III - L’ITALIE

8. LE MONDE DES ARTS

8.4. Raphaël

Raffaello Sanzio - ou Santi (1483-1520), peintre, sculpteur et architecte originaire d'Urbino (Marches).
1907Raffaello e la Fornarina (IT) d'Eduardo Bencivenga
Filoteo Alberini, Roma. - Cf. film de 1944.
1911Prima pittura di Raffaello fanciullo (IT)
Società Italiana Cines (Roma), 220 m. - Le petit Raffaello Sanzio est envoyé en apprentissage auprès de Maître Benedetto da Urbino/Benoît d'Urbain, dont la jolie fille Maria séduit le jeune artiste. Celui-ci attire bientôt l'attention de Guidobaldo de Montefeltro, duc d'Urbino, en achevant le travail de son maître devenu quasi aveugle. - N'importe quoi : Benoît d'Urbain (1560-1625) était un prêtre capucin reconnu bienheureux par l'Église catholique qui n'avait pas de fille, ne maniait pas le pinceau et naquit bien après le décès de Raphaël (qui fut instruit par le Pérugin) ... - GB : Raphael's Boyhood.
1911Raffaello e la Fornarina (IT)
Società Italiana Cines (Roma), 327 m. - Maria Dovizi, la nièce du cardinal Bibbiena, est folle amoureuse de Raphaël, mais celui-ci lui préfère une simple fille du peuple nommée Fornarina. Drame (cf. ci-dessous, film de 1944). - DE : Raffael und die Fornarina, ES : Rafael y la Fornarina, GB : Raphael and His Model.
Lida Baarová et Walter Lazzaro dans « La Fornarina » (1944).
1943/44La Fornarina (IT) d'Enrico Guazzoni
Enrico Guazzoni, Carlo Borsari/Consorzio Cinematografico Euro International Film Produzione (E.I.A.)-Mediterranea Film, 96 min. - av. Walter Lazzaro (Raffaello Sanzio), Lida Baarová (Margherita Luti dite " La Fornarina "), Anneliese Uhlig (Eleonora d'Este), Loredana [Padoan] (Maria Dovizi da Bibbiena), Luigi Pavese (le peintre Sebastiano del Piombo), Cesare Fantoni (le cardinal Bernardo Dovizi da Bibbiena), Pio Campa (le pape Jules II), Ernesto Zanon (l'architecte et peintre Donato Bramante), Amilcare Pettinelli (Agostino Chigi dit " le Magnifique ", banquier et armateur), Ugo Sasso (Marzio Taddei), Giorgio Costantini (le peintre Giulio Romano), Vinicio Sofia (Baviera), Nino Marchesini (le gouverneur de Rome), Amina Pirani Maggi (Mamma Rosa), Cesare Polesello (maître Timoteo), Pia De Doses (Salvestra), Andrea Volo (Duccio), Giovanni Onorato (Quirino), Amalia Pellegrini (Marozia).
Synopsis : Établi depuis 1508 à Rome sur appel du pape Jules II, célèbre et adulé de toutes parts, rival de Michel-Ange, le jeune Raphaël rencontre Margherita Luti, une fille de boulanger dont il fait sa maîtresse et son modèle pour le tableau " La fornarina " (la boulangère) en 1518/19 ainsi que pour diverses madones. D'une grande beauté, Margherita est très courtisée, ce qui inquiète le peintre, d'un naturel jaloux. Comme cette liaison retarde son propre mariage, l'aristocrate Maria Dovizi da Bibbiena, nièce du cardinal Médicis Bibbiena et fiancée officielle de l'artiste, ordonne en secret l'enlèvement de sa jeune rivale. Raphaël tombe dans un état grave de prosternation et met tout en branle pour retrouver Margherita. Il y parvient finalement, mais trop tard : attaqué par la malaria et ses multiples crises de fièvre, il succombe le jour de la procession du Vendredi Saint, en avril 1520, à l'âge de 37 ans.
