VI - EUROPE CENTRALE ET DE L’EST, BALKANS, TURQUIE et invasions mongoles

6. LES TURCS À LA PORTE DE L’EUROPE

Le mystérieux Shams de Tabriz et son disciple Jalal ad-Din Rûmi dans la télésérie de 2023/24.

6.5. Poètes et soufis

Nota bene : Ce chapitre se permet quelques digressions hors du cadre strictement ottoman, notamment en ce qui concerne divers mystiques musulmans venus de Perse, d’Irak, d’Arabie, etc. mais dont l’influence intellectuelle comme spirituelle fut déterminante dans tout l’Empire du sultanat d’Istanbul. - Dès les années 1950, après la fin de la dictature laïque sur modèle occidental de Mustafa Kemal Atatürk (entre 1923 et 1938), la production cinématographique turque a particulièrement développé ce chapitre d’un passé riche mais parfois oublié, et ce plus encore sous le régime du président conservateur Recep Tayyip Erdogan. On y trouvera par conséquent aussi des « biopics » où apparaît par ex. Omar Khayyâm, dont la légende dite « des trois condisciples » (selon la chronique de Rashîd al-Dîn al-Thabib), amplement reprise par le cinéma international mais historiquement peu vraisemblable (car les âges ne coïncident pas), affirme que le poète et astronome persan fut le camarade de classe de deux autres érudits, Nizam al-Mulk, le futur grand vizir sunnite des sultans seldjoukides turco-persans (1090-1122), et du redoutable « Vieux de la Montagne » Hassan ibn al-Sabbah (1050-1124), chef des « haschichins » ismaéliens, ennemis des sunnites retranchés dans l’inexpugnable forteresse d’Alamut (lieu popularisé par les écrits de Marco Polo).
1916The Rummy Act of Omar K. M. (US) d’Orral Humphrey
Beauty-American Film Manufactoring Co. (Santa Barbara), 1 bob. – av. Orral Humphrey (le poète et astronome Omar Khayyâm), Josephine Taylor (son épouse), Leo Banks (leur enfant), Marguerite Nichols (la bayadère Thou), Joe Massey (le conducteur de chariot). – Comédie burlesque autour des déboires conjugaux d’Omar Khayyâm, perdu dans ses poèmes ésotériques, ses rêves autour d’une enivrante bayadère (jouée par la future femme de Hal Roach) et le vin, à la colère de son épouse. – Sur Omar Khayyâm, cf. film de 1956.
1922Omar the Tentmaker (US) de James Young
Richard Walton Tully Productions-Associated First National Pictures, 8 bob., 9000 ft. - av. Guy Bates Post (le poète et astronome Omar Khayyâm), Virginia Brown Faire (Shirin), Nigel de Brulier (le vizir seldjoukide Nizâm al-Mulk), Rose Dione (la mère du Shah), Douglas Gerrard (Hassan ibn Sabbah, le “Vieux de la Montagne”), Noah Berry (le shah Jalâl ad-Dawlah), Boris Karloff (le saint imam Mowaffak), Maurice Flynn (le Croisé chrétien), Edward Kimball (le père d’Omar Khayyam), Walter Long (le bourreau), Evelyn Selbie (Zarah), Patsy Ruth Miller (la petite Shirine).
Omar Khayyam, le poète-astronome dont le nom signifie « fabriquant de tentes » est pourchassé en raison de ses quatrains subversifs. Shirine, l’épouse secrète – et enceinte – du poète est forcée d’intégrer le harem du shah, mais elle lui résiste ; il la fait enfermer, puis ordonne de la noyer dans un sac avec son enfant qu’elle a mis au monde en prison, la petite Shirine. Ses bourreaux ont pitié d’elle et la revendent à un marchand d’esclaves tandis que la fillette est confiée à Khayyam. Dix-sept ans plus tard, les vieux amis de Khayyam, Nizam al-Mulk et Hassan ibn Sabbah deviennent respectivement Grand Vizir et gouverneur. Lorsque Khayyam est arrêté sur ordre de Hassan et torturé pour avoir abrité un chevalier chrétien, Nizam le libère, punit Hassan et réunit le couple avec leur fille adulte. – Adaptation cinématographique (perdue) de la pièce éponyme de Richard Walton Tully (Broadway 1914). – Sur Omar Khayyam, cf. film de 1956.
1921 [sortie: 1925]A Lover's Oath / The Rubaiyat of Omar Khayyam (US) de Ferdinand Pinney Earle
Ferdinand P. Earle/Earle Prod.-Sol Lesser Productions, 76 min. - av. Ramon Novarro (Ben Ali, neveu d’Omar Khayyâm), Kathleen Kay (Shirine), Edwin Stephens (Hassan-i Sabbâh, le « Vieux de la Montagne »), Hedwig Reicher (sa femme), Frederick Warde (le poète et astronome Omar Khayyâm), Charles A. Post (le Shâh Jalâl ad-Dawlah), Arthur Edmond Carew (le prince Yussuf=Mâlik), Charles A. Post (le commandant des croyants), Paul Weigel (le cheikh Rustum), Philippe De Lacy (son fils), Fay Wray. – Ben Ali, le neveu d’Omar Khayyam, chef de tribu du désert, combat pour récupérer sa fiancée Shirine que convoite un riche rival. Film tourné en 1920-21, mais sorti seulement en 1925 suite à un procès avec Ramon Novarro (film partiellement perdu, ce qui n’est sans doute pas un drame.) – Sur Omar Khayyam, cf. film de 1956.
1946Omar Khayyam (IN) de Mohan Sinha
Mohan Sinha/Murari Pictures (Calcutta), en hindi, 103 min. - av. Kundan Lai Saigal (le poète-astronome Omar Khayyam), Suraiya Jamal Sheikh (la danseuse iranienne Mehru), Wasti (Gyas Beg), Benjamin (le sultan), Shakir (le vizir seldjoukide Nizâm al-Mulk), Madan Puri (Anwar), Muzammil (Zafar), Leela Chandragiri. – La danseuse Mehru est follement amoureuse d’Omar Khayyam mais celui-ci, perdu dans ses méditations soufies, reste insensible à toutes ses stratégies de séduction. En revanche Gyas Beg, un homme fortuné de Nishapur, cherche en vain l’attention de la bayadère et voue à Omar Khayyam une haine mortelle. Ayant reconnu la dimension spirituelle de Khayyam, Mehru devient sa disciple et la muse de ses poèmes sur l’ivresse du vin divin. - Musique et chansons de Lai Mohammed, interprétées par la vedette K. L. Saigal une année avant son décès. – Sur Omar Khayyam, cf. film de 1956.
1952Kiziltug – Çengis Han [=Plume Rouge et Gengis Khan] (TR) d’Aydin G. Arakon
Nazif Duru/Atlas Film, 75 min. – av. Turan Seyfioglu (Otsukarci), Cahit Irgat (Temudjin Gengis Khan), Atif Kaptan (Seyhyul Gebel/Hassan Sabbah, le “Vieux de la Montagne”), Mesiha Yelda (la princesse Sabiha), Nebile Teker (la princesse Türkan), Müfit Kiper (le poète-astronome Omar Khayyam), Verdat Örfi Bengü (Mehmet Tökus), Mücap Ofluoglu (Omar), Esrel Vural, Nubar Terziyan (Mervan), Cahig Irgat, Rauf Ulukut, Ferhan Tanseli, Nergis Mogol.
