VI - EUROPE CENTRALE ET DE L’EST, BALKANS, TURQUIE et invasions mongoles

4. DE LA RUS’ DE KIEV (RUTHÉNIE) AU ROYAUME DE MOSCOVIE

4.4. Contes slaves, légendes et bylines

Nota bene : la byline est un poème épique généralement consacré à chanter les exploits d’un bogatyr (preux chevalier) et présenté musicalement avec un gousli, instrument à cordes pincées proche de la cithare ou de la lyre. (Sélection)
Sept chevaliers « bogatyrs » s’éprennent de la tsarevna endormie (1914).
1914Skazka o spyashchei tsarevne i semi bogatyryakh [=Le Conte de la tsarevna dormante et des sept bogatyrs] (RU) de Piotr Tchardynine
Aleksandr Khanzhonkov & Co. (Moskva), 3 bob./860 m. - av. Sofia Goslavskaia (la tsarevna), Aleksandr Kheruvimov (le tsar), Olga Obolenskaia (la belle-mère), Ivan Mosjoukine (le tsarévitch Elissey), Lidiya Tridenskaya (la servante noire), Andreï Gromov, Petr Biryukov, Sergueï Kvasnitskiy, Arseniy Bibikov, N. Semenov et N. Bashiklov (les bogatyrs).
Dans son long poème en vers (1833), Alexandre Pouchkine transpose l’intrigue du conte de « Blanche-Neige » rapporté par les frères Grimm dans la Russie médiévale : La tsarevna, fille de la tsarine décédée, supplante en beauté sa nouvelle belle-mère, une sorcière, et cette dernière ordonne à sa servante noire de la livrer aux loups dans la forêt et de lui ramener son cœur. La tsarevna trouve refuge auprès de sept preux chevaliers, des bogatyrs qui, résignés, la considèrent comme leur jeune sœur après avoir appris qu’elle était déjà fiancée au tsarévitch Elissey. La tsarevna se transforme en vieille femme et donne à la princesse une pomme empoisonnée qui la tue. Mais parti à sa recherche, le tsarévitch Elissey localise son cercueil grâce à l’aide du Vent et la ramène à la vie par un baiser, tandis que la belle-mère meurt de fureur. – Ivan Mosjoukine, idole du public moscovite, en beau prince dans ce film d’un grand pionnier du cinéma russe et soviétique (avec plus de 100 films muets à son actif). Cf. aussi le remake de Vladimir Gorikkier (Les Cloches d’automne / Osenniye kolokola) en 1978 et le dessin animé d’Ivan Ivanov-Vano (Soyouzmoultfilm) en 1951.
1914/15Rouslan i Lyudmila (Rouslan et Ludmila) (RU) de Ladislas Starevitch
Aleksandr Khanzhonkov & Co. (Moskva), 1520 m./86 min. - av. Ivan Mosjoukine (Rouslan), Sofia Goslavskaïa (Lyudmila), Arseniy Bibikov (le prince Vladimir de Kiev), Andreï Gromov (Ratmir), Tamara Gedevanova (Naina).
Le soir de ses noces, un magicien enlève Ludmila, la fiancée du prince Rouslan. Le père de Ludmila, Vladimir, duc de Kiev, promet la moitié de son royaume et la main de sa fille à l’homme qui la délivrera et la lui ramènera. Rouslan, mais aussi les deux prétendants évincés et jaloux, le guerrier Farlaf, un couard aux grands airs, et le poète oriental Ratmir partent à la recherche de la jeune fille... Une première transposition du conte fantastique d’Alexandre Pouchkine (1820), aussi adapté à l’opéra par Mikhaïl Glinka (1842). Synopsis, cf. film d’Aleksandr Ptouchko (1972). Avant de devenir le grand pionnier du film de marionnettes animées, le Polonais Ladislas Starevitch, installé à Moscou avec sa femme et collaboratrice Anna Zimmermann, est engagé par Khanzhonkov pour adapter quelques classiques de la littérature nationale en prise de vues réelle, occasion qui lui permet de diriger la star du cinéma russe Ivan Mosjoukine, qui sera aussi un des acteurs les plus marquants du cinéma muet français. Comme ce dernier, Starevitch s’installera définitivement en France dès 1919 où il deviendra célèbre avec son chef-d’œuvre Le Roman de Renard (1930), un premier long métrage d’animation sonore. (Film perdu.)
La terrible vengeance d’une sorcière géorgienne dans « La Forteresse de Suram » (1922).
1922Souramskaïa Krepost / Suramis tsikhé (La Forteresse de Souram) (SU) d’Ivan Nicolaievitch Perestiani
Grouziafilm (Tbilissi), 1800 m./86 min. – av. Amo Bek-Nazaryan (Durmishkhan), Tatiana Maksimova (Gayané, son épouse), L. Galustyan (leur fils, le jeune Zurabi), Mikhail Tchiaoureli (Osman Aga, le riche marchand), Nino Dolidzé (Nino, sœur d’Osman), Olga Maisuryan (Maria, leur mère), N. Odankevich (le prince Moukhraneli), Wanda Polikevitch (la princesse Moukhraneli), Tamara Sakvarelidzé (Vardua), Emmanuil Apkhaidzé (le messager), Valerian Gunia (le ministre), Shalva Dadiani (le comte Tsereteli), Georgij Davitachvili (le fils du prince), Alisa Kikodze (la mère de Durmishkhan), Nata Vatchnadzé, Vanda Polikevich, Zakariy Berishvili, Siko Dolidzé.
Durmishkhan, l’enfant illégitime d’une serve et du seigneur pour lequel elle travaillait à Imereti, est enlevé à la demande du vieux prince pour être élevé à Tiflis, car l’enfant est son petit-fils batard. Dumishkhan y grandit, élevé par Mushranskaya, la sœur du prince, avec l’orpheline Vardua à laquelle il jure amour et fidélité. Mais chargé d’un transport de marchandises, Dumishkhan part en voyage, se lie d’amitié avec le riche Osman Ali et épouse sa filleule Gayané. Ayant consulté une sorcière, Vardua apprend la vérité, surmonte son immense chagrin et s’initie à la magie pour se venger de la trahison de son amant. Entretemps, devenu un commis appliqué d’Osman Ali, puis son héritier, Dumishkhan s’établit avec femme et fils près de la forteresse de Souram, une place forte en Kartlie intérieure indispensable pour se protéger des invasions turques, mais qui se délabre plus encore à chaque tentative de reconstruction. Lors de l’offensive ennemie sur Imereti, Vardua fait croire au roi géorgien que la victoire sur l’ennemi ne sera obtenue qui si le fils de Durmishkhan, le jeune Zurabi, est enfermé vivant dans le mur de la forteresse. Le roi ordonne d'exécuter les instructions de la devineresse. Les habitants s’emparent de force de l’adolescent en l’absence du père, tandis que sa mère perd la raison et se suicide. Quand il revient, ruiné par des pirates anatoliens, Dumishkhan et son ancienne fiancée se poignardent mutuellement.
Un film basé sur le bestseller littéraire éponyme du romancier et traducteur géorgien Daniel Chonkadzé (1859/60), ouvrage à l’intrigue mélodramatique mais qui critique violemment le servage toujours en cours, raison pour laquelle l’action aurait été transposée au Moyen Âge, afin de contourner la censure tsariste. Tournage sur place à Surami en Géorgie. – Remake de Sergueï Paradjanov en 1985 (cf. infra).
