tant qu’empereur) sur la rive droite de la Moravie, près de Suchý Kruty/Marchfeld, non loin de Vienne. À la veille de la bataille, les seigneurs tchèques et moraves jurent allégeance à leur commandant. Bien qu'inférieurs en nombre, les soldats de Přemysl gagnent la première manche, mais la trahison de Milota entraîne la défaite et la mort du roi tchèque. Rodolphe soumet la Bohême et s’attribue les possessions autrichiennes du vaincu. Le fils de Přemysl, Venceslas/Václav, est encore un enfant de 7 ans. C'est pourquoi l'empereur Rodolphe place l’enfant sous la tutelle du margrave Othon IV de Brandebourg ; mais ce dernier emprisonne le jeune prince et sa mère Cunégonde de Slavonie au château de Bezdes (Bösig), puis à Spandau. Pendant ce temps, les mercenaires d'Othon pillent la Bohême, ravagée par la peste et la faim. Des compatriotes tentent en vain de libérer leur jeune prince, mal nourri et mal habillé, et de racheter la liberté de la reine-mère. Les deux sont finalement libérés sur ordre de l’empereur Rodolphe, dont Venceslas épouse la fille, Judith de Habsbourg, en 1285. – Fresque didactique tournée dans les studios sonores de Modranyet à Bezdes. |
1938 | Cech panen kutnohorskych (La Confrérie des demoiselles de Kutná Hora) (CS) d’Otakar Vávra Lucernafilm (Praha), 96 min. - av. Zdenek Stepánek (Mikulas Daczicky de Heslow), Ladislav Pesek (Ocko), Frantisek Smolik (Alderman Triska), Jirina Sejbalová (Sofia Triska), Adina Mandlová (la prostituée Rozina), Frantisek Kreuzmann (Maître Felix von Hasenburg), Theodor Pistek (Sire Vodnansky), Antonie Nedosinská (sa femme), Gustav Hilmar (le tailleur Mládek), Hana Vítová (Elisabeth/Alzbeta, sa femme), Václav Vydra (Wilhelm von Vresovice), Vaclav Trégl (le bourreau). Comédie de mœurs satirique d’après une pièce de Ladislav Stroupeznicky qui dénonce intrigues de pouvoir, cupidité et hypocrisie morale de la société vers la fin du XVIe siècle, mais qui renforce aussi la confiance en soi de la nation tchèque face à la menace fasciste. Écrivain, poète et chroniqueur, Mikulas Daczicky de Heslow (1555-1626) est un bourgeois blasonné et aisé qui aime le vin et les jolies femmes, mais son cœur de troublion bat surtout pour le petit peuple tchèque opprimé et il défend avec succès un ouvrier condamné à mort pour avoir dénoncé les abus de personnages hauts placés. - Tournage en juin-juillet 1938 aux studios AB Barrandov à Prague et dans la ville natale du héros, à Kutná Hora en Bohême, puis projection au festival de Venise 1938. Le film est distribué aux USA (The Merry Wives) après avoir été charcuté par la censure américaine alors que la critique new-yorkaise le compare favorablement à la La Kermesse héroïque de Jacques Feyder (Variety, 13.11.40). Film interdit par les Allemands dès l’invasion nazie en mars 1939. L’acteur Zdenek Stepánek, qui a passé plusieurs années en prison pour ses excès provocateurs, a également interprété Mikulas sur la scène du Théâtre national de Prague. - GB : The Guild of Kutna Hora Virgins. |
1942 | [inachevé :] Knize Václav [=Le Prince Venceslas] (CS/DE) de Frantisek Cáp Lucernafilm Praha. – av. Karel Höger (le prince Václav/Venceslas), Vîtezslav Vejrazka (Boleslas), Maria Glázrová (Drahomira), Jirina Stepnicková (la princesse Ludmila), Milos Nedbal (un moine), Gustav Nezval, Stella Májová, Jaroslav Prucha, Otto Rubík, Zdenek Stepánek. - Une fresque historique tournée sous le « Protectorat » nazi, présentant le saint national Venceslas (cf. supra, 1930) comme un fidèle vassal des Allemands, conscient que son royaume ne pouvait rien sans l’appui bienveillant du grand voisin. Après deux ans de tergiversations, de discret sabotage et dix minutes de film (des extérieurs à Horazdovice et à Melnicko), la production est abandonnée. |
1946 | Nezbedny Bakalár (Le Célibataire malicieux) (CS) d’Otakar Vávra Filmové studio Barrandov (Praha), 96 min. – av. Zdenek Stepánek (Jan, l’enseignant célibataire), Vlasta Matulová (Anna), Otomar Korbelár (Mikolas, le boucher), Frantisek Smolík (le consul Smardoch), Jaroslav Marvan (le bourgmestre Pisecky), Frantisek Kreuzmann (Zluticky, inspecteur et greffier municipal), Jaroslav Vojta (Matej, le paria), Sasa Rasilov (la boulangère Hruska), Antonín Jirsa (Martin Bezprsty, consul et forgeron). Adaptation de la comédie de mœurs éponyme de Zikmund Winter (1883), l’auteur fétiche du cinéaste Jirí Menzel. À Rakovnik en 1587, sous le règne de Rodolphe, Jan, un jeune bachelier célibataire, fougueux, insouciant et libre-penseur, est invité par l’échevin local pour améliorer l’éducation de la jeunesse. Mais celui-ci se permet de critiquer les projets du conseil municipal et les manœuvres d’influents et hypocrites citoyens; ces derniers cherchent à le remplacer ; tombé en disgrâce, le professeur emmène ses élèves à Prague. – Un classique du cinéma tchèque, filmé aux studios de Barrandov, à Prague, Staré Mesto, Tyn, Rakovnik de janvier à juillet 1946 et projeté au festival de Cannes. |
1947 | Alena (CS) de Miroslav Cikán Ceskomoravska Vyroba Celovecernich Filmu Praha, 95 min. – Vladimir Repa (Tomas), Miluse Zoubková (Malena), Vitezlav Vejrazka (le diable/Maître Ondrej), Terezie Brzková (Hata), Vladimir Hlavaty (Mikulas), Jana Romanová (Marketa), Rudolf Deyl (Hilarius), Rudolf Hrusínsky (Matej). Au XVe siècle, Tomás, un maître armurier jaloux, fait un pacte avec le diable – qui prend l’apparence d’un confrère, Maître Ondrej - pour protéger son épouse Alena des autres hommes, notamment du bourgmestre qui s’est arrangé pour envoyer le mari en Flandres ; mais Maître Ondrej finit par s’amouracher lui-même de la belle Alena… et devient son amant. Une comédie tirée des Veillées de Karlstein (Karlstejnské virgilie) de Frantisek Kupka, parues en 1944. – DE : Die Tugend und der Teufel. |
1950 | [Animation : Bajaja (Le Prince Bayaya) (CS) de Jiri Trnka, Ceskoslovensky státni film, 87 min. – Un conte médiéval en couleurs animé par des poupées, d’après Bozena Nemcová.] - Cf. le film fiction de 1971 |
1953 | [Animation : Staré povesti ceské (Vieilles légendes tchèques) (CS) de Jiri Trnka, 91 min./84 min. - Les origines du pays tchèque selon Alois Jirásek (1894), admirablement contées en couleurs avec des poupées animées : L’aïeul raconte comment les tribus slaves conduites par le noble Tchek défrichèrent les forêts pour s’établir dans le pays. Le sanglier maudit est tué par Bivoj. La princesse Libusa, petite-fille de Tchek choisit comme mari le laboureur Premzyl. La guerre des femmes contre la tyrannie des hommes finit par une réconciliation. La révolte contre les Horymir d’où les mineurs sortirent vainqueurs. Néklane le lâche mais ne peut résister aux envahisseurs, des chiens-loups et des oiseaux de proie dont triomphe ensuite son page.] |
1955 | (tv) (tv) Noc na Karlstejne [=Une nuit à Karlstein] (CS) de Antonín Dvorák Ceskoslovenská Televize (CTV 26.8.55), 99 min. - La pièce de Jaroslav Vrchlicky, cf. films de 1920, 1958, 1965 et 1974. |
1956 | Dalibor (CS) de Václav Krska Studio Hranych Filmu-Filmové studio Barrandov (Praha), 114 min. - av. Karel Fiala [chant : Beno Blachut] (le chevalier Dalibor de Kozojedi), Karel Bednár (le roi Vladislav de Bohême), Vera Heroldová [chant: Milada Subrtová] (Milada, sœur du burgrave de Ploskovice), Jana Rybárová [chant: Libuse Domaninska] (la villageoise Jitka), Premysl Koci [chant : Rudolf Asmus] (Budivoj, cdt. de la garde), Josef Celerin [chant: Zdenek Kroupa] (Benes, le geôlier), Josef Rousar [chant: Ivo Zidek] (le mercenaire Vitek), Jana Rybárová (Jitka), Milos Cervinka (Zdenek), Ludek Muzar, Jaroslav Horácek, Otylie Benisková. Transposition pour le grand écran (en noir et blanc) de l’opéra en 3 actes de Bedrich Smetana (1868) à partir d’un livret en allemand de Josef Wenzig, traduit en tchèque. – Synopsis : Au XVe siècle à Prague, sous Ladislas IV de Bohême. Dalibor de Kozojedi, un chevalier tchèque, a assassiné le burgrave de Ploskovice pour venger l’exécution cruelle de Zdenek, son ami le plus cher. Lors du procès, la sœur du burgrave, Milada, réclame d’abord la tête de Dalibor mais en entendant la défense de l’accusé, le tribunal commue sa peine de mort en emprisonnement à vie. Émue par la dignité de l’accusé, Milada s’éprend de lui, décide de le libérer et s’introduit dans la prison déguisée en joueur de luth ambulant. Le couple s’enlace, mais le geôlier Benes en informe le roi qui, craignant un soulèvement populaire, ordonne l’exécution du détenu. Milada et ses partisans pénètrent dans le château. Elle sauve Dalibor mais périt blessée dans ses bras. Dalibor se jette sur les épées de ses ennemis pour être uni avec elle dans la mort. – Une œuvre ambigüe (relents homosexuels ?) à la trame tirée d’anciennes chroniques mais comprise à sa création au Théâtre National de Prague comme un hymne patriotique à la liberté du peuple tchèque. Film tourné de mai à décembre 1955 aux studios Barrandov et présenté en compétition au Festival de Cannes 1956. |
1958 | (tv) Noc na Karlstejne [=Une nuit à Karlstein] (CS) de Karel Pech Ceskoslovenská Televize (CTV 25.7.58). - av. Vitezslav Vejrazka, Jarmila Krulisova, Karel Pech, Jirí Dohnal, Vladimir Leraus, Frantisek Kreuzmann, Alena Kreuzmann, Václav Svorc. - La pièce de Jaroslav Vrchlicky, cf. films de 1920, 1965 et 1974. |
1959/60 | Medved a strasidla [=L’Ours et l’épouvantail] / O medveda Ondrejovi (CS) de Jaroslav Mach Filmové studio Barrandov (Praha), 51 min. – av. Jaroslav Marvan (le roi), Aglaia Morávková (la princesse Blanka), Jiri Papez (Ondrej), Milos Nedbal (Komori), Jirina Bodhalová (Anezka). - Une princesse aime secrètement un séduisant chasseur qui trouve moyen de se faire épouser à la barbe du roi (comédie en couleurs). - DE-RDA : Das Märchen vom Bären Ondrej. |
1965 | (tv) Noc na Karlstejne [=Une nuit à Karlstein] (CS) de Frantisek Filip Ceskoslovenská Televize (CTV 30.6.65), 99 min. – av. Vladimír Ráz (l’empereur Charles IV), Jirina Bohdalová (l’impératrice Elisabeth de Poméranie), Iva Janzurová (Alena, nièce du burgrave), Rudolf Deyl (le duc de Bavière), Jaroslav Marvan (Jesek von Wartenberg), Ladislav Trojan (Pesek), Bohus Záhorsky (l’archevêque Arnost de Pardubice), Karel Hála. – La pièce de Jaroslav Vrchlicky, cf. films de 1920, 1955, 1958 et 1974. |
1966 | (tv-th) König Ottokars Glück und Ende [=La Fortune et la mort du roi Ottokar] (AT) de Kurt Meisel (th) et Günther Anderes (tv) Burgtheater Wien-Neue Thalia-Film (Wien)-Österreichischer Rundfunk (ORF 25.10.66 / 10.4.68), 95 min. – av. Walter Reyer (Ottokar II. von Böhmen), Eva Zilcher (Margarethe von Österreich, son épouse divorcée), Erika Fluhar (Cunégonde/Kunigunde de Slavonie/Massovie/Hongrie), sa nouvelle épouse), Fred Liewehr (Rodolphe de Habsbourg), Wolfgang Gasser (Zawisch von Rosenberg), Lona Dubois (Bertha von Diecicz), Josef Krastel (Braun von Olmüz, chancelier royal), Paul Hörbiger (le vieux Merenberg), Achim Benning (Seyfried von Merenberg), Josef Meinrad (Ottokar von Horneck), Gerhard Geisler (Benesch von Rosenberg), Edd Sravjanik (Milota). Dramatique d’après la tragédie en 5 actes de l’Autrichien Franz Grillparzer (1825). - Synopsis : En 1261, Ottokar II de Bohême se sépare de son épouse et lointaine cousine Margarethe d’Autriche, prétextant qu’elle ne peut lui donner d’héritiers, et épouse Kunigunde, la nièce du roi Bela de Hongrie. Ambitieux, il aspire à la couronne impériale, mais en raison de sa maladresse diplomatique et de sa goujaterie vis-à-vis de Margarethe, il la perd en faveur de Rodolphe de Habsbourg. Ottokar reconnaît sa défaite politique mais refuse de se séparer de la Bohême et de la Styrie. Entretemps, Kunigonde le trompe avec Zawisch von Rosenberg, son pire ennemi. Humilié, confus et repoussé par sa femme hongroise, Ottokar déclare la guerre aux Habsbourg après que Margarethe ait, peu avant de décéder, vainement tenté de défendre son ex-mari à la cour impériale. Les armées d’Ottokar sont écrasées à la bataille de Marchfeld, près de Vienne, en août 1278. L’empereur a toutefois donné l’ordre de laisser son royal adversaire en vie. Trop tard : celui-ci est tué en combat singulier par Seyfried von Merenberg qui venge ainsi la mort de son propre père, accusé jadis à tort de complot contre la couronne de Bohême. – Une mise en scène filmée avec les comédiens du prestigieux Burgtheater au service d’une pièce emblématique du répertoire national, pièce qui se veut à présent ostensiblement autrichienne et non allemande afin d’effacer un passé aussi récent qu’embarrassant. Cf. aussi la dramatique de 2006. |

L’innocente Marketa Lazarová (Magda Vásáryová) tiraillée entre brigands chrétiens et païens (1967).
