III - L’ITALIE

3. LA RÉPUBLIQUE SÉRÉNISSIME DE VENISE

3.4. Les voyages du Vénitien Marco Polo en Asie

En 1271, le jeune Vénitien Marco Polo (1254-1323) s'embarque avec son père Niccolo et son oncle Matteo, marchands de leur état, dans un long et périlleux voyage à travers l'Asie Mineure, la Perse et l'Asie centrale. Leur but : atteindre la cour du puissant souverain mongol Kubilaï Khan, petit-fils de Gengis Khan et empereur de Chine. Ils y parviennent après trois ans de voyage. Là, Marco Polo décide de rester et de se mettre au service du khan. Il séjourne 16 ans à Pékin (ou Khanbaliq / Kanbalu / Cambuluc), dirige des missions au Tibet, en Cochinchine et en Birmanie, puis est nommé gouverneur de Yang-tcheou. De retour à Venise après avoir passé 24 ans en Chine, en 1295, Marco Polo dicte à Rustichello de Pise le récit de ses aventures dans un livre intitulé Le Devisement du monde, connu aussi sous le titre de Le Livre des merveilles ou encore Le Livre de Marco Polo, un best-seller médiéval qui donne une vision d'ensemble de la Perse, de l'Asie centrale et de l'Extrême-Orient. Il meurt à Venise en 1324, à l'âge de 70 ans, riche et célèbre, mais suspecté par certains de ses contemporains d'avoir assis sa notoriété sur un mensonge. Qu'importe, pendant deux siècles, l'Occident ne connaîtra l'Asie qu'à travers le récit de l'explorateur vénitien.

Nota bene : Marco Polo n'est pas le premier Occidental à avoir atteint le pays du Grand Khan. Trente ans plus tôt, en 1244, le pape Innocent IV confia au franciscain Jean de Plan Carpin et au dominicain Ascelin de Crémone la mission de proposer aux Mongols une alliance avec les Francs contre le monde musulman, sans résultat concret (la mère de Kubilaï Khan était chrétienne nestorienne tandis que de nombreux militaires mongols, dont le petit-fils de Genghis Khan, Berké, étaient islamisés). En 1246, Louis IX, en pleine croisade, délègua en Chine le dominicain André de Longjumeau, qui arriva trop tard : le Grand Khan était mort. Un autre envoyé de Louis IX, le moine franciscain Guillaume de Rubrouck, séjourna à la cour de Pékin en 1254 auprès du petit-fils de Gengis Khan dans l'espoir de convertir les Mongols et de les inciter à s'allier aux armées occidentales, mais l'ambassade fut un échec. Rubrouck fit néanmoins un récit détaillé de son voyage.
Gary Cooper en explorateur-séducteur vénitien : « The Adventures of Marco Polo » (1938).
1938* The Adventures of Marco Polo (Les Aventures de Marco Polo) (US) d'Archie L. Mayo [et John Cromwell, John Ford]
Samuel Goldwyn/The Samuel Goldwyn Company-United Artists, 100 min. - av. Gary Cooper (Marco Polo), Sigrid Gurie (la princesse Kukachin, fille de Kubilaï Khan), Basil Rathbone (Ahmed), Alan Hale (Kaidu le Tartare), Binnie Barnes (Nazama, son épouse), George Barbier (Kubilaï Khan), Henry Kolker (Niccolo Polo), Hale Hamilton (Matteo Polo), Stanley Fields (Bayan), Ernest Truex (Binguccio, le comptable), H. B. Warner (le chimiste Chen Tsu), Robert Greig (le chambellan), Ferdinand Gottschalk (l'ambassadeur perse), Lotus Liu (Visakha, servante de Kukachin), Harold Huber (Toctai), Lana Turner (la servante de Nazama).
Synopsis : Nicolo Polo éloigne son fils Marco, adoré par les dames, des rives de l'Adriatique et l'envoie en Chine pour affaires. Marco, promu " premier commis-voyageur occidental ", fait naufrage à Acre avec son compagnon-comptable Binguccio et continue à pied en traversant le désert en Perse, puis les montagnes du Tibet. Arrivé dans la capitale impériale, il apprend à se méfier du perfide conseiller sarrazin Ahmed et gagne la confiance de Kubilaï Khan en mettant de l'ordre dans son harem. Il séduit la princesse Kukachin, fille du khan et fiancée au roi de Perse, en lui enseignant l'art occidental du baiser. Ahmed l'envoie en province espionner les rebelles tartares de Kaidu tout en chargeant son acolyte Bayan de l'assassiner en route. Kaidu capture Marco, mais l'épouse du rebelle, Nazama, charmée par le Vénitien, lui sauve la vie. Entre-temps, Ahmed a convaincu Kubilaï Khan d'envoyer sa flotte conquérir le Japon, une expédition qui finit en désastre comme il l'espérait, affaiblissant la position du khan dont il convoite le trône ; il obtient son abdication et s'empare de Kukachin pour l'épouser de force. Ayant sauvé Kaidu des assassins d'Ahmed, Marco obtient l'autorisation de retourner à Pékin. Il utilise la poudre destinée aux festivités de mariage de l'usurpateur avec la princesse pour faire sauter les portes du palais. Tandis que les Tartares de Kaidu envahissent les lieux, Marco précipite Ahmed dans la fosse de ses lions favoris. Kubilaï Khan demande alors au séducteur vénitien d'accompagner Kukachin jusqu'à la cour de son futur époux en Perse, promesse d'un très long voyage rythmé par des baisers...