Au début du XIIe siècle, Otsukarci, un guerrier turco-persan indépendant surnommé « Plume Rouge » se lie d’amitié avec le vieux chef mongol Gengis Khan, lui sauve la vie lors d’une bataille mais, préférant sa liberté, refuse le rang de général que le khan lui offre. Les deux s’affrontent plus tard, lorsque le Mongol assiège la forteresse d’Alamut du sultan Seyhyul Gebel /Hassan ibn al-Sabbah, le « Vieux de la Montagne »), chef de secte des Ismaéliens dont la fille Sabiha est amoureuse d’Otsukarci… Une curiosité assez fauchée et fantaisiste : ce ne fut pas Gengis Khan, mais son petit-fils Houlagou Khan qui assiéga Alamut en 1256. – Sur Omar Khayyam, cf. film de 1956. - US: Red Plume – Genghis Khan, The Red Plume.
1955® Son of Sindbad (US) de Ted Tetzlaff. – av. Vincent Price (le poète-astronome Omar Khayyam).
« Omar Khayyam » (1956) de William Dieterle : des miniatures persanes avec teintes et décors originaux.
1956Omar Khayyam / The Lives, Loves and Adventures of Omar Khayyam (Les Amours d'Omar Khayyâm / Tempête sur la Perse) (US) de William Dieterle
Frank Freeman Jr./Paramount, 101 min. - av. Cornel Wilde (le poète et astronome Omar Khayyâm), Debra Paget (Sharain), Michael Rennie (Hassan ibn al-Sabbah, le “Vieux de la Montagne”), Sebastian Cabot (le vizir seldjoukide Nizâm al-Mulk), John Derek (le prince Mâlik, futur shah), Raymond Massey (le shah Jalâl ad-Dawlah/Malik Shah Ier, son père), Yma Sumac (Karina), Perry Lopez (le prince Ahmud, fils du shah), Margaret Hayes (la reine Zarada, sa mère), Joan Taylor (l’esclave Yaffa), Sebastian Cabot (Nizam), Morris Ankrum (l’imam Nowaffak), Abraham Sofaer (Tutush, frère du shah), Edward Platt (Jayhan), James Griffith (Buzorg), Peter Adams (le héraut), John Abbott (Yusuf), Henry Brandon et Paul Picerni (deux commandants).
Synopsis : A Nichapour, cité de l’empire seldjoukide turco-persan à la fin du XIe siècle, le poète, mathématicien et astronome Omar Khayyam voit en cachette sa bien-aimée Sharain, fille de son professeur, le vénérable imam Mowaffak. L’ancien camarade d’Omar, l’ambitieux Hassan ibn al-Sabbah cherche, lui, à obtenir un poste de gardien des Sceaux en manœuvrant le vizir Nizam al-Mulk, le troisième larron du trio d’amis d’enfance. Omar récite un poème osé devant le souverain Malik Shah Ier (Jalâl ad-Dawlah) qui, séduit par son intransigeante quête de la vérité, son audace et sa franchise, le nomme conseiller de la Cour, puis décide de prendre Sharain pour épouse. Omar étant inconsolable, l’ami Nizam lui offre Yaffa, une esclave. Tutush, le frère du shah, est assassiné par la secte chiite ismaélienne des Assassins, des religieux fondamentalistes qui cherchent à renverser le pouvoir sunnite. Nommé ministre de la Justice, Hassan fait exécuter tous les jours une poignée de ces criminels fanatiques qui meurent en toute indifférence. Lorsque les Byzantins envahissent la Perse depuis la Mer caspienne, le shah suit la stratégie d’Omar et part à leur rencontre avec son armée, flanqué de son fils favori Malik. Mais en son absence, sa première épouse, la shabanou Zahada, princesse des Kazars, intrigue pour le renverser au profit de son fils Ahmud tandis que les Assassins, enhardis par le haschich (d’où leur nom ?), ne se cachent plus et sèment la terreur. Le « trop loyal » vizir Nizam est retrouvé mort. Ayant appris par Yaffa que le refuge des Assassins se trouve dans une forteresse impénétrable au sommet de la montagne d’Alamut vers le Kurdistan, Omar Khayyam s’y rend seul sous le prétexte de travailler à la réforme du calendrier solaire en partant d’observations astronomiques et découvre ainsi que Hassan est le Grand Maître secret du repaire. Démasqué, celui-ci tente vainement de gagner l’ami poète à sa cause. Le shah a vaincu les Byzantins, mais il est mortellement blessé et a perdu la moitié de son armée. Omar court à sa rencontre et, mobilisant des prisonniers byzantins, il fait creuser une galerie sous la forteresse d’Alamut qu’il détruit entièrement en boutant le feu au naphte qui s’y trouve, détruisant ainsi le nid d’aigle. Yaffa s’est suicidée pour ne pas trahir Omar, Hassan périt dans l’incendie général avec la reine-mère Zahada de visite. Entretemps, le prince Malik, couronné shah, écrase l’armée de son demi-frère Ahmud qui trouve la mort. Reconnaissant, le nouveau souverain permet à Sharain de quitter le harem impérial et d’enfin rejoindre Omar.
C’est le dernier film hollywoodien du cinéaste germano-américain William (Wilhelm) Dieterle après une carrière importante (Quasimodo avec Charles Laughton en 1939, Portrait of Jennie avec Jennifer Jones, fable fantastique tant admirée par Luis Buñuel en 1948), une intense activité antinazie et de prestigieux biopics (sur Émile Zola, Dreyfus, Juarez, Pasteur, Ehrlich, Reuter), mais placé par le maccarthysme sur une « liste grise » dès 1950 en raison de ses accointances avec la gauche et d’amis communistes (Blockade sur la guerre civile d’Espagne, Bertolt Brecht dont il a financé le voyage aux États-Unis). En attendant de rentrer en Europe, Dieterle s’acquitte scrupuleusement de cette commande qui n’a rien de déshonorant. Le casting est séduisant (en particulier Michael Rennie et Raymond Massey), les moyens à disposition ne sont pas négligeables (coûts : 2,2 millions $), avec un tournage en Technicolor et VistaVision d’avril à mai 1956 (retakes en juin 1957) dans les studios Paramount, plus quelques – beaucoup trop rares - extérieurs dans la région d’Indio, Bronson Canyon et Palm Springs (Calif.). Quant à la vedette à l’affiche, l’acteur-réalisateur américano-hongrois Cornel Wilde, c’est un escrimeur émérite (aux Jeux Olympiques de 1936), un ferrailleur souriant, simple et désinvolte mais lettré, lui qui incarnera un Lancelot peu courant, parlant latin et grec et lisant les Odes de Horace dans le texte dans son Lancelot and Guinevere (1962). Les dialogues, facilement littéraires, abondent de citations tirées des roubaiyat dans la fameuse traduction d’Edward FitzGerald (1859) qui rendit le philosophe persan si célèbre en terre anglophone. En filigrane, on peut déceler dans le script de l’auteur dramatique anglais Barré Lyndon des allusions au « péril rouge » intérieur qui hante alors l’Amérique et dont la secte des Assassins, avec ses manœuvres criminelles de subversion, pourrait être une transposition costumée (capes, turbans et poignards « rouges »). Le héros du film ne manque d’ailleurs pas de contrer le « Vieux de la Montagne » (et de rassurer les spectateurs) en lui rappelant que les tyrans dans son genre ont toujours fini par perdre la partie. Le prologue précise qu’« à une époque où il fallait penser ce que pensent les souverains, Khayyâm pensait pour lui-même », réduisant sans surprise le savant poète à un hédoniste tolérant et sceptique tel que voudrait le voir l’Occidental agnostique.
