VI - EUROPE CENTRALE ET DE L’EST, BALKANS, TURQUIE et invasions mongoles
6. LES TURCS À LA PORTE DE L’EUROPE
Peuple nomade originaire des plaines de Mongolie à celles de l’Asie centrale, les Turcs ont connu un vaste et continu mouvement d’émigration vers l’ouest du continent asiatique. Organisés en fédérations de tribus non exclusivement turques, ils ont constitué d’abord des royaumes d’une étendue et d’une durée plus ou moins longues. Ils se font connaître au Moyen-Orient en tant que mercenaires du califat abbasside qu’ils dirigent de fait dès le Xe siècle. Les Seldjoukides, des Turcs oghouzes venus du Kazakhstan, fondent un empire turco-persan de confession sunnite qui s’étend des plaines d’Asie centrale jusqu’à l’Anatolie, mais les luttes internes, les croisades de l’Occident latin et surtout les invasions mongoles de Gengis Khan au XIIIe siècle le ruinent.
En 1299, le sultan oghouz Osman Ier conquiert la ville byzantine de Mocadène, premier acquis territorial de l’Empire ottoman qui ne va pas cesser d’accroître son territoire. Les Balkans sont conquis dès la fin du XIVe siècle. L’an 1453 voit la prise de Constantinople par les armées du sultan Mehmet II dit « le conquérant », signifiant la fin de l’Empire byzantin millénaire. De nombreux chrétiens slaves, grecs ou arméniens, pauvres et démunis, se convertissent à l’islam pour ne pas payer le haraç, l’impôt sur les non-musulmans, et deviennent ottomans. Autre cas d’insertions que les janissaires (yeniçeri) qui forment un ordre militaire très puissant composé d’esclaves d’origine européenne, en particulier des Balkans ; convertis à l’islam, ils constituent l’élite de l’infanterie de l’armée ottomane (car les peuples turcs sont surtout cavaliers) à l’apogée de l’Empire et occupent les postes les plus influents dans l’administration et l’armée (entre 1453 et 1623 presque tous les vizirs sont issus de ce corps). Les cavaliers mamelouks, autre milice constituée dès le IXe siècle d’esclaves convertis d’origine chrétienne provenant du Caucase, d’Europe orientale et de Russie méridionale, se distinguent en particulier en Égypte, où ils combattent croisés et Mongols ; quarante-neuf d’entre eux deviennent sultans. Ils sont intégrés à l’armée régulière et dans les provinces ottomanes sous le règne du sultan Sélim Ier en 1517.
L’Empire turc atteint son apogée au XVIe siècle sous le règne de Soliman Ier le Magnifique, qui lance une expansion générale de ses territoires, du Maroc à la Perse et à l’Océan indien. Belgrade est pris en 1521, Rhodes en 1526, suivent Buda et la majeure partie de la Hongrie, la Bosnie, la Croatie, la Slavonie et la Dalmatie en 1527. En automne 1529, Soliman assiège vainement Vienne, résidence de l’empereur du Saint-Empire et roi d’Espagne, le jeune Charles Quint. Malgré une armée de 100'000 hommes (dont des janissaires et des chevaliers hongrois), des pluies ininterrompues et les maladies forcent les Ottomans à se retirer. Toutefois, Soliman trouve sa place dans le jeu diplomatique européen où il devient un allié de la France de François Ier en 1536 contre les Habsbourg. Des troupes françaises combattent avec les Turcs en Hongrie au siège d’Esztergom en 1543. Mais la défaite de l’Empire turc à la bataille navale de Lépante en 1571 porte un premier coup à la puissance ottomane, qui va décliner à partir du XVIIe siècle, après la débâcle militaire devant Vienne, lors du second siège de 1683.