1938Rouslan i Lyudmila (SU) d’Ivan Nikitchenko et Viktor Nevezhin
Mosfilm (Moskva), 1430 m./52 min. - av. Sergueï Stoliarov (Rouslan), Lyudmila Glazova (la princesse Lyudmila), Nikolaï Boubnov (le prince Vladimir), Nikolai Tchaplygine (Rogdaï), Boris Keropyan (Farlaf), Vassily Savitsky (la tête du chevalier), K. Komarov (Tchernomor), Maria Shlenskaya (Naina).
Un méchant magicien a enlevé la princesse Lyudmila pendant son mariage et son mari Ruslan part à sa recherche (les acteurs ne parlent pas, une voix en off commente l’action). - Le conte d’Alexandre Pouchkine est mis en chantier par la Mosfilm à l’occasion du centenaire de la mort du poète (1837). S. M. Eisenstein est initialement prévu pour le mettre en scène, mais le projet est finalement confié à Ivan Nikitchenko, plus au courant des nouvelles techniques de trucages (transparences), et à Viktor Nevezhin, fraîchement diplomé de l’atelier d’Eisenstein à la VGIK (1936). Eisenstein, qui travaille à Alexandre Nevski et surveille toujours de près ses élèves, supervise ici la version finale du montage et y introduit un motif visuel de Nevski (la clairière parsemée d’ossements humains). Synopsis cf. infra, film d’Aleksandr Ptouchko (1972).
1944/45Kashchey Bessmertnyy [=Kachtcheï l’Immortel] (La Légende fantastique / Le Vainqueur de la mort) (RU) d’Aleksandr Rou
Soyuzdetfilm, 73 min. – av. Sergueï Stolyarov (Nikita Kozhemyaka), Aleksandr Shirshov (Bulat Balagur), Galina Grigoreva (Marya Morevna), Georgiy Millyar (Kachtcheï Bessmerniy), Ivan Ryzhov (Ozornoy), Sergueï Yurtsev (Guslyar), Sergueï Troitsky (Povelitel), Leonid Krovitski (le juge), Lev Krovitskiy (Sudya), Sergueï Filippov (Palach le bourreau), Ivan Bobrov (Strazhnik).
La belle Marya Morevna promet d’épouser le vaillant chevalier-bogatyr Nikita Kozhemyaka s’il arrive à résoudre trois énigmes. Mais avant même que celui-ci y parvienne, le pays est envahi par les armées du démoniaque Kachtcheï l’Immortel, une nuée de cavaliers noirs aux flèches enflammées qui sèment partout mort et destruction. Marya est enlevée par Kachtcheï et Nikita retrouve sa demeure en cendres. Par chance, le bogatyr et son ami Bulat Balagur rencontrent un magicien bienveillant, haut comme un champignon, qui leur procure un bonnet d’invisibilité. Cette astuce qui va permettre à Nikita (il porte toujours sur lui une poignée de sa terre natale) de pénétrer dans le gigantesque antre caverneux de l’ennemi, d’y récupérer sa fiancée endormie, et une fois les deux armées face à face, de décapiter en combat singulier plusieurs fois l’Immortel Kachtcheï, puis de libérer la patrie russe alors que le royaume du mal s’effondre. Et le pays refleurit en chansons.
Les préparatifs pour la fresque patriotico-fantastique Ilya Muromets (cf. infra, film de 1956) ayant été interrompus en raison de l’attaque-surprise des nazis en été 1941, le réalisateur Aleksandr Rou propose de remplacer ce conte populaire slave (en noir et blanc) par celui, moins connu, de l’effrayant envahisseur Kachtcheï, représentation du Mal absolu, à assimiler ici, de toute évidence, avec Adolf Hitler. Le film établit d’ailleurs sciemment des parallèles avec les Nibelungen de Fritz Lang, dont la première partie fut exploitée par Goebbels pour sa propagande : Marya a la coiffure en tresse de Kriemhild, Nikita traverse la forêt sur son destrier comme Siegfried, Kachtcheï a la laideur repoussante du roi des Huns Etzel, son château minéral rappelle celui de Brunhilde, l’invisibilité qui permet à Gunther de vaincre la redoutable reine d’Islande permet ici de pénétrer chez l’ennemi, le roi des gnomes se transforme en statue de pierre en mourant, etc. Le tournage est mouvementé en raison d’un front qui bouge constamment ; Rou commence à filmer au Tadjikistan, dans la capitale Stalinabad (alias Douchanbé), puis près du village d’Ozerki (district de Talmensky) dans l’Altaï. Dès 1943, après la victoire de Stalingrad, on y érige des décors plein air (village et église en bois), puis en 1944 on se déplace pendant trois mois près du lac Bolshoye Zaymishche (oblast de Belgorod) où sont enregistrées les scènes de combat avec les habitants de Barnaoul comme figurants. La première publique a lieu dans cette même ville le « Jour de la Victoire », le 9 mars 1945. Cette fresque parfois chantante, parlant du « triomphe de la justice sur le mal et de l’amour pour notre terre natale », sera exploitée en particulier au Japon dans les années 1940 ou des patriotes nostalgiques y retrouveront l’esprit ultranationaliste d’antan, prohibé par l’occupant américain. Ressortie en version colorisée. - DE : Der unsterbliche Kaschtschai, IT : Kascey l’immortale, GB/US : Kashchei the Immortal.
Sadko, le Sinbad russe, à la quête de l’énigmatique Oiseau-Bonheur (1953), un succès mondial d’A. Ptouchko.
1952/53* Sadko (Le Tour du monde de Sadko) (SU) d’Aleksandr Ptouchko
Mosfilm (Moskva), 88 min. - Sergueï Stoliarov (Sadko), Alla Larionova (Ljoubava Bouslaevna), Yelena/Ninel Mychkova (Ilmen, la princesse du lac), Mikhail Trojanovskij (Trifon le prestidigitateur), Boris Sourovtsev (le jeune Ivachka), Nadir Malichevski (le géant Vychata), Nikolaï Krioutchkov (Omelian Danilovitch), Ivan Pereverzev (Timofeï Larionovitch), Youri Leonidov (Kouzma Larionovitch), Sergueï Martinson (le moine), Lidia Vertinskaïa (l’Oiseau-Bonheur), Stepan Kaioukov (le Roi de la Mer / Neptune), Olga Wiklandt (son épouse), Mikhaïl Astangov (le maharadjah), Vladimir Lepko (son conseiller), Lev Venin (le chef des Varègues), Vassily Bokarev (Tysyatsky), Sergueï Kalinin (un boyard), Emmanuel Geller (le vizir), Nikolaï Khryashchikov (un guerrier varègue), Aleksandr Trifonovich Degryar (un forgeron), Ivan Peltzer (Vasil Potapych).
