IV - ESPAGNE ET PORTUGAL

1. L’HISPANIE MULTIETHNIQUE ET MULTICULTURELLE

1.2. « Al-Andalûs » et les débuts de la « Reconquista »

1909Guzmán el Bueno (ES) de Fructuós Gelabert et Enrique Jiménez
Films Barcelona (Narciso Bordas/Cine Diorama), 19 min. - av. Joaquin Carrasco (Alfonzo Pérez de Guzmán), Margarita Xirgú, Enrique Guitart, Enrique Jiménez, Sra. Guerra, Gallart, Bozo, P. Ortin, Valar. – Le drame du capitaine Alfonso Pérez de Guzmán dit « le Bon » (1258-1309), qui se distingua sous le règne de Sancho IV, roi de Castille, et enleva aux Maures Tarifa en 1293 et Gibraltar en 1308. Nommé gouverneur de Tarifa, il est assiégé par l’infant, Don Juan, qui s’est révolté contre son royal frère. Le prince a en sa possession un des fils de Guzman et menace de l’exécuter si le père ne lui remet pas la place-forte. Guzman répond que, plutôt que de commettre une trahison, il lui prêtera lui-même un poignard pour tuer son fils, et lui jette sa dague par-dessus les murailles. L’enfant est égorgé tandis que Don Juan, battu militairement, est obligé de se retirer. – Lope de Vega a célébré en vers l’action héroïque de Guzmán, mais le scénario du catalan Gelabert repose sur une pièce homonyme d’Antonio Gil de Zárate. – GB : Guzman the Brave.
1910Justicia del rey Don Pedro (La Justice du roi Don Pedro) (ES) de Segundo de Chomón
Segundo de Chomón, Joan Fuster i Garí/ Producciónes Chomón-Fuster para Pathé (Barcelona), 120 m./5 min. – Le roi Pedro/Pierre Ier de Castille (1334-1369), surnommé Pierre le Justicier par le petit peuple et Pierre le Cruel par ses ennemis de la noblesse, ordonne que l’archidiacre soit condamné à être enterré vivant à côté du cadavre d’un homme qu’il a refusé d’enterrer, la fille du décédé n’ayant pas accepté ses avances amoureuses.
1911Il conte Fernando de Castiglia (Fernand de Castille) (IT)
Società Italiana Cines (Roma), 216 m. – Fernando/Ferdinand, comte de Castille, et Mercedes, fille du roi de Navarre, s’aiment secrètement alors que leurs deux familles se font la guerre. Lors d’une bataille, le roi de Navarre est tué malgré les efforts de Fernando pour sauver la vie du père de sa bien-aimée. Capturé par les Navarrais victorieux et condamné à mort par la reine-veuve Teresa, il attend stoïquement son exécution, mais Mercedes parvient à le libérer et le couple s’enfuit pour se marier à Castille. - ES : Fernando de Castilla.
1911La favorita / La Favorite (IT/FR) de Georges Denola
Film d'Arte Italiana/SAPF-Pathé, 350 m./12 min. (en couleurs). - av. Amelia Cattaneo (Eleonora de Guzman), Lamberto Picasso (Fernando), Dillo Lombardi (Alphonse XI), Lamberti Fabbri, Aurelia Catteano (Eleonora de Guzman, favorite du roi). - En Castille en 1340, sous Alphonse XI, roi de Castille et de Léon. Fernando, un jeune aristocrate, s’éprend de la belle Eleonora de Guzman sans réaliser qu’elle est la maîtresse du roi. Inspiré par son amour, il se fait soldat, se couvre de gloire à la guerre, sauve la vie de son souverain au combat et obtient de ce dernier, plutôt embarrassé, l’autorisation d’épouser Eleonora. Mais lorsque des courtisans lui révèlent le passé de sa fiancée, il renonce au mariage et se retire au couvent. Eleonora lui demande pardon, puis succombe à son chagrin. – Script d’après la tragédie Les Amours malheureux ou le comte de Comminges de François-Thomas-Marie de Baculard d’Arnaud (1790), mise en musique par Gaetano Donizetti (1840). – GB : The Favorite, DE : Die Favoritin.
1911Don Garcia del Castanar (Dom Garcia del Castenar) (IT)
Società Italiana Cines (Roma), 244 m. – En 1330, Alphonse XI, roi de Castille et de Léon, déclare la guerre aux Maures et ses sujets chrétiens l’applaudissent avec ferveur. Pour les encourager, il décide d’honorer un de ses plus fidèles sujets, Don Garcia del Castañar, en lui rendant personnellement visite dans sa demeure. Il se fait toutefois remplacer incognito par un sosie qui abuse de son rôle, prend ses aises et importune l’épouse de Don Garcia. Ce dernier le met à la porte. Peu après, Don Garcia et sa femme rapportent à la reine le comportement déplacé du roi qui aurait violé les lois de l’hospitalité. Le roi, surnommé « le Justicier », se blanchit sans peine et autorise Don Garcia à punir le butor, qui est tué en duel. – ES : Don García del Castañar.
1911Don Pedro el Cruel / Don Pedro I (ES) de Ricardo de Baños et Albert Marro
Ricardo de Baños, Alberto Marro i Fornello/Hispano Films (Barcelona), 785 m. - av. Cecilio Rodríguez de la Vega (Pedro I, roi de Castille et de Léon, 1350/1369), Domènec Ceret, Josep Durany, Concha Lorente. – Les frères bâtards Fadrique, Enrique/Henri et Tello de Transtáma (Trastamare) conspirent contre leur demi-frère Pedro Ier, roi de Castille et León, dit Pierre le Cruel. Ce dernier ordonne l’assassinat de Fadrique, mais, capturé par les Français en 1369 il est tué à son tour par Henri de Trastamare, sous les yeux de Bertrand Du Guesclin (cf. télésérie de 1989).
1913De muerte a vida (ES) de Ricardo de Baños et Alberto Marro
Alberto Marro i Fornello/Hispano Films (Barcelona). – Sous Pedro Ier d’Aragon (1068-1104), un chevalier prisonnier des Maures meurt de désespoir en apprenant que sa fiancée, le croyant décédé, en a épousé un autre. – GB : True Till Death.
1919Die Jüdin von Toledo [La Juive de Tolède] (AT/DE) d’Otto Kreisler
Helios-Film Wien-Josef Rideg Film GmbH (Berlin), 1134 m./4 actes - av. Franz Höbling (le roi Alphonse VIII de Castille), Thea Rosenquist (Rahel Esra, fille d’Isaac), Ida Norden (la reine Eleonora/Aliénor d'Angleterre), Leopold Iwald (Manrique, comte de Lara), Josef Viktora (Don Garceran, son fils), Emmy Flemmich (Esther, sœur de Rahel), Theodor Weiss (Isaac), Josef Jarno.
Un scénario de Robert Land d’après la tragédie de Franz Grillparzer (1855), qui est inspirée par Las paces de los reyes y la judía de Toledo (1617) de Lope de Vega, mais utilise la légende pour s’attaquer à l’antisémitisme qui sévit dans l’Empire austro-hongrois de François-Joseph. – Rahel Esra, fille d’Isaac, pénètre avec témérité dans le jardin royal de Tolède - qui lui est interdit - pour y voir le jeune Alphonse VIII, roi de Castille (1155-1214). Arrêtée, « Raquel la Hermosa » demande la protection du monarque ; celui-ci s’éprend bientôt passionnément de la beauté, au point de négliger les affaires d’État, notamment la menace des musulmans aux portes. Rahel introduit sa famille au château du Retiro, son père Isaac fait fortune. Outrée, vertueuse et froide, la reine Éléonore/Aliénor Plantagenêt obtient l’appui de la noblesse du royaume pour éliminer la Juive qui mettrait la cité en péril. Alphonse se repent, mais il est trop tard pour sauver la vie de Rahel. Cf. captations théâtrales de 1977 et 1991 et le téléfilm de 1978. – US: The Jewess of Toledo.
1921Der tote Hochzeitsgast (AT) de Max Neufeld et Otto Kreisler
Max et Eugen Neufeld, Otto Kreisler/Paro Film-Helios Filmproduktion GmbH-Vita Film AG (Wien), 2000 m./5 bob./87 min. - av. Max Neufeld (le duc Don Ramiro), Eugen Neufeld (Don Fernando), Karl Ehmann (le bouffon), Carmen Cartellieri (Doña Clara), Pauline Schweighofer (sa mère), Josef Recht (le roi), Eduard Selder (le père de Don Ramiro), Middy Elliot (l’écuyer de Don Ramiro), Eugen Preiss (le confident de Don Fernando).
Vainqueur des Maures, Don Ramiro rentre couvert de gloire à Tolède où Doña Clara, la jolie nièce du roi, l’accueille avec passion. Pourvu désormais du titre de duc, Ramiro va pouvoir épouser sa bien-aimée, mais son rival Don Fernando persuade le roi de l’envoyer comme nouveau gouverneur à Grenade. Les amoureux se séparent en larmes. Soutenu par le roi, Fernando peut alors épouser Doña Clara, qui se résigne, et il invite tous les gouverneurs du royaume à ses noces. Ramiro est contraint de s’y rendre aussi, mais en cours de route, il fait une chute de cheval et se tue – ou est-ce un suicide ? Agonisant, il supplie son écuyer de transporter son cadavre à Tolède afin d’être présent parmi les invités, hôte macabre de ce mariage maudit. – Un scénario inspiré par la ballade romantique Don Ramiro de Heinrich Heine (Buch der Lieder, 1827) et interprété par les frères Max et Eugen Neufeld. – IT : Don Ramiro - i misteri della Corte di Spagna.
1922Isidro labrador (ES) de Sabino Antonio Micón
S. A. Micón (Madrid), 600 m./22 min. - av. Luis Pérez de León (saint Isidore), Felisa López (María de la Cabeza), Manuel Alares (Juan de Vargas), Antonio Palacios (le père). – Magerit / Mayrit (dénomination arabe pour Madrid) en l’an 1100, peu après que la cité-forteresse musulmane soit passée aux mains des chrétiens sans lutte, à l’initiative d’Alphonse VI de León. Ce premier film du journaliste basque et théoricien du cinéma S. A. Micón retrace la vie du saint patron de la future capitale espagnole, San Isidro (saint Isidore le Laboureur, v. 1082-1172), film tourné à Madrid (Casa de Vacas et Moncloa-Aravaca) avec les comédiens de la troupe locale du Teatro Novedades. - Ouvrier agricole, Isidro préfère prier que travailler la terre, et son régisseur Juan de Vargas, alerté par d’autres laboureurs jaloux, surprend le saint homme en prière, en extase tandis que les bœufs continuent à tirer la charrue, conduits par deux anges. Ébloui, de Vargas se convertit. - Le sujet sera repris en 1963.
1940/41La torre de los suplicios (MX) de Raphael J. Sevilla
R. J. Sevilla/Rex Films (Ciudad de México), 75 min. - av. Ramón Pereda (Don Octavio, juge), Margarita Mora (Fernanda), José Crespo (Enrique IV de Castille), Elena D'Orgaz (Isabel de Castille, sa demi-sœur), Stella Inda (Doña Raquel), Miguel Arenas (Don Gonzalo, le juge), René Cardona (Carlos), Arturo Soto Rangel, Luis Alcoriza, Charro Aguayo, Estela Inda, Aurora Walker.
Crimes et intrigues parmi la noblesse castillane sous Enrique IV de Castille (1454/1474), d’après un roman de Jorge M. Dada. La belle Doña Raquel est accusée de meurtre et lorsqu’elle refuse de se donner au juge, Don Gonzalo, ce dernier fait exécuter sa mère et son fiancé. Raquel jure vengeance et dénonce par la même occasion les méfaits du puissant cousin de Gonzalo, Don Octavio, autre juge corrompu. Mélo confus et sanguinolant tourné en décembre 1940 dans les studios Azteca à Ciudad de México.