En 1299, le sultan oghouz Osman Ier conquiert la ville byzantine de Mocadène, premier acquis territorial de l’Empire ottoman qui ne va pas cesser d’accroître son territoire. Les Balkans sont conquis dès la fin du XIVe siècle. L’an 1453 voit la prise de Constantinople par les armées du sultan Mehmet II dit « le conquérant », signifiant la fin de l’Empire byzantin millénaire. De nombreux chrétiens slaves, grecs ou arméniens, pauvres et démunis, se convertissent à l’islam pour ne pas payer le haraç, l’impôt sur les non-musulmans, et deviennent ottomans. Autre cas d’insertions que les janissaires (yeniçeri) qui forment un ordre militaire très puissant composé d’esclaves d’origine européenne, en particulier des Balkans ; convertis à l’islam, ils constituent l’élite de l’infanterie de l’armée ottomane (car les peuples turcs sont surtout cavaliers) à l’apogée de l’Empire et occupent les postes les plus influents dans l’administration et l’armée (entre 1453 et 1623 presque tous les vizirs sont issus de ce corps). Les cavaliers mamelouks, autre milice constituée dès le IXe siècle d’esclaves convertis d’origine chrétienne provenant du Caucase, d’Europe orientale et de Russie méridionale, se distinguent en particulier en Égypte, où ils combattent croisés et Mongols ; quarante-neuf d’entre eux deviennent sultans. Ils sont intégrés à l’armée régulière et dans les provinces ottomanes sous le règne du sultan Sélim Ier en 1517.
L’Empire turc atteint son apogée au XVIe siècle sous le règne de Soliman Ier le Magnifique, qui lance une expansion générale de ses territoires, du Maroc à la Perse et à l’Océan indien. Belgrade est pris en 1521, Rhodes en 1526, suivent Buda et la majeure partie de la Hongrie, la Bosnie, la Croatie, la Slavonie et la Dalmatie en 1527. En automne 1529, Soliman assiège vainement Vienne, résidence de l’empereur du Saint-Empire et roi d’Espagne, le jeune Charles Quint. Malgré une armée de 100'000 hommes (dont des janissaires et des chevaliers hongrois), des pluies ininterrompues et les maladies forcent les Ottomans à se retirer. Toutefois, Soliman trouve sa place dans le jeu diplomatique européen où il devient un allié de la France de François Ier en 1536 contre les Habsbourg. Des troupes françaises combattent avec les Turcs en Hongrie au siège d’Esztergom en 1543. Mais la défaite de l’Empire turc à la bataille navale de Lépante en 1571 porte un premier coup à la puissance ottomane, qui va décliner à partir du XVIIe siècle, après la débâcle militaire devant Vienne, lors du second siège de 1683.
6.1. Des plaines d’Anatolie à l’Empire seldjoukide
1953 | ® Yildirim Beyazit ve Timurlenk [=Bayazid et Tamerlan] (TR) de Münir Hayri Egeli Reks Film. – av. Orhan Boran (Bayazid), Cahit Irgat (Tamerlan), Iale Oraloglu, Pola Morelli, Atif Kaptan, Sadiman Aysin. Le sultan Bayazid Ier, partiellement aveugle, est défait par les Mongols de Tamerlan le « boiteux », petit-fils de Gengis Khan, à la bataille livrée dans la plaine de Cubuk à Ankara en 1402. L’Anatolie est dévastée. Fait prisonnier, Bayazid se suicide en buvant le poison caché dans son anneau. - Cf chap.7 (Mongols). |
1967 | Malazgirt kahramani Alparslan / Alparslan – Malazgirt Kahramani [=Alp Arslan, le héros de Malazgerd] (TR) de Muharrem Gürses [et Güngör Tetiker] Muharrem Gürses/Atilla Film (Istanbul). 