Certes, la fin est fantaisiste, déjà que la légende des trois amis d’enfance, reprise ici de plus belle, est peu vraisemblable, les écarts d’âge entre les protagonistes étant trop importants (le véritable vizir Nizam avait 30 ans de plus que Khayyâm et 40 de plus que Sabbah). Omar Khayyâm (v.1048-v.1141), dont la vie est entourée de mystère à l’instar de ses poèmes peu orthodoxes, d’inspiration soufie, ne résida jamais à Alamut, le shah lui ayant fait construire un observatoire à Ispahan ; on sait aussi qu’il aurait vécu en reclus les vingt dernières années de sa vie à Nichapour. Le vieux shah Jalâl ad-Dawlah ou Malik Ier (dont la progéniture porte d’autres noms que dans le film) mourut non au combat contre les Chrétiens mais empoisonné en novembre 1092, et son vizir Nizam fut effectivement assassiné peu avant par les fanatiques ismaélites. Quant à l’inexpugnable forteresse de la secte, elle fut rasée bien plus tard, en 1256, par l’armée mongole d’Houlagou Khan (petit-fils de Gengis Khan) qui déferla sur l’Iran. Cela dit, le film s’éloigne sympathiquement des habituelles bagdaderies américaines, voire istanbuliennes : tout en ayant les mains liées par le studio, mais érudit et féru de culture, Dieterle apporte un soin particulier à sa réalisation tant sur le point de la documentation historique que de la couleur. Celle-ci a été atténuée pour restituer les teintes des miniatures persanes : beige, blanc, ocre rouge, lila, vert Véronèse, bleu pâle, carmin et violet. Costumes, armures et bibelots, mais aussi le palais avec ses voûtes très basses, creusées de niches et décorées de reliefs de plâtre forment une toile de fond qui contraste agréablement avec la surcharge bariolée du genre. Dieterle a pris comme conseiller moyen-oriental Abdel Salaam Moussa, l’ex-assistant de DeMille en Égypte sur The Ten Commandments. Ce cumul d’annotations étouffe toutefois l’essentiel, à savoir le récit, l’aventure, parfois alourdie par les références historiques et un trop d’extérieurs de studio. Peu étonnant que le grand public, indifférent aux vers du Persan, ne s’y soit pas retrouvé. Pourtant, dans les Cahiers du Cinéma (janv. 1958, p.3), Paul Gégauff, futur scénariste de Chabrol, cite Omar Khayyam en troisième place dans sa liste des dix meilleurs films de l’année 1957, aux côtés d’œuvres signées Hitchcock, Ray, Minnelli. Honneur excessif ou provocation ? – DE : Sturm über Persien. Die Abenteuer des Omar Khayyam - IT : Le avventure e gli amori di Omar Khayyam.
1957(tv) The Heart’s Desire (US) de Walter Grauman
« Matinee Theater », National Broadcasting Company (NBC 19.6.57), 60 min. – av. Leon Askin (le poète-astronome Omar Khayyâm), Pernell Roberts (Hassan ibn al-Sabbah, le « Vieux de la Montagne »), Lisa Montell (Yasmine), Leon Askin (le général Rabat [=le vizir Nizâm al-Mulk]), John Conte (narration). – Trois garçons, les jeunes Omar, Hassan et Nizâm, font serment de partager leurs fortunes (scénario de Helen Hanff). – Sur Omar Khayyam, cf. film de 1956.
1962Rabia al-Adawiya / Chahîdat al-hubb al-ilâhi (La Martyre de l’amour divin) (EG) d’Abbas Kamel
Al-Mottaheda lil Cinema-Aflam El Khalig El Arabi (al-Qâhira/Le Caire), 125 min. - av. Aïda Hilal (Rabia al-Adawiyyah), Hussein Riad (Ismael, son père), Rushdi Abaza (l’émir Rabie Ben Zayad), Tewfik El Dakn (Derek), Ahmed El Toukhy (Cheikh murshid Rayah), Karimane (princesse Golnar), Omar al-Hariri. - Vie de Rabia, la sainte de Bassorah (Râbi’ah al-‘Adawiyyah, 713-801). Courtisane, joueuse de flûte ou chanteuse irakienne à Bassorah, elle est convertie par l’ascète Abdallah Zoubane, rattachée au soufisme par le cheikh Hasan al-Basri et devient la première poétesse mystique de l’Islam, figure majeure du soufisme. Farid al-Din Attar (XIIe s.) a compilé ses faits et paroles entourés de légendes au fil des siècles. La célèbre Oum Kalsoum interprète les chansons du film dues à Mohammed Abdel Wahab.
1962/63Mevlid (Süleyman Çelebi) (TR) de Mehmet Muhtar
Turgut Demirag/And Film (Istanbul), 119 min. – av. Ulvi Uraz (l’imam Süleyman Çelebi), Yilmaz Duru (Dogan Bey), Evrim Fer (Gülnur), Atif Kaptan (le sultan Yildirim Bayazid Ier), Gülbin Eray (la sultane), Zeki Alpan (le vizir Ali Pacha), Senih Orkan (Fettah), Nuri Genç (Emir Sultan), Afif Yesari (Muharrem), Vahi Öz (Abdullah Aga), Benan Öz (Esir Kiz).
Un épisode de la vie de Souleiman Tchélébi dit aussi Suleyman de Bursa (1351-1422), protégé des sultans Bayazid Ier et Mehmed Ier, enfin imam du palais impérial, qui doit son renom au poème religieux « Mevlit (La Naissance du Prophète) » écrit en 1409 et récité depuis lors à tous les événements heureux ou douloureux de la vie. Le film se concentre toutefois sur l’amour malheureux (et fictif) du poète-imam pour la belle Gülnür, elle-même amoureuse de l’ami du poète, Nicancibasi Dogan Bey, l’un des héros de la bataille de Nicopolis contre les Croisés du roi de Hongrie Sigismond de Luxembourg. (Film partiellement perdu.)
1963Rabia al-Adawiya (Rabia la bédouine / Rabia l’Adawienne) (EG) de Niazi Mustapha
Aflam Helmy Rafla/Orient Film (al-Qâhira/Le Caire), 125 min. - av. Nabila Obeid Nur (Rabia al-Adawiyyah), Farid Chawki (Khalil), Emad Hamdi (Essam), Zuzu Nabil (Alya), Salwa Mahmud (Abda), Abdel Ghani Kamar. – Cf. supra, film égyptien de 1962.
