III - L’ITALIE

5. ROME ET LES ÉTATS PONTIFICAUX

5.2. Les Borgia

Le cardinal Rodrigo/Roderic Borgia [de Borja], devenu pape sous le nom d'ALEXANDRE VI BORGIA (1431-1503), neveu et fils adoptif de Calixte III (Alfonso de Borja), est élu pape en 1492. Parvenu au trône de saint Pierre, il n'a de cesse de placer ses enfants à des postes clés, comme le font ses prédécesseurs et successeurs. Mais à la différence de ceux-ci, il rêve d'une unité italienne (sous sa seule autorité, s'entend) qui mettrait fin aux rivalités claniques déchirant la Péninsule et qui la laissent depuis trop longtemps à la merci des puissances étrangères. Reniant les familles des Colonna, Sforza et Medici qui l'ont porté au pouvoir, il tente d'obtenir leur allégeance pour dominer le pays et contrer ainsi Ferdinand d'Aragon et Louis XII de France qui cherchent à se partager l'Italie. Ses enfants :

CESARE BORGIA (1475-1507), duc de Valentinois sans foi ni loi, cardinal (jusqu'en 1498) et condottiere, capitaine général (gonfalonier) du Saint-Siège dès 1500, souverain des États de l'Église dès 1503, après la conquête du duché de Romagne (Pesaro, Rimini, Faenza, Piombino etc.). Mélange d'intelligence, de vaillance et de férocité, maître sans pareil ès ruses et trahisons, il obéit aux grands desseins paternels concernant l'unification de la péninsule italienne sous la dictature de sa propre famille. Toutefois, à la mort de son père, l'ambitieux aventurier est arrêté par Giuliano della Rovere (le pape Julien II), puis par les Rois Catholiques en Espagne. S'étant évadé après deux ans d'emprisonnement, il devient capitaine au service de Juan III de Navarre et meurt sans gloire au combat devant Viana, l'épée à la main, percé de vingt-deux coups de dague.

LUCREZIA BORGIA (1480-1519), sa sœur, duchesse de Ferrare (1505). Epoux : Giovanni Sforza à Pesaro (famille de Milan), divorcé ; Alfonso d'Aragon, duc de Bisceglie (à Naples), tué ; Alfonso d'Este, duc de Ferrare. - Femme fatale contre son gré, traînée dans la boue par les chroniqueurs qui lui font une réputation sulfureuse, considérée à tort comme une manipulatrice sans scrupule aux mœurs dissolues, elle a surtout été l'instrument diplomatique entre les mains de son père Alexandre VI et de Cesare, ce dernier toujours prompt à se débarrasser d'encombrants beaux-frères. Sa jeunesse vit deux fiançailles (Don Cherubino Juan de Centelles à Valence et Gasepare Da Procida à Naples), trois mariages et deux assassinats (le duc de Bisceglie et le vice-camérier Pedro Caldès dit Perrotto). Alfonso d'Este, en 1501 le dernier mari de Lucrezia, est un des premiers mécènes de son époque, et la " Bella Donna " Lucrezia, son épouse épanouie à ses côtés (mère de six enfants), se fait à Ferrare protectrice des peintres et muse des poètes. Loin des intrigues et des espions, elle s'intéresse au mysticisme et fréquente des mystiques avec lesquels elle entretient une correspondance nourrie et à qui elle rend visite. Sa onzième grossesse, à trente-neuf ans, lui est fatale. Les rumeurs d'inceste avec son père et son frère ont été lancées par son premier mari, Sforza, humilié publiquement pour " non-consommation " de son mariage, mais n'ont rien de réel.

JUAN/GIOVANNI BORGIA, duc de Gandie (1476-1497), assassiné, probablement par son frère ainé Cesare qui jalouse ses titres et fonctions militaires et n'accepte pas la carrière ecclésiastique que lui a initialement imposé son père.

La " légende noire " des Borgia a été véhiculée dès le XVIe siècle aussi bien par le protestantisme naissant que par l'Église catholique elle-même dans ses efforts de contre-réforme. Elle sera reprise avec délectation par les romantiques et popularisée notamment par Victor Hugo dans sa pièce Lucrèce Borgia (1833), drame tranformé cette même année en opéra par Gaetano Donizetti. Hugo voit dans son héroïne diabolisée à la fois une empoisonneuse et une mère aimante qui tue sans s'en douter son propre fils. Mlle George et Frédéric Lemaître ont crée ces rôles sur scène au Théâtre de la Porte Saint-Martin à Paris, et la pièce devient le plus grand succès de la carrière théâtrale de Hugo.
1901Borgia s'amuse (FR)
Pathé Frères S.A. (Paris) no. 816 (" Scène grivoise "), 30 m. - Reproduction de la gravure de Jules Garnier (1884) : Cesare Borgia et son père assistent au spectacle de danseuses dévêtues à l'occasion du mariage de Lucrezia avec Alfonso d'Este. En réalité, pour stigmatiser la débauche des Borgia, les bigots du XIXe siècle ont fait l'amalgame entre les noces de Lucrezia et un banquet de courtisanes au Vatican.
1909Lucrécia Borgia (BR) d'Antônio Serra
Photo-Cinematographica Brasileira (Rio de Janeiro). - av. Elisa Barbaris (Lucrezia Borgia), Mario Brandao (Gennaro).
Film synchronisé par disques : une scène extraite de l'opéra de Gaetano Donizetti (1833 - cf. captation de 1977).
1910Lucrezia Borgia (Lucrèce Borgia) (IT) de Mario Caserini;
Società Italiana Cines (Roma), 346 m. - av. Maria Gasperini Caserini (Lucrezia Borgia), Amleto Novelli.
Synopsis : Cesare veut que sa sœur Lucrezia épouse Alfonso d'Aragon et comme elle refuse, il fait empoisonner son mari, Alfonso d'Este. Lucrezia craint pour son jeune fils, Rodrigo, et le confie à des pêcheurs. Devenu adulte et ignorant tout de ses origines, Rodrigo entre au service d'Alfonso d'Aragon où il retrouve sa mère, folle de joie. Mais Aragon le prend pour l'amant de Lucrezia et le tue. - Le scénariste confond allégrement les deux Alfonso : c'est celui d'Este qui devient le troisième et dernier mari de la belle Lucrezia ! Un succès de la Cines, projeté à la cour du tsar en Russie.
1910Les Frères ennemis (FR) d'Henri Andréani
Pathé Frères S.A. (Paris) no. 3619, 285 m. - En 1497, Lucrezia Borgia complote avec Cesare pour empoisonner son mari Giovanni Sforza d'Aragon, mais leur frère Francesco (?) les en empêche. Ils se retournent alors contre ce dernier et le font assassiner dans une embuscade. N'importe quoi : Francesco Borgia, fils de Giovanni Borgia, était Supérieur général des Jésuites, canonisé saint François de Borgia ; il s'agit ici de son père Giovanni.
1910Imperia - La grande cortigiana del secolo XVII [sic] (IT)
Aquila Films, Torino, 235 m. - av. Lydia Quaranta (Imperia).
Synopsis : Courtisée par tous les membres de la cour papale d'Alexandre VI Borgia et portraitée par Raphaël, la belle Imperia, dite " la divine ", de son vrai nom Lucrezia Cognati Paris (1486-1512 ?), séduit princes et cardinaux. Alors qu'elle est assaillie par des brigands dans la campagne romaine, elle est sauvée par Elso Pandolfini, un jeune noble florentin en exil qui cherche désespérément à revoir sa fiancée. Elle l'invite dans son palais, mais suscite la colère de son protecteur, le comte Imri. Pour sauver la vie du jeune homme et de sa fiancée, la courtisane accepte d'épouser Imri. - Honoré de Balzac fait apparaître la fameuse courtisane dans sa nouvelle anticléricale La Belle Impéria en 1832. Son protecteur était le banquier siennois Agostino Chigi, financier du pape et des maisons régnantes d'Europe. Cela dit, le titre du film se trompe d'un siècle ! - Cf. film de 2005.
1910Lucrezia Borgia (BR) de Antônio Leal
Labanca, Leal e Cia. (Rio de Janeiro). - av. Adelaide Coutinho (Lucrezia Borgia), Antônio Serra, Asdrúbal Miranda, João Colas, Abigail Maia, Antônio Leite, Aurélia Delorme, João Barbosa, Machado Careca.
1911La cena del Borgia (Le Souper de Borgia) (IT) de Giuseppe De Liguoro
Milano Film, 1 bob./235 m./11 min. - av. Giuseppe De Liguoro (Cesare Borgia), Maria Brioschi (Lucrezia Borgia), R. Martelli, Bonaventura W. Ibáñez.
Synopsis : Cesare, jaloux de l'affection que son père Alessandro porte à son frère Francesco, duc de Gandie, nommé général en chef de l'Armée apostolique à sa place, séduit Lucrezia, en fait sa maîtresse et planifie avec elle le meurtre de Francesco (en fait Giovanni), dont le cadavre est jeté dans le Tibre. La mère des Borgia, Vannozza, accuse publiquement Cesare, soutenue par l'aristocratie romaine. Quelques mois plus tard, Cesare et Lucrezia invitent ces nobles à un somptueux banquet au cours duquel ils sont assassinés... Les scénaristes confondent allégrement membres et générations du clan Borgia ! - DE : Das Gastmahl der Borgia, GB, US : The Feud of the Borgia, ES : La cena de los Borgias.
1912Lucrezia Borgia / Lucrèce Borgia (IT/FR) de Gerolamo Lo Savio
Il Film d'Arte Italiana (FAI Roma)-Série d'Art Pathé Frères (SAPF Paris), 720 m. - av. Vittoria Lepanto (Lucrezia Borgia), Achille Vitti (Cesare Borgia), Giovanni Pezzinga (Alfonso d'Este, duc de Ferrare), Gustavo Serena (Maffio Riari).
Synopsis : Lucrezia vient d'épouser Alfonso d'Este lorsqu'elle apprend que son frère Cesare s'apprête à dépouiller de leurs biens ses vassaux de Romagne. Elle s'éprend de l'un d'eux, Maffio Riari, qui ignore son identité ; elle le fait évader de prison lorsque Cesare incarcère les nobles de Romagne qui lui résistent. Plus tard, Maffio retrouve Lucrezia lors d'un bal à Venise. Réalisant qui elle est, il insulte sa famille et Cesare le tue. - Un scénario d'Ugo Falena inspiré par la pièce de Victor Hugo (1833). Film en Pathécolor. - US : Lucretia Borgia.
1912Cesare Borgia / César Borgia (IT/FR) de Gerolamo Lo Savio
Il Film d'Arte Italiana (FAI Roma)-Série d'Art Pathé Frères (SAPF Paris), 690 m./617 m. (2 parties). - av. Giovanni Pezzinga (Cesare Borgia), Vittorio Rossi Pianelli (le pape Alexandre VI Borgia), Ubaldo Pittei (Giovanni Borgia), Maria Jacobini (Sanzia), Francesca Bertini.
Cesare jalouse son frère Giovanni, car tous deux convoitent la belle Romaine Sanzia. Il attire son frère dans un guet-apens avec une fausse lettre signée par Sanzia et fait jeter son cadavre dans le Tibre. Film en Pathécolor. - GB : Caesar Borgia.
1915Cannelloni avvelenato dalla famiglia Borgia (IT) de Mario Ceccatelli
Latina Ars di Torino, 270 m. - av. Mario Ceccatelli (Cannelloni).
Farce en costumes : le comique Cannelloni échappe de justesse aux poisons des Borgia.
Florence Reed en Lucrèce Borgia boit du poison (« The Eternal Sin »).
1917The Eternal Sin / Lucretia Borgia / The Queen Mother (US) de Herbert Brenon
Herbert Brenon Film Corp.-Lewis J. Selznick Enterprises, Inc., 6 bob. - av. Florence Reed (Lucrezia Borgia), Richard Barthelmess (Gennaro Borgia, son fils), William E. Shay (Alfonso d'Este, duc de Ferrare), Stephen Grattan (Cesare Borgia), Alexander Shannon (Rustighello), A. G. Parker (Maffio), M. J. Briggs (Astolpo), Edward Thorne (Jeppo), Elmer Patterson (Liveretto), Anthony Merlo (Petrucci), Henry Armetta (le fou), William Welsh (Gubetta), Juliet Brenon (Blanca), Jane Fearnley (la princesse Negroni), Henrietta Gilbert (Fiametta).
Synopsis : Gennaro, le fils de Lucrezia Borgia, ignore l'identité de sa mère, qui a épousé le duc de Ferrare. Le frère de Lucrèce ayant été tué par cinq conspirateurs, pères des amis les plus chers de Gennaro, Lucrèce fait torturer les vieillards à mort. Lorsque Gennaro et ses compagnons se rendent au domaine du duc de Ferrare, Lucrezia voit son fils pour la première fois. Le duc, qui prend le jeune inconnu pour son amant, empoisonne Gennaro, mais Lucrèce administre l'antidote à temps et lui sauve la vie. Puis elle projette d'empoisonner les cinq amis de son fils pour le meurtre commis par leurs pères. Elle réussit à tous les empoisonner lors d'un banquet auquel Gennaro se rend sans avoir été invité. Consternée, elle le supplie de prendre l'antidote, mais il refuse, puis, pris d'une rage vengeresse à la vue de ses amis morts, il poignarde Lucrezia. En agonisant, il apprend qu'elle était sa mère... - Un scénario de George Edwards Hall adapté par l'Anglo-américain Brenon d'après des éléments du drame de Victor Hugo (1833) et fabriqué sur mesure pour l'actrice de théâtre Florence Reed, star de Broadway. Le tournage se fait de décembre 1916 à février 1917 dans les studios de Hudson Heights à Fort Lee (New Jersey) où l'on dresse 40 décors, et en extérieurs à St. Augustine en Floride. Mais le film fait une carrière décevante, car le public américain moyen n'a jamais entendu parler des Borgia et il faudra attendre l'après-guerre, en 1949, pour que Hollywood se penche à nouveau sur la sulfureuse famille européenne (avec Prince of Foxes et Bride of Vengeance).
1920Der Fürst - Lukrezia Borgias Tod, épisode de Satanas (DE) de Friedrich Wilhelm Murnau et Robert Wiene
Robert Wiene/Viktoria-Film-CO mbH (Berlin), 2561 m./6 actes/140 min. - av. Else Berna (Lucrezia Borgia), Kurt Ehrle (Gennaro Borgia, son fils), Ernst Stahl-Nachbaur (Alfonso d'Este, duc de Ferrare), Jaro Fürth (Rustinghella), Conrad Veidt (Satan).
Film montrant l'influence du diable dans les actions humaines à trois époques différentes, dont la Renaissance italienne (autres épisodes : Der Tyrann pour l'Égypte des pharaons et Der Diktator pour l'époque moderne). Le deuxième épisode, intitulé " Le Prince ", montre comment un aventurier espagnol emmène Lucrezia Borgia à Venise où elle a une liaison avec le jeune Gennaro. Lorsque les amants réalisent qu'ils sont mère et fils, ils se suicident (cf. Donizetti, Hugo). - Le deuxième film - aujourd'hui perdu - de Murnau, tourné d'août à septembre 1919 au Bioscop-Atelier de Neubabelsberg, avec Karl Freund à la caméra ; Robert Wiene assume la direction artistique du projet et en signe le scénario à la veille d'entreprendre (en décembre 1919) le célebrissime Das Cabinet des Dr. Caligari.
Le clan malfaisant des Borgia réunis dans « I Borgia » (1920) de Luigi Sapelli.
1920I Borgia (Les Borgia / César Borgia) (IT) de Caramba [=Luigi Sapelli]
Camillo Innocenti/Medusa-film (Roma), 2834 m. - av. la comtesse Irene-Saffo Momo (Lucrezia Borgia), Enrico Piacentini (César Borgia), Eugenio Giraldoni (le pape Alexandre VI Borgia), Carmen di Sangiusto (l'aveugle del Borgo), Carlos-Maria Troisi (duc Alfonso d'Aragon), Leone Papa (frère Vituperio), Amerigo Di Giorgio (Michelotto), Bianca Renieri, Nella Piacentini, Antonio Salinas, Tullio Moncacelli, Vittorio Gonzi.
Synopsis : Cesare Borgia a pris pour maîtresse Rosa, une pauvre fille du peuple, et a condamné son amoureux à mort. Voulant la venger, un ami de Rosa s'introduit comme bouffon à la cour du cardinal Rodrigo Borgia, sur le point de devenir le pape Alexandre VI. Ambitieux, Cesare cherche des appuis politiques en utilisant sa sœur Lucrezia et fait assassiner l'époux de celle-ci, Alfonse d'Aragon. Témoin du meurtre, le bouffon monte la population contre Cesare mais l'apparition du nouveau pape Borgia calme la foule et le bouffon comme Rosa choisissent prudemment de s'exiler.
