III - L’ITALIE
Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barberousse (Rutger Hauer), maître du Saint-Empire romain germanique (2009).
2. ITALIE SEPTENTRIONALE : LOMBARDIE, VÉNETIE ET ÉMILIE-ROMAGNE
À la fin du XIe siècle, l'Italie est, avec les Flandres, la région la plus urbanisée d'Europe et en 1250, la moitié des villes européennes de plus de 40'000 habitants sont italiennes. En Lombardie comme en Toscane, des communes décident de se gouverner elles-mêmes, créant ainsi des " essais de démocratie médiévale ". Ce sont des villes peuplées et prospères, riches en églises et bâtiments publics luxueux, fières de leur indépendance et polarisant le territoire qui les entoure. Alors que la ruralisation des élites constitue l'une des caractéristiques majeures de la société médiévale en Occident, dans ces cités, une bonne partie de la noblesse féodale maintient sa résidence en ville. En un premier temps, les habitants refusent tout excès de pouvoir et instaurent à cet effet des " consuls ", c'est-à-dire un pouvoir fondé sur la délégation de l'autorité souveraine à un collège de représentants élus, tous de riches aristocrates ou banquiers anoblis qui agissent collectivement. Cette Italie communale - organisation menaçant les prérogatives de l'empereur du Saint-Empire romain - est faite de pratiques politiques que ne fige nulle institution écrite. La ligue lombarde fondée par Milan défait l'armée impériale de Frédéric Ier de Hohenstaufen dit " Barbarossa " à Legnano en 1176 et en scellant la Paix de Constance, l'empereur germanique reconnaît 25 cités italiennes comme des entités politiques légitimes. Dès 1180, les communes commencent à faire appel à des podestats (magistrats itinérants) pour régler les innombrables conflits et rivalités qui les minent et qui vont se cristalliser au cours de la lutte entre les pouvoirs temporels et terrestres de l'Empereur comme du pape, soutenus respectivement par les " gibelins " et les " guelfes " (cf. infra, chap. 5 - Rome : États de l'Église).
Dès le Quattrocento apparaissent les condottieri, des compagnies privées assurant certaines missions militaires. Ces professionnels de la guerre se rendent indispensables pour assurer et même accroître la puissance des cités-États, une activité liée à la montée des bourgeoisies marchandes, nouvelles classes qui se désintéressent des obligations militaires, et à la tutelle politique qu'elles finissent par exercer sur la plupart des cités du sud et du nord de la péninsule italienne. Ce sont des guerriers au service des marchands.
Dès le Quattrocento apparaissent les condottieri, des compagnies privées assurant certaines missions militaires. Ces professionnels de la guerre se rendent indispensables pour assurer et même accroître la puissance des cités-États, une activité liée à la montée des bourgeoisies marchandes, nouvelles classes qui se désintéressent des obligations militaires, et à la tutelle politique qu'elles finissent par exercer sur la plupart des cités du sud et du nord de la péninsule italienne. Ce sont des guerriers au service des marchands.
2.1. Récits divers situés en Italie du Nord (XIe-XVIe s.)
Duchés, républiques et cités-Ètats de Milan, Ferrare, Parme, Vérone, Mantoue, Este, Gênes, Rimini, Padoue et le duché de Savoie.
1909 | I principi di Genova (IT) de Giovanni Vitrotti Società Anonima Ambrosio, Torino, 65 m. |
1909 | Parisina (Un amore alla corte di Ferrara nel XV secolo) (IT) de Giuseppe De Liguoro SAFFI-Commerio, Milano, 454 m. Niccolo III d'Este, duc de Ferrare, se sépare de sa concubine, Stella Tolomei, qui lui a donné un fils, Ugo, et épouse la très jeune Parisina Malatesta qu'il tyrannise et maltraite. Isolés lors d'une épidémie de peste, Ugo et Parisina deviennent amants. Le duc les fait décapiter en 1425 pour adultère dans les souterrains du château attenant au palais seigneurial. Le scénario est tiré d'un poème homonyme de Domenico Tumiati (1903), mais la tragédie inspira aussi un poème à Lord Byron en 1816 et un tableau à Girolamo Domenichini en 1836. Adultère, Parisina péchait aussi par un vrai goût du pouvoir, deux raisons pour le seigneur de Ferrare de se débarrasser d'elle après sept ans de mariage. |
