III - L’ITALIE

3. LA RÉPUBLIQUE SÉRÉNISSIME DE VENISE

3.6. « The Merchant of Venice », drame de William Shakespeare

(" Le Marchand de Venise ", 1594). - L'intrigue est située à Venise vers 1520, sous le doge Leonardo Loredano. Bassanio, noble Vénitien qui a gaspillé sa fortune, demande à son ami, l'armateur nanti Antonio (le " marchand " du titre), trois mille ducats afin de pouvoir épouser Portia, une riche héritière habitant l'île voisine de Belmonte. Antonio, toujours généreux mais dont toute la fortune est engagée dans des spéculations outre-mer, se propose d'emprunter cet argent à Shylock, un usurier juif qu'il méprise ouvertement, car lui, chrétien, prête sans exiger de gages. Shylock consent de lui avancer la somme contre l'engagement, si l'argent n'est pas remboursé dans les trois mois, de pouvoir prélever une livre de chair sur sa personne, à extraire à l'endroit qui lui plaira. Quoiqu'assiégée par d'illustres prétendants venus du Maroc, d'Aragon, de France et d'Allemagne, Portia donne sa main à l'astucieux Bassanio qui a su choisir le bon coffret sur trois qui contenait le portrait de la belle, tandis que son ami Gratiano épouse la suivante de Portia, Nerissa. Entretemps, les vaisseaux d'Antonio ont, dit-on, fait naufrage et celui-ci ne peut rembourser l'usurier. Shylock est aigri par la disparition de sa fille Jessica, enlevée par un chrétien ; celle-ci a en effet fugué en emportant les bijoux familiaux et a changé de religion pour épouser Lorenzo, l'ami d'Antonio. Au tribunal, Shylock réclame sa livre de chair humaine, à extraire près du cœur (ce qui signifie la mort de son débiteur). La question est soumise au doge. À l'insu de leurs époux et sur conseil d'un juriste de Padoue, Portia se déguise en avocat et Nerissa en scribe pour défendre Antonio qui a été jeté en prison. Après avoir vainement demandé à l'usurier la grâce d'Antonio en lui offrant le triple de la somme due, Portia admet devant les juges que la demande de Shylock est valable, mais que s'il y a écoulement de sang, il lui en coûtera la vie, car son contrat ne lui donne droit qu'à la livre de chair et à rien de plus. Elle ajoute que Shylock doit être condamné à mort pour avoir, lui, étranger, conspiré contre la vie d'un Vénitien. Le doge fait grâce de la vie à Shylock, mais il attribue la moitié de ses biens à Antonio et l'autre à l'État. Antonio renonce à sa part si Shylock se convertit et laisse sa fortune en héritage à sa propre fille Jessica. Shylock consent, les épouses se réconcilient avec leurs maris après leur comédie au tribunal et un échange embarrassant de bagues. Pour conclure, Portia annonce à Antonio que ses précieux navires, que l'on croyait perdus, sont indemnes et à bon port.
L'intrigue du tribunal viendrait d'un fait divers qui serait arrivé à Rome sous le pape Sixte Quint (v. 1550). Des éléments de la trame se retrouvent chez Giovanni Fiorentino (Il Pecorone, 1558). En 1935, Reynaldo Hahn transforme la pièce de Shakespeare en opéra-bouffe.
Rappelons que la société anglaise sous Elizabeth Ière était en majorité antisémite et le fameux discours de Shylock dans l'acte III, scène 1 (" Un Juif n'a-t-il pas des yeux ? ", etc.) ne manquait pas de courage ; les juifs d'Angleterre furent expulsés au Moyen Âge par Edward Ier et autorisés à revenir qu'en 1656 grâce à l'abolition d'un décret de 1290 par Oliver Cromwell, soit 40 ans après la mort de Shakespeare.
Nota Bene : la liste des captations et dramatiques tv des pièces n'est pas exhaustive.
1902Une mésaventure de Shylock (Le Miroir de Venise) (FR) de Georges Méliès
Star Film (Paris) (no. 699-701), 65 m. - av. Georges Méliès (Shylock).
Shylock, vieil usurier, veut qu'un alchimiste lui montre en vision les traits de sa future femme. Contre une forte somme, l'alchimiste lui montre dans un miroir vénitien une ravissante jeune femme. Elle sort du miroir mais lorsque Shylock veut la prendre dans ses bras, elle se transforme en vieille femme édentée. Furieux, il aperçoit ensuite sa propre image, pendue en effigie à un gibet. Il s'enfuit horrifié, pendant que l'alchimiste partage ses honoraires avec ses confrères. Une farce filmée au studio-verrière de Montreuil, sans rapport avec Shakespeare, évidemment. (Film perdu.) - US: The Venetian Looking-glass.
1908The Merchant of Venice (US) de James Stuart Blackton
James Stuart Blackton/Vitagraph Co. of America (New York), 303 m./9 min. - av. William V. Ranous (Shylock), Julia Swayne-Gordon (Portia), Florence Turner (Jessica, fille de Shylock), Pul Panzer, Maurice Costello. - Tournage dans les studios Vitagraph à Flatbush (Brooklyn).