Une fresque aussi ambitieuse que spectaculaire écrite par le poète Fausto Salvatori et qui cherche à recréer très scrupuleusement l'époque et l'univers des Borgia. Tournée en dix-huit mois à Rome (studios Medusa à la via Vitellia) et au Vatican, elle s'achève par l'assaut d'une foule de milliers de figurants pour s'emparer de la basilique de Saint-Pierre. La critique italienne applaudit en choeur l'effort peu commun du cinéaste, costumier et décorateur piémontais Sapelli. En raison de la longueur de son film (plus de 150 minutes), celui-ci est parfois exploité en deux parties, I Borgia et L'assassinio del Duca di Bisceglie. Sa mise en chantier coule un projet rival de l'Italia Film, également écrit par Fausto Salvatori, Lucrezia Borgia d'Augusto Genina, avec l'Ukrainienne Diana Karenne prévue dans le rôle-titre. - GB : The Power of the Borgias.
1921Meriota, die Tänzerin / Merista, die Tänzerin (Borgia s'amuse) (AT) de Julius Herzka
Das-Kino (Wien), 5 actes/2200 m./94 min. - av. Maria Mindszenty [Minzenti] (Merista), Nora Gregor (Lucrezia Borgia), Oskar Beregi (Cesare Borgia), Max Devrient (le pape Alexandre VI Borgia), Viktor Kutschera (Antonio Quirini), Ferdinand Maierhofer (Cecco, l'aubergiste), Armin Seydelmann (Mateo Felice), Susanne van der Osten (Teresa Quirini), Rudolf Bandler (Filippo, le fou), Wilhelm Schmidt (Manrone Tosca), Hans Siebert (Pietro Campo), Hanns Kurth, Anna Kallina.
La liaison amoureuse entre César Borgia et une danseuse, récit inspiré par un passage de La Renaissance, scènes historiques (1877) de Joseph Arthur de Gobineau.
Cesare Borgia (Conrad Veidt) maltraite sa « cousine » Lucrezia (Liane Haid) (1922).
1922Lucrezia Borgia (Lucrèce Borgia / La Vengeance de Lucrèce) (DE) de Richard Oswald
Richard Oswald-Film AG (Berlin), 3284 m./126 min. - av. Liane Haid (Lucrezia Borgia), Conrad Veidt (Cesare Borgia), Albert Bassermann (le pape Alexandre VI Borgia), Wilhelm Dieterle (Giovanni Sforza), Lothar Müthel (Giovanni Borgia), Alfons Fryland (duc Alfonso d'Aragon), Henrich George (Sebastiano), Adolf E. Licho (Lodovico), Käthe Oswald (Naomi), Anita Berber (comtesse Julia Orsini), Lyda Salmonova (Diabola), Max Pohl (Fratelli), Adele Sandrock (l'abbesse), Wilhelm Diegelmann (l'aubergiste), Alexander Granach (le prisonnier).
Synopsis : Le patriarche Rodrigo Borgia, à présent le bon pape Alexandre VI, aime tendrement sa famille : deux neveux (sic), le vertueux Giovanni et le démoniaque Cesare dont il refuse de voir les défauts, et leur cousine (sic), la charmante Lucrezia. Brûlant d'un amour incestueux pour Lucrezia et assoiffé de sang, Cesare a juré de faire assassiner tous les prétendants de sa cousine par ses hommes de main, alors qu'elle n'éprouve pour lui que haine et mépris. Il se débarrasse d'abord de son propre frère Giovanni (confident de Lucrezia), puis de la fiancée de celui-ci, Naomi, qu'il convoite également, enfin d'Alfonso d'Este, le nouveau mari de Lucrezia qu'il attire dans un guet-apens après avoir fait enfermer sa femme dans un couvent. Alfonso étant napolitain, le monstre fait aussi tuer tous les Napolitains séjournant à Rome. On découvre des cadavres dans le Tibre, dans le Colisée où Naomi est jetée aux bêtes du cirque (sic) et jusque dans les couloirs du Vatican. Même la condamnation du souverain pontife ne peut plus le retenir : il poursuit Lucrezia jusqu'à la forteresse des Sforza à Pesaro, où Giovanni Sforza, premier mari divorcé de la belle, mais toujours amoureux, lui a offert asile. Cesare assiège le fort avec son armée. Sforza, rude et vaillant condottiere, provoque Cesare en combat singulier à l'instigation de Lucrezia et les deux s'entretuent.
Richard Oswald plonge ses deux vedettes de Lady Hamilton (1921), Liane Haid et Conrad Veidt, dans la fange des Borgia. Assisté du grand chef-opérateur Karl Freund, il réalise cette nouvelle superproduction - impliquant plusieurs centaines de figurants pour le spectaculaire mais fictif siège de Pesaro (forteresse aux contours dignes d'un Salvador Dali) - en juillet 1922 sur les terrains de la UFA à Berlin-Tempelhof. Pourtant, ce n'est pas tant Lucrezia qui domine le film que le stupéfiant Cesare de Conrad Veidt, brute cruelle aux gestes félins, incarnation même du mal et de l'" écran démoniaque " cher à Lotte Eisner, d'où le titre alternatif de Cesare Borgia utilisé dans certains pays.
1923Lucrezia Borgia or Plaything of Power (GB) d'Edwin Greenwood
British & Colonial Kinematograph Company (série " Wonder Women of the World "), 650 m. - av. Nina Vanna (Lucrezia Borgia), Russell Thorndike (Cesare Borgia).
1924Das Gift der Borgia / Bruder und Schwester (AT) de Fritz Kaufmann
Americ-Film (Wien). - av. Franz Herterich, Paul Kronegg, Werner Schott, Paul Askonas, Victor Kutschera, Oscar Beregi Sr.
L’irrésistible Don Juan rencontre Lucrezia Borgia : Estelle Taylor et John Barrymore (1926).
1926* Don Juan (US) d'Alan Crosland
Jack Warner/The Vitaphone Corp.-Warner Bros. Pictures Inc., 3245 m./167 min. - av. John Barrymore (Don Juan de Marana / son père Don José de Marana), Mary Astor (Adriana della Varnese), Estelle Taylor (Lucrezia Borgia), Warner Oland (Cesare Borgia), Montagu Love (le comte Giano Donati), Myrna Loy (Mai, dame d'honneur), Willard Louis (Pedrillo), John Roche (Leandro), Josef Swickard (le duc della Varnese), Nigel De Brulier (le marquis Rinaldo), Hedda Hopper (la marquise Rinaldo), Helene Costello (Rena), Helena D'Algy (Doña Elvira), Jane Winton (Doña Isobel, mère de Don Juan), June Marlowe (Trusia), Lionel Braham (le duc Margoni), Yvonne Day et Philippe De Lacy (Don Juan à 5 et à 10 ans), Gustav von Seyffertitz (l'alchimiste Neri), Helen Lee Worthing (Eleanora), Phyllis Haver (Imperia), John George (le nain bossu), Emily Fitzroy (la douairière).
Synopsis : Don Juan de Marana a une enfance difficile à Séville : son père a chassé son épouse adultérine dont il a fait emmurer l'amant et périt lui-même, poignardé par sa dernière maîtresse, Doña Elvira. " Fais souffrir les femmes si tu ne veux pas souffrir par elles ", souffle-t-il mourant à son rejeton. Quinze ans plus tard, toutes les femmes de la cour des Borgia à Rome sont aux pieds de Don Juan. Lui-même est fasciné par la chaste Adriana, fille du duc de Varnese, l'ennemi politique de Cesare, beauté que le comte Giano Donati, un redoutable spadassin, brûle d'épouser. Pour attirer son attention, il empêche que les Borgia n'empoisonnent son père, mais Adriana refuse de le " récompenser " lorsqu'il escalade son balcon. Mortifié, troublé, Don Juan en oublie son rendez-vous nocturne avec Lucrezia Borgia et celle-ci se venge en précipitant le mariage entre Adriana et Donati. Don Juan tente vainement d'oublier la belle enfant, et le soir fatal, il pénètre dans la chambre nuptiale et y tue Donati en duel. Il est jeté dans les geôles du château Saint-Ange, et comme il refuse de céder aux avances passionnées de Lucrezia, celle-ci fait inonder son cachot tandis qu'Adriana est menée dans la tour des tortures. Mais Don Juan échappe à la noyade, libère Adriana, se débarrasse de leurs poursuivants et le couple fuit en Espagne.
Sans prétention historique aucune, cette luxueuse et farfelue fantaisie hollywoodienne vaut par son interprétation de grande classe (l'incorrigible séducteur Barrymore dit " The Profile ", la rouée Mary Astor, 19 ans, jouant la vierge effarouchée, Warner Oland alias Fu Manchu et le détective chinois Charlie Chan en Cesare), enfin une photo (Byron Haskin) et des décors (Ben Carré) fabuleux. Le long duel à l'épée et à la dague orchestré par le célèbre maître d'armes belge Fred Cavens entre Barrymore et Montagu Love figure parmi les plus beaux morceaux de bravoure du genre, Barrymore marchant clairement sur les plates-bandes de Fairbanks. Quant au scénario, il prétend s'inspirer d'un poème de Lord Byron (1818) - où l'on ne trouve bien sûr pas trace d'un Borgia ! Mais ce Don Juan produit par la Warner est surtout connu pour être le premier long métrage sonore (bruitages et musique synchronisés avec le système Vitaphone) de l'histoire du cinéma, présenté en août 1926, soit une année avant la sortie sensationnelle de The Jazz Singer (film parlant), également réalisé par Alan Crosland. Filmé d'octobre 1925 à janvier 1926 dans les studios de la Warner Bros. sur Sunset Boulevard et lancé avec un slogan publicitaire stupide (comptabilisant le plus grand nombre de baisers échangés - 127 - au cours d'un seul film !), Don Juan fait un malheur au box office avec une recette de 1,7 millions de $ et permet à la Warner d'accéder au rang des studios qui comptent désormais à Hollywood. - IT : Don Giovanni e Lucrezia Borgia, DE: Don Juan, der grosse Liebhaber.
Gabriel Gabrio et Edwige Feuillère, frère et soeur dans « Lucrèce Borgia » (1935) d’Abel Gance.
1935* Lucrèce Borgia (FR) d'Abel Gance
Henri E. Ullmann, Robert Bossis, Bob Faure, Paul Madeux/La Compagnie du Cinéma, 93 min. - av. Edwige Feuillère (Lucrezia Borgia), Gabriel Gabrio (Cesare Borgia), Roger Karl (le pape Alexandre VI Borgia), Aimé Clariond (Niccolo Machiavelli), Jacques Dumesnil (Giannino Sforza, duc de Milan), Antonin Artaud (Gerolamo Savonarole), Maurice Escande (Giovanni/Jean Borgia, duc de Gandie), Max Michel (Alfonso d'Aragon), Josette Day (Sancia), Philippe Hériat (le sculpteur Filippo), Louis Heymond (Mario), Gaston Modot (Fracassa), Daniel Mendaille (Micheletto, le tortionnaire), René Bergeron (Pietro), Marcel Chabrier (le moine), Mona Dol (la Vespa), Yvonne Drinès (Fiametta), Jean Fay (Tybald), Georges Prieur (le baron de Villeneuve), Louis Perdoux (Carlo), Janine Fromentin (la Malatesta), Pierre Finaly (un marchand).
Synopsis : Le pape Alexandre VI qui règne sur Rome par la terreur, a trois enfants : Cesare, bête féroce assoiffée de plaisirs et de sang, Giovanni, efféminé et frivole, et Lucrezia, lascive créature qui collectionne les amants. À Florence, Savonarole dénonce à hauts cris leur débauche. Suivant les conseils de Machiavel, Cesare ambitionne de soumettre tous les duchés d'Italie qui échappent encore à l'autorité pontificale. Pour cela, Sforza, le comte de Pesaro qui a épousé Lucrezia, doit disparaître. Comme Giovanni protège la fuite du malheureux et que le perfide Machiavel a soufflé à Cesare que sa " famille est trop nombreuse ", ce-dernier fait assassiner son frère par ses sbires Fracassa et Micheletto. Sforza, le sculpteur Filippo et le capitaine Mario périssent à leur tour pour avoir conquis le cœur de Lucrezia, car Cesare, qui la poursuit d'une jalousie incestueuse, veut qu'elle épouse Alfonso d'Aragon pour devenir duchesse de Naples. Cette union est bénéfique pour la jeune femme qui conna^t enfin le bonheur et devient mère. Cesare a empêché le pape son père, faible, impuissant, meurtri par le fratricide de Giovanni, de dénoncer publiquement son crime et fait fuir son entourage mitré. Savonarole périt sur le bûcher, la révolte populaire est matée. Mais lorsque Cesare apprend qu'Alfonso d'Aragon ne sera jamais duc de Naples, il le fait étrangler et contraint sa sœur d'épouser le duc de Ferrare. À Lucrezia, effondrée, il explique que tous ces meurtres ont servi la papauté. Lorsqu'il décède, la nouvelle duchesse de Ferrare décrète soulagée un deuil de trois mois.
Un travail alimentaire - mais nullement déshonorant - pour l'auteur du fabuleux Napoléon de 1927 qui a accepté de confectionner cette curiosité par nécessité, après l'échec public de ses derniers films et deux ans d'inactivité. Les moyens sont certes limités et les décors étriqués (tournage en octobre 1935 aux Studios Paramount à Saint-Maurice), mais le script permet à Gance un rendez-vous de tous les personnages historiques de l'époque : l'introduction les présente astucieusement à l'aide des pages du Prince que Machiavel rédige pour la caméra. C'est la famille Borgia vue par un auteur de boulevard (le scénario est signé Léopold Marchand, l'habituel collaborateur de Colette à la scène). Le grand cinéaste cherche à éviter mélodrame, fadeur et mièvrerie pour se concentrer sur le portrait psychologique - et la réhabilitation - d'une femme meurtrie, aux épaules trop frêles, marquée par un atavisme tragique et qui se débat pour conquérir un peu de bonheur. Autour d'elle, l'incestueux Borgia de Gabriel Gabrio, d'une sournoise férocité, Maurice Escande en Giovanni à l'homosexualité suggérée, Aimé Clariond en Machiavel digne de sa réputation et Antonin Artaud qui fait un moine aussi fanatique qu'illuminé. La critique bien pensante réserve au film un accueil mitigé en raison de son érotisme (Lucrezia entièrement nue dans sa piscine et les scènes d'orgie avec naïades) qui suscite de violentes campagnes de presse et, ici et là, l'interdiction du film. Bref, la nudité - au demeurant fort chaste - fait le scandale et le succès commercial de cette Lucrèce Borgia, et, du jour au lendemain, transforme Edwige Feuillère en nouvelle vedette du cinéma français. Quant à Gance, il pourra enchaîner l'été suivant avec Un grand amour de Beethoven, un rôle en or pour Harry Baur. - IT : Cesare e Lucrezia Borgia, DE (1951), AT : Lucrecia Borgia, US : Lucrezia Borgia.
1935® Dante's Inferno (L'Enfer) (US) de Harry Lachman. - av. Leona Lane (Lucrezia Borgia). - cf. chap. 4.5
1936® Condottieri (DE/IT) de Luis Trenker et Werner Klingler. - av. Mario Ferrari/Erwin Klietsch (Cesare Borgia). - cf. Guerres d'Italie, chap. 6.2
1940Lucrezia Borgia (IT) de Hans Hinrich
Michele et Salvatore Scalera/Scalera Film (Roma), 78 min. - av. Isa Pola (Lucrezia Borgia), Friedrich Benfer (Alessandro Strozzi), Nerio Bernardi (Alfonso d'Este, duc de Ferrare), Carlo Ninchi (Ranuccio), Guido Lazzarini (Pietro Bembo), Lina Marengo (la nourrice de Barbara), Nicola Maldacea (Cosimo), Giulio Tempesti (l'ambassadeur de Milan), Amina Pirani Maggi (Beatrice), Giovanni Stupin (le tavernier), Luigi Zerbinati, Juan Calvo.
Synopsis : En 1508, après la mort de son frère Cesare, Lucrezia vit à Ferrare avec son troisième mari, le duc Alfonso d'Este, un homme en permanence suspicieux et jaloux alors qu'elle ignore les nombreux prétendants qui l'entourent. Protectrice des arts, Lucrezia vit au centre des frivolités de la cour ducale, entourée d'une foule variée d'admirateurs comme le noble Alessandro Strozzi, le cardinal et écrivain vénitien Pietro Bembo (1470-1547) ou l'artiste Ranuccio qui célèbre sa beauté à travers son travail. Lorsqu'une lettre d'amour du jeune Strozzi est interceptée par les espions du duc, ce dernier menace de faire justice, mais une dame de compagnie de Lucrezia sauve la situation en affirmant que le message incriminant lui était adressé et Alfonso se réconcilie avec son épouse.