Dans la ville marchande de Veliky Novgorod autour du XIe siècle, Sadko, barde et joueur de gusli (cithare), s’émeut de la misère du peuple et propose à la communauté de partir faire du commerce au-delà des mers, à la recherche de l’Oiseau-Bonheur, afin que les démunis de la cité puissent aussi profiter de la fortune des commerçants. Mais il n’a pas d’argent pour affréter des navires et les riches marchands refusent de le financer. Séduite par sa musique, la princesse du lac Ilmen, fille du Roi de la Mer, l’aide à pêcher une multitude de poissons aux écailles d’or devant le port de la ville et les notables assemblés qui allaient le livrer au bourreau pour son insolence. Ayant sauvé sa tête et armé trois drakkars, Sadko se sépare de sa bien-aimée Ljoubava et prend la mer à la tête d’une poignée de fiers gaillards. Dans les fjords, ils abordent la côte des belliqueux Vikings, des Varègues qu’ils repoussent non sans mal. Arrivés aux Indes, Sadko affronte aux échecs un puissant mais perfide maharadjah, gardien d’un oiseau merveilleux, mi-femme mi-aigle, qu’il prend pour le détenteur du bonheur. Évitant les pièges que lui a tendu le satrape dans son immense palais, il s’empare de l’oiseau magique qui a le don d’endormir son entourage par ses sortilèges. Sadko et ses compagnons parviennent ainsi à fuir grâce au volatile géant qu’ils abandonnent au milieu d’une armée de guerriers et éléphants assoupis, puis décident de rentrer chez eux en longeant la côte égyptienne avec son sphinx et ses pyramides. Mais la tempête se lève et afin de sauver ses compagnons, Sadko s’offre en otage au Roi de la Mer qu’il apaise, lui et son épouse, grâce à ses chants au gusli. Séduit, le monarque subaquatique offre à son prisonnier une fille en mariage et Sadko choisit Ilmen, sachant que quoiqu’amoureuse, elle l’aidera à regagner son pays. De retour à Novgorod avec son équipage et dans les bras de Ljoubava, Sadko en conclut que le bonheur n’existe pas en dehors de la merveilleuse patrie russe...
À l’origine, Sadko est un héros de byline, vieille légende chantée ressortant du « cycle de Novgorod » que célèbre un poème d’Alexis Tolstoï (1872) et qui va devenir un opéra en sept tableaux de Nikolaï Rimski-Korsakov, crée en 1898 et joué notamment par Fédor Chaliapine dans le rôle-titre. Le compositeur situe sa trame au bord du lac d’Ilmen, où le barde Sadko est séduit par un cygne blanc qui se transforme en princesse des mers Volkhova, puis repousse pour elle son épouse Lioubava, qui se plaint alors de sa solitude. Riche, Sadko part pour douze ans sur les océans, mais une fois revenu à Novgorod, il implore le pardon de sa femme et lui renouvelle son amour tandis que la princesse Volkhova se transforme en rivière Volkhov, ouvrant ainsi une voie vers la mer. Dans le dernier tableau, Sadko et ses camarades louent Dieu pour ses bienfaits. Tel n’est pas le cas dans le film présent. Artisan de récits fantastiques pour enfants surnommé « le Walt Disney soviétique », Aleksandr Ptouchko a déjà quelques succès à son compte, notamment le long métrage de marionettes Le Nouveau Gulliver en 1935 et La Fleur de pierre en 1946 (Prix Staline et Prix international de la couleur au premier festival de Cannes), quand il aborde la fameuse chanson de geste de Sadko doté d’un budget conséquent. Plusieurs chants et motifs musicaux de Rimski-Korsakov sont intégrés à l’action, notamment lors du grand festin avec danses balalaïka dans le palais de la confrérie des marchands où chorégraphie et costumes proviennent en partie du Bolchoï. En revanche, les autorités se sont irritées de l’image agressive des Novgorodiens et de leur comportement de pillards sans vergogne une fois hors-frontière, de sorte que les épisodes prévus par le scénario au Royaume Noir et au Pays du Soleil Levant ont été éliminés. Sadko est tourné en été-automne 1952 aux studios de la Mosfilm, puis à Mytichtchi et sur les rives du réservoir Pestovsky dans la banlieue de Moscou où sont édifiés les décors du Novgorod médiéval, enfin en Crimée dans les studios d’Odessa (pour le palais du maharadjah) et ceux de Yalta.
➤ Par sa fantaisie assumée, le film tranche fortement sur la production soviétique courante, enthousiasmant grands et petits (27 millions de spectateurs en URSS), puis remportant le Lion d’argent au Festival de Venise, prix suivi d’une exploitation internationale. Il amorce pour Ptouchko une série de films réellement féériques dont l’imagerie très bariolée voire théâtrale à la Méliès, la naïveté et les trucages (parfois encore maladroits) ne manquent pas de charme et qui ont su séduire mêmes les cinéphiles. Sans oublier un petit côté kitsch dû à la patine du temps et du Sovcolor. Ptouchko ne peut entièrement échapper à l’idéologie dominante et sa coloration chauvine – son film sort en janvier 1953, deux mois avant le décès de Staline – alors que dans ses poses de bravache, les mains sur les hanches, entouré de sa cohorte de barbus, Sergueï Stoliarov rappelle plus d’une fois la gestuelle héroïque du Nevski de Tcherkassov en 1938. Mais Yelena Michkova, choisie par Alexandre Dovjenko, est particulièrement belle en déesse des eaux. La même année que Sadko, Lenfilm sort d’ailleurs le biopic Rimsky-Korsakov signé Gennady Kazansky et Grigori Roshal, qui comporte plusieurs scènes de son opéra. Signalons enfin qu’à l’initiative du jeune Francis Ford Coppola et de son mentor, le producteur Roger Corman, Sadko fera l’objet d’une ressortie aux USA en 1962 dans une version tronquée avec images additionnelles et doublée en anglais sous le titre de The Magic Voyage of Sinbad ; selon le script de Coppola, le héros débaptisé pour coller aux « mille et une nuits » est cette fois originaire de Kobasan (79 min.). Sujet repris dans les dessins animés russes Sadko Bogatyy de Vadim Kurchevskiy (1975, 19 min.) et Sadko de Vitaliy Mukhmetszyanov et Maksim Volkov (2018, 81 min.). Cf. aussi infra la captation opéra de Sadko pour la tv en 1994 et 2021. - DE/AT : Jagd nach dem Glück / Sadko der Vagabund, DE-RDA : Lockendes Glück ; Sadkos Abenteuer.
La Kiev de Rus’ menacée par la Horde d’Or tatare dans « Ilya Murometz » (1956).
1956* Ilya Murometz (Ilya Mouromets / Le Géant de la steppe) (SU) d’Aleksandr Ptouchko
Damir Vyatich-Berezhnykh/Mosfilm (Moskva), 94 min./87 min. - av. Boris Andrejev (le bogatyr Ilya Mourometz), Ninel Myshkova (Vassilissa, son épouse), Aleksandr Shvorin (Sokolnichek, leur fils), Shukur Burkhanov (le khan Kaline, chef des Tougars), Andrej Abrikossov (Vladimir, prince de Kiev), Natalia Medvedeva (la princesse Apraxia), Georgiy Dyomin (Dobrynia Nikitich), Sergueï Stolyarov (Alyocha Popovich), Sergueï Martinson (le traître boyard Mishatychka), Nikolaï Gladkov (Plenchichye), Vladimir Solovyov (Kassyan), Mikhaïl Pugovkin (Razumets), Shamsi Tyumenbayev (Matvei Sbrodovich), Sadykbek Dzhamanov (Murza Sartak), Vsevolod Tyagushev (Sbrodovich), Muratbek Ryskulov (Nevrui), Iya Arepina (Alienushka), An Song-hi (la danseuse tougare).