Le film (projet pour lequel Douglas Fairbanks aurait rédigé une première ébauche en 1936 déjà) est commencé par John Cromwell, mais après une semaine, celui-ci se fâche avec son producteur, Samuel Goldwyn, et quitte le navire ; Cromwell souhaitait souligner le côté parodique des péripéties, en accord avec l'auteur dramatique et scénariste Robert E. Sherwood. Goldwyn propose en vain son film à William Wyler et c'est John Ford qui accepte d'en reprendre temporairement la direction en attendant que le producteur ait trouvé un réalisateur définitif ; ce sera Archie L. Mayo, un artisan besogneux qui a signé The Petrified Forest (1936) avec Humphrey Bogart et Bette Davis, d'après le drame de Sherwood. Ford enregistre les scènes de bataille et la tempête de neige dans l'Himalaya. Le tournage a lieu en juin-juillet 1937 au Paramount Ranch à Agoura Hills (Santa Monica Mountains) où est érigée une forteresse chinoise, et au Iverson Ranch à Chatsworth, dans les Alabama Hills, au lac Malibu à Agoura Hills (où l'on reconstruit un pan de la Grande Muraille), dans le parc naturel de Vasquez Rocks à Agua Dulce (Calif.), enfin aux Samuel Goldwyn Studios à West Hollywood.
Une biographie aussi fantaisiste qu'improbable et désinvolte où le beau Casanova du Far West évolue dans une Venise de studio et une Chine de pacotille, découvre les spaghettis et le charbon, enfin met personnellement au point l'utilisation militaire de la poudre pour remporter la victoire finale contre l'affreux Sarrasin. Une fois de plus dans le cinéma américain, l'Arabe (originaire de Bagdad) est fourbe, habite un château à pont-levis digne de Fu Manchu où il dresse des vautours avides de chair humaine et manipule un Kubilaï Khan sénile, fort différent de l'authentique petit-fils de Genghis Khan ! Dans ses écrits, Marco Polo, qui séjourna seize ans à sa cour, rapporta l'histoire de l'assassinat du premier ministre perse Ahmad Fanakati en 1282, génie financier de l'Empire mais corrompu et éliminé par ses ennemis politiques. L'exotisme puéril d'Hollywood atteint ici des sommets, ce qui fait le charme aussi suranné que jouissif de l'ensemble, par ailleurs magnifiquement photographié en sépia par Rudy Maté. Avec l'assaut de Pékin par les Tartares, le film s'anime brusquement et on y sent la patte du grand John Ford. Gary Cooper mime bien sûr tout sauf un Italien, on découvre dans un petit rôle Lana Turner à ses débuts et Sigrid Gurie, lancée par Goldwyn comme la " Garbo norvégienne ", est en réalité née à Brooklyn, comme le révéleront les médias, provoquant de vastes éclats de rire. Produit à grands frais (2 millions de $), le film fait, selon les termes mêmes de Goldwyn, " le plus grand bide de ma carrière ", avec une perte sèche de 700'000 $. En Italie fasciste, Mussolini exige que le héros soit transformé en Écossais pour ne pas insulter la mémoire du " Grand Voyageur National ". Goldwyn pourra assouvir son goût de l'exotisme oriental sur un mode plus sérieux deux décennies plus tard - en produisant The Bridge of the River Kwai et Lawrence of Arabia de David Lean. - DE, AT : Die Abenteuer des Marco Polo, ES : Las aventuras de Marco Polo, IT : Uno scozzese alla corte del Gran Kan.
1939(tv) Marco's Millions (GB) de Lanham Titchener
BBC Television Service (BBC 8.1.39), 100 min. - av. Griffith Jones (Marco Polo), Catherine Lacey (la princesse Kukachin), Robert Harris (Kubilaï Khan), Stephen Murray, George Howe, George Woodbridge, Max Adrian, Michael Denison, Rosanna Seaborn, Vera Hodson, Robert Emhardt, Lanham Titchener (présentation).
Comédie parodique d'Eugene O'Neill (1923) dans laquelle la fille du Grand Khan s'éprend du Vénitien ; reprise de la mise en scène de Michael Macowan au Westminster Theatre à Londres et enregistrée en direct dans les premiers studios BBC d'Alexandra Palace, North London.
1954(tv) The Great Adventure of Marco Polo, 1271 (US)
Série " You Are There " (saison 3, épis. 7), CBS News, New York (CBS 10.10.54), 30 min. - Scénario (non crédité) d'Abraham Polonsky.
1954(tv) Flight from Cathay (US) d'Albert McCleery
Série " The Hallmark Hall of Fame " no. 117 (NBC 20.6.54). - av. Dennis Patrick (Marco Polo), Sarah Churchill (Kukshin, une princesse chinoise amoureuse de Marco Polo), Dick Elliott, Vance Fuller, Walter Kingsford, Berry Kroeger.
1956(tv) Marco Polo : Traitorous and treacherous Chinese Warlords (US) de Dave Butler
Série " Captain Z-RO " (ABC 1.1.56), 25 min. - av. Eddie Bartel (Marco Polo), Mark Sheeler (Wan Soo), William Knopp (Ling), R. Steff (Woo Song), Roy Steffens (Captain Z-RO), Bruce Haynes (Jet), Robert Warfield et Norman Rehm (des gardes chinois), Bobby Turnbull. - Voyage dans le temps, avec coloration raciste. Série pour enfants.
1956(tv) The Adventures of Marco Polo (US) de Max Liebman et James Starbuk
" Max Liebman Spectacular " (NBC 14.4.56), 90 min. - av. Alfred Drake (Marco Polo), Doretta Morrow (la mendiante), Arnold Moss (Niccolo Polo), George Mitchell (Mafeo), Paul Ukena (Kubilaï Khan), Beatrice Kraft (la danseuse), Bhasker (un derviche), Ross Martin (le baron), Jerome Kilty (son fils). - Comédie musicale de Clay Warnick et Mel Pahl (d'après Nicolaï Rimsky-Korsakoff), lyrics d'Edward Eager (Broadway 1956).