1966/67 | ** Marketa Lazarová – 1. Straba [=L’Homme-loup] – 2. Beránek bozí [=L’Agneau de Dieu] (CS) de Frantisek Vlácil Josef Ouzky/Filmové studio Barrandov (Praha) (2 époques), 162 min. - av. Magda Vásáryová (Marketa Lazarová), Michal Kozuch (son père Lazare, hobereau d’Oboriste), Zdenek Lipovcan (Jakub Lazare, son fils), Josef Kemr (le chevalier-brigand Kozlik, hobereau de Rohácek), Nada Hejna (son épouse Katerina Kozlíková), Frantisek Velecky (Nicolas/Mikolás Kozlik, leur fils), Ivo Palúch (Adam Kozlik le Manchot, son frère), Martin Mrazek (Václav Kozlik, autre frère), Pavla Polaskova (Alexandra Kozlíková, leur sœur), Harry Studt (le comte Christian de Saxe), Zdenek Kutil (Rainer, son valet), Vlastimil Harapes (son fils Christian), Vladimir Mensik (Bernard, moine errant), Václav Sloup (Simon), Alena Pavilková (Drahuse), Zdenek Kryzánek (l’hetman royal Pivo), Zdenek Rehor (son aide Sovicka), Jan Pohan (le cornet), Otto Sevcík (le frère), Karla Chadimová (la prieure), Jaroslav Moucka (Jan), Karel Vasicek (Jirí), Pavel Landovsky (Smil). Synopsis : Dans la Bohême enneigée, vers 1250. Nicolas/Mikolás et Adam, deux des dix-sept enfants du chevalier-brigand Kozlik (dit Le Bouc), hobereau tyrannique et païen du domaine de Rohácek, tendent une embuscade à une troupe se rendant à Boleslav. Le comte Christian de Saxe, allié du roi de Bohême, s’échappe, mais son jeune fils Christian Jr. est capturé par les bandits. Kozlik réprimande ses fils pour avoir montré de la pitié et laissé s’échapper le nobliau saxon, une prise royale, tandis que sa fille Alexandra s’éprend du jeune aristocrate captif. (Manchot, Adam a eu le bras amputé pour avoir commis l’inceste avec elle.) Nicolas surprend le brigand Lazare, le concurrent chrétien de son père et chef du clan voisin à Oboriste, en train de fouiller le lieu de l’embuscade pour y piller les cadavres. Comme le vieux rival invoque le Christ, il a pitié de lui et le laisse filer. Convoqué par le roi à Boleslav, Kozlìk échappe aux soldats de l’hetman Pivo ainsi qu’aux loups qui le harcèlent sur le chemin de retour, puis, anticipant l’irruption d’un régiment royal dans le village, il ordonne à son clan de se retirer dans les bois. Kozlik envoie alors Nicolas auprès de son rival pour lui proposer une alliance contre les troupes royales envoyées pour pacifier la région. Mais Nicolas est roué de coups et laissé pour mort, ce qui choque profondément la blonde Marketa, la fille très pieuse de Lazare qui voudrait entrer en religion, ce qui arrangerait son père car, dit-il, il a grand besoin du Pardon divin. Le jeune homme parvient néanmoins à rejoindre les siens et Kozlik rétorque par une expédition punitive : Marketa est enlevée tandis que Lazare, crucifié sur une porte d’Oboriste, survit au supplice. La nuit, Nicolas viole Marketa tandis que sa sœur Alexandra se donne au jeune otage, Christian. Au matin, lorsque Kozlik découvre les deux couples, fou de colère, il les fait enchaîner sur la colline à côté de son fortin. (Fin de la première partie). Le moine errant Bernard, qui parle à Dieu et à ses brebis, arrive à Oboriste, où il se fait dévaliser, puis assiste en forêt à la capture du manchot Adam par l’armée royale. Ce dernier les conduit à la forteresse du brigand puis perd la vie en tentant de s’enfuir. Kozlik a libéré les deux couples en attendant l’assaut de l’ennemi. Christian, déchiré entre son amour et sa loyauté filiale, s’enfuit tandis que Nicolas, Alexandra et Marketa réussissent à s’échapper lors du deuxième assaut. Capturé, Kozlik est emmené à Boleslav pour y être jugé et exécuté, mais Nicolas est déterminé à le sauver et convainc Marketa de retourner chez son propre père dans leur château en ruines. Celui-ci la rejette et elle décide d’entrer au couvent. Mais Vaclav, le petit frère de Nicolas, lui annonce que ce dernier est mourant dans la cour royale de Boleslav après avoir vainement tenté de sauver son géniteur. L’hetman Pivo marie les amants, puis Nicolas et Kozlik sont emmenés à la potence. Marketa et Alexandra (qui, se croyant trahie, a tué son amant Christian) mettent au monde deux fils que Marketa allaitera. « Ils devinrent des garçons marqués pour toujours. Dans leur âme, l’amour lutte contre la cruauté et la certitude, contre le doute. » ➤ C’est le film tchèque de tous les excès, avec trois ans de travail préalable sur le scénario, en partant d’un roman longtemps jugé inadaptable de Vladislav Vancura (romancier-réalisateur et membre de la Résistance exécuté par la SS en 1942 après l’assassinat de Heydrich). Le script se base sur son best-seller éponyme paru en 1931 tout en insérant des motifs sortis de Images de l’histoire de la nation tchèque (Obrazy z dejin národa ceského), une chronique nationale inachevée de Vancura (1939-1942). On renonce toutefois à recréer la cour royale sous Václav Ier et son fils Premysl Otakar II, ainsi qu’au procès public d’Alexandra pour le meurtre de son jeune amant issu de l’aristocratie. Pas de châteaux non plus, mais des manoirs fortifiés en bois et des huttes sales, un réalisme soulignant le caractère primitif des conditions de vie. Le tournage en scope noir et blanc s’étire également sur trois ans, de 1964 à 1966 (soit 548 jours), principalement au parc national de Sumava (Kvilda, Trébic, Volars, Zelnava), aux châteaux de Klokocín (Silésie) et de Rábi, dans la réserve naturelle de Lánská obora et les marais de Mrtvy luh, à Cesky Krumlov, Horni Planá, Lipno nad Vltavou, Malétice près de Pisk et à Drazovce en Slovaquie. A l’arrivée, le film aura englouti l’équivalent de 13 millions d’euros, ce qui en fait la production tchèque de loin la plus onéreuse des années soixante. Sur le plan narratif, cette épopée intimiste et poétique n’est pas aisément accessible, avec son ton peu conventionnel, ses personnages secondaires perdus dans un récit aussi riche que complexe, dans un paysage à la fois sauvage et onirique, dépourvu de repères historiques précis (villages anonymes, fortins improvisés), le tout entouré d’immenses forêts enneigées où règnent les hordes de loups et où s’affrontent bestialité sauvage et superstitions, paganisme, chamanisme et christianisme balbutiant. À l’instar de Marketa, très croyante, quoique déchirée entre la passion charnelle qui l’anime et ses devoirs religieux (cliché de l’univers mental torturé que le XXe siècle agnostique prête au Moyen Âge). Mais ce mysticisme un peu confus est compensé par la beauté des images. L’entrelacs de compositions visuelles très contrastées, tantôt austères et monochromes, tantôt épiques et majestueuses, parfois surprenantes ou maniérées, aux cadrages insolites captées par une caméra très fluide, rapproche le film de Vlácil du cinéma d’un Andreï Tarkovski, en particulier de son Andreï Roublev, fresque médiévale russe datant de la même année. Un régal pour l’œil. Marketa Lazarová sort le 24 novembre 1967, en pleine nouvelle vague tchèque, et récolte 1,3 millions de spectateurs sur le plan national, un succès public et critique aussi considérable qu’inattendu. Son exploitation hors-frontières est nettement plus difficile, excepté pour les festivals (Mar del Plata 1968, San Francisco 1968, Quinzaine des réalisateurs à Cannes 1969, Chicago 1971, etc.). En 1968, selon le sondage du magazine Film a doba, la superproduction résolument peu conventionnelle de Frantisek Vlácil bat les records de popularité récoltés par l’hilarant Au feu les pompiers de Milos Forman ou les insolentes Petites marguerites de Vera Chytilová. En 1994, au Festival international du film de Karlovy Vary, Marketa Lazarová est élu meilleur film tchèque de tous les temps par un panel de 100 critiques et publicistes, palmarès reconfirmé en 1998 par les réalisateurs et la presse du pays. Enfin, pour l’anecdote : la star du film, Magda Vásáryová (dont c’est le premier rôle), 19 ans, sera ambassadrice de Tchécoslovaquie en Autriche en 1990, de Slovaquie en Pologne et candidate à l’élection présidentielle de 1999, puis secrétaire d’État aux Affaires étrangères en 2005. - US : The Mystery of Marketa Lazarova / In the Shadow of the Werewolf (version amputée d’une heure !). |

Le jeune Ondrej contraint de suivre les règles ascétiques des chevaliers teutoniques (« La Vallée des abeilles »).