Identifiée au XIXe siècle comme étant la " fornarina " du fameux tableau du Palais Barberini, Margharita serait la fille du boulanger Francesco Luti da Siena, mais sa vraie identité est toujours débattue. Ingres immortalisa Raphaël et la Fornarina avec son tableau de 1814, contribution romantique à une légende assez mièvre reprise par les romans de gare. Le film, développé à partir d'un roman non publié de Tullio Gramantieri et tourné à Cinecittà pendant les derniers mois de l'occupation allemande de Rome, est le chant de cygne du vétéran Enrico Guazzoni, un des pères du cinéma national, responsable des grandes fresques historisantes qui influencèrent jadis Griffith, DeMille et Lubitsch (La Gerusalemme liberata en 1911, Quo Vadis ? en 1913, etc.). Son film est terminé en mai 1943, mais ne sortira à Rome qu'en octobre 1944 (c'est le tout premier film italien sorti à la Libération) puis à Milan en 1945 avant de finir aux oubliettes. On en retiendra surtout la présence de la vedette tchèque Lída Baarová en " fornarina ", comédienne qui fit ses débuts à Prague, puis à Paris (idylle avec Charles Boyer) et à Berlin où elle fut, de 1936 à 1938 la maîtresse de Joseph Goebbels, le ministre de la propagande nazie de sinistre mémoire, marié, père de famille mais amoureux au point de demander le divorce. Craignant que cela ne ternisse l'image de la famille allemande modèle des Goebbels, le Führer exigea que son ministre rompe toute relation avec l'actrice qui fut alors déclarée persona non grata dans le Reich. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle tourna sept films à Rome, puis, après avoir décroché encore de petits rôles après 1945 (I vitelloni de Fellini), elle sombra dans l'alcoolisme. L'interprète de Raphaël, Walter Lazzaro, était un artiste-peintre particulièrement apprécié par les milieux fascistes qui apparut aussi dans une demi-douzaine de films entre 1935 et 1944.
1943/45® L'abito nero da sposa (IT) de Luigi Zampa. - av. Manuel Roero (Raffaello Sanzio). - cf. chap. 5.1
1959® Le notti di Lucrezia Borgia / Les Nuits de Lucrèce Borgia (IT/FR) de Sergio Grieco. - av. Stelio Candelli (Raffaello Sanzio). - cf. chap. 5.2
1964® (tv) Vita di Michelangelo (La Vie de Michel-Ange) (IT) de Silverio Blasi. - av. Vittorio Batarra (Raffaello Sanzio). - cf. chap. 8.3
1965® The Agony and the Ecstasy (L'Agonie et l'Extase) (US) de Carol Reed. - av. Tomas Milian (Raffaello Sanzio). - cf. chap. 8.3
1970Nel giorno del Signore (IT) de Bruno Corbucci
Gianni Buffardi/Selenia Cinematografica-Produzione Cinematografiche Europee (P.C.E.), 92 min. - av. Fred Otto Robsahm (Raffaello Sanzio), Igli Villano (Margherita Bragone dite " la Fornarina "), Sydney Chaplin (Piero Melozzo, cousin de Beatrice), Ira von Fürstenberg (la princesse Beatrice del Giovenale), Vittorio Caprioli (Messer Sergio Anticoli, l'usurier), Francesco Mulè (le pape Léon X), Umberto D'Orsi (le cardinal Ruffo), Checco Durante (le boulanger Bragone), Mario Carotenuto (Bargello), [Lando Buzzanca (Pietro, le premier fiancé de Margherita) - coupé au montage], Gino Bramieri (le confesseur, dit " fratellone della Buona Morte "), Franca Valeri (la veuve Anticoli), Erminio Macario (Don Giacinto), Gianfranco D'Angelo, Lilo Banfi, Enzo Guarini et Enrico Luzi (quatre disciples de Raffaello), Carlo Dapporto (Gualtiero Lama de' Farinita, commandant de la Garde Suisse), Carlo Pisacane (l'avocat), Pino Ferrara (Chirichetto), Franco Franchi et Ciccio Ingrassia (les deux geôliers).
Margherita dite " la boulangère " est la maîtresse de Raphaël que le pape Léon X a invité à travailler au Vatican. Mais la princesse Béatrice del Giovenale, également amoureuse du peintre, cherche à s'en débarrasser. Son cousin Piero ne parvenant pas à intimider la jolie boulangère, Béatrice la fait accuser du meurtre d'un usurier juif, Messer Anticoli, qui a tenté de la violer et qu'elle a assassiné elle-même. Margharita est livrée au tribunal de l'Inquisition qui la condamne à mort, mais au dernier moment Raphaël découvre les manigances de la princesse et la fait exiler à perpétuité par le pape. - Une farce érotique, vulgaire et verbeuse filmée en Technicolor et Techniscope à la Villa Parisi à Monte Porzio Catone, à Viterbe (Oriolo Romano) et à Manziana (Bosco di Macchia Grande) et où apparaît le très populaire tandem comique de Franco & Ciccio en geôliers imbéciles. - ES : El día del Señor.
1974(tv) Rafael - Retrato de un cardenal (ES) de Ramón Gómez Redondo
Television Española, série " Los pintores del Prado " (TVE 14.4.74), 24 min. - av. Enrique San Francisco (Raffaello Sanzio), Francisco Pierrá (Donato Bramante), Luis Alonso (le pape Jules II), Luis Rivera, Beatriz Garrido, José Manuel Hernandez.