La Rus’ de Kiev au début du XIe siècle. Les féroces Tougars de la Horde d’Or saccagent le village de Karacharovo près de Mourom et enlèvent Vassilissa, la femme enceinte d’Ilya Mouromets, un vaillant paysan paralysé. Ce dernier est guéri grâce à une potion magique que lui administrent des mendiants accueillis avec cœur ; dès lors, ayant hérité l’épée magique du vieux héros slave Svyatogor, il devient un un chevalier errant à la force herculéenne. Mais après avoir battu un démon du vent appelé « Rossignol », créature mi-oiseau mi-homme qui anéantit les forêts, ses rodomontades lui valent des ennemis politiques en haut lieu. En fervent patriote, le superhéros offre ses services au prince Vladimir à Kiev, dont la cité est menacée par l’invasion des Tougars. Il parvient ainsi à libérer son épouse et la renvoie à Kiev, mais le convoi naval est intercepté par l’ennemi et Vassilissa est à nouveau capturée. Entretemps, victime d’intrigues des boyards à la cour, Ilya est emprisonné pendant dix ans. Son fils Sokolnichek naît dans la captivité, le khan tatare Kaline, chef des Tougars, élève l’enfant pour opposer ce futur champion de la cause tatare à son père, le moment venu. Face à la menace asiatique, Ilya est libéré et prend le commandement de l’armée kiévienne, tandis que l’agent-double boyard, Mishatychka est incarcéré à sa place. Pour affaiblir l’ennemi, Ilya apporte en guise de rançon des kilos d’or, d’argent et de pierres précieuses, mais perce volontairement le fond des sacs, de sorte que les soldats ennemis sont obligés de chercher à quatre pattes par terre les trésors qu’ils gardent en butin. Puis il défait les hordes ennemies après avoir reconnu effaré son rejeton Sokolnichek sur le champ de bataille, adversaire digne de lui mais qui porte une bague paternelle et se range à ses côtés. Ayant terrassé le terrifiant dragon Gorynych, anéanti l’armée ennemie, libéré son épouse et capturé le khan Kaline qui promet de ne plus jamais revenir, Ilya refuse le trône de Kiev et remet son titre et son épée à son fils.
Avec les exploits fabuleux d’Ilya Mourometz, Aleksandr Ptouchko, désormais champion du fantastique à la sauce soviétique, nous sert trois ans après Sadko un autre héros du cycle épique des « bylines », représenté cette fois par un héros slave plutôt massif et quadragénaire, un preux chevalier servant (« bogatyr ») célébré dans de nombreux poèmes folkloriques, mi-Siegfried mi-Ulysse. Question histoire, on sait par ailleurs que Vladimir de Kiev (qui régna de 980 à 1015) combattit Batou Khan, fondateur de la Horde d’Or. Compte tenu du succès planétaire du film précédent, la production a mis le paquet ; c’est le premier film russe sur écran large Sovscope (et bien sûr Sovcolor), doté d’un son stéréophonique sur quatre pistes. Il a été tourné en 1954-55 dans les studios de la Mosfilm à Moscou, puis en Crimée sur les rives du réservoir de Kama, près des villages de Lunezhki et de Konstantinovka. Les décors de l’ancienne Kiev sont érigés sur la colline du thé à Yalta, les scènes du Dniepr filmées sur les rives de Simferopol. L’impressionnante lutte contre le gigantesque dragon à trois têtes crachant de longues flammes de feu (en stop-motion) a été confectionnée avec des bestioles de différentes échelles, dont la plus grande mesurait 20 mètres et était manipulée par des techniciens à l’intérieur du monstre. La publicité du film parlera d’un record mondial de 106'000 figurants mobilisés pour les batailles (chiffre repris par le Guinness Book of World Records qui a confondu réalité et trucages photographiques avec miroirs multiplicateurs !). Très impressionné par la virtuosité des effets spéciaux, Stanley Kubrick contactera Ptouchko lors de l’élaboration de son film de science-fiction 2001 – L’Odyssée de l’espace (1968); plus tard, Terry Gilliam s’en inspirera aussi fortement pour ses Aventures du baron de Münchausen (1988). Quant aux costumes slaves, on s’est inspiré du fameux tableau de Viktor Vasnetsov (1898) intitulé « Bogatyrs » à la galerie Tretiakov. Ici, le héros protecteur de la Patrie et du Peuple – qui a aujourd’hui sa statue monumentale à Kiev - n’échappe pas au prêchi-prêcha cryptostalinien avec sa fanfaronnade de la Grande Russie, mais son imagerie un peu kitsch et les moyens à disposition en font un album d’aventures à la fois agréable et fort instructif à feuilleter. Distribution internationale, accompagné d’un diplôme d’honneur au Festival international d’Édinbourg. - DE-RDA: Ilja Muromez, DE: Der Kampf ums goldene Tor, IT : Il conquistatore dei mongoli, ES : La espada y el dragón, GB/US : The Sword and the Dragon / The Epic Hero and the Beast.
1965/66Gorod masterov [=La Ville des artisans] (SU) de Vladimir Bychkov
Akim Zhuk/Belarussfilm (Minsk), 84 min. - av. Marianna Vertinskaïa (Veronika), Georgij Lapeto (le bossu Karakol), Lev Lemke (le duc de Malicorne), Nikolaï Kharitonov (Maître Firen, père de Veronika), Pavel Springfeld (Moucheron, le bourgmestre) Saveliy Kramarov (Klik-Klyak, son fils), Yelizaveta Uvarova (Tafarot), Zinoviy Gerdt (l’artiste), Igor Komarov (Guillaume Gottschalk), Vladimir Kremena (oncle Ninoche, pâtissier), Leonid Kanevski (le chef de la police), Vassia Bychkov (le petit Timollet).
La Cité libre des Maîtres artisans est envahie par l’armée du tyrannique duc de Malicorne, un bossu qui réduit la population en esclavage, place les espions de sa police secrète partout et souhaite épouser la belle brodeuse d’or Veronika, avec l’appui du bourgmestre, le bourgeois à sa botte. Un groupe de citadins se réfugie dans la forêt tandis que le balayeur au bon cœur Karakol, autre bossu auquel on a prédit la disparition de son infirmité et le mariage avec cette même Veronika, parvient à réunir les citoyens humiliés de la ville et à les débarrasser des oppresseurs, efficacement aidé par les animaux représentés sur les armoiries de la ville qui prennent vie. – Le scénario repose lointainement sur la pièce Slazka o dvukh gorbunakh (Le Conte des deux bossus) de la folkloriste et dramaturge Tamara Gabbe (1958), et les poèmes de Samuil Markshak et Zinoviy Gerdt. Sa trame s’inspire des divers épisodes de la lutte des communes urbaines d’Europe occidentale contre les seigneurs féodaux. Du Robin des Bois semi-fantastique à la sauce soviétique, filmé en Sovcolor à Tallinn et sur la tour Groesbecke, dans le monastère de Sainte-Birgitta à Pirite et dans les studios de Belarussfilm. Grand Prix du film pour la jeunesse au Festival du film des républiques transcaucasiennes, baltes et ukrainiennes de Vilnius. Bref, vivement déconseillé aux adultes. - DE-RDA: Die Stadt der Meister, GB (tv) : The City of Craftsmen.
