VI - EUROPE CENTRALE ET DE L’EST, BALKANS, TURQUIE et invasions mongoles
3. LE ROYAUME DE HONGRIE
Depuis l’Antiquité, les plaines hongroises ont attiré les peuples des steppes asiatiques, des Huns, Avars, Coumans, Mongols et Turcs, mais ce sont d’autres nomades, les Magyars menés par le grand-prince Arpád en 896, qui font souche au cśur du Vieux Continent, ŕ la frontičre des mondes germaniques, slave et latin, pour fonder dans la plaine de Pannonie un royaume qui s’impose en quelques sičcles ŕ la fois comme le plus important d’Europe centrale et l’ultime rempart face ŕ l’Empire ottoman. Une fois sédentarisés, les Magyars renoncent ŕ leur vie guerričre et leurs pillages pour se christianiser en se plaçant dans l’obédience de Rome au lieu de l’orthodoxie ; le royaume de Hongrie naît officiellement en l’an 1000 avec le roi (saint) Étienne/István Ier, de la dynastie árpádienne. En 1241, menés par Batou Khan (petit-fils de Gengis Khan), les Mongols de la Horde d’Or pillent la Hongrie et massacrent une partie de la population. Au XVe sičcle, Mathias Ier Corvin, de la maison de Transylvanie, met en place plusieurs grandes réformes administratives et judiciaires, crée une armée (l’« armée noire ») et développe la nation sur le plan commercial et culturel. Au fil de sičcles passablement mouvementés, le royaume est dirigé par plusieurs familles : les Prémyslides (dčs 1301), Wittelsbach (1305), Anjou (1308), Luxembourg (1387), Habsbourg (1437), Jagellon (1440), Hunyadi (1458), Jagellon (1490), Zápolya (1526) et Habsbourg (1526). En 1606, Matthias II signe le traité de Zsitva-Torok qui légalise la partition de la Hongrie entre les Habsbourg, le sultan Ahmet Ier et la Transylvanie du prince Bocksay.
Les Turcs n’occupent qu’une partie de la Hongrie – le sud de la Transdanubie et la quasi-totalité de la région de la Grande Plaine - entre 1541 et 1699 : ces territoires sont les plus occidentaux tenus par les Ottomans en Europe (cf. infra, chap. 6.4).
Les Turcs n’occupent qu’une partie de la Hongrie – le sud de la Transdanubie et la quasi-totalité de la région de la Grande Plaine - entre 1541 et 1699 : ces territoires sont les plus occidentaux tenus par les Ottomans en Europe (cf. infra, chap. 6.4).
3.1. Des nomades d’Arpád aux Habsbourg

1914/15 | Bánk bán [=Le vice-roi Bánk] (AT/HU) de Mihály Kertész [=Michael Curtiz] Jenö Janovics, Mór Ungerleider/ProJa Filmgyár (Kolozsvár), 1500 m./108 min./90 min. - av. Victor Varconi [=Mihály Várkonyi] (le duc Otto von Meran/Otton Ier de Méranie, frčre de la reine), László Bakó (le ban Petur Bank), Mari Jászai (la reine Gertrude de Méran/Gertrudis), Jenö Janovics (Biberach), Adorján Nagy (le roi Endre/André II de Hongrie), István Szentgyörgyi (Tiborc, fils de Bánk bán), Jánoska Kaczor (Soma), Erzsi Paulay (Melinda), József Berky (Maître Solom), Jenö Csapó (Harcos), Mihály Fekete (Mikhál), Elemér Hetényi (Simon), Ernö Hidvéghy (Miksa), Mátyás Némedy (Harcos), Andor Szakács (Petur), Géza Örvössy (Zászlós), Szokol Aoles. Synopsis : A Visegrad en septembre 1213, en l’absence du roi hongrois András/Endre II Arpád dit le Hiéorosolomitain (1176-1275) qui fait la guerre dans les Carpates, le régent (ban ou palatin) Petur Bánk s’oppose ŕ la reine consort autrichienne Gertrude/Gertrudis de Méranie, épouse détestée car elle abuse de son pouvoir en favorisant la noblesse tyrolienne qui exploite le peuple, le terrorise et l’affame. La reine destitue Bánk afin que son jeune frčre, le cynique duc Otton de Méranie (Tyrol), puisse accaparer Melinda, la séduisante épouse de l’ex-régent. Désespéré par la terrible situation politique et économique que sa patrie qu’il vient de traverser, Bánk monte un complot contre la reine. Biberach, un des conspirateurs, révčle ŕ l’assemblée qu’Otton s’est introduit dans les appartements de Melinda en la droguant. Arrivé trop tard, Bánk confie sa femme violée et qui perdu la raison ŕ Tiborc, un fidčle paysan, pour l'emmener dans leur maison ancestrale, puis, se rendant au palais, il demande des comptes ŕ la reine. Au cours d’une violente dispute, celle-ci menace Bánk avec un couteau que ce dernier retourne contre elle. Entretemps, les mercenaires d’Otton ont incendié la cachette de Melinda qui se suicide dans la rivičre Tisza avec son petit fils Tiborc. Le roi rentre pour enterrer son épouse et punir les coupables, la faction autrichienne comprise. Bánk jette le poignard royal ŕ côté du cercueil, avoue son crime, mais en apercevant Tiborc portant le cadavre de Melinda, il s'effondre et demande juste assez de faveurs pour enterrer honorablement sa propre épouse et son fils. |

Le vice-roi Bánk bán (Victor Varconi) se fait justicier et traque les intrigants tyroliens (1914/15).