1910 | La congiura di Piacenza (Le Complot de Piacenza) (IT) de Mario Caserini Società Italiana Cines (Roma), 295 m. - av. Amleto Novelli (Pier Luigi Farnese), Fernanda Negri-Pouget (Maria), Ettore Pesci, Renato De Grais. Nommé duc de Parme et de Piacenza par le pape, Pier Luigi Farnese (1503-1547) se conduit en tyran et fait enlever Maria, une fille du peuple qui se suicide plutôt que de céder à ses avances. La population se révolte et tue le satrape. - GB : The Piacenza Plot, DE : Die Verschwörung von Piacenza. |
1910 | La battaglia di Legnano / Federico Barbarossa (La Bataille de Legnano) (IT) de Mario Caserini Società Italiana Cines (Roma), 304 m. - av. Orlando Ricci (Alberto da Giussanio), Amleto Novelli (l'empereur Frédéric Ier Barberousse), Ettore Pesci (Pinamonte da Vimercate), Fernanda Negri-Pouget (la fiancée d'Alberto). Les Milanais et les Lombards sous Alberto da Guissanio (organisateur de la Compagnie de la Mort) remportent une victoire contre l'empereur germanique Frédéric Barberousse à la bataille de Legnano le 29 mai 1176. - DE : Die Schlacht von Legnano. |
1911 | Re Enzo (Dalle cronache dell'Italica storia del 1270) (IT) de Giuseppe De Liguoro Milano Films, 225 m. Capturé par les guelfes lors de la bataille de Fossalta, le roi Enzo [Heinz] de Sardaigne, écrivain et poète, fils illégitime et malchanceux de Frédéric II de Hohenstaufen, est emprisonné de 1249 jusqu'à sa mort en 1272 dans le palais qui porte son nom à Bologne. Amoureuse, la belle comtesse de Mannheim tente vainement d'organiser son évasion. - GB : King Enzo, DE : König Erenzo. |
1920 | Das Frauenhaus von Brescia (DE) de Hubert Moest Hubert Moest/Moest-Film GmbH, Berlin, 5 actes/1685 m. - av. Josef Peterhans (le roi Henri VII de Luxembourg), Gertrud Welcker (Marguerite de Brabant, son épouse), Hedda Vernon (Roswitha von Hochhaim), Th. Burgarth (Godeschalk von Endingen, maréchal de la reine), Eduard von Winterstein (Francesco de Barbiano, commandant de Brescia), Ernst Deutsch (Luigi, le bourreau), Olga Limburg (Barbara Ehingerin), Paul Bildt (Herbolo von Polhaim, fiancé de Roswitha), Fritz Delius (Alessandro Scala), G. de Giorgetti (Alberto Benzi), Julius Roether (le sénateur Enrico Tosio), Fritz Jessner (Dante Alighieri), Martha Santen (Monna Katarina Scala), Blandine Ebinger (Madonna Lisa Grimani), Josef Klein (Vittorio Grimani), Hugo Bauer, Fr. Strassmann-Witt, Gerda Frey, Vera Hall. Synopsis : Le 6 janvier 1311 à Milan, Henri/Heinrich VII de Luxembourg, empereur du Saint-Empire germanique romain (1278-1313), pose sur sa tête la couronne de fer des Lombards. Il envoie ses armées contre les cités rebelles de Crémone et de Brescia que commande son ennemi guelfe Francesco de Barbiano, puis fait venir en Italie son épouse, Marguerite de Brabant. Celle-ci est toutefois capturée par Barbiano avec toutes ses dames d'honneur, dont Roswitha von Hochaim. Barbiano ayant ordonné d'enfermer les prisonnières dans la Maison du Pilori, la prison-bordel de Brescia, Roswitha se fait passer pour la reine et obtient ainsi la liberté provisoire de ses consoeurs tandis qu'on l'humilie par un simulacre de couronnement et qu'on la contraint à se prostituer. Gottward, de l'escorte de la reine, et Herbolo, le fiancé de Roswitha, s'évadent et informent le roi qui assiège immédiatement la cité. Entretemps, Roswitha séduit les mâles de Brescia par sa beauté et met leurs épouses en fureur. Elles attaquent la Maison du Pilori, tuent le bourreau qui y siège, mais un noble de la région, Alessandro, sauve Roswitha dont il a découvert la réelle identité. Lorsque les troupes impériales s'emparent de Brescia, Herbolo tue son rival Alessandro, la reine est libérée et Roswitha, qui s'est sacrifiée pour sa souveraine, peut épouser son amoureux. (N. B. : Henri VII assiègera par la suite Florence et mourra près de Sienne.) - Cette adaptation du roman éponyme de l'Autrichien Karl Hans Strobl (1911), futur adhérent du parti nazi, sort en Allemagne en août 1920 où elle fait scandale. En raison de ses scènes de prostitution, le film est interdit par la censure en juillet 1921, subit diverses coupures, puis est définitivement banni en août 1923. En Grande-Bretagne, où il est présenté sous le titre de The Women House of Brescia, le film est également interdit d'exploitation. |