Juif converti au catholicisme, le réalisateur berlinois Hans Hinrich se réfugie en Italie en 1938 où il prendra la nationalité italienne après la guerre, puis deviendra acteur (son plus grand rôle : Javert dans Les Misérables de Riccardo Freda en 1948). Lucrezia Borgia est en chantier depuis 1939 déjà, Carmine Gallone voulant le réaliser à Ferrare pour Augustea Film avec Laura Adani (Lucrezia) et Camillo Pilotto (Alfonso d'Este), puis passe en mains de Guido Brignone sous le titre de La Duchessa di Ferrara (Lucrezia Borgia) avant d'être repris par Hinrich qui le tourne en septembre-octobre 1940 aux studios Scalera à Rome. Comme Abel Gance cinq ans plus tôt - et quelque part à la suite de son film - Hinrich présente Lucrezia, ici dans le dernier tiers de sa vie, plutôt comme une victime qu'une intrigante, proie des passions qu'elle suscite par sa beauté, après avoir été si longtemps le jouet de sa propre famille. Un film peu connu, de facture honorable, avec une Isa Pola très convaincante. Une séquence inhabituelle montre comment on fabriquait l'artillerie lourde au XVIe siècle. Film inédit en Allemagne, mais exploité en Espagne, au Portugal et au Brésil. - ES : Lucrecia Borgia.
Lucrèce (Isa Pola), patronne des arts à Ferrare dans « Lucrezia Borgia » (1940) de H. Hinrich.
1941La maschera di Cesare Borgia (IT) de Duilio Coletti
Vittorio Vassarotti/Vi-Va Film, 75 min. - av. Osvaldo Valenti (Cesare Borgia), Elsa De Giorgi (Dianora), Carlo Tamberlani (Jacopo Bentivoglio), Enrico Giori (Sinistro dei Falchi), Augusto Marcacci (Agapito), Nerio Bernardi (le père de Jacopo), Gildo Bocci (Ramiro d'Orca), Corrado De Cenzo (Michelazzo), Lina Tartara Minora (Antonia), Renato Chiantoni (un page).
Synopsis : Pour se venger de la tuerie au château de Sinigaglia où Borgia a fait étrangler par traîtrise tous ses nobles invités (31 décembre 1502), Jacopo Bentivoglio s'introduit à la cour des Borgia avec l'intention de tuer le tyran pendant un bal masqué ; il ne blesse qu'un ambassadeur de la Sérinissime. César Borgia le condamne à mort, mais l'intervention de la fiancée du malheureux, Dianora, convoitée par Borgia, lui sauve la vie. César est terrassé par un mal mystérieux et récurrent. En proie au délire, il laisse filer Bentivoglio et sa bien-aimée. - Un scénario d'Arrigo Benedetti et Duilio Coletti inspiré par un récit de Niccolo Machiavelli, qui dresse le portrait d'un César intime, vulnérable, psychologiquement tourmenté. Tournage à Cinecittà. - DE : Die Maske Cesar Borgia's.
1947Lucrecia Borgia (AR) de Luis Bayón Herrera
Establecimientos Filmadores Argentinos (EFA Buenos Aires), 85 min. - av. Olinda Bozan (Lucrezia Borgia), Gloria Bernal (Angeles Borgia), Marcos Zucker (Juan Borgia), Dringue Farías (Cesare Borgia), Héctor Quintanilla (Niccolo Machiavelli), Gogó Andreu (Manfredo Manfredi), Carlos Tajes, Marcos Caplán, René Cossa, Zelmar Gueñol, Semillita, Rafael Buonabaglia, Pablo Cumo.
Parodie : Adaptation comique - avec allusions au régime nazi - d'un roman historique d'Alfred Schirokauer paru à Berlin en 1925. Scénario de Rodolfo Manuel Taboada et León Klimovsky. La vedette comique Olinda Bozan en quadragénaire grimaçante qui hait et adore les hommes tandis que son clan assassine systématiquement tous ses prétendants.
Orson Welles en Cesare Borgia, le redoutable « prince des renards » du film de Henry King (1949).
1949*** Prince of Foxes (Echec à Borgia) (US) de Henry King
Sol C. Siegel/20th Century-Fox, 107 min. - av. Tyrone Power (Andrea Orsini alias Andrea Zoppo), Orson Welles (Cesare Borgia), Wanda Hendrix (Camilla Verano-de Baglioni), James Carney (Alfonso d'Este), Marina Berti (Angela Borgia, cousine de Cesare), Felix Aymler (Marc Antonio Verano, duc de Città del Monte), Lesley Bradley (Don Esteban Ramirez), Joop van Hulzen (Ercole d'Este, duc de Ferrare), Everett Sloane (Mario Belli), Katina Paxinou (Mona Constanza Zoppo, mère d'Andrea), Eva Brauer (Beatrice), Eduardo Ciannelli (le marchand d'art), Franco Corsaro (Mattia), Ludmilla Dudarova (Vittoria), Michael Tor (Gravina), Bernardo Valentini (Fabio), Ves Vanghielova (Tonia).
Un film d'aventures flamboyant et palpitant, avec le meilleur Cesare Borgia de l'écran : Orson Welles. Synopsis : Rome en août 1500. Visant la domination de toute l'Italie, Borgia enterre Alphonse d'Aragon, l'époux de sa sœur Lucrèce (éliminé par ses soins), et charge son plus machiavélique homme de main, le spadassin aristocrate Andrea Orsini, d'arranger le mariage de la nouvelle veuve avec le jeune Alphonse d'Este, futur duc de Ferrare, car c'est un redoutable constructeur de canons. Orsini échappe à la dague du tueur Mario Belli, payé par le vieux duc d'Este, ennemi des Borgia, et prend le séide à son service, à toutes fins utiles. Sa mission délicate à Ferrare est un succès, d'Este père et fils se laissent intimider, le mariage a lieu. Pouvant ainsi " entrer à Ferrare par la chambre à coucher ", Borgia se prépare à envahir militairement toute l'Émilie-Romagne. Orsini (une identité usurpée, car il est en vérité un peintre talentueux mais d'origine paysanne) a une liaison avec Angela Borgia, la cousine de son employeur, intimité encouragée par ce dernier qui apprécie particulièrement chez lui " la grâce d'un danseur et la poigne d'un assassin ". Orsini est à présent chargé de s'infiltrer dans le duché de Città del Monte en tant qu'ambassadeur, de séduire la jeune duchesse Camilla, d'éliminer son vieil époux, Marc Antonio Verano, et de livrer le nid d'aigle aux troupes romaines. Mais en passant par Venise, Orsini a rencontré Camilla, qui, très admirative, a acheté une de ses toiles. Troublé par la chaleur de l'accueil à Città del Monte, il s'éprend secrètement de Camilla, trahit Borgia et organise la défense de la forteresse. Les mercenaires de Borgia commandés par Don Esteban Ramirez essuyent des revers en plaine et leurs assauts des remparts échouent. Toutefois, le vieux duc tombe au combat ; Città del Monte étant affamée par un long siège et les épidémies, Andrea décide de se rendre lui-même à Borgia en échange de la promesse d'épargner les habitants. Borgia accepte et fait jeter Camilla dans un donjon. Andrea doit à l'amitié reconnaissante de son complice Mario Belli, rusé coquin, d'échapper au terrible châtiment auquel l'a condamné son ancien maître : être aveuglé devant la cour. Il dupe Borgia en simulant la non-voyance, et une fois celui-ci parti assiéger Camerino, il parvient à délivrer Camilla et à tuer en duel Don Esteban, puis à libérer la cité en incitant la population à mater la garnison du Valentinois. Camilla l'annoblit et l'épouse. C'est le début du déclin des Borgia en Italie.
Borgia (Orson Welles) et son ambassadeur sans états d'âme (Tyrone Power).
 Vingt-quatre ans après avoir filmé Romola à Florence (cf. chap. 4.7), Henry King, merveilleux conteur d'histoires, retourne en Italie pour y réaliser une autre fresque de la Renaissance, Prince of Foxes, inspiré du best-seller de l'Américain Samuel Shellabarger publié en 1947 (Shellabarger est déjà l'auteur de Captain from Castile, également signé Henry King avec Tyrone Power deux ans plus tôt). Vétéran fétiche de la 20th Century-Fox, représentant d'un classicisme élégiaque plus porté sur l'exaltation des sentiments nobles que sur l'exposé des turpitudes humaines, King est très à l'aise avec la star de la maison, Tyrone Power (qu'il aura dirigé onze fois). Pas question à Hollywood de faire de Cesare Borgia - sacré cardinal à l'âge de dix-sept ans par son père, le pape Alexandre VI - un homme d'Église. En aucun cas, tonne le Code Hays, les ministres de la religion ne peuvent être représentés soit comme personnages comiques, soit comme vilains. Dans le script revu de Milton Krims, il n'est pas fait allusion à la paternité du Souverain Pontife : Cesare et Lucrezia sont subitement devenus orphelins. (On se souviendra que dans The Three Musketeers avec Gene Kelly en 1948, Richelieu n'était pas cardinal non plus.) D'autres personnages du roman, comme la mystique stigmatisée Lucia Brocadelli de Nami (1476-1544) qui ébranle la conscience d'Orsini, sont ignorés. D'entente avec le patron de la Fox, Darryl F. Zanuck, King engage Orson Welles pour le rôle du redoutable Valentinois, malgré la réputation de non-fiabilité de l'" enfant terrible ". Exilé en Europe, Welles est sur le point de commencer le tournage turbulent de son Othello entre Rome et Venise, le cash de la Fox (100'000 $) vient donc à point et le rôle qu'on lui propose le fascine (il en réécrira certains dialogues). Welles n'apparaît pourtant qu'épisodiquement, mais dans quelques séquences dramatiquement très intenses : c'est le surhomme nietzschéen, promoteur d'une nouvelle " morale ", fascisante et cynique, chez qui l'égocentrisme se confond avec la raison d'État. Ayant préalablement joué le roué charlatan Cagliostro dans Black Magic à Cinecittà, Welles se montre particulièrement coopérant (" a most cultured gentleman " dixit King), passant des journées à observer, plus d'une fois admiratif, les méthodes de travail de son aîné. C'est le premier grand film américain d'après-guerre tourné en Italie (où la Fox possède des fonds gelés), d'août à décembre 1948, suivi de quelques retakes à Hollywood en février 1949. L'équipe s'installe à Cinecittà et, comme à son habitude, King effectue ses repérages depuis un petit avion ; c'est ainsi qu'il déniche les castelli de Saint-Marin qui serviront pour Città del Monte (lieu fictif) et le château de Gradara dans les Marches pour le duché d'Este. D'autres extérieurs sont filmés à Sienne (Palazzo Communale, chapelle du Palazzo Pubblico), à Monteriggioni, à Florence (castello di Vincigliata, Villa Palmieri, Villa La Pietra), à San Gimignano (piazza del Duomo), à Terracina (canal Mortacino, Latium) et à Venise. Robert D. Webb, assistant de King depuis douze ans, dirige la seconde équipe pour les splendides scènes de bataille, mobilisant une bonne partie de la population locale. Parmi la distribution, Antonella Lualdi fait ses débuts à l'écran ; l'aristocratie et la bonne société de Florence font de la figuration pour contribuer à la reconstruction du Ponto Vecchio détruit par les bombes. Accessoirement, la production très soignée du film (coûts : 4,5 millions de dollars) révèle à quel point le récent conflit mondial et l'invasion alliée de l'Europe ont sensibilisé une partie des spectateurs américains au patrimoine authentique et à l'Histoire du vieux continent. Pourtant, Zanuck a refusé l'utilisation du Technicolor pour des raisons budgétaires, une décision qu'il regrettera par la suite. Les fastes et l'architecture de la Renaissance italienne sont néanmoins superbement photographiés en noir et blanc par Leon Shamroy, ses tableaux de maîtres - évoquant parfois Piranese - sont enrichis par les très beaux costumes de Vittorio Nino Novarese (tous deux seront nominés à l'Oscar). Le pictorialisme chatoyant de King permet ainsi de réunir avec un brio rare tous les ingrédients romanesques et esthétiques du genre. Une réussite majeure que le public de l'époque ne goûte pourtant que moyennement, du moins aux États-Unis où un film d'aventures avec Tyrone Power sans Technicolor déconcerte. Aujourd'hui un classique. - DE, AT : In den Klauen des Borgia, IT : Il principe delle volpi, ES : El príncipe de los zorros.
1949* Bride of Vengeance / A Mask of Lucretia (La Vengeance des Borgia) (US) de Mitchell Leisen [et Phyllis Loughton]
Richard Maibaum/Paramount Pictures, 92 min. - av. Paulette Goddard (Lucrezia Borgia), John Lund (Alfonso d'Este, duc de Ferrare), Macdonald Carey (Cesare Borgia), John Sutton (Alfonso d'Aragon, duc de Bisceglie et prince de Salerne), Raymond Burr (Don Michelotto, général de Borgia), Fritz Leiber (le médecin Filippo), Donald Randolph (Tiziano/le Titien), Albert Dekker (Vanetti), Charles Dayton (le poète Bastino), Rose Hobart (Lady Eleanora), Nicholas Joy (le chambellan), Kate Drain Lawson (Gemma), William Farnum (le comte Peruzzi, conseiller d'Alfonso d'Este), Anthony Caruso (capitaine de la garde), Frank Buglia (Bolfi).
Synopsis : La vie d'Alfonso d'Aragon, le deuxième mari de Lucrezia Borgia, est en danger car Cesare veut remarier sa sœur à Alfonso d'Este, duc de Ferrare, dont les terres bien défendues se situent entre les États pontificaux des Borgia et la République de Venise que le satrape convoite. Pour tromper ce dernier tout en prétextant une vieille alliance militaire avec Venise, Aragon se rend à Rome où il joue à l'imbécile indolent, avide de divertissements et d'art ; il flirte ouvertement avec Lucrezia tandis que son médecin Filippo travaille en secret à un antidote à la " fièvre romaine ", le fameux poison des Borgia. Sur ordre de Cesare, le condottiere Michelotto tente d'assassiner Aragon mais ce dernier est sauvé par d'Este et soigné par son médecin. Cesare fait enlever Filippo et achever Aragon en laissant des indices incriminant d'Este. Encouragée et trompée par son frère, Lucrezia cherche à se venger tout en épousant celui qu'elle prend pour l'assassin de son mari. Pendant la nuit de noces à Ferrare, d'Este s'éclipse en prétextant un travail de fonderie pour une statue - en réalité pour un canon géant apte à défendre la cité contre Borgia. Ayant découvert la fonderie secrète, elle empoisonne son époux comme le lui a commandé Cesare et regagne Rome. D'Este s'effondre, mais l'antidote de Filippo lui sauve la vie. Lucrezia, qui s'est rendu compte qu'elle a été dupée par son frère, est à son chevet. Les armées papales devant les murailles de Ferrare sont décimées par le canon géant. Cesare se débarrasse du général Michelotto, qui en sait trop, tandis que Lucrezia et d'Este s'avouent leur amour réciproque.
C'est l'unique incursion de Lucrezia Borgia en tant qu'héroïne d'un film parlant américain (le personnage sent trop le soufre pour les ligues puritaines et le contexte historique est trop étranger pour le public d'Outre-mer), dirigée par l'ex-grand costumier de Cecil B. DeMille, Ernst Lubitsch et Douglas Fairbanks, le talentueux Mitchell Leisen. À l'origine de ce film oublié, un projet du producteur Val Lewton (Cat People) à la Paramount intitulé A Mask for Lucretia et rédigé par Michael Hogan et Ardel Wray (printemps 1947-été 1948) avec Paulette Goddard, la star du studio, et Ray Milland en Alfonso d'Este. Les scénaristes sont toutefois chargés de retoucher le script de façon à supprimer toute trace de consanguinité entre le pape Alexandre VI Borgia et Lucrezia. On a provisoirement résolu le problème de Cesare Borgia, cardinal assassin et incestueux qui, débarrassé de son embarrassante soutane, devient un soudard casqué et botté rebaptisé " duc de Romagne ". Quant à Lucrezia, elle se refait une virginité, n'étant plus qu'une malheureuse victime de la corruption de son siècle que le mariage régénèrera dans les bras du duc de Ferrare (ce qui correspond à la vérité). Puis Lewton quitte la Paramount pour la MGM et la scénariste Ardel Wray est renvoyée pour avoir refusé de coopérer avec les " chasseurs de sorcières " maccarthystes. Ex-femme de Charles Chaplin, Paulette Goddard conserve le rôle-titre, malgré son nouvel époux, l'acteur-écrivain Burgess Meredith, et leur engagement politique de gauche (elle épousera Erich Maria Remarque huit ans plus tard). Le scénario est cependant si médiocre que Ray Milland claque la porte et accepte d'être suspendu par le studio ; il est remplacé par John Lund, venu de Broadway, qui devait initialement jouer Cesare. Amoureux des luxuriances la Renaissance mais sans soutien de son producteur, Mitchell Leisen tente de sauver les meubles en fignolant ses compositions, créant des images plastiquement splendides et des jeux d'ombres fascinants qui mettent en valeur costumes d'époque, la délicatesse des tentures et décors (tournage entièrement en studio à la Paramount de septembre 1948 à janvier 1949) ; Phyllis Loughton Seaton, " dialogue director ", le remplace à l'occasion. Paulette Goddard, beauté terre à terre, n'est pas toujours à la hauteur de son rôle assez complexe (Leisen lui interdit de sourire, sauf dans le plan final). Le film est un fiasco retentissant, tant public que critique (huit jours à New York). À réévaluer partiellement. - IT : La maschera dei Borgia, ES : La máscara de los Borgia.