Quoique muette, cette « fresque nationale » - aujourd’hui perdue - est mise en chantier pour célébrer le centenaire du fameux drame imaginé par József Katona (dont la premičre version date de 1815, l’impression de 1820, la sortie théâtrale de 1833), tragédie longtemps interdite par la censure pour avoir dénoncé l’oppression germanique en Hongrie médiévale et soupçonnée de véhiculer de la propagande anti-Habsbourg. Enfin, une pičce qui a inspiré l’opéra romantique éponyme en 3 actes de Ferenc Erkel (1861), la création musicale hongroise considérée comme la plus importante du XIXe sičcle (livret : Béni Egressy). Les intertitres du film se servent parfois du texte de la pičce et des passages de la musique accompagnent les projections en salle. Le réalisateur n’est pas le premier venu : ŕ 28 ans, il en est déjŕ ŕ son 13čme film depuis 1912, et il deviendra célčbre, męme oscarisé ŕ Hollywood sous le nom de Michael Curtiz, prestigieux créateur de Casablanca (1943) et des plus flamboyants fleurons en costumes de la Warner, notamment avec Errol Flynn (Captain Blood, The Charge of the Light Brigade, Adventures of Robin Hood, The Sea Hawks, etc.). C’est aussi la production la plus importante de Curtiz dans son pays natal, oů elle fera un tabac ŕ sa sortie en avril 1915. Le tournage mobilisant la crčme des théâtres nationaux se fait dčs juin 1914 en extérieurs et en studio avec verričre au théâtre Jenö Jankovic ŕ Kolozsvár, en Transsylvanie (aujourd’hui Cluj-Napoca en Roumanie) oů la population locale est mobilisée pour les scčnes de foules, puis dans le village de Szentbenedek (ŕ présent Manastirea en Roumanie). L’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche ŕ Sarajewo bouleverse le plan de travail, Curtiz termine son film au moment oů éclate la Premičre Guerre mondiale, le 28 juillet 1914. Le cinéaste est volontaire pour le front, puis, blessé, reprendra son travail de cinéaste ŕ Budapest au cours de l’année suivante avant de gagner Vienne (1919), puis les États-Unis (1926). Quant ŕ sa vedette Victor Varconi, en tęte d’affiche, c’est le premier acteur hongrois qui travaillera dans le cinéma américain (85 films), engagé dčs 1924 par Cecil B. DeMille. |
1937 | Pogányok [=Paďens] (HU) d’Emil Martonffi Jeno Deák/Stylus Film (Budapest). – av. Lili Muráti (Seruzád), Zoltán Szakáts (le prince Alpár / le prętre Márton), Ferenc Kiss (frčre Omode), Mária Egry (Zenobia), Tivadar Uray (le chevalier Diterik), Mihály Dávid (lieutenant Hortuba), Zoltán Makláry (le seigneur Vak Becs), Imre Toronyi (l’évęque St. Gellert), László Foldényi (Thonuzoba, roi des Petchénčgues), Gusztáv Vándory (Valter), Lajos Kelemen (Csanád), Ilona Dajbukát (Csanádné), Eva Szaplonczay (Rozvita), Miklós Pataki (Táltos), Sándor Pethes (Ekese). Le roi Étienne Ier de Hongrie (Szent István/saint Étienne, 975-1038), canonisé en 1083 pour l’évangélisation de son pays et devenu depuis lors le saint patron de la Hongrie, reçoit Thonuzóba, roi des Petchénčgues, un peuple nomade d’origine turcique installé au nord de la mer Caspienne. Thonuzóba et sa famille adhčrent ŕ l'ancienne foi paďenne et le fier barbare refuse d'abandonner le paganisme, préférant mourir avec sa femme. En revanche, il accepte d’élever son fils Alpár pour qu'il devienne un prętre chrétien sous le nom de Márton et l'envoie lutter contre les paďens. - D'aprčs le roman de Ferenc Herczeg, inspiré par la Chronica Hungarorum du XIVe sičcle. |
1942 | Isten rabjai [=Prisonniers de Dieu] (HU) d’Agoston Pacséry Jeszenszky Film (Budapest), 102 min./89 min. – av. Elma Bulla (la princesse Marguerite de Hongrie), László Szilacsy (frčre János/Jancsi), Arpád Lehotay (le roi Béla IV), Ilona Tasnády (la reine Marie Lascaris, son épouse byzantine), Béla Fáy (le prince Istvan, futur Etienne Ier), Péter Hegyi (le roi Ottokar), László Horváth, Karola Zala. La vie de la fille du roi hongrois Béla IV (1206-1270) de la dynastie des Arpád, prend vie dans le film. Sainte Marguerite de Hongrie (Margit d'Árpád-házi, 1242-1271) a grandi dčs l'âge de neuf ans dans le monastčre des dominicaines de Veszprem, puis rejoint celui de l’ěle des Ličvres sur le Danube (aujourd’hui île Marguerite/Margit-sziget), ses parents ayant fait vśu de consacrer leur fille ŕ Dieu pour tenter d’infléchir le sort de leur royaume envahi par les Mongols. Selon le scénario, des moines vivent dans le monastčre voisin, parmi lesquels János, le garçon jardinier, charmé par la pieuse princesse, et bientôt amoureux fervent. Mais ce sentiment se transforme ŕ son tour en amour pour la croix et l'adolescent idolâtre devient moine parmi les « prisonniers de Dieu ». - En vérité, la moniale royale dut lutter contre la volonté de sa famille de la marier pour des raisons politiques, préférant le chemin d’une vie spirituelle intense ; elle sera canonisée ŕ Rome en 1943 par Pie XII. Le film sort avec la bénédiction du régime ultranationaliste du dictateur Miklós Horthy, allié de Hitler pendant la guerre. |
1957 | (tv-mus) Erkel Ferenc : Bánk bán – közvetítés a Magyar Ŕllami (HU) de Gyry Révész (?) Magyar Allami Operaház, Budapest-Magyar Televizió (MTV 21.5.57). - av. Ferenc Bessenyei (Bánk bán), Mariann Csernus (Melinda, son épouse). – Une captation de Bánk bán de Ferenc Erkel faite ŕ l’Opéra d’État hongrois (cf. film de 1914/15). |