1948Doña María la Brava (ES) de Luis Marquina
Producciones Manuel del Castillo, 100 min. - av. Tina Gascó (Doña Maria López de Guzman y Estúñiga, dite « María la Brava »), Luis Hurtado (le connétable Don Alvaro de Luna), Miryam Day (la reine Isabel de Portugal), José Rivero (le roi Juan II de Portugal, 1406/1454), Manuel Dicenta (Alonso Pérez de Vivero), Adriano Dominguez (le prince Don Enrique), Salvador Soler Marí (Alvaro de Estiñiga), Rafael Romero Marchent (le page Morales), José Prada (le marquis de Santillana), Asunción Sancho (dama Catalina), Carlos Díaz de Mendoza (le comte de Plasencia), Jacinto San Emeterio (Juan de Mena), Ricardo B. Arévalo (Alonso de Estúniga, fils de Doña María).
Le jeune roi Juan II de Castille est plus préoccupé par les tournois, la musique et les joutes poétiques de sa cour que par son royaume que dirige en fait le connétable Alvaro de Luna (ca. 1390-1453), son ex-page, à la colère de la reine Isabel de Portugal et de l’intriguante noblesse locale. Dans ce milieu délétère, Doña María de Guzmán, une veuve surnommée « la courageuse » (brava), s’adonne entièrement à l’éducation de son fils Alonso, jusqu’au jour où, à l’instigation du prince héritier Enrique et la reine-mère, Alonso est assassiné par le prince et Vivero, un complice de la noblesse. Doña María venge son fils en les tuant. Pour la protéger, le connétable prend la mort des deux assassins à son compte et lui offre le refuge sur ses terres à Burgos, où María lui avoue son amour. Mais à Valladolid en juin 1453, le roi, manipulé par son épouse, condamne Alvaro de Luna à la décapitation pour « usurpation de la couronne ». – Mélodrame sans relief tourné aux studios C. E. A. Ciudad Linea à Madrid, d’après la pièce d’Eduardo Marquina (1909), un patriote castillan qui prend passablement de libertés avec l’Histoire, en imaginant un amour passionnel entre son héroïne et le connétable. Le film présente un monarque « féminisé », donc absent (ce qui pourrait se lire comme une critique déguisée du gouvernement franquiste dans un pays officiellement royaliste, mais dépourvu de roi). L’héroïne, pour sa part, apparaît sous des traits androgynes (affiches et publicité la montrent en armure de chevalier ou combattant dans un tournoi), un hommage indirect aux innombrables veuves de la guerre civile, modèles à la fois de fidélité aux soldats morts pour la juste cause et de maternité combative pour la survivance de sa progéniture.
1950Siete infantes de Lara / Seven Devils (PH) de Manuel Conde
Manuel Conde/MC Productions, 130 min. – av. Manuel Conde (le duc Busto de Lara / Morado), Mario Montenegro (Diego de Lara), Eddie Garcia (Mario de Lara), Johnny Montiro (Felipe de Lara), Jaime Costellvi (Sebastian de Lara), George Sanderson (Fernando de Lara), Jose Martinez (Mauro de Lara), Albert Madison (le cadet des Lara), Africa de la Rosa (la comtesse Lambra), Luningnin (la princesse Gismenia), Ric Bustamante (Ragu), Elvira Reyes (la princesse Sarina), Jose Villafranca, Rolando Liwanag, Ely Nagpil, Andres Centenera, Gracita Dominguez.
À la tête des armées espagnoles, le duc Busto de Lara et ses sept fils remportent une grande victoire sur les Maures abbassides. Le roi Philippe Ier célèbre l’événement en remettant au duc l’Épée d’or. La comtesse Lambra, dévorée de jalousie, estime que cet honneur devrait revenir à son époux Velazquez et à son fils Rodrigo. Les deux familles s’affrontent à la cour lors d’un banquet. Le comte Velazquez suggère au roi d’envoyer Busto à Grenade auprès du calife Al-Mansur (714-775) pour le décourager d’envahir l’Espagne ; derrière son dos, le général Victorio fait croire aux Maures que Busto est un traître qui pousse Philippe à la guerre parce qu’intéressé aux mines de diamants africaines. Al-Mansur ordonne la mort de Busto, mais sa fille, la princesse Gismenia, amoureuse de l’Espagnol, obtient sa grâce. Velazquez égare les sept fils de Busto, ses neveux, en territoire maure où ils sont massacrés par des Turcs. Puis le comte offre les sept têtes des fils à Al-Mansur. Busto s’effondre, tente en vain de tuer son ennemi. Gismenia le délivre et le couple s’échappe de prison. Ils sont séparés lors de la fuite. Les années passent. Gismenia met au monde Morado, le fils de Busto, qui devient un valeureux guerrier au service des Maures. Il parvient à démasquer Velazquez qui tue accidentellement son propre fils Rodrigo avant de périr d’un coup de poignard de son épouse ; Lambra sombre dans la folie. Al-Mansur retrouve sa fille Gismenia et Busto qui lui ont donné un petit-fils, Morado, futur héritier du royaume de Grenade.
Grande saga pseudo-historique inspirée d’un feuilleton, puis d’une bande dessinée très populaires aux Philippines et filmée en Tagalog dans les collines de Bataan et à Mandaluyong sur le modèle des films d’aventures d’Errol Flynn.
1952La favorita (IT) de Cesare Barlacchi
Luigi Mazzullo, Salvatore Strati/M.A.S. Film, 88 min. - av. Sophia Loren [chant : Palmira Vitale Marini] (Eleonora de Guzman), Franca Tamantini [chant : Miriam Di Giove] (Inès, sa confidente), Paolo Silveri (Alphonse XI, roi de Castille), Gino Sinimberghi [voix : Piero Sardelli] (Fernando), Alfredo Colella (Baldassare, supérieur du couvent), Vittoria Donato (la danseuse), Giorgio Costantini (Don Gasparo), Franco Galli.
En 1340, Fernando est amoureux de Léonora de Guzman, la favorite du roi Alphonse de Castille, qu’il a aperçue dans l’église du couvent. Elle réussit à le faire enrôler dans l’armée royale où il se couvre de gloire. Le roi autorise leur mariage, puis révèle à Fernando sa liaison avec Eleonora. Fernando s’enfuit, Léonora n’obtient son pardon que peu de temps avant de mourir, déchirée par le chagrin et le remords. - Film musical d’après l’opéra de Gaetano Donizetti et le drame de Alfonso Royer et Gustavo Vaez (1840), tourné dans les studios Safa-Palatino avec le corps de ballet du Teatro dell’Opera di Roma. Un des premiers rôles de Sophia Loren (encore sous le nom de Sofia Lazzaro) ; elle et Tamantini sont doublés pour le chant par M. Di Giove et P. Vitali Marini. Cf. version muette de 1911 et le film-opéra de 1952.
1962La venganza de Don Mendo (ES) de Fernando Fernán Gómez
Fernando Carballo, José Luis González/Cooperativa A.C.T.A. (Madrid), 87 min. - av. Fernando Fernán Gómez (Don Mendo Salazar y Bernáldez de Montiel, marquis de Cabra), Antonio Garisa (le roi Alfonso VII de León), Lina Canalejas (la reine Doña Berenguela/Bérengère de Barcelone), Paloma Valdés (Magdalena, maîtresse du roi), Juanjo Menéndez (Don Pero Collado, duc de Toro), Joaquin Roa (Don Nuño Manso de Jarama), María Luisa Ponte (Doña Ramírez), José Vivó (le marquis de la Moncada), Paula Martel (Azofaifa, la Maure), Naima Cherky (Rezaida), Lola Cardona (la marquise de Tarrasa), Francisco Camoiras (Clodulfo), Xan das Bolas (Ali), Fernando Sánchez Polack (le baron de Vedia).
Synopsis : Magdalena, fille de Don Nuño Manso de Jarama, est l’amante secrète de Don Mendo Salazar qui a perdu sa fortune au jeu alors que son père la destine au riche Don Pero Collado de Toro, un proche d’Alfonso VII, roi de Galicie, de León et de Castille (1105-1157). Elle, qui veut s'élever socialement, accepte sans prévenir son amant. Le couple est surpris par le futur mari et afin de protéger Magdalena, Don Mendo se fait passer pour un cambrioleur. Don Pero Collado l’emprisonne et le condamne à mort, avec l’assentiment de Magdalena. Don Mendo réalise que son ex-amante, à présent épouse du riche gentilhomme, n'aime personne d'autre qu'elle-même. Il est sauvé par son ami, le marquis de Moncada, et décide de se venger sous une nouvelle identité, se faisant désormais passer pour Renato, un beau troubadour que tout le monde flatte. La belle Maure Azofaifa tombe sous le charme du ménestrel, tout comme la reine Berengaria et même Magdalena, qui trompe à présent son mari avec le roi. Tout ce petit monde et divers courtisans se rendent dans une grotte d’amoureux pour flirter, espionner ou se venger des conjoints infidèles. Ils s’y entretuent tous, à l'exception du roi, de la reine et du marquis de Moncada. – Une farce burlesque assez réussie, tirée de la pièce homonyme du prolifique Pedro Muñoz Seca (1918) et filmée en Eastmancolor aux studios C.E.A. à Madrid par un des ténors de la comédie de boulevard espagnole. Cf. adaptations télévisées de 1954, 1964, 1979 et 1988.
1962(tv-th) Peribañez e il commendatore di Ocaña [Peribáñez et le commandeur d’Ocaña] (IT) de Claudio Fino
RAI Radiotelevisione italiana (RAIdue 28.5.62), 60 min. – av. Giancarlo Sbragia (Peribáñez), Nando Gazzolo (le commandant d’Ocaña), Carla Gravina (Casilda), Giuseppe Caldani (Leonardo), Nino Dal Fabbro (Julio), Maria Teresa Eugeni (Costanza), Enzo Furlai (le curé), Cristina Grado (Inès), Enrico Lazzareschi (Marin), Giancarlo Maestri (Bento), Sandro Merli (Anton), Diego Michelotti (Bartolo), Aldo Barberito (le peintre), Roberto Morbioli (le sacristain).
Peribáñez, un riche paysan d’Ocaña, épouse la belle Casilda, mais lors de la fête au village, le commandant, seigneur du lieu, est blessé par un taureau. Casilda le soigne et il tombe éperdument amoureux d'elle, mettant tout en œuvre pour la séduire et l’enlever à son mari. Il se déguise en moissonneur en l’absence de ce dernier, mais Casilda est sur ses gardes et repousse ses avances. Pour l’éloigner durablement, le commandant nomme le paysan chef d’armée à Tolède pour combattre les Maures, mais Peribáñez, d’abord flatté, à bientôt deviné la ruse de son puissant rival, retourne à Ocaña, surprend le commandant dans sa ferme et le tue. Il gagne le maquis en compagnie de sa fidèle Casilda. Très affecté par la perte d’un de ses meilleurs officiers, le roi Henri III de Castille, dit le Maladif ou l’Infirme (Enrique III el Doliente, 1379-1406), met à prix la tête du meurtrier pour mille écus. Comprenant qu’il ne pourra jouir longtemps de sa liberté, le fier paysan se fait livrer à la justice par Casilda elle-même, afin que lui soit attribuée la prime promise. Le roi, ayant appris la vérité, fait remettre la somme à la jeune femme, fait grâce à Peribáñez et lui restitue sa charge de capitaine des troupes d’Ocaña. La reine offre à Casilda quatre robes pour son mariage. – Première adaptation télévisée de la tragicomédie burlesque de Félix Lope de Vega, « drame de l’honneur rural » célébrant le « monarque justicier » (Peribáñez y el comendador de Ocaña, 1614). Cf. aussi 1964, 1967 et 1970.
1962Maciste contro lo Sceicco (Maciste à la cour du cheik) (IT) de Domenico Paolella
Alberto Manca/Compania Italiana Grandi Film (Roma), 106 min. – av. Ed Fury (Maciste), Erno Crisa (le cheik Abd Al-Kader/Kamar), Mara Berni (Zuleima, sa favorite), Gisella Arden [=Gisella Sardello] (Isabella, fille du duc de Malaga), Massimo Carocci (Antonio, son fiancé), Piero Lulli (Don Ramiro de Mendoza), John McDouglas [=Giuseppe Addobbati] (le duc de Malaga), Adriano Micantoni (Don Alfonso de Alvarez, régent de Malaga), Anna Ranalli (Consuelo), Carlo Pisacane (Ali), Carl Latimer (Selim), Gino Soldi (Bandeau Noir), Eddy Nogara (la mère supérieure).