1952La prigioniera della torre di fuoco (Tramonto dell'odio) (La Prisonnière de la Tour de Feu) (IT) de Giorgio Walter Chili
Fernando Moscato, Nello Di Paolo/L.I.A.-Film (Lavoratori Italiani Associati, Roma), 97 min./92 min. - av. Elisa Cegani (Bianca Maltivoglio), Milly Vitale (Germana Della Valle), Rossano Brazzi (Cesare Borgia), Ugo Sasso (Cesco Maltivoglio), Carlo Giustini (Marco Pepli), Nino Manfredi (Stornello), Carlo Ninchi (Giovanni Sforza), Oscar Andriani (frère Anselmo), Cesare Fantoni (Lorenzo Pepli), Sergio Nicoletti (Raniero Maltivoglio), Girolamo Favara (Malatesta di Rimini).
Synopsis : César Borgia intervient dans la rivalité entre deux puissantes familles d'une cité d'Emilie. Il convainc les Pepli d'attaquer leurs ennemis, les Maltivoglio. Mais Mario Pepli se désolidarise de sa famille et va combattre aux côtés de son ami Cesco Maltivolio, une amitié forgée au cours des combats contre les Turcs. Le château subit un siège en règle, Borgia et ses alliés sont sur le point de l'emporter. Bianca, sœur de Cesco, retient prisonnière une Française, Germaine, dont Mario tombe amoureux, tout comme Cesco. L'amitié se transforme en rivalité, mais Cesco est blessé mortellement et l'approche de la mort lui rend toutes ses vertus d'amitié : il bénit l'union de Mario avec Germaine et les assiégés de Maltivoglio repoussent et écrasent l'armée des Pepli et de Borgia grâce à des troupes amies qui sauvent la forteresse in extremis. - Aventures sans surprises filmées dans le Latium, avec des images de siège empruntées à Condottieri (1937) de Luis Trenker. - US: Prisoner of the Tower of Fire.
Martine Carol en « Lucrèce Borgia », gentille mais pas toujours sage (1953).
1953Lucrèce Borgia / Lucrezia Borgia (FR/IT) de Christian-Jaque
Alexandre Mnouchkine, Francis Cosne, Georges Danciger/Les Films Ariane (Paris)-Filmsonor (Paris)-Francinex (Paris)-Rizzoli Editore (Roma), 120 min./93 min. - av. Martine Carol (Lucrezia Borgia), Pedro Armendariz (Cesare Borgia), Massimo Serato (le duc Alfonso d'Aragon), Valentine Tessier (la comtesse Giulia Farnese), Gilles Quéant (Giovanni Sforza d'Aragona), Louis Seigner (le mage), Georges Lannes (l'ambassadeur), Tania Fédor (la dame d'Atours), Christian Marquand(Paolo), Piéral (le bouffon), Maurice Ronet (Perotto), Arnoldo Foa (Micheletto), Howard Vernon (le chapelain), Olivier Mathot (le sculpteur), Jean d'Yd (le médecin), Raphaël Patorni (l'envoyé du duc d'Este), Jacky Blanchot et Joe Davray (des spadassins).
Synopsis : Cesare Borgia use et abuse de son ascendant sur sa sœur Lucrezia dont il combine les mariages au gré de sa politique du moment. Le premier mari, Giovanni Sforza, s'est retiré sur ordre du pape, pour sauver sa vie. En 1498, lors d'une nuit de carnaval à Rome, à la veille de son hyménée forcé avec le duc Alfonso d'Aragon, Lucrezia se donne à un inconnu rencontré dans la rue et qui, selon la prédiction d'un mage, sera l'homme de sa vie. Le lendemain, Lucrezia s'aperçoit qu'il s'agit de son futur mari. Celui-ci découvre peu à peu qu'elle a une très fâcheuse réputation, mais un amour sincère se développe entre les deux, à la colère de Cesare qui rêve déjà d'une nouvelle alliance. En 1500, le tyran fait donc étrangler Alfonso par ses sbires et sa sœur, résignée, douloureusement passive, se voit contrainte d'épouser le duc Alfonso d'Este. En veuve noire, elle se recueille devant le catafalque de son défunt mari.
Une tentative de réhabilitation de Lucrezia, fabriquée sur mesure pour la " vamp " française des années 1950, Martine Carol (dont Christian-Jaque est alors l'époux). En cela, le film respecte le mythe érotique et sentimental de la vedette, cantonnée dans des rôles de femmes fatales du passé (Madame Dubarry et Nana chez Christian-Jaque, Caroline chérie chez Richard Pottier, plus tard Lola Montèz chez Max Ophuls), mais il respecte dans une certaine mesure aussi l'Histoire : à cette époque de sa vie, la séduisante sœur de Cesare Borgia n'était qu'un instrument dans les combinaisons politiques de son clan et elle aima, semble-t-il, sincèrement Alfonso d'Aragon, son deuxième époux. Le film esquisse le portrait d'une femme tourmentée, prisonnière de ses vices et de ses blessures d'enfance, mais - coproduction avec l'Italie de Guido Andreotti et de la Democrazia Cristiana oblige - on se garde bien de mentionner le pape Alexandre, géniteur et meneur de jeu de ces Atrides de la Renaissance, ni de faire des allusions à l'état de Cesare - cardinal et évêque - dans la hiérarchie ecclésiastique ! C'est de la petite histoire (Cécil Saint-Laurent alias Jacques Laurent a collaboré au scénario) avec clins d'œil polissons, servie dans un décor somptueux et de jolies couleurs dont l'utilisation reste toutefois très peu inventive, à l'image du cinéma hexagonal de l'époque. La vedette mexicaine Pedro Armendariz fait un Borgia tyrannique et séduisant en diable. Le Lucrèce Borgia de Christian-Jaque introduit la série des grandes coproductions franco-italiennes chargées de rivaliser avec l'offre américaine. Tourné en Technicolor de novembre 1952 à mars 1953 aux Paris Studios Cinéma à Billancourt (deux plateaux pour les immenses intérieurs du palais de Saint-Ange), avec des extérieurs à Rome, à Viterbe, au palais Farnese de Caprarola et à Vieille-Eglise-en-Yvelines (Rambouillet). Bref, c'est de la bonne confection qui se suit sans ennui ni surprises, saupoudrée d'un zeste d'érotisme bien sage (le bain de Lucrèce, les seins dénudés). Le film vaut à Martine Carol une " Victoire " de la meilleure actrice pour 1953 décernée par Cinémonde et Le Film Français. Le public suit massivement, mais la critique est loin d'être unanime. Ainsi, André Bazin, fondateur des Cahiers du cinéma, se dit " sans indulgence à l'égard d'une entreprise sciemment ignoble et qui déshonore sans excuses le cinéma français " (L'Observateur, 5.11.53). N'exagérons rien: on a vu pire! - US : Sins of the Borgias.
1954(tv) As aventuras do Falcão Negro (BR) de Heitor de Andrade
Péricles Leal/Rede Tupi de Televisão, São Paolo [=SP]/Rio de Janeiro [=RdJ] (TV Tupi 5.2.54, puis 1957-1964), feuilleton de 26 min. par épisode. - av. José Parisi - SP / Gilberto Martinho - RdJ (John de St. Germain, le Faucon Noir), Delly Azevedo - SP / Haydée Miranda - RdJ (Lady Bela), Fernando Baleroni (César Borgia), Marly Bueno (Lucrezia Borgia), Mário Tupinambá (Herman), David Neto (le baron Malek), Oliveira Sobrinho (l'archer Pé-de-Coelho), Percy Aires, Roberto Alrean, Astrogildo Filho, Geraldo Louzano, Machadinho, Zuleica Maria, Henrique Martins, Albano Pereira, Araken Saldanha, Torresmo.
Les exploits d'un aristocrate anglais masqué qui, ben voyons, combat l'injustice et aide les pauvres en Italie. Historiquement plutôt approximatif, car cette série de cape et d'épée, une des premières de Tupi, imaginée par Péricles Leal, nous promène allégrement des croisades à la Renaissance. Les émetteurs de São Paolo et Rio de Janeiro ont chacun leur propre version, avec des interprètes différents pour les rôles du héros en titre et de Lady Bela.
1956(tv) Lucrécia Borgia (BR) de Mário Micalsky (th) et Luis Galon (tv)
" Grande Teatro Três Leõnes ", Antunes Filho/TV Tupi (Rio de Janeiro) (TV Tupi 2.7.56). - av. Dercy Gonçalves (Lucrezia Borgia), Roberto Duval, Déa Selva, Domingo Torres, Dary Reis, Waldemar Rocha, Milton Luís, Walter Teixeira, Helena Martins, Kleber Macedo.
Représentation de la compagnie de Dercy Gonçalves au Teatro Cultura Artistica, d'après un texte d'Alexandre Dumas, Les Borgia, paru dans le recueil Les crimes célèbres (1840).
1958La congiura dei Borgia (Le Complot des Borgia / La Conspiration des Borgia) (IT) d'Antonio Racioppi
Dino Santambrogio/Diamante Film, 93 min. - av. Frank Latimore (Guido di Belmonte), Constance Smith (Lucrezia Borgia), Alberto Farnese (Enzo Di Rovena), José Jaspe (Falconetto), Gisèle Gallois (Simonetta Di Rovena), Valeria Fabrizi, Howard Duff, Jackie Lane, Giancarlo Seraglia, Luciano Marín, Arnoldo Foa, José Greci.
Synopsis : Deux États ont secrètement conclu un pacte d'alliance contre la domination des Borgia. Lucrèce Borgia s'introduit masquée dans une taverne pour obtenir la collaboration d'un séduisant aventurier, Guido Di Belmonte, et le pousser à s'emparer de ce document, pièce à conviction où figurent les noms des ennemis du régime et que détient le duc de Rovène. Celui-ci le confie justement à son filleul Guido qui, fort occupé à courir le guilledou, entre les soubrettes, la duchesse et sa fille Simonetta, ne se doute pas que le document est substitué plusieurs fois, jusqu'à ce que l'original soit brouté par une chèvre. Alexandre VI étant mort, les Borgia perdent leur pouvoir et le Valentinois, battu mais homme d'esprit, prend gaiement le chemin de l'exil. - Une bande humoristique de cape et d'épée, produit de routine en Supercinescope et Ferraniacolor. - US : Conspiracy of the Borgias.
1959* Le notti di Lucrezia Borgia / Les Nuits de Lucrèce Borgia / L'Ombre des Borgia (IT/FR) de Sergio Grieco [et Mario Caiano]
Carlo Caiano/Musa Cinematografica (Napoli)-Fidès Film (Paris), 113 min./108 min. - av. Belinda Lee (Lucrezia Borgia), Arnoldo Fóa (Cesare Borgia), Jacques Sernas (Federico degli Alberici), Michèle Mercier (Bianca alias Diana d'Alva), Franco Fabrizi (Alessandro Astorre), Mario Tulli (Jacopo, le serviteur de Federico), Lilli Scaringi (Serafina), Germano Longo (un officier), Nando Tamberlani (Ranieri d'Alva, duc de Ravenne), Raf Baldassare (Ruggero) Gianni Loti (Saverio), Stelio Candelli (le peintre Raphaël), Ivano Staccioli (Fossombrone), Giorgio Ubaldi (Diego).
Synopsis : Federico degli Alberici sauve Diana d'Alva, fille du duc de Ferrare, un ennemi de Cesare Borgia, des brigands qui l'ont enlevée sur ordre de ce dernier. Ignorant l'identité de la jeune femme, le mercenaire se rend ensuite à Urbino où Cesare, auquel il sauva jadis la vie à Florence, le nomme chef de sa garde personnelle. La lubrique Lucrezia Borgia le séduit sans peine, suscitant la jalousie de son ex-amant Astorre, conseiller de Cesare. Dans l'atelier du peintre Raphaël, Federico retrouve Diana, à présent une de ses modèles sous le nom de Bianca. Astorre les épie sur ordre de Lucrezia, follement jalouse et humiliée. Ayant découvert la conspiration que le duc d'Alva et sa fille montent contre la famille Borgia, Astorre fait incarcérer le jeune couple, mais Federico parvient à s'évader, et, avec l'aide de son écuyer Jacopo, il cache Diana en un lieu sûr. En vain, car Lucrezia et Astorre la retrouvent. Césare voulait épouser Diana pour s'emparer de son duché, mais Lucrezia préfère la faire périr sous la torture. Federico parvient à la sauver in extremis et blesse Cesare au cou avant de fuir Urbino. Il apprend que Jacopo est parvenu à libérer tous les conspirateurs emprisonnés (sauf le vieux duc d'Alva, empoisonné par Lucrezia) et affronte un Astorre dévoré par la haine dans un parc étrange où le vilain périt écrasé sous une monstrueuse statue de pierre. Enfin libres, Federico et Diana peuvent se réfugier en Toscane.
Cesare et Lucrezia Borgia dans l'atelier du peintre Raphaël (" Le notti di Lucrezia Borgia " de Sergio Grieco).
 Une production mise sur pied pour valoriser la vamp britannique Belinda Lee en Lucrèce voluptueuse et impitoyable ; tantôt lionne blessée ou morose, tantôt mante religieuse, elle joue de sa blonde chevelure pour asservir la gent masculine (l'année suivante, Vittorio Cottafavi lui confiera le rôle de l'impératrice débauchée Messaline). À ses côtés, le Franco-lithuanien Jacques Sernas qui fut Pâris dans Helen of Troy de Robert Wise (1956) et campera Mâtho dans le Salammbô lointainement flaubertien de Grieco quelques mois plus tard, enfin une jeune Michèle Mercier, future " Angélique ", en noiraude. Du cinéma-bis " cape et épée " très divertissant, mené au galop, avec adresse et nervosité, des trouvailles, un sens du baroque décoratif (l'étrange jardin aux statues, la salle des tortures avec son pendule acéré cher à Edgar Poe) et son lot de duels trépidants, le tout concocté par Sergio Grieco, un habitué du genre, ici plutôt bien inspiré et qui signe aussi le scénario. En plus, une musique particulièrement dynamique d'Âlexander Deveritsky. Tournage en janvier-février 1959 en Eastmancolor et Totalscope aux studios Pisorno à Tirrenia et en extérieurs à Pise, au palais ducal d'Urbino, dans les Jardins de Bomarzo (Parco dei Mostri, province de Viterbe) ainsi que dans la campagne toscane. À la photo, Massimo Dallamano, le futur pape du cinéma X qui doit ici ronger son frein, car les débauches à l'écran restent bien chastes. - US : The Nights of Lucretia Borgia, GB : Nights of Temptation, DE : Die Liebesnächte der Lucretia Borgia.
1959Caterina Sforza, leonessa di Romagna (Seule contre Borgia) (IT) de Giorgio Walter Chili
Mario J. Dada/Consorzio Caterina Sforza-Lilia Film, 100 min./92 min. - av. Virna Lisi (Catherine Sforza), Erno Crisa (César Borgia), Caprice Chantal (Lucrezia Borgia), Roberto Risso (Jean de Médicis/Giovanni dalle Bande Nere), Sergio Fantoni (Giacomo Feo), Alberto Farnese (Girolamo Riario), Carlo Giuffrè (Giovanni De Medici), Loris Gizzi (Checco Orsi), Roy Ciccolini (Bartolomeo Baccino), Cesare Fantoni (Tommaso Feo), Laura Nucci (Lucrezia Landriani), Nerio Bernardi (Bali di Digione), Nazzareno D'Aquilio, Giulio Donnini (Pansechi), Adriano Micantoni (Melozzo da Forli), Mimmo Palmara, Laura M. Rocca, Vittorio Duse, Cesare Donnini.
Synopsis : Catherine Sforza (1463-1509), dont le père, le duc Galeazzo Sforza, et les deux maris précédents (Girolamo Riario, Giacomo Feo) ont péri assassinés, se trouve seule à la tête des comtés d'Imola et de Forli. César Borgia assiège son château à Forli après qu'elle ait refusé de donner son fils aîné en mariage à Lucrèce Borgia. Son troisième époux, Jean de Mécidis, ambassadeur de Florence, est tué au combat. Vaincue, mourante, elle voit dans son agonie son jeune fils Jean (le futur condottiere " Giovanni dalle Bande Nere ") prendre les armes pour l'unité italienne. - Une production modeste sur la "Jeanne d'Arc italienne" (selon la publicité française), mais marquée par la beauté autoritaire de Virni Lisi, tournée en Totalscope et en noir et blanc aux châteaux de Gradara (Marche) et de Rocca di San Leo (Émilie-Romagne), à Florence (convento delle Murate) et aux studios Titanus Appia à Rome. - BE: Caterina Sforza, la lionne des Romaines, ES : Caterina Sforza, la castellana indomable.