1923 | * Le Chant de l'amour triomphant (FR) de Victor [=Vyacheslav] Tourjanski Joseph Ermolieff, Alexandre Kamenka/Films Albatros (Paris), 2000 m./78 min. - av. Jean Angelo (Muzio, un musicien), Rolla Norman (Fabio, un peintre), Nathalie Kovanko (Valeria), Jean d'Yd (le serviteur hindou), Nicolas Koline (Antonio, le majordome), Basile Kourotchkine (Brahma), Joe Alex. Synopsis : En 1542, Muzio et Fabio, deux jeunes artistes de Ferrare, l'un musicien, l'autre peintre, aiment la belle Valeria, fille d'une veuve aristocrate désargentée ; ils font le serment d'accepter le choix de celle-ci. Valeria choisit Fabio et Muzio disparaît en Orient pour oublier. Il revient quatre ans plus tard, " orientalisé " et flanqué d'un mystérieux serviteur hindou muet qu'il a sauvé jadis d'un sacrifice humain à Ceylon. Subjuguée par les artifices et la magie qui l'entoure grâce à ce fakir (serpents, violons envoutant, lévitation), Valeria en a le sommeil perturbé. Elle devient somnambule, fait des rêves érotiques et rejoint Muzio dans le parc la nuit. La population locale se révolte contre Muzio, mais recule devant le fakir. Fou de jalousie, Fabio finit par poignarder Muzio, mais le serviteur hindou ressuscite son maître et l'emmène vers une destinée inconnue. Fabio retrouve paix et bonheur auprès de Valeria. Adaptation libre du conte éponyme d'Ivan Sergueïevitch Tourgueniev (1881) par la colonie des cinéastes russes blancs des Films Albatros émigrés à Paris, parmi lesquels Tourjanski et son épouse Nathalie Kovanko. Un mélange original de somptueux décors Renaissance, de bazar oriental et de Ballets russes, mais aux tableaux statiques et au rythme parfois soporifique. Le tournage se fait aux studios Ermolieff-Albatros à Montreuil, puis en extérieurs à Nîmes et à Aigues-Mortes (assistant-réalisateur : Anatole " Tola " Litvak). - Nota Bene : la nouvelle de Tourgueniev a déjà été portée à l'écran par Evgueni Bauer en 1915 pour A. Khanzhonkov & Cie, située dans un cadre contemporain (Pesn torzhestvuyushchey lyuby), et le sera encore en 1969 par Andrzej Zulawski pour la télévision polonaise (Piesn triumfujacej milosci, court métrage). - DE : Die Liebe triumphiert, ES : Canto de amor triunfante. |
1923 | La leggenda delle Dolomiti (IT) de Guglielmo Zorzi Società Cinema dei Piccoli, 1513 m. - av. Lido Manetti (Canoi Fassani), Linda Pini (Zana, sa femme), Mino Zorzi (leur fils Pic), Felicita Prosdocimi (Vivena), Vitale De Stefano. Les vicissitudes du clan des Fassani en lutte contre les Trusani, dans les Dolomites (d'après une nouvelle de Carlo Felice Wolff). |
1950 | ** The Flame and the Arrow (La Flèche et le Flambeau) (US) de Jacques Tourneur Harold Hecht, Frank Ross/Norma-F.R. Productions [Burt Lancaster]-Warner Bros., 89 min. - av. Burt Lancaster (Dardo Bartoli), Virginia Mayo (Anne de Hesse), Nick Cravat (Piccolo), Frank Allenby (le comte Ulrich de Hesse, dit " le Faucon "), Robert Douglas (le marquis Alessandro de Granazia), Aline MacMahon (Nonna Bartoli), Lynn Baggett (Francesca Bartoli), Gordon Gebert (Rudi Bartoli, fils de Dardo), Norman Lloyd (le troubadour Apollo), Philip Van Zandt (le bourreau d'Ulrich). Une variante de la légende de Guillaume Tell sans pomme ni arbalète. Synopsis : Au XIIe s. en Lombardie, le jeune et farouche montagnard Dardo élève seul son fils Rudi, sa femme Francesca l'ayant quitté pour vivre dans le luxe avec le comte Ulrich de Hesse, représentant haï de l'empereur romain germanique Frédéric Ier de Hohenstaufen (dit Barberousse). Archer hors pair, Dardo tue le faucon d'Ulrich, qui exige aussitôt son arrestation. Blessé, Dardo s'enfuit et gagne le maquis, sa tête étant mise à prix, mais le comte s'est emparé de son fils, selon les souhaits de Francesca ; Dardo organise le soulèvement dans les montagnes, assisté de son ami muet, le forgeron Piccolo. Le tyran présente sa nièce Anne au marquis de Granazia, souhaitant