Don Alfonso, régent du duché de Malaga en Andalousie, ignore que son frère disparu, le duc, est non pas mort mais prisonnier d’Abd Al-Kader, cheik de Mélida, en Afrique du Nord. Pour venger la destruction de l’obélisque de la ville de Mélida, les Maures mettent à sac le sanctuaire de la Vierge à Malaga en enlèvent Isabella, la fille du duc. Cherchant à la délivrer, Antonio, son fiancé, et son ami Maciste se rendent à la cour du cheik où ils démasquent le responsable des affrontements armés entre chrétiens et barbaresques musulmans, le perfide Don Ramiro. - Une situation et des personnages totalement fantaisistes dans une modestissime bande, souvent humoristique (Maciste y porte la barbe), filmée en Totalscope et Eastmancolor aux studios Titanus, avec des extérieurs à Tor Caldara et dans les dunes de sable de Lavinio Lido di Enea (Anzio). – ES : Maciste contra el jeque, DE : Maciste im Kampf mit dem Piratenkönig, US : Samson against the Sheik.
1963El valle de la espadas / The Castilian / Valley of the Swords / I leoni di Castiglia (Le Castillan) (ES/US) de Javier Setó et Al Wyatt Sr.
Sidney W. Pink, Richard C. Meyer, Maruja Diaz/Cinemagic Inc. of Spain (Madrid-Beverly Hills, Calif.)-Producciones Cinematográficas M.D. S.L. (Madrid), 128 min. - av. Espartaco Santony (le comte Don Fernán Gonzáles), Frankie Avalon (Jerifán), Cesar Romero (Jerónimo), Teresa Velazquez (Sancha Sánchez, infante de Navarre), Alida Valli (Teresa, reine de León), Broderick Crawford (Don Sancho, roi de Navarre), Angel Del Pozo (Don García, son fils et successeur), Fernando Rey (Ramiro II, roi de León), Germán Cobos (le calife Abd al-Rahman III), Julio Peña (Santiago), Georges Rigaud (saint Millan/Milián), Tere Velázquez (Sancha), Tomás Blanco (Don Nuño), Rafael Durán (Gonzalo Díaz), Paco Morán (Peribáñez), Soledad Miranda (María Estevez).
L'Espagne du Xe siècle – entre 929 et 932 - est divisée en plusieurs comtés qui se disputent les uns les autres. Ces territoires du nord sont parsemés de châteaux pour protéger les territoires des royaumes arabes péninsulaires. La maison de Lara gouverne la région castillane mais dépend du royaume de León et survit au prix d'un tribut au califat de Cordoue. Les raids musulmans sur les villes frontalières chrétiennes sont fréquents et ont des effets dévastateurs. Don Fernán González, deuxième fils du comte de Burgos et Castille, vassal des rois de León, rêve de l'indépendance de ses terres. Quoiqu’amoureux de l’infante Sancha de Navarre, il tue le père de celle-ci dans la bataille de Valpierre. Au moment où il va signer le contrat de mariage, le frère de Sancha et Teresa, la reine de León lui tendent une embuscade et le font prisonnier. Mais Sancha le libère, tous les deux s’enfuient en Castille au moment critique où le calife Abd al-Rahman III attaque. La présence de Fernando et l’aide salutaire des chevaliers Millan et Yago décident de l’issue de la bataille dans la vallée de Carazo (dite la « vallée des épées »), une victoire pour les chevaliers chrétiens : les Maures de Cordoue se retirent et le comté de Castille obtient l'indépendance du royaume des Asturies (León), comté appelé à devenir le royaume hégémonique de la Péninsule hispanique.
Le film suit la « naissance du royaume de Castille » à l’initiative du légendaire Ferdinand González (v. 910-970), autre membre du panthéon mythologique de l’Espagne avec le Cid Campeador, dont les siècles ont fait un des prédécesseurs. L’intrigue est inventée de toutes pièces, la bataille de Carazo (inconnue des historiens) est en fait celle de Simancas en 938, et Fernán González n’obtint jamais une quelconque autonomie vis-à-vis de la couronne léonaise (qu’il ne cessa jamais de reconnaître). Mis sur pied afin de profiter de l’engouement populaire pour El Cid d’Anthony Mann, le film de Sidney W. Pink, producteur américain bigarré établi à Madrid et spécialisé dans le nanar en tous genres, s’inspire lointainement de El Poema de Fernán Gonzáles, poème épique anonyme d’Arlanza datant du XIIIe siècle. Comme d’autres bandes du même acabit, El valle de las espadas (titre qui évoque la « valle de los caídos », mausolée monumental des héros franquistes tombés pendant la guerre civile) est saupoudré d’idéalisme nationaliste, de religion et de discours grandiloquents, sa production multinationale s’inscrivant dans la politique d’« ouverture » voulue par le ministre de l’information et du tourisme Manuel Fraga Iribarne dès 1962. Le générique aligne quelques « réfugiés fiscaux » étrangers comme les Américains Broderick Crawford, Frankie Avalon et Cesar Romero, le héros fédérateur est campé par un séduisant Vénézuélien Espartaco Santoni (plus connu pour ses conquêtes féminines que pour ses talents d'acteur) et Alida Valli remplace à la dernière minute Linda Darnell. À défaut de décors qu’ils ne peuvent s’offrir, Pink et son employé Javier Setó filment dans la vallée du Carazo et autres lieux de la province de Burgos (Santo Domingo de Silos, Covarrubias, San Pedro de Arlanza), dans la province de Soria (Berlanga de Duero, Calatañazor, Covaleda, Gormaz), à Salamanque (La Alberca), Valladolid (Fuensaldaña, Peñafiel) et bien sûr à Grenade (Alhambra). Un panorama touristique qui vaut le coup d’œil, même si la majorité des édifices patrimoniaux retenus sont plus tardifs que le Xe siècle. Le tournage se déroule en été 1962 en Panacolor et Techniscope, avec des intérieurs aux Estudios Verona à Colmenar Viejo et l’assistance du chef-cascadeur vétéran Al Wyatt Sr., importé d’Hollywood pour les batailles. – IT : I leoni di Castiglia, DE : Die Kastilier.
Mark Damon dans « Pedro el cruel / Sfida al re di Castiglia » (1963) de Ferdinando Baldi.
1963Sfida al re di Castiglia / El rey cruel / Pedro el cruel (Les Révoltés de Tolède / L’Épée de la vengeance) (IT/ES) de Ferdinando Baldi
Virgilio De Blasi/Alexandra Produzioni Cin.ca (Roma)-Procensca (Madrid), 97 min - av. Mark Damon (Pedro Ier de Castille), Maria Teresa Orsini (María Coronel de Padilla), Anna Maria Surdo (Blanche de Bourbon, épouse répudiée), Paolo Gozlino (Enrique de Trastámara / Enrique II de Castille, demi-frère du roi), Rada Rassimov (Aldonza Coronel de Padilla), Carlos Estrada (Don Diego, chef de la garde), Andres Mejuto (Albuquerque), Fernando Cebrián, José Luis Pellicena, Goffredo Unger, Ricardo Valle.
Castille en 1360, sous Pedro Ier dit le Juste ou le Cruel (selon les points de vue). Pour renforcer l’alliance avec la France, Pedro Ier obtient la main de Blanche de Bourbon. Mais durant son voyage en Espagne, Blanche est capturée par Enrique de Trastámara, le demi-frère du roi, et elle s’éprend de son ravisseur. Fou de colère, Pedro incendie le château de son demi-frère et massacre ses sujets ; les soldats sont brûlés vifs, Blanche est chassée. Devenu cruel et violent, Pedro est progressivement abandonné par ses amis et humilie une de ses maîtresses, Aldonza de Padilla, suscitant la haine de son clan. Mais la sœur d’Aldonza, Maria de Padilla, abandonne son couvent, séduit Pedro et devient la nouvelle reine de Castille. Transformé, Pedro recherche désormais la paix pour son royaume et se réconcilie avec le Légat papal, mais Enrique convoite sa couronne, s’auto-proclame roi, lève une armée de mercenaires franco-espagnols dont fait partie le célèbre Bertrand du Guesclin et tue Maria par erreur en visant son époux (1361). Pedro périt en 1369, assassiné dans une embuscade par son demi-frère alors que les deux devaient se voir désarmés pour conclure une paix définitive. Diego Garcia de Padilla, le vieux père de Maria et d’Aldonza, met fin à la guerre civile avec l’aide du calife de Grenade et tue Enrique, l’usurpateur félon.
Une production de routine fabriquée par un spécialiste du genre, Ferdinando Baldi (David et Goliath, Les Horaces et les Curiaces, La fille de Cléopâtre, etc.). C’est du divertissement pour cinémas de quartier élaboré dans la suite de El Cid d’Anthony Mann, assaisonné d’un soupçon de sadisme, mais qui malmène l’Histoire sur toute la ligne : l’Américain Mark Damon – révélé par Roger Corman (House of Usher, 1960) - campe un roi romantique et fort sympathique (on oublie le meurtre de sa première épouse, Blanche de Castille), son adversaire et demi-frère est la vilénie incarnée, et la mort de ce dernier par la main de Padilla est inventée, comme celle de Maria de Padilla, qui serait en réalité décédée de la peste. Le tournage se fait en Technicolor et Techniscope aux studios IN.CI.R.-De Paolis à Rome et en extérieurs en Espagne, à Ségovie (Alcazar, Iglesia de la Vera Cruz), à Colmenar Viejo (Dehesa de Navalvillar) et à Cuenca (Ciudad Encantada). - US : The Tyrant of Castile, GB : Kingdom of Violence.
1963Isidro el labrador (ES) de Rafael J. Salvia
Manuel de la Rosa/Cooperativa Cinematográfica Walkiria-Intercinema Internacional Cinematográfica, 97 min. - av. Javier Escrivá (Isidro el labrador), María Mahor (María Torrubio de la Cabeza), Roberto Camardiel (Iván de Vargas), Rafael Durán (Sr. Vera), Gabriel Llopart (Juan Abad), Francisco Arenzana (Claudio), Francisco Camoiras (Arapiento), Manuel Arbó (l’oncle), Gaspar ‘Indio’ González (Yago Huertas), Carlos Lemos (Juan Abad), Antonio Vico (Tomasón El Descreído), Jos Sepúlveda (Molinero), Mariano Azaña, María Jesús Balenciaga, Carlos Ballesteros, Rosario Royo, Esperanza Grases, Héctor Quirogo, Pablito Alonso.
La vie et les miracles d’Isidore/Isidro le Laboureur et de son épouse Maria de la Cabeza, futurs saints patrons de Madrid (alors Magerit, cité musulmane) qui, au XIe siècle, grâce à leur dévotion absolue à Dieu, auraient obtenu d’excellentes récoltes sous les yeux incrédules de leurs compagnons. Paysans pauvres, ils n’hésitent jamais à faire du bien à ceux qui les entourent. Ainsi, alors qu’Isidro se rend joyeusement au moulin pour transformer du blé en farine, il prend pitié de quelques pigeons que l’intense chute de neige a privé de nourriture et leur laisse une partie de la sienne pour vivre. Selon la légende, cet acte de charité émeut le Ciel et, à l’étonnement de toute la communauté, la maigré quantité de blé donne une immense quantité de farine, etc. Réalisé grâce aux subventions de l’État franquiste, le film est très populaire et est un succès personnel pour l’acteur Javier Escrivá (du Teatro Español), qui avait déjà incarné un saint, le missionnaire Père Damian de Veuster, dans le film Molokai, la isla maldita (1959) de Luis Lucia. – Cf. aussi le film muet Isidro labrador (1922).
1964(tv) La venganza de Don Mendo (ES) de Gustavo Pérez Puig
Série « Primera fila », Radiotelevisión Española, Madrid (TVE 21.6.64), 90 min. – av. Ismael Merlo (Don Mendo Salazar y Bernáldez de Montiel, marquis de Cabra), Manuel Alexandre, Valeriano Andrès, María Banquer, Fernando Delgado, Jesús Enguita, Sancho Gracia, Vicente Haro, Vicky Lagos, Eduardo Moreno, Félix Navarro, Blanca Sendino, Tomás Simon, Laly Soldevila, Concha Velasco. – La comédie burlesque de Pedro Muñoz Seca, cf. film de 1961.