1964 | Mit csinált felséged 3-tól 5-ig? [=Qu’a fait Votre Altesse de 15h ŕ 17h ?] (Les Fugues de Sa Majesté / Les Femmes de Szélistye) (HU) de Károly Makk Otto Föld/Mafilm (Budapest), 83 min. - av. Iván Darvas (le roi Matthias Corvinus, 1458/1490), Irén Psota (la reine Beatrix d’Aragon et de Naples), Éva Pap (Luca), Kamilla Dévay (Bibiána, dame d’honneur de la reine), Ildikó Pécsi (Maria), Teri Tordai (Anna Gergely), Éva Pap (Vuca), György Bárdy (le comte Dóczy), Tamás Major (le narrateur), Samu Balázs (le garde de corps secret), János Rajz (l’envoyé impérial), Zoltán Basilides (le chancelier), Zoltán Greguss (l’envoyé papal), József Szendrö (Rosto), Vilmos Mendelényi (Aprňd), István Szilágyi (János), Márta Fónay (l’aubergiste), Hilda Gobbi (Mme Szelityei). Vers 1460, alors que, sur ordre du chancelier royal, les chroniqueurs de la Cour décrivent leur souverain Matthias Corvinus (1443-1490) comme un dirigeant sage et vertueux, le monarque, las de sa vie monotone au palais, quitte son palais de Buda et voyage ŕ travers son royaume sous un déguisement. Joyeux luron, il échappe ainsi aux ennuyeux envoyés impériaux et papaux et, dans la bourgade de Sélistye, s’affaire ŕ séduire trois damoiselles du royaume sous l’identité d’un comte Dóczy. Jalouse, la reine Beatrix de Naples et d’Aragon se costume ŕ son tour et suit son époux pour savoir ce qu’il manigance ; elle finit par retrouver son trop galant époux dans une auberge… Une comédie érotico-parodique (adaptation du roman Szelistyei asszonok de Kálmán Mikszáth) tournée en scope couleur au Játékfilmstúdió ŕ Budapest en profitant de la politique culturelle plus libérale des années 1960. - DE-RDA : Majestät auf Abwegen, IT : Le avventure e gli allegri amori di Riccado cuor di leone (sic !), titre internat. : Where Was Your Majesty Between 3 and 5 ? |
1967 | Zhitie i voznesenie Jurasja Bratchika / Khrystos Pryyamlyasya v Harodni (La Vie et l’ascension de Youraz Bratchik / Le Christ a débarqué ŕ Grodno) (SU/[BY]) de Vladimir Bytchkov et Sergueď Skvortsov Belarusfilm (Minsk), 83 min. – av. Lev Durov (Yuras Bratchnik), Ilya Rutberg (l’ex-dinandier et bijoutier Josiah ben Ravvuni surnommé Judas), Lev Kruglij (le sculpteur/l’apôtre Thomas), Alekseď Smirnov (le poissonnier Lyavon Konvavka/l’apôtre Pierre), Pavel Kormunin (aristocrate ruiné Bogdan Roskash/l’apôtre Paul), Lubov Roumyantsieva (la prostituée Marina Krivits/l’apôtre Jean), Viatcheslav Brovkin (le cardinal Cyprian Lotre), Donatas Banionis (le jésuite Florian Bosatsky), Anatoly Stolbov, Vladimir Ponochevny, Rostislav Shmyryov, Igor Smushkevitch, Vladimir Vasiliev. Ŕ Hrodna/Grodno dans le grand-duché de Lituanie au XVIe sičcle, gouverné par Sigismond Auguste, roi de Pologne. Le marionnettiste ambulant Youraz Bratchik erre sur les routes de la principauté en amusant la populace avec son petit théâtre satirique. Mal lui en prend : parmi les spectateurs se trouvent des représentants de la noblesse locale et le puissant cardinal Cyprian Lotre. Ayant échappé aux représailles, Youraz se lie d’amitié avec des marginaux et vagabonds qu’il transforme en une troupe d’artistes de scčne, cette fois non pour dénoncer les riches, mais en offrant un répertoire théâtral religieux « décent » ; Youraz joue le rôle du Christ et ses amis ceux des apôtres. Comme la population campagnarde n’a jamais entendu parler d’acteurs et de spectacles, des rumeurs sur la présence du Sauveur et de ses disciples dans la région naissent, on crie au miracle. Or l’Église catholique fait face ŕ une menaçante révolte de paysans affamés ; Youraz est arręté sur ordre du cardinal et forcé, sous la menace de la torture, de se faire passer pour le Christ lui-męme. La ruse réussit, l’insurrection est jugulée, Le peuple croit au miracle mais comme il se met ŕ mendier du pain, Youraz et ses compčres la conduisent vers les poubelles des seigneurs, puis se réfugient dans un couvent. Avec l’aide massive du peuple, ils parviennent ensuite ŕ vaincre ŕ la fois les Tatares hostiles et l’armée punitive du cardinal. Le scénario provient du prolifique écrivain biélorusse Vladimir Korotkevich qui le retravaillera sous forme d’un roman intitulé Le Christ a débarqué ŕ Grodno (Khristos prizemlilsya v Grodno), publié en 2006. Le cinéaste Vladimir Bytchov tourne ses intérieurs dans les studios de la Belarusfilm ŕ Minsk puis dans un complexe de décors érigé ŕ Ponizovka en Crimée. Mais la matičre critique évoquant une « révolte populaire de la faim » tout en flirtant avec des paraboles religieuses fait froncer les sourcils des aparatchiks. Scandalisés par la premičre version du film, les studios biélorusses sollicitent l’aide de Moscou qui délčgue sur place le vétéran soviétique Sergueď Skvortsov afin de sauver la production, tandis que Bytchkov tente de trouver un compromis. Aprčs 12 versions différentes (dont une avec un commentaire en off d’Ilya Tutberg dans le rôle de Judas), on se satisfait d’un film totalement défiguré, réduit ŕ 83 minutes alors que la version initiale en comportait le double, en deux parties. Le film n’est finalement pas distribué et moisit jusqu’en 1989 sur les étagčres du Gosfilmofond ŕ Moscou ; la perestroďka sous Gorbatchev permet au réalisateur de récupérer son matériel, mais le public n’a plus d’intéręt pour ce type de film. Présenté au festival de Locarno en 2000, puis dans le cycle « Gels et dégels, une autre histoire du cinéma soviétique (1926-1968) » ŕ Paris. |