leur mariage pour des raisons politiques, mais Anne rechigne. L'archer enlève la jeune femme dont il s'est épris pour l'échanger contre Rudi, mais lorsqu'Ulrich menace de faire exécuter cinq paysans si le rebelle ne se rend pas, ce dernier se livre au bourreau. Il échappe à la mort par une ruse, puis s'introduit avec ses hommes déguisés en saltimbanques dans le château lors des fiançailles d'Anne et du marquis. Lors de la bataille qui s'ensuit, l'archer tue le marquis et, après avoir découvert le cadavre de Francesca, poignardée par Ulrich, il consacre sa dernière flèche au tyran hessois qui a utilisé le jeune Rudi comme bouclier. Libre, Dardo peut épouser Anne. Devenu indépendant en fondant sa propre société de production (Hecht-Norma Productions, Inc.) et afin de ne pas rester cantonné dans le genre dramatique du " film noir ", Burt Lancaster se propose à la Warner comme remplaçant d'Errol Flynn, celui-ci étant à présent trop âgé pour des prouesses physiques et rongé par l'alcool. Lancaster cherche des rôles gais et légers où son sourire à la fois enjoleur et carnassier, ses talents d'athlète et son passé d'acrobate professionnel seront mis en valeur. Le script est confié au communiste Waldo Salt, récemment renvoyé de la RKO et dont les ambitions (la révolte de la paysannerie contre la tyrannie féodale) jurent quelque peu avec la modestie de l'entreprise, mais il apporte aussi quelques touches originales (l'adultère de Francesca, les pirouettes politiques du marquis de Granazia). De son côté, le cinéaste franco-américain Jacques Tourneur confère au récit un ton général plutôt parodique, des images parfois féeriques (le temple romain en ruines utilisé comme repaire), transformant la matière en une fantaisie pseudo-historique échevelée, pleine de charme et de fraîcheur, agrémentée par la ravissante Virginia Mayo et les numéros - bien évidemment sans doublures - du duo d'acrobates Lancaster-Cravat (tandem que l'on retrouvera l'année suivante dans The Crimson Pirate de Robert Siodmak). Le succès est immédiat : produit pour 1,6 millions $, le film récolte 6,7 millions ; la musique de Max Steiner est nominée à l'Oscar. Tournage en Technicolor d'octobre à décembre 1949 au Griffith Park (Bronson Canyon), à Corriganville (Simi Valley, Cal.) et aux studios Warner de Burbank en réutilisant des éléments de décor de The Adventures of Robin Hood (1938) et de The Adventures of Don Juan (1948). - DE, AT : Der Rebell, IT : La leggenda dell'arciere di fuoco, ES : El halcón y la flecha. |
Un Moyen Age néoréaliste et antimilitariste : « Donne e soldati » (1955).
1954/55 | Donne e soldati (Femmes et Soldats) (IT) d'Antonio Marchi et Luigi Malerba Luciana Momigliano, Marco Ferreri/Società Italiana Cinematografica (S.I.C.) Momigliano Film-Diana Film, 94 min. - av. Marcella Mariani (Margherita), Sandro Somaré (le troubadour), Marco Ferreri (le duc de Torrechiara), Gaia Servadio (Violetta), Manuela Dell'Orta (Rosa), Giuseppina Vicari (Gertrude), Bruno Plankensteiner (Ivan), Joseph Reichsiegel (le capitaine), Franz Herbert (Heinz), Hans Pabler (Vlado), Anna Albertelli, Joe Pantoliano, Enrico Magretti, Giuseppina Vicari, Manuela Franz Herbst, Germano Atzwanger. En 1400, la citadelle de Torrechiara en Lombardie (Appenins Emiliens) est prise d'assaut par des mercenaires germaniques. Le siège s'éternisant, la population réfugiée dans le château et les mercenaires finissent par pactiser tandis que les chefs s'affrontent en combat singulier et se noient dans une mare ; un mariage entre anciens ennemis clôt les hostilités. - Une curiosité : un film historique néoréaliste et antimilitariste, une production indépendante à petit budget co-écrite, co-produite et interprétée en armure de chevalier par le futur cinéaste Marco Ferreri (La Grande Bouffe), photographiée par Gianni Di Venanzio (futur chef opérateur d'Antonioni, Losey, Fellini, Rosi, etc.) dont le ton rabelaisien a fortement influencé Monicelli, Age & Scarpelli pour réaliser L'Armata Brancaleone (1964). Cette petite Kermesse héroïque à l'italienne (titre de travail : L'Oro del Po) est tournée aux châteaux de Montechiarugolo et de Torrechiara au sud de Parme, puis présentée hors-concours à la Biennale de Venise de 1954 avant de sortir dans quelques salles au printemps de l'année suivante. |