« Le Conte du tsar Saltan », un poème enchanté de Pouchkine joliment mis en couleurs (1966).
1966* Skazka o zare Saltane (Le Conte du tsar Saltan) (SU) d’Aleksandr Ptouchko
Mosfilm-Yunost (Moskva), 108 min./87 min. - av. Vladimir Andreev (le tsar Saltan), Larisa Golubkina (la tsarine), Oleg Vidov (le tsarévitch Gvidone), Kseniya Ryabinkina (la tsarevna Lebed/princesse Cygne), Sergueï Martinson (le tuteur de Saltan), Vera Ivleva (la sœur tisserande), Nina Velyaeva (la sœur cuisinière), Olga Viklandt (Babarikha, leur mère), Grigory Shpigel (le gouverneur de la ville), Evgeny Mayhrovsky (le bouffon), Boris Bitiukov (le charpentier du navire).
Synopsis : Le tsar Saltan a choisi son épouse parmi trois sœurs, plaçant les deux autres à la cour comme cuisinière et tisserande. Aussi laides que jalouses, celles-ci profitent de l’absence du mari parti à la guerre alors que la tsarine accouche du futur tsarévitch Gvidone pour jeter mère et fils à la mer, enfermés dans un tonneau. La mer a pitié des infortunés et les dépose sur le rivage de la lointaine île Bouïane. Gvidone, qui a grandi à vue d’œil à l’intérieur du tonneau, part à la chasse et sauve des griffes d’un rapace un cygne – qui s’avère être une jeune fille ensorcelée. Le cygne fait surgir une ville dont Gvidone devient le prince, mais celui-ci se languit de son pays. Le cygne le transforme alors en moustique, ce qui lui permet d’arriver caché à bord d’un navire marchand dans le royaume de son père (qui croit les siens morts). Les marchands vantent merveilles et prodiges de l’île Bouïane à la cour et transmettent au tsar mélancolique l’invitation de Gvidone, mais à chaque fois, les deux sœurs et leur mère Babarikha le dissuadent de s’y rendre. Tantôt moustique, tantôt bourdon, le prince se venge en les piquant au visage avant de regagner son île. Lorsqu’il exprime le désir d’épouser une princesse à la beauté fabuleuse évoquée par les trois commères, le cygne se révèle étant lui-même cette princesse, et Gvidone l’épouse. Saltan finit par accepter l’invitation lointaine et, bouleversé de joie, reconnaît sa femme et découvre son fils et sa jeune épouse. Nota bene : dans la mythologie slave, Bouïane est une île de la Mer océane qui a la capacité d’apparaître ou de disparaître à volonté.
Pour son avant-dernier film, Aleksandr Ptouchko se plonge une fois de plus dans les contes du patrimoine russe en livrant une adaptation du poème d’Alexandre Pouchkine (1831) et de l’opéra fantastique qu’en a tiré Nikolai Rimski-Korsakov (1900). Par respect pour l’œuvre originale, mais aussi pour éloigner le récit des contraintes du réel, les dialogues et les chants sont en vers. Il tourne sa luxueuse et spectaculaire féerie en Sovscope 70 et Sovcolor au printemps-été 1966, d’abord dans les studios de la Mosfilm et autour de la capitale, puis en Crimée près du port militaire de Sébastopol (la flotte a fourni la figuration) au bord de la mer Noire, dans la région de Chersonèse et, pour les décors des deux villes, sur la plage de Solnechny (parc Anna Akhmatova). Pour le fantastique, Ptouchko propose des solutions créatives originales qui allient plusieurs façons de créer une imagerie combinée comme la transformation miraculeuse du cygne en tsarevna et du tsarevitch en bourdon (stop-caméra et courtes séquences avec remplacement du personnage réel par un dessin), l'émergence de la mer des guerriers bogatyrs (combinaison de perspectives, masque et contre-masque), l'île de Buyan (maquette, reflet dans le miroir et dessin supplémentaire ultérieur), etc. En plus de son côté carton-pâte avec gestuelle théâtrale et son imagerie rutilante de couleurs or et pourpre, le réalisateur s’offre aussi quelques malicieux clins d’œil cinéphiliques, notamment à Paris qui dort (1923) de René Clair, puis au Cuirassé Potemkine (1925) d’Eisenstein, ami décédé auquel il emprunte le bout de montage avec les lions de marbre rugissants, mais qu’il remplace malicieusement par des caniches. Comme pour ses films précédents, Ptouchko parsème l’action, baignée d’une naïveté sans recul, de détails témoignant du quotidien et de l’imaginaire de la population de Moyen Âge qui ne manque pas de charme. Le tout semble parfois anticiper les délires visuels d’un Terry Gilliam. – Outre diverses captations vidéo/tv de l’opéra de Rimsky-Korsakoff, le sujet a aussi inspiré deux films d’animation : en 1943 par Valentina et Zinaida Brumberg (34 min.), puis en 1984 par Ivan Ivanov-Vano et Lev Milchin (53 min.). - DE+RDA: Das Märchen vom Tsaren Saltan, ES : El cuento del zar Saltan, GB/US : The Tale of Tsar Saltan.
1970/71Mogila Iva [=La Tombe du lion] (SU) de Valerij Rubinchik
Belarus Film (Minsk), 75 min. - av. Oleg Vidov (Machek), Valentina Chendrikova (Lyubava), Maris Liépa (Vseslav, prince de Polotsk), Igor Yassulovich (le prince Dimitri, son frère), Valentin Nikkulin (le manchot Andreï), Nina Urgant (Maria, l’amante de Vseslav), Igor Klass (Nichipor), Stefania Stanyta (la mère de Fedor), Vadim Ganshin (Ivan), Leonid Kryuk (l’escroc, ami de Machek), Vitali Barkovski (Skavide), Nikolaï Tabachnikov-Zorine (le père de Machek), Vadim Ganchine (Ivan, garde du prince), Georgij Ruchmimski (le lutin), Aleksandr Kachperov (le contremaître), Evgueni Shaban, Viktor Chramchenko .
Au XIIe siècle, le prince Vseslav de Polotsk tombe amoureux de la belle Lyubava, la fiancée du forgeron Machek (interprétée par l’épouse du cinéaste). En utilisant la ruse, il parvient à séparer le couple, mais Machek, bogatyr de grande taille et de grande force, rassemble la population, forme une armée et part en guerre contre le prince pour défendre son honneur bafoué et la volonté du peuple que l’autocrate a trop longtemps ignorée. Le prince périt au combat, son frère Dimitri lui succède… Le scénario affirme traduire ici un poème de Yanka Kupala (1913) basé sur une vieille légende biélorusse, mais introduit curieusement dans son intrigue un personnage historique, le prince Vseslav Bryachislavich qui a régné à Polotsk pendant 57 ans et est mort en 1101, laissant derrière lui six fils ! Ce n’est pas tout : chez Kupala, le paladin Machek était aussi fort que grossier et brutal, et sa fiancée n’a jamais été enlevée, mais s’est enfuie avec le prince. Machek l’a croisée plus tard dans la forêt et l’a prise de force ; la jeune femme l’a poignardé la nuit même. L’endroit où Machek est mort (aujourd’hui la ville de Mogilev) a été baptisé « la Tombe du Lion ». Tout cela ne figure pas dans le film qui, axé sur la « lutte des classes » et avec un budget très limité (mais en Sovscope), se contente de dénoncer une certaine bigoterie, insistant sur le fait que les paysans sont païens tandis que le prince bâtit une église orthodoxe. La réalisation renonce aux dialogues et se concentre délibérément sur la belle image, les détails authentiques de la vie quotidienne et le folklore (la danse des bouffons rappelle les fresques de Sophie de Kiev), ce qui fait une de ses qualités majeures.