1967 | (tv-th) Ein treuer Diener seines Herrn [=Un fidčle serviteur de son seigneur] (DE) de Wilhelm Semmelroth Westdeutscher Rundfunk (WDR) (ARD 19.3.67), 92 min. – av. Heinz Moog (Bancbanus [Bánk bán]), Brigitte Grothum (Erny, son épouse), Peter Capell (le comte Simon, frčre de Bancbanus), Edgar Kindermann (le comte Peter, frčre d’Erny), Bert Fortell (le duc Otto von Meran, frčre de la reine), Günther König (le roi Andreas/Endré II de Hongrie), Ellen Schwiers (Gertrude de Méranie, reine de Hongrie), Fritzleo Lietz (domestique chez Bancbanus), Leonore Freter (domestique chez Erny), Gerhard Becker (cdt. du château), Heinz Schacht (le médecin), Hans Fuchs, Reta Rena, Heinz Rauschenberger, Heinz Freitag, Hans Künster. Bancbanus, un artistocrate d’âge műr proche du roi Andreas II de Hongrie, a épousé dame Emy, la jeune fille de son meilleur ami décédé sous peu. Il cherche ainsi ŕ la protéger des avances du duc allemand Otto von Meran, frčre de la reine, qui lui fait ouvertement la cour. Le roi s’en va-t’en guerre et la reine Gertrude aurait souhaité que son époux nomme en son absence Otto régent du royaume, mais le souverain a prudemment confié cette responsabilité ŕ Bancbanus. Une fois le roi parti, Otto décide de séduire Erny avec la complicité de la reine, mais la jeune femme se suicide pour échapper au déshonneur. Le comte Peter, frčre de la malheureuse et le comte Simon, frčre du mari outragé crient vengeance, la population se soulčve, la guerre civile éclate. Lié par son serment de fidélité au trône, Bancbanus protčge la reine, son jeune fils et sa crapule de frčre, mais, dans l’agitation générale, il ne peut empęcher l’assassinat de la peu scrupuleuse souveraine allemande que les Hongrois détestent. De retour, le roi veut sévir. Bancbanus l’incite toutefois au pardon et ŕ la réconciliation, puis se retire dans ses domaines pour y pleurer la disparition de sa noble épouse. Parue en 1828, la tragédie romantique du počte autrichien Franz Grillparzer, ami proche de Beethoven, s’inspire visiblement du fameux récit de Bánk bán tel que l’ont popularisé en Hongrie le drame de József Katona, puis l’« opéra national » de Ferenc Erkel en 1861 (cf. supra le film Bánk bán de Michael Curtiz, 1914/15). Grillparzer célčbre ici non la servilité aveugle du régent, mais son refus de la violence et sa responsabilité face ŕ un ordre sociétal sacré et supra-temporel. L’attitude de Grillparzer embarrasse la cour impériale et François Ier aurait vainement tenté de faire interdire le drame qui est, aujourd’hui plus que jamais, trčs rarement représenté en Autriche. |
1968 | (tv-th) Bánk bán [=Le vice-roi Bánk] (HU) de Miklós Szinetár Magyar Televizió (MTV 19.8.68), 116 min. – av. Zoltán Latinovits (Bánk bán), Ilona Béres (Melinda, sa femme), Mária Ronyecz (la reine Gertrude de Méran), Lajos Balázsovits (le duc Otto von Meran), Gyula Benkö (le roi André II de Hongrie), Sándor Kömives (Mihál), Ernö Szénási (Simon), Kŕroly Kovács (Petur), István Szegedi Szabó (Myksa), Gábor Koncz (maître Solom), Zsuzsa Pálos (Izidóra), Lajos Soós (Udvarnok), Lŕszló Mensáros (Biberach), János Görbe (Tiborc, fils de Bánk bán). – Captation télévisée de la pičce de József Katona. – Cf. film de 1914/15. |

1970 | ** Itélet [=Le Jugement] (HU/RO/CS) de Ferenc Kósa Mafilm 3. Játékfilmstúdió (Budapest)-Studio Hranych Filmov (Bratislava)-Studioul Cinematografic Bucuresti-Koliba, 101 min. – av. Ferenc Bessenyeď (György Dózsa, chef des insurgés), Tamás Major (Werböczy), János Koltai (le prętre Lörinc), Sara Kiss (la mčre de György), András Csíky (Jean Ier Zápolya, voďvode transylvain), George Mottoi (la mort), Klára Sebök (Teréz). Le film commémore le « révolutionnaire » György Dózsa/Gheorghe Doja, (v.1470-1514) qui a consciemment sacrifié sa vie pour les droits des opprimés (le film montre les événements passés en flash-back pendant le procčs)… Réputé pour sa valeur militaire face aux envahisseurs turcs, György Dózsa, Sicule anobli et soldat de fortune, est nommé chef d’une nouvelle croisade contre les musulmans ŕ la tęte d’une armée de milliers de serfs et ruraux corvéables auxquels on a promis la liberté. Mais les seigneurs hongrois refusent cette mesure qui menace leurs propriétés. Étant ni nourris ni habillés, les paysans sicules et valaques refusent de moissonner les champs et les seigneurs locaux envoient la soldatesque contre eux. Des prédicateurs sous l’influence des Hussites (cf. Bohčme,, chap. 2.2) les soutiennent, dénonçant l’Église catholique riche et corrompue ; le prętre Lórinc alerte György Dózsa qui prend leur défense, organise une vaste jacquerie paysanne en Transylvanie et tue plusieurs nobles hongrois ; les forteresses d’Arad, de Lippa et Világos tombent, Buda est menacé. Une armée de mercenaires engagée par le gouvernement et menée par le voďvode Jean Zápolya écrase la révolution menée par les paysans hongrois, serbes et roumains. Dózsa est capturé, jugé et exécuté ŕ Timisoara le 20 juillet. Le film ne montre toutefois que partiellement le caractčre atroce de son exécution : il fut placé sur un trône en fer chauffé ŕ blanc, couronné d’une couronne de fer et avec un sceptre en main chauffés également ŕ blanc ; six de ses compagnons, auparavant affamés par leurs geôliers, furent ensuite forcés de le dévorer… La répression menée par la noblesse hongroise aurait fait prčs de 60'000 morts. |