1909La Fille de Shylock (FR) de Maurice de Féraudy
Société des Établissements Léon Gaumont S.A. (Paris), 238 m. - av. Louis Ravet, G. Garnier, Magda Simon, Mme Dufresne.
1910Shylock / Il mercante di Venezia / Shylock ou le marchand de Venise (IT/FR) de Gerolamo Lo Savio
Film d'Arte Italiana (Roma)-Série d'Art Pathé Frères (SAPF Paris), 271 m./14 min. - av. Ermete Novelli (Shylock), Olga Giannini Novelli (Portia), Francesca Bertini (Jessica, fille de Shylock), Ferrari (Antonio), Ferruccio Garavaglia (Lorenzo). - Tourné en extérieurs à Venise et coloré au pochoir ; l'accent du film est mis sur la fille de Shylock, Jessica (campée par la future " diva " Francesca Bertini) et sa fugue avec son amoureux chrétien Lorenzo. Ermete Novelli et Luigi Suñer ont déjà adapté la pièce de Shakespeare sous le titre de Shylock, pièce que Novelli a jouée à New York en mars 1907.
1910The Merchant of Venice (US) de William Selig
Selig & Polyscope Co. (Chicago), 11 min.
William J. Bowman (Shylock), Mignon Anderson et William Russell (1912).
1912The Merchant of Venice (US) de Lucius Henderson et Barry O'Neill
Edwin Thanhouser/Thanhouser Film Corporation (New Rochelle), 985 m. - av. William J. Bowman (Shylock), Florence La Badie (Portia), Harry Benham (Bassanio), Mignon Anderson (Jessica, fille de Shylock), William Russell (Antonio), Ethyle Cooke (Nerissa), William Garwood, Grace Nile, D. Mitsoras.
1913Shylock, le marchand de Venise (FR) d'Henri Desfontaines et Louis Mercanton
Société Générale des Cinématographes Eclipse (Paris), 643 m. - av. Harry Baur (Shylock), Pépa Bonafé (Portia), Jean Hervé (Bassanio), Romuald Joubé (Antonio), Louis Jouvet, Jules Berry, Denis d'Inès.
1914The Merchant of Venice (US) de Lois Weber et Phillips Smalley
Carl Laemmle/Universal Film Mfg. Corp. (Gold Seal Brand), 1219 m./4 bob. - av. Phillips Smalley (Shylock), Lois Weber (Portia), Rupert Julian (Antonio), Edna Maison (Jessica, fille de Shylock), Douglas Gerrard (Bassanio), Jeanie Macpherson (Nerissa), Fred L. Wilson.
Mariée à Phillips Smalley, Lois Weber est la première réalisatrice d'origine américaine et cette version de The Merchant of Venice, adaptée par ses soins, est le premier long métrage tourné aux États-Unis. Dans le rôle de Nerissa, on découvre Jeanie Macpherson, la future collaboratrice, scénariste (et maîtresse) de Cecil B. DeMille pendant plus de 30 ans.
1916The Merchant of Venice (GB) de Walter West
George Broadbridge, Walter West/Broadwest Films Ltd. (London), 1829 m./85 min. - av. Matheson Lang (Shylock), Nellie Hutin Britton (Portia), Joseph R. Tozer (Bassanio), George Skillan (Antonio), Kathleen Hazel Jones (Jessica, fille de Shylock), Ernest Caselli (Lorenzo), Marguerite Westlake (Nerissa), Terence O'Brien (Tubal), George Morgan (Launcelot Gobbo), John Daly (l'émir du Maroc). - Tourné aux Walthamstow Studios avec les décors et la troupe de théâtre londonienne de Matheson Lang (St. James's Theatre) et de sa femme Nellie Hutin Britton, qui interprète Portia.
1922The Merchant of Venice (GB) de Challis N. Sanderson
Série " Tense Moments from Great Plays ", Harry B. Parkinson/Master Films Ltd. (London), 365 m. - av. Sybil Thorndike (Portia), Ivan Berlyn (Shylock), R. McLeod (Bassanio). - Un court métrage avec Sybil Thorndike, la vedette de la scène londonienne, filmé aux studios d'Esher (Surrey).
1922Der Kaufmann von Venedig (AT) de Julius Herzka
Olympic-Film (Wien).
Henny Porten (Portia), Harry Liedtke et Carl Ebert dans « Der Kaufmann von Venedig » (1923).
1923* Der Kaufmann von Venedig (DE) de Peter Paul Fellner
Peter Paul Fellner-Film GmbH (Berlin)-Phoebus Film, 2806 m./128 min. - av. Werner Krauss (Shylock), Henny Porten (Portia), Harry Liedtke (Bassanio), Carl Ebert (Antonio), Albert Steinrück (Tubal), Lia Eibenschütz (Jessica, fille de Shylock), Ferdinand von Alten (le prince d'Aragon), Frida Richard (la mère de Shylock), Max Schreck (le doge de Venise), Jakob Tiedtke (Beppo), Hans Brausewetter (Launcelot Gobbo), Karl Geppert (Reppo), Willy Allen (Ali), Friedrich Lobe (Elias Tubal), Gustav May, Heinz Rolf Münz, Harry Liedtke, Claire Rommer, Max Grünberg, Emil Helfer.