1964(tv) Romance de Don Pedro el Cruel (ES) de Luís de Sosa
Série « Tengo un libro en las manos », Radiotelevisión Española RTVE (TVE 21.7.64). – av. Valeriano Andrés, Pablo Sanz, Manuel Torremocha.
1964** I cento cavalieri / Los cien caballeros / Die hundert Ritter (Le Fils du Cid / Les Cent Cavaliers) (IT/ES/DE) de Vittorio Cottafavi
Fernando Lázaro/Domiziana Internazionale Cinematografica (Roma)-PROCUSA Productores Cinematográficos Unidos (Madrid)-International Germania Film GmbH (Köln), 125 min./115 min./88 min. - av. Mark Damon (Don Fernando Herrera y Menendez), Arnoldo Foà (Don Gonzalo Herrera y Menendez, son père), Antonella Lualdi (Sancha Ordoñez, fille de l’alcalde), Hans Nielsen (l’alcalde Don Alfonso Ordoñez, son père), Rafael Alsonso (Don Jaime Badaloz), Wolfgang Preiss (le cheikh Abengalbón/Ibn Galbún), Gastone Moschin (Frère Carmelo), Barbara Frey (Laurencia), Manuel Gallardo (Halaf, fils du cheikh), Mario Feliciani (l’ambassadeur du cheikh), Aldo Sambrell (Alfaqui), Enrico Ribulsi (le comte de Castille), Rafael Albaicín (Mohammed), Aldo Sambrell (Alfaqui), José Canalejas (un guerrier maure), Mirko Ellis (un noble borgne), Salvatore Furnari (le nain), Giorgio Ubaldi (José), Angel Ter (Don Felipe), Manuel Arbo (le prieur), Anita Todesco (Nina), Juan Cazalilla (Don Ramiro), Hans Clarin (le peintre), Riccardo Cucciolla (le narrateur à la fin).
Synopsis : Vers l’An Mil, dans un petit village isolé, fief du comte de Castille, loin de Burgos comme de la Cordoue omeyyade, au moment des moissons. Au cours d’une trève entre chrétiens et Maures, la vie s’écoule tranquillement – les querelles des villageois à propos du prix du blé mises à part - jusqu’au jour où le cheikh Abengalbón, à la tête de cent cavaliers, demande l’asile dans le village en échange de cadeaux offerts à l’alcalde Don Alfonso Ordoñez. Bientôt, les invités révèlent leurs véritables intentions : prendre le contrôle des lieux et l’exploiter en rentabilisant la production. Ils deviennent des occupants tyranniques après le vol d’un chargement de blé par des brigands, prise qu’ils ont ensuite eux-mêmes détournée à leur profit. Fernando, le jeune marchand lésé, proteste en vain auprès du comte de Castille, qui semble davantage intéressé par un nouveau modèle d’armure que par les paysans qu’il exploite sans états d’âme. Dans l’ombre, la révolte s’organise autour de Fernando, dont le père Gonzalo est un vieux Don Quichotte toujours prêt à partir en croisade. En représailles contre l’assassinat de douze Maures, vingt-quatre otages – dont l’alcalde qui collaborait avec l’occupant et offre sa vie – sont pendus en place publique. Les villageois étant sommés de rendre leurs armes sous peine de mort, Sancha, la fille de l’alcalde, et Fernando gagnent la montagne où Gonzalo, qui se vante de ses nombreux exploits guerriers contre les musulmans, prépare l’attaque en plaine. Des moines conduits par Frère Carmelo, jadis un militaire et fervent lecteur de Jules César, prêtent main-forte aux rebelles, car les Maures, faute de bras, veulent les mobiliser pour la récolte de blé. Gonzalo forme une armée de volontaires recrutés à la hâte : nains, bandits, culs-de-jatte, enfants. Le prince Halaf, fils d’Abengalbón, se rend au camp rebelle de sa propre initiative en vue de faire la paix, mais Gonzalo le retient prisonnier après que Fernando l’a battu en combat singulier. Afin de chasser définitivement les Maures et encourager Gonzalo à passer à l’acte, Frère Carmelo suggère à Fernando de mettre feu aux récoltes ; la manœuvre échoue, les représailles sont terribles : le camp rebelle détruit, les femmes enlevées, le moine tué et Fernando, fait prisonnier, mis publiquement à la torture. Les Maures exigeant une reddition sans condition, Gonzalo, bravache, persuadé que la guerre est le propre de l’homme, lance ses gueux à l’assaut d’une armée musulmane parfaitement organisée. Il peut enfin démontrer sa bravoure, crie victoire avant de réaliser que sa vue faiblit parce que blessé à mort tandis que son ennemi Abengalbón est tué d’un coup d’épée dans le dos par un nain... Six mois plus tard, paysans et Arabes « pacifiés » travaillent côte à côte aux champs tandis que le peintre qui a raconté cette histoire met la dernière main à une immense fresque inaugurée par Don Jaime, le nouvel alcalde. Puis, sous cette même fresque sont célébrées les noces de Fernando avec Sancha et celles du musulman Halaf avec Laurencia, une amie de Sancha. Les ennemis d’hier ont appris à vivre ensemble. Peut-être. Pour l’instant.
Cinéaste admiré par la critique française des années 1950/60 (Truffaut, Lourcelles, Tavernier) pour l’originalité de son cinéma « populaire » (Traviata 53) et le traitement très à part de ses péplums (Les Légions de Cléopâtre, Hercule à la conquête de l’Atlantide), Cottafavi est un intellectuel cultivé et un esthète cantonné malgré lui dans le cinéma-spectacle. « Détournant le film de genre de sa dimension de produit commercial pour en faire un objet de démocratisation culturelle » (M.-P. Lafargue), il cherche à transformer la chanson de geste en fable morale. Après avoir tenté pendant vingt ans de porter à l’écran Le Désert des Tartares de Dino Buzzati sans trouver de financement, il accepte cette commande de coproduction européenne, italo-hispano-allemande, à condition de bénéficier d’une liberté créatrice totale ; il devient ainsi le premier à aborder une période historique jusqu’alors quasi ignorée par le cinéma - l’occupation de l’Espagne par les Maures - , et cela vingt-sept ans avant la télésérie Requiem por Granada de Vicente Escrivá (1991, cf. chap. 2). En surface, les producteurs visent la filiation avec la mégafresque El Cid d’Anthony Mann, sortie trois ans plus tôt et avec un budget dix fois supérieur. La France lui collera d’ailleurs le titre idiot de Le Fils du Cid sans qu’il ne soit jamais question du légendaire Campeador ; seul le patronyme du chef des pillards arabes évoque Abengalbón, seigneur de Molina, l’ami maure du Cid dans la chanson de geste El Cantar de Mio Cid (1207). Le résultat est non seulement atypique : I cento cavalieri se présente comme un véritable « ovni » dans la catégorie des films à costumes.
Le raffinement esthétique de Vittorio Cottafavi : « I cento cavalieri » (1964).
 Profondément marqué par les options scéniques de Bertolt Brecht, Cottafavi introduit l’action et la conclut par un « effet de distanciation » montrant un peintre un peu bouffon affairé à une immense fresque murale qui chante les événements dramatiques décrits et qui s’adresse directement au spectateur ; ses paroles désordonnées invitent à garder la tête froide, ce d’autant plus que le cinéaste va alterner constamment comique, grotesque et tragique, à l’instar de Shakespeare. En effet, quoique choyé par de nombreuses séquences d’action magnifiquement mises en scène, le spectateur lambda sera surpris, voire décontenancé par l’absence de véritables héros, par des personnages souvent pitoyables, ni bons ni méchants, notamment par un matamore (« qui tue les Maures »), pleutre borné, bruyant et vantard qui se jette dans le carnage puis cesse d’être un pitre à l’heure du trépas, dans un de ces moments d’« humour paradoxal » qu’affectionne le cinéaste. Les brigands-rebelles menés par un nain braillent La Ballade des pendus de François Villon avant de se jeter sur leurs victimes. En situant l’action qui débute, le peintre-commentateur parle de « villageois pacifiques » alors qu’on les voit se battre pour le prix d’un sac de blé, chacun cherchant à tromper son voisin – en attendant d’être trompé par plus malin encore. La suite est imprégnée de cette tradition populaire italienne de grand-guignol qu’on retrouve chez Dino Risi, Ettore Scola ou dans le Brancaleone de Mario Monicelli, la dérision et la cruauté en moins. Les renvois à l’histoire moderne sont constants : les « cent cavaliers » (qui ne sont pas rattachés au califat de Cordoue, précise-t-on) prennent le pouvoir par la ruse comme les fascistes en 1922 et éliminent leurs otages comme les nazis tandis que le belliqueux comte de Castille travaille à une armure métallique couvrant toute la personne, arme d’avenir admirable (mais l’armure complète n’apparaîtra qu’au XIVe siécle) avec laquelle « on peut tuer sans être vu et qui abolit tout contact physique », allusion claire aux temps modernes. Le château est « un musée vivant de la guerre », commente-t-on avec fierté ; mais en temps de trève, il est peuplé de culs-de-jatte, d’estropiés et d’unijambistes que l’on cache quand la guerre reprend, « pour ne pas effrayer les jeunes recrues ». Les enfants qui volent des armes la nuit puis se font fesser par leurs parents sont un renvoi direct à Rome ville ouverte de Rossellini. Jusqu’à la bataille finale, le film est entièrement en couleurs, des couleurs où le bleu des Maures tranche sur les costumes bigarrés des chrétiens, le blanc des moines ou le noir-rouge de la noblesse dans des compositions et une chorégraphie des foules d’une grande élégance visuelle. Des couleurs toutefois qui, imperceptiblement, lorsque le sang se met à couler, laissent la place au noir et blanc (avant de revenir pour l’épilogue) : il n’y a ni vainqueurs ni vaincus, les morts sont morts, stupidement, toutes couleurs de peau, d’identité, de bannières confondues, semble dire le film à présent plongé dans la grisaille. Pas de musique héroïque non plus, mais, pour dérouter une fois de plus les attentes du spectateur, un simple air de flamenco. Sur le champ de bataille jonché de corps, il n’y a ni héros ni lâches, les cadavres sont incolores. Tous sont victimes de leur aveuglement, de leurs passions destructrices, et une fois les va-t-en-guerre sous terre, la coexistence redevient possible – et le chromatisme aussi.
On l’aura compris : le film se veut moins une reconstitution historique précise qu’une fable, lieux et personnages sont inventés. Il s’agit d’une représentation chorale à l’ironie subtile, apte à proposer une réflexion humaniste et pacifiste sur le pouvoir, l’oppression, la collaboration et la résistance tout en empêchant le spectateur de s’identifier trop facilement. Un film qui observe, qui examine, considère, dit le cinéaste, mais qui ne juge pas, n’affirme pas, ne condamne pas. Cottafavi présente une apologie de l’humilité et des gens simples confrontés à la mort, cette « mort qui ramène les grands personnages à la hauteur des petits » (Positif no. 100/101, 1968/69). L’antagonisme religieux est d’ailleurs à peine effleuré : une scène surprenante montre les uns et les autres, au signal d’un muezzin installé dans le clocher du monastère, interrompant le travail aux champs pour une prière parallèle. Hélas, cette originalité rend le film un peu bancal : Cottafavi se fait plaisir, veut trop dire, trop montrer ou démontrer, au risque d’égarer son public car son discours politique tout en finesse ne mobilise pas toujours les esprits, faute, justement, de possibilité d’identification et donc d’émotion.