1958(tv) As aventuras de Marco Polo (BR) de Geraldo Vietri
TV Tupi São Paulo (feuilleton). - Telenovela brésilienne d'après un scénario de Vicente Sesso.
Rory Calhoun et Yoko Tani dans le film de Hugo Fregonese (1961).
1961Marco Polo. L'avventura di un Italiano in Cina / Marco Polo - L'Aventure d'un Italien en Chine (IT/FR) de Hugo Fregonese, Piero Pierotti [et Ricccardo Freda]
Ermanno Donati, Luigi Carpentieri/Panda Cinematografica (Roma)-Transfilmorsa (Paris), 104 min. - av. Rory Calhoun (Marco Polo), Yoko Tani (la princesse Amuray, fille du Grand Khan), Robert Hundar [=Claudio Undari] (le ministre Mangka/Mon-Ka), Pierre Cressoy (Cu-Daï), Camillo Pilotto (Kubilaï Khan), Thien-Huong (Tai-Au), Michael Chow (Ciu-Lin, serviteur de Marco Polo), Point Ping Sam, Antonio Cianci, Paola Falchi, Anna Maestri, Spartaco Nale.
Synopsis : En route pour Pékin, Marco Polo sauve la princesse Amuray dont la caravane est attaquée par des rebelles, puis, trouvant asile au monastère des Cent Bouddhas, il fait connaissance de Cu-Daï, neveu du vieux Kubilaï Khan qui lutte contre l'intrigant Premier ministre Mangka. Ce dernier tente de faire assassiner Marco Polo, puis fomente un coup d'Ètat et fait emprisonner le Khan. Le Vénitien se rallie à Cu-Daï et à ses rebelles, fait fondre des canons et utilise la poudre pour écraser l'armée de Mangka. Cu-Daï se réconcilie avec son oncle tandis que la princesse se blottit dans les bras du beau Marco.
Une production fauchée montée pour profiter du tapage médiatique fait autour du méga-projet de Christian-Jaque (cf. infra, L'Échiquier de Dieu), à l'instar d'autres initiatives du même acabit mais qui ne verront pas le jour : un " Marco Polo " produit par Franco Cristaldi (Vides-Film) avec Jean-Paul Belmondo annoncé en février 1961, et " Les Secrets de Marco Polo " de la Spera-Film Paris avec Luis Mariano en Vénitien chantant, d'après l'opérette de Francis Lopez et Raymond Vinci, un troisième signé Roger Vadim avec Michel Leroyer et Pascale Audret pour Ufa-Cornacico, enfin un quatrième à réaliser à Hollywood par Lee Wilder pour Allied Artists. - Le film de Fregonese-Pierotti ne cherche qu'à distraire le public du samedi soir, moyennant une pointe d'autodérision, de l'humour de potache (torture chinoise contre coups de poing à l'américaine distribués par l'Américain Rory Calhoun, un habitué du western et du film noir), enfin un duel final au sabre pas trop mal ficelé. Tournage en Technicolor et Supercinescope aux studios romains d'IN.CI.R.-De Paolis, dans la grotte de Solone, dans les souterrains du Museo delle Tradizioni Popolare de l'EUR à Rome (palais du Khan) et à Venise (Piazza San Marco). Quelques plans sont extraits du documentaire La muraglia cinese de Carlo Lizzani (1958). La bataille est réalisée par Riccardo Freda, occupé sur le même plateau à Maciste alla corte del Gran Khan, avec les mêmes décors, accessoires, costumes et figurants. Le film est initialement prévu pour être tourné à Hong Kong par Riccardo Freda, avec la Japonaise Yoko Tani en princesse chinoise, mais Freda se retire après quelques jours. Nota bene : Hugo Fregonese n'aurait pas tourné un métre du film, mais seulement supervisé le remontage et le doublage de la version américaine ! - DE, AT : Marco Polo.
Dorothy Dandridge et Alain Delon dans un film inachevé (1962).
1962[inachevé :] L'Échiquier de Dieu - Marco le Magnifique / Marco Polo, l'avventura di un italiano in Cina (FR/IT/US) de Christian-Jaque
Raoul J. Lévy, Georges Charlot, Ludmilla Goulian, Philippe Senné, Louis Wipf/Iéna Productions-Seven Arts-Han Productions (Paris)-Vides Cinematografica (Rome). - av. Alain Delon (Marco Polo), Dorothy Dandridge (la sultane Zaïre), Yonna Lévy (sa nièce Agiarne), Michel Simon (le capitaine du navire), Grégoire Aslan (Ahmed Abdullah, sultan de Gondwana), Anthony Quinn (Nayam le rebelle), Folco Lulli (le marchand Spinello), France Nuyen (Gogatine), Bernard Blier, Mel Ferrer, Douglas Wilmer, Robert Dalban.