Le film ne passe pas inaperçu, réunissant à l'affiche les deux plus grandes vedettes du cinéma allemand, Henny Porten et Werner Krauss. Le tournage - sous le titre de travail de Shylock, der Jude von Venedig - a lieu en avril-mai 1923 en extérieurs à Venise, où Sergio Mari dirige les scènes de foule pour le carnaval sur le Lido et sur la place Saint-Marc ; les somptueux décors dans les studios berlinois des Efa-Ateliers am Zoo sont de Hermann Warm, qui vient de signer ceux de Das Kabinett des Dr. Caligari de Robert Wiene et de Der müde Tod (Les Trois Lumières) de Fritz Lang ; quant au chef-opérateur Rudolph Maté, il créera les images de La Passion de Jeanne d'Arc de Dreyer en 1928.
Le scénario diffère fortement de la pièce de Shakespeare, en se basant sur le récit initial dont le Barde aurait tiré une partie de sa trame, Il Pecorone de Giovanni Fiorentino (v. 1385) et d'autres sources de l'époque comme Masuccio Salernitano ou Pietro l'Aretino. On y précise que dans la capitale de l'Adriatique en 1560, les chrétiens se déclaraient ennemis des juifs, qui constituaient l'élément marchand de la ville (il n'y avait pourtant pas plus commerçant qu'un Vénitien...). Shylock, dit-on, est un des plus riches marchands de la Sérénissime, mais s'il aime sa fille Jessica, il aime encore plus l'argent qu'il gagne au dépens de ces chiens de chrétiens qui le méprisent et l'insultent quotidiennement. À la fin du procès, la foule enragée le roue de coups et le laisse évanoui à terre, mais en apercevant, le lendemain, sa fille heureuse et mariée à bord d'une gondole, il pleure d'émotion. La version anglo-américaine modifie aussi tous les noms : Shylock devient Mordecai, juif de Mestri, sa fille s'appelle Rachela, fiancée de force à l'affreux Elias, fils du marchand juif Tubal, alors qu'elle aime Signor Lorenzo ; Bassanio devient Gianetto, et Antonio est rebaptisé Benito. Quant au prince d'Aragon, le prétendant officiel de Portia, il jette des œillades sans équivoque au beau Bassanio. - US: The Jew of Mestri.
1927The Merchant of Venice (GB) de Widgey R. Newman
De Forest Phonofilms-Widgey R. Newman Productions (London), 285 m./9 min. - av. Lewis Casson (Shylock), Joyce Lyons (Portia), Christine Murray (Nerissa), Maurice Farquarson (Salarino), Torin Thatcher (Solanio).
Une première rendition sonore de Shakespeare à l'écran, la scène du procès filmée et enregistrée aux studios de Clapham à Canbert Court (Lambeth-London).
1947(tv-th) The Merchant of Venice (GB) de George More O'Ferrall
BBC Television Service (BBC 1.7.47), 90 min. - av. Abrahams Sofaer (Shylock), Margaretta Scott (Portia), André Morell (Bassanio), Austin Trevor (Antonio), John Gatrell (Gratiano), Richard Warner (Salarino), Douglas Hurn (Salanio), Michael Ingham (Lorenzo), Arthur Wontner (le doge de Venise), Jill Balcon (Jessica, fille de Shylock), Mary Martlew (Nerissa), Robert Adams (l'émir du Maroc), George Benson (Launcelot Gobbo), Maurice Bannister (Tubal), Kevin Sheldon (Stefano), Archie Angus (Balthasar), John Martin (Leonardo). - Premier enregistrement télévisé de la pièce, à présent au contenu critique après la Shoah, en direct au BBC Studio d'Alexandra Palace à Londres.
Michel Simon (Shylock), Armando Francioli et Massimo Serato dans « Le Marchand de Venise » (1953).
1953* Le Marchand de Venise / Il mercante di Venezia (FR/IT) de Pierre Billon
Eugène Tucherer, Giorgio Venturini/Elysées Films (Paris)-Venturini Films (Roma), 102 min. - av. Michel Simon (Shylock), Andrée Debar (Portia), Massimo Serato (Antonio), Armando Francioli (Bassanio), Giorgio Albertazzi (Lorenzo), Liliana Tellini (Jessica, fille de Shylock), Marika Spada (Nerissa), Paola Mori (Martha, fille de Samuel), Olga Sorbelli (Bianca, la nourrice), Nerio Bernardi (le doge de Venise), Gualtiero Turniati (Maître Bellario de Padoue), Franco Balducci (l'ami d'Antonio), Carletto Sposito (Lancio, le bouffon), Gualtieri Tumiato (Samuel), Alberto Collo, Clara Auteri Pepe, André Hildebrand, Renato de Carmine, Franco Jacobini, Toni de Mitri.