Le tournage se fait en Techniscope et Technicolor pendant onze semaines, de mi-juillet à septembre 1964 à Cinecittà et dans les studios madrilènes de la C.E.A., avec des extérieurs espagnols dans les provinces de Ségovie (forteresses de Pedraza et Coca, Ségovie), de Valladolid (Medina del Campo) et de Madrid (La Pedriza à Manzanares el Real, Colmenar de Oreja, Alcalá de Henares, Talamanca de Jarama et Torrelaguna), enfin dans le Latium italien entre Anzio et Nessuno. La seconde équipe est confiée à Odoardo Fiory, responsable des batailles chez Riccardo Freda et Jacques Tourneur. Hélas, ce film « épico-picaresque » que le réalisateur considérait comme son meilleur, est un échec cuisant au box-office qui le pousse à abandonner le cinéma et il se consacrera désormais exclusivement à la télévision, où il pourra aborder des sujets complexes (Euripide, Dostoïevski, Pirandello) en toute liberté, voire proposer des éclairages historiques en avance sur son temps (cf. son Christophe Colomb frondeur en 1968). Présenté hors sélection à Cannes en 1966 en présence de Freda et de Pier Paolo Pasolini, I cento cavalieri suscite, certes, l’admiration des confrères et des Cahiers du Cinéma mais ne trouve pas d’acheteurs. A Paris, où le film est distribué cinq ans plus tard, en décembre 1971 (tronqué de 37 minutes et entièrement en couleurs), les spectateurs sont, comme partout, désemparés et la revue Positif prend vainement sa défense. En Allemagne, il ne fait qu’une sortie discrète à la télévision en août 1994, sans aucun écho critique. Le film ne sera réévalué internationalement que bien après le décès de son auteur (1998). - MX : El hijo del Cid, PT : O filho de El Cid, GB : 100 Horsemen.
1964(tv-th) La estrella de Sevilla (ES) de Pedro Amalio López
Série « Primera fila », Radiotelevisión Española (TVE 1.1.64). – Dramatique d’apr. Félix Lope de Vega (1617), pièce se déroulant au XIIIe s. sous Sancho IV de Castille. Synopsis cf. infra, captation de 1969.
1964(tv-th) Peribáñez y el comendador de Ocaña (ES) de Pedro Amalio López
Série « Primera fila », Radiotelevisión Española (TVE 10.6.64), 90 min. – av. Angel de la Fuente, Ignacio de Paúl, Antonio Ferrandis, Magda Rotger, Valentin Tornos, Manuel Gil, Antonio Queipo, Joaquín Dicenta, Roberto Cruz, Antonio Burgos, Julian Bueno, Ricardo Nuño. - La tragicomédie burlesque Peribañez et le commandeur d’Ocaña de Félix Lope de Vega (1614), pièce qui se déroule au XIIIe siècle sous Enrique III de Castille. Synopsis cf. captation de 1962.
1965Cotolay - El niño y el lobo [L’enfant et le loup] (ES) de José Antonio Nieves Conde
Miguel de Echarri/Midega Film-Suevia Films-Cesáreo González, 115 min./108 min. – av. Vicente Parra (saint François d’Assise), Didier Haudepin (Cotolay), José Bódalo (Mateo, maître-maçon), Conrado Sanmartín (Juan de Florencia), José Bastida (Bernardo de Quintanar), Ramón Centenero (Martin), Santiago Ontañón (Abad), Roberto Rey (l’oncle), Xan das Bolas (un moine), Miguel Palenzuela, Francisco Camoiras, Alberto Fernández, José Morales, Enrique Navarro, Cris Huertas.
L'intrigue s’inspire d’une légende de Galice, dans le nord-ouest de l'Espagne. Synopsis : En 1214, François d’Assise fonde le couvent de San Francisco à Valdedios près de Saint-Jacques-de-Compostelle avec l'appui d'un pauvre charbonnier âgé de 14 ans et nommé Cotolay, qui aurait trouvé un trésor enfoui dans une abbaye en ruine et financé ainsi la construction du nouveau monastère. Arrivé à Santiago avec deux autres frères - Juan de Florencia et Bernardo de Quintanar - lors d'un pélerinage au tombeau de saint Jacques Apôtre dans la cathédrale, François est foudroyé par une révélation lui ordonnant de fonder un couvent. Cotolay nourrit les moines affamés avec des figues volées, leur trouve un gîte au mont Pedroso, et lorsque François est terrassé par la fièvre et une cécité passagère, initie les travaux. Il persuade l'abbé du monastère bénédictin de Saint-Martin d'accorder une parcelle de sa terre aussi grande qu'une peau de taureau en échange d'un panier plein de poissons. L'abbé est d'accord mais Cotolay coupe la peau en fines lanières et délimite un terrain beaucoup plus grand que prévu dans le Val de Dios. Ensuite, Cotolay demande au maître maçon de la cathédrale de faire don d'un tas de pierres et les bûcherons les transportent sur le site choisi. Après que Mateo ait construit le couvent, François est emmené dans le nouveau bâtiment où il retrouve la vue, puis prend congé de son jeune ami en pleurs. - Film destiné à un jeune public, tourné en Estmancolor et Techniscope à Avila, à Madrid et en Galicie (Bandeirao, Carboeiro, Lugo, Merza, Pontevedra, Ribadavia, Coruña, Pontevedra). Le loup du titre espagnol ne joue qu'un rôle très mineur dans l'histoire et est finalement apprivoisé par saint François. Bande exploitée au Mexique mais restée inédite en Italie.
1966El bordón y la estrella (ES) de Leon Klimovsky
Cooperativa Cinematográfica Jaizkibel-Procinsa, 103 min./80 min. - av. Carlos Estrada (Géraud), Luis Angel "Pipo" Molia (Mateo, l’enfant), Alfonso de la Vega (Ansur Núñez), Trini Montero (Señora Toupet), Angel Ter (Haze), Lola Lemos (Dueña), Carlos Lemos (Frère Domingo), Venancio Muro (un vagabond), Diana Sores, Angel León, Pipo, Laura Jimeno (Doña Mencia). - Au Moyen Âge, un sculpteur français qui croit (à tort) avoir commis un meurtre prend le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, les mains enchaînées pour faire pénitence. Un garçon, Mateo, décide de l’accompagner et le défend contre ceux qui le tourmentent. Au fil des péregrinations, indicents et rencontres, les deux apprennent l’histoire du pélerinage. Tournage à Villafranca del Bierzo (León).
1967(tv-th) Peribáñez y el comendador de Ocaña (ES) de Ricardo Lucía
Série « Teatro de siempre », Radio-Televisión Española (TVE 26.1.67), 77 min. – av. Berta Riaza (Casilda), Carlos Ballesteros (Peribáñez), Marcial Gómez (Bartolo), José Luis Pellicena (le comtour de Ocaña), Sergio Vidal (le roi Henri III de Castille), Inés (Charo Soriano), Francisco Cecilio (Leonardo), José Sacristán (Luján), Concha Gómez-Conde (Constanza).
La tragicomédie burlesque de Félix Lope de Vega (1614), pièce qui se déroule au XIIIe siècle sous Enrique III de Castille. Synopsis cf. captation de 1962.
1968(tv-th) El caballero de Olmedo (ES) de Cayetano Luca de Tena
Série « Estudio 1 », Radiotelevisión Española (TVE 29.10.68). – av. Mari Paz Ballesteros (Doña Inés), José Caride (Don Alonso), Mary González, Ricardo Merino, Julio Núñez, Ana María Vidal, Enrique Vivó.
À la foire de Medina del Campo au XVe siècle, Don Alonso, chevalier d’Olmedo, s’est épris de la belle Doña Inés et parvient à le lui faire savoir par l’entremise de la vieille Fabia. Mais le père vient d’accepter la demande en mariage de ses deux filles, Inés et sa sœur Leonor, par Don Rodrigo et Don Fernando. Tombée amoureuse du chevalier, Inés cherche à gagner du temps en prétendant vouloir entrer dans les ordres. La visite royale de Juan II de Castille à Medina donne lieu à de grandes festivités et une corrida au cours de laquelle Don Alonso sauve la vie de son rival Don Rodrigo, tombé de cheval, ce qui ne fait qu’augementer la haine de ce dernier. Sur le chemin de retour à Olmedo, Don Alonso n’entend pas l’avertissement de Fabia et est assassiné par les valets des deux prétendants. Son propre domestique, Tello, le découvre moribond, gagne Medina et demande justice au roi. Celui-ci fait décapiter les deux prétendants responsables du meurtre. – Captation de la tragédie de Lope de Vega (Le Chevalier d’Olmedo, 1641), drame inspiré par un fait divers authentique datant de 1521. Enregistré aux studios de la Sevilla Film à Madrid-Alcampo.
1968La esclava del paraíso / Sharaz - la schiava del peccato (ES/IT) de José María Elorrieta [Joe Lacy] et Rafael Moreno Alba
Mitchell Grayson, Sidney W. Pink (Madrid)/Domino Film (Roma)-L. M. Film (Madrid), 105 min./93 min. – av. Luciana Paluzzi (le djinn Mizziana), Jeff Cooper (Omar Ben Ihrahim), Raf Vallone (le Grand Vizir Hixxum), Perla Cristal (Aïcha/Haixa, sa favorite), Rubén Rojo (Ali), Ricardo Palacios (Mamet), Ana Casares (Miriam), Tomás Blanco (l’ex-vizir Kassim Ben Ibrahim), Barta Barri (Ahmed), Paul Naschy (Shantal), Brigitte St. John (une bayadère), Pilar Donoghue, Eva Russo, Kary Estenson, Charly Bravo, Guillermo Méndez.
Stéréotypes d’aventure et de fantastique transposés dans l’Espagne mauresque sous le califat de Cordoue. Synopsis : Kassim Ben Ibrahim, Grand Vizir de Grenade, est déposé et exécuté après avoir été faussement accusé de trahison par son successeur, le perfide Hixxum, et Aïcha, la favorite du harem. Revenu d’un long séjour en Arabie, Omar, le fils du défunt, jure vengeance. Il viendra à bout du régime de terreur instauré par Hixxum grâce à l’appui magique d’un djinn « de troisième catégorie », la ravissante Mizziana, enfermée dans un flacon (ellle collabore en échange de sa liberté), et de son fidèle ami Ali. - Une production à mini-budget de l’Américain établi à Madrid Sidney Pink, qui réunit curieusement Raf Vallone en méchant, la James Bond girl Luciana Paluzzi (Thunderball) en charmant génie miniature, et Paul Naschy, le pape de la série Z d’horreur hispanique. Un nanar en Eastmancolor et Techniscope dont l’unique intérêt sont ses extérieurs filmés à Grenade (palais de l’Alhambra), à Courdoue, à Séville et à Tolède (intérieurs aux Estudios Roma à Madrid). On peut charitablement oublier le reste, à commencer par l’idiotie du titre. - US : A Thousand and One Nights, DE : Tausendundeine Nacht.
1969(tv-th) La estrella de Sevilla (ES) d’Eugenio García Toledano
Série « Teatro de siempre », Radiotelevisión Española (TVE 10.7.69). – av. Esperanza Alonso, Roberto Caballero, Nicolás Dueñas, José María Escuer, José Luis Lespe. - Espagne au XIIIe siècle. Lors d’une visite dans la ville de Séville, le roi Sancho IV de Castille (1258-1295) rencontre et s’éprend de la jeune Estrella Tavera, sœur du noble local Bustos Tavera et fiancée de l'hidalgo Sancho Ortiz de las Roelas. Par la ruse, le monarque parvient à accéder aux appartements de la dame, ce qui provoque une confrontation avec Bustos Tavera. Le roi, furieux, ordonne son assassinat et commissionne lui-même Sancho Ortiz, qui accepte loyalement, ignorant toutefois l'identité de sa future victime. Lorsqu'il réalise qu'il doit tuer celui qui deviendra son beau-frère, il est tiraillé entre l'amour et la fidélité à son roi. Il se décide pour ce dernier, tue Bustos Tavera et se constitue prisonnier. Il est libéré lorsque le roi déclare qu'il ne faisait qu'exécuter ses ordres. Estrella, toutefois, se détourne de Sancho et devient nonne. – D’après la pièce homonyme de Félix Lope de Vega (L’Étoile de Séville, 1617).