1968 | ** Udolí vcel (La Vallée des abeilles) (CS) de Frantisek Vlácil Vera Kadlecová/Filmové studio Barrandov (Praha), 97 min. - av. Petr Cepek (Ondrej de Vlkov), Jan Kacer (Armin von Heide), Vera Galatiková (Lenora, la belle-mère d’Ondrej), Zdenek Kryzanek (le seigneur de Vlkov), Miroslav Machácek (le frère brun), Josef Somr (le frère Rotgier), Václav Kotva (un paysan), Jana Hlavácková (la fille aveugle), Frantisek Kovárik (le berger), Ludvik Vols (le chasseur), Ladislav Gzela (Jakub), Petr Stepánek (Markvart), Michal Kozuch (le père Blasius), Jana Hájková (Mme Lenora), Zdenek Sedlácek (Ondrey à 12 ans). Dans la deuxième moitié du XIIIe siècle au château de Vlkov/Wolfenberk, Ondrej, un adolescent de la noblesse tchèque qui aime les abeilles et les chauves-souris, est présenté à sa nouvelle mère, Lenora, bien plus jeune que son père, un châtelain veuf. Pour effrayer la mariée, le garçon de douze ans lui apporte une corbeille de pétales de fleurs sous lesquelles sont cachées plusieurs chauves-souris. Pris de colère par ce manque de respect, le père précipite son fils contre un mur ; comme l’enfant semble paralysé, le père supplie la Vierge de le sauver, en échange de quoi Ondrej lui consacrera sa vie. Le garçon survit et est envoyé dans une commanderie templière sur la mer Baltique afin d’intégrer l’Ordre des chevaliers Teutoniques. Dix ans passent. Armin von der Heide, un chevalier fanatiquement dévoué à l’Ordre et vétéran des croisades, lui sert d’ami, de mentor et de protecteur. Le quotidien est austère, entre jeûnes, mortifications et prières. Ne supportant plus cette discipline, un des membres de l’Ordre, le chevalier Rotgier, tente de s’échapper pour retourner à sa ferme. Il est rattrapé, ramené au monastère et déchiqueté par les chiens pour avoir résisté à ses poursuivants. Choqué, traumatisé, Ondrej passe quelques jours en cellule isolée, puis s’enfuit à son tour en Bohême, à la recherche de la « vallée des abeilles », symbole de sa jeunesse. Il est rattrapé par Armin, qui, lancé à ses trousses, le sauve de quelques maraudeurs, mais il parvient à le semer en l’assommant. A Vlkov, découvrant que son père est mort et que la forteresse est en mauvais état, il en prend la direction, s’occupe des villageois et de la ruche locale, puis fait la paix avec sa belle-mère Lenora (qui a son âge) et l’épouse. Obsédé par le péché, Armin arrive le jour des noces dans le château, pénètre de nuit dans la chambre de la mariée et lui tranche la gorge. Horrifié, Ondrej le fait dévorer par ses chiens, puis regagne l’Ordre teutonique pour y faire pénitence. Un an après Marketa Lazarová (pas encore sorti en salle), Franticek Vlácil aborde une autre fresque médiévale, mais aux proportions beaucoup plus modestes, en partant d’un scénario du romancier Vladimir Körner, disciple de Milan Kundera (la matière fera aussi l’objet d’un roman en 1975). En opposant fanatisme religieux et vie libre dans la nature, Vlácil conte la rébellion désespérée d’un individu face à la dictature du dogme ou de l’idéologie associés au pouvoir, mais aussi l’impuissance de l’individu prisonnier de lui-même et de forces qui le dépassent. Le sujet est marqué par les tensions politiques qui suintent dans le bloc communiste, mais Vlácil en profite pour poursuivre ses recherches esthétiques (à nouveau en scope noir et blanc) avec des images d’une rare beauté, visiblement inspirées par l’Ingmar Bergman du Le Septième Sceau : une alternance surprenante de plans généraux et de gros plans aussi originale que magnifiquement composée. Le tournage a lieu de juin à octobre 1967 en extérieurs dans les châteaux tchèques de Karlstejn et Rabí, sur le terrain militaire de Boletice, à Chlum, Lstení et Prachatice, en Slovaquie (monastère de Kuklov) puis en Pologne (châteaux de Malbork/Marienburg, Frombork, Gniew, Lidzbark Warminzki), enfin sur les rives ensablées de Jastrzebia Góra et les côtes de la mer Baltique. Par mesure d’économie, on réutilise accessoires, costumes et armes de Marketa Lazarová. Le film sort le 17 mai 1968, en plein Printemps de Prague, trois mois avant l’invasion par les troupes du Pacte de Varsovie. Mais avec la « normalisation » soviétique, finie la liberté de ton et de sujet : Vlácil ne bénéficie désormais plus du soutien officiel et ne peut se résoudre à entrer dans le moule politique requis. Il se réfugie dans le documentaire, la télévision… et l’alcool qui le tuera. Quant à son film, excepté des festivals en Argentine, en Grande-Bretagne et en Espagne, il restera longtemps inédit en Occident. - GB : The Valles of the Bees, ES : El valle de las abejas. |
1968 | Ya, Francisk Skorina… [=Moi, Francisque Skorina] (SU) de Boris Stepanov Victor Porchnev/Belarusfilm (Minsk), 97 min. - av. Oleg Yankovski (Frantsisk/Francysk Skorina/Skarina), Gunta Virkava (Margarita), Yanis Grantins (le professeur Yan Glagovski), Nikolai Gritsenko (le baron Reichenberg), Gedimas Karka (un moine jésuite), Rostislav Yankovski (Ivan Skaryna), Boris Gitin (Václav), Vladimir Dedyshkk (Messer), Stefaniya Stanyuta (l’abbesse), Vladimir Tsoppi (le recteur de l’Académie Jagellonne), Yuriy Baginyan, Aleksey Baranovski, Vsevolod Bylinski. Homme de lettres slavophone du grand-duché de Lituanie, le Biélorusse Francysk Skaryna (dont les dates de naissance et de décès demeurent inconnues, v. 1486-v. 1545 ?) est le premier à traduire et à imprimer la Bible en langue slave orientale, entre 1517 et 1519. Après des séjours à Cracovie, à Copenhague et à Padoue, il fonde une imprimerie à Prague, puis s’installe dix ans à Wilno, enfin à Vienne à la cour de l’empereur Ferdinand Ier.. Rome tente en vain de bloquer son activité d’imprimeur et impose l’autodafé de ses livres dans tous les pays sous son autorité. |
1968 | Královsky omyl [=L'Erreur royale] (CS) d’Oldrich Danek Filmové studio Barrandov (Praha), 93 min. - av. Miroslav Machácek (Jindrich z Lipé/Lipa, grand chambellan du roi), Vlastimil Harapes (Jean de Luxembourg), Jana Hlavácová (la reine Eliska/Elisabeth, son épouse), Cestmir Randa (Vilém Zajic, seigneur de Valdek), Ludek Munzar (Frère Bonaventura), Martin Ruzek (le burgrave Hyta), Ludmila Roubiková (Katerina). Synopsis : En 1315, le roi adolescent Jean de Luxembourg et son épouse Elisabeth/Eliska Przemyslid règnent sur la Bohême, mais en réalité le pouvoir est entre les mains du vice-chambellan Jindrich/Henri de Lipá, Suprême Maréchal du royaume. La reine et une partie de la noblesse le détestent. Accusé à tort de haute trahison, il est emprisonné en 1316 dans le château de Tyrov avec son compagnon, Frère Bonaventura ; le burgrave Hyta est leur geôlier dans le donjon, mais contre de l’or, il autorise Jindrich à se promener dans toute la forteresse. La reine lui offre la liberté s’il se repent. Comme il refuse, elle tente en vain de le séduire car elle ne peut revenir en arrière sous peine d’être accusée de faux témoignage, de duplicité et d’injustice. Jindrich sait qu’il a le choix entre liberté et exécution. Finalement, le roi, craignant une révolte populaire et cédant aux pressions de l’amante du prisonnier, la reine veuve Elizabeth Richeza de Pologne, lui accorde la liberté et lui rend ses titres après six mois de captivité. (Il décédera en 1329.) – Le dramaturge Oldrich Danek adapte son propre roman, qu’il filme de mars à juin 1968. |
1969 | (tv) Slasti Otce vlasti [=Les Plaisirs du Père de la patrie] (CS) de Karel Stekly Filmové studio Barrandov (Praha) (CTV 8.7.69), 101 min. - av. Jaromir Hanzlik (le prince Karl, comte de Luxembourg), Milos Kopecký (le roi Jean/Jan de Luxembourg, son père), Daniela Koldárová (Blanche de Valois), Stanislava Bartosová (Sluzebná), Josef Bartunek (Rychtár), Vlastimil Bedrna (Zmrzlinár), Karel Benísko (l’évêque Jan de Drazic), Vilém Besser (Vilém), Kamil Besták (Topolino), Bohumil Bezouska (Beppo Rossi), Kamil Blahovec (Venkovan), Lubomír Bryg (Kuchar), Stefan Bulejko (le vicomte), Jaroslav Cmiral (le seigneur de Rabstejn), Lubomír Kostelka (Pistorius). Membre de la maison de Luxembourg et futur empereur germanique Karl IV/Charles IV de Bohême, le comte Charles passe son adolescence depuis l’âge de 7 ans à la cour de France en compagnie de sa fiancée Blanche/Blanka de Valois. Il est fils de Jean l’Aveugle, roi de Bohème et comte de Luxembourg, et d’Elisabeth de Bohème, héritière par son père Venceslas II de la couronne de Bohème. Son père souhaitant le soustraire à l’influence maternelle, Karl s’y marie un mois après son arrivée en avril 1323 et y passe son apprentissage de monarque cosmopolite et polyglotte jusqu’en 1330. Âgé d’à peine quinze ans, il participe aux côtés de son père (qui réside à Lucques) aux premières batailles en Italie, devant Modène, Pavie et Florence, puis combat de perfides Italiens qui projetaient d’assassiner son géniteur, devient régent des seigneuries italiennes de la maison de Luxembourg et, de retour en Bohème avec sa jeune épouse, reçoit à dix-huit ans, en 1333, le margraviat de Moravie. - Ces divers épisodes, épicés par des dissensions avec son géniteur et ses premières expériences amoureuses, sont évoqués avec humour, passablement d’ironie et quelques portraits burlesques dans une comédie irrespectueuse basée sur plusieurs épisodes des Veillées de Karlstein (Karlstejnské virgilie, 1944) de František Kubka. Tourné aux studios Barrandov et sur les rives de la Vltava (la Moldau), le film s’inscrit dans une série d’ouvrages « historiques » produits au lendemain du printemps de Prague et de l’intervention des blindés du Pacte de Varsovie pour rappeler à la population la gloire nationale passée. - DE-RDA : Majestäten und Kavaliere. |
1970/71 | Svatby pana Voka (Les Mariages de Messire Vok) (CS) de Karel Stekly Filmové studio Barrandov (Praha), 98 min. – av. Milos Kopecky (Petr Vok de Rozmberk), Otakar Brousek (son frère Vilém), Pavel Landovsky (l’empereur Rodolphe II de Habsbourg), Vladimir Brabec (le chancelier royal Slavata), Darina Chlebová (Katerina von Ludanice), Marie Drahokoupilová (Anna Marie), Jan Schánilec (Simon Lomnicky), Stanislava Bartosová (Madlenka), Daniela Bartáková (Babeta), Jana Bittlová (Hostinská). Les aventures galantes (partiellement imaginaires) d’un gentilhomme connu de la Renaissance en Bohême, Peter Vok de Rosenberg/Rožmberk (1539-1611), grand bibliophile et bon vivant. Le nobliau n'est plus tout jeune - il a 41 ans - mais ses aventures amoureuses continuent de susciter l'envie des hommes et l'indignation des dames respectables. L’incorrigible hédoniste dispose de douze charmantes représentantes du sexe dit faible au château de Bechyně, mais n'hésite pas pour autant à séduire la femme et la servante du meunier. Un jour, il se trouve dans le besoin et son frère aîné Wilhelm lui conseille d'épouser une riche femme. Peter surprend tout le monde en annonçant son mariage avec la très jeune Katherine de Ludanice, encore une adolescente… Tourné de juin à octobre 1970 au château Cervená Lhota (Bohême) et aux studios de Barrandov. Suite cf. infra : Pan Vok odcházi / Messire Vok s’en va de Karel Stekly (1979). - DE-RDA : Die Hochzeiten des Herrn Peter. |