1959La notte del grande assalto / Assalto disperato / Dans les griffes de Borgia / Le Dernier Assaut (IT/FR) de Giuseppe Maria Scotese [et Louis Duchesne]
Angelo Faccenna, Giuseppe M. Scotese, René Thévenet/Italcaribe Cinematografica (Roma)-Contact Organisation Paris Interproductions P.I.P., 100 min. - av. Agnès Laurent (Isabella de Fabi), Fausto Tozzi (cpt. Zanco di Monforte), Kerima (Maya, sa maîtresse), Sandrine (Furetto), Alfredo Varelli (Nicola Renzi dit " Minuit "), Sergio Fantoni (Marco Sforza, dit Marco de Volterra), Alberto Farnese (Cesare Borgia), Olga Solbelli (Catherine Sforza), Giacomo Rossi Stuart (le comte Fabi), Aldo Pini (Rinaldo), René Dary (Momo), Gianni Rizzo (le Maltais), Remo De Angelis (le maître d'armes).
Synopsis : Dans l'Apennin, le château des Fabi, comté indépendant, est une position stratégique située entre le duché des Sforza et les terres occupées par Cesare Borgia. Pour s'emparer du comté, Borgia y envoie le Maltais, homme de lettres levantin, et Zanco de Monforte, capitaine d'armes violent et ambitieux qui est chargé d'épouser Isabelle de Fabi, la jeune sœur du châtelain, le comte Fabi. Catherine Sforza demande à Marc, un de ses neveux qui prend le nom de Marc de Volterra, de s'introduire dans la place forte et y contrer les plans du Valentinois. Le comte Fabi ayant été assassiné, Isabelle est à présent châtelaine. Marc s'éprend d'elle, mais il est surpris, arrêté, torturé par les sbires de Borgia. Pour le sauver, la châtelaine accepte de s'unir à Zanco. Dans la nuit, Marco parvient à réunir tous les brigands de la région et à s'emparer du château. Le lendemain, quand arrivent Borgia et Zanco, la place forte est bien défendue et Catherine Sforza arrive à la rescousse. Marco tue Zanco en combat singulier sous les yeux de Borgia qui se retire avec ses troupes. - Produit de routine filmé en Ferraniacolor et Totalscope aux studios IN.CI.R.-De Paolis à Rome et en extérieurs au château de Fénis (Val d'Aoste). La version française comporte quelques scènes supplémentaires réalisées et dialoguées par Louis Duchesne. - DE : Die Rache der Borgias, US : The Night of the Great Attack.
1961(tv) Lucrèce Borgia ou La Bonne Dame de Ferrare (FR) de Jean Kerchbron
Collection " L'Histoire dépasse la Fiction ", RTF (1e Ch. 23.9.61), 90 min. - av. Geneviève Casile (Lucrezia Borgia), William Sabatier (Alfonso d'Este, duc de Ferrare), François Maistre (Cesare Borgia), Gil Vidal (Alexandre de Bisceglia), Saddi Rebbot (Ferrante), Jean Ozenne (Ascanio), Liliane Brousse (Sancia), Claire Olivier (Adrienne), Elie Pressmon (Giacomino), Patrice Laffont (Giulio), Gregory Chamara (Giorgio), Jean Barrez (l'officier), Marc de Georgy (le récitant).
Un scénario d'Henri Noguères qui s'affaire à démontrer qu'en dépit de sa déplorable réputation, Lucrèce fut surtout une victime, partiellement innocente des crimes qu'on lui impute.
1963Il Duca nero / Cesare Borgia / El Duque Negro (César Borgia) (IT/ES) de Pino Mercanti
Tullio Bruschi/Rodes Cinematografica (Roma)-P.C. Hispamer Films (Madrid-Fuencarral), 105 min. - av. Cameron Mitchell (Cesare Borgia), Conrado Sanmartin (Riccardo Brancaleone), Gloria Milland (Caterina Sforza), Gloria Osuña (Lucrezia Borgia), Grazia Maria Spina (Ginevra dei Cavalcanti), Franco Fantasia (Veniero), Giovanni Vari (cdt. Morialdo), Gino Maculani (Giulio), Manuel Castiñeiras (Tancredi), Dina De Santis (Lavinia Serpieri), Nino Persello (Tito Serpieri), Antonio Casagrande (un assassin).
Synopsis : En 1500, au faîte de sa gloire, Borgia - surnommé " le Duc Noir " - ne trouve plus de résistance que dans la ville assiègée de Forli, tenue par une alliée du roi de France, la belle Catherine Sforza. En revanche, ses ennemis personnels conspirent contre lui sous la direction d'un chef qui se fait appeler l'" Œillet rouge ". Les conjurés envoient à César, très porté sur le beau sexe, la jeune Ginevra, qui doit l'empoisonner. Le moment venu, elle préfère mourir elle-même et César fait courir le bruit de sa propre mort afin que les coupables se démasquent. Il découvre que " Œillet rouge " est son meilleur ami, Riccardo Brancaleone, qui se réfugie à Forli. César fait escalader les remparts, Riccardo est tué, mais le Duc Noir, séduit par la beauté de Catherine Sforza, la laisse gagner Rome en liberté et lui rend les honneurs dus aux princesses. - Une curieuse réhabilitation morale de César Borgia, réalisée avec soin mais historiquement fantaisiste. L'Américain Cameron Mitchell y fait un cardinal-politicien fascinant et complexe. Tournage en Eastmancolor à Gradara (château de Rocca di San Leo), dans la région de Pesaro. - US : The Black Duke, DE-RDA : Cesare Borgia, der Stier von Rom.
1966** L'uomo che ride / L'Homme qui rit / L'Imposture des Borgia / The Man with the Golden Mask (IT/FR) de Sergio Corbucci
Joseph Fryd, Jacques Bar/Sanson Film (Roma)-Compagnie Internationale de Productions et Réalisations Artistiques (CIPRA), Paris, 105 min./88 min. - av. Jean Sorel (Angelo Bello / Astore Manfredi, duc de Faenza), Lisa Gastoni (Lucrezia Borgia), Edmund Purdom (Cesare Borgia), Ilaria Occhini (Dea), Linda Sini (Margherita), Gianni Musy (Paolo Orsini), Nino Vingelli (Ursus), Gino Pernice (Galeazzo), Ferdinando Poggi (Umberto), Adriano Cornelli (Archimède le nain), John Bartha (Giovanni), Pierre Clémenti (un partisan d'Orsini), Dom Moor (Van der Vries, le chirurgien des Borgia).
Synopsis : Jadis, Angelo, encore un jeune garçon, a été enlevé par des gitans. Défiguré pour que son visage affiche un rictus horrifique permanent, le pitoyable saltimbanque, masqué et cheveux roux, est devenu une attraction de foire lucrative dans une Italie dévastée par les conquêtes des Borgia. Astore Manfredi, duc de Faenza et le plus redoutable ennemi de la famille papale, se cache parmi les saltimbanques où il courtise Dea, une jeune aveugle de la troupe qu'Angelo adore en secret. Les rebelles comptent s'emparer de la ville de Jesi sur les rives de l'Adriatique, où séjourne Lucrezia Borgia, mais ils tombent dans un piège de Cesare après avoir pillé les lieux et périssent tous, sauf Astore, affairé à sauver Dea. Durant la bataille, Angelo cache Lucrezia et, séduite, fascinée par sa laideur, celle-ci le reçoit dans ses appartements et se donne à lui. Voulant se venger d'Astore dont il croit qu'il lui a enlevé Dea, Angelo entre au service des Borgia et devient leur homme de confiance, le visage désormais caché sous un masque de fer et se comportant avec cruauté. Entretemps, Dea a retrouvé la vue suite au choc des combats et accepte d'épouser Astore. Désespéré, blessé, Angelo se réfugie chez les lépreux où Borgia le retrouve et lui propose de se substituer à Astore pendant la cérémonie de mariage à Faenza, après avoir pris les traits de son rival grâce à une intervention chirurgicale. Angelo devient le sosie d'Astore, mais ébranlé par la douleur de Dea qui a deviné le stratagème, il se retourne contre ses maîtres et sauve Astore au moment où celui-ci va être défiguré à son tour en " homme qui rit ". Mortellement blessé par le chirurgien démoniaque, il bénit le couple et décède. Cesare Borgia emporte son cadavre en croyant que c'est celui de son ennemi...
Cesare Borgia (Edmund Purdom) et Lucrèce (Lisa Gastoni) dans « L’uomo che ride » de Sergio Corbucci.
 Soit : hormis le point de départ du garçonnet mutilé par les gitans (l'équivalent des difformités d'un Quasimodo) et son adoration pour Dea, plus grand-chose ne rappelle ici le roman L'Homme qui rit de Victor Hugo (1869) dont l'intrigue se déroule en Angleterre au début du XVIIIe siècle. Inutile aussi de comparer ce film avec The Man Who Laughs (1928), le chef-d'œuvre muet de Paul Leni, un monument de poésie, de pathos et de terreur dominé par l'inoubliable prestation de Conrad Veidt. Rappelons accessoirement que le texte hugolien a aussi été porté à l'écran en 1920 par Julius Herzka à Vienne, il le sera en 1971 à la télévision française par Jean Kerchbron, en 1972 à la télévision espagnole par Esteve Duran, enfin en 2012 par Jean-Pierre Améris avec Gérard Depardieu. Le prolifique Sergio Corbucci, un des meilleurs artisans du spaghetti-western après Sergio Leone (dont il fut un collaborateur proche) et l'auteur de bandes aussi insolites que Django ou Il grande silenzio avec Klaus Kinski, choisit d'emblée un cadre historique plus familier pour son public-cible, mais dont le climat (tyrannie, effets macabres, érotisme pervers) évoque celui d'Hugo et préfigure le pessimisme et l'anarchisme de ses réussites ultérieures. Pour le scénario, Corbucci fait notamment appel à Luca Ronconi, une sommité du théâtre et de l'opéra européen. Sa transposition est astucieuse, centrée autour d'Angelo, tour à tour bourreau et sauveur, inspirant horreur et compassion au cœur d'un univers léprosé. L'Anglais Edmund Purdom - qui a déjà campé Raspoutine et Hérode le Grand à l'écran - fait un Borgia raffiné, sans l'ombre d'un scrupule (" le meurtre, comme la peinture, est un art "). Dynamique, sans temps morts et très efficace dans ses agencements dramatiques, le film sait aussi mettre en valeur les divers sites patrimoniaux de la Renaissance : outre le travail en studio à Cinecittà et Titanus Appia à Rome, Corbucci promène ses caméras Eastmancolor dans la cité médiévale de Jesi près d'Ancona (Marches), à Tor Caldara (plage d'Anzio), au Palais des Papes sur la Piazza San Lorenzo à Viterbe, à Tuscania, à l'abbatiale de Casamari di Veroli et à Bracciano (château Odescalchi, Tenuta Vigna Grande). Quoique distribué mondialement par la Metro-Goldwyn-Mayer, le film ne récolte pas le succès escompté et mérite d'être redécouvert. - DE : Der Mann mit der goldenen Klinge, GB, US : The Man Who Laughs.
1968Lucrezia / Lucrezia Borgia, l'amante del diavolo / Lukrezia Borgia, die Tochter des Pabstes (Lucrèce Borgia, l'amante du démon / Lucrèce, fille des Borgia) (IT/AT) d'Osvaldo Civirani
Oswaldo Civirani/Denwer Film (Roma)-Vienna Film-Otto Dürer Film (Wien), 98 min. - av. Olinka Berova [=Olga Schoberová] (Lucrezia Borgia), Lou Castel (Cesare Borgia), Leon Askin (pape Alexandre VI Borgia), Gianni Garko (Fabrizio Aldobrandi), Giancarlo Del Duca (Juan Borgia), Nina Sandt (la comtesse Giulia Farnese), Dada Gallotti (Bianca), Frank Ressel (l'ambassadeur d'Aragon), Corrado Monteforte (Gasparri).
Synopsis : Après l'annulation de son mariage avec Giovanni Sforza, Lucrezia est enfermée dans un couvent, où elle rencontre Fabrizio Aldobrandi, ennemi de sa famille et amoureux d'une des novices. C'est la passion, mais Lucrèce lui cache son identité. Elle est rappelée à Rome où elle s'acharne à retrouver Fabrizio et après une violente explication, les deux amants s'étreignent. Ayant conquis Forli, Cesare Borgia emmène à Rome la belle et fière comtesse Catherine Sforza dont il veut faire sa maîtresse. Alexandre VI veut que Lucrezia épouse Alphonse d'Aragon, mais Fabrizio déjoue le projet papal en attaquant le carrosse de l'ambassadeur d'Aragon. Cesare, furieux, extermine les rebelles dans tout le Latium des rebelles. Pour sauver Fabrizio, Lucrezia accepte d'épouser Alphonse d'Aragon. - Produit de routine fabriqué en Eastmancolor et Cromoscope aux studios IN.CIR-De Paolis à Rome. Le rôle de Lucrezia a d'abord été offert à Brigitte Bardot. - US : The Devil's Lover.
1971® (tv) La vita di Leonardo da Vinci (IT/FR/ES) de Renato Castellani. - av. Federico Pietrabruna (Cesare Borgia). - cf. chap. 8.2
1973® Terror in the Wax Museum (US) de Georg Fenady. - av. Rosa Huerta (Lucrezia Borgia).
1974[épisode :] Contes immoraux - 4. Lucrezia Borgia (FR) de Walerian Borowczyk
Anatole Dauman/Argos Films-Syn Frank Enterprises, 125 min./115 min./103 min. - av. Florence Bellamy (Lucrezia Borgia), Lorenzo Berinizi (Cesare Borgia), Jacopo Berinizi (le pape Alexandre VI Borgia), Giancarlo Del Duca (Giovanni Sforza), Philippe Desboeufs (Savonarole).
Synopsis : En 1498. À Rome, Rodrigue Borgia, devenu le pape Alexandre VI, bénit les fidèles à Rome. À Florence, le dominicain Hyeronimo Savonarole dénonce la vie dissolue du milieu ecclésiastique et attaque violemment le pape. Lucrezia, fille du pape, est accompagnée de son mari Giovanni Sforza, seigneur de Pesaro. Parmi les cardinaux, le fils du pape, Cesare. Ce dernier désarme Giovanni et le pousse dans une paroi qui s'ouvre et où l'attendent des assassins. Le pape caresse la joue puis les mains de Lucrezia sur ses genoux. Cesare défait la robe de sa sœur, caresse ses seins. Elle s'allonge sur les genoux de son père et de son frère. Sur les ornements tissés d'or, le corps nu de Lucrezia s'offre entre le père et le frère. Des soldats se saisissent de Savonaole, il est brûlé vif. Les mains ornées de bagues en or et de pierres précieuses versent l'eau bénite sur le front du nouveau-né de Lucrezia. La cérémonie du baptême accomplie, Lucrezia, heureuse, serre son fils dans ses bras... Film érotique à épisodes. À en croire Walerian Borowczyk, l'amour est un jeu, une cérémonie, une fête, une société secrète. " Le pemier grand film libertin au sens classique de ce mot " (René Micha). Prix de l'Âge d'or 1974.
1974Lucrezia giovane (IT) d'André Colbert [=Luciano Ercoli]
T.R.A.C. (Torino Roma Attività Cinematografiche), 87 min. - av. Simonetta Stefanelli (Lucrezia Borgia), Massimo Foschi (Cesare Borgia), Fred Robsham (Alfonse d'Aragon), Ettore Manni (le pape Alexandre VI Borgia), Anna Orso (Giovanna Cattanei/Vannozza), Paolo Malco (Juan de Candia Borgia), Elizabeth Turner (Giulia, maîtresse papale), Raffaele Curi (Perotto), Aldo Reggiani (Giovanni Sforza), Piero Lulli (Ludovico Maria Sforza " il Moro "), Teodoro Corà (le cardinal Sisto Borgia), Guglielmo Spoletini (Giaco), Edoardo Florio, Giovanni Petrucci, Annamaria Tornello.
Le mariage entre Lucrèce et Giovanni Sforza étant annulé pour raisons politiques, la jeune femme (secrètement enceinte d'un ami de César) doit épouser Alfonse d'Aragon. Jaloux, César tue son ami et l'époux de sa sœur, entraînant la colère du non moins dissolu pape Alexandre VI. - Tournage en Technicolor et Technospes au château Odescalchi à Bracciano et aux chutes de Monte Gelato. - DE : Die Sünden der Lucrezia Borgia, Die heissen Nächte der Lucrezia Borgia.