1970(tv-th) Peribáñez y el comendador de Ocaña (ES) de José Antonio Páramo
Série « Estudio 1 », Radio-Televisión Española (TVE 4.70), 80 min. – av. Marisa Paredes (Casilda), Julio Núñez, Ernesto Aura (le roi Enrique III de Castille, 1390/1406), Víctor Valverde, Victor Fuentes, Paloma Pagés, Carme Fortuny, Juan José Otegui, José Segura, Mary González, Alberto Fernández, Roberto Caballero, Anastasio Campoy, Jacinto Martín, Erasmo Pascual, José Sancho, Alfonso de Real (Bartolo). - La tragicomédie de Félix Lope de Vega (1614), pièce qui se déroule au XIIIe siècle sous Enrique III de Castille. Synopsis cf. captation de 1962.
1970(tv-th) El mejor alcalde, el rey (ES) de Gustavo Pérez Puig
Série « Estudio 1 », Radiotelevisión Española (TVE 28.5.70). – av. Emilio Gutiérrez Caba (Sancho de Roelas), Elisa Ramírez (Elvira de Albar), Fernando Guillén (Don Tello de Neira) Agustín González (Don Nuño), Paco Morán (le roi Alphonse VII de Castille). - Le drame de Lope de Vega (1635) se déroulant en Galicie au XIIe siècle. Synopsis cf. infra le film de Rafael Gil (1973).
1970(tv-th) El caballero de Olmedo (AR) de Juan Manuel Fontanals
Série « Gran teatro universal », Canal 7/TV Pública. – av. Juan Carlos Barbieri, Marta Bianchi, Rodolfo Onetto, Fernando Siro. - Drame de Lope de Vega (Le Chevalier d’Olmedo, 1641), se déroulant au XVe siècle sous Juan II de Castille. Synopsis cf. captation de 1968.
1971(vd-mus) La favorita (JP)
NHK Lirica Italiana-Bel Canto Society, 132 min. - av. Sesto Bruscantini (le roi Alfonso XI), Fiorenza Cossotto (Eleonora de Guzman), Alfredo Kraus (Fernando), Marisa Zotti (Inès), Ruggero Raimondi (Baldassare), Augusto Pedroni (Don Gasparo), Oliviero De Fabritiis. – L’opéra de Gaetano Donizetti enregistré à Tokyo (13.9.71). Le drame se déroule en 1340 sous Alphonse XI de Castille. Synopsis cf. film muet de 1911 et film-opéra de 1952.
1972(tv) La venganza de Don Mendo (ES) de Gustavo Pérez Puig
Série « Estudio 1 », Radiotelevisión Española, Madrid (TVE 29.9.72), 105 min. – av. Tony Leblanc (Don Mendo Salazar y Bernáldez de Montiel, marquis de Cabra), Gemma Cuervo (Magdalena), Carlos Muñoz (le roi Alfonso VII), Fermando Guillén (Don Pero Collado, duc de Toro), Ana María Vidal (la Maure Azofaifa), Antonio Ozores (le marquis de Moncada), Luísa Sala (la reine Doña Berengela de Barcelona), Manuel Alexandre (le comte Don Nuño Manso de Jarama), Mari Carmen Prendes (Doña Ramirez), Vicente Haro (Don Lupo), Joaquín Pamplona (Don Lope), José Moreno, Mariano Ozores Francés, Lorenzo Ramírez, Jesús Enguita, Alvaro de Luna, Magda Rotger, Carmen Luján. - La comédie burlesque de Pedro Muñoz Seca, cf. film de 1961.
1972/73(tv) Los Paladines / Die Paladine (ES/DE) télésérie de Juan Garcia Atienza
Eduardo de la Fuente, Luis Llaso, Luis Vázquez, Miguel Asencio/Radiotelevisión Española TVE-Zweites Deutsches Fernsehen (Mainz) (ZDF 18.4.-11.7.73 / TVE 8.10.72), 13 x 25 min. – Julio Morales (Omar), Ricardo Palacios (Nuño), Will Danin (Diego), José Marco (le sultan Muhammad), Fernando Sotuela (Albin Ahmed), Mara Cruz (la sultane Galiana), Don Van Husen (Van Orley), María Salerno (Marta Monterrey), Juan Francisco Margallo (Almoralif), María Nevado (Jaira), Fabian Conde (le lépreux), Vicente Soler (Abencerraje), Antonio Acebal (le père d’Albin), Luis Sanchez (le jeune homme), Stefano Capriotti (le héraut), Elena Arpon, Fernando S. Polack, Olga Omar, Simón Arriaga, José Canalejas, Bruce M. Fischer, Xan das Bolas, Gonzalo Canas, Jesús Guzmán.
Série pour la jeunesse qui raconte les aventures de trois jeunes hommes au moment de la Reconquista au XVe siècle : Don Diego, chevalier chrétien, fils d'un seigneur féodal castillan, le paysan Nuño, fort et débonnaire, et un noble musulman, Omar. Diego regarde avec dégoût les hommes de son père saccager un village musulman pour y recruter de la main-d'œuvre esclave, parmi lesquels Mahmud, un vieux sage. Révoltés, les trois amis prennent le nom de « Paladins » et signent un pacte d'entraide qui les oblige à intervenir à plusieurs reprises en faveur l'un de l'autre. Ils s’efforcent de maintenir la paix tant sociale que politique dans les régions frontalières entre la Castille et le royaume nasride de Grenade, tout en combattant les injustices... Au moment de la timide « ouverture » des médias espagnols aux démocraties voisines, la télévision franquiste entreprend cette série en coproduction - bon marché et plutôt bâclée, mais comportant beaucoup d’extérieurs - avec la RFA. Elle tente à cette occasion de s'éloigner des discours grandiloquents de l'après-guerre : l'Arabe n'est plus représenté comme l'ennemi féroce à exterminer, ni la guerre comme moyen de fonder une nation ; seul le peuple juif est exclu de cette alliance idéaliste, de cet appel à la tolérance façonnée pour des adolescents.
1973(tv-th) El caballero de Olmedo (ES) de Cayetano Luca de Tena
Série « Estudio 1 », Radiotelevisión Española (TVE 9.2.73). – av. Javier Loyola, Charo López, Jaime Blanch, María Luise Ponte, Jose Canet, Rafael Gil Marcos, Félix Navarro, Jesús Molina, Félix Navarro.
Drame d’après Lope de Vega (Le Chevalier d’Olmedo, 1641), se déroulant au XVe siècle sous Juan II de Castille. Synopsis cf. captation de 1968.
1973Le amorose notti di Ali Baba / Les Nuits d’amour d’Ali-Baba (Rêves lubriques) (IT/FR) de Luigi Latini De Marchi
L.M. Produzione Film (Roma)-Productions Claude Capra (Paris)-Cocinamo, 89 min. – av. Alan Barker (Ali Baba), Pierre Mirat (Bahara), Crista Nell (Yashira), Colette Castel (Zawa), Ivana Novak (Ibidissan), Piero Regnoli (le calife de Grenade), Michael Reed, Barbara Betti, Romano Gironcoli, Alessandro Perrella, Bruna Capponi, Barbara Mazzano, Carla Mancini. – Film érotique à la traîne des pasolineries, situé à Grenade où un juge cocufié par ses quatre épouses cherche à les punir collectivement, mais s’attire la colère des femmes de la cité. Filmé aux Elios Studios à Rome. – DE : Die amourösen Nächte des Ali Baba, US : The Night Loves of Ali Baba.
1973/74El mejor alcalde, el rey / Il miglior sindaco, il re (Le meilleur alcade, c’est le roi) (ES/IT) de Rafael Gil
Coral Producciones Cinematográficas (Madrid)-Midega Film-Compagnia Cinematografica Champion (Roma), 103 min./92 min. - av. Analía Gadé (Felicia), Simonetta Stefanelli (Elvira de Albar), Raymond Lovelock (Sancho de Ruelas), Fernando Sancho (Don Tello de Neira), Andrés Mejuto (le roi Alphonse VII de Castille et León), Analia Gadé (Felicia), Pedro Valentin (Pelayo), José Nieto (Nuño), Antonio Casas (Celio), Tomás Blanco (le maire), Alejandro de Enciso (Julio), Fernando Sánchez Polack (Yuntero), Rafael Corés (l’évêque).
En Galice au début du XIIe siècle, Sancho de Ruelas, un paysan pauvre mais honnête et fier, annonce à Don Tello de Neira, aristocrate et seigneur de toute la région, son désir d’épouser Elvira de Albar, également de lignée noble mais sans fortune, avec laquelle il est fiancé. Don Tello accepte d’être le parrain de leur future progéniture, mais lorsqu’il aperçoit Elvira, il tombe follement amoureux d’elle et l’enlève de force pour la prendre dans son lit. Désespéré, Sancho se rend à León pour demander l’aide du roi Alfonso VII. Celui-ci se présente incognito à la maison de campagne de Don Tello et, après avoir révélé son identité et appris que Tella a violé Elvira, il leur ordonne de se marier. Puis il fait exécuter Don Tello, permettant ainsi à Elvira de restaurer son honneur et d’être dotée de la moitié des biens du grand seigneur défunt.
Vétéran prestigieux du cinéma franquiste et adaptateur de plusieurs classiques de la littérature nationale (Don Quijote, 1947), Rafael Gil tourne ce drame de Lope de Vega (1635), hommage au « bon souverain justicier », en grande partie en décors naturels (mars 1973), en Eastmancolor 70 mm dans la région de Castille-et-León, dans la province de Palencia (Fròmista, Baños de Cerrato, Ampudia, Ribas de Campos, San Salvador de Cantamuda, Aguilar de Campos, Canduela), à Léon, Guadalajara et Ségovie (Navas de Riofrio). Du travail soigné, mais un échec public rétentissant, sorti une année avant le décès tant attendu du dictateur espagnol. – IT : Il miglior sindaco, il re, GB : The King Is the Best Mayor.
1974(tv) El Libro de Buen Amor (ES) de Jesús Fernández Santos
Série « Los libros », Televisión Española (TVE 23.4.74), 60 min. – av. Alberto Solá (l’archiprêtre de Hita), Juan José Otegui (Don Melón), Lola Cardona (Doña Endrina), María Arias (Trotaconventos), Carmen Maura (Doña Garoza), Luis Gaspar (le jongleur), Manolo Cal (le domestique), Julia Sanchidrian et Francesco Sanz (les aveugles), Beatriz Garrido (Moza Mesón), Antonio Medina (Don Amor). – Présentation télévisée du Livre du Bon Amour (XIVe siècle), cf. film ci-dessous.
1975El Libro de Buen Amor (ES) de Tomás Aznar
Luis de Torres Espuny/Cinevisión-Zuda Films P.C., 103 min. - av. Patxi Andión (Juan Ruiz), Marina Valverde (une domestique), Román Bautista (Fernán), Blanca Estrada (Doña Endrina), Josita Hernán (Trotaconventos), Mónica Randall (Doña Mengua), Concha Gómez Conde (Doña Leonor), María de los Angeles Hortelano (Aida), Paloma Cela (Doña Cruz), Mabel Escaño (Teresa), José Lifante (Don Pitas Payas), Miguel Picazo (le curé), Mery Leyva (Dueña), Adela Escartín (Doña Rama), Pilar Bardem, Didi Sherman, Susana Estrada.
En Castille vers 1340 (sous Alphonse XI), alors que sévit la Peste Noire. Juan Ruiz, un jeune poète issu d’une famille bourgeoise, évite un contrat de mariage arrangé par sa famille et tente de s’établir en union libre avec une belle aristocrate. Mais celle-ci le rejette au dernier moment et le jeune homme se met en quête de l’amour idéal. Sa rencontre avec plusieurs femmes transforme sa conception de l’amour. – Une comédie érotique peu inspirée, adaptation du Livre du Bon Amour, un des chefs-d’œuvre en vers de la littérature médiévale, attribué au Madrilène Juan Ruiz, archiprêtre de Hita (1283 ?-1350 ?), revu au goût du jour par le cinéma et qui fait un tabac en salle. Projeté au festival international de Valladolid 1975.