1956 | Lo spadaccino misterioso (La Revanche du Prince noir) (IT) de Sergio Grieco Ottavio Poggi/P.O. Film, 92 min. - av. Frank Latimore (Riccardo degli Argentari), Fiorella Mari (Laura d'Arcidosso), Gérard Landry (le duc Ubaldo de Roccamontana), Enrico Glori (le comte Maurizio Arcidosso), Tamara Lees, Gianni Luda, Giulio Battiferri, Andrea Aureli, Remo De Angelis, Nino Milano, Lidia Del Faro, Antonio Corevi. En 1512 à Modène (Émilie-Romagne), ville du Nord appartenant à la famille d'Este, alors que sévit la guerre entre Alphonse Ier d'Este et ses mercenaires contre les Espagnols. Ubaldo, le duc tyrannique de Roccamontana, complote avec les nobles de la région pour pactiser avec l'Espagne, mais le comte Riccardo d'Argentari, loyal aux d'Este, et son ami Maurizio d'Arcidosso refusent de le suivre. Maurizio meurt assassiné, tandis que Riccardo, ayant tué Ubaldo en duel, se fait porter mort et change son nom contre celui de " Prince noir ". Il parvient ainsi à s'introduire dans la place forte d'Ubaldo, de le tuer et de libérer sa bien-aimée Laura, fille de son ami décédé. Un modeste film de cape et d'épée correctement mis en scène par Sergio Grieco. Filmé aux studios IN.CI.R.-De Paolis à Rome et dans le château Caetani dans le bourg médiéval de Sermoneta (Latium) en Supercinescope et Ferraniacolor. - US : The Mysterious Swordsman, DE : Der geheimnisvolle Ritter von Montferrat. |
1961 [sortie: 1964] | La corona di fuoco / Umberto Biancamano (IT) de Louis Manè [=Luigi Latini de Marchi] Società Industriale Adriatica Tirrenica (S.I.A.T.), 90 min. - av. Victor Chassiu (le comte Umberto Biancamano), Gino Turini (Odone/Eudes II de Blois), Wally Salio (une servante), Oreste Grandi (Rodolphe III, roi d'Arles et d'Italie), Germana Paolieri (la reine Ermengarde, son épouse), John Kitzmiller (Akiro), Odoardo Spadaro (le père Bernardo), Antimo Reyner (le chancelier), Geny Keva (Rimbaud), Mario Cecchi (son père), Corrado Ferroglio (Walter), Gigetta Morandi (la gouvernante). Synopsis : En Lombardie en 1020. Cherchant à s'emparer du royaume de Bourgogne, Eudes II de Blois tente de se débarrasser du comte Umberto Biancamano, fidèle vassal de Rodolphe III des Deux Bourgognes, roi d'Arles et d'Italie (v. 966-1032). L'attaque des tueurs échoue, mais certains documents royaux l'autorisant à gouverner ses terres arrivent entre les mains d'Eudes qui les utilise ensuite pour chasser le comte de ses fiefs. À la mort du vieux roi de Bourgogne, Eudes tente également de voler à la reine Ermengarde son droit de succession au trône. Mais Biancamano intervient l'épée à la main et au terme d'un terrible duel, il tue le perfide personnage. - Un film bousculant un peu l'Histoire (avec pour héros Umberto Biancamano, dit " Humbert-aux-Blanches Mains " ou Humbert Ier de Savoie, 980-1048), tourné en Telecolor aux studios FERT à Turin et à peine distribué. |
1963 | I diavoli di Spartivento / Le Sabre de la vengeance / Les Princes rebelles (IT/FR) de Leopoldo Savona Peppino Piccolo, Francesco Carnicelli/Cinecompar-Cinecompagnia Romana-Comptoir Français du Film Producton (CFFP, Paris), 95 min. - av. John Drew Barrymore (Lotario Duchesca), Scilla Gabel (Isabella de Collinalto), Giacomo Rossi Stuart (Vannozzo Duchesca), Romano Ghini (Demetrio), Jany Clair (Fiametta), Michel Lemoine (le vicomte Lagover), Mario Pisu (Eusebio Pimperval), Ugo Sasso (Braccio Da Prato), Ugo Silvestri (le duc de Collinalto), Antonella Murgia (Silvia), Amedeo Trilli (Basilio). Synopsis : En 1507, à la mort de César Borgia, les nobles de l'Italie du Nord exilés par le Valentinois reprennent possession de leurs terres et, endurcis par l'exil dont ils sortent, se livrent à des représailles. Lotario, Vannozzo et Demetrio, trois frères déshérités ayant servi dans les rangs de Borgia, reconquièrent leurs droits avec des armes inventées par Léonard de Vinci. Leur maison et leurs biens ont été détruits ou saisis par le duc de Collinalto, seigneur de