Une superproduction mise sur pied par le producteur français Raoul J. Lévy (responsable des débuts de Brigitte Bardot) qui en rêve depuis 1957, et axée autour de la supervedette hexagonale du moment, Alain Delon. Elle a été confiée à Christian-Jaque, versé dans le cinéma d'aventures en costumes (Fanfan la Tulipe) et dialoguée par, excusez du peu, Jean Anouilh et Romain Gary. Le tournage en Technicolor et Technirama débute le 2 janvier 1962 en studio à Belgrade ; l'on prévoit des extérieurs en mars à Venise (où Alain Delon doit courir sur les toits et Michel Simon se faire décapiter place Saint-Marc), en Turquie, en Inde, au Vietnam, à Hong Kong, au Japon et en Afghanistan (interdiction de filmer en Chine maoïste) - bref : " une fresque à grand spectacle à travers l'Asie " (J. Lévy). Christian-Jaque a déjà fait huit semaines de repérages. Une des scènes-clés du film, enregistrée sur un plateau de 1000 m2 à Belgrade, la séquence d'ouverture, est une gigantesque partie d'échecs entre Marco Polo et le sultan de Gondwana, avec des pions vivants (des cavaliers en armure, des cornacs sur des éléphants talqués en blanc, deux tours géantes) ; si Marco Polo gagne, sa mission sera un succès et il épousera l'héritière du trône, la princesse Agiarne, mais s'il perd, il sera mis à mort. La scène de huit minutes va demander plus d'un mois de tournage et coûtera l'équivalent de trois longs métrages. L'Israélienne Yonna Levy joue la nièce du monarque après le désistement de Gina Lollobrigida, tandis que la superbe actrice afro-américaine Dorothy Dandridge (Carmen Jones et Porgy and Bess d'Otto Preminger) fait la sultane. Au bout de deux mois, seul treize minutes de film (sur un total prévu de 140) sont enregistrées et le tournage en Inde doit être remis à plus tard à cause de la mousson. Les délais du contrat d'Alain Delon sont dépassés (Visconti le réclame pour Il gattopardo), Christian-Jacque dénonce aussi son contrat, le tournage s'arrête et ne reprendra pas : plus personne ne veut faire confiance au producteur qui est couvert de dettes colossales, sa société Iéna Films est mise en banqueroute. C'est la débandade. Le projet sera partiellement repris (sans la séquence de la partie d'échec, qui est aujourd'hui perdue) par Raoul Lévy une année plus tard avec d'autres financiers en Yougoslavie sous le titre de :
Orson Welles, Horst Buchholz et Lynne Sue Moon dans « La fabuleuse aventure de Marco Polo » (1965).
1963-1965La Fabuleuse Aventure de Marco Polo / Le meravigliose avventure di Marco Polo (Lo Scacchiere di Dio) / Marko Polo (FR/IT/YU/EG/AF/CH) de Denis de La Patellière, Noël Howard [et Raoul J. Lévy]
Raoul J. Lévy/I.T.T.A.C.-S.N.C. (Paris)-Produzione e Distribuzione (Pro-Di) Cinematografica (Roma)-Avala Film (Belgrad)-Mounir Rafla (Cairo)-Halaf (Kaboul)-Cinecustodia (Zürich-Chur), 120 min./112 min. - av. Horst Buchholz (Marco Polo), Anthony Quinn (Kubilaï Khan), Robert Hossein (Nayam, fils du Khan), Omar Sharif (l'émir Alawi), Orson Welles (l'astrologue Ackerman), Grégoire Aslan (Ahmed Abdullah), Elsa Martinelli (la Fille au Fouet, reine de Samarcande), Massimo Girotti (Niccolo Polo), Bruno Cremer (le templier Guillaume de Tripoli), Jacques Monod (le templier Niccolo de Vicenza), Mica Orlovic (Matteo Polo), Akim Tamiroff (Hassan-i Sabbâh, le Vieux de la Montagne), Folco Lulli (Spinello), Lynne Sue Moon (la princesse Gogatine), Mansoureh Rihai (Taha la Mongole), Guido Alberti (le pape Grégoire X).
Synopsis : En 1270, le jeune Marco Polo vit depuis sept ans à Venise comme élève du professeur Ackermann, un astrologue juif qui a remplacé son père Niccolo et son oncle Matteo, des commerçants, pendant leur absence en Chine ; lorsqu'ils reviennent ruinés, toute la Cité des Doges ricane. Mais ils reviennent avec une invitation de Kubilaï Khan au pape Grégoire X, le souverain mongol, maître absolu de tout l'Extrême-Orient, souhaitant, dit-il, mieux connaître le christianisme en vue d'une évangélisation éventuelle de la Chine. Pour répondre à ce message de paix, le Souverain Pontife ordonne à Marco Polo, à Niccolo et à Matteo d'accompagner ses religieux jusqu'en Chine, encadrés par deux Templiers. L'expédition prend la Route de la soie et brave mille dangers : elle survit à une tempête de sable, se bat à mort avec les mamelouks, est capturée par les séides fanatiques du Vieux de la Montagne qui fait périr sous la torture un des compagnons, un pieux Templier qui refuse d'abjurer sa foi. Délivrés par le cheikh Alawi, les voyageurs atteignent Samarcande où la Fille au Fouet sauve les Européens au prix de sa vie. Marco et les siens pénètrent enfin à la cour impériale grâce à la fiancée du Khan, Gogatine, et ce malgré les efforts du fils du Khan, Nayam, un félon belliciste qui veut leur perte et vise l'invasion de l'Occident. Prônant la supériorité de la civilisation chinoise sur la sauvagerie mongole, le Grand Khan, au contraire, veut unifier pacifiquement ses vingt-six peuples et pallier aux famines chroniques de l'empire. Marco Polo l'assiste, déjoue les tentatives d'usurpation de son trône par Nayam, qui périt au combat, et, ayant anéanti l'armée mongole grâce à la poudre " chinoise ", il retourne à Venise couvert de cadeaux : il ouvre ainsi la voie à une collaboration entre l'Occident et l'Orient.