Une curiosité de taille : Michel Simon en Shylock, son unique rôle shakespearien à l'écran (lors de ses débuts au théâtre en 1920, il campa le fossoyeur de Hamlet et le greffier de Mesure pour mesure). Le film est un projet de longue date de Raymond Bernard, annoncé en 1930 déjà (adaptation de Tristan Bernard pour Pathé-Natan), puis en 1946 pour le producteur italien Michel Scalera, enfin en 1952 pour B.U.P. (Eugène Tuscherer) avec Michel Simon et Andrée Debar - un casting dont hérite finalement Pierre Billon, solide mais terne artisan de la cinématographie hexagonale chargé de cette coproduction franco-italienne. Le tournage se fait exclusivement en Italie, dans les studios FERT à Turin, puis en extérieurs à Venise et à Florence (27 août-27 septembre 1952). Giorgio Capitani, ex-assistant de Vittorio Cottafavi, seconde Billon sur le plateau. Le scénario opère quelques modifications : Bassanio a été ruiné par sa passion du jeu et c'est la peste ravageant Venise qui empêche Antonio de rembourser sa dette, car le port est bloqué et les canons tirent sur tout navire qui s'approche ; Bassanio est contaminé, mais il guérit. Martha, fille de Samuel, un corréligionnaire de Shylock, se prostitue dans un établissement fréquenté par tous les jeunes nobles vénitiens. L'adaptation au cinéma - la première depuis la montée du nazisme et les horreurs de l'holocauste - évite toute tendance antisémite en respectant la profondeur dialectique établie par Shakespeare, et on ne peut que regretter le manque d'audace tant poétique que stylistique du réalisateur. Reste toutefois la performance de Michel Simon que Paul Vecchiali, dans son Encinéclopédie, qualifie d'" au-delà de nos espérances : Simon joue Shylock sèchement, même dans la colère, avec une dignité qui refuse la douleur. Jamais il ne sollicite la pitié. De ce fait, le personnage grandit dans une sorte d'absence qui surprend, émeut de façon plus secrète " (2010, p. 54). Andrée Debar et les autres interprètes restent très moyens. Le film fait un score honorable avec 810'500 spectateurs en France puis disparaît des radars (VHS et DVD compris) : le sujet reste sensible et le cinéma ne s'y attaquera à nouveau qu'un demi-siècle plus tard (cf. 2004). - ES : El mercader de Venecia.
1953-1969[inachevé : (tv) The Merchant of Venice (GB/US/DE/IT) d'Orson Welles. - av. Orson Welles (Shylock), Charles Gray (Antonio), Irina Maleeva (Jessica, fille de Shylock), Jonathan Lynn (Tubal), Dorian Bond, Bill Cronshaw, Mauro Bonnani, Nina Palinkas, Alessandro Tasca, Oja Kodar. - Un des nombreux films-fantômes de Welles, 36 minutes tournées à Venise et sur la côte dalmate dont seuls subsistent aujourd'hui 9 minutes, conservées dans les archives du Filmmuseum München. Oja Kodar, la dernière compagne de Welles, aurait vu le film terminé et depuis lors disparu, comme le négatif.]
1955(tv-th) The Merchant of Venice (GB) de Hal Burton
" BBC Sunday-Night Theatre " / " Stage by Stage " (BBC 13.3.55 / 17.3.55), 118 min. - av. Michael Hordern (Shylock), Rachel Gurney (Portia), Dennis Quilley (Bassanio), Veronica Wells (Jessica, fille de Shylock), Raymond Westwell (Antonio), John Breslin (Lorenzo), Laurence Payne (Gratiano), Jane Wenham (Nerissa), John Hayter (Salerio), Leonard Davies (Balthasar), John Westbrook (le doge de Venise / l'émir du Maroc), Jeffery Dench (Launcelot Gobbo), Derek Holmes (Leonardo), Dudley Jones (Stephano), John Garley (Tubal / Gobbo père). - Enregistré aux BBC Lime Grove Studios de Shepherds Bush (Londres).
1955(tv-th) Il mercante di Venezia (IT) de Mario Ferrero
Radiotelevisione Italiana (RAI 29.7.55), 167 min. - av. Memo Benassi (Shylock), Valeria Veleri (Portia), Giorgio De Lullo (Bassanio), Romolo Valli (Antonio), Ottorino Guerrini (le doge de Venise), Raoul Grassilli (Graziano), Osvaldo Ruggeri (Lorenzo), Anna Maria Guarrieri (Jessica, fille de Shylock), Armando Anzelmo (Tubal), Anna Maestri (Launcelot Gobbo), Dina Sassoli (Nerissa), Nando Gazzolo (l'émir du Maroc), Gianni Bortolotto (le prince d'Aragon).
1961(tv-th) The Merchant of Venice (AU) d'Alan Burke
Australian Broadcasting Commission (ABC Sydney), 120 min. - av. Owen Weingott (Shylock), Tanya Halesworth (Portia), Ron Graham (Bassanio), John Unicomb (Antonio), Annette Andre (Jessica, fille de Shylock), Berry Creyton, Leonard Teale.