En 1508, l'architecte Bramante invite Raphaël à Rome au service du pape Jules II pour y décorer le Vatican.
1979Margherita, épisode de Les Héroïnes du mal (FR) de Walerian Borowczyk
Pierre Braunberger, Gisèle Braunberger, Jean-Paul de Vidas, Michel de Vidas/Argos Films-Les Films du Jeudi (Paris), 115 min. - av. Marina Pierro (Margherita Luti, " la Fornarina "), François Guétary (Raffaello Sanzio), Jean Martinelli (le pape Jules II), Roger Lefrère (Michelangelo), Gérard Falconetti (Tommaso), Jean-Claude Dreyfus (le banquier Bernardo Bini), Noël Simsolo (Julio Romano), Pierre Benedetti, Philippe Desboeuf, Mathieu Rivolier, Robert Capia, Daniel Marty, Jacky Baudet, Sylvian Ramsamy, Jean Boullu.
Raphaël est-il décédé des suites d'un refroidissement dans les ruines antiques du Forum Romain (comme l'affirme Theodore Moron, 1506-1571) ou parce que le plaisir sexuel l'avait épuisé (selon Giorgio Vasari, 1512-1574) ? Seule Margherita Luti, l'ardente et ambitieuse fille d'un boulanger romain, connaît la réponse, elle qui fut le témoin de ses derniers instants... En 1520, le peintre espionne sa maîtresse lorsqu'elle fait l'amour avec son amant Tommaso dans les ruines de Rome. Pendant qu'elle est assise dans l'atelier du peintre, le riche banquier Bernardo Bini l'épie par le trou de la serrure. Raphaël, qui le remarque, perce l'œil de Bini avec un pinceau. Pour se venger, le banquier borgne séduit Margherita avec des bijoux et l'incite à assssiner Raphaël avec des cerises empoisonnées. Mais, déjouant tout le monde, la boulangère empoisonne Bini et Raphaël avant de retourner, libre et joyeuse, avec les bijoux chez Tommaso. - Trois contes autonomes situés à des périodes différentes pour trois personnages féminins dont seul le premier, consacré à la maîtresse de Raphaël, mais dont le propos est inventé de toutes pièces, présente un arrière-plan historique. Selon Borowczyk, aussi auteur du scénario (le deuxième épisode est cosigné par André Pieyre de Mandiargues), les noms de ses héroïnes commencent tous par la lettre " M " comme dans le mot " mal " (Margherita, Marceline, Marie) et commettent des crimes passionnels : leur séduction et l'irrésistible besoin d'assouvir leurs fantasmes les transforment en criminelles. Fidèle à ses options thématiques autour de la transgression des tabous loin de toute morale répressive, le cinéaste érotomane et esthète raffiné illustre ici l'interrelation entre le sexe et la mort, entre l'innocence et le vice. Des images délicates et recherchées, une richesse décorative au service d'un propos un peu tarabiscoté, bien dans l'air du temps. - IT : Tre donne immorale ?, ES : Tres mujeres immorales, GB : Three Immoral Women, US : Immoral Women - Heroines of Evil.
1984(tv-df) Raffaello (IT) mini-série d'Anna Zanoli
RAI Radiotelevisione Italiana, série " I grandi personnaggi " (RAI Uno 29.3.+5.4.84), 177 min./2 parties. - av. Antonio Fattorini (Raffaello Sanzio), Bruno Corazzari (Pietro Bembo, son meilleur ami), Anne Canovas (Margherita Luti, " la Fornarina "), Luigi Diberti (le comte Canossa), Rinaldo Mirannalti (Giovanni Santi), Roberto Petruzziello (Raffaello enfant), Riccardo Diana, Carlo Reali, Egidio Termine, Odino Artioli, Mario Cassigoli, Massimo De Vita, Cristina Fondi, Adriano Giraldi, Gianpaolo Innocentini, Loris Liberatori, Remo Remotti, Roberto Scateni, Maurizio Schmidt.
Une série docu-fictionnelle mise sur pied à l'occasion des 500 ans de la naissance du peintre et filmée sur les lieux où il vécut et travailla (Urbino, Villa Imperiale à Pesaro, Palazzo Corsi à Florence, Farnesina à Rome, etc.).