70 min. – av. Atilla Arcan (Alparsian), Mine Sun, Sami Ayanoglu, Muharrem Gürses, Aynur Aydan, Giray Alpan, Ilyas Aksu, Yavuz Karakas, Refik Kemal Arduman, Gönül Bayhan, Muzaffer Demir Tina Di Yong, Marayko Durkop, Oktav Gürsel, Hakan Gürses, Semra Sine, Güngör Tetike, Ahmet Danyal Topatan. Le désastre militaire byzantin au pied de la forteresse de Malazgerd (ou Manzikert), le 19 août 1071 près du lac de Van, en Arménie. Sous le commandement de Toghrul-beg, les Turcs de la tribu des Seldjoukides ont pris le pouvoir à Bagdad en 1055. Le sultan Alp Arslan/Alparsian, neveu et successeur de Toghrul-beg, s’empare en 1064 de l’Arménie chrétienne, aux frontières de l’empire byzantin. Le basileus Romain IV Diogène, empereur de Byzance, se porte à sa rencontre avec 100'000 mercenaires, alors que le sultan n’a que la moitié à lui opposer. Mais trahi par ses mercenaires turcs et certains de ses lieutenants, notamment le Normand Roussel de Bailleul, le basileus est défait et même capturé. Son vainqueur le traite avec les honneurs – mais à Constantinople, où il revient après la signature d’un traité de paix léonin, ses compatriotes lui crèvent les yeux et reprennent leurs querelles stériles. Le fils et successeur du vainqueur de Malazgerd, le sultan Mali Shah, va, dès son avènement l’année suivante, étendre l’empire seldjoukide jusqu’à la mer Égée. C’est le début de la « turquisation » de l’Asie mineure. La culture grecque, qui avait imprégné la région pendant deux millénaires, va refluer jusqu’à complètement disparaître. - Cf. aussi Malazgirt kahramani Alparsian, film inachevé de 2018-2021, et la fresque Malazgirt 1071 (2022). |
1967 | Alpago : Alparslan’in fedaisi [=Alpago, le ferrailleur d’Alp Arslan] (TR) de Nejat Saydam Murat Köseoglu/Acar Film (Istanbul), 100 min. – av. Cüneyt Arkin (Alpago), Turgut Özatay (Hassan-i Sabbâh, le Vieux de la Montagne), Fuad Ishan (le poète et astronome Omar Khayyâm), Atif Kaptan (le vizir Nizâm al-Mulk), Reha Yurdakul (le sultan Alp Arslan), Zeynep Aksu (la sultane Aysim), Suzan Avic (Nur Banu), Altan Günbay (l’émir d’Alep), Birsen Ayda (Yakute), Muzaffer Tema (Korcan), Hüseyin Baradan (Karaketin), Meriç Bsaran (Gülhan), Bahri Özkan (Delikurt), Mehmet Ali Akpinar (Kozalak), Behçet Nacar (Saladin Ayyubi). L’aventurier Alpago, le bretteur le plus téméraire du sultan seldjoukide Alp Arslan/Alpa(r)slan, participe aux combats contre les Byzantins de l’empereur Romain IV Diogène en Anatolie, puis se risque dans l’imprenable forteresse d’Alamut tenue par le « Vieux de la Montagne » Hassan-i Sabbâh où il rencontre notamment le poète persan Omar Khayyam (vers 1060). Petit film d’aventures fauché et aux costumes fantaisistes, en noir et blanc. L’épisode à Alamut se situe en fait en 1092, sous le sultan Malik Ier, le fils d’Alp Arslan (cf. partie 5.4. « Poètes et soufis »). |
1968 | Gültekin - Asya kartali [=Gültekin, l’Aigle asiatique] (TR) de Mehmed Aslan Aziz Sarikaya/Sarikaya Film, 65 min. – av. Tanju Korel (Gültekin), Kadir Savun (Koç), Yilmaz Köksal (Dilsiz), Atilla Ergün (Teyan), Kadir Savun (Meco Han, chef des Turcs), Hülya Darcan (Bige, sa fille), Adnin Mersinli, Sami Tunç et Yusuf Sezer (des Vikings), Tansu Sayin, Nuri Kirgeç, Hasan Ceylan, Erol Tas. - Film d’aventures situé lors des raids sanglants que mènent les Vikings en Asie centrale : le chef turc Meco Han et sa fille Bige sont capturés, mais l’héroïque guerrier Gültekin organise la résistance en unissant les diverses tribus turques et les délivre. |
1969 | Eba Müslim-i Horasan-i (TR) de Yilmaz Atadeniz Yillmaz Atadeniz/Atadeniz Film (Istanbul), 60 min. – av. Tamer Yigit (Ebu Müslim Horasani), Müjgan Agrah, Kamuran Balli, Berrin Baran, Danyal Topatan, Atilla Ergün, Nuri Kirgeç, Aliye Rona, Ahmet Danyal Topatan. – Vie du légendaire héros turc Eba (Abu) Müslim Horasani (700-755), un ancien esclave qui dirige le soulèvement du Khorasan en 747, révolte aboutissant au renversement de la tyrannie omeyyade et au transfert du califat aux Abbassides, qui le feront par la suite assassiner. |
