III - L’ITALIE

7. ITALIE MÉRIDIONALE : LES ROYAUMES DE SICILE ET DE NAPLES

Après le passage dévastateur des Vandales et des Ostrogoths au Ve siècle, les armées de l'empereur byzantin Justinien se sont engagées dans une opération de reconquête de l'Italie (cf. chap. 1). En 535, le général Bélisaire occupe la Sicile et prend Palerme. Creuset culturel, parfois aussi terre d'exil forcé où l'on parle couramment latin et grec, l'île devient une base arrière des opérations militaires de Byzance contre l'Italie péninsulaire tout en restant officiellement rattachée à l'Église romaine. Mais les razzias arabes commencent avec le pillage de Syracuse en 669 et la prise de Pantelleria en 700 ; Palerme tombe en 831, Taormine en 902 et en 916, toute la Sicile, devenue un émirat, passe sous contrôle des Fatimides, maîtres du Maghreb.

De 1060 à 1090, une fratrie de hobereaux normands, Robert (dit Guiscard) et Roger de Hauteville envahit l'île avec l'onction du pape Nicolas II et en fait un état indépendant, voisin direct des États pontificaux. Pour assurer sa liberté, Roger contraint le Saint Père de le nommer légat apostolique tandis que son fils Roger II instaure un régime de tolérance religieuse pour les musulmans, qui conservent leurs lieux de culte et leurs tribunaux, ainsi qu'une politique basée sur une administration cosmopolite impliquant Latins, Gréco-Byzantins et Arabes. L'immense Royaume normand de Sicile créé par les Hauteville inclut l'île de Sicile, la Calabre, les Pouilles, Naples, Capoue, Pescara et, pour un temps limité, même des territoires en Afrique (l'actuelle Tunisie).

Petit-fils de Roger II, Frédéric II de Hohenstaufen, empereur charismatique du Saint-Empire germanique qu'on surnommait stupor mundi (la " stupéfaction du monde "), duc de Souabe, roi des Romains, de Sicile, de Provence-Bourgogne et de Jérusalem, représente la prolifique période souabe du royaume sicilien qui dure de 1194 à 1268. Le monarque gibelin est d'une ouverture d'esprit rare, parle six langues (italien, allemand, latin, grec, hébreu et arabe), se passionne pour les mathétiques, les beaux-arts, la médecine, les sciences naturelles, la vènerie, l'architecture, la mystique et accueille des savants du monde entier à sa cour. En conflit permanent (et armé) avec la papauté, il se voit excommunié par deux fois (Grégoire IX l'appelle " l'Antéchrist "), alors qu'il mène à bien la VIe Croisade (1225 à 1229), la seule croisade pacifique d'Occident, parvenant grâce à ses amitiés arabes à signer avec le sultan Al-Kâmil le traité de Jaffa (1229) par lequel Jérusalem, Nazareth et Bethléem sont restitués aux Latins pour une durée probatoire de dix ans.

En 1268, la victoire de Charles Ier d'Anjou (le jeune frère de Saint Louis, défunt roi de France) sur le petit-fils de Frédéric II, Conradin de Hohenstaufen, instaure le règne des Français angevins, soumis au Saint Siège. La dynastie guelfe d'Anjou, installée en majorité non plus à Palerme mais sur le continent à Naples, provoque bientôt le mécontement des Siciliens insulaires suite à des fiefs distribués à des Français, des impôts, monopoles royaux et privilèges déplacés. Le 30 mars 1282, le jour de Pâques, les Palermitains et les Corleonais se révoltent contre l'occupant et massacrent 800 Angevins, dont toute la garnison. Ce bain de sang surnommé " Vêpres siciliennes " signe la fin de la domination française sur l'île, même si le soulèvement populaire reste local et ne s'étend pas au delà du détroit de Messine.

Le royaume de Naples naît de cette scission de fait du royaume de Sicile. Chassé de Palerme par la population locale avec le soutien des Aragonais, Charles d'Anjou ne se maintient que sur la partie continentale du royaume et choisit Naples pour capitale ; celle-ci devient bientôt un des centres culturels de l'Italie, dont la cour est fréquentée par Giotto, Pétrarque et Boccace. Frédéric III d'Aragon prend le nom de Frédéric II de Sicile en 1295 dans le vain espoir de maintenir l'indépendance sicilienne face aux Angevins de Naples et au pape, Boniface VIII. Ce dernier exige l'élimination de la dernière place-forte islamique du territoire, Lucera (Pouilles). Après un long siège en 1300, la cité est détruite, hommes, femmes et enfants sont massacrés tandis que 10'000 survivants sont enchaînés et vendus au marché des esclaves ou contraints à se convertir au christianisme. Enfin, en 1442, le roi Alphonse V d'Aragon s'empare du royaume de Naples ainsi que de la Sicile et se fait nommer " roi des Deux-Siciles ", territoire ayant désormais Naples pour capitale et qui devient une dépendance de la Couronne d'Aragon. L'Église romaine et sa toute-puissante Inquisition s'y installent en force, appuyés par les Rois catholiques d'Espagne à partir de 1492. Au printemps 1516, Charles Quint intègre le Royaume des Deux-Siciles à l'immense Empire espagnol.
Possession byzantine, l'archipel de MALTE est conquis et colonisé par les Arabes en 870. En 1090, les Normands de Roger de Hauteville s'en emparent et en 1127, l'archipel passe sous domination sicilienne. Entre 1240 et 1250, Frédéric II en expulse les musulmans, quoique beaucoup se convertissent pour rester dans les îles. Pendant cette période, les Maltais se rechristianisent mais conservent leur langue, l'arabe maltais proche de l'arabe maghrébin, tout en empruntant massivement une partie de leur vocabulaire au sicilien et à l'italien. En 1530, Charles Quint concède l'archipel en fief aux chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem (chassés de Rhodes par les Ottomans) qui y font édifier plusieurs fortifications en vue de mettre l'île en état de défense contre les armées turques. Le Grand Siège de Malte, qui s'étire de mai à septembre 1565, se termine par la déroute des Ottomans de Mustapha Pacha. La domination de l'Ordre prendra fin en 1798 avec la prise de l'archipel par Bonaparte en route pour l'Égypte.

7.1. Récits divers de Palerme, Naples, les Pouilles et Malte

1909Corradino di Svevia - L'ultimo degli Hohenstaufen (Conrad de Souabe) (IT) de Romolo Bacchini
Vesuvio Films, Napoli, 250 m.
Synopsis : Le petit-fils de Frédéric II de Hohenstaufen, Conradino ou Konradin de Hohenstaufen, duc de Souabe (1252-1268), sa mère Elisabeth de Bavière et Frédéric d'Autriche reçoivent une délégation d'Italie pour reprendre le royaume normand de Sicile à Charles d'Anjou. Conrad est invité à se rendre au château de Schwangen, mais c'est un piège car le baron Frangipane a alerté Charles d'Anjou et le pape Clément IV, les ennemis des Hohenstaufen qui ont délégué sur place leurs ambassadeurs, Robert de Lavena et le cardinal Giordano de Terracina. Conrad est fait prisonnier et décapité sur la place du marché à Naples. Il a 16 ans. - DE : Konrad von Schwaben, US : End of a Dynasty.
1911La fidanzata di Messina (La Fiancée de Messine) (IT) de Mario Caserini
Società Italiana Cines (Roma), 311 m. - av. Maria Jacobini, Gennaro Righelli. -
Synopsis : À la cour de Messine, en Sicile, vivent la princesse Isabella, devenue récemment veuve, et ses deux fils César et Manuel, longtemps ennemis mais à présent réconciliés. Elle leur révèle qu'ils ont une sœur recluse dans un couvent, dont un astrologue arabe aurait annoncé qu'elle serait la perte de la maison royale. Le roi voulait sa mort, la reine s'y opposa et la cacha. Or les deux fils ont déjà rencontré Béatrice sans connaître son identité et se sont épris d'elle en secret. César surprend Béatrice dans les bras de Manuel et le tue, puis, pris de remords en découvrant la vérité, se suicide. - Une illustration de la tragédie Die Braut von Messina oder Die feindlichen Brüder (La Fiancée de Messine ou Les frères ennemis) de Friedrich Schiller (1803).
1911Al servizio della regina (IT) de Giuseppe De Liguoro
Milano Films, 215 m. - av. Giuseppe De Liguoro. - Au XVe siècle dans la Naples aragonaise, Giovanna, la capricieuse reine régente, aime son écuyer Roberto lequel aime une fille du peuple, Ginevra. La reine fait enlever cette dernière et l'enferme dans les souterrains du palais, sous la garde d'un féroce crocodile. Le bouffon, ami de Robert, sauve le couple tandis que la reine pleure de rage. - DE : Im Dienste der Königin, ES : Al servicio de la Reina.
1912I cavalieri di Rodi (Les Chevaliers de Rhodes) (IT) de Mario Caserini
Società Anonima Ambrosio, Torino, 1000 m. - av. Dario Silvestri (Valdemarin), Mario Granata (sultan Soliman le Magnifique), Gigetta Morano (Carina), Adele Bianchi Azzariti (Marina, la favorite du harem).
Les faits historiques d'abord : en 1522, après un long siège de cinq mois, les chevaliers de l'ordre des Hospitaliers sont chassés de l'île par l'armée ottomane de Soliman le Magnifique - qui sait que l'Occident est divisé par le conflit entre François Ier et Charles Quint. Il a auparavant signé un traité avec Venise pour s'assurer sa neutralité. C'est la fin de la présence en Méditerranée orientale des ordres militaires nés des Croisades. La prise de Rhodes permet à Soliman d'obtenir la maîtrise de la mer, objectif essentiel pour sécuriser les liaisons maritimes entre Constantinople, le Caire et les différents ports du Levant. Seule la Crète reste aux mains des Vénitiens, mais ils sont liés par des traités commerciaux avec l'Empire ottoman. Les Hospitaliers entament en 1523 une errance de sept années qui les conduit d'abord à Civitavecchia, en Italie. De 1524 à 1527, le pape Clément VII, ancien Hospitalier, les héberge à Viterbe (janvier 1524). Six ans plus tard, pour contrer l'avancée ottomane, Charles Quint confie l'archipel maltais à l'Ordre, dépendance du royaume de Sicile, faisant du grand maître de l'Ordre le prince de Malte. L'Ordre se transforme alors en une puissance souveraine qui se distingue dans la traite des esclaves (même chrétiens) et les expéditions de corsaires.
Tout autre est le sujet du film de Caserini, qui célèbre l'héroïsme sans pareil des chevaliers chrétiens et se concentre sur le sort de Marina, l'épouse italienne d'Andrea di Rodi (le Grand Chancelier Andrea d'Amaral ?). Au cours du siège, la femme est capturée par des pirates ottomans et vendue au harem d'un sultan où elle dépérit... Tourné aux nouveaux studios Ambrosio de la Via Mantova à Turin, le film sort au moment où éclate la guerre italo-turque et sert les visées expansionnistes du nationalisme italien contre l'Empire ottoman, Rome revendiquant les provinces de Tripolitaine et de Cyrénaïque en Libye. - US : The Knights of Rhodes.
1912King Robert of Sicily (GB) de Hay Plump
Cecil Hepworth/Hepworth Manufacturing Co. (Walton-on-Thames), 356 m. - av. Alec Worcester (le roi Robert / le bouffon), Alma Taylor (la princesse).
Roi arrogant de Sicile (un personnage fictif, sans rapport avec le monarque normand), " frère du pape Urbain et de Valmond, empereur d'Allemagne ", Robert est confronté à son bouffon qui se révèle être un ange, une rencontre bouleversante qui transforme le monarque et lui fait découvrir la foi. Scénario d'après le poème The Sicilian's Tale ; King Robert of Sicily du poète catholique americain Henry Wadsworth Longfellow, paru dans le recueil Tales of a Wayside Inn (1863).
1912Les Noces siciliennes (FR) de Louis Feuillade
Société des Établissements Léon Gaumont S.A. (Paris). - av. Luitz-Morat, Jeanne Marie-Laurent, Lise Laurent [=Claude Mérelle], Edmond Bréon, Laurent Morléas. - Le mariage de la duchesse de Sicile avec le fils du gouverneur angevin en 1282, signal pour le soulèvement sanglant des Siciliens contre l'occupant français à Palerme. Transposition muette des Vêpres siciliennes, opéra de Giuseppe Verdi et Eugène Scribe, tournée aux studios Gaumont de Nice-Carras (cf. film de 1949 et captation tv de 1986).