1962(tv-th) The Merchant of Venice (US) de Joseph Papp
New York Shakespeare Festival in Central Park (CBS 21.6.62). - av. George C. Scott (Shylock), Nan Martin (Portia), Betty Henritze (Nerissa), John Call (Launcelot Gobbo), James Earl Jones (l'émir du Maroc), Lee Richardson, Richard Jordan. - George C. Scott, qui n'a pas encore percé à l'écran en militaire délirant du Dr. Strangelove de Stanley Kubrick (1964) ou dans la peau du général Patton de Franklin J. Schaffner (1970), remporte l'adhésion et l'admiration sur les tréteaux de Central Park, NYC. Contrairement à la diffusion générale de la pièce à la télévision américaine en 1980 qui suscite de vives réactions des organisations juives (cf. infra, film de 1980), celle-ci passe inaperçue en raison de la relative confidentialité de la manifestation.
1968(tv-th) Der Kaufmann von Venedig (DE/AT) d'Otto Schenk
Westdeutscher Rundfunk, Köln (WDR)-Österreichischer Rundfunk, Wien (ORF) (ORF 26.10.68 / ARD 2.3.69), 159 min. - av. Fritz Kortner (Shylock), Franz Schafheitlin (le doge de Venise), Gertraud Jesserer (Jessica, fille de Shylock), Kurt Heintel (l'émir du Maroc), Karl Paryla (Tubal), Sabine Sinjen (Portia), Folker Bohnet (Bassanio), Klaus Höring (Lorenzo), Max Eckard (Antonio), Boy Gobert (le prince d'Aragon), Peter Vogel (Grazanio), Peter Jost (Solanio), Nikolaus Paryla (Solarino), Heinz Petters (Launcelot Gobbo), Bruno Hübner (le vieux Gobbo).
1972* (tv-th) The Merchant of Venice (GB) de Cedric Messina
" BBC Play of the Month ", Gerald Savory/BBCtv (BBC One 16.4.72), 120 min. - av. Frank Finlay (Shylock), Maggie Smith (Portia), Christopher Gable (Bassanio), Charles Gray (Antonio), Robert Harris (le doge de Venise), Malcolm Stoddard (Gratiano), Nerys Hughes (Nerissa), Ania Marson (Jessica, fille de Shylock), Edward Petherbridge (Lorenzo), David Spenser (l'émir du Maroc), John Moffatt (le prince d'Aragon), Clive Graham (Salerio), Richard Morant (Solanio), Bunny May (Launcelot Gobbo), Ken Parry (Gobbo père), Charles Leno (Tubal), John Hug (Leonardo), Rolf Lefevbre (Balthazar). - Une mise en scène mémorable, visuellement inspirée par le Titien et Botticelli et portée par les formidables prestations de Maggie Smith et Frank Finlay.
1974[(tv-th) The Merchant of Venice (GB) de Jonathan Miller (th) et John Sichel (tv); Associated Television (ATV)-National Theatre London (ITC 10.2.74), 131 min. - av. Laurence Olivier (Shylock), Joan Plowright (Portia), Jeremy Brett (Bassanio), Michael Jayston (Gratiano), Anthony Nicholls (Antonio). - Aussi responsable de l'adaptation, Sir Laurence Olivier (nominé au Primetime Emmy Award) déplace l'action au début du XXe siècle. Lady Joan Plowright, remarquable en Portia, est sa troisième et dernière épouse.]
1976(tv) The Merchant of Venice (CA) de John Sichel
The West Coast Actors Company (Vancouver)-Canadian Broadcasting Company (CBC). - av. Antony Holland (Shylock), Trish Grange (Portia), Alan Gray (Bassanio), Bridget Johnson (Jessica, fille de Shylock), Barney O'Sullivan (Antonio), Andrew Czaplejewski (Launcelot Gobbo), David Diamond (Gratiano), Lorne Kennedy (Salanio), Derek Keurvorst (Lorenzo), Micki Maunsell (Nerissa), Sam Payne (le doge de Venise), Nicholas Rice (Tubal), Jack Rigg (Salarino), Terry Waterhouse (Balthazar).
1979(tv-th) Il mercante di Venezia (IT) de Gianfranco De Bosio
Radiotelevisione Italiana (RAI Due 23/24.3.79), 78 min. + 79 min. - av. Gianrico Tedeschi (Shylock), Ilaria Occhini (Portia), Andrea Giordana (Bassanio), Sergio Fantoni (Antonio), Lina Sastri (Jessica, fille de Shylock), Massimo Dapporto (Graziano), Emilio Bonucci (Lorenzo), Maria Teresa Martino (Nerissa), Antonio Pierfederici (le doge de Venise), Bruno Zanin (Launcelot Gobbo), Loris Loddi (Stefano). - Une des nombreuses mises en scène de théâtre du cinéaste Gianfranco De Bosio qui s'est fait remarquer à la Mostra de Venise de 1963 grâce à Il terrorista / Le Terroriste avec Gian Maria Volonté.