1970 | Aakhri Chattan [=Le Dernier Roc] (PK) d’Aslam Dar Mian Mushtaq Ahmad/M. H. Pictures(Lahore), 109 min. – av. Rani, Nasrullah Butt, Tarana, Muzaffat Adeeb, Sultan Rahi, Salma Mumtaz, Rafiq Tingu, Hamid, M.D. Sheikh. - Adaptation en noir et blanc du roman historique éponyme du Pakistanais Naseem Hijazi (1963) décrivant le déclin du califat abbasside et la fin de l’Empire khwarezmien avec l’invasion mongole de Gengis Khan et Houlagou Khan. Cf. infra, remake télévisé en 1985. |
1977 | Hakanlar Çarpisiyor / Altay’dan Gelen Yigit [=Les Khans se battent / L’Homme vaillant de l’Altaï] (TR) de Natuk Baytan Ugur Film, 82 min. – av. Cneyt Arkin (Olcayto/Halit/Basbug Tolug Bey), Bahar Erdeniz (Zeliha, épouse d’Olcayto) Aytekin Akkaya (Tegin Khan), Hüseyin Peyda (cheikh Malik), Turgut Özatay (Tun-Kay), Hikmet Tasdemir (Kabir), Reha Yurdakul (Celme Noyan), Levent Çakir (Sungur). - Au Turkestan au XIIe siècle, deux enfants – Olcayto et Tegin - vont s’affronter une fois devenus adultes, en suivant la « loi de la steppe (Bozkir Yasasi) ». À Ergenekon, Olcayto, fils rescapé du chef kirghize de l’Asie centrale Tolug Bey qui fut tué jadis avec tout son clan par des seigneurs de la guerre chinois, doit affronter le cheikh Tegin Bey, le nouveau chef dont il aime la fille Zeliha. Ce dernier ambitionne un grand État turc et, devenu son beau-fils, Olcayto va combattre pour réaliser ce rêve politique. |
1979 | Babek / Babäk (SU/[AZ]) d’Eldar Guliyev [Kuliev] et Hassan Seyidbayli Azerbaïdjanfilm (Bakou)-Mosfilm (Moskva), 137 min. - av. Rassim Balayev (Babek Khorramdîn), Hasanagha Turabov (Afshîn Pacha), Shahmar Alecperov (Gavidan), Amalya Panakhova (Zarnisa, son épouse), Tamara Yandiyeva (Parvin), Mamed Verdiyev (Bugday), Khamid Azayev (Azrak), Anvar Hasanov (Tarkhan), Hamlet Khanizadeh (le calife Motasim), Hajimurad Yegizarov (le calife Mamun), Samandar Rzayev, Gadzhi Khalilov, Ramiz Melikov, Eldaniz Rasulov, Aliabbas Kadyrov, Mukhtar Maniyev. – En 810 dans le Caucase irano-turc, le chef des Khourramites Babek (Bâbak Khorramdîn, 798-838) mène la lutte des Azéris pour la défense de leur patrie menacée par les armées du Califat abbasside. Trahi par un de ses propres compagnons après vingt ans de résistance aux ennemis musulmans de Bagdad, il finit battu par le général turc Afshîn/Afchin Khaydar ben Kawus. Capturé, le héros national d’Azerbaïdjan est exécuté sauvagement à Samarra en 838. - Le film le plus ambitieux produit par l’Azerbaïdjan, commencé en Sovscope et Sovcolor par Hassan Seyidbayli (qui se retire pour des raisons de santé) dans la région de Nakhitcheva, vers la tour de Ramana (district de Bakou), au Temple d’Ateshgah à Surakhani et à Julfa avec quelque 20’000 figurants et 170 cavaliers mis à disposition par Moscou. Selon la perspective du paradis idéologique soviétique illustrée dans le film, les Khourramites portent des habits rouges tandis que ceux de l’ennemi – bien sûr esclavagiste - sont noirs. La rébellion de Babek n’est cependant pas motivée par la religion (on ne saurait être assez prudent, la population d’Azerbaïdjan étant depuis lors majoritairement musulmane !), mais uniquement par l’injustice sociale, la soif de liberté et le nationalisme, valeurs totalement anachroniques pour le IXe siècle. Mais qu’importe, le film attire 35 millions de spectateurs dans l’Union soviétique de Léonid Brejnev. – Rappelons qu’au début du XIe siècle, la région d’Azerbaïdjan fut progressivement envahie par des vagues de turcs Oghuz d’Asie centrale. La première de ces dynasties turques fut le Grand Empire seldjoukide en 1067 qui joua un rôle important dans la formation du peuple azéri. - DE-RDA/RFA : Kühner Recke Babek. |