1913King Robert of Sicily (US)
Essanay Film Manufacturing Company (Los Angeles), 648 m./2 bob. - av. Elisha Helm Calvert (Robert, roi de Sicile), William Bailey (le Roi Ange), John Steppling (le pape Urbain), Charles Hitchcock (Valmond, empereur d'Allemagne).
Illustration du poème de Henry Wadsworth Longfellow (cf. film de 1912).
1914Les Pâques rouges (Conte du temps jadis) (FR) de Louis Feuillade
Société des Établissements L. Gaumont S.A. (Paris), 840 m./45 min. - av. Georges Melchior (Lorenzo Ferrari), Marie-Louise Iribe (Gemma Rosario), René Navarre (le condottiere Biordo dei Michelotti), Renée Carl (Teresina Rosario, la mère de Gemma), Edmond Bréon (le vieux Rosario, grand-père de Gemma), Lauren Morléas, Juliette Malherbe, Jeanne Marie-Laurent, Paul Manson, le petit William (le petit Rosario, frère de Gemma).
" Légende du temps pascal en trois actes et 40 tableaux. " Synopsis : Le dimanche des Rameaux en 1367, les citoyens de la ville campanienne de Nocera (dans la province de Salerne), rattachée aux États pontificaux, recoivent deux émmissaires de l'impitoyable condottiere Biordo dei Michelotti qui exige qu'on lui remettre sur-le-champ les clefs de la cité. Le prince Lorenzo Ferrari, une tête brûlée, refuse de capituler devant un brigand notoire et, les murailles de la cité n'étant pas assez solides pour supporter un siège, décide de quitter les lieux. Il prend congé de sa bien-aimée Gemma et s'éclipse. Le lendemain, Biordo et ses lansquenets s'installent bruyamment dans la cité, pillent et violent les femmes. Ayant appris que Lorenzo a refusé de se soumettre, le condottiere emprisonne Gemma et menace de la faire exécuter à l'aube si son fiancé ne se présente pas. Pendant la nuit, Lorenzo réunit une petite armée de résistants, s'empare de la garnison de Nocera occupée à préparer l'exécution et libère la ville au son des cloches de Pâques. - Une mini-fresque historique de Feuillade tournée entre deux Fantômas - avec un méchant qui n'est pas de fiction, car Biordo dei Michelotti (1352-1398) a bel et bien existé - et filmée dans les nouveaux studios de Nice-Carras (futur Victorine). Présenté avec une partition musicale de Lucien Remond. - US : At the Hour of Dawn.
1914/15Il cavaliere senza paura (IT) de Giuseppe De Liguoro, R. Enrico Sangermano
Etna Film, Catania, 2000 m. - Giuseppe De Liguoro (Giangiacomo di Roccabruna), Lia Monesi-Passaro (Bianca), Orlando Ricci (le comte de Montelupo), Mimi Pozzi-Ricci (Gilda, duchesse de Rachetel), Alfonso Cassini (le prince de Beaufort), Attilio D'Anversa (le duc de Rachetel), Emma Musso (la tavernière), Adrienne Tournaire (la sorcière), Anita Dionisy, Laura Zini-Zoppis, Eugenio Musco (Michelaccio), Eugenia Vecchiani, Wladimiro De Liguoro (Fulberto), Antonio Menichelli.
Amours et faits de guerre héroico-comiques d'un intrépide chevalier du XVIe siècle, film tourné à Catane en Sicile et inspiré des romans-feuilleton de Ponson du Terrail.
1920Giovanna I d'Angiò, regina di Napoli [Jeanne d'Anjou, reine de Naples] (IT) de Gemma Bellincioni
Bellincioni Film (Roma), 2645 m. - av. Gemma Bellincioni (Jeanne d'Anjou), Augusto Mastripietri, Bepo A. Corradi, Lea Campioni, Giuseppe Majone Diaz. - Lâchée et excommuniée par le pape Urbain VI à cause de sa sympathie pour l'antipape avignonnais Clément VII, la reine Jeanne d'Anjou /1326-1382) est exécutée par son cousin Charles III de Durazzo.
1923[épisode] The Wandering Jew (Le Juif errant) (GB) de Maurice Elvey
Sir Oswald Stoll/Stoll Picture Productions, 80 min. - av. Conrad Veidt (Matteo Battadio alias Matathias), Malvina Longfellow (Gianella Battadio), Shayle Gardner (Pietro Morelli), Lewis Gilbert (Mario).
Troisième épisode du drame d'Ernest Temple Thurston (1921), situé à Palerme en 1290 et inspiré d'une légende du début du XIIIe siècle dont Georges Méliès a repris quelques éléments pour Le Juif errant en 1903. Les errances de Matathias, condamné à errer jusqu'à la fin des temps pour avoir jadis craché sur Jésus, se poursuivent d'abord à Antioche pendant la première Croisade (cf. France), puis en Sicile, alors que l'Italie est en proie aux persécutions des juifs. Le juif Matteo alias Matathias, un riche marchand de Palerme, perd son jeune fils qui meurt d'une morsure de serpent. Inconsolable, son épouse Gianella se convertit au christianisme et entre dans les ordres, s'éloignant ainsi de son mari et s'approchant du salut qui continue à échapper à Matathias. Quoique fou de douleur à l'idée de perdre Gianella qui rejoint le camp de ceux qui sont à la source de sa misère, il renonce à la tuer et la laisse à son destin. Tournage aux studios de Cricklewood. Suite du récit : Séville en 1590 (Espagne). Version parlante en 1933 (cf. infra). - AT : Ahasver, der ewige Jude, ES : El judio errante.
1925Il cavaliere senza paura (IT) de Giuseppe De Liguoro
Unione Cinematografica Italiana (U.C.I.), Roma, 1952 m. - Celio Bucchi, Nestore Aliberti, Alessandra Romanowa, Gino-Lelio Cornelli, Andrea Revkieff, Ilda Sibiglia, Emilio Vardannes. - Remake du film de 1915, filmé en Sicile et aux studios de la Pasquali-film à Turin.
Matathias (Conrad Veidt) apprend que son fils meurt d’une morsure de serpent (« The Wandering Jew », 1933).
1933[épisode] The Wandering Jew (Le Juif errant) (GB) de Maurice Elvey
Julius Hagen/Julius Hagen Productions-Gaumont-Twickenham Film Studios, 111 min. - av. Conrad Veidt (Matteo Battadio alias Matathias), Joan Maude (Gianella Battadio), John Stuart (le prêtre Pietro Morelli), Arnold Lucy (Andrea Michelotti).
La fameuse légende, adaptée de la pièce du dramaturge britannique Ernest Temple Thurston (1921, roman en 1934) et filmée pour la seconde fois par Maurice Elvey (synopsis cf. supra, 1923), cette fois en version sonore. Les errances de Matathias auquel tout bonheur est refusé s'y poursuivent à Palerme au XIIIe siècle, puis à Séville pendant l'Inquisition où Matathias sera délivré par un décret céleste, s'étant sacrifié par amour sur le bûcher de l'Inquisition. Un des grands rôles de Conrad Veidt, immense vedette du cinéma allemand qui, hostile au régime nazi, choisit l'exil en Angleterre pour protéger son épouse juive. Sa silhouette élancée, son regard traqué, son rire sarcastique font mouche dans un film visuellement très séduisant, mais un peu longuet et ampoulé qu'Elvey fignole dans les studios de Twickenham et de Sound City à Shepperton (Surrey) - au moment ou Hitler prend le pouvoir en Allemagne. Bref: un sujet d'actualité. - ES : El judio errante.
1947(tv) [épisode] The Wandering Jew (GB) de Michael Barry
The BBC Television Service (BBC 30.1.47), 90 min. - av. Andrew Osborn (Matteo Battadio alias Matathias), Patricia Hillyard (Gianella Battadio), Anthony Viccars (le prêtre Pietro Morelli), Leonard Sachs (Andrea Michelotti), Victor Woolf (Mario). - La pièce du dramaturge britannique Ernest Temple Thurston (1921) enregistrée en direct dans les premiers studios de la BBC à Alexandra Palace, North London. - Cf. films de 1923 et 1933.
Clara Calamai et Paul Muller en duchesse et duc de Palerme dans « Vespro siciliano » (1949).
1949* Vespro siciliano (Le Chevalier de la révolte / Vêpres siciliennes / Noces tragiques) (IT) de Giorgio Pàstina
Giuseppe D'Angelo/Epica Film (Palermo)-Società Anonima Film Italiani Roma (S.A.F.I.R.), 91 min. - av. Roldano Lupi (Giovanni da Procida), Paul Muller (le duc de Saint-Rémy), Clara Calamai (la duchesse Elena di Caltabellotta, son épouse), Marina Berti (Laura), Steve Barclay (le capitaine Drouet), Aldo Silvano (l'abbé de Santo Spirito), Ermanno Randi (le pêcheur Ruggero, fiancé de Laura), Carlo Tamberlani (le meunier Tommaso, père de Laura), Aroldo Tieri (le ménestrel Foulques), Gianni Glori (Marco), Franco Santoro (Alaimo), Francesco A. Bertini (Herbert d'Orléans), Gabriele Ferzetti, Felice Minotti, Nicoló Chiarini.
Synopsis : Palerme, en février 1282. La révolte qui gronde au sein de la Sicile contre le roi Charles d'Anjou, souverain de Naples, éclate à l'occasion de deux mariages consécutifs. D'abord celui imposé par Charles d'Anjou unissant la princesse Elena di Caltabellotta au duc de Saint-Rémy, le doucereux et fourbe gouverneur de Palerme. L'hyménée est célébré par Herbert d'Orléans, représentant du roi, mais une flèche noire flanquée dans l'écusson d'Anjou perturbe les festivités. L'archer mystérieux est Giovanni da Procida, chef des partisans siciliens revenu d'exil pour préparer la révolte, mais aussi pour protéger la nouvelle épouse du gouverneur, son ancienne fiancée, de la colère paysanne. Poursuivi par les soldats de Drouet, le plus redoutable lieutenant de Saint-Rémy, Giovanni se réfugie dans un moulin où le cache Laura, une jeune fille dont le père, le meunier Tommaso, ravitaille les rebelles. Pour venger l'affront de la flèche, Saint-Rémy fait massacrer les paysans réunis dans la cour du château. Laura est fiancée à l'un des insurgés, le pêcheur Ruggiero. Alors que Laura, harcelée par Drouet, cherche à précipiter les noces avec son amoureux, son père meunier est piégé par les Français. Drouet le tue sous les yeux de sa fille et des paysans furieux. En attente de renforts de Messine, Giovanni place Laura sous la protection de la princesse Elena. L'abbé, qui compatit avec les conspirateurs, tente vainement de réconcilier Français et Siciliens à l'occasion du dimanche des Rameaux. Pour toute réponse, Saint-Rémy fait transférer les prisonniers du château, dont Ruggiero, sur une galère ; mais ce-dernier se libère pendant la nuit et regagne la rive. Giovanni supplie en vain Elena, qu'il aime toujours, de le suivre avant qu'il ne soit trop tard. Obéissant à son époux, Elena patronne publiquement le mariage de Laura avec Ruggiero le 30 février, sans se douter que le duc, feignant la clémence et la réconciliation, a fait placer ses archers partout. Laura est fouillée brutalement par un soldat, Ruggiero le tue, la population résiste, Laura et Elena se réfugient dans l'église. La duchesse et Laura sonnent la cloche des vêpres, signal du soulèvement général de toute l'ile. Palerme est pris d'assaut. Drouet est transpercé par une flèche de Giovanni. Le château ducal est pris d'assaut, aucun Français angevin ne survit. Saint-Rémy s'abrite lâchement derrière le corps de sa femme, mais celle-ci est prête à se sacrifier pour que le tyran périsse. Giovanni, qui s'est battu pour la protéger, ne peut la sauver des flèches des justiciers siciliens. La Sicile est libérée.
