III - L’ITALIE

(" La Duchesse d'Amalfi ", 1612). - Afin de demeurer les uniques héritiers de ses richesses, Ferdinando d'Aragona, duc de Calabre, et son frère Luigi d'Aragona, cardinal à Rome, sont d'accord pour empêcher leur sœur, Giovanna d'Aragona, duchesse d'Amalfi (près de Naples), qui est veuve, de se remarier. Celle-ci a découvert parmi tous ses courtisans intéressés le seul homme véritablement honnête à la cour d'Amalfi, son majordome Antonio Bologna qu'elle épouse secrètement. Lorsque le couple a un fils, l'espion du cardinal, Danielo de Bosola, en informe Ferdinando qui, pris d'une colère aveugle, veut forcer sa sœur à se suicider. Mais la duchesse parvient à se réfugier à Ancône tandis que son époux de basse extraction se cache à Milan. La duchesse est arrêtée et Bosola, sur ordre des deux frères, l'étrangle ainsi que ses enfants. Après avoir empoisonné sa maîtresse, Julia, qui en savait trop, le cardinal charge Bosola d'assassiner Antonio à Milan ; le séide hésite, pris de remords, puis le tue par erreur. Fou de colère, il se jette alors sur le cardinal et le trucide tandis que Ferdinand, dans une crise de folie, poignarde Bosola, qui le tue à son tour.
Publiée en 1623, la tragédie sanglante de John Webster s'inspire d'événements authentiques survenus entre 1508 et 1513 à la cour d'Amalfi, où la duchesse, petite-fille de Ferdinand I^er de Naples, se remaria secrètement après la mort de son premier mari, Alfonso Ier Piccolomini, en 1498. La duchesse périt en 1511, son second mari (qui était en réalité un aristocrate, Antonio Beccadelli di Bologna) en 1513. Matteo Bandello a, le premier, relaté le drame dans ses Novelle en 1554. Stephen Oliver en fera un opéra, The Duchess of Malfi, en 1971.