1980(tv-th) Le Marchand de Venise (FR) de Jean Manceau
France 3 Marseille (FR3 14.6.80), 130 min. - av. Jean Le Poulain (Shylock), Geneviève Casile (Portia), Jean-Pierre Andréani (Antonio), Vannick Le Poulain (Jessica, fille de Shylock), Yves Marchand (Bassanio), Francis Joffo (Graziano), Bruno Netter (Lorenzo), France Rousselle (Nerissa), Daniel Sarky (l'émir du Maroc), Patrick Bourgeois (le doge de Venise), Bernard Belin (Balthazar), Francis Deschamps (Tubal), Hubert Godon (Launcelot Gobbo).
1980(tv-th) * The Merchant of Venice (GB) de Jack Gold
" The Shakespeare Plays ", Jonathan Miller/BBCtv-Time Life Television Productions (BBC 17.12.80), 157 min. - av. Warren Mitchell (Shylock), Gemma Jones (Portia), John Nettles (Bassanio), John Franklyn-Robbins (Antonio), Kenneth Cranham (Gratiano), Susan Jameson (Nerissa), Leslee Udwin (Jessica, fille de Shylock), John Rhys-Davies (Salerio), Alan David (Solanio), Richard Morant (Lorenzo), Daniel Mitchell (Balthasar), Marc Zuber (l'émir du Maroc), Enn Reitel (Launcelot Gobbo), Joe Gladwin (Gobbo père), Robert Martin (Leonardo), Peter Gale (le prince d'Aragon), Arnold Diamond (Tubal).
La production est diffusée sans problèmes en Grande-Bretagne mait fait un scandale aux États-Unis dès l'annonce de sa programmation par WNET : le " Holocaust & Executive Committee (HEC) " du " Commitee to Bring Nazi War Criminals to Justice " exige d'annuler la diffusion sur tout le territoire américain. À cela s'ajoutent des lettres de protestation de l'" Anti-Defamation League (ADL) " et du " B'nai B'rith (Les Fils de l'Alliance) ", tandis que l'éditeur du Jewish Currents rédige une lettre ouverte de protestation adressée au New York Times. Selon ces diverses associations, le personnage de Shylock pourrait réveiller la haine et les instincts les plus bas chez les personnes psychologiquement labiles. Mais la chaîne de télévision tient bon et répond qu'il faut en discuter et non cacher la matière sous le tapis. Jonathan Miller et l'acteur Warren Mitchell sont juifs et le téléaste Jack Gold insiste sur le fait que la judéité de Shylock est une métaphore de son altérité totale dans la Venise de l'époque. Le dernier film américain sur le sujet date de 1914. Cf. aussi infra, film de 2001.
1987(tv-th) The Merchant of Venice (ZA) de Ken Leach
South African Broadcasting Corporation (SABC), Cape Town (SABC 12.4.87), 126 min. - av. Richard Haines (Shylock), Sandra Duncan (Portia), John Carson (Antonio), Andrew Buckland (Bassanio), Michael Richard (Gratiano), Lynita Crofford (Nerissa), Blaise Koch (Solanio) Neil McCarthy (Lorenzo), Michèle Burgers (Jessica, fille de Shylock), Paul Ditchfield (Launcelot Gobbo), John Lesley (Gobbo père), Jeremy Crutchley (Salerio), Bill Curry (l'émir du Maroc), Frantz Dobrowsky (le prince d'Aragon), Neville Thomas (le doge de Venise), Joseph Ribeiro (Tubal).
1990[(tv-th) Der Kaufmann von Venedig (DE/AT) de George Moorse et Peter Zadek; Zweites Deutsches Fernsehen (Mainz)-Òsterreichischer Rundfunk (Wien) (ORF 16.4.90 / ZDF 18.9.90), 129 min. - av. Gert Voss (Shylock / le prince), Eva Mattes (Portia), Paulus Manker (Bassanio), Ignaz Kirchner (Antonio / émir du Maroc), Pavel Landovsky (le doge de Venise), Heinz Zuber (Salerio), Julia Stemberger (Jessica, fille de Shylock). - Action transposée au XXe siècle.]
1996(tv-th) The Merchant of Venice (GB) d'Alan Horrox
Allan Horrox/Tetra Films Production-Thames Television (Channel Four), 86 min. - av. Bob Peck (Shylock), Haydn Gwynne (Portia), Paul McGann (Bassanio), Benjamin Whitrow (Antonio), Caroline Catz (Jessica, fille de Shylock), Anthony O'Donnell (Tubal), Ashley Artus (Launcelot), Ewan Bailey (Solanio), Ray Fearon (l'émir du Maroc), Victoria Hamilton (Nerissa), Scott Handy (Lorenzo), Robert Portal (le prince d'Aragon), John Woodvine (le doge de Venise). - Téléfilm tourné aux Millenium Studios à Elstree (Hertfordshire), distribué surtout dans les circuits scolaires.
2001[(tv-th) The Merchant of Venice (US/GB) de Trevor Nunn (th) et Chris Hunt (tv); (PBS 8.10.01 / BBC 31.12.01), 162 min. - av. Henry Goodman (Shylock), Gabrielle Jordan (Jessica, sa fille), Derbhle Crotty (Portia), David Bamber (Antonio), Alexander Hanson (Bassanio). - Cette version opulente de la série américaine " Masterpiece Theatre " (WGBH Boston-BBC London) filmée aux studios britanniques de Pinewood est prudemment transposée dans le Berlin nazi des années 1930, ce qui permet d'éviter toute friction avec la communauté juive. Public Broadcasting Service la diffuse aux USA.]