1976(tv) Witness to Yesterday : Lucrezia Borgia (CA) d'Alan Gough
Tom Moore, Arthur Voronka/Look Hear Productions-Global Television Network-TVOntario (Global/TVO 1976), 30 min. - av. Alexandra Bastedo (Lucrezia Borgia), Patrick Watson (l'interviewer). - Lucrezia Borgia est interviewée par un journaliste vedette de la télévision canadienne.
1977** (tv) Les Borgia ou Le Sang doré (FR/IT) mini-série d'Alain Dhénaut
Antenne 2-S.F.P. (A2 31.12.77, 7.1.-14.1.88), 3 x 55 min. - av. Jean-Claude Bouillon (Cesare Borgia), Maureen Kerwin (Lucrezia Borgia), Julien Guiomar (le pape Alexandre VI Borgia), Henri Serre (Leonardo da Vinci), Georges Ser (Charles VIII), Gérard Berner (Niccolo Machiavelli), André Dumas (Louis XII), Hervé Bellon (le duc Alfonse d'Aragon), Maurice Vaudaux (Michelotto), Elisabeth Margoni (Sancia), Françoise Giret (Laetitia), Karine Lafabrie (Charlotte), Filippo de Garo (Giovanni Sforza), Enzo Fabbri (l'oncle d'Aragon), Gino Pernice (Jean d'Albret), Alfredo Pea (Joffré), Omero Capanna (le bourreau), Fausta Avelli (Lucrèce enfant), Pier Paolo Colasanti (César enfant), Graziano Giusti (le cardinal Rovere), Heinz Kreuger (Innocent VIII), Gianni Rizzo (le cardinal Adriano), Rosita Toros (Giulia Farnese), Pietro Valsecchi (Juan Borgia), Gianni di Benedetto (un médecin), Angela Goodwin (Adriana Mila), Franco Angrisando, Renato Montanari, Simone Sante (trois cardinaux), Stefano Gragnani (l'émissaire), Michel Lovero (le notaire), Mauro Pugliese (un pêcheur).
Le règne d'une dynastie dévoyée, entièrement vouée à la conquêe du pouvoir politique et religieux (Lucrèce est une enfant quand commence le récit). Une télésérie de luxe - 70 comédiens, 1800 figurants italiens ainsi que 610 chevaux, 112 décors et 32 robes (selon la publicité délirante !), tournage en décors naturels et à Cinecittà - dont le principal intérêt réside dans le fait que Françoise Sagan en a assumé le scénario (avec Jacques Quoirez), l'adaptation et les dialogues. Toujours portée sur la provocation, la romancière dans le vent avoue s'être beaucoup amusée : " Pourquoi avoir choisi les Borgia ? Parce qu'ils étaient corrompus, féroces, avides, violents et esthètes ? Ou parce qu'ils étaient jeunes, beaux, passionnés ? En tout cas, ils ne cherchaient pas à donner le change ; la bonne conscience et le souci de l'opinion publique n'étaient pas alors à la mode. Par l'innocence de leur excès, par la démesure de leur ambition, par leur désobéissance, par ce sang tumultueux qui les habitait, les Borgia m'étaient sympathiques. (...) Les Borgia pouvaient être féroces... mais ils n'étaient pas méchants. Je ne veux pas les juger. " Sagan en profite pour malmener l'Église de l'époque, à commencer par le pape et ses " épouses spirituelles ". Sous ses dehors acidifiés, le script est toutefois peu soucieux de l'exactitude historique, Sagan ne veut que divertir. L'enchaînement ininterrompu de rebondissements, la fluidité narrative, le numéro de Jean-Claude Bouillon et la malice acidulée de certains dialogues hissent cette série plutôt osée pour une chaîne publique (meutres, incestes, nudité) au rang des meilleures téléproductions françaises de la décennie. Une série alors inimaginable aux États-Unis et restée inédite dans la plupart des autres pays européens.
1977(tv-mus) Lucrezia Borgia (AU) de John Charles (vd) et George Ogilvie (th)
Sidney Opera House-Australian Broadcasting Corporation (ABC 8.7.77), 140 min. - av. Joan Sutherland (Lucrezia Borgia), Ron Stevens (Gennaro), Robert Allman (Alfonso d'Este, duc de Ferrare), Robin Donald (Jeppo Liberotto), Margreta Elkins (Maffio Orsini), Lyndon Terracini (Apostolo Gazella), Gregory Yurisich (Ascanio Petrucci), Lamberto Furlan (Oloferno Otollozzo), Josephine Bermingham (la princesse Negrone), John Germain (Astolfo), Graeme Ewer (Rustighello).
Première captation de l'opéra en deux actes de Gaetano Donizetti sur un livret de Felice Romani (1833), d'après le drame de Victor Hugo. Synopsis : Lors d'une fête nocturne au palais Grimani à Venise, Lucrezia Borgia est frappée par la beauté du jeune Gennaro, un orphelin. Celui-ci s'éprend de l'inconnue, ignorant son identité. Mais quand il apprend par Maffio Orsini qui elle est et qu'elle est la cause de nombreux morts, dont trois maris, il la maudit. Elle s'évanouit. À Ferrare, le duc Alfonso d'Este, le quatrième mari, est jaloux de Gennaro et lorsque celui-ci insulte publiquement sa belle-famille (il a effacé la lettre " B " du nom de Borgia), il le condamne à mourir par empoisonnement avec le " vin des Borgia ". Reconnaissant Gennaro et ayant réalisé qu'il est son propre fils, Lucrezia supplie en vain son époux de l'épargner et lui administre un antidote dès qu'Alfonso a le dos tourné. Les ennemis de Lucrezia se réunissent autour d'Orsini à un banquet au palais Negroni. Lucrèce apparaît et annonce aux convives qu'elle a empoisonné le vin qu'ils viennent de boire, puis découvre Gennaro parmi les invités. Il refuse le contre-poison qu'elle lui tend, ne voulant pas être sauvé si ses amis doivent mourir. Il la menace d'une dague, elle lui avoue qu'elle est sa mère, il la repousse. Désespérée, elle boit le poison et s'effondre mourante sur le corps de son fils.
1980(tv-mus) Lucrezia Borgia (GB) de John Copley (th) et Brian Large (tv)
BBC-Royal Opera House, Covent Garden (London) (BBC Two 29.3.80), 140 min. - av. Joan Sutherland (Lucrezia Borgia), Alfredo Kraus (Gennaro), Anne Howells (Maffio Orsini), Stafford Dean (Alfonso d'Este), Francis Egerton (Rustighello), Roderick Kennedy (Astolfo).
L'opéra de Gaetano Donizetti (1833), d'après le drame de Victor Hugo (cf. captation de 1977).
1980(tv-th) Lucrèce Borgia (FR) de Roger Hanin (th) et Yves-André Hubert (tv)
(TF1 18.1.80), 110 min. - av. Magali Noël (Lucrezia Borgia), Michel Auclair (Don Alphonse d'Este), David Clair (Gennaro), Jean-Marie Galey (Gubetta), Jean-Claude de Goros, Gérard Coeurdevey, Jean-Pierre Dravel, Sylvain Lemaire, Daniel Royan.
Captation de la pièce de Victor Hugo (1833) mise en scène au Festival de Pau, au Château Henri IV en 1975.
1981(tv) The Borgias / I Borgia (GB/US/AU/DE/IT) de Brian Farnham
Mark Shivas/BBCtv-Time Life Films-Channel 7-Polytel- Radiotelevisione Italiana RAI (BBC Two 14.10.-16.12.81 / RAI TV2 4.9.-6.11.82), 7 x 55 min. et 3 x 55 min. - av. Adolfo Celi (Roderigo Borgia, le pape Alexandre VI), Oliver Cotton (Cesare Borgia), Anne Louise Lambert (Lucrezia Borgia), Alfred Burke (Giuliano della Rovere), Reginald Peters (le cardinal Camerlengo), William Elis (Perotto), Serretta Wilson (Giulia Farnese), Nicholas Le Prevost (Baglioni), Clive Merrison (Ascanio Sforza), Diane Fletcher (Catherine Sforza), Maurice O'Connell (Michelotti), Ralph Nossek (Johann Burchard), Anna Korwin (Adriana de Mila Orsini), Michael Kilgarriff (le cardinal San Severino), Joss Buckley (Giovanni Orsini), George Camiller (Giovanni/Juan Borgia), Sam Dastor (Niccolo Machiavelli), Malcolm Hayes (Leonardo da Vinci), Esmond Knight (le cardinal Gian Battista Orsini), Martin Potter (Paolo Orsini), Derrick Branche (le prince Djem), Barbara Shelley (Vannozza Canale), Mervyn Pascoe (Carlo Canale), Louis Selwyn (Jofre Borgia), Mark Buffery (Giovanni Sforza), Andrew Dunford (Charles VIII), Maxine Gordon (Anne de Bretagne), Amanda Kirby (Charlotte d'Albret), John Grillo (Don Diego Ibañez).
L'ascension criminelle de Cesare Borgia, jusqu'à sa mort à trente-deux ans, tandis que le borgne Rodrigo Borgia se fraye brutalement un chemin pour devenir pape. L'action se passe de juillet 1492 à mars 1507. Une série BBC qui cherche à égaler I Claudius dans le genre chronique sordide d'une époque, mais sombre dans l'autoparodie en raison du jeu excessif des comédiens, du mauvais anglais du Sicilien Adolfo Celi (l'ennemi de James Bond dans Thunderball et Giovanni de' Medici dans The Agony and the Extasy) et de scènes d'orgies totalement gratuites. Musique de Georges Delerue. Une série coûteuse (2,4 millions de £ dont la moitié provient de Time-Life) dont le tournage s'étend de mai 1980 à février 1981, comprenant dix semaines en Italie (Palazzo Farnese à Caprarola, Viterbo, Toscane, Ombrie), puis en Ecosse et studio à Londres. Tim Harvey reçoit un prix de la Royal Television Society pour ses décors.
1982Le notti segrete di Lucrezia Borgia / Las noches secretas di Lucrecia Borgia (Les Nuits perverses de Lucrèce Borgia) (IT/ES) de Roberto Bianchi Montero
Armando Novelli/D.I.E.F. Cinematografica (Roma)-Diasa Producciones Cinematograficas (Madrid), 83 min. - av. Sirpa Lane (Lucrezia Borgia), George Hilton (Duccio le brigand), Willey Reynolds (Cesare Borgia), Marino Masé (le duc d'Albe), Tito Garcia (Grinta), Françoise Perrot (Celine), Maria Salerno (Eugenia Borgia), Marino Masé (le duc Riviera y Fuentes).
Synopsis : En 1506, le duc d'Albe est envoyé à Rome par Philippe II d'Espagne afin de négocier une alliance et un traité avec le Saint-Siège. En route, il est capturé par le brigand Duccio et sa bande. En réalisant l'importance de la mission du duc, Duccio prend sa place à Rome et, grâce aux lettres de créance, il rencontre des nobles romains et vit une nuit de passion au " Palais de la Dame masquée " appartenant à Lucrezia Borgia. Celle-ci le protège contre son frère Cesare qui cherche à assassiner l'Espagnol. Lorsque le vrai duc d'Albe arrive enfin à Rome, Lucrezia est choquée de découvrir que son amant était un imposteur et qu'il a disparu avec les diamants du duc. - Film-prétexte pour exhiber l'anatomie de Sirpa Lane, tourné en Technicolor à Florence. - GB: Lucrezia Borgia's Secret Nights.
1989(tv-mus) Lucrecia Borgia (ES)
TVE-Gran Treatro de Liceu (Barcelona), 126 min. - av. Joan Sutherland (Lucrezia Borgia), Michele Pertusi, Alfredo Kraus, Martine Dupuy, Alfredo Heilbronn.
L'opéra de Gaetano Donizetti (1833), d'après le drame de Victor Hugo (cf. captation de 1977).
1989® (tv) La primavera di Michelangelo /A Season of Giants (Michel-Ange) (IT/ US) de Jerry London. - av. Danja Gazzara (Lucrezia Borgia). - cf. chap. 8.3
1990Lucrezia Borgia / Le Castellane (Lucrèce Borgia) (IT) de Lorenzo Onorati [=Bruno Albeto Gaburro]
Europa Cinematografica, 82 min. - av. Lucia Prato (Lucrezia Borgia), Carmen Di Pietro (Beatrice d'Este), Gala Orlova (Vannozza Borgia), Fabiano Saccani (Vildredo d'Este), Renato Pusiol (pape Alexandre VI Borgia), Gianluca Magni (le préposé papal), Fabio Saccani (Vilfredo d'Este), Francesco M. Fiasco (le comte Sciarra), Antonio Evangelisti (le marquis Ferretti).
Film érotique : les perversions de Lucrèce qui, devenue veuve, mène une vie dissolue.
1994(tv-th) Lucrezia Borgia (IT) de Riccardo Reim (th), Tonino Del Colle (tv)
" Palcocenico ", Radiotelevisione Italiana (RAI2 25.7.94), 94 min. - av. Francesca Benedetti (Lucrezia Borgia), Giampiero Fortebraccio (Alfonso d'Este), Cosimo Cinieri (Gubetta), Sandro Palmieri (Gennaro), Luca Negroni (Ascanio), Roberto Pacini (Maffio Orsini). - Le drame de Victor Hugo filmé à Sorrente (Naples).
1995Lucrezia / Lucretia, una stirpe maladetta / Lucretia - A Cursed Heritage (US) de Nicholas Moore [=Mario Bianchi]
Matera-Incomat. - av. Sarah Young (Lucrezia Borgia), Robert Malone (Cesare Borgia), Rossana Doll, Erika Bella, Richard Langin, Vince Walice, Rossella Gracen. - Film érotique.
2001[épisode :] Yady, ili vsemirnaya istoriya otravleniy [Poisons, ou l'histoire mondiale des empoisonnements] (RU) de Karen Shakhnazarov
Kuryer-Mosfilm, 106 min. - av. Marina Kazankova (Lucrezia Borgia), Andrey Panin (César Borgia), Oleg Basilachvili (le pape Alexandre VI Borgia), Nikolai Afanasyev (le cardinal di Carneto), Ivan Lakshin (Néron), Fedor Shelenkov (Caligula), Ekaterina Klimova (Jeanne d'Albret), Youri Osherov (Socrate), Elena Fomina (Parysatis, fille d'Artaxerxès), Alexander Andreevich (Artaxerxès), Ignat Akrachkov (Oleg Volkov), Zhanna Dudanova (son épouse), Elena Obukhova (la marquise de Brinvilliers), Alexandr Bachirov, Ignat Akrachkov, Liudmila Kasatkina.
Oleg, un comédien persuadé que son épouse le trompe, décide de se débarrasser d'elle et s'inspire de l'Histoire pour accomplir son crime. Suiivent des représentations tragi-comiques dans lesquelles apparaissent Alexandre VI Borgia, César, Lucrèce et Caligula, champions dans l'art d'assassiner par le poison. Tournage partiel au Manoir de Marfino, près de Moscou.
2002(tv-mus) Lucrezia Borgia (IT) de Carlo Battistoni (vd), Hugo De Ana (th)
Andreina Di Porto/RAI Due-Rai Trade-Teatro alla Scala (Milano), 139 min. - av. Mariella Devia (Lucrezia Borgia), Marcelo Alvarez (Gennaro), Michele Pertusi (Alfonso d'Este, duc de Ferrare), Daniela Barcellona (Maffio Orsini), Carlo Bos (Jappo Liverotto), Piero Terranova (Don Apostolo Gazella), Alessandro Svab (Gubetta), Jorio Zennaro (Rustighello), Eldar Aliev (Astolfo). - L'opéra de Gaetano Donizetti (1833), d'après le drame de Victor Hugo (cf. captation de 1977).
2002(tv-df) Lucrezia Borgia. Un'intervista impossibile (IT) de Florestano Vancini
Andrea Pedrozzi/World Video Production S.R.L Roma (1.10.02), 42 min. - av. Caterina Vertova/Monica Guerritore (Lucrezia Borgia). - Docu-fiction de moyen métrage : Lucrèce évoque sa vie.
2003® (tv) Leonardo Da Vinci. Dangerous Liaisons (GB) Sarah Aspinall, Tim Dunn. - av. James Frain (Cesare Borgia). - cf. chap. 8.2
2005(tv-df) Die Geliebte des Papstes / La Maîtresse du pape (DE/FR) de Jan Peter et Yury Winterberg
Série " Mätressen. Die geheime Macht der Frauen / Maîtresses. Le pouvoir secret des femmes ", Le Vision Film-Fernsehproduktion GmbH-UFA-MDR-Arte (Arte 13.11.05), 52 min. - av. Cordelia Wege (Giulia Farnese), Hannes Hellmann (Rodrigo Borgia, pape Alexandre VI), Claudia Wenzel (Rosa Vannozza Catanei), Julian Weigend (Alessandro Farnese), Alexander Schubert (Orso Orsini).