1963(tv) Hassan ibn Sabbah. Eine historische Legende aus dem Lande der Perser (DE) d’Udo Langhoff
Norddeutscher Rundfunk (ARD 24.11.63), 75 min. - av. Richard Lauffen (Hassan ibn al-Sabbah, le « Vieux de la Montagne »), Marc Luxemburger (son fils), Helmut Förnbacher (Reza), Ilse Bally (sa mère), Klaus Höhne (Ahmed), Jupp Astor (l’aveugle), Karl-Ulrich Meves (le bossu), Thomas Piper (Ali), Michael Weckler (Hussein), Hans Irle ((Mohammed), Maria Litto (une esclave), Alexander Engel (le conteur). – Dans sa forteresse d’Alamût, au nord de la Perse, le « Vieux de la Montagne », ancien ami d’Omar Khayyam, enrôle Reza, un jeune berger naïf, pour assassiner les ennemis seldjoukides de la secte ismaélienne. Il meurt à la tâche et sa mère le venge en tuant Hassan (d’après Herbert Plate). – Sur Omar Khayyam, cf. film de 1956.
1965® La Fabuleuse Aventure de Marco Polo (L'échiquier de Dieu) (FR/IT/YU/EG/AF/CH) de Denis de La Patellière. - av. Akim Tamiroff (Hassan-i Sabbâh, le Vieux de la Montagne). – Film inachevé (cf. Italie : Venise).
1967® Alpago : Alpaslan’in fedaisi [=Alpago, le ferailleur d’Alp Aslan] (TR) de Nejat Saydam. – av. Turgut Özatay (Hassan-i Sabbâh, le Vieux de la Montagne), Fuad Ishan (le poète-astronome Omar Khayyâm), Atif Kaptan (le vizir Nizâm al-Mulk). – cf. chap. 5.1
1967Haci Bektas-i Veli [=Le Derviche des derviches / Le Sultan des cœurs] / Anadolu’yu Türklestirenler [=Ceux qui ont turquifié l’Anatolie] (TR) de Tevfik Fikret Uçak
Mahmut Dedehayir/Dede Film-Acar Film (Istanbul), 90 min./74 min. – av. Cüneyt Gökçer (Hajji Bektash Veli), Sadiye Arciman (la mère), Ali Sen (Ismail Sari), Gülgün Erdem (Esire), Haydar Karaer (Eskiya Bostanci), Asim Nipton (Sadrettin), Çetin Basaran (le soufi Yunus Emre), Osman Türkoglu (Molla Idris), Mehmet Büyükgüngör (Hoca), Sabahat Isik (Dadi), Süha Dogan (Osman Türkoglu), Mazhar Fakiroglu (Kadi), Murat Tok (Taptuk Emre), Ahmet Turgutlu (Can Baba), Nuri Genç (Ahmet Yesevi), Hüseyin Kutman (Düven Sahta), Icial Genç (l’épouse d’Ahmet Yesevi), Abdulrahman Palay (Ahmet Turgutlu Seslendirmesi), Toron Karacaoglu (Asim Nipton Seslendirmesi), Sadettin Erbil (Haydar Karaer Seslendirmesi), Nedret Güvenç (Gülgün Erdem Seslendirmesi), Aga Hün (Ali Sen Seslendirmesi), Riza Tüzün (Mehmet Büyük Güngör Seslendirmesi).
La vie de Hadji Bektachi Veli (1209-1271), soufi semi-légendaire originaire du Khorassan au XIIIe siècle, influencé par le néoplatonisme. Fondateur de la confrérie des mystiques turcs Bektachis, il exerce une grande influence sur la création de l’Empire ottoman et introduisant l’Islam en Anatolie, puis dans les Balkans. Ses disciples se retrouvent en Bulgarie, en Grüce, en Macédoine, en Bosnie, en Albanie, en Hongrie et en Roumanie. - Titre arabe : Wali Allah Abdullah.
1973Pir Sultan Abdal (TR) de Remzi A. Jöntürk
Ümit Utku/Kervan Film (Istanbul), 91 min. – av. Fikret Hakan (le derviche Pir Sultan Abdal), Mine Sun (son épouse), Tuncer Necmioglu (le gouverneur Hizir Pacha), Nilgün Atilgan (Sanem), Turgut Savas (Rüstem Aga), Oktay Yavuz (Sari Kadi), Kenen Karagüz (Ases Basi), Asik Ihsani (Asik), Resit Çildam (Bandit), Mehmet Ali Güngör (Ases). - Vie d'un maître spirituel de la confrérie des Bektachis/Bektashiyya, poète et compositeur turc de musique soufie (XVIe s.). Critique envers le tyrannique gouverneur ottoman Hizir Pacha, celui-ci l’accuse d’espionnage pour le compte du Shah d’Iran et le fait pendre vers 1560. En couleurs.
1973Mevlana / Gönüller Sultani Mevlana [=Mevlana, le sultan des cœurs] (TR) d’Atif Yilmaz
Hamit Gursoy/Has Film (Istanbul), 80 min. – av. Cüneyt Gökçer (Jalal ad-Din ar-Rumi dit Mevlana), Kerim Afsar (Shams ad-Din de Tabriz/Tebrizli Semsettin), Bülent Kayabas (Aladdin), Hüseyin Peyda (Selahaddin), Aykut Sözeri (le sultan Aladin Keykubat), Mumtaz Ener (Seyyid Burhanettin), Ahmet Danyal Topatan, Tufan Giray (le fils du sultan), Atif Kaptan, Yesim Tan (fille de Kimya), Zeyno Cilem, Hayri Esen (narration). – Vie du maître soufi Jalâl ad-Dîn ar-Rûmi (v. 1200-1273), saint patron de la ville de Konya et des derviches danseurs (confrérie des Mevlevis) en Turquie. Rumi et son père Bahaeddin Veled ont échappé à l’attaque des Mongols et ont immigré à Konya, en Turquie. La vie de Rumi prend une tout autre direction en 1240 lorsqu’il rencontre son maître spirituel Shams ad-Din de Tabriz, mais quatre ans plus tard la population et certains de ses disciples jaloux cherchent à éliminer ce dernier parce qu’il leur a enlevé leur maître. Shams disparaît mystérieusement en 1244, peut-être assassiné. Rumi reste inconsolable. En couleurs.
1973Rabia (TR) d’Osman F. Eden
Abdurrahman Keskiner, Fatma Girik/Umut Film (Istanbul). – av. Fatma Girik (Rabia), Atif Kaptan (son père), Tugay Toksöz (Hassan), Müfit Kiper (le savant et ascète soufi Al-Hassan al-Basri), Güzin Özipek (Komsu), Ekrem Göökkaya (Ekrem), Ramazan Akboga (Tüccar) Yesim Yükselen (Celile), Bilal Inci, Aynur Aydan, Müserref Çapin, Renan Fosforoglu, Hikmet Tasdemir. - Cf. supra, film égyptien de 1962.