Disons d'emblée que, contrairement à ce qui a été souvent écrit, ce film ne présente aucun rapport avec l'opéra éponyme de Giuseppe Verdi (cf. captation tv de 1986), si ce n'est son titre, l'événement historique en question et la présence du légendaire Giovanni di Procida. (L'accompagnement musical est du vétéran bolognais Enzo Mazetti, actif cette même année sur le mégapeplum Fabiola de Blasetti.) Diplomate, savant, médecin personnel de l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen puis de son fils Manfred, Jean de Procida (1210-1298), né à Salerne, vit ses biens confisqués par Charles d'Anjou ; sa femme et sa fille furent violées par un chevalier français, un de ses fils périt assassiné durant les Vêpres siciliennes, insurrection dont il aurait été l'instigateur après un séjour à Constantinople, puis à Barcelone comme chancelier du roi Pedro III d'Aragon (époux de Constance de Hohenstaufen). En 1283, il fut nommé Grand Chancelier de Sicile. Les Vêpres sanglantes signèrent la fin de la domination angevine sur l'île ; celle-ci se donna alors au parti gibelin de Pedro d'Aragon et passa sous l'autorité aragonaise (détail que le film se garde bien de mentionner). Six siècles plus tard, alors que naissent les aspirations du Risorgimento, Giovanni Battista Niccolini consacre une tragédie à Procida (Giovanni da Procida, 1817) et Verdi suit en 1855 avec sa mise en musique qui inspirera le film muet de Louis Feuillade en 1912 (cf. supra).
Le peuple aux armes : des centaines de Siciliens se ruent sur Palerme pour y massacrer l’occupant français.
 L'Epica Film de Palerme, petite société récemment créée par un consortium sicilien, sollicite Giorgio Pastina, artisan falot qui vient de concocter dans les alpes lombardes un Guglielmo Tell, l'arciere della Foresta Nera avec Gino Cervi en arbalétrier helvétique, pour mettre en scène une autre ode à la révolte populaire, située cette fois dans l'extrême-sud de l'Italie. Outre Giovanni da Procida en Robin des Bois latin, le scénario que Pastina met au point avec cinq autres collaborateurs (parmi lesquels Steno) reprend le personnage authentique de Drouet, un militaire angevin dont le geste irrespectueux envers une dame de l'aristocratie palermoise aurait déclenché le soulèvement ; les autres protagonistes, comme le duc de Saint-Rémy, sont inventés. Le Neuchâtelois Paul Muller (rôle de Gessler dans Guglielmo Tell) fait l'infâme gouverneur, la splendide Clara Calamai (Ossessione de Visconti) joue son épouse humiliée, le très populaire Roldano Lupi campe Procida et Gabriele Ferzetti débute devant la caméra. Paulo Heusch, assistant de Lattuada et de Curzio Malaparte, dirige la seconde équipe, fonction cruciale car le film mobilise plusieurs centaines de figurants pour les scènes de batailles rangées et d'assaut de forteresse. Les moyens mis à disposition s'avèrent en effet importants et témoignent d'une implication locale assez inattendue. Les intérieurs sont filmés aux nouveaux studios d'Epica film et O.P.S. à Palerme, les extérieurs dans et autour de la capitale (palais de la Cuba et de Valguamera-Gangi, Castello a Mare dans le port de La Cala, la plage de Vergine Maria, l'église de style arabo-normand de Santo Spirito, Santa Maria degli Angeli, Tonnara Bordonaro, le mont Pellegrino, la grotte de Capo Gallo), à Caccamo, Misilmeri et Erice. Des maîtres sidérurgistes et des ouvriers des villes balnéaires d'Acqua Santa et d'Arenella sont recrutés pour construire galère et cales sèches.
Sur le plan formel, Vespro siciliano n'a rien d'original et adapte les schémas des aventures médiévales hollywoodiennes (avec, à la fin, une musique triomphaliste qui plagie Erich Wolfgang Korngold), mais on reste frappé par sa mise en scène spectaculaire. L'enthousiasme sinon la ferveur collective et populiste dont témoignent les séquences finales avec leur montage dynamique surprennent plus d'un critique à Rome et ailleurs, au point où l'on se demande si la Sicile ne prendrait pas ainsi une sorte de revanche filmée sur le Nord du pays (le plan final affiche le drapeau national de l'île). Depuis la chute des Bourbons de Naples en 1860, puis l'annexion militaire par Cavour et les Piémontais suivie d'un régime de terreur et de trois états de siège entre 1862 et 1866 qui balayèrent toute idée d'autonomie sicilienne au profit des grands propriétaires terriens et de la mafia, la population sicilienne n'a cessé de condamner l'ingérence " étrangère ". Le fascisme qui suivit fut ressenti par beaucoups comme une idéologie septentrionale imposée au Sud. Au sortir de la guerre, à Rome en mai 1946, un statut d'autonomie régionale fut promulgué dont les réformes restèrent souvent lettre morte. Ainsi peuvent s'expliquer la parabole libertaire, proto-révolutionnaire, et la traque de l'envahisseur étranger qui animent avec tant de véhémence ce film d'un autre temps. - GB, US : Sicilian Uprising.
1949Il falco rosso (Le Faucon rouge) (IT) de Carlo Ludovico Bragaglia
Raffaele Colamonici, Umberto Montesi/Forum Film, 87 min. - av. Jacques Sernas (Raniero d'Atri), Paul Müller (le baron Goffredo), Tamara Lees (Clotilde di Tuscolo), Carla Calò (Marfa), Victor Ledda (le comte Tuscolo), Pietro Tordi (Demetrio), Ugo Sasso (Pietro), Piero Palermini (Gilberto), Gemma Bolognesi (Berta), Anna di Lorenzo (Rosalinda), Arturo Bragaglia.
Les exploits du chevalier Ranieri d'Atri, au XIe s. Les Normands s'étant emparés de l'Italie méridionale, le baron Goffredo tyrannise les anciens sujets du comte d'Atri qu'il a dépouillés. Il convoite la main et la dot de la belle Clotilde di Tiscolo. Se faisant passer pour Sergio, un étudiant, le chevalier Raniero d'Atri s'introduit dans le château de Goffredo où il assiste horrifié à l'assassinat d'un jeune marié qui refusait de céder sa jeune épouse au baron qui faisait valoir son droit de cuissage ; l'épouse se jette dans le vide. Sous le masque du " Faucon rouge ", Raniero protège ses vassaux, enlève Clotilde qui est en route pour épouser le baron et lui fait passer la nuit dans son repaire, puis il délivre les prisonniers et chasse Goffredo qui sera tué par sa maîtresse vindicative, Marfa. - Production de routine tournée (sous le premier titre de Jus primae noctis) au château Caetani et dans le bourg medieval de Sermoneta (Latium).
1950Il viandante di Dio / San Francesco di Paola (IT) de Nino Tonietti
Socialfilm, 30 min. - av. Franco Pesce (saint François de Paule/Francesco di Paola), Benedetto Nardacci, Betsy von Fürstenberg, Attilio Torelli.
Un obscur moyen métrage religieux réalisé par Nino Tonietti, comédien aperçu dans le film de résistance Il sole sorge ancora d'Aldo Vergano (1946). Francesco di Paola (1416-1507) était un ermite calabrais, thaumaturge et fondateur de l'ordre franciscain des Minimes à Paule.
Mauro (Vittorio Gassman) organise la résistance contre les Normands (« Il leone di Amalfi »).
1950Il leone di Amalfi / Il ribelle di Amalfi (Le Prince pirate) (IT) de Pietro Francisci
Mario Francisci/Oro Film-Laura Film, 90 min. - av. Vittorio Gassman (le prince Mauro d'Amalfi), Milly Vitale (Eleonora), Elvy Lissiak (Diana la Greque), Carlo Ninchi (Roger II de Hauteville, roi des Normands), Sergio Fantoni (Ruggero il Guiscardo), Mario Ferrari (Stefano, duc d'Amalfi), Ugo Bertucci, Adele Bishop, Piero Carini, Spartaco Conversi, Augusto Di Giovanni.
Synopsis : En Lombardie en 1073, Robert de Hauteville, roi des Normands, brise le pacte conclu avec le prince Stefano, seigneur du petit duché d'Amalfi en Campanie, pacte établi jadis pour contrer les Lombards. Il s'empare par traîtrise de la ville, Stefano est assassiné et son jeune fils Mauro incarcéré. Des patriotes libèrent l'enfant et le cachent à Salerne, en Campanie. Dix ans plus tard, Robert est décédé et son fils, Ruggero/Roger II de Hauteville règne en tyran à Amalfi. Mauro prend la direction de l'insurrection amalfitaine, sauve des prisonniers et s'empare d'un navire sarrazin dans la baie de Naples où il libère une princesse greque, Diana. Jalouse d'Eleanora, l'amie d'enfance de Mauro, Diana révèle aux Normands la cachette du prince, mais celui-ci parvient à s'échapper des oubliettes du château. Prise de remords, Diana périt sous la torture. Mauro envahit le château paternel et contraint Roger II à se retirer avec sa garnison normande.
Le premier film d'aventures en costumes - passablement fantaisiste ! - de Pietro Francisci, responsable par la suite d'une longue et amusante série de péplums (dont les premiers travaux d'Hercule avec Steve Reeves, Attila avec Anthony Quinn). Vittorio Gassman, en début de carrière, a été révélé l'année précédente grâce à Riso amaro (Riz amer) de Giuseppe de Santis : il fait ici ses débuts dans le cinéma-bis. Il leone est tourné à Amalfi même, au temple romain de Paestum et aux studios S.A.F.A.-Palatino à Rome ; collaborateur de Francisci sur divers documentaires d'avant-guerre, le jeune Mario Bava se charge des effets spéciaux (la maquette du palais, etc.). - DE, AT : Der Löwe von Amalfi, US : The Lion of Amalfi.
Un couple sicilien protégé par l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen (dr.) dans « The Saracen Blade ».
1954The Saracen Blade (L'Épée des Sarrasins) (US) de William Castle
Sam Katzman/Columbia Pictures, 1h17 min. - av. Ricardo Montalban (Pietro Donati), Betta St. John (Dame Iolanthe Rogliano), Carolyn Jones (Elaine de Siniscola), Michael Ansara (le comte Alessandro de Siniscola), Rick Jason (Enzio de Siniscola), Whitfield Conner (l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen, roi de Sicile), Edgar Barrier (le baron Rogliano), Nelson Leigh (Isaac le Juif), Pamela Duncan (Zénobia), Guy Prescott (le forgeron Donati), Edward Coch (Giuseppe), Popply Del Vando (Gina), Leonard Penn (Haroun), Nina Monsour (Maria), Gene Darcy (un prince italien), Morris Ankrum.
Synopsis : Le 26 décembre 1194 à Jesi près d'Ancône (Marches) naît Frédéric II de Hohenstaufen, le futur empereur du Saint Empire romain germanique ; ce même jour, à la même heure et dans la même ville naît Pietro Donati, fils d'un forgeron-armurier. La région est tyrannisée par le comte félon Alessandro de Siniscola et son rejeton sadique Enzio, qui laissent mourir la mère de Pietro et emprisonnent à vie le père ; ce dernier se révolte et finit pendu. Pietro ne vit que pour la vengeance. Devenu adulte, il s'allie au baron Rogliano, ennemi juré des Siniscola, qui l'a engagé comme scribe (il parle latin, grec, français et arabe) mais s'éprend de sa fille Iolanthe. Pour des raisons politiques, le baron envisage de donner sa fille au fils Siniscola. Les amoureux fuguent, sont rattrapés, Pietro est emprisonné. Iolanthe épouse à contrecœur Enzio. Passionné de vénerie, l'empereur Frédéric II séjourne au château Siniscola pour une partie de chasse. Pietro, qui s'est échappé et qui est pris en chasse par les sbires du comte, sauve la vie de l'empereur, menacé par un sanglier. Séduit par l'aplomb et l'habileté aux armes du fugitif (qui a appris le maniement du sabre avec un ami d'enfance sarrasin), mais aussi par la simultanéïté de leurs naissances respectives, Frédéric l'invite en signe de reconnaissance à le suivre en croisade au Moyen-Orient où il le fera chevalier, puis baron. Auparavant, il exige que Pietro se marie avec Elaine de Siniscola, une cousine et l'ancienne maîtresse d'Alessandro Siniscola. Pietro s'exécute, bâcle sa nuit de noces et s'embarque pour le Proche-Orient. Il est grièvement blessé en combattant les Sarrasins et passe pour mort. Frédéric II retourne en Europe, tandis que Pietro, soigné par des médecins arabes, est placé chez le commerçant Haroun comme esclave. Zénobia, une beauté du harem qu'Haroun a défigurée par jalousie, rachète Pietro quand celui-ci prend sa défense et part avec lui. Aguerri par son séjour à Jérusalem, adoubé et affublé d'une compagne arabe, le baron Pietro di Donati rentre en Lombardie où son épouse italienne, Elaine, est assassinée par son cousin jaloux. Pietro réunit une petite armée et anéantit le clan malfaisant des Siniscola. L'empereur, qui ne tolère pas de guerres privées parmi ses sujets, lui retire sa baronie, mais Pietro peut enfin épouser Iolanthe, les deux étant veufs.