Docu-fiction sur Alexandre VI Borgia, ses maîtresses Rosa Vannozza Catanei (mère de Cesare et de Lucrezia) et Giulia Farnese, dont le frère Alessandro va devenir pape à son tour, mettre fin aux mœurs dissolues de Rome, créer l'Inquisition romaine et initier la Contre-Réforme.
2005(tv) Imperia, la grande cortigiana (IT) de Pier Francesco Pingitore
Janus International-RTI Mediaset (Canale5 21.1.05), 120 min./90 min. - av. Manuela Arcuri (Imperia Cognati), Sergio Assisi (Cesare Borgia), Chiara Claudi (Lucrezia Borgia), Paolo Triestino (Agostino Chigi), Luca Bastianello (Alphonse, duc de Bisceglie), Renato Cortesi (le duc Carafa, ambassadeur du roi de Naples), Oreste Lionello (Pietro Aretino), Filippo Valle (Angelo del Bufalo), Giuseppe De Rosa (le pape Alexandre VI Borgia), Pier Maria Cecchini (cardinal della Rovere, futur pape Jules II), Stefano Antonucci (ambassadeur d'Espagne).
Sous le pape Alexandre VI Borgia, la courtisane romaine Imperia Cognati vit avec le banquier richissime Agostino Chigi, mais aime secrètement Angelo del Bufalo, un mercenaire d'une grande beauté. Elle se suicide le 18 août 1503, peu après le décès du pape (en vérité, elle aurait succombé à la malaria). Elle séduit des cardinaux et des princes et a un pouvoir certain sur eux. C'était une amie du peintre Raphaël, qui a fait son portrait (la " Farnesina "). Cf. la nouvelle La Belle Impéria d'Honoré de Balzac dans Les Cent Contes drolatiques (1832). Première version au cinéma en 1910.
2005® E ridendo l'uccise (IT) de Florestano Vancini. - av. Ruben Rigillo (Alfonso, duc d'Este), Marianna De Micheli (Lucrezia Borgia, son épouse). - cf. chap. 2.1
2006* The Conclave / Das Konklave (CA/DE) de Christoph Schrewe
Paul Donovan, Sytze van der Laan, Stuart Pollock, Bill Niven/Chum Motion Pictures-Studio Hamburg International Production GmbH (SHIP)-Alexander Sextus Ltd. (Halifax)-Téléfilm Canada-ARD Degeto, 100 min. - av. Manuel Fullola (Rodrigo Borgia, futur pape Alexandre VI), Nora Tschirner (Vanozza Cattanei, sa maîtresse, mère de ses enfants), Joseph Rutten (le pape Calixtus III, son oncle), Lolo Herrero (cpt. Pedro Luis Borgia, fils aîné de Rodrigo), Brian Blessed (le cardinal Aeneas Sylvius Piccolomini), James Faulkner (le cardinal Guillaume d'Estouteville), Matthias Koeberlin (Giuliano della Rovere), Holger Kunkel (le cardinal Alain d'Avignon), Peter Guinness (le cardinal Latino Orsini), Nicolas Irons (Prospero Colonna), John Keogh (frère Jean), Rolf Kanies (le cardinal Bessarion), Brian Downey (le cardinal Juan de Mella), Gaetano Carotenuto (cpt. Gaetono), Andew Keilty (un jeune prêtre), Lex Gigeroff (le cardinal Isidore), John Dunsworth (le cardinal Callandrini), Stacy Smith (Pantasilia), Richard Donat (le cardinal Pietro Barbo), Lee J. Campbell (le chancelier), Dominic Boeer (chevalier Orsini).
Synopsis : En août 1458, tandis que le pape Calixte III s'effondre dans les jardins du Vatican, le cardinal Rodrigo Borgia, son neveu de 27 ans, s'ébat dans le lit de sa maîtresse Vannozza Cattanei. Rodrigo accourt au chevet de l'oncle mourant, bien conscient qu'il est encore trop jeune pour lui succéder. Lui qui va devenir pape en 1492 sous le nom d'Alexandre VI, père de Cesare et Lucrezia, ne peut pour l'instant qu'observer s'il veut rester en vie et apprendre comment fonctionne un conclave, ses pressions, ses chantages, ses conspirations tout sauf chrétiennes. Rome et la famille Orsini - qui veut récupérer ses privilèges - n'aiment pas l'Espagne. Pedro Luis Borgia, rejeton de Rodrigo, est assassiné sur ordre du cardinal Orsini. La confrontation secrète qui dure du 16 au 19 août est aussi musclée qu'édifiante, sans scrupules, voire perfide, se déroulant entre dynasties rivales, clans politiques, puissances étrangères. Dix-huit cardinaux déterminent l'avenir du monde chrétien : c'est Douze hommes en colère transposé au Vatican, pour aboutir à l'élection du cardinal Enea Silvio Piccolomini qui devient le pape Pie II grâce à la voix de Rodrigo. Le jeune Espagnol peut retourner chez sa concubine, l'avenir semble assuré et quant aux Orsini, ils ne perdent rien pour attendre... - Le scénario de Paul Donovan repose sur les minutes du conclave et les écrits personnels de l'heureux élu. Le téléaste Christoph Schrewe (dont c'est le premier long métrage de cinéma et qui dirigera en 2011 des épisodes de la série Borgia) l'enregistre en janvier-février 2005 à Halifax, au Canada, où il reconstruit l'intérieur de la Chapelle Sixtine. Le film sort au festival de Hambourg en septembre 2006, la presse salue un sujet original et passionnant à suivre. - DE : Das Konklave, ES : El Conclave, Conspiración en el Vaticano.
2006(tv+ciné) Los Borgia. Ambición. Pasión. Poder (Les Borgia) (ES/IT) d'Antonio Hernández
Mauricio Carlotti, Guido De Angelis, Mauricio De Angelis, Tadeo Villalba Jr./Ensueño Films S.L. (Madrid)-De Angelis Group (Roma)-RTVV-Antena Aragón 3, 151 min. - av. Paz Vega (Catarina Sforza), Maria Valverde (Lucrezia Borgia), Lluis Homar (Alexandre VI Borgia), Sergio Peris-Mencheta (César Borgia), Sergio Muniz (Juan Borgia), Antonio Valero (le cardinal Ascanio Sforza), Roberto Enríquez (Paolo Orsini), Eloy Azorín (Jofré Borgia), Linda Batista (Sancha de Aragón), Eusebio Poncela (le cardinal Guiliano della Rovere), Fabio Grossi (cardinal Rafael Riario), Mónica Cruz (Maria Enriquez), Roberto Alvarez (Abad Burkark), Antonio Dechent (Corella), Angela Molina (Vanozza Cattanei, mère de Cesare, Lucrezia, Juan et Goffredo), Diego Martín (Perotto), Michel Angel Muñoz (Ramon), Roberto Enríquez (Paolo Orsini), Kary Louise Saunders (Giulia Farnese), Giorgio Marchesi (Alfonso de Aragón), Mario Bocci (Pedro Bembo), Enrique Villén (Girolamo Savonarola).
Élu pape sous le nom d'Alexandre VI, l'Espagnol Rodrigue Borgia (en valencien et catalan : Rodrigo de Borja) va tout faire pour étendre son influence et les territoires de l'État pontifical en Italie, notamment par l'intermédiaire de ses fils et de sa fille ; comme ses prédécesseurs, il propulse les membres de sa famille, bâtards et neveux, aux plus hautes responsabilités politiques. Fresque historique sans surprise, un digest honnête pour spectateurs pressés, fabriquée pour une fois par le pays d'origine des concernés et qui n'en rajoute pas dans la dépravation (meurtres, complots, inceste). Tournage d'octobre à décembre 2005 en Espagne : Valencia, Gandia, Olite, Estella, Urbasa, Guadamur, Italie : Roma, Viterbo, Caprarolla, Ostia Antiqua, Bracciano, Flano Romano, Frascati. - DE : Die Borgias.
2007(tv-mus) Lucrezia Borgia (IT) de Francesco Bellotto
134 min. - av. Dimitra Theodossiou (Lucrezia Borgia), Roberto De Biasio (Gennaro), Enrico Giouseppe Lori (Alfonso d'Este, duc de Ferrare), Nidia Palacios (Orsini). - L'opéra de Gaetano Donizetti (1833), d'après le drame de Victor Hugo (cf. captation de 1977).
2007 [sortie: 2017]® (tv) Caravaggio : The Search (US) de Michael C. Merisi e.a. - av. Waler G. Zeri (le pape Alexandre VI Borgia), Arianna Ferraro (Lucrezia Borgia). - cf. chap. 8.6
2009(tv-mus) Lucrezia Borgia (DE) de Christof Loy (th) et Brian Large (tv)
Unitel Classica-ZDF Mainz-3Sat-Bayerische Staatsoper (BR 23.2.09), 187 min. - av. Edita Gruberova (Lucrezia Borgia), Franco Vassallo (Don Alfonso, son époux), Pavol Breslik (Gennaro, le fils de Lucrèce), Alice Coote (Maffio Orsini), Christian Rieger (Don Aposto Gazella), Bruno Ribeiro (Jeppo Liverotto), Christopher Magiera (Ascanio Petrucci), Steven Humes (Gubetta), Emanuelle d'Aguanno (Rustighello), Erik Arman (Oloferno Vitellozzo), Christian Van Horn (Astolfo).
L'opéra de Gaetano Donizetti (livre de Felice Romani d'après le drame de Victor Hugo), représenté au Nationaltheater de Munich (Münchner Opernfestspiele 2000), sous la direction musicale de Bertrand de Billy. Ignorant que Lucrezia est sa mère, Gennaro s'éprend d'elle, jusqu'au moment où ses compagnons lui disent la vérité. Don Alfonso prend Gennaro pour un rival et cherche à l'éliminer. Afin de sauver son fils, Lucrezia fait empoisonner tous les intrigants mâles autour d'elle, sans se douter que Gennaro se trouve parmi eux. Cf. captation de 1977.
2010(tv-mus) Lucrezia Borgia (GB) de Mike Figgis
Vito Di Rosa/Sosho Productions-English National Opera, London (Sky Arts 2 23.2.11), c.m. - av. Katy Louise Saunders (Lucrezia Borgia), Tommaso Ramenghi (Cesare Borgia), Benn Nothover (Pedro Calderon), Serena Iansiti (Pantesilia), Paolo Bernardini.
Parallèlement à sa mise en scène de l'opéra de Donizetti à l'English National Opera (avec Claire Rutter en Lucrezia, Michael Fabiano en Gennaro, Elizabeth DeShong en Orsini et Alastair Miles en Alfonse d'Este), le cinéaste Mike Figgis illustre la jeunesse de Lucrezia, la jalousie et l'inceste entre elle, son frère Cesare, son valet Calderon et son père le pape. Ces séquences filmées assez salaces sont également intégrées sur scène à l'opéra, où le public n'apprécie que moyennement.
La sulfureuse famille de « The Borgias » de Neil Jordan, avec Jeremy Irons (dr.) en pape Alexandre VI Borgia.
2011-2013* (tv) The Borgias / Borgiák - A bünös család (Les Borgias) (US/CA/IR/HU) de Neil Jordan (1, 2, 10, 11, 28, 29), Jon Amiel (12, 13, 22, 23), David Leland (18, 19, 27), Kari Skogland (14, 16, 20, 21, 24, 25), John Maybury (5, 6, 15, 17), Jeremy Podeswa (7, 8, 9) et Simon Cellan Jones (3, 4)
Neil Jordan, Bill Goddard, Karen Richards, Howard Ellis, Adam Goodman, Robert Greenblatt/Showtime Networks-Take 5 Productions-Octagon Entertainment-Mid Atlantic Films-Bell Media-DreamWorks Television-CTV-ImageMovers-Canada Media Fund (Showtime Networks 3.4.-22.5.11/ 26.6.-28.8.12 / 14.4.-30.7.13), 29 x 52 min. (trois saisons). - av. Jeremy Irons (Rodrigo Borgia, le pape Alexandre VI), François Arnaud (Cesare Borgia), Holliday Grainger (Lucrezia Borgia), Aidan Alexander (Gioffre Borgia), Sean Harris (Michelotto da Carella), Simon McBurney (Johann Burchard), Peter Sullivan (le cardinal Ascanio Sforza), Derek Jacobi (le cardinal Orsino Orsini), Joanne Whalley (Vanozza Cattaneo), Lotte Verbeek (Giulia Farnese), Colm Feore (Giuliano della Rovere), Vernon Dobtcheff (le cardinal Versucci), David Oakes (Juan Borgia), Bosco Hogan (le cardinal Piccolomini), Gina McKee (Caterina Sforza), Roman Vibert (Giovanni Sforza), David Alplay (Calvino), Elyes Gabel (le prince Djem, fils du sultan ottoman), Augustus Prew (Alphonse de Naples), Steven Berkoff (Girolamo Savonarole), Michel Muller (le roi Charles VIII), Emmanuelle Chriqui (Sancha d'Aragon), Sebastian De Souza (Alphonso d'Aragon), Laszlo Konter (le cardinal Colonna), Julian Bleach (Niccolo Machiavelli), Cesare Torasi (Piero de' Medici), Johan Philip Pilou Asbaek (Paolo Orsini), Edward Hogg (le cardinal Georges d'Amboise), Serge Hazanavicius (le roi Louis XII), Tom Austen (Raphaël), Matias Varela (le roi Ferdinand II de Naples), Joseph Kelly (le roi Ferrante de Naples), Sophie Goulet (Jeanne de France), Michael Poole (le pape Innocent VIII), Ana Ularu (Charlotte d'Albret), Noah Silver (Benito [=Ottaviano] Sforza), Jalaal Hartley (le peintre Pinturicchio alias Bernardino di Betto).
La série débute par l'agonie du pape Innocent VIII, le 25 juillet 1492, le Souverain Pontife auquel l'Espagnol Rodrigo Borgia veut succéder à tout prix. À ses enfants et alliés, il annonce : " La fièvre gagne le pape, la mort avance. Préparez-vous à vous battre, même pendant la messe ". Les cardinaux Giuliano della Rovere et Orsino Orsini l'accusent de simonie mais Cesare Borgia fait boire à ce dernier la coupe de poison qui était destinée à son père. A l'initiative du cardinal della Rovere, le roi de France Charles VIII envahit l'Italie, s'empare de Florence, entre à Rome et contraint le pape à le couronner roi de Naples, cité dont il ignore qu'elle est ravagée par la peste. Lucrezia est contrainte d'épouser le brutal Giovanni Sforza, puis devient l'amante de Paolo, le palefrenier de son mari qui lui donne un fils avant d'être assassiné par Juan Borgia. Cesare s'occupe du moine fanatique Savonarole qu'il fait torturer et exécuter à Florence, puis avoue à papa avoir assassiné son propre frère Juan. Entre diverses coucheries, le clan échappe aux dagues des sbires de la comtesse Caterina Sforza et aux germes de la peste cachés dans les cadeaux. En 1499, Cesare assiège Forli et capture Catherina Sforza qu'il exhibe dans une cage dorée à Rome. Il transperce d'un coup d'épée Alfonso d'Este, le mari ivrogne de Lucrezia ; frère et sœur se consolent, s'avouent leur amour et s'enlacent. Fin abrupte du dernier épisode.
A l'origine de cette méga-série majoritairement américaine, on trouve un réalisateur-romancier irlandais de renom, Neil Jordan, créateur très personnel découvert avec l'étrange The Company of Wolves en 1984, oscarisé pour The Crying Game (1992), fêté pour Interview with the Vampire (1994) et lauréat du Lion d'or à Venise 1996 pour Michael Collins. Il représente le réveil du cinéma anglais au début des années quatre-vingt. Jordan rêve depuis près de dix ans de consacrer un long métrage à la matière. En avril 2002, il annonce un projet intitulé Borgia produit par Robert Zemeckis, avec Ewan McGregor (Cesare), Christina Ricci ou Monica Belluci (Lucrezia), Jean Reno, Antonio Banderas, John Malkovich (Machiavelli) et Ian McKellen, sans suite ; en septembre 2006, le projet refait surface avec Scarlett Johansson et Colin Farrell, mais le budget est insuffisant. En 2010, Steven Spielberg et sa société DreamWorks Television suggèrent à Jordan de transformer son film en télésérie et d'approcher la chaîne cablée américaine Showtime qui recherche un successeur cathodique à The Tudors. Jordan s'impose coscénariste (20 épisodes), coréalisateur (6 épisodes) et producteur exécutif aux côtés de l'Anglais Michael Hirst, un des créateurs de Rome et des Tudors. En outre, il confie plusieurs épisodes à des confrères de réputation comme Jon Amiel (Sommersby, 1993) et David Leland (Wish You Were Here, 1987). Mais l'atout majeur de Jordan réside dans un casting de classe, Jeremy Irons en tête, le visage émacié et le cynisme milimétré : s'il n'a pas le physique ramassé de l'authentique pape Alexandre VI Borgia, il sait admirablement en mimer la sournoiserie et l'intelligence dangereuse, mais aussi sa fragilité émotionnelle (lors du meurtre de Juan, son fils favori). Budgété à 35 millions de dollars, le tournage démarre en Hongrie dès avril 2010 aux studios Mafilm de Budapest et aux Korda Studios à Etyek pour les quartiers de Rome et du Vatican (des pans de la basilique Saint-Pierre), tandis que les extérieurs sont filmés à la forteresse de Tata, à Komárom, Sopron/Ödenburg et Alcsútdoboz, puis retravaillés infographiquement en postproduction à Toronto. Le résultat affiche un caractère très cinématographique avec, toutefois, une forte tendance à l'esthétisme ; les images sont spectaculaires, remarquablement composées et éclairées, évoquant souvent les toiles de la Renaissance qui ont inspiré Jordan. Mais si ce dernier parvient à atténuer le clinquant artificiel des Tudors, il ne peut pas toujours éviter son côté flamboyant mais un peu vain fait de beaux décors peuplé de créatures à la plastique parfaite. En résumé, il livre un compromis très digeste de soap saupoudré de romanesque, avec les approximations historiques d'usage. Cela ne suffit pas pour maintenir l'intérêt du spectateur et Showtime Networks renonce à une quatrième saison qui devait conter la mort du pape et la chute de Cesare. Jordan propose une conclusion en deux heures intitulée " The Borgia Apocalypse ", également refusée, et doit se contenter d'en publier le scénario.