1971[animation : Secha pri Kerzhentse (La Bataille de Kerjenets) (SU) d’Ivan Ivanov-Van et Yuri Norstein ; Soyuzmultfilm, 10 min. – Un joli film d’animation en Sovcolor fait à partir de fresques et miniatures russes des XIVe-XVIe siècles, basé sur une légende slave et l’opéra La Légende de la ville invisible de Kitège et de la demoiselle Fevronia (1904), poème symphonique de Nikolaï Rimsky-Korsakoff : grâce aux prières de sainte Fevronia, épouse du prince Vsevolod, la cité de Kitège devient invisible et évite ainsi la destruction par les Tatares. Primé au festival de Karlovy Vary 1971.]
La princesse de Kiev captive d’un nain sorcier dans un palais glacé : « Rouslan et Ludmila » (1972).
1971/72Ruslan i Lyudmila (Rouslan et Ludmila) (SU) d’Aleksandr Ptouchko
Mosfilm (Moskva)-Tvorcheskoye ob’yedineniye « Yunost », 78+71 min./149 min. - av. Valerij Kosinez (Rouslan), Natalia Petrova (Lyudmila), Igor Iassulovitch (l’ermite Finn), Vladimir Fiodorov (le sorcier Tchernomor), Maria Kapnist (la sorcière Naina), Natalia Khrennikova (Naina jeune), Andreï Abrikosov (le prince Vladimir de Kiev), Vyacheslav Nevinniy (Farlaf), Oleg Mokshantsev (Rogdai), Ruslan Akhmetov (Ratmir, khan des Khazars), Eve Kivi (la pêcheuse, son amante), Yakov Belenky (père de Ratmir), Sergueï Martinson (l’ambassadeur byzantin), Nikandr Nikolaev et Nikolaï Kutuzov (les ambassadeurs étrangers), Igor Yasulovitch (Finn), Viktor Shulgin (Golova), Eve Kivi (Rybirka), Georgiy Svetlani (le chamane).
Synopsis : Dans le palais de Kiev, le prince Vladimir célèbre les noces de sa fille Lyudmila avec le chevalier Rouslan, le héros qui sa sauvé Kiev des Pechenegs. Mais trois invités ne partagent pas l’allégresse générale : l’intrépide Rodgaï, Farlaf le couard et Ratmir, le jeune khan de Khozarès, qui tous trois sont épris de la belle. Alors que le festin est achevé et les invités sont partis, une force inconnue surgit de la nuit et enlève Lyudmila. Atterré et furieux, le prince Vladimir proclame que celui qui la retrouvera deviendra son mari, puisque Rouslan n’a pas su la protéger. Rouslan et les trois autres prétendants montent sur leurs chevaux, chacun dans une autre direction. Dans une épaisse forêt, Rouslan rencontre un vieux Finnois, sorcier bien intentionné qui lui révèle que sa bien-aimée a été enlevée par un mauvais génie du nom de Tchernomor, flanqué de sa dangereuse servante Naïna, une sorcière aigrie et vile. Dévoré par la jalousie, Rodgaï veut d’abord tuer son rival et perd la vie en combat singulier ; Ruslan jette son cadavre dans le Dniepr. Entretemps, Lyudmila, captive dans le palais froid de Tchernomor, est entourée de trésors qui l’indiffèrent ; pour tromper l’ennui, elle met la main sur le chapeau d’invisibilité du nain et s’amuse à se cacher quand il la courtise. En chemin, Rouslan tombe sur Ratmir, devenu pêcheur et vivant heureux avec sa nouvelle femme. Alors que Rouslan traverse un ancien champ de bataille, il fait d’étranges rencontres. Ainsi une tête géante qui dort mais qui, réveillée, lui conte son histoire : son frère aîné Tchernomor, le nain maléfique qui a enlevé Lyudmila, a tué perfidement l’être qu’il était autrefois, ne laissant vivre que sa tête. Il est ainsi condamné à garder éternellement un Glaive ensorcelé, seule arme pouvant annihiler le démon bossu en lui coupant sa barbe. Le preux décapité fait don du glaive à Rouslan et lui demande de châtier le sorcier. Tchernomor tente de détourner le héros grâce à un tigre, tandis que Naïna prend un temps l’apparence de Lyudmila et manipule Farlaf. Guidé par son amour, Rouslan vainc les ruses de la sorcière, rend le nain malfaisant inoffensif en le rasant et réveille sa bien-aimée avec l’aide du vieux Finnois. Auparavant, il participe avec d’autres chevaliers à une grande bataille décisive livrée contre les Pétchénègues, des semi-nomades d’Asie centrale qui ont entamé le siège de Kiev. L’ennemi est écrasé, Tchernomor est nommé bouffon à la cour tandis que Farlaf est chassé en disgrâce.
Le dernier film d’Aleksandr Ptouchko est inspiré par le poème de Pouchkine (1820) et indirectement par l’opéra qu’en a tiré Mikhaïl Glinka au Bolchoï (1842) qui n’est pas utilisée ici. La matière a déjà été portée à l’écran en 1915 et en 1938 (cf. supra). Divisé en deux parties, le conte subit ici divers rajouts et petites modifications où le réalisateur peut donner libre cours à sa fantaisie et son goût des trucages en créant une série de décors : les remparts de Vladimir, la grotte du Finnois, le jardin et le palais de Tchernomor, la jetée de l’ancienne Kiev, le « Château des douze vierges », la Porte d’Or, la Tête du Géant, etc. Outre les studios de la Mosfilm, le tournage en Sovcolor se déroule de juin à septembre 1971 à Rostov Veliky, Alexandrov, Vladimir, Trakai et Alabin (près de Mosco), avec 2000 figurants pour la bataille finale contre les féroces Pétchénègues. Mais malgré son ampleur narrative, sa naïveté, sa candeur et son imagerie assumées, malgré aussi un prix spécial du Jury au Festival du Film pour la jeunesse à Sarno 1976, la matière ne répond plus aux demandes de la nouvelle génération, et une fois Ptouchko parti, le cinéma fantastico-légendaire soviétique tombera dans l’académisme le plus simplet. - IT : Il castello incantato, ES: Las aventuras de Ruslán, DE: Ruslan und Ludmila, GB/US : Ruslan and Ludmila.
Le vaillant bogatyr Finiste dans les filets des agents du Mal (1976).
1975/76Finist – Yasnyy sokol [=Finiste le Faucon Clair] (SU) de Gennady Vassilev
Gorki Filmstudio (Kinostudiya imeni Maxim Gorkogo) (Yalta), 75 min. – av. Vyacheslav Voskresensky (le laboureur Finiste, dit le Faucon Clair), Svetlana Orlova (Alyonushka, sa fiancée), Mikhail Kononov (le commis Yashka), Mikhail Pugovkin (le voïvode), Georgi Vitsin (le paysan Agathon), Lyudmila Khityaeva (Anfisa, son épouse), Mariya Barabanova (Nenila), Glikeriya Bogdanova-Chesnokova (Veselushka), Mark Pertsovsky (le sorcier Kartaus), Georgy Millyar (Kastryuk, le loup-garou), Lev Potemkin (Fingal), Boris Gitin (Vavila).