Une très modeste bande d'aventures tournée par ce farceur de William Castle (bientôt le pape d'un cinéma d'horreur à la limite de l'auto-parodie) en Technicolor à Corriganville, Simi Valley, et au Vasquez Rocks Natural Area Park (Californie) pour les paysages du Proche-Orient. Les décors médiévaux proviennent de Rogue of Sherwood Forest (La Révolte des gueux) (1950), une aventure de Robin des Bois signée Gordon Douglas, érigés au studio Columbia à Gower Street, et le film est tellement fauché qu'on y introduit l'assaut d'un château en noir et blanc colorisé provenant de Prince of Foxes (Échec à Borgia) de Henry King (1948). Maniant le sarcasme avec élégance, le " latin lover " Montalban y séduit Betta St. John et surtout Carolyn Jones, l'égérie vénéneuse du cinéma-bis. Mais l'intérêt relatif de ce film fabriqué avec des bouts de ficelles tient à deux facteurs : il est tiré du roman éponyme de l'écrivain Frank Garvin Yerby (1952), le premier auteur afro-américain qui soit devenu millionnaire. Surmontant ses préjugés racistes, Hollywood a déjà porté à l'écran son best-seller The Foxes of Harrow (1947). Dans The Saracen Blade (paru en France en 1954 sous le titre de Pietro chevalier d'amour), Yerby s'inspire, en passant, du récit du comte de Gleichen, le " croisé aux deux épouses ", l'une étant occidentale, l'autre orientale (cf. infra, le téléfilm Ehe zu dritt, 2006).
Enfin, le cinéma se penche ici exceptionnellement sur la Sixième croisade (1227/29) et son initiateur, le surprenant Frédéric II de Hohenstaufen. Deux fois excommunié par la papauté, l'empereur romain germanique, roi normando-souabe de Sicile, parlait six langues. Contrairement à ce que montre le film, cette Sixième croisade fut, ô miracle, brève et pacifique. Elle se termina en négociations et par un simulacre de bataille (!) avec le sultan Al-Malik al-Kâmil Nâsîr ad-Dîn " le Parfait " (un neveu de Saladin), avec qui des liens d'amitié s'étaient tissés, puis par le traité de Jaffa. Frédéric II récupéra ainsi sans combattre la ville de Jérusalem, comme l'avait demandé le pape, et fut couronné roi de Jérusalem en mars 1229. Malheureusement, l'islamophilie de celui que Georges Duby appelle " peut-être le plus grand homme d'État du Moyen Âge " et son comportement brutal envers la noblesse latine d'Orient dégénéra dix ans plus tard en guerre civile. Gageons que ni les manitous de la Columbia, ni William Castle étaient au courant de ces points d'histoire !
DE, AT : Der Empörer / Das Schwert des Sarazenen, IT : La fortezza dei tiranni, ES : La hoja sarracena.
1962Il re Manfredi / Lo sterminatore dei barbari (titre de rééd. 1964) (Le Roi Manfred) (IT) de Piero Regnoli (et Paolo Lombardo)
Piero Regnoli, Adimaro Sala/Retix Cinematografica, 92 min. - av. Ken Clark (Astolfo / Adolphe), Moira Orfei (Grenda, fille du baron Berthold), Gérard Landry (Riccardo de Caserte), Piero Lulli (Manfredi/Manfred von Hohenstaufen, roi de Sicile), Renata Monteduro (Orabile), Joe Kamel (Abd El-Kader), Nino Musco (le père d'Orabile), Aldo Peri (le baron Berthold von Hohenburg), Piero Leri (Giordano), Carla Calò (Bibiana), Beryl Cunningham (la servante noire de Grenda).
Synopsis : A la mort de l'empereur germanique Frédéric II de Hohenstaufen en 1250, le Conseil impérial en Westphalie envoie en Italie le baron Berthold von Hohenburg pour assumer la régence au nom du jeune prince Conrad de Hohenstaufen dit Conradin, un enfant de dix ans, et déposer son oncle Manfred von Hohenstaufen (1231-1266), fils naturel de Frédéric II et actuel régent d'Italie durant l'absence de son frère Conrad IV. Berthold obéit à contre-cœur, car il admire le roi Manfred et suspecte un complot général pour éliminer le jeune héritier au trône. Trahi par son homme de confiance, Riccardo de Caserte, Manfred est vaincu et tué sur le champ de bataille. Un de ses derniers fidèles, le chevalier Astolfo, échappe au massacre, protège le jeune Conradin, tue en duel le félon Riccardo et installe le prince héritier sur le trône.
Une bande modestissime filmée en Supercinescope et Ferraniacolor aux Interstudios à Rome, à peine exploitée et fort éloignée des faits historiques (avec costumes et armes du XVe siècle...). En effet, forcé d'abandonner la Sicile au pape Innocent IV, Manfred se rebella et se rendit maître de toute l'Italie du Sud et de la Sicile. Ayant fait courir la nouvelle de la mort du jeune Conradin, il se fit couronner roi de Sicile et fut aussitôt excommunié par le pape Alexandre IV. Prenant la tête de tous les gibelins d'Italie, Manfred Ier de Sicile envahit les Etats pontificaux et s'empara de la Toscane. Le pape Urbain IV prêcha une croisade contre lui et investit Charles d'Anjou (frère de Saint Louis) du royaume de Sicile. Manfred fut vaincu et tué par Charles d'Anjou près de Benevent en 1266. Deux ans plus tard, Conrad de Hohenstaufen fut à son tour décapité à Naples sur ordre d'Anjou alors qu'il avait à peine 16 ans. - ES : Re Manfredi, US : The Defeat of the Barbarians / The Scourge of the Barbarians.
1972Le monache di Sant'Arcangelo / Les Religieuses du Saint Archange (IT/FR) de Paolo Domenici [=Domenico Paolella]
Tonino [Antonio] Cervi/Produzioni Atlas Consorziate (P.A.C.), Roma-Splendida Film (Roma)-Les Films Jacques Léitienne (Paris), 103 min. - av. Anne Heywood (l'abbesse Giulia di Mondragone), Luc Merenda (le vicaire Carafa), Ornella Muti (sœur Isabelle), Claudia Gravi (sœur Carmela), Pier Paolo Capponi (Don Carlos Ribera), Martine Brochard (sœur Chiara), Maria Cumani Quasimodo (l'abbesse Lavinia), Claudio Gora (l'archevêque d'Arezzo), Duilio Del Prete (Pietro Lanciani), Gianluigi Chirizzi (Fernando).
En 1577 au couvent de Saint'Arcangelo de Baiano (Irpinia), dans l'archevêché de Naples sous domination espagnole, alors que l'Inquisition romaine et les chasses aux sorcières battent leur plein. Aspirant au titre d'abbesse après le décès annoncé de Lavinia, plusieurs nonnes rivalisent pour les faveurs sexuelles du beau et puissant Don Carlos Ribera, en particulier sœur Giulia, l'amante de sœur Chiara. Lettres anonymes, dénonciations et pièges sournois vont bon train. Un décès fait scandale et entraîne un procès. Le vicaire Carafa, représentant de l'Inquisition, soumet plusieurs nonnes à la torture. Giulia avoue être l'auteure de l'empoisonnement progressif de l'abbesse Lavinia, mais la loi ecclésiastique interdit l'application de la peine de mort aux religieuses ordinaires. Considérant les énormes biens (des mines d'or en Amérique latine) détenus par Giulia qui passeraient à l'Église si elle meurt, le tribunal décide de destituer la vieille abbesse Lavinia, dans le coma, et de nommer Giulia à sa place pour pouvoir la condamner à mort. Les sœurs Carmela, Chiara et Isabella sont condamnées pour lesbianisme ou complicité à l'enfermement pendant des décennies dans de minuscules cellules tandis que Giulia, hurlante de rage, révoltée contre l'hypocrisie de l'Église, est forcée de boire la ciguë en public et agonise dans d'affreuses douleurs. Seule la jeune sœur Isabelle, la nièce de Giulia jadis cloîtrée de force par sa famille et contrainte à des rapports sexuels avec Don Carlos, s'en tire, libérée de ses vœux.
Grand pourvoyeur de gaudrioles populaires, péplums fauchés et spaghetti-westerns, Paolella sait ne pas trop se prendre au sérieux. Ici pourtant, la matière semble lui tenir à cœur et son scénario se réfère ouvertement à Stendhal qui, comme pour L'Abesse de Castro (cf. infra), aurait été inspiré par une Cronaca del convento di Sant'Arcangelo a Bajano de 1829. Le réalisateur - sous le pseudonyme de Paolo Domenici - tourne en Technicolor dans l'abbatiale de Fossanova à Priverno (où les cinéastes se sont bien gardés de divulguer l'intrigue du film !), à la Villa Lante delle Rovere à Bagnaia (Viterbe) et à Cinecittà pour les scènes de torture des religieuses dénudées. Film interdit aux moins de 18 ans. L'année suivante, Paolella signera Storia di una monaca di clausura d'inspiration voisine, mais qui se déroule en 1624. - DE: Die Nonne von Verona, ES: Escándalo en el convento, GB: The Nun and the Devil, AU: The Nuns of Saint Archangel.
1973/74La badessa di Castro (L'Abbesse de Castro) (IT) d'Armando Crispino
Gino Mordini/Claudia Cinematografica, 102 min. - av. Barbara Bouchet (Elena, abbesse de Castro / Elena dei Signori di Campireali), Pier Paolo Capponi (l'évêque Francesco Cittadini), Evelyn Stewart (sœur Margherita Altieri), Antonio Cantafora (Giulio Branciforte), Luciana Turina (sœur Rufina), Mara Venier (l'amante de Giovanni), Ciro Ippolito (l'évêque Cesare Del Bene), Stefano Oppedisano (Giovanni), Serena Spaziani (sœur Agata), Jole Fierro (la mère d'Elena), Giancarlo Maestri (Ugone), Marcello Tusco (Saverio), Franca Lumachi (sœur Liberata), Giuseppe Pertile (le cardinal Alessandro Farnese), Patrizia Valturri (Mariuccia di Pietro), Attilio Dottesio (le médecin), Goffredo Unger (capt. Zanesi).
Synopsis : Vers 1528, Elena da Campireali, une jeune aristocrate amoureuse d'un soldat de fortune au service des Colonna, Giulio Branciforte, est contrainte par sa mère tyrannique d'entrer dans les ordres lorsque son amant tue son frère en duel. La fortune familiale permet à Elena de devenir Mère supérieure du couvent cistercien de la Visitation à Castro, dans les Pouilles, ce qui lui attire la haine de sœur Margherita Altieri, sa rivale, qui informe régulièrement le volage cardinal Farnese des écarts de l'abbesse. Elena s'éprend clandestinement de l'évêque Francesco Cittadini et tombe enceinte. Ayant pris connaissance de ce crime, l'Église à Rome charge l'Inquisition de lui faire avouer qui est le père de cet enfant. Elena accouche d'un garçon qu'elle met en sécurité, puis se suicide pour éviter la torture et la condamnation de son amant.