1970/71 | Zlozor [=Mauvais œil] (CS) de Dusan Kodaj Filmové studio Barrandov (Praha), 77 min. - av. Jozef Adamovic (Zuzor dit Zlosor), Július Vasek (cpt. Gazo), Sonia Valentová (Zuska), Jan Gubala (Vladyka), Michal Docolomansky (Juraj), Mária Markovicová (Agnesa), Slavo Drozd (Vitold), Dusan Jamrich (Marton), Juraj Kukura (Slávo), Juraj Sarvas (Magát), Ludovit Gresso (Jonás), Alojz Kramar (Jamrich). – Vers 1241, le cruel seigneur du château Zuzor – surnommé Zlozor, le « mauvais œil » - cherche à s’emparer d’un hameau de pêcheurs détruit et ruiné par d’incessantes invasions tatares, puis déclaré libre par le roi lui-même. Comme Zuzor prétexte l’empoisonnement de son capitaine Gazo pour l’attaquer, les villageois envoient secrètement une délégation menée par Martin auprès du roi ; la soldatesque du tyran les poursuit, mais une tempête sème le désordre et Zuzor périt frappé par la foudre. – Un film d’aventures fauché tourné au château d’Orava, à Dolna Lehotá, Hrusov et Bratislava (Slovaquie). |
1971 | (tv) Narrenspiegel [=Le Miroir du fou] (DE) de Hans Quest TV-60 Filmproduktion (ZDF 31.10.71), 185 min. – av. Martin Hirte (le duc Heinrich XI zu Brieg und Liegnitz), Paul Albert Krumm (Hans von Schweinichen, son compère), Hans Clarin (Kaspar), Ruth Maria Kubitschek (Kitlitzin), Martin Benrath (Marx Fugger), Olga von Togni (Sophia), Sieghardt Rupp (Parocki), Carl Lange (le margrave), Wolfgang Weiser (Friedrich). - Le roman d’Alfred Neumann (1932) adapté par Karl Wittlinger. En Cracovie au XVIe s., la déchéance d’un noble protestant allemand, perpétuellement ruiné, ivrogne et fêtard alors que jadis, il fut général d’une armée huguenote et faillit devenir roi de Pologne. |
1971 | Princ Bajaja [=Le Prince Bayaya] (CS) d’Antonín Kachlík Filmové studio Barrandov (Praha), 81 min. - av. Ivan Palúch (le prince Bayaya), Magda Vasryová (la princesse Slavena), Frantisek Velecky (le Prince Noir), Gustav Opocensky (le roi), Karel Angusta, Jiri Ptácnik, Vladimír Hlavaty, Josef Kubícek, Karel Hábl, Miroslav Vicek, Vlasta Jelínsková. Conte fantastique de Bozena Nemcová : après la mort de ses parents, un jeune prince découvre le monde, rencontre un cheval parlant et la belle princesse Slavena. Sur conseil de son cheval, il se fait passer pour borgne et idiot pour trouver un emploi d’aide-jardinier dans la maison royale. Lorsque surgit le dragon et qu’il exige la main de la princesse pour ne pas détruire le royaume, Bayaya revêt son armure et sauve la belle, mais refuse de lui donner son nom. Le Prince Noir, chef d’une bande de brigands qui s’est prudemment tenu à l’écart, affirme avoir sauvé la princesse, mais Bayaya finit par le terrasser au cours d’un tournoi. – Film en couleurs pour la jeunesse, tourné de janvier 1970 à janvier 1971 à Barrandov, puis primé à Venise et à Locarno. Cf. aussi la version animée signée Jiri Trnka en 1950. – DE : Prinz Bajaja. |
1972 | (tv-th) Libussa (AT/DE) de Karl Paryla Österreichischer Rundfunk (ORF)-Zweites Deutsches Fernsehen (ZDF) (ORF 23.1.72), 95 min. - av. Elisabeth Orth (la princesse Libussa), Elisabeth Epp (la princesse Kascha), Eva Zilcher (la princesse Tetka), Rüdiger Bahr (Primislaus), Edd Stavjanik (Domislav), Rudolf Strobl (Biwoy), Kurt Jaggberg (Lapak), Elfriede Ramapp (Wlasta), Maria Urban (Dobromila), Willy Egger, Wolfgang Lesowsky, Erich Schwanda, Manfred Novy, Gerhard Tötschinger. La Bohême au VIIIe siècle, encore un vaste territoire couvert de forêts. Libussa, la plus sage des trois filles du roi Krokus, se rend à Budesch afin de trouver des plantes médicinales pour son père malade. Le paysan Primislaus lui ayant indiqué le chemin, elle lui fait cadeau d’un bout de son collier en or. Une fois Krokus décédé, elle lui succède sur le trône, mais la population exige qu’elle épouse un homme à titre de corégent. Elle choisit Primislaus qui possède l’autre bout de son collier. Avec lui et sur son conseil, elle fonde une ville, la toute première du pays, à laquelle elle donne le nom de Prague. Mais son conjoint se transforme progressivement en tyran qui régimente tout le royaume et, refusant de le suivre, elle se jette dans le vide. Le comédien et metteur en scène autrichien Karl Paryla, qui a passé la guerre en exil au Schauspielhaus à Zurich en raison de sa haine de Hitler, puis a repris son activité d’abord à Berlin-Est, ensuite en RFA dès la construction du Mur en 1961, est surtout sensible aux subtilités du folklore poétique. Il ressort ici une tragédie en 5 actes du Viennois Franz Grillparzer (1848, au théâtre en 1874), pièce inspirée par le drame romantique Die Gründung Prags (1814) de l’auteur Clemens Brentano et par le recueil Volksmärchen der Deutschen (1782-1786) de Johann Karl Musäus. Grillparzer y aborde le passage historique de l’ordre naturel à la civilisation et à ses dangers. Le règne de Libussa représente une société archaïque sans distinctions sociales où règnent égalité, communauté des biens, confiance et sagesse, la morale et la liberté garantissant la vie commune. Avec Primislaus apparaissent les institutions étatiques et juridiques ; la puissance et le droit écrasent les notions de discrimination et de grâce. La vie contemplative est remplacée par la vie active, l’ordre matriarcal primitif par une communauté étatique et patriarcale dans laquelle Libussa, l’ancêtre mythique de la dynastie des Premyslides, et ses sœurs Kascha et Tetka n’ont plus leur place. Pas étonnant que ce poème dramatique écrit sous le régime austro-hongrois ait été rarement joué. - Cf. aussi le film The Pagan Queen / Krezna Libuse [La Princesse Libuse] en 2009. |
1974 | (tv) Bretislav a Jitka [=Bretislav et Jitka] (CS) de Jirí Belka Ceskoslovenská Televize Praha (CTV 17.11.74), 77 min. – av. Bretislav Slovácek (Bretislav, fils du prince Oldrich de Bohême), Eliska Belzerová (Jitka, fille de Jindrich Babenbersky), Zdenek Rehor (le moine Hieronymus), Milan Jadlicka (Zehart), Karel Charvat (Zvest), Karel Soukup (Prostej), Bohus Záhorsky (Bardo, archevêque de Mayence), Otto Hradecky (Konrad II, roi germanique), Josef Koza (le bouffon du roi), Zdenek Jarolímek (commandant de la garde), Blanka Vikusová (l’abbesse). Le courageux chevalier Bretislav, fils du prince Oldrich et de la blanchisseuse Bozena, est né hors mariage. Administrateur de la Moravie, il voyage dans les pays voisins pour trouver et épouser une femme noble, afin que son fils ne vive pas une enfance d’humiliation en raison de ses origines. Ayant enlevé la belle Jitka du monastère, sa vie se complique… Une vieille légende tchèque, du temps où les Premyslov régnaient sur la Moravie et la Bohême. |
1974 | (tv) Kosmas a pani Bozetecha [=Cosmas et Dame Bozetecha] (CS) de Jaroslav Balík Ceskoslovenská Televize Praha (CTV 24.12.74), 62 min. – av. Cestmír Randa (Cosmas de Prague/Kosmas), Pavla Marsálková (son épouse Bozetecha), Josef Chvalina (le prêtre Bruno), Zdenek Kryzánek (le compagnon de beuveries), Václav Svorc, Vladimír Hlavaty, Karel Benisko, Milos Willig, Ladislav Mrkvicka, Jitka Zelenohorská, Miroslav Moravec. Une dramatique consacrée à l’écclésiastique Cosmas de Prague (v.1045-1125), le premier et principal historien et chroniqueur du pays, doyen du chapitre Saint-Guy et auteur de la Chronica Boemorum qui décrits les débuts (en partie inventés) des Slaves en Bohême et en Moravie, la fondation de la dynastie des Premyslides et les règnes des princes Bretislav Ier, Vratislav II et Vladislav Ier. Le script s’inspire de Images de l’histoire de la nation tchèque (1939/40) de Vladislas Vancura (auteur de Marketa Lazarová en 1931), montrant Cosmas alcoolique, insouciant, capricieux et bruyant, puis sa vie conjugale agitée avec Bozetecha qui décède à la fin du récit (le mariage des prêtres fut toléré par l’Église jusqu’en 1139). |
1974 | Noc na Karlstejne [=Une nuit au château de Karlstein] (CS) de Zdenek Podskalsky Joseph Ouzky/Filmové studio Barrandov (Praha), 89 min. - av. Vlastimil Brodsky (l’empereur Charles IV), Jana Brejchová (l’impératrice Elisabeth de Poméranie/Eliska Pomoranská), Karel Höger (l’archevêque Arnost de Pardubice), Jaroslav Marvan (Purkrabi), Milos Kopecky (l’archiduc Stefan II de Bavière), Waldemar Matuska (Pierre, roi de Chypre), Slávka Budínová (Madame Ofka), Daniela Kolárová (Alena, la nièce du burgrave), Jaromír Hanzlík (Pesek, le page de l’empereur), Marcela Batková), Karel Hála, Pavel Barton, Josef Bláha, Stanislava Bartosová, Karel Bodnár. En 1350, la jeune reine Elisabeth de Poméranie ne voit que rarement son époux, Charles IV de Bohême, empereur du Saint-Empire romain germanique, tout occupé qu’il est à ses affaires d’État. Elle espère passer une fin de semaine avec lui au château de Karlstein qui abrite les bijoux de la couronne, où Charles va recevoir le roi de Chypre et l’archiduc de Bavière, quand elle apprend que la forteresse est interdite aux femmes. Elle s’y rend néanmoins avec la complicité tacite des augustes invités ; mais une autre femme s’est introduite dans la place : Alena, la nièce du burgrave déguisée en page, qui a parié avec son père qu’elle passerait la nuit au château contre l’autorisation d’épouser Pesek, le page impérial qu’elle adore. Après divers chassés-croisés, la cour renonce à traquer les deux intruses et l’archevêque Arnost, qui est au courant des subterfuges, sauve la situation et l’honneur de ces dames. L’empereur reçoit officiellement son épouse dans les murs de Karlstein, château qui sera désormais aussi à elle. - Comédie musicale en couleurs, tirée librement d’après la pièce de Jaroslav Vrchlicky (1884), cf. film de 1920, 1958 et téléfilms de 1965 ; tournage d’avril à juin 1973 aux studios de Barrandov, à Karlstein et à Krivoklát. |