1985 | (tv) Aakhri Chataan / The Last Rock (PK) télésérie de Qasim Jalali Nazim Hijazi/Pakistan Television Corporation (PTV Lahore), 46 x 15 min. (urdu). - av. Zahoor Ahmed (Gengis Khan), Nasreen Altaf (Surayya, fiancée de Tahir), Muhammad Anwar Iqbal (Qasim, fils du grand vizir), Talat Iqba. (Tahir Bin Yousuf), Salim Nasir (le sultan Jalaluddin Manguberdi Khwarzam Shah), Youssef Mohammed (le Grand vizir du royaume de Khwarzam), Tahir Rizvi (le sultan Alauddin Khwarzam Shah), Tahira Wasti (l’épouse de Gengis Khan), Azra Sherwani, Sultana Safar. Adaptation du roman historique éponyme du Pakistanais Naseem Hijazi (1963) décrivant le déclin du califat abbasside, la chute de Bagdad et la fin de l’Empire khwarezmien avec l’invasion mongole de Gengis Khan et Houlagohu Khan, ce malgré la résistance héroïque de Jalaluddin/Jalal ad-Din Khwarzam Shah, l’« ultime roc » du monde musulman face aux envahisseurs d’Asie vers 1220. – Premake en 1970 : Aakhri Chattan d’Aslam Dar. La matière sera aussi reprise par la télévision turque en 2021-2023 dans la série Bozkir Arslani Celaleddin / Mendirman Jaloliddin (cf. infra). |
2018-2021 | [inachevé :] Malazgirt 1071 - Anadolu’nun Anahtari / Bizans’in Kiyameti [=Malazgirt 1071, clé de l’Anatolie / L’Apocalypse de Byzance] (TR) d’Iskender Bingol et Ebubekir Güller Iskender Bingol/Tamga Film (durée prévue: 130 min.) – av. Gokberk Demirci (le sultan seldjoukide Alp Arslan), Gökhan Oskay. (l’empereur byzantin Romain IV Diogène), Ali Sürmeli (Nizamil), Iskender Bingol (l’émir Afsin Bey), Vefa Taylan (Akseki), Ebubekir Güller (Sirvansah), Mehmet Emin Karatas (Gevherani), Enes Güner (Salarsah), Sirkan Memedli (Hashasi), Kamil Ayhan (Aytekin), Ali Korkmaz (Hacip Erdem), Enes Bingol (Tamis), Mehmet Nursin Bingol (Tugrul Bey), Sahin Korkmaz (Theodore Ariates), Yakup Yildirim (Yakup Bey). – Une production qui voudrait célébrer en pompe la victoire écrasante des Seldjoukides du sultan Alp Arslan sur les armées byzantines de l’empereur Romain IV Diogène le 26 août 1071 à Manzikert. Le tournage commence en novembre 2018 en studio à Istanbul, puis en extérieurs à Usak, Mus, Kütahya, Konya et Sille (église de Hagia Elenia), avec une sortie prévue pour le 22.11.2019, puis retardée à décembre 2021, mais le film reste en panne pour des raisons inconnues (notamment la pandémie de Covid-19) – et sa matière refera surface en février 2022, sous l’égide de deux nouveaux réalisateurs-scénaristes et un casting entièrement rénové (cf. infra et film de 1967). |
2020/21 | (tv) Uyanis : Büyük Selçuklu [=L’Eveil : Les grands Seldjoukides] (TR) télésérie de Sedat Inci et Emre Konuk Emre Konuk, Esi Gülce/Akli Film-TRT Türkiye Radyo Televizyon Kuruma (Istanbul) (TRT1 28.9.20-31.5.21), 34 x 120 min. (1 saison). – av. Serdar Kiliç (le sultan Alp Arslan Ier), Bugra Gülsoy (le sultan Meliksah/Malik Shah Ier, son fils), Ekin Koç (le sultan Ahmed Sancar/Sanjar), Murat Garipagaoglu (Abd’ul-Melik bin Attas, chef des Batinis), Hatice Sandil (Terken Hatun), Tolga Yeter (l’empereur byzantin Isaac Ier Comnène), Turgay Korkmaz (Jean Comnène, son frère cadet), Gürkan Uygun (Hassan as-Sabbâh, le Vieux de la Montagne), Ismael Ege Sasmaz (Faysal, son fils adoptif), Atilgan Gümüs (Melik Tekis, frère de Melikshah et fils d’Alp Arslan), Bülent Alkis (le poète persan Omar Khayyâm), Kaan Tasaner (Mithras), Sevda Erginci (Turna Hatun), Mehmet Özgür (Nizâm al-Mulk, vizir d’Alparslan), Ali Gözüsirin (Muhammed Tapar), Mete Deran (Zenon, proche d’Andreas et commandant du château de Kuvel), Leyla Feray (Gevher Hatun), Mehmet Bozdogan (Tâcülmülk), Ilker Kizmaz (Arslantas), Buse Meral (Mahmelek). En 1072, Le sultan Muhammad Alp Arslan (« Lion héroïque », 1029-1072), deuxième