Une adaptation de la nouvelle de Stendhal parue dans les Chroniques italiennes (1839). L'écrivain s'est inspiré du sort d'Elena/Porzia Orsini (1545-1574), fille du comte Orsini, qui eut en 1573 une liaison avec l'évêque Francesco Cittadini ; les deux furent incarcérés, puis relâchés en 1574. La religieuse mourut peu après à Rome ; par la suite, l'affaire fut étouffée sur ordre du pape Grégoire XIII. Un scandale banal devenu un mythe anticlérical et que le cinéma italien des années contestataires de 1970 récupère dans le cadre des " nunsexploitation movies " à la mode. Un navet filmé en Cinescope et Eastmancolor, notamment au château Odescalchi à Bracciano, par le responsable de l'inénarrable Frankenstein all'italiana (1975) ... Le sujet a été repris fort librement dans la télésérie Il falco e la colomba (2009, cf. Guerres d'Italie). - ES : La madre superiora del pecado, US : The Castro's Abbess.
1974* Flavia, la monaca musulmana / Flavia la défroquée (IT/FR) de Gianfranco Mingozzi
Gianfranco Mingozzi, Raniero di Giovanbattista/Produzioni Atlas Consorziate (P.A.C.)-Cinéphonic (Paris)-R.O.C. (Paris)-Planfilm (Paris), 102 min./96 min. - av. Florinda Bolkan (Flavia Gaetani), Maria Casarès (sœur Agatha), Claudio Cassinelli (le juif Abraham, secrétaire de Flavia), Anthony Higgins (le corsaire barbaresque Ahmed), Spyros Fokas (Sire Riccardo, le duc français), Diego Michelotti (Don Diego, le père de Flavia), Raika Juri (sœur Livia), Jill Juri (la Mère supérieure), Franca Grey (une villageoise), Laura De Marchi (l'adepte du culte de la Tarantule), Giuseppe Pertile (l'évêque), Valentino Macchi (le frère empalé), Guido Celano, Eduardo Filipone, Ciro Ippolito, Carla Mancini, Luigi Antonio Guerra, Stefano Trabalza, Valentino Macchi, Maria Teresa Piaggio, Jole Silvani, Agnès Nobecourt.
Synopsis : Dans les Pouilles vers la fin du XIVe siècle. Au cours d'une attaque de Sarrasins, Flavia Gaetani, 13 ans, est témoin de la décapitation par son père d'un beau corsaire basané qui lui a témoigné de la tendresse. Le tyran paternel enferme son enfant perturbée dans un couvent où elle supporte mal les contraintes de la vie monacale. Ressentant de façon toujours plus pressante les élans d'une sensualité qu'elle ne peut assouvir, Flavia se rebelle progressivement contre une société et une religion dominées par les hommes, encouragée en cela par son aînée et amie sœur Agatha, virulante féministe avant l'heure qui rêve de devenir papesse. Après avoir été témoin du viol de la fille du porcher par Sire Riccardo, elle tente vainement de s'enfuir. Une nouvelle incursion sanglante de Sarrasins lui fournit l'occasion de retrouver sa liberté. Elle se jette dans les bras du pirate barbaresque Ahmed (ou Haïraddin) avec lequel elle découvre enfin le plaisir et épouse la cause de l'envahisseur musulman, ce qui lui donne une certaine autorité. Sire Riccardo qui l'a offensée est castré, puis tué, tandis que les religieuses sont toutes violées. Flavia aide Ahmed à s'emparer du château local grâce à un passage secret, assiste indifférente au suicide de son père qui a refusé de se rendre, l'èvêque et ses diacres sont empalés, la garnison est massacrée. Lorsque son secrétaire privé, le fidèle Abraham, est décapité, elle perd connaissance devant cet excès d'atrocités. Elle est seule quand elle se réveille sur la plage déserte, les Sarrasins sont repartis. Une colonne de soldats et de religieux chrétiens psalmodiants des cantiques conduisent Flavia en chemise blanche vers son supplice : le bourreau l'écorche vive, lui enlevant sa peau de femme...
À la fois une curiosité et une provocation, le film est réalisé avec une certaine hargne par Gianfranco Mingozzi, ex-assistant de Federico Fellini sur La dolce vita et Boccaccio 70 ainsi que documentariste cinéphile (auteur d'un portrait de Michelangelo Antonioni, 1965) dont cette œuvrette semble être l'unique " titre de gloire ". Alors que le film s'affirme candidement féministe - sœur Agatha (sardonique Maria Casarès) a pour devise " vengeance et liberté " et proclame que " pour les femmes, le plaisir, c'est le pouvoir ! " - , son étalage sadique attire en priorité un public masculin. Flavia, la nonne musulmane (titre italien idiot) abonde en symboles phalliques, tortures raffinées et touches d'humour : quand la nonne interprétée par la Brésilienne " gay " Florinda Bolkan (Les Damnés de Visconti) regarde saint Michel peint sur une fresque, le bienheureux s'anime et lui fait un clin d'œil. Le script de Fabrizio Onofri, politologue communiste et scénariste occasionnel (Sacco e Vanzetti de G. Montaldo, 1971) reposerait sur un passage des Cronache Saracene médiévales où il est question d'une nonne enfermée contre sa volonté qui s'allia aux Turcs dans le vain espoir de reconquérir sa liberté. Mingozzi tourne son film en octobre 1973 sous le titre de travail de Flavia dei turchi, en Technicolor dans le couvent de Santa Maria di Colonna à Bari (Apulie), l'abbatiale de Trani, la basilique de Sant'Elia et vers l'aqueduc de Tarquinia à Viterbe, au château de Barletta (Bari), à Nepi, Otrante et Ostuni, enfin brièvement dans les studios de S.A.F.A. Palatino à Rome. Bien entendu, le résultat s'attire les foudres des censeurs, le Vatican s'étrangle de colère ; le film est séquestré pendant un mois en Italie (ensemble avec Le Portier de nuit de Liliana Cavani), puis interdit aux moins de 18 ans. En France, il ne sort que cinq ans plus tard, tronqué de 15 minutes (dont l'exécution atroce à la fin) ; le réalisateur exige en vain le retrait de son nom. Le presse est tantôt surprise, amusée, indignée ou perplexe. Laissons le mot de la fin à Jean de Baroncelli : " Voici certainement le film le plus étrange de la semaine. Parfaitement ridicule si l'on se tient aux faits, et cependant empreint de ce charme particulier (très à la mode) que suscite l'alliance du rocambolesque, du saugrenu et du mauvais goût. Une bande dessinée délirante où l'on retrouve, parfumées de freudisme, les fureurs anticléricales de certains feuilletons du siècle dernier (La Vie secrète des couvents) et dont la perversité naïve rappelle les tableaux, chers aux surréalistes, de Clovis Trouille. " (Le Monde, 26.6.79) - GB: Flavia the Heretic, US: Flavia: Heretic Priestess / The Muslim Nun, DE: Castigata - Die Gezüchtigte / Die Nonne und der Freibeuter / Nonnen bis aufs Blut gequält / Flavia, Leidensweg einer Nonne (dvd), ES: La novicia musulmana.
1976(tv) Alle origini della mafia / Origins of the Mafia (Les Origines de la mafia) - 1. Gli antenati (IT/GB) mini-série d'Enzo Muzii
Brando Giordani, Bernard J. Kingham Anna Muzii/RAI Radiotelevisione Italiana-Incorporated Television Company (ITC)-Fraia Film (RAI Rete Due 19.11.76), 45 min. - av. Lee J. Cobb (Bartolomeo Gramignano), Joseph Cotten (l'envoyé), Edward Albert (Sebastian), Renato Salvatori (le capitaine), Franco Garofalo (Vittorio Gramignano), Claudio Camaso (Giuseppe Gramignano), Rossano Jalenti (le comptable), Maria D'Incoronato (la mariée), Giuseppe Addobati (le meunier), Fausto Di Bella (Ciccio), William Ciccarelli (le capitaine du navire), Richard Johnson (narration).
À Mazzara del Vallo (Sicile) en 1556, la montée en puissance du clan Gramignano qui terrorise la région et dont les membres finissent par s'entretuer. - Une mini-série écrite par Leonardo Sciascia et tournée sur place en Sicile (Castellammare del Golfo à Trapani) ; commencée déjà en 1972, la production bénéficie de collaborateurs de renom international (photo de Giuseppe Rotunno, musique de Nino Rota). C'est le dernier rôle de Lee J. Cobb, qui décède avant la diffusion de la série ; l'acteur new-yorkais a longtemps été cantonné dans des rôles de chef de gangsters et de clan mafieux (On the Waterfront d'Elia Kazan, Party Girl de Nicholas Ray, Il giorno della civetta de Damiano Damiani). Les quatre épisodes suivants (45 minutes chacun, diffusés jusqu'au 17.12.76) se situent respectivement dans les années 1785-1835-1870-1876 et ont pour interprètes principaux Mel Ferrer, Massimo Girotti, Tony Musante, Fernando Rey, Trevor Howard, Massimo Serato, Katharine Ross et James Mason. - ES : Los orígenes de la mafia, DE : Die Quellen der Mafia.
1984(tv+ciné) I cani di Gerusalemme / Les Chiens de Jérusalem (IT/FR/CH) de Fabio Carpi
Arturo La Pegna/P.E.C.-RAI-Antenne2-Telvetia-CEP Sacis (A2 13.6.84), 1h35 min. - av. Jean Rochefort (le baron Nicomède di Calatrava), Bernard Fresson (Raimondo, son écuyer), Marie Laborit (Adélaïde, sa soeur), Bernard Musson (Blasco), Gérard Sergues (le vagabond), Michel Robin (l'évêque), Sonia Vollereaux (la jeune fille), Gérard Blasco.
Synopsis : Partir en croisade pour libérer le Saint-Sépulcre, voilà bien le dernier souci du baron sicilien Nicomède de Calatrava, seigneur ruiné et endetté, prince de la nonchalance et de l'hédonisme. Personne ne parvient à le sortir de son lit, ni sa sœur dévote, ni même l'évêque en personne. Mais lorsqu'il apprend que les dettes sont remises à ceux qui arrivent à Jérusalem, même sans combattre, le baron prend le chemin de la Terre sainte avec son serviteur Raimondo. Un pari incongru : respectant scrupuleusement la distance qui sépare Calatrava de Jérusalem, les deux hommes ne font, en réalité, que tourner autour des remparts du château pendant cinq cents jours (le prêtre n'a-t-il pas affirmé que Jérusalem se trouve dans le cœur de tout chrétien ?). Ils honorent ainsi leur engagement au cours d'un simulacre de voyage picaresque, dérisoire en apparence, parsemé de rencontres, d'interrogations, de doutes et d'aventures réelles ou imaginaires. Epuisés, squelettiques, ils ont enfin la vision d'une Jérusalem en flammes, expurgée de la " vermine locale " par les croisés.
Un fabuleux numéro d'acteurs (le tandem Rochefort-Fresson, ce dernier le crâne rasé) au service d'une œuvre à l'humour corrosif et à la joyeuse insolence, formidable pied de nez à nombre d'idées reçues sur l'Histoire. L'écrivain, poète et cinéaste milanais Fabio Carpi (Quatuor Basileus), réputé pour son intransigeance quasi janséniste, écrit son scénario en collaboration avec le romancier Luigi Malerba. On y découvre une mise en pièce cruelle de la dialectique hégélienne du maître et de l'esclave ainsi qu'un anticléricalisme plus goguenard qu'acerbe. Une attitude proche à la fois de Dino Buzzati et de Samuel Beckett. Tourné initialement pour la télévision sur un plateau de Cinecittà, I cani di Gerusalemme est projeté dans divers festivals, dont celui de Locarno 1984 où il décroche le Léopard d'or et le prix de la meilleure interprétation pour Jean Rochefort. Le texte de Carpi et Malerba est publié en 1988. Valter Toschi et le Teatro del Carretto en présenteront une version scénique au festival de Montalcino en 1997.
1986(vd-mus) I vespri siciliani (Les Vêpres siciliennes) (IT/GB) de Luca Ronconi
Luca Ronconi, Robin Scott/Teatro Communale di Bologna-RAI Radiotelevisione Italiana-NVC Arts, 155 min. - av. Leo Nucci (Guy de Montfort, gouverneur de Sicile), Veriano Luchetti (Henri/Arrigo, son fils), Susan Dunn (la duchesse Hélène, sœur de Frédéric d'Autriche), Bonaldo Giaiotti (Giovanni da Procida), Gianfranco Casarini (Sire de Béthune), Sergio Fontana (le comte de Vaudemont), Bruno Lazzaretti (Thibault), Giuseppe Morresi (Robert), Anna Caterina Antonacci (Ninetta), Sergio Bertocchi (Danieli), Walter Brighi (Manfredo).