2004
(tv) Raphael - a Mortal God (GB) de John Holdsworth
Kim Thomas/BBCtv (BBC1 31.10.04), 55 min. - av. Joe McFadden (Raffaello Sanzio), T. P. McKenna (le pape Jules II), Sidney Kean (Bramante), Sophie Trott (Margherita Luti dite " la Fornarina "), Geneviève Allenburg (Atalanta Baglioni), Robert Willox (Michelangelo), Roy Holder (Perugino), Mark Rylance (Leonardo da Vinci), Frank Lazarus (Giovanni Santi), Stewart Permutt (le duc d'Urbino), Fabienne Delvalle (la duchesse d'Urbino), Joshua Phillips (Raffaello enfant), Mario Ioreto (le cardinal Bibbiena), Giorgia Camperio (Maria Bibbiena). - Docu-fiction.
2007 [sortie: 2017]® (tv) Caravaggio : The Search (US) de Michael C. Merisi e.a - av. Lorenzo Micheli (Raffaello Sanzio). - cf. chap. 8.6
2011-2013® (tv) The Borgias (US/HZ/IR/CA) de Neil Jordan. - av. Tom Austen (Raffaello Sanzio). - cf. chap. 5.2
La rencontre de deux géants (« Raffaello : Il Principe delle Arti », 2017).
2017Raffaello : Il Principe delle Arti - in 3D (Raphaël - Le Seigneur des arts / Raphaël, prince des arts) (IT) de Luca Viotto
Aline Bardella, Francesco Invernizzi, Cosetta Lagani, Federica Abaterusso, Roberto Andreucci, Francesco Invernizzi/Sky Italia-Magnitudo Film (Roma)-I Musei Vaticani (Città del Vaticano)-Nexo Digital, 84 min. - av. Flavio Parenti (Raffaello Sanzio), Angela Curri (Margherita Luti dite " la Fornarina "), Enrico Lo Verso (le peintre Giovanni Santi), Marco Cocci (le cardinal Pietro Bembo), Alessio Di Domenicantonio (Raffaello enfant), Cesare Kristian Favoino (Raffaello adolescent), Martina Carletti (Magia Ciarla), Fabrizio Jovine (Leonardo da Vinci), Fernando Di Virgilio (le pape Jules II), Ludovico Caldarera (Michelangelo), Mauro Vizzi (l'architecte et peintre Donato Bramante), Roberto Andreucci (le pape Léon X), Gabriele Carbotti (l'architecte et peintre Giulio Romano), Marco Maria Della Vecchia (le peintre Giovanni Antonio Bazzi dit Il Sodoma), Andrea Ascolese (le diplomate Baldassare Castiglione), Maria Grazia Melilli, Claudio Sagliocco, Riccardo Niseem Onorato (narration).
Une ambitieuse biographie docu-fictionnelle de Raphaël qui tente de cerner tant l'homme (sa gentillesse face à la brusquerie de Michel-Ange) que l'artiste à travers ses très nombreux travaux de peintre (36 toiles apparaissent à l'écran) et d'architecte, tout en cernant les principales caractéristiques de la Renaissance italienne. Une démonstration sans surprises, académique mais visuellement ample et riche d'informations en tous genres. Les neuf séquences de reconstitutions historiques liés à des épisodes ou anecdotes de la vie de Raphaël s'inspirent des tableaux de salon français du XIXe siècle (Horace Vernet, Jean-Léon Gérôme, Jean Auguste Dominique Ingres, etc.) ; la Chapelle Sixtine a été recréée infographiquement et les extérieurs sont filmés à Urbino, Florence et Rome, en plus d'images en 3D et 4K dans le Palais apostolique. - GB/US : Raphael - Lord of the Arts.
2019® Il peccato (Michel-Ange) (RU/IT) d'Andreï Kontchalovski. - av. Glen Blackhall (Raffaello). - cf.chap. 8.3
2021(tv) Raphaël, le prodige de la Renaissance (FR) de Vincent Mottez, David Jankowski, Benjamin Lehrer (fict.)
Jérôme Série " Secrets d'Histoire " présentée par Stéphane Bern, Jean-Louis Remilleux/Société Européenne de Production-France Télévisions (FR3 18.1.21), 114 min. - av. Nino Gamet (Raffaello Sanzio), Helie Chomiac (Donato Bramante), Pascal Fonta (le pape Léon X), Sébastien Fouillade (Baldassare Castiglione), Jan Czul, Mitsou Doudeau, Nino Gamet, Olivia Jubin, Besse, Manon Hoffmann.
Docu-fiction tourné sur les lieux historiques à Rome, avec reconstitutions. Artiste précoce, Raphaël Sanzio est intronisé maître à 17 ans et commence sa carrière à Pérouse. À 20 ans, il gagne Florence avant d'être appelé à Rome par le pape Jules II.