1974/75 | (tv) Vrtkavy král [=Le Roi inconstant] (CS) d’Evzen Nemec Ceskoslovenská Televize Praha (CTV 16.2.75), 69 min. – av. Josef Somr (le roi Premysl Ottokar Ier), Karolína Slunécková (Adléta Misenská), Hana Maciuchová (Konstancia Uherská), Jirí Holy (Hrabise), Frantisek Vicena (Cernín), Frantisek Nemec (Vladislav), Karel Vlcek (Markvart), Milos Nedbal (l’évêque Daniel), Bedrich Prokos (Florián), Viktor Ocásek (le décan Zdeslav), Václav Styblo (Dalibor), Josef Vondrácek (Drslav). En 1198, le roi Ottokar Ier Premysl, père inconstant d’Anezka Premyslovna, lutte pour la reconnaissance de son titre royal héréditaire et celle des terres tchèques. Monarque réfléchi et énergique, il utilise et modifie les liens du mariage selon ses besoins, quitte son épouse Adléta Misenská/Adélaïde de Misnie pour épouser la jeune Konstancia Uherská/Constance de Hongrie, puis rappelle Adléta pour conclure une alliance vitale au moment où la guerre menace avec l’empereur allemand. Parallèlement à ces fluctuations amoureuses, le film illustre aussi les fiançailles entre le roi danois Valdemar II et la fille d’Adléta, Markéta/Marguerite, puis se clôt par la naissance du fils du monarque tchèque Ottokar Ier et de Konstancia, prince qui marquera l’histoire nationale sous le nom de Václav Ier. – La télévision en couleur au service de la vulgarisation scolaire (inspirée par le roman de Vladislav Vancura). |
1974/75 | (tv) Královské usináni [=Les Dormeurs royaux] (CS) de Marie Polednáková Ceskoslovenská Televize Praha (CTV 1.3.75), 76 min. – av. Tomas Töpfer (Ottokar II de Bohême/Otakar II Premysl), Josef Vinklár (Václav/Venceslas Ier le Borgne, son père), Jana Dítetová (la duchesse Markéta Babenberská/Margarete von Babenberg), Libuse Safránková (Palcérik), Ladislav Bohác, Josef Vetrovec (Ctibor dit Tête Sage), Josef Bláha, Karel Höger, Jirí Chmelar, Oldrich Vízner (Vladislav Cesky), Václav Lohnisky, Josef Bárta, Miriam Hynková. La dramatique qui commence sous le règne de Venceslas Ier de Bohême conte la jeunesse et la maturation du futur monarque Ottokar II (v.1232-1278), deuxième-né destiné au cloître, puis forcé d’affronter son géniteur fantasque, ivrogne et coureur de jupons avec lequel il doit non sans mal partager le trône jusqu’en 1253, avant de pouvoir développer sa propre politique. Son départ en campagne dans les terres païennes et son pèlerinage s’achève avec la fondation de la ville de Královec en 1256. |
1975 | (tv) Poslední královna [=La Dernière Reine] (CS) de Zdenek Kubecek Ceskoslovenská Televize Praha (CTV 13.4.75), 100 min. – av. Jana Andresiková (la reine Elisabeth de Bohème/Eliska Premyslovna), Maria Drahkoupilová (la reine Eliska Rejcka de Premyslovny, la belle-mère), Jaromír Hanzlík (Jean de Luxembourg, dit Jean l’Aveugle), Václav Neuzil (Ronovce), Jana Drbohlavová, Jirí Havel, Karel Hlusicka, Karel Benisko, Zdenek Hodr, Karel Hábl, Jan Kanyza, Otto Lackovic, Viktor Maurer, Miroslav Nohynek, Janoslav Mikulín, Josef Mráz. Une dramatique sur le sort de la reine Élisabeth/Eliska de Bohème (1292-1330), dernière souveraine de la dynastie des Premyslides, qui devient reine de Bohème et comtesse de Luxembourg en épousant le roi Jean de Luxembourg dit l’Aveugle, puis la mère du futur empereur romain Charles IV. Le téléfilm suit son parcours de vie, de son mariage en 1311, d’abord difficile car le fils indispensable pour protéger son héritage des visées des descendants de ses sœurs ne vient au monde qu’après dix ans de vie conjugale. De surcroît, la reine, inquiète, fière, têtue et intrigante, est en désaccord avec la politique de son mari et tente de le faire déposer en faveur de son fils aîné en 1319. En 1320, Jean lui retire ses trois aînés, emprisonne le jeune Charles et confine sa femme au château de Melnik. Isolée, elle quittera un temps la Bohème pour la Bavière, puis mourra à Prague de la tuberculose, à l’âge de 38 ans. |
1975 | (tv) Pístalka pro dva [=Coup de sifflet pour deux] (CS) de Miroslava Valová Ceskoslovenská Televize Praha (CTV 27.4.75), 90 min. – av. Alois Svehlík (le roi Václav/Venceslav IV), Marie Málková (la reine Jeanne de Bavière/Johana Bavorská, son épouse), Jaroslav Kepka (le bouffon), Vladimir Brabec (Johann von Jenstein, archevêque de Prague), Karel Houska (le chancelier), Zuzana Geislerová (Zuzana), Zdenek Jelínek, Vitezslav Jirsák, Jan Rericha. La Bohême vers 1390. Jeune monarque dévergondé surnommé « l’ivrogne », Václav/Venceslav IV, prince de Luxembourg et futur roi des Romains (1361-1419), s’amuse à tromper son épouse royale avec les femmes qu’il rencontre lors de ses promenades en forêt ; il réserve même à sa dernière conquête, la belle Zuzana, une chambre dans son château. Jeanne, la reine consort de Bohême et de Germanie, frigide et stérile, se laisse consoler par l’évêque Johann von Jenstein, ravi de cette situation qui lui permet de gouverner lui-même le pays par l’intermédiaire de l’épouse trompée. Le roi découvre les intrigues de l’homme d’Église grâce à un avertissement discret de son bouffon (d’où le titre du film), et lui joue un tour spectaculaire tout en renonçant à sa maîtresse, car l’ambitieux et maléfique homme d’Église se joint à une conspiration de la noblesse qui vise à le faire assassiner. Le plan échoue et l’évêque s’enfuira à Alexandrie. - Une dramatique de Zdenek Mahler tournant autour de l’un des souverains les plus décriés par l’historiographie germanique, roi du Saint-Empire jamais couronné par le pape et destitué pour indignité. |
1975 | (tv) Královsky gambit [=Le Gambit du roi] (CS) de Jaromil Jires Ceskoslovenská Televize Praha (CTV 30.5.75), 64 min. – av. Jan Tríska (Venceslas/Václav II), Jana Bousková (la reine consort Alzbeta Rejcka/Élisabeth Ryksa, son épouse), Libuse Geprtová (Anezka, sa maîtresse), Martin Ruzek (Hynek de Dubé, maître d’armes), Karel Sebesta (l’abbé Konrád), Jaroslav Satoransky (Herman Braniborsky), Jan Kanyza (Jindric de Lipá), Václav Vydra (Václav III), Karel August (le bouffon), Otakar Brousek (le régicide présumé d’Otakar II), Jirina Bilá, Monika Hálová, Oldrich Kaiser, Jaroslav Kaspar, Vladimír Leraus, Václav Lohnisky, Oldrich Lukes, Karel Meister, Ilja Prachar, Milan Riehs, Sobeslav Sejk, Vladimír Stach, Bedrich Ulrych, Jana Vanková, Karel Zich. En 1303, Venceslas/Václav II (1271-1305), roi de Bohème et avant-dernier souverain de la dynastie des Prémyslides, épouse à contrecœur la jeune Élisabeth Ryksa qui lui apporte en dot la Pologne. Mais son entourage lui reproche sa faiblesse et son incapacité de se battre, comme le savent que trop sa maîtresse manipulatrice Anezka et son meilleur ami, le professeur d’escrime Hynek. Mais la présence aimante de sa jeune épouse lui donne la force de prendre les armes contre Albrecht Ier de Habsbourg, sur le point de piller son royaume. Par chance pour lui, une vague de dysenterie anéantit l’armée ennemie. Venceslas meurt de tuberculose peu après. - Un téléfilm de qualité réalisé par un des premiers tenants de la nouvelle vague tchécoslovaque, auteur notamment de La Plaisanterie (Zert) en 1969 d’après Milan Kundera pendant le « Printemps de Prague », œuvre interdite par le parti communiste, mais aussi auteur de documentaires sur son confrère émigré Milos Forman et sur Sidney Lumet. |
1975 | (tv-th) Královské rádení [=Tapage royal] (CS) d’Evzen Sokolovsky Ceskoslovenská Televize Praha (CTV 22.6.75), 99 min. - av. Jirí Vala (le roi Karel IV, empereur du Saint-Empire), Ludmila Safárová (la reine Anna Svidnická), Jana Paulová (la reine Alzbeta/Elisabeth Pomoranská), Ota Sklencka (Arnost z Pardubic, archevêque de Prague), Jan Faltinek (Sire Jesek z Malova), Blanka Waleská (Paní Judita), Simona Stasová (Marta ze Zbysova), Hana Stredová (Panna Anezka), Gabriela Wilhelmová (Panna Alena), Frantisek Vicena (le chancelier Jan ze Stredy), Cestmír Randa (le peintre Maître Theodorik de Prague), Josef Vetrovec (Busek de Velhartic), Bedrich Prokos (Zbynek Zajíc z Hazmburka). En 1361, Charles IV/Karel IV (1316-1378), empereur d’un âge mature, très occupé aux affaires du Saint-Empire et à la Bulle d’or codifiant les élections impériales, n’a guère de temps à consacrer à la reine Anna Svidnická/Anne de Schweidnitz, sa troisième femme un brin hystérique, jeune et amoureuse. Elle élabore un petit complot pour rendre son royal conjoint jaloux, mais meurt lors de l’accouchement du futur Venceslas IV en 1362. La seconde partie du téléfilm montre le souverain en 1363, marié à sa dernière femme, la pragmatique et austère Elisabeth de Poméranie qui, elle, ne cherche pas l’affection du roi et préfère se concentrer sur la politique alors que son époux aspire à présent aux joies du mariage et tente à son tour de rendre sa conjointe jalouse en flirtant avec la jeune aristocrate Marta Zbysova. Opération réussie : le couple impérial aura trois enfants… Une pièce du poète, dramaturge et traducteur Ludvík Kundera (cousin de Milan Kundera), farce sarcastique, un brin hystérique tournée en extérieurs au château de Karlstejn. |
1978 | (tv-th) Smrt císare a krále Karla IV [=La Mort du roi et empereur Charles IV] (CS) d’Evzen Nemec Ceskosvovenská Televize Praha (CTV 27.5.79), 63 min. – av. Martin Rúzek (Charles/Karel IV, empereur et roi de Bohême), Oldrich Kaiser (le prince Venceslas/Václav de Luxembourg, son fils), Daniela Kolárová, Jaroslav Moucka, Jaroslav Kepka, Frantisek Nemec, Josef Patocka, Jan Preucil, Bedrich Prokos, Martin Ruzek, Vladimir Ráz, Ota Sklencka, Valdimír Smeral. Une dramatique (pièce de Jirí Sotola) relatant les derniers jours de l’empereur du Saint-Empire et roi de Bohême Charles IV en 1378. Le légat de l’autoritaire pape Urbain VI vient pour la troisième fois à Prague où le monarque refuse de se positionner clairement dans le conflit qui sépare la papauté romaine et l’antipape Clément VII à Avignon, celui-ci étant soutenu par le royaume de France. Mourant, il assiste attristé à la naissance du Grand Schisme d’Occident. |
1978 | (tv-mus) Dalibor (CS) de Milan Macku Ceska Televize Praha, 127 min. – av. Vilém Pribyl (Dalibor), Marta Cihelníková, Josef Cáp, Jindrich Jindrák, Karel Kalas, Tomás Simerda, Daniela Sounová, Karel Prusa. – L’opéra de Bedrich Smetana, cf. film de 1956. |
1979 | Pul slunce pul stín [=À moitié au soleil, à moitié à l’ombre] (CS) de Václav Krístek Studio FAMU (Filmová a televizni fakulta), Praha, 11 min. – av. Jiri Adamíra (le roi Premysl Ottokar II de Bohême), Lubomir Kostelka (Zawisch von Falkenstein), Petr Nydrle. En 1278, à la veille de la bataille du Champ morave, Zawisch von Falkenstein propose au roi Ottokar II de se rallier à lui contre les Habsbourg si le roi lui accorde son pardon. Mais le roi n’a pas oublié sa trahison et refuse. Il meurt sur le champ de bataille le lendemain. – Une mise en scène des étudiants de la FAMU, l’Académie du film de Prague. |