La première captation télévisée de l'opéra de Giuseppe Verdi (1855), d'après un livret en français d'Eugène Scribe et Charles Duveyrier (direction musicale de Riccardo Chailly). - Synopsis : Palerme en mars 1282, dans la Sicile rattachée à Charles Ier d'Anjou, roi de Naples. Les Siciliens et les occupants français se regardent avec hostilité. Elena, duchesse de Sicile, porte le deuil de son frère, le duc Frédéric d'Autriche que Guy de Montfort, gouverneur français de Sicile, a fait exécuter. Sorti de prison, le jeune Henri, un orphelin, maudit le tyran qui a fait périr son idole Frédéric, son père de substitution, et se sent attiré par Elena. Dans une vallée proche, le médecin et patriote sicilien Giovanni da Procida débarque clandestinement pour inciter la population à se soulever contre les Français avec l'appui de Don Pedro III, roi d'Aragon ; Elena et Henri, qui se sont déclarés leur amour, l'accueillent avec enthousiasme. Le commandant de Béthune emmène Henri de force au palais du gouverneur, tandis que Procida pousse la garnison française à accoster les jeunes filles de la ville réunies pour un mariage collectif, ce qui humilie et fâche les autochtones, désormais prêts à se révolter. Montfort révèle à Henri qu'il est son géniteur et que sa mère sicilienne est morte. Déchiré entre son amour pour Elena et son nouvel élan filial, Henri tente vainement de mettre le gouverneur en garde contre les conjurés qui se mêlent aux invités du grand bal dans le palais. Elena s'élance pour poignarder le gouverneur, Henri s'interpose et la duchesse, Procida et ses complices sont jetés en prison. Elena comprend toutefois que son amoureux ne peut sacrifier son père et lui pardonne. Sur intercession d'Henri, Montfort libère les prisonniers, invités à la noce de son fils avec la duchesse, mariage censé unir la France et la Sicile le soir même, aux vêpres. Entretemps, un navire d'Aragon a déchargé des armes et de l'or destinés aux insurgés. Elena apprend trop tard les intentions de Procida. Lorsque Montfort unit les deux fiancés au son des cloches de vêpres, les Siciliens surgissent de toutes parts en hurlant " vengeance, vengeance ! " et massacrent tous les Français. - Pour les faits historiques, cf. supra, texte d'introduction et film de 1949.
1987(tv) Federico (DE-RDA) de Wolf-Heinrich Schultz
Série " Wir stellen vor ", Deutscher Fernsehfunk der DDR, Ost-Berlin (DFF 8.2.88). - av. Thomas Kirsch / David Nathan (Frédéric II de Hohenstaufen), Marion Wiegmann (Constance de Hauteville, reine de Sicile, sa mère), Dietmar Burkhard (Bernardo), Gerd Blahuschek (Wilhelm, le précepteur), Uwe Karpa (Taddeo de Suessa), Sadegh Shabaviz (Kadi Saura), Klaus Mertens (M. Walter), Günter Puppe et Günter Götze (les évêques), Birgit Schneider.
L'enfance et l'adolescence du futur Frédéric II de Hohenstaufen, empereur du Saint-Empire (1194-1250), un garçon surdoué, débordant d'énergie et intellectuellement précoce à Jesi, Foligno et à Palerme. Scénario de Michel Unger d'après le roman de Waltraut Lewin (1984).
1990(vd-mus) I vespri siciliani (Les Vêpres siciliennes) (IT) de Christopher Swann (vd) et Pier Luigi Pizzi (th)
Teatro alla Scala di Milano, 211 min. - av. Giorgio Zancanaro (Guy de Montfort, gouverneur de Sicile), Chris Merritt (Henri/Arrigo, son fils), Enzo Capuano (Sire de Béthune), Francesco Musinu (le comte de Vaudemont), Cheryl Studer (la duchesse Hélène, sœur de Frédéric d'Autriche), Ferruccio Furlanetto (Giovanni da Procida, médecin sicilien), Gloria Banditelli (Ninetta), Ernesto Gavazzi (Danieli), Paolo Barbacini (Thibault), Ferrero Poggi (Manfredo), Marco Chingari (un soldat français), Carla Fracci (une danseuse).
Captation de l'opéra de Giuseppe Verdi (1855), sous la direction musicale de Riccardo Muti. Synopsis cf. captation de 1986.
1996(tv-df) Friedrich II. - Ein Kaiser zwischen Himmel und Hölle (DE) de Michael Gregor
Série " Sphinx - Geheimnisse der Geschichte " (" Terra X "), épisode 21, Sandkorn-Film Berlin-ZDF-Arte (ZDF 1.1.96), 43 min. - av. Gert Heidenreich (narrateur), Horst Stern, Klaus Piontek, Flora Nedin.
Docu-fiction avec reconstitutions et comédiens anonymes. Frédéric II, le dernier empereur de la dynastie des Hohenstaufen, roi d'Allemagne, de Sicile et de Jérusalem, jouit dans l'Occident médiéval d'une réputation sulfureuse, les écrits délirants du moine franciscain Salimbene de Parme (son ennemi personnel) l'ayant décrié comme suppôt de Satan et magicien noir. L'Église ne lui pardonne pas sa VIe Croisade sans versement de sang, ses fréquentations d'artistes, d'écrivains et de savants arabo-juifs, son mode de vie oriental dans son château de Castel del Monte (Andria) en Sicile, son harem et sa garde personnelle musulmane : une provocation intolérable. - La télévision allemande consacrera également un documentaire (sans reconstitutions) de 52 min. sur le sujet: Friedrich II der Staufer. Ewiger Kampf mit dem Pabst (Frédéric II - La Splendeur du Saint-Empire) de Markus Augé, une production Florianfilm GmbH-ZDF diffusée sur Arte (16.11.2019).
1997® Don Juan (ES) de José Luis Garcia-Berlanga. - av. José Coronado (Don Juan Tenorio), Andrea Occhipinti, Silvia Abascal. - Naples espagnol en 1550, à la cour du prince héritier Felipe (cf. Absolutisme : Espagne, III/4.1).
Claudia Cardinale en épouse de Frédéric II dans « Stupor Mundi » de Pasquale Squitieri (1997).
1997Stupor Mundi / Federico II di Svevia (IT) de Pasquale Squitieri
Nicola Cristaldi/Fondazione Federico II-V.I.D.I. Srl (Jesi-Palermo), 59 min. - av. Claudia Cardinale (l'impératrice Costanza d'Aragona, reine consort et régente de Sicile / Costanza d'Altavilla, mère du roi), Lorenzo Crespi (l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen, roi de Sicile), Giordano Bruno Guerri (l'écrivain-diplomate Pier delle Vigne), Adalberto Maria Merli (le pape Innocent III), Jonis Bascir (le sultan Al-Malik al-Kâmil Nâsîr ad-Dîn), Lioudmila Iassakova (la sorcière), Barbara Cardella (la guide touristique).
Produit par la Fondation Federico II pour marquer les 900 ans du Parlement sicilien (instauré en 1130 par Roger II), ce film projeté en septembre 1997 hors-circuit des salles commerciales se base sur le poème dramatique Aguer Sanguinis d'Aurelio Pes (1995) qui célèbre la personnalité, ou plutôt le mythe du " stupéfiant " Frédéric II de Hohenstaufen, sans pour autant cacher ses accès de cruauté envers ceux qui lui résistaient (le sort du malheureux Pier delle Vigne). Le cinéaste napolitain Pasquale Squitieri, ex-collaborateur de Vittorio De Sica, est chargé d'illustrer le récit, les conflits avec le pape, les batailles en Italie méridionale comme en Terre Sainte, les fastes de la cour, et tourne en particulier à Palerme (Cappella Palatina, Palazzo dei Normanni). Alors qu'un groupe de touristes visite la tombe du monarque dans la cathédrale de Palerme, leur guide raconte sa destinée peu commune et ses ambitions politico-culturelles ; fascinés, les voyageurs du Pullman prennent les traits des personnages décrits - et rêvent la légende. Squatieri, compagnon de Claudia Cardinale pendant 27 ans et père de sa fille, confie à la star le rôle de la deuxième épouse du monarque, Constance d'Aragon (v.1179-1222), qui fut régente de Sicile pendant ses diverses absences et mourut de la malaria à Catane. La présence lumineuse de la Cardinale fait de ce film une véritable curiosité.
1998* Io non ho la testa [Je n'ai pas de tête] (IT) de Michele Lanubile
Ermanno Olmi, Marcello Sieno/CinemaUndici-Ipotesi Cinema Sire Produzioni (Bassano)-RAI Radiotelevisione italiana-RAI Cinema, 97 min. - av. Delio Mugnolo (Narciso), Damiano Russo (Teolepto), Enzo Sarcina (frère abbé), Robert McNeer (l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen, roi de Sicile), Nicola Valenzano (Alcesto, savant de Naples), Sergio Licatalosi (Michele di Scozia), Tanino De Rosa (Hermann von Salsa), Franco Blasi (l'abbé), Emanuele Di Cosmo (Maresciallo), Pietro Minniti (Gerardetto), Vito Signorile (Greguro), Enzo Strippoli (frère Gualfano), Domenico Szost (frère Ulpiano), Vittoriano Romanelli (frère Alferio), Enza Toma, Michele Russo, Attanasio Sarcina, Augusto Masiello.
Synopsis : En mars 1228, Narciso et l'adolescent Teolepto, deux moines du monastère de Santa Lucia dans l'Alta Murgia (Pouilles) étudient les textes saints et se heurtent à des explications théologiques comme aux conseils spirituels personnels de divers ermites qui ne répondent pas à leurs interrogations, alors qu'ils ont soif d'un savoir accessible à tous. Arrive au cloître un savant moribond de Palerme qui transporte un précieux manuscrit grec provenant de la biblothèque islamique de Tolède et qu'il était chargé de remettre en mains propres à Frédéric II de Hohenstaufen, empereur féru d'ouvrages savants. Narciso cache le livre dans sa cellule. Au même moment, Frédéric II réunit dans son énigmatique château octogonal de Castel del Monte les représentants érudits de diverses cultures et reproche publiquement au pape Grégoire IX à Rome de négliger la spiritualité au profit de sa soif du pouvoir terrestre. Frédéric II se propose d'encourager l'étude des Anciens pour construire un nouveau monde, car " on ne sait plus comment utiliser notre cerveau ", puis il se fait soigner par un médecin envoyé par le sultan de Bagdad. Étant sur le point de partir en croisade au Proche-Orient, il attend avec impatience l'arrivée du manuscrit de Tolède et charge ses soldats d'aller à la rencontre du marchand. Au monastère, les pères abbés sont perturbés par le conflit entre le pape et leur empereur, ne pouvant désobéir ni à l'un ni à l'autre, et redoutent une conspiration de mécréants contre le Saint Père. Lorsqu'arrive la soldatesque, Narciso arrache du " livre de la sagesse " deux pages de théorèmes géometriques qu'il dissimule sous sa soutane et remet le reste aux hommes de l'empereur. Il en étudie émerveillé le contenu avec Teolepto, puis l'explique à la communauté de ses frères réunis. Tous refusent ce " savoir païen " qui vise à comprendre certaines lois régissant l'univers. Dépités, Narciso et Teolepto quittent le monastère et s'en vont désormais à la quête d'une instruction plus rationnelle.
Michele Lanubile, disciple du cinéaste de gauche Ermanno Olmi (ici également producteur) et originaire de Bari, réalise ce film peu ordinaire sur place, dans le parc national d'Alta Murgia et au Castel del Monte, avec un budget minimaliste, mais pourvu d'un sens du paysage, d'un rythme narratif et d'une observation historico-ethnologique particuliers. On peut toutefois s'interroger sur la justesse de l'opposition entre la spiritualité mystique et la raison que développe ce scénario quelque peu anachronique, domaines que Frédéric II ne concevait pas comme opposés mais, dans la majorité des cas, plutôt comme complémentaires.