➤ La « dictature douce » de János Kádár encourage les cinéastes ŕ discuter de questions socialement sensibles, mais avec prudence, ce pourquoi le médium historique jouit d’une vogue particuličre dans les années 1960 et 1970. Aprčs l’amčre expérience de Les Dix Mille Soleils (Tizezer nap) en 1967 – sur les trois derničres décennies dans le pays -, film interdit pendant deux ans, quoique primé ŕ Cannes -, Ferenc Kósa et son scénariste permanent, le počte, écrivain et homme politique Sandor Csoóri, décident de se plonger dans le passé pour analyser la relation opprimé-oppresseur et rebelle. Le sujet est aussi dans le vent en Occident démocratique, avec les révolutionnaires nés de mai 1968, le « Printemps de Prague », les « Brigades rouges », etc. Or depuis Engels, les historiens marxistes font passer Györgi Dózsa pour un révolutionnaire ayant proclamé l’abolition de la noblesse, l’égalité de tous et la souveraineté du peuple, ce qu’aucune source ne confirme, pas plus que son statut tardif de « héros national » hongrois et/ou roumain. Quoique surveillé de prčs, le cinéaste Ferenc Kósa évite ces schémas en accentuant le profil psychologique, combatif et dur, de son héros et fignolant un récit aussi efficace qu’épuré. Le Dócsa du passé pouvait ętre cruel envers son propre peuple, tandis que celui du présent, devant ses juges impitoyables, n’est qu’un résistant passif, presque pacifiste, qui s’en tient fermement ŕ ses principes malgré l’horreur du Trône de Fer rougeoyant dont on le menace s’il ne renonce pas ŕ ses convictions. Le cinéaste présente le soulčvement du passé comme un chaos, séquences peu glorieuses, chaotiques et violentes exprimant le paradoxe des révolutions de tous les temps : les opprimés peuvent facilement devenir eux-męmes oppresseurs (ce qu’affirme dans le film le prętre Lörinc). Si, dans ses séquences du passé, Kósa critique la violence révolutionnaire, dans celles du présent avec sa bataille psychologique entre Dózsa, tantôt juge tantôt accusé, et le comité représentant le pouvoir en place qui lui promet la vie sauve s’il rejette ses idéaux, il affirme que la résistance pacifique et une position morale ferme, fűt-ce au prix du martyre, porteront leurs fruits. Transposé au XXe sičcle, cela signifie qu’Imre Nagy, ancien Premier ministre exécuté en 1958 par son successeur János Kádár sur ordre du KGB, restera, lui, ŕ jamais dans la mémoire collective des Hongrois, tandis que l’actuel ministre n’est qu’un bourreau. En 1970, le gouvernement regarde donc avec méfiance les préparatifs du film, dont le financement est modéré mais rendu possible grâce ŕ la participation de la Roumanie et de la Tchécoslovaquie (tournage en Transylvanie au château de Vajdahunyad). Selon Kósa et son scénariste, le pessimisme du film est une réponse ŕ l’indifférence politique du présent. La salle d’interrogatoire et la salle d’audience deviennent ainsi des espaces de réflexion oů idées et déclarations de complexité variables traitent le spectateur en adulte. Une belle réussite, habilement menée mais trop peu connue. - DE-RFA : Das Urteil, US : Judgement. |
1975 | (tv-mus) Bánk bán [=Le vice-roi Bánk] (HU) de László Vámos Série « Zenés TV színház [Théâtre TV musical] », Magyar Televízió IV. Stúdió (MTV 15.3.75), 99 min. – av. Sándor Szoboszlai [chant : Sándor Sólyom-Nagy] (le roi André II de Hongrie), Erzébet Komlóssy [chant : József Simándi] (la reine Gertrude de Méranie), Péter Trokán [voix : Jószef Réti] (le duc Otto von Meran), József Simándl (Bánk bán), Eszter Szakács [chant : Karola Agay] (Melinda, son épouse), András Faragó [chant : András Faragó] (Petur), Bertalan Solti [chant : György Melis] (Tiborc, fils de Bánk bán), Miklós Benedek [chant : László Palócz] (Biberach). - Une version « musical » de l’opéra de Ferenc Enkel et de la pičce de József Katona adaptée par Kálmán Nádasdy (cf. film de 1914/15). |
1975 | (tv) Ein treuer Diener seines Herrn [=Un fidčle serviteur de son seigneur] (AT) d’Ernst Haeussermann (th) et Hermann Lanske (tv) Österreichischer Rundfunk (Wien) (ORF2 6.7.75), 90 min. – av. Walther Reyer (le roi Andreas II de Hongrie), Sonja Sutter (la reine Gertrude de Méranie), Ronald Leitner (Bela, leur fils), Klaus Maria Brandauer (le duc Otto von Meran, frčre de la reine), Leopold Rudolf (Bánk bán, le vice-roi/Bancbanus), Sabine Sinjen (Erny, son épouse), Michael Janisch (le comte Simon, frčre de Bank Ban), Peter Neusser (le comte Peter, frčre d’Erny), Robert Werner, Claus Viller, Reinhold Tischler. Une rare captation télévisuelle autrichienne (en couleurs) du drame de Franz Grillparzer (1828), peu apprécié par ses compatriotes et joué ici aux Burgspiele Forchtenstein (Burgenland) avec un inoubliable Klaus Maria Brandauer dans le rôle de la canaille Otto(n) de Méranie. - Cf. supra l’intrigue du film Bánk bán de 1914/15 et de la pičce de Grillparzer mise en scčne en 1967 par la télévision ouest-allemande. |