Admiré de tous pour sa bravoure, sa force et sa bonté, le laboureur bogatyr Finiste dit le Faucon Clair a la liberté de son pays à cœur, et son petit ami le faucon dans les airs (avec une minuscule couronne sur la tête) l’avertit toujours d’un danger imminent. De puissants ennemis veulent sa perte, surtout parmi les envahisseurs potentiels de la Rus’. Le sorcier Kartaus le Rouge et son armée de Busurmans cornus envoient le loup-garou Kastryuk pour le piéger, l’enfermer dans un donjon, l’envoûter puis le transformer en monstre qui hante la région. La vieille Nenila révèle à Alyonushka, la bien-aimée de Finiste, et au commis Yashka qui est chargé d’un convoi de nourriture pour la cité assiégée, que le monstre serait en vérité un homme victime d’une malédiction et que seul l’amour d’une femme pourra lui rendre sa forme humaine. Alyonushka parvient ainsi à libérer son bien-aimé Finiste qui, résistant aux nombreux tours de magie de ses ennemis, fera vaincre la cause de son pays en détruisant le repaire de Kartaus avec l’aide bénévole de trois joyeuses sorcières.
Un film souvent ironique et gai, avec du slapstick et des méchants grotesques. Le scénario s’inspire du folklore des contes populaires russes et en particulier du conte pour enfants éponyme de Nikolaï Chestakov, véritable best-seller paru en 1939. Il est mis en chantier par le vétéran Aleksandr Rou, mais celui-ci décède peu après et doit être remplacé par son disciple Gennady Vassilev. Tourné en Sovscope et Sovcolor en été 1975 dans les studios Gorki à Yalta, puis à Zvenigorod, Souzdal, Vladimir, Tcheliabinsk et sur les rives de la Moskva, il est primé au Festival international du film pour enfants de Gijon (Espagne) en 1976. - DE-RDA : Finist – Heller Falke, ES : Finist, halcón guerrero, titre internat.: Finist, the Brave Falcon.
Le personnage de Finiste a déjà fait une première apparition en noir et blanc à la télévision soviétique en 1969 sous le même titre, réalisé par Galina Orlova (29 min.), avec Oleg Mikhaïlov (Finiste), Tamara Murina (Maryushka), Ninel Ternovskaya (la tsarine) et Yuriy Luchenko (Baba Yaga) ; on y conte comment Maryushka a libéré son amoureux de la captivité d’une méchante tsarine (29 min.). Les aventures du « chevalier au faucon » vont réapparaître dans la Russie de Poutine sous forme semi-parodique avec quatre longs métrages du genre « Sword & Sorcery » incluant sauts temporels et bouffonneries, co-financée par Walt Disney Company CIS et le studio russe « Yellow, Black and White ». Ils sont tous réalisés par Dmitry Dyachenko, avec Viktor Horinyak dans le rôle-titre : Posledniy bogatyr / The Last Bogatyr [=Le Dernier héros] (2017), Posledniy bogatyr : Koren’zla / The Last Bogatyr : Root of Evil [=Le Dernier héros : La Racine du Mal] (2021), Posledniy bogatyr : Poslannik t’my / The Last Bogatyr : Messenger of Darkness [=Le Dernier héros : Messager des Ténèbres] (2021) et Finist : Pervyy bogatyr / Finist : The First Hero [=Finiste - Le Premier héros] (2024). Enfin, aussi en 2024, une série télévisée en 8 épisodes d’Anton Maslov : Posledniy bogatyr : Naslediye / The Last Hero : Heritage [=Le Dernier héros : Héritage] aussi avec Viktor Horinyak, produite par les chaînes tv Rossiya et START.
1978Osenniye kolokola [=Les Cloches d’automne] (SU) de Vladimir Gorikker
Gorki Filmstudio (Kinostudiya imeni M. Gorkogo) (Moskva), 76 min. – av. Lyubo Chirkova-Cherniaeva (la jeune tsarevna), Vladimir Vikhrov (le prince Elyssey, son fiancé), Irina Alfyorova (la tsarine, sa mère), Aleksandr Kirillov (le tsar), Lyudmila Drebnyova (la marâtre Machekha), Natalia Saiko (Chernavka), Georgy Martirosyan, Valery Chernyaev, Aleksandr Andrusenko, Viktor Neznanov, Leonid Trutnev, Alekseï Ivashov et Sergueï Bardygin (les sept bogatyrs), Georgiy Millyar (le monarque d’une puissance européenne).
Conte musical d’après le poème Le Conte de la Princesse morte et des sept chevaliers d’Alexandre Pouchkine (1833), inspiré par le conte de « Blanche-Neige » (cf. supra, Skazka o spyashchei tsarevne i semi bogatyryakh, film muet de 1914) : la princesse, dont la mère est morte, souffre de la persécution de sa marâtre qui la jalouse et finit par l’empoisonner. Le baiser du tsarévitch Elyssey, son fiancé, la ramène à la vie, la belle-mère en meurt de rage. – DE-RDA : Von der schönen Zarentochter und den sieben Recken ; Herbstglocken.
1984/85** Legenda o Suramskoy Kreposti / Ambavi Suramis tsikhitsa (La Légende de la forteresse de Souram) (SU/GE) de Sergueï Paradjanov et Dodo Abachidzé
Sergo Sikharulidzé/Gruzia-Film Studio/Kartuli Pilmi (Tbilissi), 88 min. - av. Levan Utchaneichvili (Zourab), Zourab Kipchidzé (Dourmichkhan), Leyla Alibegachvili (Vardo jeune), Sofiko Tchiaroueli (Vardo), Dodo Abachidzé (Osman Agha / Simon), Veriko Anjaparidzé (la diseuse de bonne aventure), Doudoukhana Tserodzé (la mère d’Osman Agha), Tamari Tsitsishvili, M. Abaishvili, G. Ambartsumov, Mzia Arabuli, L. Arzhanov, Toma Arzhanov, Paata Baratashvili, Gia Burjanadzé, Vladimir Chitishvili, N. Chkseidze, T. Daniela, Elena Kipshidzé, Vadim Kirilenko, Abesalom Loria, Manana Tskhovrebova, Gari Koutsevi/Vadim Spiridonov (narration).
Dans la Géorgie médiévale, le jeune Dourmichian, qui vient d’être affranchi par son prince, décide de quitter son village et sa fiancée Vardo pour aller chercher fortune. Sur son chemin, il rencontre un riche marchand géorgien qui a renié sa foi chrétienne et son pays pour survivre et prospérer. A ses côtés, Dourmichian s’enrichit, renie, lui aussi, passé et tradition, se marie et a un fils, Zourab. De son côté, Vardo, qui a vainement erré à la recherche de son fiancé, s’est installée comme voyante. Quand le roi de Géorgie demande comment faire pour achever la construction de la forteresse de Souram, dont les murs s’écroulent sans cesse, on lui conseille d’interroger une devineresse. C’est Zourab, devenu adulte, qui va consulter Vardo et apprendre la clé de l’énigme : pour arriver à bâtir les murs de la forteresse, il faut qu’un jeune homme accepte de s’y faire emmurer vivant. Il décide de se sacrifier pour effacer les fautes de son géniteur et préserver la liberté culturelle et religieuse de son pays. La nuit, en présence du tailleur de pierre et d’un joueur de cornemuse, le jeune héros est enseveli vivant dans les fondations. A la joie de la population, la forteresse de Souram se dresse désormais fièrement face à l’envahisseur turc.