1979 | Pan Vok odcházi (Messire Vok s'en va) (CS) de Karel Stekly Drahoslav Makovicka/Filmové studio Barrandov (Praha), 79 min. – av. Martin Ruzek (Petr Vok de Rozmberk), Václav Sloup (Cyril, son valet), Josef Vinklár (le poète Simon Lomnicky), Karel Augusta (l’ermite Medar), Svatopluk Benes (l’abbé de Vysébrod), Vitezslav Cerny (Popel Lobkowtz), Iva Janzurová (la comtesse de Montfort), Marie Drahokoupilová (Katerina de Ludanice), Eduard Dubsky (le cardinal Khlesl), Jirí Lír (le burgrave de Karlstejn), Karel Sebesta (l’archiduc Matyás de Habsbourg), Zdenek Rehor (l’empereur Rodolphe II de Habsbourg), Václav Neckár (Zabka l’inventeur). Suite de la comédie Les Mariages de Messire Vok (cf. 1970/71), en plus mélancolique mais aussi moins comique, privée de l’énergie et de l’humour insolent du film précédent. Jadis quadragénaire bon vivant et incorrigible séducteur, Messire Vok, âgé à présent de 63 ans, change du tout au tout après le décès de sa jeune épouse Katerina de Ludanice. Les femmes ne l’intéressent plus, il est insensible aux charmes de la comtesse douairière de Montfort, ses domestiques tentent en vain de le distraire et même le spectacle d’une cour pleine d’enfants illégitimes le laisse indifférent. Mais lorsque l’archiduc Matyás de Habsbourg cherche à l’impliquer dans une conspiration contre son frère l’empereur Rodolphe, il refuse et sauve ce dernier d’un attentat. – Tourné en novembre 1978 à janvier 1979 au château Cervená Lhota (Bohême). |
1980 | Hra o královnu [=Le Jeu de la Reine] (CS) de Karel Stekly Filmové studio Barrandov (Praha), 90 min. - av. Hana Maciuchnová (la reine Kunhuta/Cunégonde de Slavonie), Frantisek Nemek (le roi Premysl Ottokar II de Bohême), Radoslav Brzobohaty (Zawisch von Falkenstein), Miroslav Holub (Béla IV, roi de Hongrie), Jirí Holy (l’évêque Tobiás), Martin Rusek (l’empereur Rodolphe Ier de Habsbourg), Josef Vinklár (Milota de Dedice), Jirí Stepnicka (Hynek de Dubé), Josef Bláha (l’évêque Bruno), Vilém Besser (Otto IV von Brandenburg), Marie Brozová (Anezka Premyslovna), Monika Hálová (Sophie/Zofie de Ricany), Rudolf Jelínek (Hermann von Hohenberk)Martin Ruzek, Milena Glogarová, Roman Cada, Karel Dellapina, Adolf Filip, Karel Hábi. Comédie historique illustrant la liaison turbulente de la princesse hongroise Cunégonde/Kunigunde von Halitsch/Kunhuta de Slavonie (v.1245-1285), devenue l’épouse d’Ottokar II de Bohême, avec son premier amour, Zavis/Zawisch von Falkenstein (v.1250-1290), représentant de l’opposition seigneuriale en Bohême. Les anciens amants se revoient dix ans plus tard, mais, jaloux, Ottokar contraint Zawisch à l’exil. Lorsqu’éclate la guerre avec Rodolphe de Habsbourg, Zawisch rejoint les troupes impériales aux côtés d’une partie de la noblesse tchèque. Cunégonde supplie secrètement Zawisch d’aider son époux mais ce dernier refuse tout compromis et il est tué à la bataille du Champ morave en 1278. Zawisch y est blessé et soigné par sa maîtresse Sophie de Ricany, provoquant la jalousie de la reine veuve. Cunégonde manœuvre pour faire nommer Zawisch administrateur du royaume et l’épouse en 1285, après avoir scandalisé son entourage en accouchant d’un fils illégitime quatre ans plus tôt. Mais la reine décède peu après le jour des noces, laissant Zawisch seul, rejeté par tous. – Les épisodes sont commentés par deux mercenaires hilares. Tournage de février à septembre 1980 aux châteaux de Krivoklát et de Svihov, à Pruhonice et à Rostock. – DE-RDA : Spiel um die Königin. |
1982 | (tv) Pout’ králu [=Le Pélérinage des rois] (CZ) télésérie de Václav Hudecek Ceskoslovenská Televize Praha (CTV 27.6.82), 75 + 68 min. – av. Petr Svojtka (saint Venceslas/Václav Ier), Jirí Stepnicka (le prince Boleslav), Jana Hlavácová (Drahomira, mère du roi), Dana Medrická (Ludmila, épouse du roi), Petr Kostka (l’évêque Thidag), Rudolf Hrusínsky (Kochan), Jiri Bartoska (Vetrus), Blanka Bohdanová (Hema), Ivan Lutansky (le prêtre Pavel), Ludek Munzar (Boleslav Zlicky), Josef Somr (Jaromir), Petr Stepánek (Oldrich),Jirí Vala (Boleslav Chrabry), Josef Velda (Podiven), Borivoj Navratíl (Sobebor). – La vie de saint Venceslav (cf. film de 1930), un téléfilm en couleurs et en 2 parties basées sur trois pièces de théâtre de Jaroslav Vrchlicky, Drahomíra (1882), Les Frères (Bratri) (1889) et Les Princes (Knizata) (1902). |
1983 | (tv+ciné) Konstantin filosof [=Constantin le Philosophe] (BG) film et télésérie de Georgi Stoyanov Hristo Yotzov/Boyana Film (Boyana-Sofia), 308 min./tv: 6 épis. - av. Roussi Tchanev (Constantin le Philosophe, alias Cyrille), Konstantin Tsanev (Méthode), Naoum Skopov (Théoctiste), Georgij Tcherkelov (Zacharie), Vassil Dimitrov /Vizantiec), Valentin Gadzhokov (l’empereur Michael III), Veselin Rankov (Naum), Velko Kynev, Lubomir Kabakchiyev, Nevena Kokanova, Andrey Chaprazov, Vitomir Saraivanov, Konstantin Tsanev, Nikolai Binev. - En Moravie en 864/65, les Byzantins Cyrille ou Constantin le Philosophe (827-869) et son frère Méthode procèdent à l’alphabétisation des Slaves. - Sur le même sujet, cf. infra, aussi Cyril a Metodej (2013), télésérie de Pietr Nikolaev. |
1983/84 | (tv) Lekár umierajúceho casu [=Le Médecin d’une époque mourante] (CS) télésérie de Miroslav Luther Karel Kochman/Ceskoslovenská Televize Bratislava-Filmové studio Barrandov (Praha) (CT 20.2.-19.3.84), 5 x 70 min. - av. Petr Cepek (Jan Jesensky/Johannes Jessenius), Emma Cerná (Maria Regina Felsová, sa femme), Rudolf Hrusínsky (Rodolphe II). – Biographie du médecin et politicien Jan Jesensky (1566-1621). Parties : 1. “Doctor Vitenbergicus” – 2. “Anatomia Pragensis” – 3. “Stellis vinctus” – 4. “Teatrum mundis” – 5. “Via Doloris”. – Un des projets les plus ambitieux de la télévision tchécoslovaque (le seul qui capte l’intégralité du déroulement de la troisième défénestration de Prague et ses conséquences (suite : cf. Absolutisme). - Commentaire cf. infra, version remontée pour le cinéma en 1991. |

Le prince de Bohême Oldrich et sa concubine Bozena (1985).
1985 | Oldrich a Bozena [=Oldrich et Bozena] (CS) d’Otakar Vávra Filmové studio Barrandov (Praha), 84 min. - av. Jiri Bartoska (le prince Oldrich de Bohême), Ilona Svobodova (Bozena), Jana Sulcova (la princesse Juta), Ladislav Frej (le prince Jaromír, frère aîné d’Oldrich), Jiri Adamira (l’ermite Gunther), Jaromír Hanzlik (le chapelain), Gustav Opocensky (Kochan), Boris Rösner (Mutina), Libuse Geprtová (la sage-femme), Jan Schánilec (Velis), Jirí Tomek (Hudebnik). En Bohême au Xe-XIe siècle : Le récit de la terrible haine fratricide qui menace l’avenir du duché alors en mains de la famille des Premyslides, et de la lutte parallèle contre les visées hégémoniques de Heinrich II, empereur catholique du Saint-Empire romain-germanique.... Trois frères se disputent le trône : les princes Boleslav, Jaromir et Oldrich. Boleslav fait castrer Jaromir, le détrône en 1012 et tente de tuer Oldrich qui parvient cependant à s’enfuir en se réfugiant chez l’ennemi polonais. Lui-même est capturé par le roi de Pologne et passe les trente dernières années de sa vie en prison. Reste le dernier des Premyslides, Oldrich (ou Ulrich/Udalric, 970-1035), dont l’heure est venue. Son épouse légitime Juta étant infertile, il enlève Bozena, jolie femme de Krezina d’origine paysanne, durant les fêtes païennes du solstice ; l’époux de Bozena est poignardé lors d’une rixe par le fidèle chapelain du prince. L’empereur germanique ordonne à Oldrich de répudier Bozena, car il ne souhaite pas un Prémyslide sur le trône de Bohème, puis envoie secrètement l’ermite Gunther et divers assassins pour éliminer le prince récalcitrant avec la complicité de Jaromir et d’un traître sur place, Kochan. Le chapelain du prince est leur première victime. Oldrich réalise la menace qui pèse sur sa tête, fait éliminer les séides de l’empereur, force Kochan à aveugler Jaromir, envoie Bozena dans un couvent et se rend au château de Prague pour s’y faire proclamer duc de Bohême. Il apprend alors que Bozena vient de lui donner un héritier, le futur duc Bretislav Ier (1002-1055), l’édificateur de l’État tchèque qui mettra fin à l’anarchisme latent du pays. – Une adaptation de la pièce éponyme de Frantisek Hrubín, filmée d’avril à décembre 1984 aux studios de Barrandow, en extérieurs aux châteaux de Lednice et Hluboká, puis dans le bourg de Krivoklát. L’histoire réelle des trois frères est plus complexe, plus mouvementée et plus terrible encore. Néanmoins, sang, chaos et fornication dominent cette représentation bigarrée de l’ancien royaume tchèque qui reflète à l’écran les paris de la Tchécoslovaquie moderne, communiste, athée, aux liens familiaux relâchés sinon libres, aux liens religieux plus tolérants (nudité), opposée au catholicisme contraignant de l’Ouest. La critique locale ne manque pas d’évoquer entre les lignes le souvenir de la timide libéralisation de 1960 (le « Printemps de Prague ») annihilée par les forces du Pacte de Varsovie, même si le réalisateur vétéran Vávra, fondateur de l’école de cinéma FAMU et professeur de Milos Forman, Jirí Menzel, Vera Chytilová et Emir Kusturica, mangea de gré ou de force à tous les râteliers. |
1985 | (tv) Sasek a královna [=Le Bouffon et la reine] (CS) de Jirí Belka et Bolek Polìvka Ceskoslovenská Televize Praha, 102 min. – av. Bolek Polivka (le bouffon), Chantal Poullain-Polivkova (la reine), Petra Spalková (Dite), Jirí Pfeifer, Jaromir Tichy. - Cf. infra, remake cinéma de Vera Chytilova en 1988. |
1986/87 | Dva na koni, jeden na oslu [=Deux à cheval, un sur l'âne] (CS) de Jiri Sequens Filmové studio Barrandov (Praha), 127 min. - av. Radoslav Brzobohaty (Hrbet), Jaromir Hanzlik (Zajic), Svatopluk Skopal (Svaty), Zora Jandová (Beta), Dagmar Havlová Veskrnová (Perchta), Sylva Sequensová (Bezka), Josef Vinkláf (Matoha), Jan Censky (Drslavic). La pièce à succès d’Oldrich Danek transformée en comédie musicale en couleurs : les aventures rocambolesques de trois joyeux mercenaires en Bohême au XIVe siècle, sous Venceslas IV le Fainéant, roi de Bohême et empereur allemand. Le trio combat toujours du mauvais côté et est invariablement battu, mais il reste le vainqueur moral de tous les conflits et escarmouches. Pour public peu exigeant. |