Une superproduction cosmopolite avec un nouveau financement international, mise sur pied par Raoul Lévy qui ne veut pas perdre tous ses investissements (cf. supra) et à bord de laquelle s'est embarquée la jet-set cinématographique des années 60. C'est une galerie de déguisements et de chinoiseries peu crédibles qui a épuisé cinq scénaristes, dont Jean-Paul Rappeneau et même Orson Welles qui reécrit ses propres dialogues (initialement rédigés par Jean Anouilh). À défaut d'Alain Delon, le rôle-titre est confié à Horst Buchholz, son rival allemand remarqué récemment dans le western The Magnificent Seven (Les 7 mercenaires) de John Sturges et la satire politique One, Two, Three de Billy Wilder. Le tournage de dix semaines en Franscope et Eastmancolor se déroule de décembre 1963 au printemps 1964, principalement sur les terrains des studios d'Avala Film à Belgrade (avec 1000 figurants yougoslaves et 600 chevaux), à Venise, en Égypte (à Sakarrah) et en Afghanistan où apparaissent les trois Bouddhas de Bâmiyân, statues monumentales détruites en 2001 par les talibans. Noël Howard dirige toutes les séquences d'action et la figuration chinoise qu'il a déjà cotoyée sur le plateau de 55 Days at Peking de Nicholas Ray. La confection est de qualité - Armand Thirard signe la photo (Le Salaire de la peur et Les Diaboliques de Clouzot) - et le film livre une sorte de " dépliant d'agence de voyages avec vues touristiques et vedettes invitées " (Libération 8.5.91), mais le scénario reste insipide et surtout mal construit. Un méga-flop, ennuyeux et chaotique. - DE : Im Reich des Kublai Khan (Die unglaublichen Abenteuer des Marco Polo) / Marco Polos Abenteuer, ES : La conquista de un imperio, GB, US : Marco the Magnificent.
1964(tv) Marco Polo (GB) mini-série de Waris Hussein et John Crockett
Série " Doctor Who " no. 4, Verity Lambert/BBC Television (BBC 22.2.-4.4.64), 7 x 25 min. - av. Mark Eden (Marco Polo), Martin Miller (Kublai Khan), Derren Nesbitt (Tegana), Claire Davenport (Chabli, impératrice de Chine), Jimmy Gardner (Chenchu), Paul Carson (Ling-Tau), Charles Wade (Malik), Zienia Merton (Ping-Cho), William Hartnell (Doctor Who).
Série science-fictionnelle pour la jeunesse, avec un fond historique. Arrivés en Asie centrale en 1289 au moyen de leur machine à explorer le temps, le Docteur Who et ses compagnons rejoignent la caravane de Marco Polo sur le plateau enneigé du Pamir, traversent le désert de Gobi, atteignent Cathay puis le palais d'été du Grand Khan à Shang-Tu, enfin le palais impérial à Pékin. Ils sauvent l'empereur et Marco Polo que le seigneur de la guerre mongol Tegana tente d'assassiner à diverses reprises. - Èpisodes : 1. " The Roof of the World " - 2. " The Singing Sands " - 3. " Five Hundred Eyes " - 4. " The Wall of Lies " - 5. " Rider from Shang-Tu " - 6. " Mighty Kublai Khan " - 7. " Assassin at Peking ".
1967(tv) Attack of the Barbarians (US) de Sobey Martin
Série " The Time Tunnel ", Irwin Allen-Kent Productions-20th Century Fox (ABC 10.3.67), 50 min. - av. John Saxon (Marco Polo), Vitina Marcus (Sarit), Arthur Batanides (Batu), Paul Mantee (Ambahai), James Darren (Tony), Robert Colbert (Doug).
Série de science-fiction pour la jeunesse : les voyageurs dans le temps rencontrent Marco Polo en Chine. L'un d'eux, Tony, s'éprend imprudemment de Sarit, la fille du Kubilaï Khan que convoite l'ambitieux Batu.
1973Marco (US/JP) de Seymour Robbie et Tsukunobu Kotani
Tomorrow Entertainment-Jules Bass-Toho Pictures-Cinerama, 109 min. - av. Desi Arnaz Jr. (Marco Polo), Van Christie (Chontosai), Jack Weston (Maffio Polo), Zero Mostel (Kublaï Khan), Fred Zadoff (Niccolo Polo), Cie Cie Win (Aigiarm), Aimée Eccles (Kuklatoi), Tetsu Nakamura.
Musical de Maury Laws tourné dans les Studios Toho à Tokyo et sur l'île d'Oshima (muraille de Chine, Xanadu), un spectacle pour enfants.
1975Ma Ge Bo Luo / Marco Polo (Marco Polo, le guerrier de Kublai Khan) (HK/TW) de Chang Cheh
Run Run Shaw Bros. (Hong Kong)-Chang's Film Co. (Taiwan), 103 min./88 min. - av. Richard Harrison (Marco Polo), Alexander Fu Sheng (Li Hsiung-Feng), Tang Yen-tsan (Huang Chung-Han), Shih Szu (Wang Yung), Kuo Tsui, Philip Kwok, Chia Hui Liu, John Liang, Chi Kuan Chuzm.
Engagé par le Grand Khan en tant qu'expert et stratège pour combattre les rebelles tartares qui minent son autorité dans le sud de l'empire, Marco Polo prend peu à peu conscience des injustices et exactions du pouvoir et rejoint ceux qu'il était censé combattre... Star américaine d'une cohorte de péplums et de spaghetti westerns à Cinecittà, Richard Harrison (doublé en mandarin) est un peu perdu parmi les acrobaties kung-fu routinières de ses collègues à Hong Kong. - IT : L'inferno dei Mongoli (Marco Polo), DE : Marco Polo im Reiche des Kublai-Kah, Marco Polo im Reiche des Kung-Fu (vd), US : The Four Assassins.
Marco Polo (Ken Marshall) découvre les secrets de la Chine (1983).