Al Pacino, un Shylock fascinant, transformé par la haine envers ses détracteurs chrétiens (2004).
2004*** The Merchant of Venice / Il mercante di Venezia (Le Marchand de Venise) (GB/LX/IT/US) de Michael Radford
Cary Brokaw, Barry Navidi, Jason Piette, Michael Lionello Cowan/Shylock Trading Ltd.-UK Film Council-Delux Productions S.A.-Immagine Cinema S.r.l.-Spice Factory-Movision Entertainment and Arclight Films-Film Fund Luxembourg-Dania Film-Istituto Luce-Cary Brokaw/Avenue Pictures-Navidi/Wild Productions, 138 min. - av. Al Pacino (Shylock), Jeremy Irons (Antonio), Joseph Fiennes (Bassanio), Lynn Collins (Portia), Zuleikha Robinson (Jessica, fille de Shylock), Kris Marshall (Gratiano), Charlie Cox (Lorenzo), Heather Goldenhersh (Nerissa), Mackenzie Crook (Launcelot Gobbo), Anton Rodgers (le doge de Venise), John Sessions (Salerio), Gregor Fisher (Solanio), Ron Cook (Gobbo père), Allan Corduner (Tubal), David Harewood (l'émir du Maroc), Antonio Gil-Martinez (le prince d'Aragon), Al Weaver (Stefano), Nobert Konne (maître Bellario de Padoue), Marc Maas (Cush), Jean-François Wolff (le fils du duc de Saxe), Edwige Fenech (une prostituée), Jules Werner (un moine franciscain).
Pour les pays anglo-saxons (la version franco-italienne de Pierre Billon en 1953 y est inédite), il s'agit de la toute première adaptation parlante de la pièce sur grand écran ; Peter O'Toole avait vainement envisagé de la filmer en 1970 pour Metro-Goldwyn-Mayer. Le cinéaste britannique Michael Radford, auquel on doit quelques réussites marquanes comme le 1984 d'Orwell avec John Hurt et Richard Burton (1984), la dénonciation du colonialisme de White Mischief (Sur la route de Nairobi) en 1987 ou Il Postino (Le Facteur), cinq fois nominé aux Oscars (1995), trouve la meilleure approche, et peut-être la seule possible, du drame de Shakespeare après la Shoah. Né à la Nouvelle Delhi de père anglais et de mère juive autrichienne, Radford parle cinq langues, dont le mandarin, ce n'est donc pas l'ouverture sur le monde qui lui fait défaut. Il est puissemment soutenu en cela par Al Pacino, qui connaît bien le théâtre du Barde (cf. son documentaire Looking for Richard sur Richard III, 1996) et aborde ce drame mêlant discrimination, préjudice et vengeance sans effusions sentimentales ni faux-fuyants : son Shylock est certes atroce dans ses exigeances impitoyables (pas excusables mais compréhensibles), tout en étant victime, objet de haine collective, veuf dépressif, humilié, trahi, privé de sa fille grâce à la complicité de ses ennemis et de surcroît berné dans un procés truqué, avec de faux juristes, donc perdu d'avance. Enfin, il n'est ni plus ni moins tyrannique en tant que père de Jessica que la majorité des familles vénitiennes autour de lui. La voix râpeuse, le regard noir, Al Pacino lui confère une intensité dramatique exceptionnelle.
Alors que le théâtre donne prioritairement la parole aux personnages, le cinéma invite à brosser simultanément le portrait de toute une société : pas de texte sans contexte. Également auteur du scénario, le réalisateur suit donc de près la prétendue " comédie " originelle, mais remanie le début (situé en 1596) en introduisant, appuyé d'un commentaire à l'écran, une séquence où des juifs - reclus dans le ghetto où ils étaient enfermés la nuit, précise-t-on, et contraints de porter un bonnet rouge sous peine de mort - sont brutalisés dans les rues de Venise ; à l'incitation des clercs, l'un d'eux est jeté dans le canal du haut du pont du Rialto. Antonio crache au visage de Shylock, car interdits de propriété, les " hébreux " pratiquent l'usure, le prêt d'argent à intérêt, ce qui est alors - comble de pharisaïsme - réprouvé par la morale chrétienne. Le cinéaste et son interprète dressent le tableau d'une Sérénissime oppressive, dominante, vindicative, qui par sa morgue et son mépris a engendré le monstre autodestructeur en Shylock (" la perfidie que vous m'enseignez, je la pratiquerai "). Radford et Pacino n'ont, pas plus que Shakespeare en son temps, de réponse ou de remède à cet état de fait, sinon une incitation appuyée et répétée à la coexistence. Quant à la " clémence chrétienne " dont se gargarisent le doge et ses confrères, elle reste unilatérale et conjecturelle. La majeure difficulté de la pièce comme de sa mise en scène est de concilier l'antisémitisme endémique et ses conséquences tragiques avec le conte de fées sur l'île de Belmonte, enrobé d'acrobaties amoureuses. Pour modérer la joie du happy-end en conclusion et son imagerie idyllique, Radford montre que Shylock, ruiné, seul, forcé de se convertir, est chassé par sa propre communauté et n'est plus autorisé à vivre dans le ghetto ; Antonio est puni, il ne récupère pas ses navires perdus et, ultime tableau, Jessica, la bague familiale au doigt, se morfond dans une perplexe mélancolie teintée de culpabilité refoulée.