souverain de l’État seldjoukide après Tugrul Ier Beg, a remporté il y a un an une victoire écrasante contre les Byzantins en Anatolie. Il se dirige à présent vers la frontière orientale du royaume contrôlée par la forteresse de Berzem qu’il assiège. Vaincu et amené devant Alp Arslan, Yusuf Khwarezmi, commandant de Berzem, insulte le vainqueur et parvient à le tuer avec un poignard empoisonné avant d’être mis en pièce. En mourant, Alp Arslan désigne son fils Malik Shah Ier (1055-1092) comme successeur. Celui-ci poursuit son combat contre Byzance, puis tente d’arrêter les activités criminelles du fanatique Hassan as-Sabbâh dit le Vieux de la Montagne, retranché dans la forteresse ismaélienne d’Alamût avec sa secte d’assassins drogués au haschich, ce qui donne aux réalisateurs l’occasion de faire apparaître le fameux poète et astronome perse Omar Khayyâm, selon la légende un ancien compagnon de Hassan. - Filmée aux TRT International Film Studios, à Sakarya, Istanbul et Kocaeli, Série très critiquée pour ses erreurs scénaristiques, d’interminables intrigues de harem, des tragédies de boudoir et sa trop grande liberté avec les faits historiques, mais le succès populaire est considérable, avec des diffusions au Bangladech, au Pakistan, au Kirghizistan et en Anatolie. |
2021-2023 | (tv-df) Tarihin Efsaneleri / Legends of History [=Légendes de l’Histoire] (TR) télésérie de Mecit Güven Bekir Yusuf Açiksöz, Önder Furkan Besli, Ercan Kaya, Mecit Güven/Ikinci Yeni Film (Istanbul)-(TRT Belgesel 24.10.2021-avril 2023), 16 x 45 min. – av. Korel Cezayirli (Khalid ibn al-Walid), Volkan Uygun (Hamza, oncle du Prophète), Ahmet Kayakesen (Celaleddin Harezmsah), Alkan Kizilirmak (Nureddin Mahmud Zengi), Alper Türedi (Imadüddin Zengi, émir d’Alep),Serdar Denis (Gengis Khan), Onur Yenidünya (Cyrus II, empereur de Perse), Sezin Akbarsogullan (Tomyris Hatun, dernière reine des Amazones), Aytek Sayan (Attila), Burak Tamdogan (Flavius Aetius), Sezgin Erdemir (le sultan Saladin), Batin Uçan (Guy de Lusignan), Korcan Kol (le chef mamelouk Baybars), Pervin Bagdat (Secerüddür, épouse du sultan mamelouk Salih Eyyub), Ahmet Olgun Sünear (le général mongol Subutay), Serdar Can Kuri (Cebe, comandant de Gengis Khan). Autre série docu-fictionnelle qui reprend la formule de Savasin Efsaneleri / Legends of War (cf. supra 2019-2020), mais en consacrant deux épisodes de 45 min. au portrait de huit grands commandants du passé qui ont marqué la région : 1+2 à Khalid ibn al-Walid et la bataille d’Uhud ; 3+4 à Celaleddin Harezmsah, chef de l’Etat de Khwarezm-Shah qui s’opposa vainement aux Mongols de Gengis Khan ; 5+6 à Nureddin Mahmud Zengi, fondateur de la dynastie turkmène Zengid ; 7+8 à Tomyris Hatun, reine légendaire des Massagètes turcs au VIe siècle av. JC, dernière reine des Amazones qui mit fin au règne de Cyrus le Grand, l’empereur de Perse ; 9+10 à Attila, roi des Huns mis en échec par Flavius Aetius en 451 ; 11+12 au sultan Saladin et son ennemi, le Templier Guy de Lusignan pendant la Deuxième Croisade ; 13+14 au chef mamelouk Baybars et à Secerüddür, l’épouse du sultan mamelouk Salih Eyyub ; 15+16 au général mongol Subutay et Cebe, le commandant de Gengis Khan. |