1999(tv-df) Robert Guiscard - la Terreur du Monde (FR/GB) de Ludi Boeken
Série " Les Chevaliers ", Planète-Raphael Film-R&B Pictures-BBCtv-CNC, 50 min. - av. Patricia Malvoisin (Anna Comnène, fille de l'empereur de Byzance). - Docu-fiction sur le chevalier normand Robert Guiscard de Hauteville (v. 1015-1085), fondateur du Royaume de Sicile qui combattit le pape Léon IX, puis l'Empire byzantin en Calabre et sur l'île de Sicile (bataille de Civitate en 1053).
2003(tv-mus) I vespri siciliani (Les Vêpres siciliennes) (IT) de Pier Luigi Pizzi
Fondazione Arturo Toscanini-RAI Trade-RAI Radiotelevisione Italiana (RAI 2.03), 160 min. - av. Vladimir Stoyanov (Guy de Montfort, gouverneur de Sicile), Renzo Zulian (Henri/Arrigo, son fils), Cesare Lana (Sire de Béthume), Lorenzo Muzzi (le comte de Vaudemont), Orlin Anastassov (Giovanni da Procida), Amarilli Nizza (la duchesse Hélène, sœur de Frédéric d'Autriche), Tiziana Carraro (Ninetta), Giorgio Trucco (Danieli), Cristiano Olivieri (Thibault), Stefanos Koroneos (Robert), Luca Casalin (Manfredo).
Captation de l'opéra de Giuseppe Verdi (1855), avec l'orchestre et le chœur de la Fondation Arturo Toscanini dirigé par Stefano Ranzani. Synopsis cf. captation de 1986.
2004(tv) Hermann von Salza - Der Kreuzritter aus Thüringen [Le Croisé de Thuringe] (DE) d'André Meier
Série " Geschichte Mitteldeutschlands " (saison 6, épisode 2), Winifred König/Ottonia Media GmbH-Mitteldeutscher Rundfunk (MDR 7.11.04), 45 min. - av. Berndt Stichler (Hermann von Salza), Marc Richter (l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen), Peter Schulze-Sandow (le pape Grégoire IX), Nikolas Linnenbach (Hermann enfant).
Originaire de Langensalza en Thuringe et quatrième grand maître de l'Ordre Teutonique, Hermann von Salza (1179-1239) est le plus fidèle compagnon de l'empereur excommunié Frédéric II de Hohenstaufen. Installé à Saint-Jean-d'Acre dans la forteresse de Montfort (siège de l'ordre), c'est un brillant diplomate qui assiste Frédéric en Terre sainte lorsqu'il s'autoproclame roi de Jérusalem et obtient du pape Grégoire IX la levée provisoire du ban contre l'empereur en 1230. À la mort de Hermann, le pape revient sur sa parole. - Docu-fiction tournée en Israël (Acre, Jérusalem, Galilée), en Thuringe (Altenburg, Bad Langensalza, Eisenach, Nordhausen), en Italie (Brindisi, Bari, Rome) et en Pologne (Malbork, Radzyn Chelminski).
2005* La passione di Giosué l'ebreo / La pasión de Josué el hebreo (IT/ES) de Pasquale Scimeca
Rosario Calanni Macchio, Joan Antoni González, Rosa Scimeca/Arbash Societa' Cooperativa (C.A.R.L., Aliminusa) -Institut del Cinema Català S.A. (ICC Mallorca-Barcelona)-Ministero per i Beni e le Attivitè Culturali (MiBAC)-Eurimages, 110 min. - av. Leonardo Cesare Abude (Giosué/Josué), Anna Bonaiuto (Anna), Marcello Mazzarella (Johanni), Giordana Moscati (Sarah), Franco Scaldati (maître Shiumek), Vincenzo Albanese (l'inquisiteur), Toni Bertorelli (Don Isaac Abravanel), Fulvio Emanuele (Giovane), Aura Ghezzi (Veronica), Consuelo Lupo (Isabella), Mario Pupella.
Synopsis : En 1492, après la Reconquista et la chute de Grenade, les rois très catholiques Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon ambitionnent de faire de l'Espagne une terre plus catholique encore que l'Italie. Le 31 mars, ils font publier le décret d'Alhambra ordonnant la conversion ou le départ forcé de tous les juifs d'Espagne, de ses territoires et de ses possessions. Au 31 juillet, plus aucun juif ne pourra demeurer en Espagne, sous peine de mort. La communauté juive se disperse alors dans le Maghreb, l'Europe méridionale et le Moyen Orient. Sur les conseils de Don Isaac Abravanel, homme d'État, philosophe et financier, considéré comme le juif le plus célèbre d'Espagne, Giosué, son père, sa mère et sa sœur gagnent le Royaume de Naples, seule terre d'exil à accepter leurs coréligionnaires. Après un voyage mouvementé et un naufrage, ils parviennent à gagner la Sicile et trouvent refuge dans un village de charbonniers juifs convertis au christianisme mais qui, clandestinement, continuent à être attaché à leur tradition. Passionné par les Saintes Écritures qu'il connaît sur le bout des doigts et considéré par beaucoup au sein de la communauté comme un nouveau messie, Giosué participe à une joute oratoire sur des thèmes religieux ; le prix à gagner est le rôle de Jésus dans une représentation de la Passion du Christ donnée à l'occasion de la Casazza, fête locale. L'évêque est stupéfait par la rapidité et la facilité des réponses de Giosué, qui décroche le rôle. Mais ses trop bonnes références bibliques dérangent les représentants de l'Église qui décident de le faire assassiner. Ils chargent à cet effet deux condamnés à mort auxquels ils attribuent les rôles de deux légionnaires romains chargés d'accompagner Jésus dans son calvaire, avec mission de faire périr sur la croix l'encombrant individu qu'on soupçonne de n'avoir pas vraiment renié sa foi hébraïque.
Auteur de films dénonciateurs (le meurtre d'un syndicaliste par la Mafia dans Placido Rizzoto, l'extradition suspecte de 120 mafieux aux États-Unis dans The Undesirables), Pasquale Scimeca veut rappeler l'origine commune des trois grandes religions monothéistes autour de la Méditerranée. Tout en explorant la nature des préjugés et de l'intolérance, il évite les pièges du petit budget en composant un film à la saveur pasolinienne, tourné en scope d'octobre 2004 à janvier 2005 au château Caetani, dans son bourg médiéval de Sermoneta (Latium) ainsi qu'en Espagne et à Cinecittà. Hélas, le jeune interprète principal n'est pas toujours à la hauteur de son rôle fort complexe. Sélection officielle aux festivals de Venise (lauréat du Prix Enrico Fulchignoni de l'UNESCO), de Toronto, d'Annecy, de Séville, de Rio de Janeiro, Jérusalem, Moscou et de Belgrade, Clak d'oro 2006 pour le meilleur scénario (de Pasquale Mari). - Titre international : The Passion of Joshua the Jew.
2006Nicola, li' dove sorge il sole [Nicolas, là où se lève le soleil] (IT) de Vito Giuss Potenza
G.A.T. Gruppo artistico teatrale (Bari)-Centro Studi Tradizioni Palesine (Bari), 104 min. - av. Vito Signorile, Rocco Servodio, Enzo Strippoli, Piero Genchi, Pino Aversa, Andrea Giordana, Massimo Dapporto, Maurizio Nicolosi, Paolo Sassanelli, Valentina Persia, Consuelo Lupo, Giuseppe Cionfoli, Umberto Putorti, Enzo Fraddosio, Paolo Lepore.
Soixante-deux marins dirigés par Giovannoccaro, Summissimo et Alberto partent de Licia (dans les Pouilles) à bord de trois navires pour dérober les ossements de saint Nicolas de Myre à Demre, en Turquie. De retour au port San Giorgio à Bari (cité du royaume normand de Sicile), le 8 mai 1087, Digizio et d'autres compagnons annoncent le construction d'une basilique dédiée exclusivement au saint. L'archevêque Ursone (1078>1079), qui est sur le point de s'embarquer pour la Terre Sainte, revient à Bari et ordonne que les saintes reliques soient placées dans la cathédrale. Les marins et la population se révoltent et affrontent les soldats de l'archevêque, mais l'abbé Elia convainc ce dernier de se plier à la volonté du peuple. Un fait-divers authentique qui explique comment Nicolas de Myre (v. 278-345) est devenu le saint patron de la ville de Bari.
2008(tv-df) Barbarossa and the Towers of Italy (US) de Tony Schweikle
Herbert A. Schweikle III, Tony Schweikle, Peter Wooley, Phyllis Alden, Maximiliano Czertok/HAS III Entertainment Inc. (Naples, Florida), moyen métrage. - av. Grazia Pellegrino (Gabriela), Giancarlo Guercio (Antonio), Albero Santoriello (un marin), Roberto Negri (Khayr ad-Dîn), Alex Cord (narration). - Un docu-fiction sur les tours d'observation et la ligne de défense des côtes italiennes contre les barbaresques du pacha Khayr ad-Dîn / Heireddin (surnommé Barberousse), amiral de la flotte ottomane décédé en 1546. En 1532, celui-ci s'en prend à la ville d'Ispani (province de Salerne, en Campanie), séquence tournée dans les parages de cette même ville, avec une équipe d'amateurs pas toujours à la hauteur de leur tâche.
L’étonnant empereur Frédéric II de Hohenstaufen (Michael Pink) en Sicile.
2010(tv-df) * Friedrich II. und der Kreuzzug. Wanderer zwischen Abend- und Morgenland [Frédéric II et la croisade] (DE) de Christian Twente (fict.), Judith Voelker et Robert Wiezorek (doc.)
Série " Die Deutschen ", saison 2, no. 2, Uwe Kersken/Gruppe 5 Filmproduktion Köln (Peter Arens, Guido Knopp)-ZDF-ZDFneo (ZDF 16.11.10), 44 min. - av. Michael Pink (l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen, roi de Sicile), Jens Schäfer (Hamid), Hans Mittermüller (narration).
Cet excellent docu-fiction, tourné en extérieurs à Al-Jadida, au Maroc, et en Sicile avec des comédiens et figurants multipliés par infographie, raconte comment Frédéric II de Hohenstaufen, surnommé " la stupéfaction du monde ", se résout en 1225 après des années d'hésitations à partir en croisade avec 800 chevaliers et 3000 fantassins. Les Templiers et Hospitaliers rattachés au Saint Siège refusent de lui prêter main-forte. Petit-fils de Frédéric Barberousse, érudit passionné de sciences naturelles, de vènerie, et grand connaisseur du monde arabe (Palerme comptait alors 250 églises et 300 mosquées), Frédéric réussit à négocier avec le sultan Al-Kâmil la remise pacifique de la Ville sainte ainsi qu'un armistice de dix ans, à la barbe du pape Innocent IV qui l'a déclaré " ennemi de la chrétienté " et excommunié. Il s'autoproclame roi de Jérusalem dans l'enceinte du Saint-Sépulcre. De retour en Sicile, où " l'imperatore Federico " est très populaire, il défait l'armée papale et s'éteint au Castel Fiorentino en 1250. Rédigé par Werner Bierman, l'épisode fait partie d'une série en dix chapitres qui tentent de cerner le concept de l'Allemagne et des Allemands, du Saint-Empire romain germanique à 1918.
2010[(vd-mus) I vespri siciliani (Les Vêpres siciliennes) (DE/IT) de Tiziano Mancini (tv) et Pier Luigi Pizzi (vd) ; UNITEL-Teatro Regio di Parma (RAI ? 4.12.12), 170 min. - av. Leo Nucci (Guy de Monfort), Fabio Armiliato (Henri/Arrigo), Daniela Dessi (la duchesse Hélène), Gicaome Prestia (Giovanni da Procida). - Captation de l'opéra de Verdi dont l'action, allez savoir pourquoi, est transposée au XIXe siècle.]