Spartivento. Leur père est mort de chagrin. Lotario s'éprend d'Isabella, dont il ignore qu'elle est la fille de leur ennemi. Les trois frères tentent de reprendre le domaine familial avec une poignée d'hommes, mais ils échouent et doivent se réfugier dans une forêt où ils rencontrent, caché, un vieux savant original, Eusèbe de Pimperval, qui fut élève de Léonard de Vinci. Ce dernier lui a laissé un album dessiné des engins de guerre sortis de son imagination. Avec l'aide d'Eusèbe, les frères élaborent ces armes puissantes et ingénieuses (machines volantes comprises) et battent les soudards du duc dans les bois. Le duc de Collinalto, qui a recouvré la liberté, et son éminence grise, le vicomte de La Govain, cherchent à s'emparer de ces armes ; ils capturent les trois frères, mais ces derniers sont délivrés par Eusèbe et prennent le château de force. Lotario épouse Isabelle, La Govain est chassé du duché, Collinalto est pardonné après avoir promis à ses vassaux une certaine liberté. Eusèbe détruit les armes secrètes conçues par Léonard afin que personne, à l'avenir, ne puisse les utiliser dans des buts de destruction. - Un produit de routine, mais avec un scénario pour une fois original et amusant (les trois frères avec des ailes géantes), filmé en Euroscope et Eastmancolor. - US : Arms of the Avenger, Weapons of Vengeance, The Devils of Spartivento, DE: Die Teufelskerle von Dorano, Teufelskerle mit Schwert und Degen. |
1964 | (tv-th) Malatesta (GB) de Christopher Morahan " The Wednesday Play ", Peter Luke/BBCtv (BBC1 2.12.64), 95 min. - av. Patrick Wymark (Sigismondo Pandolfo Malatesta, seigneur de Rimini), Jessica Dunning (Isotta degli Atti e da Rimini), Cyril Shaps (Porcellio Pandone), John Glyn-Jones (le pape Paul II), Edward Burnham (Basinio), Jack Melford (Platina), Roger Croucher (Verieri, seigneur de Camerino), Brown Derby (le cardinal Marcanova), Blake Butler (le cardinal de Pavie), Reginald Jessup (le cardinal Borgia), Neil Robinson (Benedetto de Narni). Synopsis : En 1468, Sigismondo Pandolfo Malatesta, seigneur de Rimini, de Fano et de Cesena et ancien condottiere pontifical, entre en conflit avec le pape Paul II qui veut lui imposer ses troupes sous prétexte de le protéger contre Venise. Dans un accès de colère, Malatesta, qui n'en est pas à son premier meurtre, décide de se rendre à Rome pour assassiner Paul II. Mais le pontife s'arrange pour ne lui accorder qu'une audience publique ; Malatesta s'effondre et sanglote sur les genoux du pontife qui l'absout solennellement. Pour l'empêcher de nuire, le pape lui confie une charge honorifique au Vatican, mais Malatesta se morfond à Rome et tombe malade. Sa femme Isotta le rejoint et obtient du Saint Père la mise en congé de son époux. De retour à Rimini, il périt empoisonné par Porcello Pandone, son historien personnel qui se venge ainsi de toute une vie de servitude. - Dramatique d'après la pièce en quatre actes d'Henri de Montherlant (1948). L'écrivain imagine la fin d'un condottiere richissime, ingénieur militaire et mécène (1417-1468), réputé pour se complaire dans le viol, l'adultère et l'inceste (il aurait même violé certains de ses propres enfants). |
1967 | (tv-th) Malatesta (FR) de Roger Iglésis ORTF (1e Ch. 4.4.67). - av. Bernard Noël (Sigismondo Pandolfo Malatesta, seigneur de Rimini), Jean Topart, Jean-Paul Moulinot, Claude Winter, Jean-Roger Caussimon, Pierre Asso. Captation de la pièce d'Henry de Montherlant (cf. supra, 1964). |
1997 | (tv) Il mappamondo (1493), épisode no. 1 de : Nei secoli dei secoli (IT) de Marcello Cesena RTI-Mediaset (Canale 5, 29.6.97), 90 min. - av. Leo Gullotta, Luigi Diberti, Stefania Rocca, Massimo Bellinzoni. - À l'Université de Bologne en 1493, des étudiants se demandent si la Terre ne serait pas ronde. |