1988 | Sasek a královna (Le Bouffon et la reine) (CS) de Vera Chytilová Filmové studio Barrandov (Praha), 111 min. - av. Boleslav Polivka (Slach, le bouffon), Chantal Poulain-Polivkova (la reine), Jiri Kodet (le roi), Vlastimil Brodsky (Václav), Jirí Pecha (le garde forestier), Miroslav Maruska (Berka), Lenka Vychodilová (Marenka), Nina Bártu, Nelly Gaierová, Marie Rosulková, Rapu Schránil et Jirina Steimarová (des courtisans), Marta Richteová (la tenancière de l’auberge). Une parabole médiévale ironique sur le pouvoir, l’insubordination, l’argent corrupteur et l’occupation étrangère que Bolek Polívka créa pour la scène à Brno avec son épouse française Chantal Poulain (cf. version télévisée de 1985), mais qui est ici radicalisée : un bouffon méprisé et humilié entretient avec force pantomimes un roi germanique et son épouse française dominatrice, action qui répond à une autre située, elle, à l’époque moderne, où un villageois tchèque aide un chasseur bavarois et sa femme parisienne à dénicher un sanglier en Bohême (cf. version télévisée de 1985). La tragi-comédie, filmée de juin 1986 à mai 1987, est revue en couleur (avec dominante rouge) et sur grand écran par la cinéaste rebelle Vera Chytilová (Les Petites Marguerites, 1966), porte-drapeau avec Milos Forman et Jiri Menzel de la « Nouvelle Vague tchèque » - mais plus portée sur l’expérimental - qui rompt avec l’académisme officiel. Après le « Printemps de Prague » de 1968, son insolence l’a quasiment condamnée au silence pendant dix ans. – GB : The Jester and the Queen. |
1989 | (tv) Prvni sekunda [=La Première seconde] / Himmel hab’ ich gemessen – 1. Jost Bürgi / The Cosmic Triangle (CS/CH/DE/NZ) de Michael Havas Rüdiger Findeisen/Ceskoslovenská Televize-Telexport Bratislava-Condor Features Zürich-DRS-Hessischer Rundfunk-Energy Sources TV New Zealand, 3 x 28 min. – av. Ivan Vyskocil (l’astronome suisse Jost Bürgi), Jan Kacer (Johannes Kepler), Martin Ruzek (Rodolphe II de Habsbourg), Leos Sucharipa (Ursus), Boris Hybner (un astronome), Ilya Racek. Docu-fiction en trois parties de 28 minutes, dont la première est consacrée à l’astronome saint-gallois Jost Bürgi (1552-1632) qui a été pendant douze ans le plus proche collaborateur de Johannes Kepler et l’inventeur des logarithmes, de la deuxième aiguille de la montre, de la virgule pour les décimaux, etc. L’empereur Rodolphe II l’invite à sa cour à Prague et le confie à Kepler. |
1989/90 | Jestrábí moudrost (La Sagesse de l’autour) (CS/PL) de Vladimír Drha Filmové studio Barrandov (Praha)-Zespól Filmowy « Profil » (Warsawa), 88 min. – av Grzegorz Emanuel (le prince Krystof /son père le roi), Eugeniusz Kujawski (le roi Ubald), Markéta Hrubesová (la princesse Viola, sa fille), Pietr Rzymyszkiewicz (Janek), Jirí Pomeje (Martin, le forgeron), Ladislav Lakomy (le conseiller royal Ordon), Nela Boudová (Anna), Katerina Besserová (la reine), Václav Burkert (la créature), Eva Matalová, Pavel Pípal. Un conte médiéval tchèque basé sur une vieille ballade irlandaise : Plongé dans une neige éternelle, le Royaume des Faucons souffre de la tyrannie de son roi, mais une prédiction dit que le propre fils du satrape délivrera le peuple s’il tue son géniteur. La reine étant morte en couches, le roi cherche à tuer le nouveau-né, mais l’enfant, Krystof, est sauvé par sa nourrice qui le confie à un fauconnier et à son fils Janek. Vingt ans plus tard, Krystof monte sur le trône, mais incité par Ordon et cédant à ses pires penchants, il se transforme en faucon monstrueux, fait la guerre au roi voisin Ubald, qu’il tue, et ramène la glace… La fille d’Ubald, Viola, qui était amoureuse de lui, s’enfuit avec Janek. Dans un ultime combat, Krystof acquiert la sagesse des autours, se repent et se sacrifie, Janek monte sur le trône. - Film mis en chantier par le cinéaste Jaromil Jires, retardé de deux ans faute de neige (tournage de février à juillet 1989) et censuré pour ses excès de violence. - DE–RDA/RFA : Der Falkenkönig, GB : Hawk’s Wisdom. |
1991 | Svedek umírajícího casu [=Le Médecin d’une époque à l’agonie] (CS) de Miloslav Luther Karel Kochman/Filmové studio Barrandov (Praha), 96 min. – av. Petr Cepek (Jan Jesensky/Johannes Jessenius), Emma Cerná (Maria Regina Felsová, sa femme), Rudolf Hrusínsky (Rodolphe II), Milos Nedbal (Fels), Martin Huba (Johannes Kepler), Josef Karlik (Tycho Brahe), Tána Fischerová (Floro), Lubomir Kostelka (Ferdinand II), Ladislav Mrkvicka (Giordano Bruno). A la fin du XVIe siècle, un messager parcourt le pays en annonçant la venue des « Temps bibliques » et d’une guerre catastrophique dont on décrit les premières étapes : la guerre de Trente Ans (1618). La fresque en dix chapitres débute avec « La puszta hongroise 1596 », suivi de « Wittenberg 1598 » (les suivants concernent le siècle suivant). On y suit l’activité du médecin philosophe et politicien slovaque Ján Jesensky (Johannes Jessenius, 1566-1621), ses travaux dans les forêts hongroises, puis son mariage avec Maria (qui décède de la peste), ses succès médicaux sur le plan de l’anatomie (première autopsie publique en Europe centrale) aux universités de Wittenberg, Leipzig, Padoue et Prague. Il devient le médecin personnel de Rodolphe II, puis de son frère Mathias Ier. Par la suite, en humaniste protestant, il se rebelle contre la prise de pouvoir des catholiques germanophones en Bohême ; après la défenestration de Prague, il est exécuté avec ses amis nobles, de manière particulièrement cruelle par la Ligue catholique, une atrocité qui suscite une vive émotion dans toute l’Europe et attise la guerre généralisée sur tout le continent. – Le film est le remontage gonflé en 35mm de Lekár umierajúceho casu, une télésérie en 5 parties/369 min. de Miloslav Luther diffusée en 1984 (cf. supra) ; l’intrigue a été fortement réduite, avec une nouvelle musique et certains acteurs tchèques ou slovaques secondaires remplacés. |
1994 | Zdislava z Lemberka / V erbu lvice [=Zdislava de Lemberk / Les Armoiries d’une lionne] (CZ) de Ludvik Ráza Edit-Lucernafilm, 97 min. – av. Milena Steinmasslová (Zdislava de Lemberk/Berka), Boris Rösner (Havel, seigneur de Lemberk), Daniela Kolárowá (Anezka Prenylovna), Vitkor Preiss (le roi Vaclav Ier), Edita Horová (Chouva), Michal Dlouhy (Zpuvacek), Radoslav Brzobohaty (Mirus), Eva Kriziková (Madalena). Les dernières sept années de vie de sainte Zdislava de Lemberk (v. 1215-1252), une mère de famille canonisée en 1995, d’origine noble (son père était burgrave de Brno), et une tertiaire dominicaine au couvent de Jablonné v Podjestedi. Surnommée la « mère des pauvres » ou « la guérisseuse », elle est dévouée aux malades et introduit des soins médicaux progressistes. Elle s’y éteint à l’âge de 30 ans. |

Le roi chrétien Venceslas se heurte à l’entourage païen de sa propre famille (1994).
1994 | (tv) Good King Wenceslas (US) de Michael Tuchner Griffin and Family Productions (NBC 26.11.94), 120 min. – av. Jonathan Brandis (le roi Venceslas/Vacláv Ier, duc de Bohême), Charlotte Chatton (Johanna), Joan Fontaine (la reine Ludmilla), Perry King (Tunna), Leo McKern (le duc Philippe), Stefanie Powers (la reine Drahomira, marâtre de Venceslas), Olivier Milburn (Boleslas, demi-frère de Venceslas), Valentine Pelka (Paul), Tom Wisdom (Jan Turek). Soutenu par sa grand-mère, la sage reine Ludmilla, le prince Venceslas (907-939) lutte contre sa belle-mère païenne, la tyrannique Drahomira, pour christianiser le royaume (cf. film de 1930). Film religieux très naïf pour les familles. Le dernier rôle de la star hollywoodienne Joan Fontaine avant son décès. – CS : Svaty Vaclav. |
1995 | (tv-th) Kníze Václav / Krvavé krtiny [=Baptême sanglant] (CZ) de Frantisek Filip Ceskoslovenská Televize Praha (CTV), 114 min. – av. Lukás Vakulik (saint Venceslas/Vacláv Ier), Hynek Cermák (le prince Boleslav), Tatjana Medvecká (Drahomira), Jana Hlavácová (la reine Ludmilla). Drame autour de saint Venceslas, d’après la pièce Krvavé krtiny, aneb Drahomíra a jeji synové (Baptême sanglant ou Drahomíra et ses fils) de Josef Kajetán Tyl (1849). Cf. supra, film de 1930 et 1994. – GB: Bloody Christening. |
1997 | O perlové panne [=La Fille à la perle] (CZ) de Vladimir Drha Boris, Igor et Viktor Kristof/Three Brothers Production, 77 min. - av. Jaromir Hanzlík (le chevalier Cornelius), Filip Blazek (Vendelin), Karolina Sochorová et Jitka Jezková (les jeunes filles à la perle), Radel Zák (le chevalier noir Cyprien), Ota Jirák (le chevalier Zejdlík), Jan Hartl (le chevalier Trumpeta), Radovan Lukavsky (le peintre), Jirí Pomeje (le chef des voleurs), Michaela Kuklová (Linda), Jirí Hálek (Maestro). – Dans le château de Kudla, Sire Cornelius, un vieux chevalier, pleure la perte du portrait de sa jeune mariée, enlevée jadis le lendemain de sa nuit de noces. Tandis qu’il recherche le tableautin volé, un jeune comédien s’éprend dans la forêt voisine d’une damoiselle à la perle dont il ignore que c’est la propre fille de la disparue. Conte poétique pour la jeunesse. - DE: Die Perlenjungfrau, US: The Pearl Maiden. |
2000 | Sokoliar Tomás / Král sokolu / Thomas le fauconnier / Król Sokolów / Falkner Tomas (SK/FR/PL/HU/CZ/DE) de Václav Vorlicek Pavol Geleta/Focus Film Kft.-Koitet Kinematografii, AG Studio LTD-Vision Film Production-Pro Slovakia-Studio Filmowe Oko-Jeck Film-Slovak TV Brtislava-Czech TV-AB Barrandov, 96 min. – av. Brano Holicek (Thomas), Vladimir Jedlovsky (le palefrenier, son père), Lucia Barátová (Agáta, soeur de Thomas), Kuraj Kukura (Sire Balador), Klara Jandova (Formina, sa fille), Waldemar Kownacki (le fauconnier Vagan), Jiri Langmajer (Iver), Andrej Mojzis (Metodej), Jaroslav Zvásta (Ostrik, fiancé de Formina). Conte slovaque : l’orphelin Tomas, 14 ans, devient fauconnier dans un château fort du XVIe siècle et, ayant apprivoisé le faucon royal, puis révélé les intrigues du maléfique Iver, il finit par épouser Formina, la fille très convoitée du seigneur Balador. - Filmé en Slovaquie (châteaux d’Orava et de Krásna Horka). Titre alternatif anglais : Thomas and the Falcon King. |
2006 | (tv-th) König Ottokars Glück und Ende [=La Fortune et la mort du roi Ottokar] (AT) de Martin Kusej (th) et Peter Schönhofer (tv) Burgtheater Wien-Österreichischer Rundfunk (ORF 26.10.06), 151 min. – av. Tobias Moretti (Primislaus Ottokar, roi de Bohême), Elisabeth Orth (Margharete d’Autriche), Karl Merkatz (Benesch von Diedicz), Sabine Haupt (Bertha, sa fille), Johannes Krisch (Milota von Rosenberg), Nicholas Ofczarek (Zawisch von Rosenberg), Rudolf Melichar (Braun von Olmütz, chancelier royal), Bibiana Beglau (Kunigunde von Massovien), Michael Maertens (Rodolphe de Habsbourg), Paul Wolff-Plottegg (le vieux Merenberg), Daniel Jesch (Seyfried Merenberg), Wolfgang Gasser (Ottokar von Horneck), Johannes Terne (comte de Nürnberg), Michele Cuciuffo (Herbott von Füllenstein), Robert Reinagl (Henrich von Lichtenstein). - La tragédie de Franz Grillparzer (1825) mise en scène au Festival de Salzbourg en été 2005, puis enregistrée par l’ORF au Burgtheater à Vienne, cf. téléfilm de 1966. |

La princesse et prophétesse Libuse, fondatrice mythique de la ville de Prague (2009).