1973Rabia : ilk kadin evliya [=Rabia, la première sainte] / Rabia el-Adeviyye (TR) de Süreyya Duru
Sürreya Duru/Murat Film (Istanbul), 91 min. – av. Hülya Koçyigit (Rabia al-Adawiyyah), Orçun Sonat (Ammar, le marchand d’esclaves), Nuri Altinok (le savant et ascète soufi Al-Hassan al-Basri), Hüseyin Peyda (l’émir Hansade), Resit Cildam (l’émir de Bassorah), Muazzez Arça (Yash Kadin), Ihsan Yüce (Cellat Cabbar), Esin Karskaya (la fille de Rabia), Bahri Ates (le lépreux), Hayri Esen (Hüseyin Peyda), Mehdi Yesildeniz (Abdallah, père de Rabia), Sebahat Isik (Ebe), Nedret Güvenç (Habibi), Perihan Ates (Rakkase), Nurtekin Odabasi (Harun al-Rashid).
Jeune fille, Rabia a grandi en priant aux côtés de son père religieux. Capturée par le marchand d’esclaves Ammar, elle est vendue comme concubine à l’émir Hanzade, qui quoiqu’amoureux, ne parvient pas à se faire aimer par cette femme qui se réfugie avec intensité dans la religion… - Cf. supra, film égyptien de 1962.
1973/74Ömer Hayyam [=Omar Khayyâm] (TR) de Tunç Basaran
Nazmi Özer/Emek Film (Istanbul). - av. Orçun Sonat (le poète et astronome Omar Khayyâm), Bahar Erdeniz (Nalan), Seyyal Taner (la princesse Yasmine/Banu), Gönül Tansel (Iclal), Haydar Kasaer (le père de Khayyam), Ahmet Karatop (l’ami de Khayyam), Cihan Alp (Bedevi), Masist Gül (Kirbaççi), Halit Akçatepe, Sami Tunç.
Le tyrannique gouverneur de Nichapour arrête Omar Khayyâm et son père et les fait travailler dans les carrières. Sadik, le fils bien-nommé du gouverneur auquel il succède, opprime le peuple et tue le vieux géniteur de Khayyâm. Ce dernier parvient à s’évader et, jurant de se venger, il se déguise sous un masque – d’où son surnom de « Fantôme noir » -, s’entraîne assidûment à l’épée et à l’arc tout en devenant un poète célèbre et en simulant une vie de débauche.... Seul hic : Khayyâm s’éprend de la sœur de Sadik, la princesse Yasmine qui, heureusement pour lui, le soutient dans ses efforts de renverser le despote… Soit, on connaît peu de choses sur Omar Khayyâm, mais le cinéma populaire turc pousse la chose un peu loin avec ce nanar à la Zorro, aussi apocryphe que stupide. – Sur Omar Khayyâm, cf. film de 1956.
1974Yunus Emre Destani [=L’Épopée de Yunus le Sage] (TR) de Çetin Inanç
Mehmet Karahafiz, Hasan Çakir/Osmanli Film, 200 min. (2 parties). - av. Ihsan Baysal (le poète soufi Yunus Emre), Defne Dilek, Reha Yurdakul, Nuri Kirgeç, Asuman Arsan, Baykal Kent, Enver Dönmez, Ehat Alinçe, Ibrahim Ugurlu, Sabahat Isik, Türker Tekin. – Film perdu sur la vie de Yunus Emre (1238-1320) et sa confrérie soufie Bektshiyya, tourné en une semaine. - Cf. télésérie de 2015/16.
1974Yunus Emre / Gönüllerin Fatihi Yunus Emre [=Yunus Emre, le Conquérant des cœurs] (TR) d’Özdemir Birsel
Özdemir Birsel/Elvan Film, 162 min. – av. Hakan Balamir (le poète soufi Yunus Emre), Tülin Örsek (la soeur du sultan Bacim), Altan Bozkurt (Ulug Bey), Müfit Kiper (Tapduk Emre), Sükriye Atav (son épouse), Ali Sen (Hamza Bey), Riza Tüzün (Hai Bektasi Veli), Feridun Çölgeçen (Muineddin Suleyman Pervane), Süheyl Egriboz (Mad), Atif Kaptan (le chef mongol), Aydin Tezel (le soufi Mevlana Jalal ad-Din ar-Rumi). – Projet concurrent du biopic de Cetin Inanç sur le célèbre soufi Yunus Emre (1238-1620) (cf. supra), tourné en sept mois, depuis juin 1973, dans le district de Suhut et les villages de Basören, Senir, Atlihisar et Balçikhisar. Cf. aussi télésérie de 2015/16.
1982(tv) Dastanhayeh Mawlavi [=Récits de Mawlânâ] (IR) télésérie d’Ali Hatami
TRI Teheran (5 épis.). – av. Jamshid Mashayekhi (Mawlânâ Jalâl al-Dîn Rûmî), Atash Kheyr, Behruz Behnejad, Iraj Tchavmeh, Said Amirsoleymani, Abbas Maghfurian. – Épisodes de la vie du saint soufi persan Djalâl ad-Dîn Rûmî (1207-1273), appelé « Mevlana (notre maître) », et ses derviches dansants établis dans la ville turque de Konya. (La série n’a laissé aucune trace et il n’est pas certain qu’elle ait été terminée.)
1985Yunus Emre (TR) d’Engin Temizer
Türker Inanoglu, Kadri Yurdatap/Erler Film-Mine Film, 97 min. - av. Talat Bulut (le poète soufi Yunus Emre), Melike Zobu, Burçin Orhon, Sükran Güngör, Pembe Mutlu, Bülent Oran, Asuman Arsan, Reha Yurdakul, Ahmet Kostarika. – cf. télésérie de 2015/16.
1989(tv-df) Içimizden Biri: Yunus Emre / One of Us: Yunus Emre (TR) d’Arslan Kaçar
Sadik Deveçi/Kültür Bakanligi-Alfa Film, 47 min. - av. Rutkay Aziz (le poète soufi Yunus Emre), Dilaver Uyanik (Taptuk Emre), Mesut Çakari (Çoban Çocuk), Menderes Samacilar (le derviche Yusuf). – Docu-fiction sur le saint soufi Yunus Emre. – cf. télésérie de 2015/16.
1993Gönul Sultanari : Aziz Mahmud Hüdayi – Hüdayi Yolu [=Sultans de cœur] (TR) de Hüseyin Ildemir
Ragip Karaddayi/Ifpas Film (Instanbul)-TGRT, 88 min. – av. Bulut Aras (Aziz Mahmud Hüdayi), Ümit Acar (Kaçak), Dündar Aydinli (Yeni Bursa Kadisi), Nevin Aypar (Davaci Kadin), Ahmet Açan (Halil Pacha), Ekrem Dümer (Lala), Selahattin Firat (Eskici Mehmet Dede), Macit Flordun (Kayikçi), Ezref Kolçak (Üftade), Mine Sun (Hüdayi’nin Esi), Özden Özgürdal (Ahmed), Ertaç Ünsal (Sam Kadisi). - Biopic du soufi Aziz Mahmud Hudayi (1541-1628), cf. infra, série de 2024.