2013Adormidera / Seventh Sword : Avenging the Throne (MT) de Raymond Mizzi
Christian Ellul, Karl Schranz, Malcolm Winter/Great Siege Productions Ltd. (St. Julian's, Malta)-ERA Productions-Film Funding Malta-Neuron FX, 93 min. - av. Andei Claude (Tristan de León), Audrey Harrison (Adormidera), Lori MacFadyen (Lady Isobel), Joseph Calleja (Arn le forgeron), Julia Calvert (Elizabeth, sa femme), Henry Zammit Cordina (Lord Williams), Larissa Bonaci (la mère d'Adormidera), Derek DeGaetano (Ivor), Andre Mallia (Jodas), Robert Grima (Reeve), Daniel Sammut (Rothgar), Barry Calvert (le père Oswald), Rob Zammit (Ivan), Clara Calleja (Guinevere), Joe Degiorgio (Ralf), Julia Calvert (Elizabeth), Jonathan Paul Cuschieri (Philibert), Phil Rawnsley (le chef des voleurs en forêt).
Sur l'île de Malte vers la fin du XIVe siècle, Tristan de León mène un groupe de cinq chevaliers qui reviennent victorieux d'une bataille contre des envahisseurs, mais fourbis et ensanglantés. Ils demandent de passer la nuit dans une forteresse sur leur chemin. Lord Williams, le seigneur des lieux, corrompu et peu fiable, leur accorde l'asile à condition de n'introduire aucun pavot dans les lieux. Les chevaliers se plient perplexes à cette étrange demande, mais lorsque Tristan s'offusque du spectacle d'une damoiselle violentée sous ses yeux, la belle et mystérieuse Adormidera qui le fascine, tout le monde sort son épée. Le fils du seigneur local périt, l'échaufourée se généralise et révèle une conspiration périlleuse contre le Trône...
Marqué par le tournage de Gladiator, Troy et Game of Thrones aux Malta Film Studios de Kalkara, l'équipe maltaise de Great Siege Productions sise à St. Julian's se risque à tourner, entre novembre 2012 et mai 2013 à Fort Ricasoli à Kalkara, à Buskett et à Mellieha, une saga parlée anglais qui se veut " Malta's First Epic Movie " tout en récupérant accessoires et éléments de décors abandonnés par d'autres productions. Hélas, un micro-budget, de jolis costumes, un climat inquiétant et des combats bien réglés (par l'équipe de reconstituants d'Anakron et Show of Arms) ne peuvent masquer les faiblesses d'un scénario bien trop mince, qui lorgne vers Tolkien. Hormis à Malte même, le film n'est visible qu'en DVD. - DE : Tribute des Throns, Das siebte Schwert.
Seth Duerr (à dr.) dans « The Jew of Malta » (2013) de Douglas Morse.
2013(vd-th) The Jew of Malta [Le Juif de Malte] (US) de Douglas Morse
Heide Estes, Rick McAndress, Gerry Balasta/Grandfather Pictures (15.2.13). - av. Seth Duerr (Barabas), Katherine Heaney (Abigail, sa fille), Barzin Akhavan (Selim Calymath, fils du sultan, commandant turc), Fajer Al-Kaisi (le pacha Callapine), Derek Smith (Ferneze, gouverneur de Malte), Geoffrey Murphy (Don Lodovick Fernese, son fils), Abraham Makany (Ithamore, l'esclave turc de Barabas), Ian Antal (Don Mathias, ami de Lodovick), Uma Incrocci (Katherine, sa mère), Ian Gould (frère Jacomo), Alvin Keith (le voleur Pilia-Borza), Paul Klementowicz (frère Bernadino), Suzan Perry (l'abbesse), Mario Quesada (Martin del Bosco, vice-amiral d'Espagne), Elizabeth Ruelas (la courtisane Bellamira), Glenn Wein (Temainte), Ben Beckler (le chevalier de l'Ordre de Malte), Rob Gaines (un messager), Paul L. Coyyef (premier officier).
Le drame de Christopher Marlowe (1630) adapté par Douglas Morse. - Synopsis : Lorsque les Ottomans exigent le paiement de dix ans de tribut auquel est soumise l'île de Malte, l'Ordre des Chevaliers chrétiens décide que la charge incombe aux juifs fortunés qu'ils exploitent à toute occasion. Barrabas refuse, son patrimoine est saisi, sa maison transformée en couvent. Ruiné, le juif se venge en organisant un banquet au cours duquel il fait massacrer les convives chrétiens, dont le fils du gouverneur, l'amoureux de sa fille Abigaïl. Cette dernière s'enfuit épouvantée et veut entrer dans les ordres. Barrabas l'empoisonne avec les 40 nonnes du couvent et étrangle un vieux moine qui cherche à lui faire confesser son abominable crime. Les Turcs, qui ont poussé l'île à s'endetter pour avoir un prétexte de s'en emparer, mettent le siège devant Malte. La cité se défend héroïquement mais Barabbas livre la forteresse à l'ennemi et se voit récompensé par la charge de gouverneur. Le dessein du juif est également de se venger des Turcs qui ont provoqué indirectement sa ruine et il invite les nouveaux occupants à un autre banquet dans une salle munie d'un plancher amovible qui, à son signal, engloutira les chefs turcs dans un chaudron d'huile bouillante ouvert sous leurs pieds. Mais Barrabas est trahi à son tour : prévenus par l'ancien gouverneur, les Turcs le précipitent dans la trappe agencée à leur intention.
Après avoir réalisé The Merchant of Venice pour Grandfather Film (2009), Douglas Morse engage l'acteur new-yorkais Seth Duerr, fondateur et directeur artistique de The York Shakespeare Company, pour le rôle de Barabas (qu'il a déjà tenu sur scène), personnage en qui cinéaste voit un psychopathe et " serial killer " peu courant dans la littérature. La pièce, filmée en mai 2012 sur Governors Island (New York City) n'avait jusqu'à présent jamais été portée à l'écran. Il s'agit toutefois moins d'un drame antisémite que d'une attaque féroce contre l'hypocrisie et l'avidité du monde qui montre chrétiens, juifs et musulmans en contradiction flagrante avec les principes de leurs religions. Athée virulent, Marlowe n'a pas de difficultés à trouver des exemples autour de lui : Henry VIII s'empare des trésors des monastères catholiques, les Espagnols pillent le Nouveau Monde au nom du Christ, les pirates protestants anglais s'en prennent aux navires espagnols, les catholiques anglais sont lucrativement exploités par Elizabeth Ière, l'Ordre de Malte s'adonne à la piraterie contre les navires marchands turcs, etc. Dans les faits, Malte ne fut pas conquise par les Turcs, mais soutint un siège célèbre en 1565. Quant aux colonies juivess, elles s'établirent sur Malte dès le IVe siècle et vécurent pacifiquement sous les Byzantins, les Arabes, les Normands, les Hohenstaufen et les Angevins, puis furent expulsés par les Espagnols en 1492 ; les chevaliers maltais de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, maîtres de l'île de 1530 à 1798, opéraient des razzias sur les côtes maghrébines pour nourrir leur très lucratif trafic d'esclaves arabes et juifs.
2015(vd) La leggenda di Castro in Terra d'Otranto (IT) de Giuseppe Fersini
Rizzo Multimedia Film Production, 120 min. - av. Marco Fersini (le chevalier Fabio), Cristiana Fersini (Ilda), Antonio Coluccia (le père de Fabio), Cesare Capraro (le pirate ottoman Barberousse (Khayr ad-Dîn).
En mai 1537, la cité-forteresse de Castro, dans les Pouilles, est attaquée par une armada turque de 400 navires du pirate barbaresque Barbarossa / Khizir Khayr ad-Dîn (v.1466-1546), amiral au service de Soliman le Magnifique. Castro est anéantie, mais Fabio fait le serment de venger la mort de ses proches et organise la résistance du pays pour rejetter l'ennemi à la mer. - Le film mêle ces événements à la légende populaire locale des amours de Castro et de la servante Ilda. Soutenu par l'Associazione Castro Medievale et financé par des privés, sans fonds officiels, Giuseppe Fersini monte un superspectacle qui mobilise toute la région à l'extrême sud de la botte italienne. Son scénario est entièrement filmé dans la péninsule de Salente, à la pointe des Pouilles (à Castro, Lecce, aux thermes de Santa Cesarea, à Otrante, Spongano, Supersano, Miggiano), avec des acteurs non professionnels et quelque 600 figurants bénévoles.
2019/20(tv-df) God's Soldiers - Siege of Malta / Soldaten Gottes - 1. Sklaverei und Handel - 2. Die Belagerung Maltas / Schlacht um Europa - Die Belagerung Maltas (Soldats de Dieu - Les Enfants-soldats) (GB/DE/AT) mini-série de Konstantinos Koutsoliotas et Elizabeth E. Schuch
Jon Briest, Richard Melman, Paul Parker, Sebastian Peiter/Urban Canyons Ltd. (Manchester)-Parker Films-ZDF-ORF-Arte-Malta Film Commission (ORF 18.12.20 / Arte 18.9.21), 2 x 51 min./102 min. - av. Rudy Emanuel Catania (le janissaire Hassan), Devide Tucci (le chevalier Raymond), Rebecca Dimech (Maria, veuve maltaise), Zach Colero (Hassan jeune), Beppe Aquilina (Raymond jeune), Mikahil Basmadjian (M. de Valette, Grand-Maître de l'Ordre de Saint-Jean), Muhammed Badr (Mustafa Pacha), Sinclair Mifsud (Gwann), Bryan Manning (un derviche Bektashi), Henry Zammit Cordina (le prieur de l'Ordre), Donald Pace (Joseph), Daniel Attard Portughes (le prieur du navire), Alfred Buhagiar (l'imam), Leander John Schembri (le prêtre orthodoxe), Justin Farrugia (le père de Hassan), Ilaria Scerri (l'Anatolienne), Alan Fenech (le recruteur ottoman), Attakova Mavu (l'eunuque).
Deux jeunes hommes se croisent sur divers champs de bataille : Hassan, un Grec enrôlé de force dans le corps d'élite des redoutables Janissaires de l'Empire ottoman, et Raymond, issu de la noblesse française, envoyé par ses parents à Malte pour servir dans l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Tous deux sont mobilisés sur des navires corsaires qui pratiquent l'esclavage. En 1565, la flotte de guerre de Soliman le Magnifique quitte Istanbul pour anéantir l'Ordre sur Malte et assiège Fort St. Elmo... Un docu-fiction qui veut illustrer l'expansion ottomane dans la Méditerranée au XVIe siècle. Hélàs, des scènes de batailles aussi interminables que peu crédibles et des reconstitutions qui frisent la parodie décrédibilisent le propos général. Tournage à Malte en utilisant la galère " Noa Victoria " amenée d'Espagne.
2023/24(tv-df) Die Normannen, Herrscher von Sizilien / La Sicile normande (AT/IT/DE/FR) de Klaus T. Steindl
série "L'Aventure humaine", Dieter Pochlatko, Jakob Pochlatko, Massimo My/Epo-Film Produktionsgesellschaft-MyMax Entertainment-ZDF-ORF-RAI-Arte (Arte 27.1.24),87 min. - av. Alessia Guerrieri (Constance de Hauteville, mère de Frédéric II de Hohenstaufen), Alessandro Cremona (Walter von Pagliara), Sam Randazzo (Roger Ier), Luciano Falletta (Roger II), Ramzi Harabi (l'émir de Palerme), Gisella Vitrano (Adelasia).
Docu-fiction: Parti d'un village du Cotentin, Hauteville-la-Guichard, au milieu du XIème siècle, le Normand Roger de Hauteville est parti reprendre la Sicile aux Arabes (qui l'avaient conquise en 831). Mandaté par le pape et épaulé par une troupe de mercenaires, ce descendant christianisé des Vikings finit par arracher Palerme à ses ennemis en 1071, au terme d'une guerre longue et difficile. Mais plutôt que d'imposer une domination impitoyable sur l'île, il choisit d'adopter l'administration arabe et de bâtir un royaume fondé sur une relative tolérance. En 1130, Roger II est sacré roi de Sicile. Pendant un siècle et demi, sous la férule des Normands, les habitants de la Sicile - musulmans, chrétiens, juifs, Grecs, Lombards - cohabitent pacifiquement au sein de cette monarchie prospère. Un règne à l'origine d'un véritable âge d'or de la Sicile, qui sera suivi au XIIe siècle par le gouvernement des Hohenstaufen, ennemis du pape Clément III.