1977 | A Csillagszemü [=L’śil étoilé / Janko aux yeux d’étoile] (HU) de Miklós Markos Mafilm Játékfilmstúdió-Hunnia Filmstúdió-Magyar Televízió Zrt. Budapest, 97 min. – av. Juraj Durdiak (Jankó Csillagszemü), Agi Szirtes (Anyica), Jószef Madaras (l’évęque Ambrus), Irén Bordán (Dorica), István Dégi (Orbán), József Fonyó (l’informateur), Sándor Oszter (Faggyas), Györgyi Telessy (Fogadósné), Attila Nagy (Kajtorossy), Gábor Nagy (Kristóf Darkóczy), László Bánhidi (le berger Számadó), György Kézdy (l’envoyé du pape), István Szilágyi (le meunier Gergö). Aprčs la mort du roi Corvinius Matthias Corvin en 1490, la population s’oppose aux impôts exigés par le tout-puissant évęque Ambrus qui abuse de son pouvoir, maltraite ses serfs et les punit en leur faisant couper les oreilles. Seul le jeune berger Janko appelé « aux yeux d’étoile », le cadet d’un serf pauvrissime, le défie, se venge aprčs une punition injuste et épouse Anyica, la fille du meunier. - Film pour la jeunesse d’aprčs un roman d’Emil Kolzsvári Grandpierre (1953). - DE-RDA : Sternenauge, ES (tv) : El piloto del Danubio. |
1980 | (tv) A világ közepe [=Le Centre du Monde] (HU) de Tamás Fejér Magyar Televízió Zrt. (Budapest) (MTV 20.1.80), 83 min. - av. László Helyey (le roi Matthias Corvinus dit le Juste), Gábor Koncz (son ami Gábor), Gyula Horvŕth (le juge de Gyevi), József Fonyó (le počte Janus Pannonius), Károly Vogt (maître du strass), Eva Szerencsi (Piros), Ilkikó Hüvösvölgyi (Boris), István Bujtor (Pál Kinizsi), Ferenc Zenthe (Márton), Gyula Horváth (Csárdás), Gábor Harsányi (un pauvre paysan), Ferenc Némethy (Imre Zápolya), János Zách (János Vitéz). Dramatique pour la jeunesse : Le roi Matthias Corvin, dit Mathias le Juste (1458/1490) a bien des soucis, entre autres trouver une nouvelle épouse aprčs le décčs de la précédente et ruser avec l’envoyé diplomatique du pape. Accompagné de son ami Gábor, il part ŕ la chasse sous un déguisement et arrive dans le petit village perdu de Gyevi oů sévit un juge tyrannique et capricieux qui le fait jeter en prison parce qu’il refuse d’obéir ŕ des lois injustes. Dans la cellule, il tombe sur Pál Kinizsi, un jeune meunier célčbre pour sa force herculéenne. Grâce ŕ lui, les prisonniers s’évadent, puis, entourés des gardes du corps du roi, font justice. Pendant ce temps, les candidates au remariage du roi s’impatientent au château, créant bien des complications diplomatiques… L’humaniste hungaro-croate Janus Pannonius (János Csezmicei/Ivan Cesmicki, 1434-1472) fait une apparition dans le récit ; c’est le seul počte majeur de la Hongrie de la Renaissance, qui devint évęque de Pecs, puis vice-chancelier du royaume. |
1984 | István, a király [=Etienne, le roi] (HU) de Gábor Koltay Mafilm (Budapest)-Magyar Filmlaboratórium Vállalet-Mokép, 102 min. - av. László Pelsóczy/Miklós Varga [chant] (le roi Etienne Ier de Hongrie), Kati Berek (Sarolt, sa mčre), Bernadette Sára (Gisela/Gizella de Bavičre, épouse de son fils István), Katalin Berek (Sarolt, sa mčre), Gyula Vikidál (Koppány, son cousin), Máte Viktor (Asztrik, archevęque catholique), Jácint Juhász (pčre Sébastien), Ottilia Kovács / Márta Sebestyén [chant] (Réka, fille de Koppány), Lajos Belázsovits (Vecellin, chevalier allemand), Gyula Deák Bill (Torda, le chamane paďen), Feró Nagy (Laborc, disciple de Koppány), Péter Balázs (Bese), Sándor Szakácsi (Sur), Sándor Sörös (Solt), Zsolt Körtvélyessy (Hont, chevalier allemand), Sándor Halmlágyi (Pázmány, chevalier allemand), Ildikó Hüvösvölgyi (Picur, femme de Koppány), Enikö Tóth (Enikö, femme de Koppány), Zsuzsa Nyertes (Boglárka, femme de Koppány), János Bródy (Regös). Comédie musicale : Le mariage en 996, puis l’accession au pouvoir d’Étienne Ier, saint patron de la Hongrie, récit s’appuyant sur les légendes les plus anciennes. On y dépeint en particulier l'arrivée du christianisme en Hongrie et le conflit sanglant avec son cousin rebelle Koppány, aîné des descendants d’Ŕrpád, un roi barbare paďen des nomades petchénčgues qui bénéficie d'un grand soutien du peuple, car il se bat pour les anciennes traditions, les croyances originelles et la liberté de religion. Sa fille Réka, secrčtement amoureuse d’Étienne, s’est convertie au catholicisme. Le vieux roi Géza étant décédé, Koppány revendique aussi le trône. Encore prince régent, toujours mélancolique et indécis, Étienne hésite car il ne veut pas la guerre. De son côté, Koppány veut se battre honorablement et refuse de faire assassiner son jeune cousin comme le souhaitent certains nobles. Koppány est tué au combat, son armée anéantie. Étienne ne peut céder ŕ Réka la dépouille de son pčre car la population en fęte exige que son cadavre soit écartelé publiquement et coupé en morceaux pour dissuader d’éventuels rebelles dans d’autres régions du pays. Étienne est couronné premier roi de Hongrie. Une captation filmique de l’« opéra rock » en 4 actes de Levente Szörényi (musique) sur un livret de Miklós Boldizsár et János Bródy, ouvrage sorti l’année précédente dans l’espace boisé de Budapest-Városliget (18.8.83) avec la participation des plus grandes « rock stars » hongroises du moment. Une série d’effets spéciaux « pop art » signés Johannes Lorenz Klotz (décors) et Ferenc Novák (chorégraphie) font sensation, récoltant ainsi un succčs retentissant parmi les jeunes générations. Le film est tourné ŕ Budapest (aux Játékfilmstúdió et en extérieurs ŕ Király-domb). – DE-RDA : Stephan, der König. |