2004(vd) Al-Ghazali, the Alchimist of Happiness (Al-Ghazali, l’alchimiste du bonheur) (GB/IR) d’Ovidio Salazar et Malak D. Khazai (dir. art.)
Matmedia Productions Ltd., 89 min. – av. Ghorban Nadjafi (Abu Hamid Al-Ghazali), Dariush Arjmand (Nizam al-Mulk), Mitra Hajjar (l’épouse d’Al-Ghazali), Abdol Reza Kermani (Ahmad al-Ghazali), Muhammad Poorsattar, Ali Mayani. – Vie du célèbre saint soufi perse de Mashad (1058-1111). Pendant le règne d’Alp Arslan sur les Turcs seldjoukide, l’imam Al-Ghazali consacre toute sa vie à mettre fin aux conflits entre sunnites et chiites.
2005The Keeper : The Legend of Omar Khayyam (US) de Kayvan Mashayekh
Sep Riahi, Kayvan Mashayek, Belle Avery/Guide Company Films Inc. (Houston)-Arrival Pictures, 95 min. – av. Bruno Lastra (le poète et astronome Omar Khayyâm), Vanessa Redgrave (Miss Sangorski, l’héritière), Marie Espinoza (Darya), Moritz Bleibtreu (le sultan Mâlikshah), Rade Serbedziya (l’imam Muaffak), Christopher Simpson (Hassan al-Sabbah, le “Vieux de la Montagne”), Andy Madadian (Ali Ben-Sabbah), Puya Behinaein (Nader), Adam Echahly (Kamran, son jeune frère), Daniel Black (Omar Khayyam enfant), Sarah Hadaway (sa mère), Faruh Girezov (Hassan enfant), Marie Espinosa (Darya), Shahurad Vossughi (Mansur), Diane Baker (Miss Taylor, l’institutrice de Kamran).
Au XXIe siècle, Kamran, un adolescent de 12 ans, découvre qu’il est le descendant d’Omar Khayyâm, chargé de préserver oralement le récit biographique du savant et poète au cours duquel l’amour pour la belle esclave Darya le sépare de son ami d’enfance Hassan al-Sabbah, devenu, lui, un religieux fanatique… Sa secte d’assassins vise à éliminer le sultan Mâlishah, alors en lutte avec les Croisés. Un film pour la jeunesse réalisé par un cinéaste iranien émigré à Houston qui souhaite démontrer que l’Iran de jadis avec son prodigieux héritage tant culturel que scientifique n’a rien de commun avec celui des ayatollahs actuels. Tourné à Boukhara et à Samarcande (Ouzbékistan), à Houston (Texas), Londres et Santa Clarita (Californie), le film souffre de maladresses narratives dues aux trop nombreux et inutiles sauts temporels, de beaux extérieurs au Moyen-Orient mis à part. Primé à Budapest et sélectionné pour le festival international du film de Moscou. – Sur Omar Khayyâm, cf. film de 1956.
2008(tv) Mevlana Çelaleddin-i Rumi : Askin dansi [=Mevlana Jallaleddin Roumi : La Danse de l’Amour] (TR) de Kürsat Kizbaz
Kürsat Kizbaz Prod. (Istanbul), 80 min. – av. Sinan Tuzcu (Jalal ad-Din ar-Rumi dit Mevlana), Burak Sergen (Shams ad-Din de Tabriz), Özcan Deniz (Çelebi Hüsamettin), Müskin Kenter (Bahaeddin Veled), Turan Özdemir (cheikh Salhaddin), Selçuk Yöntem, Yilmaz Erdogan, Yildiz Kenter, Cüneyt Türel, Mehmet Atay, Meltem Cumbul. - Tourné dans six pays différents avec le soutien de l’UNESCO et du Centre des Nations Unies. Le film initie une longue série de biopics religieux encouragés par Recep Tayyip Erdogan, maire d’Istanbul, chef du mouvement AKP et dès 2012 Premier ministre d’une nation démocratique moderne réislamisée.
2008(tv) Hazreti Rabia [=Sainte Rabia] (TR) de Nazif Tunç
Nazif Tunç, Arif Hakverdi, Baris Yildirim/Halk Film (Istanbul) (Kanal 7), 120 min. - av. Ezgi Karaduman (Rabia al-Adawiyyah), Erol Alpsoykan (Besir), Dursun Ali Erzincanli (le savant et ascète soufi Al-Hassan al-Basri), Ertaç Ünsal (Halit), Bilge Parlak (Fatma), Esin Yigit (Sehrazat), Onur fiÇinar Saraçer (Cariye), Yakup Konca (le négrier Basi Faddal), Ibrahim Kumral (le marchand d’estclaves Tayyar), Necdet Tok (Hizir), Ibrahim Olam (Ismail). - Cf. supra, film égyptien de 1962.
2012(tv) Al Imam Al-Ghazali (EG) télésérie d’Ibrahim El Shawdy
Emad El Raïes/Union of Radio and Television (Al Qahira/Cairo) (20.7.12), 32 x 45 min. – av. Nermeen Al-Fiqy/Feky (Naglaa), Mohamed Reyad (Al-Ghazali), Ahmed Salama (Ahmed), Ahmed Wafiq (Al-Hasah), Bahaa Tjarwat (Ali), Buthaina Rashwan (Maryam), Tarifs Husam (Saleh), Huda Al-Idreesy (Laïla), Merna Walid, Mima Al-Hondes, Karim Kojak. – cf. film de 2004.
2014Yunus Emre : Askin Sesi [=Yunus Emre, la voix de l’Amour] (TR) de Kürsat Kizbaz
Kürsat Kizbaz, Bülent Vural/Imagine Film, 100 min. – av. Devrim Evin (le poète soufi Yunus Emre), Nilay Cafer (Balim Kiz, son amour), Sinan Albayrak (le sultan Veled), Tamer Levent (Hallac-i Mansur), Ahmed Mekin (Taptuk Emre), Ahmet Mekin (Hajji Bektas), Altan Erkekli (le soufi Mevlana Jalal ad-Din ar-Rumi). – cf. télésérie de 2015/16.
2014(tv) Dervis Yunus [=Le Derviche Yunus] (TR) d’Ihsan Yesiloglu
Tevfik Polam Prod., 74 min. – av. Ömer Samatlioglu (le poète soufi Dervis Yunus), Cengiz Durmaz, Azra Çalik, Ali Sultan, Mohammet Taflan, Cansu San, Kamber Dalçik, Coskun Yeltekin, Bahri Demir, Halik Kirlangic, Ismail Orhan, Ismail Saraç. – Tourné en vidéo. – cf. télésérie de 2015/16.