C’est le premier film du réalisateur et peintre arménien Sergueï Paradjanov depuis 15 ans. Né à Tbilissi en Géorgie, controversé en URSS (la Géorgie fait alors partie de la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie), défendu avec passion et admiré par la cinéphilie occidentale pour son extrême originalité, il a été astreint en 1973 aux travaux forcés pendant quatre ans, puis incarcéré à différentes reprises jusqu’en 1982 pour anticonformisme. Formé e.a. par Dovjenko et grand ami de Tarkovski, il s’est graduellement éloigné de la grammaire soviétique pour élaborer une œuvre en prise directe avec les régions où il tourne, l’Ukraine, la Géorgie et l’Arménie : Les Chevaux de feu (1964) et Sayat Nova : La Couleur de la grenade (1968), œuvres découvertes dans les festivals internationaux mais condamnées à Moscou pour leur « régionalisme » (lisez : nationalisme) et sa méfiance du cinéma narratif. Paradjanov privilégie en effet un « cinéma de poésie », l’essentiel n’étant pour lui non le récit mais la vision. Le scénario est adapté d’un roman localement célèbre de Daniel Chonkadzé (1860), déjà porté à l’écran en 1922 par Ivan Nicolaievitch Perestiani (cf. supra), mais avec un déroulement final modifié afin de conférer au récit une dimension plus philosophique et symbolique, proche de l’esprit de la légende. Invité par un groupe de cinéastes géorgiens, dont l’acteur populaire géorgien Dodo Abachidzé qui co-réalise officiellement Souram, Paradjanov plonge le spectateur dans un univers traditionnel que l’URSS ignore sinon condamne. Son film est tourné en plans larges fixes et frontaux, construit sous forme de séquences chapitrées qui rappellent icônes et miniatures du Moyen-Âge, créant ainsi une tapisserie d’images hypnotiques voire hallucinées. Primé aux festivals de Sitges, Rotterdam et São Paulo (1986-1987). En 1988, Paradjanov signera encore Achik Kérib, conte d’un poète amoureux, œuvre d’inspiration voisine, avant de décéder d’un cancer deux ans plus tard. - DE : Die Legende der Festung Suram, IT : La leggenda della fortezza di Suram, ES : La leyenda de la fortaleza de Suram, GB/US : The Legend of Suram Fortress.
1994(tv-mus) Sadko (RU/JP) d’Alekseï Stepanyuk (th) et Brian Large (vd)
Beatrice Dupont, Yasuhiro Kondo, Michio Takemori/Kirov Opera & Ballet/Théâtre Mariinsky (Saint-Pétersbourg)-HDTV NHK Japan (Tokyo), 175 min. – av. Vladimir Galouzine (Sadko), Sergueï Alexashkin (le roi de la Mer), Larissa Diatkova (Nezhata/Volkhova, princesse des mers), Marianna Tarasova (Liubava Buslayevna, épouse de Sadko), Alla Dmitrieva (le poisson d’or), Gennady Bezzubenkov (Luka Zinovich), Tatiana Filimonova (le ménestrel), Nikolaï Gassiev (Sopel), Alexander Gergalov (l’invité vénitien), Gegam Grigorian (l’invité hindou), Roman Gibatov (Volkhy), Ludmilla Kassianenko (le bouffon), Bulta Minjelkiev (l’invité varègue), Vladimir Ognovenko (Duda), Svetlana Volkova (ménéstrel). - L’opéra en 7 tableaux de Nikolaï Rimsky-Korsakov (1898) dans une mise en scène luxueuse du Kirov à Saint-Pétersbourg. Cf. supra film d’Alexandr Ptouchko en 1953 et captation vidéo de 1994.
2001Skaz pro Fedota-streltsa (Le Conte de l’archer Fedot) (RU) de Sergueï Ovcharov
Sergueï Selvanov, Dop Ivan Bagaev/CTB Film Company-NP Orpak-STV Film-Russiya TV, 104 min. – av. Constantin Vorobiev (Fedot), Andreï Myagkov (le tsar), Vladimir Gostioukhine (le général), Olga Pachkova (la femme-oiseau Marusya), Natalia Chtcherbakova (la princesse), Olga Volkova (la sorcière Baba-Yaga), Elena Gabets (la soignante), Youri Galtsev (l’ambassadeur de France), Valeriy Prokhorov (le berger conteur), Roman Zhilkine (le joueur d’accordéon), Galina Kouznetsova (l’oiseau Sirin), Svetlana Gaïtan (l’oiseau Gamayun), Nadedja Zharikova (l’oiseau de feu), Kirli Oulianov (la mésange Kuzmich), Elena Savelyeva (une autre sorcière).
À la fois une légende médiévale, une comédie basée sur divers récits populaires et une pièce récente, Pro Fedota-strel’tsa, udalogo molodtsa (A propos de Fedot l’Archer, le jeune homme audacieux) de Leonid Filatov (1985). - Le tsar charge son archer, le tireur d’élite Fedot qu’il déteste, de tâches impossibles dans l’espoir qu’il ne reviendra pas, car il convoite sa bien-aimée Marusya. S’il ne veut perdre sa tête, Fedot doit ramener du gibier rare pour un ambassadeur de l’étranger, mais Marusya, qui est en réalité une femme-oiseau aux pouvoirs magiques, l’assiste efficacement. Ainsi, le tsar, son général et la sorcière Baba-Yaga cherchent vainement à éliminer le malheureux en lui confiant des missions de plus en plus insensées... – Film projeté au Festival de Berlin 2002, titre international : The Tale of Fedot, the Shooter.
2006[animation : Knyaz Vladimir / Prince Vladimir (RU) de Yuri Batanin et Yuri Kulakov ; Paradise-Solnechy Dom-DB-Paradise-Channel One-Kaskad Film Kyev, 78 min. – Le prince Vladimir de Novgorod et ses deux frères Yaropolk à Kieg et Oleg à Drevlyansk se mesurent aux sorciers et aux envahisseurs pechenegs de khan Kurei.]
2021(vd-mus) Sadko (RU) de Dmitri Tcherniakov (th) et Andy Sommer (vd-tv)
François Duplat/Théâtre Bolchoï (Moskva), 186 min. – av. Nazhmiddin Mavlylanov (Sadko), Aleksandra Durseneva (Liubava Busleyevna, épouse de Sadko), Aida Garifullina (Volkhova, princesse des mers), Stanislav Trofimov (le roi des mers), Aleksandra Durseneva (la reine, sa femme), Vladimir Komovich (Luka Zinovyich), Yuri Minenko (Nezhata), Alexey Nekludov (le marchand indien). - L’opéra en 7 tableaux de Nikolaï Rimsky-Korsakov (1898) dans une mise en scène du Kirov à Saint-Pétersbourg. Cf. supra film d’Alexandr Ptouchko en 1953.