2021-2023 | (tv) Bozkir Arslani Celaleddin / Mendirman Jaloliddin (TR/UZ) télésérie de Metin Günay, Nurgissa Almurat et Reza Himmeti Mehmet Bozdag/Bozdag Film (Istanbul)-Uzbek Ministry of Culture and Sports (Tachkent), Milliy TV (Tachkent)-ATV (Istanbul) (ATV 14.2.-9.6.21/ 14.1.-6.5.23), 7 x 80 min. (2 saisons). - Av. Emre Kivilcim (le sultan Jalaluddin Mangburmi/Harezmsah), Javohir Zakirov (Gengis Khan), Kaan Yalçin (Alauddin Muhammed, père de Jalal ad-Din), Gülenay Kalkan (Terken Khatun, la reine-mère), Yulduz Rajabova (Qutlubeka, femme de Jalal ad-Din), Gulanay Kalkan (Terken Khatun), Sezgin Erdemir (Timur Melik), Nurmuxammadxon Xusniddinov (Jozhikhan, fils aîné de Gengis Khan), Ferhat Yillmaz (Semseddin), Ra’no Shodiyeva (Ayçiçek Hatun, mère de Jalal ed-Din), Rayhon Ulesenova (Mihri Cihan Hatun), Akmal Mirzo (Subutai, général de Gengis Khan), Cemal Hünal (Behram), Saïda Rametova (Aygül), Elsa Allamyradova (Peyveste), Feruza Normatova (Shirin), Yulduz Rajabova (Kutlu Bike), Yahyo Po’latov (Akshah prince de Khorezm et frère de Jalaluddin). Les exploits guerriers du sultan ouzbek Jalal ad-Din Mangburni/Mingburnu (ou Jalaluddin Manguberdi), le dernier Khwarezmien warazmshah de la dynastie turco-perse des Anushteginid qui, à partir de 1220, résiste à plusieurs reprises aux invasions mongoles de Gengis Khan (tout en manifestant une égale sauvagerie que l’ennemi d’Asie), puis se réfugie avec ses guerriers successivement en Inde dans le Punjab, en Perse et en Géorgie. Son courage et sa vaillance suscitent l’admiration du Khan qui interdit qu’on le tue. Il finit assassiné par un partisan kurde à Silvan (Anatolie du Sud-Est) en 1231. – L’onéreuse télésérie célébrant ce « grand ancêtre de la nation turque » est filmée par des réalisateurs turc (Günay), kazakh (Almurat) et iranien (Himmeti) à Aksaray près d’Istanbul (batailles) puis aux studios ouzbeks de Milliy TV à Tachkent. Il va sans dire que le scénario ne perd pas un mot sur les milliers de chrétiens orthodoxes que Jalaluddin aurait fait exécuter à Tbilisi pour n’avoir pas abjuré leur foi (massacre mentionné dans une chronique géorgienne du XIVe siècle). |
2021-2023 | Alparslan : Büyük Selçuklu [=Alp Arslan, le grand Seldjoukide] (TR) télésérie de Sedat Inci Emre Konuk, Esi Gülce/Akli Film-TRT Türkiye Radyo Televizyon Kuruma (Istanbul) (TRT1 8.11.21-30.5.22 / 10.9.22-6.11.23), 61 x 120 min., 2 saisons. – av. Baris Arduç (le sultan Muhammed Alp Arslan Ier), Kayra Zabci (la sultane Saferiye), Fahriye Evcen (Akça Hatun), Rabia Soytürk (Karaca Hatun), Gizem Karaca (Eudokia), Aysegül Ünsal (Akinay), Kutay Sungar (Atsiz Alp), Burak Safak (Avar Alp), Onur Ayçelik (Artuk Alp), Mehmet Özgür (Nizâmülmülk), Esila Umut (Gevher Hatun), Aslihan Karalar (la princesse Louisa), Betül Çobanoglu (Selcan Hatun), Sahin Çelik (Batur Bey). Baris Bagci (Tugrul Bey), Korel Cezayirli (le sultan Süleyman), Anil Özdemirci (le sultan Malik Süleyman), Aykut Karaarslan (le père Vitalis), Ali Savasçi (le conquérant mongol Tamerlan), Melih Günyeli (Burkay), Mustafa Kazar (le roi Bagrat), Ali Riza Geygel (Psikopos Yorgo), Metehan Sahiner (le prince Yannis), Kadir Aydin (le gén. Brachamidos), Cem Göçmen (gén. Tarkhanitos). Suite de la série Uyanis : Büyük Selçuklu (2020-2021), cf. supra. - La vie et les triomphes du sultan Muhammed Alp Arslan (1029-1072), deuxième sultan de la dynastie seldjoukide et grand stratège dont les victoires ont permis d’étendre l’empire au XIe siècle. Certains épisodes de la première série sont traités à nouveau avec une nouvelle distribution, filmés au Kazakhstan. La série commence par l’expédition de Tugrul Ier Beg (993-1063) en Anatolie où les Byzantins ont massacré les Turkmènes. Le sultan, premier de sa dynastie, s’éprend de la belle mais problématique Turkmène Akça Hatun, qui se fait vite des ennemies à la cour. Alp Arslan, neveu du Shah, affronte victorieusement l’armée byzantino-géorgienne à Pasinler (ou Kapetrou) en Arménie byzantine en 1048, première étape ouvrant les portes d’Anatolie aux Turcs, puis monte sur le trône seldjoukide en 1063. |

Ludika et Romain IV Diogène, souverains de Byzance, face au sultan Alp Arslan (« Malazgirt 1071 »).