2005 | E ridendo l'uccise (IT) de Florestano Vancini Italgest Video-IPE, 125 min. - av. Manlio Dovì (le bouffon Moschino), Sabrina Colle (Martina), Ruben Rigillo (Alphonse, duc d'Este), Marianna De Micheli (Lucrezia Borgia), Giorgo Llupano (Jules d'Este), Carlo Caprioli (Ferrante d'Este), Vincezo Bocciarelli (Hippolyte d'Este), Fausto Russo Alesi (Ludovic Arioste), Mariano Rigillo (Boschetti), Aleksandra Andjelkovic (Junon), Federica Palmer. Comédie macabre située à la cour d'Este à Ferrare en 1505. Le bouffon de la cour, Moschino, est mêlé involontairement aux intrigues entre les quatre fils d'Este après le décès de leur père, le duc Hercule Ier : le jeune duc Alphonse Ier (second époux de Lucrèce Borgia), Hippolyte (futur cardinal d'Este, ami et protecteur d'Arioste), Giulio (le fils illégitime) et Ferrante. Farces, assassinats et luttes de pouvoir au cours desquelles Moschino va laisser sa peau. Tournage à Ferrare, en Serbie (Belgrade) et au Montenegro. |
2006 | (tv) La freccia nera (IT) mini-série de Fabrizio Costa Angelo Rizzoli Jr., Fulvio Rossi, Antonio De Simone/Rizzoli Audiovisivi-Palomar-Mediaset (Canale-5 12.10.-9.11.06), 540 min./6 x 100 min. - av. Riccardo Scamarcio (Marco di Monforte [=Richard Shelton]), Martina Stella (Giovanna Bentivoglio di Fanes [=Joanna Sedley]), Enno Fantastichini (Raniero di Rottenburg [=Sir Daniel Brackley]), Carlo Cartier (Wolf Keller, marquis Di San Candido), Jane Alexander (Magdalia di Toblach), Valeria Cavalli (Isabella), Vanni Corbellini (Gualtiero Di San Casciano), Aldo Delaude (le général Georg von Altenkirchen), Joshua Karmann (comte du Tyrol), Armando De Razza (duc de Castelrovo), Luca Calvani (père de Giovanna), Giulio Pampiglione (Goffredo di Fanes), Francesco Pennasilico (Fra' Biaggio), Michele Riondino (Tazio), Emilio De Marchi (Braccio Squarcialupi), Francesco Martino (Whido), Miguel Herz-Kestranek (Nicolas Krebs Cusano, évêque de Bressanone), Giulio Berruti (Thomas). Version italianisée de The Black Arrow, roman de Robert-Louis Stevenson (1888) dont l'action est déplacée de l'Angleterre en 1460 à la province de Bolzano (Tyrol du sud, territoire autrichien des Habsbourg) pendant la lutte entre la papauté et le Saint-Empire germanique. Une production léchée mais sans relief filmée au Piémont (castello Odescalchi à Bracciano) et aux studios Euphon à Turin. - Pour le roman de Stevenson, cf. Angleterre : guerre des Deux-Roses. |
2008 | (tv-df) Barbarossa und der Löwe (DE) de Christian Twente (fict.), Stephan Koester et Robert Wiezorek Série " Die Deutschen " (saison 1, épis. 3), Peter Arens, Guido Knopp/Gruppe 5 Filmproduktion Köln-Castel Film Romania-ZDF (ZDF 2.11.08), 45 min. - av. Guntbert Warns (Frédéric Ier de Hohenstauffen, dit Barbarossa), Bernd Gnann (le duc Heinrich der Löwe / Henri le Lion), Razvan Hîncu (Heinrich VI), Cristian Balint (un officier), Hans Mittermüller (narrateur). Bien décidé à restaurer la grandeur de l'Empire romain, Frédéric de Hohenstaufen, dit Frédéric Barberousse (1122-1190) succède à Conrad III à la dignité de roi des Romains. Il est couronné empereur du Saint-Empire à Rome en juin 1155. Soutenu par son cousin Henri le Lion, duc de Saxe et de Bavière, il s'attaque aux communes de la Lombardie qui contestent son autorité et ruine la ville de Milan en 1162. Il proclame l'empire " saint ", ce que conteste la papauté. À la suite de la victoire de la Ligue lombarde sur les troupes impériales lors de la bataille de Legnano en 1176, la paix de Constance assure aux communes italiennes une large autonomie. La lutte de Frédéric contre l'autorité papale - qui lui vaut d'être excommunié par Alexandre III en 1165 - marque le déclin de la doctrine théocratique du Saint-Siège et contribue à l'essor du droit romain dans l'Europe médiévale. Barberousse se noiera dans une rivière en Anatolie pendant la Troisième croisade, alos qu'il mène ses armées vers la Palestine. Docu-fiction tourné à Bucarest. |