Episodes (1e saison) : 1. " The Poisoned Chalice (Le Calice empoisonné) " - 2. " The Assassin (L'Assassin) " - 3. " The Moor (Djem) " - 4. " Lucrezia's Wedding (Le Mariage de Lucrezia) " - 5. " The Borgia's in Love (Le Désenchantement) " - 6. " The French King (Le Roi français) " - 7. " Death of a Pale Horse (L'Excommunication) " - 8. " The Art of War (Ce que femme veut...) " - 9. " Nessuno/Nobody (La Double Couronne) ". - (2e saison) 10. " The Borgia Bull (Le Mal Napolitain) " - 11. " Paolo (Narcisse) " - 12. " The Beautiful Deception (Fragile illusion) " - 13. " Stray Dogs (Guerre secrète) " - 14. " The Choice (L'Ultimatum) " - 15. " Day of Ashes (Tu es poussière) " - 16. " The Siege at Forli (Le Siège de Forli) " - 17. " Truth and Lies (Vérité et Mensonges) " - 18. " World of Wonders (Juge et Juré) " - 19. "The Confession (La Confession) ". - (3e saison) 20. " The Face of Death (Le Visage de la mort) " - 21. " The Purge (L'Épuration) " - 22. " Siblings (Frères et soeurs) " - 23. " The Banquet of Chestnuts (Le Banquet de Châtaignes) " - 24. " The Wolf and the Lamb (Le Loup et l'Agneau) " - 25. " Relics (Reliques) " - 26. " Lucrezia's Gambit (Le Sacrifice de Lucrezia) " - 27. " Tears of Blood (Larmes de sang) " - 28. " The Gunpowder Plot (La Conspiration des Poudres) " - 29. " The Prince (Le Prince) ". - IT: I Borgia, ES: Los Borgia, DE: Die Borgias - Sex. Macht. Mord. Amen.
Le pape Alexandre VI (John Doman) et sa peu reluisante progéniture dans la série européenne « Borgia » (2011).
2011-2014(tv) Borgia / Borgia - Faith and Fear / I Borgia (FR/DE/IT/AT/CZ) télésérie d'Oliver Hirschbiegel (1-4), Metin Hüseyin (7, 8, 11, 12, 17, 18, 21, 22, 28-30, 33-35), Christoph Schrewe (9, 10, 15, 16, 23, 25-27, 36-38), Dearbhla Walsh (5, 6, 13, 14), Thomas Vincent (19, 20) et Athina Rachel Tsangari (31, 32)
Tom Fontana, Jan Mojto, Barry Levinson, Anne Thomopoulos, Takis Candilis, Ferdinand Dohna, Klaus Zimmermann/Atlantique Productions-EOS Entertainment-Canal+-ETIC Films-Investimages 2-ZDF-ORF-SKY Italia-Netflix (M6 10.10.-14.11.11 / 18.3.-22.4.13 / 15.9.-27.10.14 - Sky Italia 10.7.11 - ORF2 13.10.11 - ZDF 17.10.11), 38 x 52 min. - av. Mark Ryder (Cesare Borgia), Isolad Dychauk (Lucrezia Borgia), Diarmuid Noyes (le cardinal Alessandro Farnese), John Doman (Rodrigo Borgia / Alexandre VI), Marta Gastini (Giulia Farnese), Assumpta Serna (Vannozza Catanei), Stanley Weber (Juan Borgia), Adam Misik (Goffredo Borgia), Marta Gastini (Giulia Farnese), Andrea Sawatzki (Adriana de Mila), Scott William Winters (cardinal Raffaele Sansoni Riario), Art Malik (Francesc Gacet), Christian McKay (cardinal Ascanio Sforza), Dejan Cukic (cardinal Giuliano della Rovere), Iain Glen (Girolamo Savonarola), Marc Duret (le cardinal Guillaume Briçonnet), Marek Vasut (Fabrizio Colonna), Karel Dobry (le cardinal Giovanni Colonna), Andrew Hawley (Alfonso d'Este), John Bradley (Giovanni De' Medici), Victor Schefé (Johannes Burchart), Predrag Bjelac (Francesco Piccolomini, le pape Pie III), Raimund Wallisch (Alfonso d'Aragona), Scott Cleverdon (Gonzalo Fernandez de Cordova), Udo Kier (le pape Innocent VIII), Manuel Rubey (Giovanni Sforza), Simon Larvaron (le roi Charles VIII), Héléna Soubeyrand (la reine Anne de Bretagne), Thibaut Evrard (Niccolo Machiavelli), Valentina Cervi (Caterina Sforza), Richard McCabe (le roi Frédéric Ier de Naples), Mario Cassini (Pietro Bembo), Antoine Cholet (le cardinal Georges d'Amboise), Danny Szam (Michel-Ange), Paul Rhys (Léonard de Vinci), Jamie Oram (Ferdinand de Habsbourg), Joseph Beattie (le roi Louis XII), Alexandra Oppo (Isabelle d'Este).
La série commence en mars 1492, précisant que la Péninsule italique est alors menacée au nord par la France de Charles VIII et à l'est par les Ottomans. L'Italie est divisée en dix États en guerre perpétuelle. De même, Rome, capitale des États pontificaux, est divisée en factions qui se livrent un combat sans pitié, les Orsini, les Colonna et les Borgia. Rodrigo Borgia vise le trône papal, mais il y a encore du chemin à faire. En fait, quatre épisodes avant l'élection par le conclave qui permet d'apprécier les machinations d'un futur Saint Père pour lequel la loi du talion fait office d'onzième commandement... " Avant la mafia, il y avait les Borgia ", clame la publicité, ou : " Borgia - n'ayez pas foi en eux ". Le tout s'achève en 1507 avec la mort de Cesare. Cette série " europudding " - en fait franco-allemande (les capitaux sont en majorité français) - de 33 heures est conçue par l'Italo-Américain Tom Fontana, créateur multiprimé de la série carcérale Oz. Ce dernier livre ici sa vision très personnelle de l'Église catholique, " une multinationale du Vatican " proposant non pas du Coca-Cola, mais un produit particulier, " le salut de l'âme ", et dont les démélés avec la concurrence évoquent " les intrigues de Wall Street ". Un seul nom connu à la mise en scène, celui de l'Allemand Oliver Hirschbiegel, auteur de Der Untergang (La Chute) avec Bruno Ganz en Hitler en 2004. La production subit évidemment la concurrence directe de The Borgias (cf. supra), la série américano-canadienne de Neil Jordan, ce qui fait couler beaucoup d'encre. Le match est serré, quoique la version " européenne " diffusée en France par Canal+ s'avère nettement plus crue que sa rivale d'Outre-mer. Alors que le Rodrigo de Jeremy Irons apparaït étrangement fâlot, apeuré, incertain, celui de l'Américain John Doman, massif, est doté d'un caractère bien trempé, jouisseur, cruel et prêt à tout. Autour de lui, une distribution cosmopolite : l'Espagnole Assumpta Serna fait sa maîtresse en titre, le Français Stanley Weber joue Juan, prédateur sexuel pétri d'orgueil, l'Irlandais Mark Ryder incarne Cesare, partagé entre foi et violence, enfin la Germano-Russe botticellienne Isolda Dychauk campe Lucrezia, jeune fille innocente bientôt pervertie par les intrigues.
Bénéficiant d'un budget conséquent de 25 millions d'euros pour la première saison, la série est réalisée (en anglais) de septembre 2010 à mars 2011 principalement en République tchèque aux studios Barrandov à Prague pour les intérieurs, aux châteaux de Svihov, Krivoklát, Pernstejn et Tocnik, au palais Martinic (la Chapelle Sixtine), à Kutn, Hora, Telc et Cheb. Pour se distinguer de la série concurrente, on s'appuie massivement sur l'authentique patrimoine architectural italien, notamment à Rome (parc des Acquedotti, château Odescalchi à Bracciano), dans le Latium (Frascati, château Caetani à Sermoneta, jardins de Ninfa, palais Farnese à Viterbe, château d'Orsini à Vasenello, Tolfa, Monte Gelato, lac de Vico), en Émilie-Romagne (Montechiarugoio, Piacenza, Torrechiara) et en Vénétie (Padoue, Monselice), en plus de scènes filmées en studios à Cinecittà. La suite est enregistrée dès novembre 2012, puis de mai 2013 à janvier 2014. De ces efforts se dégagent un indéniable parfum d'authenticité, une certaine austérité narrative, un souci d'exactitude et une volonté de coller aux faits, même si l'on n'échappe pas à l'habituel cumul d'erreurs et anachronismes. En revanche, cet aspect plus charnel, cette qualité un peu terrienne du produit est ternie par une surenchère injustifiée sinon vulgaire de sexe et de violence : supplice de la roue en gros plan, criminels sciés vivants par le bourreau, ébats sexuels sans fin, etc. Le taux initial d'audience est bon et la presse vante décors et costumes, mais constate rapidement que la série s'essouffle, aligne les clichés, des " dialogues anorexiques " et des " intrigues transparentes " (Le Nouvel Observateur, 10.10.11). L'Express parle de " personnages sans humanité ", de superficialité et de " scénario tape-à-l'œil " (10.10.11). Plusieurs pays, dont l'Espagne, l'Allemagne et l'Autriche renoncent à diffuser la saison 3, la chaîne allemande ZDF censure 58 minutes. Seules les versions sur dvd sont complètes.
Épisodes : 1. " 1492 " - 2. " Ondata di calore / Onde de chaleur " - 3. " A Sacred Vow / Un vœu sacré " - 4. " Wisdom of the Holy Spirit / La Sagesse du Saint-Esprit " - 5. " The Bonds of Matrimony /Les Liens du mariage " - 6. " Legitimacy / Légitimité " - 7. " Maneuvers / Manœuvres " - 8. " Prelude to an Apocalypse / Prélude à l'Apocalypse " - 9. " The Invasion of Rome / L'Invasion de Rome " - 10. " Miracles " - 11. " God's Monster / Le Monstre divin " - 12. " The Serpent Rises / L'Éveil du serpent " - (saison 2) 13. " The Time of Sweet Desires / Le Temps de la tendresse " - 14. " Ash Wednesday / Le Mercredi des Cendres " - 15. " Palm Sunday / Le Dimanche des Rameaux " - 16. " Pax Vobiscum " - 17. " Ascension " - 18. " Pentecost / La Pentecôte " - 19. " The Blessed Trinity / Le Dimanche de la Trinité " - 20. " A Morality Play / Une moralité " 21. " Transfiguration " - 22. " The Assumption / L'Assomption " - 23. " The Seven Sorrows / Les Sept Douleurs " - 24. " Who Is Like God ? / Qui est comme Dieu ? " - (saison 3) 25. " 1495 " - 26. " 1496 " - 27. " 1497 " - 28. " 1498 " - 29. " 1499 " - 30. " 1500 " - 31. " 1501 " - 32. " 1502 " - 33. " 1503/1 " - 34. " 1503/2 " - 35. " 1504 " - 36. " 1505 " - 17. " 1506 " - 38. " 1507 ".
2013(tv-mus) Lucrezia Borgia (US) de Frank Zamacona (vd) et John Pascoe (th)
Jessica Koplos, David Gockley/San Francisco Opera-EuroArts Entertainment-Grand Opera Cinema Series (25.5.13), 184 min. - av. Renée Fleming (Lucrezia Borgia), Michael Fabiano (Gennaro), Vitalij Kowaljow (Alfonso d'Este, duc de Ferrara), Elizabeth DeShong (Maffio Orsini), Christopher Jackson (Jeppo Liverotto), Brian Jagde (Oloferno Vitellozzo), Austin Kness (Apostolo Gazella), Ryan Kuster (Astolfo), Blanche Hampton (la princesse Negroni). - L'opéra de Gaetano Donizetti (1833), d'après le drame de Victor Hugo (cf. captation de 1977).
2014/15(tv-th) Lucrèce Borgia (FR) de David Bobée
(France Ô 26.4.15), 150 min. - av. Béatrice Dalle (Lucrezia Borgia), Pierre Cartonnet (Gennaro), Jérôme Bidaux (Gubetta), Alain d'Haeyer (Don Alfonso d'Este), Radouan Leflahi, Marc Agbedjidji, Mickaël Houllebrecque, Juan Reda, Pierre Bolo, Jérôme Bidaux, Marius Moguiba, Catherine Dewitt.
Captation de la pièce de Victor Hugo (1833) entregistrée au château de Grignan en août 2014 dans un splendide décor d'eau (qui vire au rouge sang), une mise en scène du patron du Centre dramatique de Haute-Normandie offrant à Béatrice Dalle un rôle en or, drapée dans une robe noire flottant dans le vent. Composition musicale et chant de Butch McKoy (musique country-rock).
2015(tv-df) Juan Borgia : A Death in the Dynasty (GB) de Danny O'Brien
Série " Medieval Murder Mysteries " (épis. 6), Bruce Burgess/Military Series Production Ltd.-Like A Shot Entertainment-UKTV (Yesterday Channel 15.12.15), 45 min. - av. Joe Rainbow (Juan Borgia), Toby Lord, Martin Hobbs, Sally Pointer, Paul Golliker (narration).
Docu-fiction à propos de l'assassinat de Giovanni/Juan Borgia, le fils préféré du pape retrouvé dans le Tibre et probablement tué à l'instigation de son frère Cesare. - DE : Mordakte Mittelalter.
2018(tv-df) Lucrèce Borgia, une femme au Vatican (FR) de Benjamin Lehrer
Série " Secrets d'histoire " présentée par Stéphane Bern (saison 12, épis. 4), Jean-Louis Remilleux/Société Européenne de Production-France Télévisions (FR2 28.6.18), 115 min. - av. Justine Thibaudat (Lucrezia Borgia), Hélie Chomiac (Alfonso d'Este), Benoit Rabillé (Cesare Borgia / Concino Concini), Marion Trémontels (Isabelle d'Este), Anne Paris (Giulia Farnese), Hervé Dandrieux (Rodrigo Borgia), Jessica Morali (Vannozza Catanei).
Docu-fiction avec reconstitutions muettes et tournage sur les lieux historiques. Le magazine indigeste de Stéphane Bern martèle que Lucrèce fut avant tout la victime des stratagèmes politiques de sa famille et d'une époque impitoyable à l'égard des femmes. On s'en serait douté.
2018(tv-th) Lucrezia Borgia (FR) de Denys Podalydès
Comédie-Française, Paris (18.10.18), 145 min. - av. Elsa Lepoivre (Lucrezia Borgia), Éric Ruf (Alphonse d'Este), Gaël Kamilindi (Gennaro), Alexandre Pavloff (Oloferno Vitellozzo), Thierry Hancisse (Gubetta), Gilles David (Rustighello), Nâzim Boudjenah (Don Apostolo), Clément Hervieu-Léger (Jeppo Liveretto), Elliot Jenicot (Asstolfo et Montefeltro), Julien Frison (Maffio Orsini), Claire de la Rüue du Can (la princesse Negroni), Benjamin Lavernhe (Oloferno Vitellozzo). - Un revisitation du drame incestueux de Victor Hugo (1833) dont Podalydès cherche à restituer la violence poétique. Selon lui, la pièce réclame une ampleur du geste, du sentiment, un jeu qui acepte le ridicule et l'exagération, et marie sans retenue le grotesque et le sublime.
2021® Leonardo (IT/US/GB/FR/ES) de Daniel Percival et Alexis Cahill. - av. Max Bennett (Cesare Borgia). - cf. chap. 8.2