2022 | Malazgirt 1071 (TR) d’Özgür Bakar et Bilal Kalyoncu Bilal Kalyoncu, Ilyas Aytekin/2506 Sinema (Istanbul)-TRT Türkiye Radyo Televizyon Kuruma (Istanbul), 96 min. - av. Cengiz Coskun (le sultan Alp Arslan), Caner Kurtaran (Romain IV Diogène, empereur de Byzance), Vildan Atasever (l’impératrice byzantine Ludika [=Eudocie Makrembolitissa]), Haluk Piyes (l’émir Afsin Bey), Edip Zeydan (Peceneg Lider), Doga Konakoglu (Asboru), Mehmet Çelik (Antonius), Volkan Cal (Georgeus), Nez Demir (Aka Hatun), Gökhan Günes (Kurtbey), Soydan Soydas (Yakup Yabgu), Samet Arda Mercan (Alp Arslan enfant), Hasan Küçükçetin (Nizamülmülk), Bahattin Cüneyt Aksakal (Süleyman Bey), Ulas Inan Torun (Torkius), Asela Demir (Valeria), Enes Güler (Tamis), Karabeyoglu Iskender (Gökkurt), Ali Yerlikaya (Kutalmis). Le sultan Alp Arslan rêve d’unir les communautés musulmanes sous le drapeau seldjoukide en poursuivant la série des campagnes militaires en Anatolie commencées sous le règne de son oncle Tugrul Bey, mais sans vraiment souhaiter une guerre à grande échelle. Byzance est fragilisé par les querelles internes persistantes et, général devenu empereur après un coup d’État en 1068, Romain IV Diogène cherche à légitimer son pouvoir en stabilisant la frontière orientale soumise aux raids des Turcs. Afin d’expulser ces derniers définitivement, Romain IV regroupe en 1071 une vaste armée à Manzikert (en turc : Malazgirt) au nord du lac de Van pour contrer Alp Arslan. Trop téméraire, il commet toutefois des erreurs tactiques, est lâché par une partie de ses troupes et finit vaincu, prisonnier même. – Ce que le film ne dit pas : Romain IV sera rapidement libéré au prix d’un accord plutôt clément en regard de l’ampleur de sa défaite (il sera renversé à Constantinople et mourra exilé, les yeux crevés par ses propres compatriotes). Du point de vue militaire, les pertes humaines de Byzance sont réduites, mais le relatif désastre fragilise considérablement l’Empire byzantin et livre presque toute l’Asie mineure aux Turcs. En Occident, il servira de prétexte pour les croisades. Un projet fort ambitieux – toujours dans la perspective idéologique du président Erdogan - mais à la genèse catastrophique (mis en chantier sous le même titre en 2018, stoppé en 2020 en raison du Covid-19, cf. supra) et qui refait surface en février 2022 dans un emballage entièrement modifié (réalisateurs-scénaristes, casting), avec un budget très réduit et sous l’égide de la télévision turque (TRT), tout en insérant divers extérieurs utilisés dans le premier projet resté inachevé. Avec un résultat embarrassant : Cette deuxième tentative de chanter la gloire nationale pré-ottomane est un lourd échec public, les spectateurs lui reprochent des simplifications beaucoup trop caricaturales, des falsifications à la chaîne et une bataille finale ne durant que 10 minutes, échauffourée sans explication stratégique aucune. – Cf. aussi film de 1967. |