1986 | [Mátyás az igazságos (Mathias le Juste) (HU) de László Ujváry; Pannonia, 70 min. – Dessin animé sur le roi Mathias Corvinius (c. 1443-1490). Existe aussi sous forme de feuilleton de 13 x 7 min. intitulé « Les contes du roi Mathias (Mesék Mátyás királyról) ».] |
1987 | (tv-th) Bánk bán [=Le vice-roi Bánk] (HU) de Szönyi G. Sándor Magyar Televizió Müvelödési Föszerkesztöség (MTV 19.8.87), 143 min. - av. Péter Blaskó (Bánk bán), Agi Szirtes (Melinda son épouse), Éva Almási (la reine Gertrudis/Gertrude de Méran), István Bubik (le duc Otto von Meran), Róbert Vincze (Soma), Tibor Szilágy (Biberach), Ferenc Kállai (Petur), Gábor Koncz (Tiborc, fils de Bánk bán), Gellért Raksány (le comte Mikhál), László Horesny (le comte Simon), Sándor Lukács (le roi André II de Hongrie), Anna Fehér (Izidóra), Tibor Fekete (Mystka bán). - Captation télévisuelle de la pičce de József Katona. - Cf. supra, film de 1914/15. |
1991 | (tv) Julianus barát [=Frčre Julien] (HU/IT) télésérie de Gábor Koltay Magyar Televízió Zrt. (Budapest)-RAI (Roma) (MTV 25.10.91), 165 min. (3 parties). – av. Isván Hirtling (le moine dominicain Julianus), János Bán (Gerhardus), Raf Vallone (l’archevęque Ugrin), Nino Manfredi (le roi Endre Ier), Franco Nero [voix : Géza Tordy] (Fra Domenico), Péter Benkö (le Pčre Belbart), Sándor Szhakácsi (le roi Béla IV, 1235/1270), Franco Villa (le pape Honorius III), Gyula Vikidál (Paulus), Miklós Varga (Desiderius), Ferenc Begányi (Aloysius), Misi Dunai (Györk enfant). Au début des années 1200, le petit Györk est fasciné par les légendes et contes anciens, c'est pourquoi - malgré l'interdiction paternelle - il se rend chez grand-pčre Majs, le chaman. Le pčre dominicain Berbált reconnaît la grande vocation de l'enfant, l'accueille au monastčre et l'instruit. Aprčs les légendes, l'intéręt de Györk se tourne vers l'histoire écrite dans les anciens codex et s’enthousiasme pour le sort des tribus magyares n’ayant pas effectué la grande migration vers l’ouest, ŕ l’origine de l’Honfoglalás (conquęte hongroise de la Pannonie, fin IXe sičcle) puis de la création du royaume de Hongrie ; ces tribus seraient restées dans le territoire originel magyar aux abords du khanat bulgare de la Volga, dans l’actuelle Bachkirie. Ordonné prętre sous le nom de Julianus, il organise en 1235 une expédition de dominicains vers l’Oural, trouve ces tribus ancestrales et parvient ŕ échanger de maničre intelligible en hongrois avec eux. Il apprend alors l’imminence du danger tatar et avertit le roi Béla IV de la prochaine invasion du royaume. – Tournage en Tunisie. |
1992 | (tv-mus) István király [=Le Roi Etienne] (HU) de Károly Esztergályos Magyar Televízió Zrt. (Budapest) (MTV 20.8.92), 78 min. – av. László Gálffi (le roi Etienne Ier de Hongrie), Vera Venczel (Giselle de Bavičre), György Cserhalmi (le prince Vazul), István Hirtling (le prince Peter), Gábor Mádi Szábo (Samuel Aba), Ildikô Bacsa, Konrad Quintus. - Captation télévisuelle du « rock opera » Istvan, a király (1983) de Levente Szörényi et Jámos Brňdy. – cf. supra, film de 1984. |

Franco Nero alias Django en Arpád, fondateur guerrier de la Hongrie (1996).
1996 | (tv+ciné) Honfoglalás (La Conquęte d’Arpad) (HU) de Gábor Koltay Gábor Koltay, Zsuzsanna Somlai/Korona Film-Magyar Televízió Zrt. (Budapest) (MTV), 109 min./150 min. (tv) - av. Franco Nero (le roi Arpád), Imre Sinkovits (prince Almos, son pčre, descendant d'Attila), Viktor Fulop (Táltos), Klara Varga (la reine Reka), László Sinkó (l’évęque Méthode), Tibor Bitskey (Elöd), László Csendes (Tétény), Sándor Bene (Arpad jeune), Zsolt Anger (Levente/Liütinka), fils d’Arpad), Dorka Gryllus (Hajnal), László Csurka (Kond), Gábor Koncz (Kesö), Viktor Fülöp (Táltos), László Czikély (Kér), Pál Makrai (Nicetas Sclerus, ambassadeur de Byzance). En 896, sous la direction d’Arpad (v.845-v.907), les sept tribus magyares quittent les steppes de l'Asie centrale pour le bassin carpathe (Honfoglalás = occupation de la patrie), créent le premier État hongrois, combattent les Petchénčgues et les Bulgares et se convertissent au christianisme. – Un film anniversaire national commémorant les 11 sičcles d’existence de la Hongrie. L’acteur italien Franco Nero (vedette iconique de l’italo-western Django et ses suites) y remplace Anthony Quinn dans le rôle d’Arpad, tandis qu’Omar Sharif était censé jouer le prince Oleg de Kiev et Max von Sydow un autre prince d’Europe centrale, mais il semble que les producteurs aient sérieusement réduit leurs ambitions initiales. La fresque assez terne est tournée de juin ŕ aoűt 1996 ŕ Boszenfa, Galgamácsa, Kisoroszi, Opusztaszer, Piliborosjeno, Somogysard, Szigetmonostor, Szilvasvarad, Tahi et sur la montagne de Pilis. - US: The Conquest. |