1975(tv-th) La leyenda del Caballero de Olmedo (ES) de Jesús Fernández Santos
Série « Cuentos y leyendas », Faustino Ocaña/Radiotelevisión Española (TVE 17.10.75), 60 min. – av. Máximo Valverde (Don Alonso de Olmedo), Elisa Ramírez (Doña Elvira), Emilio Laguna (Tello, le valet), Estanis Gonzáles (Don Pedro), Fernando Baeza (Don Rodrigo), María Arias, Antonio Medina, Julio Sanchidrian, María Luísa Merlo.
Un téléfilm tourné majoritairement en extérieurs d’après le drame de Lope de Vega (Le Chevalier d’Olmedo, 1641) qui se déroule au XVe siècle sous Juan II de Castille, mais retravaillé par Julio Diamante en prenant en compte les éléments de la légende populaire qui entourent ce fait divers tragique. Synopsis cf. captation de 1968.
1976El Libro de Buen Amor II (ES) de Jaime Bayarri
Jacinto Santos Parrás Productiones, 85 min. - av. Manolo Otero (Juan Ruiz), Esperanza Roy (Doña Mencia), Sandra Mozarowski (Gadea), María Vico (Doña Blanca), Isabel Mestres (Orosia), Mary Paz Pondal (Altea), Luis Marin (le prieur), Carmen Maura (Virtuosa), Andrés Isbert (Truhán), Yolanda Farr (Zubeida), José Crespo (l’émissaire de Tolède), Fabián Conde (Furón), Margerita Mas, Juan Amigo, José Luis Manrique, Jaime Segura.
Suite du film de 1975, toujours inspiré par les vers attribués à l’archiprêtre de Hita : Juan Ruiz poursuit sa quête de l’amour idéal. Protégé par Zubeïda, maîtresse d’une maison de bains, il compose ses vers qu’il récite publiquement. Un envoyé de l’archevêque de Tolède cherche vainement à le convaincre d’entrer au service de l’Église, mais le jeune homme préfère collectionner librement ses expériences sexuelles. La matière du film signalise la fin de la censure d’État après la mort récente de Franco. – US : How To Make Love, Book 2.
1976(tv-df) Azahara (ES) d’Antonio Betancor
Série « Paisaje con figuras », CT-Radiotelevisión Española (TVE 17.1.77), 32 min. – av. María José Diez (Azahara), Antonio Gala (présentation). – Docu-fiction : évocation d’Azahara, la favorite du premier calife omeyyade Abd al-Rahmân III (889-961) à Cordoue.
1976(tv - df) El Marqués de Santillana (ES) de Mario Camus
Série « Paisaje con figuras », Radio-Televisión Española (TVE 22.11.76), 30 min. – av. Antonio Casas (Don Iñigo López de Mendoza, marquis de Santillana), Antonio Gala (présentation). - Docu-fiction : la vie du marquis de Santillana (1398-1458), auteur des premiers sonnets en castillan et critique littéraire.
1976Cuando los maridos se iban a la guerra (ES) de Ramón Fernández
José Luis Bermúdez de Castro Acaso/Arturo González Producciones Cinematográficas (Madrid), 88 min. - av. Arturo Fernández (Don Tello de Buinesa), Karin Schubert (Beatriz), Ira de Fürstenberg (Doña Flor), Claudine Auger (Sol), Paca Gabaldón (Elvira), Africa Pratt (Sancha), José Vivó (Físico), Alfonso del Real (Abad), José Lifante (le gouverneur), Félix Roaeta (le jongleur), Laly Soldevila (Doña Urraca), Rafaela Aparicio (Calixta), Julián Navarro, Pepe Ruiz, Salvador Orjas, José Alverez, Miguel Angel Aristu, José Enrique Camacho.
Comédie ribaude située à Valladolid en Castille médiévale : Don Tello de Buinesa, un seigneur féodal qui jadis s’est couvert de gloire à la guerre, est obsédé par le désir de rendre son nom immortel. Il veut des petits-enfants, mais ses trois fils sont toujours en guerre et les belles-filles ne tombent pas enceintes. Il se remarie, mais son épouse est accompagnée de trois fripons qui s’occupent de ses belles-filles... Gaudriole inspirée par les galipettes boccaciennes mises à la mode par Pier Paolo Pasolini, filmée en Eastmancolor et écran panoramique à Madrid, au château de Coca (Ségovie) et au monastère de Santa María de la Huerta (Soria). – IT : Metti le donne altrui nello mio letto.
1976[El retablo de Maese Pelos (ES) d’Enrique Torán ; Cinecorto S.A. (Madrid), 76 min. – Film de marionettes avec les voix d’Angeles Gasset, Consuelo et Santiago Cañizares, situé en Castille en 1325, d’après les contes « El manto maravilloso », « La princesa guerrera », « La princesa cautiva » et « El conde Lucanor » de l’Infant Don Juan Manuel (1282-1348).]
1977(tv-th) Die Jüdin von Toledo [La Juive de Tolède] (AT) de Klaus Maria Brandauer
(ORF 21.7.77), 90 min. – av. Klaus Maria Brandauer (Alfonso VIII de Castille), Christine Kaufmann (Rahel), Walther Reyer (Isaac), Kitty Speiser, Anita Lochner, Guido Wieland, Hartmut Becker, Christian Brandauer.
Au XIIe siècle, le roi Alfonso VIII de Castille s’éprend de la belle Juive Rahel qui s’est introduite secrètement dans les jardins royaux, et délaisse les affaires de son royaume pour elle. La reine Eléanor et la noblesse espagnole font assassiner Rahel. - Le drame homonyme de Franz Grillparzer (1872), inspiré de Las paces de los reyes y judía de Toledo de Lope de Vega (1617). Captation de la mise en scène du comédien Klaus Maria Brandauer au château de Forchtenstein (Burgenländische Festspiele) en Autriche. Cf. film de 1919 et tv de 1991.
1977(tv-th) El mejor alcalde, el rey (ES) de Gustavo Pérez Puig
Série « Teatro estudio », Televisión Española (TVE 28.5.77), 78 min. – av. Emilio Gutiérrez Caba (Sancho de Roelas), Elisa Ramírez (Elvira de Albar), Fernando Guillén (Don Tello de Neira), Agustín González (Don Nuño), Paco Morán (le roi Alphonse VII de Castille), Lola Losada (Felicia), Felix Navarro, Enrique Cerro, Joaquín Pamploza, Pedro Pecci, Alvaro de Luna, Vicente Haro, Beatriz Savón, Maite Tojar. - Le drame de Lope de Vega (1635) se déroulant en Galicie au XIIe siècle sous Alphonse VII de Castille. Synopsis cf. le film de Rafael Gil (1973).
1978La portentosa vida del padre Vicente [La Vie prodigieuse du père Vincent] (ES) de Carles Mira
Antoni Algueró, Josep Roca/ASCLE Films, 82 min./78 min. - av. Albert Boadella (le père Vicente Ferrer), Ovidi Montillor (Miló), Angela Molina (Endemoniada), Quico Carbonell, Rafael Miró, Cuca Aviñó, Fernando Mira, Mario Silvestre, Juli Mira, Esteban Dura, Jordi Garcia, Tomàs Gisbert, Luis Miguel Infante.
La vie et les miracles du prêtre dominicain Vicente Ferrer/Vincent Ferrier (1350-1419), saint patron catalan de Valence resté célèbre pour ses prédications publiques et ses conversions forcées de juifs et de musulmans ; il serait un des instigateurs du pogrom de 1391 qui fit 5000 morts dans le quartier juif de la cité et dirigea la transformation de la grande synagogue de Tolède en église. Les miracles (on lui en attribue 873) de l’infatigable prosélyte sont contés en mode ironique, illustrés comme un dessin animé, avec l’intention de démystifier sa légende dorée et de ridiculiser ses exploits. Une farce parfois d’un goût douteux – l’expulsion par le saint d’une soixantaine de démons nichés dans l’arrière-train d’une femme provoque une explosion - filmée à Alcoi, au monastère d’Agres, au château de Villena et dans la Sierra d’Aitana (province d’Alicante). Réalisé pendant la période de transition politique après la disparition du caudillo, le film suscite une polémique générale en Espagne, l’archevêché de Valence parle d’une « insulte au peuple », des patriotes valenciens font appel au Ministère de la culture à Madrid en exigeant l’interdiction du film, une procession de voitures et d’autocars bloque l’accès à l’église de San Jerónimo el Real dans la capitale tandis qu’une bombe explose dans la salle de cinéma où a lieu la première projection. Le réalisateur défend son travail en le présentant comme « une dénonciation de la manipulation de l’Histoire » et assimile les légendes autour de Vicente Ferrer aux mangas de la télévision. Peut-être pas à tort.
1978(tv) Los hijos del rey Sol (ES) d’Antonio Betancor
Série « El juglar y la reina » (épis. 1), Ramon Plana/Pax Films-Radiotelevisión Española (TVE 20.10.78), 32 min. – av. Carlos Otero, Joaquin Hinojosa, Manuel Sierra, Mario Pardo, Alejandro de Enciso, Javier Lozano, David Martinez, Pablo Garcia Ortega.
La légende de « La muerte en el campo de batalla » : après la mort de Sancho II de Castille en 1072, Diego Ordoñez tue les quatre fils d’Arias Gonzalo en duel. – Premier épisode d’une série en 13 chapitres écrite par Ricardo López Aranda, mise sur pied au moment de la transition de la dictature franquiste au règne de Juan Carlos Ier, peu avant l’approbation de la nouvelle constitution espagnole. La série veut remémorer dans toutes les classes de la société l’importance de la monarchie dans l’histoire nationale.
1978(tv) Tallado en humo (ES) de Roberto Fandiño
Série « El juglar y la reina » (épis. 2), Ramon Plana/Pax Films-Radiotelevisión Española (TVE 27.10.78), 29 min. – av. Eusebio Poncela (Enrique IV), Maribel Martín (Isabelle de Castille), Osvaldo Casado (Fernando), Luis Navarro, Juan Pedro Ariza (le garçon), Antonio Orengo. - Le 18 septembre 1468, Enrique IV de Castille (1454/1574) et sa demi-sœur Isabelle la Catholique signent le traité des Taureaux de Guisando à El Tiemblo par lequel Isabelle est proclamée princesse des Asturies, donc reconnue comme héritière de la Couronne de Castille.
1978(tv) El rey monje [Le roi-moine] (ES) de Fernando Leite Mendez
Série « El juglar y la reina » (épis. 3), Ramon Plana/Pax Films-Radiotelevisión Española (TVE 31.10.78), 34 min. – av. Hector Alterio (Don Ramiro, roi d’Aragon), Massiel (Inès de Poitiers), Walter Vidarte (le roi Alfonso d’Aragon), Manuel Pereiro, Gustavo Perez de Ayala, Concha de Leza, Primitivo Rojas, Aurora Pastor, Miguel Angel Rellan.
Prince devenu bénédictin, Don Ramiro est forcé en 1134 de monter sur le trône et d’épouser Inès de Poitiers après la mort du roi Alphonse d’Aragon.
1978(tv) Validos no quiero más (ES) de Roberto Fandiño
Série « El juglar y la reina » (épis. 6), Ramon Plana/Pax Films-Radiotelevisión Española (TVE 21.11.78), 27 min. – av. Antonio Durán (Don Alvaro de Luna), Teresa Blanco (Juana Pimentel y Enríquez, son épouse), Maria Rubio, Adolfo Thous (un moine), Frank Braña (Don Juan II de Castille). - La chute politique et l’exécution en juin 1453 du connétable Alvaro de Luna, favori puis ennemi de Juan II de Castille. Le monarque chercha vainement de s’emparer de ses terres, défendues avec acharnement par son épouse Juana Pimentel, la « comtesse triste » retranchée dans sa forteresse d’Escalona.
1978(tv) Raquel de Toledo (ES) de Roberto Fandiño
Série « El juglar y la reina » (épis. 9), Ramon Plana/Pax Films-Radiotelevisión Española, Madrid (TVE 19.12.78), 26 min. – av. Pedro Mari Sanchez (Alfonso VIII de Castille), Nadia Morales (Rahel Esra, dite Raquel la Hermosa), Lona Fleming (le reine Doña Leonor), Herminia Tejela (la duègne), Angel Menéndez (l’archevêque). – La juive Raquel, dite « la Belle » (ca.1165-ca.1195), est pendant sept ans la maîtresse attitrée du roi Alfonso VIII de Castille. Sous son influence, plusieurs juifs espagnols occupent diverses charges importantes à la Cour royale, mais cette situation suscite intrigues et jalousies qui lui coûteront la vie. Cf. supra, Die Jüdin von Toledo (1919).