1982/83** (tv) Marco Polo (IT/US/FR/GB/CN/JP) mini-série de Giuliano Montaldo
Giovanni Bertolucci, Franco Cristaldi, Vincenzo Labella, John A. Martinelli, Giuseppe Tenti/Cristaldi-RAI International-American Film Company-Vides International-Sky-NBC-CCC China Film Production (Beijing)-Procter & Gamble Productions-Tentsu (Tokyo)-Tokyo Broadcasting System (NBC 16.5.82/RAI Uno 5.12.82-23.1.83/A2 15.12.83), 8 x 55 min./555 min./480 min. - av. Ken Marshall (Marco Polo), Tony Vogel (Matteo Polo, son oncle), Anne Bancroft (la mère de Marco), Denholm Elliot (Niccolo Polo, son père), David Warner (Rustichello de Pise), Burt Lancaster (Tedaldo Visconti, le pape Grégoire X), John Gielgud (Lorenzo Tiepolo, doge de Venise), F. Murray Abraham (Jacopo), Mario Adorf (Giovanni), Ying Ruo Cheng (Kubilaï Khan), Beulah Quo (l'impératrice Chabi), Lao Li (le général Bayan), Vernon Dobtcheff (Pietro D'Abano), Junichi Ishida (le prince Chinkin), Leonard Nimoy (Ahmet), Tony Lo Bianco (Nicola Polo), John Houseman (le patriarche d'Aquileia), Sada Thompson (tante Flora), James Hong (Drogön Chögyai Phagpa), Gordon Mitchell (Adolfo), Ian McShane (Ali Ben Yussouf), Giorgia Slowe (Caterina).
Pour la première fois, une équipe tv occidentale a pu filmer tous ses extérieurs en Chine et la mégafresque télévisuelle du cinéaste engagé Giuliano Montaldo (Sacco et Vanzetti, 1971, Giordano Bruno, 1973), un Gênois primé à Venise et à Cannes, est la première - et à ce jour unique - tentative d'aborder sérieusement et scrupuleusement la matière à l'écran. Avec les années, cette série splendide diffusée dans 46 pays n'a rien perdu de sa grandeur esthétique ni de sa puissance d'initiation pédagogique. Des palais de Venise aux steppes de Mongolie, de la cité interdite et la Grande Muraille aux confins de Jérusalem, la succession de paysages naturels somptueux et de décors immenses construits en " dur " assurent un spectacle ininterrompu dont la dimension historique et humaine en fait en quelque sorte l'équivalent télévisuel du Lawrence d'Arabie de David Lean, morceaux de bravoure mouvementés compris. Militant de gauche, Montaldo débarrasse son héros de toute imagerie d'Épinal fantasque pour en faire un homme imprégné de ferveur humaniste, de tolérance religieuse et d'intuition politique ; son Vénitien n'est plus le stratège militaire de Kubilaï Khan, mais un conseiller essentiellement pacifique. Pour marquer ce contraste, le récit en flash-back débute dans les geôles de l'Inquisition à Gênes où Marco Polo, accusé stupidement de pactiser avec le démon, dicte les épisodes de sa vie à Rustichello de Pise (fait authentique).
 Pékin ayant exigé que la série ne comporte pas d'histoire d'amour entre Occidentaux et Chinois, l'unique passion du Vénitien en Asie est une immigrante italienne. À la production, on trouve Vincenzo Labella, déjà responsable de projets télévisuels d'envergure tels que Moses the Lawgiver de Gianfranco De Bosio avec Burt Lancaster en Moïse (1974) et Gesú de Nazareth de Franco Zeffirelli (1977) ; la musique est confiée à Ennio Morricone. Le tournage prend treize mois. La place Saint-Marc du XIIIe siècle (très différente de l'actuelle) est entièrement reconstruite en polystyrène expansé à Malamocco, dans la commune de Venise, opération qui engloutit une part non négligeable d'un budget totalisant 30 millions de $. En Chine, on tourne à Suzhou à l'ouest de Shanghai, tandis qu'une ville entière de yourtes mongoles est reconstituée dans la région de Chengde ; l'armée chinoise prête 1500 figurants. Les séquences se déroulant en Iran et en Afghanistan sont filmées au Maroc et le documentariste-explorateur Beppe Tenti enregistre les scènes sur le flanc de l'Himalaya. La série est accueillie partout avec enthousiasme, récoltant deux Emmy Awards aux États-Unis (meilleure série, meilleurs costumes pour Enrico Sabbatini) ; la presse italienne regrettera juste un casting à dominance assez californienne (exigé par Procter & Gamble), un rythme un brin indolent et le Marco Polo de l'Américain Ken Marshall, au physique agréable mais un peu mièvre et trop anglo-saxon. N'empêche, la télé-série de Montaldo reste à ce jour la reconstitution filmique la plus convaincante de l'odyssée du Vénitien.
1982(tv) The Travels of Marco... and Friends (US) de Paul Lynch
Série " Voyagers ! ", Universal-Scholastic (NBC 3.12.82), 50 min. - av. Paul Regina (Marco Polo), Keye Luke (Kublaï Khan), Paul Comi (Maffeo Polo), Pat Renella (Niccolo Polo), Mako (chef Karauna, Richard Lee-Sung (un Tartare), Jon-Erik Hexum (Phineas Bogg), Meeno Peluce (Jeffrey Jones). - Voyage dans le temps, série pour la jeunesse.
1994Marco Polo: la storia mai raccontata / The Untold Story of Marco Polo / Oriental Sex Journey (IT) de Joe D'Amato [=Aristide Massaccesi] et Luca Damiano [=Franco Lo Cascio]
Rocco Siffredi Prod., 90 min. - av. Rocco Siffredi [=Rocco Tano] (Marco Polo), Tabatha Cash, Julia Chanel, Simona Valli, Leo Gamboa, Chris Aguilar, Pussycat.