2001 | (tv+ciné) Sacra Corona / The Legend of the Holy Crown [=La Sainte Couronne] (HU) de Gábor Koltay Gábor Koltay, Zsuzsanna Somlai/Korona Film Kulturális Kft.-Magyar Televízió Zrt. (Budapest)-National Cultural Heritage (MTV 12.4.01), 118 min. - av. Attila Szarvas (saint Ladislas Ier/ László I, 1040-1095), Péter Horkay (le roi Salamon/Salomon, 1045-1087), Pál Oberfrank (le roi Géza Ier, frčre de Ladislas), László Földi (le bailli Vid), Eszter Onodi (Judit), Eva Auksz (Adelaide), Károly Mécs (l’archevęque Mór), Franco Nero (l’archevęque Gellért de Czanád), Kati Berek (sśur Catherine/Katalin), Imre Szélyes (le bailli György), Attila Tyll (le bailli Nádor), Jenö Kiss (l’abbé Vilmos), Tibor Kenderesi (l’archevęque Koppány), Zoltán Barabás Kis (le commandant), Márton Balogh (le barde), Gyula Bartus (le bailli Szolnok), Lukács Bicskey (le bailli Peterdi), László Czikély (le roi András), István Kovács (le roi Béla), Lee Madden (Igor), László Miske (Székely), Helga Orosz (Zsófia), Gábor Urmai (l’ambassadeur byzantin). Le premier sičcle de l’État hongrois est caractérisé par les rébellions paďennes, la lutte contre les étrangers et la lutte pour la succession. En 1038, aprčs la mort du premier roi, Etienne Ier, le royaume est menacé d’extinction et sombre dans le chaos et l’insurrection paďenne. Lazlo Ier lui succčde et transforme le pays en un royaume chrétien qui va désormais compter au cśur de l’Europe médiévale. Le roi Salomon est renversé par Géza Ier, auquel succčde saint Ladislas en 1077 qui coiffe la couronne sacrée (« Magyar Szent Korona »), un don prestigieux de Byzance (en fait, une vaine tentative de rallier le pays catholique ŕ l’orthodoxie grecque). Il sauve ainsi l’héritage d’Étienne et fonde l’évęché de Zagreb. - Un film anniversaire financé par le gouvernement pour célébrer les mille ans de l’État hongrois et destiné en priorité ŕ la télévision nationale. Hélas, peu de suspens, un scénario faible qui aligne un catalogue de vignettes convenues, l’ensemble étant historiquement boiteux et cinématographiquement peu inspiré : il eűt fallu pour réussir pareil hommage un cinéaste du calibre d’István Szabo, le réalisateur de Mephisto (1981) ! – DE (dvd) : Die Krone des Königs / Sacra Corona – Die heilige Krone. |

Le vice-roi tue la reine perverse avec son propre poignard : l’opéra tragique « Bánk bán » (2002).
2002 | ** Bánk bán [=Le vice-roi Bánk] (HU) de Csaba Káel András Wermer, Tamás Várnai/Ezüst Hajo Produkcio Film Kft. (Budapest), 116 min. – av. Attila Kiss B. (Bánk bán), Andrea Rost (Melinda, son épouse), Lajos Miller (Tiborc, leur fils), Éva Marton (la reine Gertrude de Méran), Dénes Gulyás (le duc Otto von Meran), Kolos Kováts (le roi André II de Hongrie), Sándor Solyom-Nagy (Petur), Attila Réti (Biberach), Bence Asztalos (maître Sólom), Tibor Erdösi, Ferenc Légrádi, György Kosaras, Villmos Nasvagyi, Csaba Kövári. Une superbe mise en scčne cinématographique en couleur de l’opéra national de Ferenc Erkel et Beni Egressy (scénario cf. film de 1914/15). Ŕ cette occasion, le prestigieux chef-opérateur hongrois-américain Vilmos Zsigmond, collaborateur oscarisé de Steven Spielberg, Martin Scorsese, Brian De Palma et Robert Altman, retourne pour la premičre fois dans sa patrie qu’il a fui en 1956 sous le feu des blindés soviétiques. Pour son premier long métrage, Csaba Káel réunit un budget non négligeable en Hongrie de 2,5 millions de $ et tourne en automne 2001 en studio ŕ Budapest, puis dans l’église médiévale de Ják vers Szombathely et ŕ Visegrad en Bosnie-Herzégovine. Le résultat trčs fluide est visuellement frappant, soutenu par une mise en scčne inventive, des costumes, décors, cascades et effets spéciaux trčs réussis. Le film, acclamé de toutes parts, sort en premičre mondiale ŕ Los Angeles en novembre 2002, puis est projeté de janvier ŕ novembre 2003 aux festivals internationaux de Palm Springs, Cleveland et Philadelphia. |
2006 | (tv) Mátyás, a sosemvolt királyfi [=Matthias, le souverain qui ne fut jamais prince] (HU) de Lajos Fazekas (et László Cselényi) Vilmor Füredi/Vox Trade Média Zrt.-Füredi Vilmos-Magyar Televízió Zrt. (Budapest) (MTV2 16-30.12.06), 3 x 35 min. – av. Kristóf Wodder (Mátyás Hunyadi / Matthias Ier Corvin, roi de Hongrie), Tamás Szabó Kimmel (László Hunyadi, son frčre aîné), Eszter Bánfalvi (Mária Garai), Füzi János (László V/Ladislas Ier, roi de Bohęme), József Biró (Ulrik Czillei), Ildikó Tóth (Erzsébet Szilágy, femme de János), Ferenc Lengyel (János Vitéz), Lehel Salath (Mihály Szilágyi), Ivan Dengyel (Garai), Koncz Gábor (Pál Kokas), Károly Kuna (Gáspár Ködmön), Ferenc Elek (le prince Viktorin de Podebrady), Tamás Végvári (János Porkoláb), Frigyes Hollósy (Sebestyen Rozgonyi), Aron Dimény, Gábor Koncz, Ferenc Elek, Pál Mácsai, Bea Lass, Kudit Meszléri. Une sanglante chronique familiale qui ne saurait intéresser que les inconditionnels de l’histoire nationale… Aprčs la victoire de Nándorfehérvár (Belgrade), assiégée en vain par les janissaires de Mehmed II, et le décčs par la peste du régent de Hongrie János Hunyadi (Jean de Hunyad) en été 1456, la télésérie suit le sort des garçons Hunyadi contre lesquels s’acharne le roi Ladislas Ier de Bohčme dit le Posthume, prince de la maison de Habsbourg : l’aîné László est décapité et le cadet Matthias (1443-1490) emprisonné. Lorsque le roi meurt d’un empoisonnement ŕ Prague en 1458, Matthias Hunyadi lui succčde sur le trône de Hongrie. Il se querelle avec son oncle Mihály Szilágy, le « faiseur de rois », mais parvient ŕ solidifier son rčgne. – Episodes : 1. « Az élö holló (Le Corbeau vivant) » - 2. « Prágal rabságban (L’esclave de Prague) » - 3. « A királykodás mestersége (Le Royaume du Royaume) ». |