Antonio (Jeremy Irons) se prépare à mourir à cause de Shylock (« The Merchant of Venice », 2004).
 La production, impliquant un budget de 30 millions de dollars, a mobilisé une dizaine de sociétés, les grandes compagnies étant réfractaires à sujet aussi brûlant. Le tournage s'opère de fin novembre 2003 à fin février 2004 dans les studios d'Esch-sur-Alzette au Luxembourg (les fabuleux décors de Venise au XVIe s. érigés pour Secret Passage d'Ademir Kenovic en 2001, cf. supra), à Venise même, à la Villa Emo Capodilista de La Montecchia vers Padoue (le palais de Portia) et au Palazzo Thiene (Vicence), en Vénétie, pour certains intérieurs. En ancien documentariste de la BBC, Radford joue avec le non-dit tout en soignant le détail révélateur, comme ces prostituées vénitiennes obligées de s'afficher les seins nus, alors une mesure de l'Église pour combattre l'homosexualité rampante dans la République. Il nuance le profil de ses protagonistes : Bassanio est un aventurier en quête de fortune, un chasseur de dot qui manipule sans vergogne l'armateur Antonio, un bigot non marié, peut-être amoureux de son ami, quoique Joseph Fiennes comme Jeremy Irons refusent d'assimiler cette forte amitié masculine, très répandue à la Renaissance, à une simple relation " gay ". Enceinte, Cate Blanchett a dû céder au dernier moment le rôle de Portia à Lynn Collins, actrice lumineuse qui révèle une sensibilité et une vivacité idéale pour incarner l'héroïne de loin la plus intelligente imaginée par Shakespeare. Le film, visuellement d'une rare somptuosité et très fluide, culmine avec la séquence du tribunal, un suspense clos par un " coup de théâtre " dirigé avec maestria. Favorablement accueilli par la presse et projeté à la " Royal Première " à Londres en présence du prince Charles, il remporte six nominations pour des prix internationaux : le London Critics Circle Film Award (réalisation), le Prix David di Donatello (meilleur film européen), le prix du British Academy Film and Television Arts/BAFTA (costumes), le Satellite Award (meilleur film, Fiennes, Collins). Le " Nastro d'argento (Ruban d'argent) " de la critique italienne couronne le meilleur scénario. Al Pacino est oublié. Commercialement, le film n'entre pas dans ses frais et il n'est distribué en France qu'en DVD. Il s'agit pourtant, comme le clame à raison Jean Tulard, de l'" une des meilleures adaptations de Shakespeare à l'écran " (Guide des Films, t. 4.). - IT : Il mercante di Venezia, ES : El mercader de Venecia.
2009(vd-th) The Merchant of Venice (GB) de Douglas Morse
Jess Crawford/Grandfather Pictures-ADC Theatre (Cambridge), 132 min. - av. Tom Yarrow (Shylock), Lizzie Carter (Portia), Ed Martineau (Bassanio), Stephanie Bain (Jessica, fille de Shylock), Marc Corbin (Lorenzo), Natalie Kesterton (Nerissa), Patrick Werner (Antonio), Laura Bates (Solanio), James Everest (Launcelot Gobbo), Rob Carter (Gobbo père), Tara Crabbe (Leonardo), Molly Goyer Gorman (Gratiano), Daniel Martin (Salario / le doge de Venise).
Une version intégrale de la pièce, filmée en mai 2007 à l'ADC Theatre par le Cambridge University Amateur Dramatic Club. Douglas Morse s'attaquera par la suite à The Jew of Malta de Christopher Marlowe (2013, cf. Sicile).
2016(vd-th) The Merchant of Venice (GB) de Robin Lough (vd) et Jonathan Munby (th)
Shakespeare's Globe Prod. (London)-Opus Arte (4.8.16), 150 min. - av. Jonathan Pryce (Shylock), Rachel Pickup (Portia), Daniel Lapaine (Bassanio), Dominic Mafham (Antonio), Brian Martin (Salarino), Ben Lamb (Lorenzo), David Sturzaker (Gratiano), Dorothea Myer-Bennett (Nerissa), Stefan Adegbola (Launcelot Gobbo), Phoebe Pryce (Jessica, fille de Shylock), Regé-Jean Page (Solanio), Philip Cox (Balthasar), Scott Karim (l'émir du Maroc), Christopher Logan (le prince d'Aragon), Michael Bertenshaw (le doge de Venise).
La pièce filmée au théâtre du Globe pour la collection " Globe on Screen ".