2014-2019® (tv) Dirilis : Ertugrul (Résurrection d’Ertugrul) (TR) télésérie de Mehmet Bozdag. – av. Osnan Soykut (le cheikh soufi Muhyi al-dîn Ibn ‘Arabi), Korel Cezayirli (le soufi Sadr al-Dîn al-Qûnawî, son principal disciple). La série fait apparaître le maître des maîtres spirituels de l’Islam, le cheikh Ibn ‘Arabi, sommité de l’ésotérisme musulman jamais représenté à l’écran jusque-là. - Cf. chap. 6.2
2015/16(tv) Yunus Emre : Askin Yolculugu [=Yunus Emre : Voyage d’amour] (TR) télésérie d’Emre Konuk et Kamil Aydin
Mehmet Bozdag, Mustafa Tatçi/Tekden Film-Türkiye Radyo Televizyon Kuruma (Istanbul) (TRT1 18.6.15-24.5.16), 45 x 70 min. (2 saisons). - av. Gökan Atalay (le soufi Yunus Emre), Payidar Tüfekçloglu (le cheikh soufi Tabduk Emre), Baran Akbulut (Molla Kasim), Mehmet Çeypic (Ahi Mesud), Mehmet Ali Tuncer (Boluluzade Ali Taygu), Asuman Çakir (Hanim Ana), Birand Tunka (le derviche Cagri), Umut Tanyolu (Yunus Guyende), Sedat Erdis (Demirci Bayram), Ahmet Talay (Dülger Sahin), Pelin Orhuner (sultan Bacim). - Poète soufi d’expression turque, originaire d’Anatolie centrale et considéré comme le représentant du mysticisme populaire turc, Yunus Emre (1240 ?-1321 ?) vit à l’époque seldjoukide et au début de l’Empire ottoman. Fuyant les invasions mongoles, il s’établit à Nallihan comme fonctionnaire seldjoukide, puis rejoint le monastère des derviches du cheikh Taptuk Emre. Sa vie est marquée par les troubles intérieurs, le délitement de Byzance, les défaites des croisés et la montée des Ottomans. Série tournée dans le village de Riva (Istanbul, district de Beykoz).
2016Somuncu Baba : Askin Sirri [=Somuncu Baba : Le Secret de l’Amour) (TR) de Kürsat Kizbaz
Imagine Film Production-VSG-Sunar-Aksaray (Istanbul), 114 min. - Av. Furkan Palali (Somuncu Baba), Tuvana Türkay (Necmiye), Firat Tanis (Meczup), Gürkan Uygun (le sultan Bayezid Ier), Sinan Albayrak (Beyazid-i Bestami), Emin Olcay (Molla Fenari), Serdar Yegin (le soufi Emir Sultan), Ali Sürmeli (Sadi-i Rumi), Altan Akisik (Ocakçibasi), Altan Gördüm (Mahmud Mazdekani), Keenan Bal (Sadreddin), Saruhan Hünel (Abdurrahman), Berke Caymaz (Amr), Haldun Boysan (Ekmekçi Musa), Gürkan Uygun (le sultan Yildirim).
Le cheikh soufi Hamid-I Vali [Veli] (1331-1412), un descendant du Prophète plus connu sous son sobriquet de Somunju Baba, travailla d’abord incognito comme boulanger à Bursa, puis, pour éviter la célébrité après avoir interprété ésotériquement la première sourate du Coran, il se réfugia à Aksaray pour y enseigner dans la grande mosquée d’Aksaray (Anatolie centrale) sur ordre du sultan Bayezid Ier. Adaptation du roman de Mahmut Ulu.
2016(tv) Samarqand [=Samarcande] (AE/JO) télésérie d’Eyad al-Khzouz
Eyad El Khzouz, Yaser Fahmy/I See Media Services (Abu Dhabi) (ISEE Media 5.6.16), 30 x 45 min. – av. Abed Fahed (Hassan al-Sabbah, le “Vieux de la Montagne”), Youssef El Khal (le poète et astronome Omar Khayyâm), Akef Najem (le vizir seldjoukide Nizam al-Mulk), Rakeen Saad (Atun), Odai Hijazi (commandant de la garde), Mayssa Maghrebi (la reine Terken Khatun), Amal Boushousha (Nermin), Yara Sabri (Zubaidah), Guillaume Delaunay (Ogre), Sameera Asir (Sahar), Hanane El Khader (Zomorrodah), Emad Azmi (Aram), Ola Yaseen (Rawas), Ahmad Al Omari (Nasser Khan, roi de Samarcande), Rashed Malhas (Malik Shah), Nairuz Ajlouni (Ahmad Khan).
À la cour de Samarcande se déroule une lutte idéologique entre Hassan al-Sabbah, chef d’une secte fanatique d’assassins religieux qui tyrannise son entourage, et son ancien ami Omar Khayyâm, un libre-penseur et chercheur éclairé qui encourage, au contraire, une religion tolérante et ouverte. Leur ex-ami commun, le vizir Nizam al-Mulk, échappe de justesse aux poignards des fanatiques (allusion manifeste à l’organisation terroriste islamiste d’al-Qaïda). – Un feuilleton de Ramadan co-produit par les Émirats arabes unis et la Jordanie, tiré du roman éponyme du Franco-Libanais Amin Maalouf (1988) et filmé à Ajloun en Jordanie, dans les studios ISEE d’Abu Dhabi et en Autriche. – Sur Omar Khayyâm, cf. film de 1956.
2018Direnis Karatay [=Le Résistant Karatay] (TR) de Selahattin Sancakli
Ertugrul Findik, Selman Kayabasi Prod., 118 min. – av. Mehmet Aslantug (Celaleddin Karatay), Fikret Kuskan (Ahi Evran), Yurdaer Okur (Noyan), Alperen Duymaz (Kutay), Burcu Özberk (Türkan), Nefise Karatay (Fatma Baci), Ece Yasars (Maral), Cahit Kayaoglu (le sultan Alaeddin Keykubad), Kutay Köktürk (Rupeli Hoca), Ertugrul Sakar (le vizir Adil), Furkan Palali (Mevlâna, le maître soufi Djalâl ad-Dîn Rumï), Ahmet can Parlak (le poète soufi Yunus Emre), Firat Temir (Sadreddin Konevi). - La vie du célèbre vizir Celaleddin Karatay, un chrétien byzantin converti à l’Islam qui fut au service de trois sultans entre 1214 et son décès en 1254. Grand ami du mystique Rumi, il parvint à renforcer la cohésion de l’empire seldjoukide face au péril des invasions mongoles. Filmé en extérieurs à Konya.
2021(tv) Mavera : Hace Ahmed Yesevi (TR) télésérie de Dogan Ümit Karaca
Yusu Esenkal, Erkin Hadimoglu/ES Film (Istanbul) (TRT1 12.4.-7.5.21), 26 x 90 min. - av. Korel Cezayirli (Hajji Ahmed Yesevi), Görkem Sevindik (Sari Saltuk), Demercan Kacel (Yalgiz), Sinan Tuzcu (Atif), Necip Karakay (le pir Yusuf Hemedani), Recep Usta (Mansur Ata), Mehmet Korhan Firat (Sahsuvar), Zara Yilmaz (Kara Leyla), Tansel Öngel (Mahmud), Evren Erler (Dübeys bin Sadaka), Erdem Ergüney (Kutluk). Haydar Koyel (Adnan), Hasan Küçükçetin (Pehlivan Hamza).