- Film érotique.
1996Marco Polo: Haperek Ha'aharon / Marco Polo : The Missing Chapter (IL/US) de Rafi Bukai.
Rafi Bukai, Sharon Shamir, Victor Markovitz, Jim Stark/Gilgamesh Productions-Olin Film Productions, 127 min. - av. Shuli Rand (Marco Polo), Peter Firth (Rustichello de Pise), Alon Abutbul (Aris), Avital Dicker (Tamara), Sharon Alexander (Johan le Fou), Richard Edson (Bergman), Michael Schneider (le légat du pape), Owen Teale (Adolph), Orly Silbersatz (Oel), Robert Hoening, John Bennet.
En automne 1298, Gênes cherche à s'emparer du commerce lucratif de la route de la soie et compte sur l'intervention politique du pape Grégoire X pour discréditer la Sérénissime République, mais Venise appelle l'armée française à l'aide afin de contrer le complot de Gênes. Au même moment, Marco Polo, otage de Gênes, est accusé d'hérésie et emprisonné par l'Inquisition car les dominicains tout-puissants qui le surveillent prennent ses récits pour des inventions inspirés par le démon. Pour s'innocenter, l'explorateur vénitien dicte ses souvenirs à Rustichello de Pise dans sa cellule, notamment son séjour secret et ses expériences en Palestine et au Moyen-Orient, son amour impossible pour une belle juive, etc. Rustichello embellit le tout avec des descriptions fantaisistes de son crû. - US : Marco Polo : The China Mystery.
1998(vd) The Incredible Adventures of Marco Polo / Marco Polo (Les Incroyables Aventures de Marco Polo (UA/US) de George Erschbamer
John Dunning/Cinepix Film Properties, 97 min. - av. Don Diamont (Marco Polo), Jack Palance (Beelzebub/Kubilaï Khan), Oliver Reed (cpt. Cornelius Donovan), Cas Anwar (Youssef), Lara Bobroff (princesse Marita), Jeff Saumier (Niccolo Polo, cadet de Marco), John Hallam (Ali Ben Hassad), Julia Volchkova (Jasmine), Gareth Hunt (le Grand Maître).
Un produit fauché et particulièrement fantaisiste, au diapason des récits de Marco Polo lui-même ! Dans une Asie peuplée de jolies blondes, Marco et son petit frère Niccolo partent à la recherche de leur père disparu ; le récit se termine par un affrontement avec un seigneur de la guerre arménien (Jack "Attila" Palance). Tournage aux studios de Yalta, en Crimée, sortie en vidéo. - DE : Marco Polo und die Kreuzritter, ES : Las increibles aventuras de Marco Polo.
2001[Marco Polo : Return to Xanadu (US/CN/SK) de Ron Merk ; The Tooniversal Company, 82 min. - Dessin animé.]
Ian Somerhalder, le Marco Polo de Kevin Connor (2006).
2006(tv) Marco Polo (US) de Kevin Connor [et Yuen Tak]
Robert Halmi Sr. et Jr., Matthew et Michael O'Connor, Shan Tam/RHI Entertainment-Memesys GmbH & Co. KG-China Film Co-Production Corp. (ES : 19.3.07 / RHI 2.6.07), 174 min./165 min./131 min. - av. Ian Somerhalder (Marco Polo), BD Wong (Pedro, son domestique), Brian Dennehy (Kubilaï Khan), Desiree Ann Siahaan (Temulun/Kensai), Kay Tong Lim (Lord Chenchu), Christian Lee (Cogataï), Luo Yan (l'impératrice Chabi), Michael Man-Kin Chow (Chi), Mark Jax (Niccolo Polo), Alan Shearman (Maffeo Polo), Michael O'Hagan (Marco Polo vieux), Ramin Razaghi Sefati (le médecin persan), Rodger Bumpass (Rustichello de Pise).
Téléfilm écrit par Ron Hutchinson et entièrement tourné en Chine, aux Hengdian World Studios à Dongyang, à Zhoushan (dans la baie de Hangzhou), à Yingchuan et dans le désert près de Zhongwei (province de Ningxia) ainsi qu'à Pékin (palais impérial dans la Cité interdite). La réalisation est assumée par le prolifique Britannique Kevin Connor, spécialisé au cours des années 1970 à Hollywood dans des nanars fantastiques fauchés comme The Land That Time Forgot et The People That Time Forgot (d'après Edgar Rice Burroughs) ou Warlords of Atlantis. Le casting ridicule de l'Américano-irlandais Brian Dennehy en KubilaÏ Khan reste incompréhensible et discrédite une partie du film, malgré de fort beaux extérieurs et une distribution par ailleurs exclusivement asiatique. Yuen Tak dirige les séquences d'action.
2008(vd-mus) Marco Polo (NL) de Misjel Vermeiren (vd) et Pierre Audi (th)
Coby Van Dijck/De Nederlandse Opera-NPS, 137 min. - av. Zhang Jun (Rustichello de Pise/Li Po/Shadow), Charles Workman (Marco Polo), Sarah Castle (Marco), Stephen Richardson (Kubilaï Khan), Nancy Allen Lundy (Water), Tania Kross (Shéhérazade), Stephen Bryant (Dante Alighieri / William Shakespeare).
Un opéra de Tan Dun (musique) sur un livret de Paul Griffiths, accompagné par l'Orchestre de Chambre des Pays-Bas, Capella Amsterdam. Une fusion audacieuse de l'Opéra de Pékin et de l'opéra occidental associant les techniques vocales de l'extrême Orient et de l'Occident de façon réellement convaincant. Pourtant d'un accès relativement difficile pour le profane.