2009 | (tv-df) Kaiser Barbarossa - Die Legende im Kyffhäuser (DE) de Dirk Otto Série " Die Geschichte Mitteldeutschlands " (Saison 11, épis. 1), Ottonia Media GmbH-Mitteldeutscher Rundfunk (MDR 9.8.09), 45 min. - av. Sascha Gluth (Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barbarossa), Isabelle Gerwig (Adela von Vohburg), Milena Jung (la jeune Beatrix de Bourgogne, deuxième épouse de l'empereur), Thomas Linke (Heinrich der Löwe), Svea Meiken Petersen (Beatrix de Bourgogne adulte), Peter Schulze-Sandow (Wichman von Seeburg). La légende autour du massif du Kyffhäuser, dont le château était le lieu de résidence de la maison impériale des Hohenstaufen. Docu-fiction écrit par André Meier avec des reconstitutions tournées notamment dans l'église et au monastère de Jerichow, à Merseburg, Querfurt, Tilleda (Sachsen-Anhalt) et dans le Kyffhäuser (Thuringe). Selon une vieille légende, l'empereur se serait, avec sa suite de fidèles, endormi dans une caverne au cœur du Kyffhäuser, d'où il se réveillera un jour pour rétablir le Saint-Empire romain germanique dans son unité et sa splendeur. |
2009 | (tv+ciné) Barbarossa / Frederick Barbarossa. The Company of the Death / Sword of War (Barberousse, l'empereur de la mort) (IT) de Renzo Martinelli Renzo Martinelli, Vlad Paunescu, Riccardo Pintus/Martinelli Film Company International-Na Comm-Castel Film Studios-RAI Fiction-RAI Cinema-Atlantide Entertainment, 139 min./123 min. (RAI 25.3.12, en deux parties). - av. Rutger Hauer (Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barbarossa), Raz Degan (Alberto da Giussano), F. Murray Abraham (Siniscalco Barozzi), Christo Jivkov (Gherardo Negro), Antonio Cupo (Alberto dell'Orto), Cécile Cassel (Béatrice de Bourgogne), Angela Molina (Hildegard von Bingen), Elena Bouryka (Antonia), Kasia Smutniak (Eleonora), Hristo Shopov (Rinaldo/Reinald von Dassel), Federica Martinelli (Tessa), Maurizio Tabani (Giovanni da Giussano), Riccardo Cicogna (Wibaldo), Gian Marco Tavani (Lorenzo della Pigna), Robert Alexander Bear (Alberto enfant), Umberto Bossi. Synopsis : L'Italie au XIIe siècle. Frédéric Ier de Hohenstaufen, empereur du Saint-Empire romain germanique (dit " Barberousse " en raison de son éblouissante barbe rousse), rêve de recréer l'empire universel de Charlemagne en établissant son contrôle politique sur les villes italiennes du Nord et sur le Royaume normand de Sicile. L'empereur descend plusieurs fois en Italie pour rétablir sa suprématie face aux visées autonomistes des communes et se heurte en particulier à la résistance de Milan. À une occasion, il est pourtant sauvé par un jeune garçon, fils d'un forgeron milanais, Alberto da Giussano. Barberousse envoie l'armée impériale dans diverses expéditions punitives contre un grand nombre de villes alliées à Milan, assiège enfin cette dernière et, le 10 mars 1162, l'envahit avec ses troupes et la rase jusqu'au sol, grâce à la trahison de Sinislalco Barozzi qui ouvre les portes de la cité. Au cours de la bataille périssent les deux frères d'Alberto, dont l'un, Otto, est tué par Alberto lui-même dans une tentative désespérée de défendre les murs de Milan. Aveuglé par la rage, Alberto cherche à venger ses frères et devient le chef de la Compagnia della Morte, une troupe de 900 jeunes hommes décidés à libérer le pays. Alberto et ses compagnons de la Ligue lombarde remportent une victoire décisive contre le Saint-Empire dans la plaine de Legnano, le 29 mai 1176. L'existence du personnage central d'Alberto da Giusanno, héros national italien et fondateur légendaire de la Ligue lombarde, est contestée par les historiens. La fresque est dotée d'un budget conséquent (30 millions d'€) ainsi que d'un financement partiel de la Lega du Nord qui prône l'indépendance de l'Italie septentrionale (et dont le président Umberto Bossi a un petit rôle à l'écran). Le tournage a lieu en Roumanie (Transsylvanie) avec 15000 figurants, 4500 chevaux et 100 chars armés (dixit la publicité), à Alba Iulia, Bucarest et à Huendoara. Pourtant, la superproduction interpelle sans vraiment passionner. La faute à un déficit de souffle épique, à des effets spéciaux pas toujours maîtrisés et des acteurs inégaux. Malgré ses deux vedettes internationales, Rutger Hauer (Blade Runner) et C. Murray Abraham (Amadeus) et l'Espagnole Angela Molina en Hildegard von Bingen, la presse internationale s'acharne contre un film éléphantesque, ampoulé, bruyant et grandiloquent qui serait mal écrit, mal réalisé, mal joué, mal doublé en anglais. Une catastrophe financière et artistique sur le marché international. - ES : Barbarroja, GB : Barbarossa : Siege Lord, US : Sword of War, Swords of Fighting. |