Le combat religieux du soufi turc Hajji Ahmed Yesevi/Yasavi (1093-1166), envoyé à Bagdad avec trois derviches par leur maître, le sheikh Yusuf Hmedani. Figure fondatrice de la littérature d’Asie centrale, il exerça une influence déterminante sur le développement des ordres soufis dans l’ensemble des régions de langue turque. Télésérie de Ramadan 2021.
2022(tv) Askin Yolculugu : Haci Bayram-i Veli [=Voyage d’amour : Hajji Bayram Veli] (TR) télésérie de Kamil Aydin et Yücel Hüdaverdi
Kemal Tekden/Tekden Film (Istanbul) (TRT1 11.2.-28.4.22) 26 x 120 min. - av. Burak Sevinç (Molla Numan, Hajji Bayram Veli), Hüseyin Soysalan (Somuncu Baba), Sena Çakir (Ayse Hatun), Sude Kizik (Altinçiçek), Atakan Yarimdünya (Abdal Murat) Kema Basar (Cheikh Murat), Sinan Albayrak (Mevlüt Bey), Ayhan Önem (Sadreddin), Hüseyin Baylan (Tahsin Efendi), Firat Topkorur (Molla Rüstem), Zekai Özdemir (Sinan), Derda Yasir Yenal (Emir Bukhari), Latif Koru (le sultan Yildirim Bayezid Ier), Cenk Behram Su (Durmus Efendi), Ayhan Eroglu (le soufi Nebi).
Deuxième production de la série « Voyage d’amour » consacrée cette fois au poète soufi ottoman Bayram Veli (1352-1430) qui établit son ordre mystique à Ankara. Invité à Edirne, capitale de l’Empire, il prédit au sultan Mourad III que son fils nouveau-né va conquérir Constantinople. Un des quatre pôles spirituels d’Anatolie.
2023(tv) Mevlana Çelaleddin-I Rumi (TR) d’Atif Yilmaz
Stepan Melikyan Prod., 80 min. – av. Cüneyt Gökçer (Jalal ad-Din ar-Rumi dit Mevlana), Kerim Afsar (Shams ad-Din de Tabriz), Bülent Kayabas (Alaaddin), Hüseyin Peyda (Selahattin), Aykut Sözeri (Alaaddin Keykubat), Elif Ozangil, Ahmet Danyal Topatan.
2023/24(tv) Mevlana Çelaleddin-I Rumi / Rumi (TR) télésérie de Can Ulkay
Kerim Ayyildiz, Ahmet Okur/Kale Film-Türkiye Radyo Televizyon Kuruma TRT (Istanbul) (TRT1 7.5.23 / 9.12.23-10.2.24), 20 x 70 min. (2 saisons). – av. Bülent Inal (Jalal ad-Din ar-Rumi dit Mevlana), Mehmet Ali Nuroglu (Shams ad-Din de Tabriz), Bayazit Gülercan (Bahaeddin Veled), Devrim Özkan (Efsun Hatun), Yusuf Çim (sultan Veled), Yilmaz Gruda (Baycu Dede), Turgay Aydin (Idris), Tülin Oral (Cennet Hatun), Mural Yesil (Zerkub Cafer) Huseyin Oguzhan Onel (Sifaci), Gokhan Yavuz (Davuni), Sanurzhan Suleiman (Söktay, fils du chef mongol Baiju), Imren Capanoglu (Gevher Hatun), Musa Evren (Eyüp), Ahu Türkpençe.
La première saison de cette ambitieuse biographie télévisée de Roumi se déroule sur fond des conquêtes mongoles de Baiju Noyan qui s’empare de la forteresse seldjoukide d’Erzurum, Roumi accepte Söktay, fils de Baiju, comme un de ses disciples à Konya et le protège pour éviter une guerre totale avec les Mongols. Dans la deuxième saison, Roumi rencontre l’énigmatique Shams ad-Din de Tabriz qui va bouleverser sa vie. – La série, interprétée par Bülent Inal, un ex-prêtre catholique américain converti à l’Islam et installé à Konya, est produit avec des moyens considérables, la TRT ayant édifié 95 bâtiments du Konya du XIIIe siècle sur terrains du studio.
2023/24(tv) Hay Sultan (TR) télésérie d’Emir Khalilzadeh
Emre Konuk/Akli Film (Internet 7.5.23 / 9.3.24), 20 x 75 min. (2 saisons). - av. Mehmet Özgür (Abd al Quadir al-Jilani), Kerem Arslanoglu (Ashraf/Esref, son disciple) Melisa Pamuk (Sofia), Cemal Toktas (Molla Faysal), Taner Turan (Mansur), Aytek Sayan (Turahan), Olcay Kavuzlu (Badavun), Emre Erçil (Seyit Ali), Müge Duygun (Hakime), Okan Senozan (Numan).
Cheminement et enseignement spirituel d’Abd al Qadir al-Jilani (1078-1166), maître soufi, le fondateur hanbalite de la confrérie Qadiriyya à Bagdad dont l’enseignement va par la suite se répandre aussi dans tout l’Empire ottoman.
2024Maste eshgh / Mast-e Eshgh (Intoxicated by Love) (TR/IR) de Hasan Fathi
Mehran Borumand/ENG Yepim Media (Istanbul)-HA International- (Tehran)-Simarya Film Production, 118 min. Av. Halit Ergenç (Jalal ad-Din ar-Rumi dit Mevlana), Shahab Hosseini (Shams ad-Din de Tabriz), Parsa Pirouzfar (Jalal ad-Din Balkhi), Hande Erçel (Kimia-Khatoon), Burak Tozkoparan (sultan Valad), Boran Kuzum (Ala-ad-din), Bensu Soral (Maryam), Selma Ergeç (Kerra-Khatoon), Ibrahim Celikkol (Iskandar), Hesam Manzour (Hesam ad-Din). – Biopic turco-iranien de Roumi.
2024(tv) Aziz Mahmud Hudayi : Askin Yolculugu [=Aziz Mahmud Huddayi : Le Voyage de l’Amour] (TR) télésérie de Kamil Aydin et Aydin Çirpan
Mehmet Bozdag/Bozdag Film (Istanbul) (TRT1 11.3.-5.4.24), 20 x 55 min. – av. Rüzgar Aksoy (Aziz Mahmud Hüdayi), Cem Kurtoglu (Üftade), Hakan Orge (Dilaver), Dugu Gürcan (Safiye), Duygu Gürcan (Safiye), Tugba Melis Türk (Zisan), DenizhanKinacagil (Muhammed),Derdim Belli (Aziz), Sok Olduar, Cok Hasta, Kahreden Haber, Gafil Yakalanmayasiniz, Ziyarete Geldi, Af Diledi, Yutkundu.
Biopic d’Aziz Mahmud Hudayi (1541-1628), un des saints les plus célèbres de l’Empire ottoman, poète, compositeur, auteur, homme d’État, fondateur de l’ordre soufi des Jelvetis, enfin troisième et dernier époux de la princesse Ayse Hümasah Sultan, la petite-fille de Soliman le Magnifique. Télésérie de Ramadan.