2009 | The Pagan Queen / Krezna Libuse [=La Princesse Libuse] (CZ/US) de Constantin Werner Constantin Werner, Maria Schram, Petr Keller, Jan Hlavsa/Amok Film, 99 min. – av. Winter Ave Zoli (la princesse Libuse), Csaba Lucas (Premysl Orác, son époux), Lea Mornar (l’amazone Vlasta), Vera Graziadei (Teta), Veronika Bellová (la guérisseuse Karzi), Adéla Dodoková (Smrtnke, déesse de la Mort), Ivo Novák (Krok, chef tchèque), Adéla Slámová (Libuse jeune), Pavel Kríz (Domaslav), Marek Vasut (Vrsovec), Marie Jansová (fille de Krok), Jan Filipensky (le forgeron), Mirka Kostanová (Sárka), John Comer (un paysan), Kendrick Ong (chef Avar), Adéla Jelenová (Vlasta jeune), Marko Igonda (Roxhon), Petr Vobecky (Sláva), Mirek Hrabe (Ctirad), Dan Brown (l’émissaire de Vysehrad), Zoe Hurst Ferenc (Kazi jeune), Katarina Dvornická (Teta jeune), Petr Horacek (Mizislav), Filip Hes (Nezamysi), Emil Linka (cpt. de la garde). La Bohème forestière en 780 est dirigée par le prince tchèque Krok qui a trois filles dotées de pouvoirs peu communs. L’ainée, Karzi, a des compétences de guérisseuse, Teva est une prêtresse et la cadette Libuse voit l’avenir. À la mort du père, Libuse monte sur le trône, mais la population n’a que faire de son matriarcat sage et bienveillant, alors que des hordes ennemies ravagent le pays. Teva et la guerrière Vlasta résistent tant bien que mal. Libuse se résigne alors à épouser son amant Premysl Orác, simple paysan de Stadic, pour se faire connaître par ses sujets et s’installe avec lui au château de Libusin, sur les rives de la Moldau où elle fonde la ville de Prague, futur siège royal dont elle prédit la gloire. Mais Premysl s’empare du pouvoir, soumet brutalement la population, en particulier les femmes qui deviennent ses ennemies, prennent les armes et se muent en farouches amazones sous la direction de Vlasta ; celle-ci tue le guerrier Clirad, aveugle Domaslav mais périt en combat singulier contre Premysl. Au même moment, Libuse met au monde son fils Nezamysl, premier de la dynastie royale de Premyslides. Puis elle disparaît dans la rivière Vitava. Une vieille légende tchèque autour d’une princesse fantasmatique, la fondation de Prague, la mythique guerre des sexes en Bohême (« divci váka », « Mägdekrieg ») et la fin du matriarcat païen au moment où le christianisme s’impose, matière traitée par de nombreux poètes, notamment l’auteur romantique allemand Clemens Brentano (Die Gründung Prags, 1814), au théâtre par le Viennois Franz Grillparzer (Libussa, 1848), à l’opéra par le Tchèque Bedrich Smetana (Libuse, 1881), e.a. Quoiqu’entièrement tourné en République tchèque (de septembre à octobre 2007), public et critiques du pays rejettent le film en vrac (de surcroît parlé anglais). Compte tenu de la rareté et l’attrait du sujet, on ne peut que regretter une production aussi peu élaborée, qui souffre d’un budget beaucoup trop étriqué et de scènes d’action bricolées à l’économie. Sujet identique cf. supra : Libussa (1972) d’après Grillparzer. – DE : Die Königin der Barbaren. |
2009 | Jménem krále [=Au nom du Roi] (CZ) de Petr Nikolaev, Daniel Severa, Jan Maxa, Vaclav Bajgar, Petr Erben, Boris, Igor et Viktor Kristof, /TV Nova-Three Brothers Production (Praha), 77 min. – av. Karel Roden (le procureur royal Oldrich de Chlum), Klára Issová (Ludmila de Vartemberk), Jan Kanyza (Hynke Berka de Dubé), David Prachar (Benes de Dubé), Martin Stepánek (Markvart de Vartemberk), Lukás Vaculík (Marek de Vartemberk, son fils), Markéta Hrubesová (Klara de Vartemberk), Jirí Dvorák (le roi Ottokar II), Karel Dobry (Adalbert de Jestrebi), Jan Dolansky (l’écuyer Ota de Zastrízlí), David Matásek (le commandant), Hynek Cermák (Voják Krenek), Komorí Svamberk (Jaromír Dulava), Nadezda Husáková (Kucharka), Sandra Pogodová (Sklepnice), Karel Polisensky (Kaplan), Sasa Rasilov (Loutnista Arnost), Radek Suchy (Kupec), Milos Vávra (Jost). Envoyé par le roi des Premyslides Ottokar II (v.1230-1278), l’enquêteur et administrateur royal du château de Bezdez, Oldřich de Chlum, arrive au château de Vartemberk pour représenter Sa Majesté aux fiançailles de Beneš de Dubá et de Ludmila de Vartemberk, union qui devrait enfin assurer la paix entre les deux plus puissantes familles de la Bohême du Nord. En chemin, son groupe tombe sur les traces d'un raid de brigands sur le chariot d'un marchand. Ce même soir, le burgrave Vartemberk est assassiné et le matin suivant le seigneur du château est aussi retrouvé mort. Après une enquête mouvementée, Oldřich et son écuyer Ota de Zástřízlí révèlent l’identité des meurtriers, les motifs de leurs actes et la manière dont ils ont commis leurs crimes. (Benes de Dubé, le chapelain du château, est ici l’assassin.) La matière de ce roman policier en costume provient d’un des 30 volumes – publiés dans les années 2002 à 2022 – que Vlastimil Vondruska a consacré aux enquêtes de son Hercule Poirot tchèque baptisé Oldrich de Chlum. Cet épisode est filmé d’août à septembre 2008 au château et au village de Tocník, à Prague-Reporyje, Stará Huta et Dobrís. Le sujet devait à l’origine être intégré dans une série télévisuelle qui ne s’est pas concrétisée, fait qui se trahit par la facture peu originale et les moyens assez limités à disposition. – DE+US (dvd) : Knights of Blood, In the Name of the King. |
2013 | (ciné+tv) Cyril a Metodej – Apostolové Slovanu / Cyril and Methodius : The Apostles of the Slavs / Cyril a Metod - Apoštoli Slovanov (CZ/SK/RU/SI) de Petr Nikolaev Martin Korinek, Igor Kristof, Viktor Kristof/A Atalanta (Ljubljana)-ALEF Film & Media Group (Bratislava)-Barrandov Studios (Praha)-Ceská Televize (Praha)-Everest Film-Slovenská televízia RTVS (Bratislava)-Three Brothers Production (Praha) (CTV 29.6.-20.7.13), 105 min./tv (docu-fiction) : 4 x 52 min. - av. Roman Zach (Méthode/Methodius), Ondrej Novák / Matyás Svoboda (Cyrille/Constantin le Philosophe), Josef Abrhám (le patriarche Photios Ier de Constantinople), Milan Bahúl (le prince Rastislav de Grande-Moravie), Jirí Bohm (saint Angelár d’Ohrid/Macédoine), Petr Borovec (l’empereur Michael III de Byzance), Petr Florián (le saint bulgare Sáva/Sedmotchislenik), Jan Jankovsky (Svatopluk de Nitra, prince de Grande-Moravie), Lukás Juza (saint Gorazd de Bulgarie), Jirí Ployhar (Jan de Benátek), Radomír Svec (le saint Clément d’Ohrid/Macédoine), Jirí Vojta (le disciple saint Naum d’Ohrid/Macédoine), Petr Stepán (le roi Louis II le Germanique, roi de Francie orientale), Jan Vondrácek (le patriarche Jan), Bohumir Stary (Wiching, évêque allemand de Nitra), Vuk Celebic (Dervan), Radka Fiedlerová (Zivena), Petr Halícek (Mojslav), Ivo Halík (l’évêque Formos), Josef Hervert (Nevsa), Vladimír Javorsky (Zrec), Vlastimil Jezek (l’higoumène), Helena Karochová (Marie, la mère de Cyril et de Méthode), Anita Krausová (Aglaja), Brano Polák (Otec Lev), Kajetán Pisarovic (Eiben), Tomás Racek (Rehor), Marian Roden (Hermanrich), Dusan Sitek (Bardas), Daniel Svoboda (Tryscuk), Vilém Udatny (Lutimír), Tomás Vanek (Laurentios), Viktor Kristof (Slavomír). Biographie des deux « Apôtres des Slaves », les frères Cyrille (v.826-869) et Méthode (v.815-885) qui ont évangélisé les peuples slaves de l’Europe centrale et conçu l’alphabet glagolitique, le plus ancien alphabet slave. Cette coproduction « culturelle » assez aride, d’origine tchèque, slovaque, slovène, serbe et russe, survole leur enfance et adolescence à Thessalonique, puis leur éducation à Constantinople ; tandis que Constantin/Cyrille, le plus érudit, participe à un voyage d’ambassadeur à Bagdad, Méthode entre en religion au mont Olympe de Bithynie. Tous deux sont envoyés en mission chez les Khazars, puis en Crimée. Le tournant arrive en 862, lorsque le prince Ratislav de Grande-Moravie demande à Byzance de lui fournir des clercs capables de christianiser ses sujets en les instruisant dans leur propre langue ; Cyrille et Méthode inventent un alphabet idoine et la liturgie slavonne en quelques semaines. L’empereur byzantin Michel III délègue alors en Moravie puis en Pannonie une mission dirigée par les deux frères pour y créer une Église de rite oriental, à la barbe et à la colère du clergé franco-germanique qui les accuse d’hérésie. Mais, éclairé, le pape Adrien II accepte l’usage du vieux slave comme langue liturgique et consacre Constantin/Cyrille évêque. Lorsque ce dernier décède, il nomme son frère archevêque en Pannonie. Refusant sa liturgie non latine, les évêques allemands emprisonnent Méthode en Souabe en 870, mais le pape Jean VIII ordonne sa libération trois ans plus tard et le consacre évêque de Grande-Moravie. En résumé, les Slaves doivent à l’œuvre des deux frères une culture exprimée en langue vernaculaire, le vieux-slave, et un accès inespéré à la culture byzantine, avec les conséquences religieuses et civilisationnelles que l’on sait. Tourné en République Tchèque (studios Barrandov à Prague, musée archéologique de Modrá) et à Chypre (Aphrodite Bay) par un cinéaste tchèque, ce biopic veut célébrer le 1150ème anniversaire de l’arrivée de l’érudit tandem en Moravie. Le film est ensuite exploité à la télévision sous forme de docu-fiction en quatre épisodes : 1. « Bratri ze Solune (Les Frères de Thessalonique) » – 2. « Poselství (Le Message) » – 3. « Neklidné casy (Les Temps difficiles) » – 4. « Odkaz (L’Héritage) ». - DE (dvd): Der Kampf der Konfessionen – Kyrill & Method, IT: Cirillo e Metodio – Apostoli degli Slavi. - Sur le même sujet cf. supra aussi la télésérie bulgare Konstantin filosof (1983) de Georgi Stoyanov. |
2017 | Krizácek (Le Petit Croisé) (CZ/SK/IT) de Václav Kadrnka Václav Kadrnka/ Sirius Films-Artileria, 87min. - av. Ales Bílík (le jeune Croisé), Karel Roden (le père), Matous John(le fils), Jana Semerádová (la mère), Jirí Soukup (l’ermite), Ivan Krúpa (l’aubergiste), Jana Olhová (sa femme), Michal Legín (Uhlir), Petr Cemper. – Vers 1212, le chevalier Borek cherche désespérément son fils disparu, qui, dit-on, se serait joint à la « Croisade des enfants » et parti pour la Terre Sainte. Mais la fugue du jeune homme représente surtout une croisade personnelle contre ses peurs et ses propres conflits psychologiques. Récit inspiré par le poème Svojanovski krizácek (Le Croisé souriant) de Jaroslav Vrchlicky. - US, GB : Little Crusader. |
2021 | (tv-mus) Dalibor (CS/FR) de Jirí Nekvasil Ceská Televize Praha (CTV 21.2.22), 137 min. - Av. Michal Lehotsky (Dalibor), Adam Plachetka (Vladislav, roi de Bohême) Adam Plachetka, Jirí Brückler, Jirí Sulzenko, Dana Buresová, Alzbeta Polácková, Jaroslav Kyzlink et autres solistes de l’opéra de Bedrich Smetana. - Une mise en scène du Théâtre National de Prague datant de 2019. Cf. film de 1956. |