2013[Animation : (tv) The Travels of the Young Marco Polo / Die Abenteuer des jungen Marco Polo (LX/IE/CA/DE) de Tony Loeser et Lutz Stützner ; Magpie & Media-Monster Entertainment-MotionWorks (RTÉ 1.-26.12.13), 26 x 25 min. - av. les voix de Elia Fancolino (Marco Polo), Paul Aspland (Niccolo Polo), Sarah Tkotsch (Shi La Won). - Dessin animé écrit par John Chambers.]
2013[(tv) U potrazi za Markom Polom (À la recherche de Marco Polo) (HR) de Miro Brankovic ; Anto Juric/Hrvatska Televizija (HTV 7.2.13), 50 min. - doc. av. Franjo Kuhar (voix de Marco Polo). - Documentaire croate tourné sur les les pas de Marco Polo, de l'Italie en Chine.]
Marco Polo (Lorenzo Richelmy) chez Netflix (2014).
2014-2016(tv) Marco Polo (US) télésérie de Joachim Rønning (1-2), Espen Sandberg (1-2), Alik Sakharov (3-4, 17,20), Daniel Minahan (5-6,11,13), David Petrarca (7, 9,12,14), John Maybury (8, 10), Jon Amiel (15,16) et James McTeigue (18,19)
Joachim Rønning, Espen Sandberg/Electus-Weinstein Company-Netflix (Netflix 12.12.14 / 1.7.16), 20 x 60 min. - av. Lorenzo Richelmy (Marco Polo), Benedict Wong (Kubilaï Khan), Joan Chen (l'impératrice Chabi), Remy Hii (le prince Jingim), Zhu Zhu (Kokachin), Tom Wu (Hundred Eyes), Mahesh Jadu (Ahmad), Pierfrancesco Favino (Niccolò Polo), Corrado Invernizzi (Maffeo Polo), Gabriel Byrne (le pape Grégoire X), Chin Han (Jia Sidao).
Une série lourdement financée de Netflix (quelque 90 millions de $ pour les premiers dix épisodes) et mise en ligne dans une cinquantaine de pays. Créée par John Frusco, elle est tournée aux studios Pinewood Iskandar en Malaisie, aux Korda Studios à Etyek (Hongrie), en Italie et au Kazakhstan. Le Vénitien y est plongé dans un wu xia pian (film de sabre chinois). Centrée sur les jeunes années du Vénitien (avec quelques franches libertés dans la chronologie des faits), la série s'apparente à un gigantesque fourre-tout où se mêlent complots, romance, sexe et kung-fu, que le manque cruel de rythme, d'action, de colonne vertébrale et d'intrigue peine à rendre palpitant, et ce en dépit de l'exotisme des décors. Hélas, pas un seul personnage ne parvient à accrocher, pas même le héros-titre au manque de charisme flagrant ni la fort séduisante Joan Chen (The Last Emperor de Bernardo Bertolucci) en impératrice. La critique est assassine (on parle d'un Game of Thrones à la sauce chinoise) et Netflix annule sa série après deux saisons et une perte sèche de 200 millions de dollars.
Episodes : 1. " The Wayfarer (Le Voyageur) " - 2. " The Wolf and the Deer (Le Loup et le Cerf) " - 3. " Feast (La Fête) " - 4. " The Fourth Step (Le Quatrième Pas) " - 5. " Hashshashin (Hashshashin) " - 6. " White Moon (La Lune blanche) " - 7. " The Scholar's Pen (Le Parchemin) " - 8. " Rendering (La Représentation) " - 9. " Prisoners (Les Prisonniers) " - 10. " The Heavenly and Primal (Des dieux et des hommes) " - Saison 2 : 11. " Hunter and the Sable Weaver " - 12. " Hug " - 13. " Measure Against the Linchpin " - 14. " Let God's Work Begin " - 15. " Lullaby " - 16. " Serpent's Term " - 17. " Lost Crane " - 18. " Whitehorse " - 19. " Heirs " - 20. " The Fellowship ".
2014(tv-df) Marco Polo : A Very Modern Journey (GB/CN) mini-série de Kevin Sim
Angus Macqueen, Shuyun Sun/Aquarium Studios-EOS Films-Energy Media Production-Ronachan Films-Jiangsu TV-Phoenix TV-Al Jazeera International (tv 28.8.14), 3 x 55 min./112 min. - av. Nicolò Agostini (Marco Polo), Zhao Qiquang (commentaire), Ramon Tikaram (narration). - Docu-fiction sur les traces de Marco Polo.
2015(tv-df) Marco Polo. Entdecker oder Lügner ? (Marco Polo - Explorateur ou imposteur ?) (DE) de Gabriele Wengler
Thomas Schubauer, Stephan Lamby/ECOMedia TV-Produktion-ZDF-Arte (Arte 14.3.15), 52 min. - av. Ben Braun (Marco Polo), Paul Matic (Rustichello de Pise).
Docu-fiction. Incarcéré à Gênes en 1298, après un combat naval, Marco Polo s'attelle à son Livre des merveilles : la relation de ses tribulations chez l'empereur de Chine, Kubilaï Khan. Rédigés avec l'aide du trouvère Rustichello de Pise dans un français truffé d'italianismes, ses Mémoires deviennent un best-seller. Mais on doute de la véracité de son témoignage. Il demeure pourtant le seul à avoir brossé un tableau politique et ethnographie de la dynastie Yuan, et la confrontation avec les textes médiévaux chinois ou perses démontre, contrairement aux affirmations de la Britannique Frances Wood, que Marco Polo a non seulement atteint Constantinople, mais qu'il est bien resté plus d'une décennie au service du Khan, vraisemblablement nanti d'un haut poste administratif.