1979(tv-th) La venganza de Don Mendo (ES) de Gustavo Pérez Puig
Série « Estudio 1 », Radiotelevisión Española, Madrid (TVE 3.1.79), 105 min. – av. Manolo Gómez Bur (Don Mendo Salazar y Bernáldez de Montiel, marquis de Cabra), Amparo Baró (Magdalena), Alejandro Ulloa (Don Nuño Manso de Jarama), Julia Caba Alba (Doña Ramírez), Jaime Blanch (le marquis de la Moncada), María Silva (la Maure Azofaifa), José María Escuer (Don Pero Collado, duc de Toro), Alfonso Gallardo (Alfonso VII, roi de León et Castille), Antonio Durán (Froilán), Joaquín Pamplona, Encarnita Abad, Salvador Orjas, Manuel San Román, Rafael Ramos de Casstro, Carmen Melo, Carmen Guardón, José María Carrero, José Manuel Martí, María Luisa Bernal, Ana Ráez, Paloma Moreno, María Luisa Mármol. - La comédie burlesque de Pedro Muñoz Seca, cf. film de 1961.
1979(tv) Malferida iba la garza (ES) de Roberto Fandiño
Série « El juglar y la reina » (épis. 13), Ramon Plana/Pax Films-Radiotelevisión Española (TVE 16.1.79), 27 min. – av. Maribel Martin (Blanche de Bourbon), Charly Bravo (Pedro Ier le Cruel), Claudia Gravi (María de Padilla, sa maîtresse), Fernando Sotuela (Don Fadrique), Pilar Muñoz, Manuel Pereiro, Covadonga Cadenas. - En 1361, Pierre le Cruel, roi de Castille et de León, fait assassiner son épouse la reine Blanche de Bourbon, nièce du roi de France, après l’avoir répudiée (cf. télésérie de 1989).
1981(tv-df) Averroes (ES) de Josefina Molina
Série « Paisaje con figuras », Ramon Plana/Pax Films-Radiotelevisión Española (TVE 5.2.81), 37 min. – av. Eduardo Calvo (Averroès), José Manuel Cervino, Antonio Gala (présentation).
Docu-fiction : La destinée du philosophe de Cordoue, traducteur arabe d’Aristote en Espagne mauresque : Averroes (Abû-l-Walíd Muhammad Ibn Rushd (1126-1198). Cf infra, Al Maçîr / Le Destin (1997) de Youssef Chahine.
1983Que nos quiten lo bailao [Qu’ils emportent leur danse !] (ES) de Carles Mira
Ascle Films-Profilmar P.C.-Cinco Films, 72 min. - av. Guillermo Montesinos (le sultan Ibn Amir Al-Parrus), Joan Monleon (Alkanfor), Celia Zaragoza (Zoraïda), Amando Bertrán (Don Fernando) Enric Benavent (frère Jacinto), Elionor Calatayud (Isabelita), Empar Ferrer (la marquise de Mocorroño), Fernando Planelles (le marquis de Mocorroño), Luis Constancio (frère Anciano), Toni Minguez (le chef des corsaires).
Une comédie fofolle et peu subtile illustrant la cohabitation bigarrée des chrétiens et des musulmans dans un petit village du royaume de Valence au XIVe siècle, où la rivalité entre le sultan local et le seigneur chrétien est mise à l’épreuve avec l’arrivée des Wisigoths... Filmé à Luchente/Llutxent dans la Sierra de Altana, où, avec l’aide de la population locale (qui fait de la figuration), un ancien monastère est transformé en palais maure (« alcazaba »), puis en austère forteresse chrétienne.
1983La conquista de Albania – Compañía Navarra / Albaniaren konkista (ES) d’Alfonso Ungría
Angel Amigo, Luis Calparsoro/Frontera Films IRUN S.A.-Departamento de Cultura del Gobierno Vasco, 122 min./112 min. - av. Xabier Elorriaga (Don Luis de Navarre ou Louis d’Evreux, comte de Beaumont-le-Roger et duc de Durazzo, frère du roi), Klara Badiola (Juana de Durazzo ou Jeanne d'Anjou-Sicile, sa femme), José María [Chema] Muñoz (Pedro de Lasaga), Miguel Arribas (Carlos II de Navarre), Alicia Sanchez (Kattalin), Eñaut Urrestarazu (Hamet Haurra), José María Tasso (Xemen), Walter Vidarte (Juan de Urtubia), William Layton (Abad, conseiller de Carlos II), Francisco Sanz (l’archevêque), Félix Rotaeta (Ahmed), Alicia Sánchez (María de Lizarazu), Einaut Urrestarazu (Ahmed enfant), Ramón Barrea et José María Tasso (des mercenaires).
En juin 1376, Carlos II le Mauvais (1349/1387), roi de Navarre, envoie une armée de 400 mercenaires navarrais, gascons et napolitains, la Compañia Navarra commandée par son frère l’infant Don Luis, de l’autre côté de la Méditerranée pour récupérer le duché de Durazzo comprenant l'Albanie, pays rebelle qui revient de droit à Don Luis par son mariage avec Jeanne d’Anjou. Don Luis, qui se remet difficilement de la défaite militaire que lui a infligée Charles V en France, se demande avec ses compagnons si cette expédition longue et difficile, partie de Tudela, n’est pas une mission insensée causée par la soif de pouvoir, et si le succès est toujours garant de bonheur. Il s’empare de Durazzo/Dirraquio, ville usurpée par le prince albanais Carlos Topia, et rétablit le royaume d’Albanie, mais décède peu après. – Une chronique un peu languissante, filmée en Pays basque (Bardenas Reales, Navarre, Loarre, Mutruku) en Eastmancolor et Techniscope.
1984Cuando Almanzor perdió el tambor [Quand Al-Mansûr a perdu son tambour] (ES) de Luis María Delgado
Expomundo S.A. (Madrid), 93 min./89 min. - av. Antonio Ozores (Al-Mansûr), Rafaela Aparicio (Tata), Juanito Navarro (l’archevêque), Florinda Chico (Doña Violante), Quique Camoiras (le comte Menendo), Vicente Parra (Sancho Parra), Luis Varela (Ordoño), Rafael Castejón (Don García), Alfonso del Real (Jordi Núñez de Maracona), Azucena Hernández (Berenguela), María Valverde (Bianca), Blaki (le bourreau), José Cerra (Nuño), Ricardo Merino (Fabrique), Claudio Rodríguez (narration).
Une farce vulgaire sur une matière qui n’a rien de comique : Vers la fin du Xe siècle, Al-Mansûr (Ibn Abi-Amir, 976/1002) le « Victorieux » - ou Almansor en espagnol - est au plus haut de la puissance des Omeyyades à Cordoue, ayant battu les chrétiens dans nombre de batailles. L’économie des terres chrétiennes en ressent les effets et leurs dirigeants se déclarent incapables de payer les tributs imposés par le vainqueur. Al-Mansur décide alors d’exiger la remise de douze vierges chaque mois. Les nobles chrétiens se rebellent et lui tendent un piège : ils envoient les prostituées du bordel de luxe de Doña Violente en les faisant passer pour des donzelles de l’aristocratie de Cordoue ; les dames sont escortées par des spadassins chargés d’assassiner le prince maure. Au final, Al-Mansur sera vaincu à Calatañazor où, comme le dit la légende, « Almanzor a perdu son tambour » ... Filmé en Gevacolor et écran panoramique. Rappellons que ladite bataille n’est confirmée par aucun document historique fiable et relève probablement de la légende (rapportée par la Crónica Najerense, puis le Chronicon Mundi en 1238) : les armées d’Al-Mansur n’ont jamais subi de défaite de la part des rois de León et les comtes de Castille. En revanche, les succès militaires (plus de 50 expéditions victorieuses en un quart de siècle) et le pillage de Saint-Jacques-de-Compostelle en 997 - appuyé par des comtes chrétiens – ont réveillé la soif de revanche et animé le désir de « reconquista » de ses ennemis ibériques.
1985(tv-df) Alfonso X y el Reino de Murcia (ES) de Primitivo Pérez
Equipo de Cine (Murcia)-Radiotelevisión Española (TVE-Prado del Rey), 45 min. - av. Luis Prendes (Alphonse X de Castille, dit le Sage, 1252/1284), Antonio Ferrandis (Jofré de Loaysa), Ramón Centenero (Don Pelay), Jesús Prieto. – Docu-fiction sur la création du royaume de Murcie en 1243-1245 par Alphonse X de Castille (cousin de Frédéric II de Hohenstaufen) avec le soutien militaire de chefs musulmans.
1985(tv-df) Principe de Viana (ES) de Miguel Picazo
Série « Paisaje con figuras » (TVE 7.2.85), 41 min. – av. Alex Sila (Don Carlos, prince de Viana), Julio Nuñez (le prince consort Juan II d’Aragon, son père), Antonio Gala (présentation). - Docu-fiction sur le fils malingre et sur l’époux de Blanche Ière de Navarre (1425/1441), qui fut aussi le géniteur de Ferdinand II le Catholique.
1985(tv-df) Almanzor (ES) de Josefina Molina
Série « Paisaje con figuras », Radiotelevisión Española (TVE 28.3.85), 44 min. – av. Antonio Gala (présentation). - Docu-fiction sur Almanzor/Al-Mansûr (Abû Amir Muhammad Ibn Abi Amir al-Ma’afiri, 938-1002), brillant chef de guerre et homme politique de Cordoue.
Une Andalousie paradisiaque où règne la cohabitation arabo-chrétienne dans « Daniya » (1988).
1987/88* (tv + ciné) Daniya / Daniya, jardín del harén / Daniya, jardí de l’harém (FR/ES/MA) de Carles Mira Franco
Carles Jover Ricart/Imatco (Barcelona)-Canal Paradis-TV3 Televisió de Catalunya-Caméras Continentales-France 3 Télévision-La Sept-RTV Marocine (Casablanca)-Centre de la Cinématographie Marocaine (CCM) (FR3 15.+22.5.1988, en 2 parties), 101 min./ 96 min. / tv : 2 x 60 min. - av. Marie-Christine Barrault (Almodís de la Marca, comtesse-consort de Barcelone), Ramon Madaula (Bernat de la Marca, frère d’Almodís), Laura del Sol (Laïla), Francisco Casares (l’émir Ali Ibn Muyahid), Fermí Reixach (le capitaine), Joan Monleón (Abd al-Malik), Francisco Guijar (Ramon Bérenguer Ier, comte de Barcelone), Fernando Bilbao (Jairan), Noël J. Samsom (l’évêque Gislabert), Berti Tobias (frère Joseph), Montserrat Salvador (Doña Ermesenda), Rafael Díaz (frère Paterne), Manuel Carlos Lillo, Alfred Lucchetti, Francisco Casares, Francesca Piñón, Carles Sabater.
Synopsis : Ali Ibn Muyahid, le jeune souverain du taïfa de Daniya (aujourd’hui Dénia), petit royaume musulman prospère au sud de Valence, a vécu son enfance comme prisonnier dans la Sardaigne chrétienne. En 1031, son père ayant enfin accepté de payer la rançon qu’on exigeait pour lui, il revient à Daniya, où, après la chute du califat de Cordoue, il essaie d’entretenir des relations pacifiques et amicales avec les chrétiens. En 1058, une ambassade des comtes de Barcelone se rend à Daniya pour recueillir le document officiel par lequel l’émir accorde à l’évêché barcelonais le droit d’étendre sa juridiction sur les églises chrétiennes mozarabes de son territoire. À la tête de cette ambassade partie de Tortosa, un jeune clerc, Bernat de la Marca du Limousin, frère d’Almodís, ex-épouse du comte de Toulouse, enlevée « consentante » douze ans plus tôt par Ramon Berenguer Ier, comte de Barcelone (1035-1076), avec la complicité d’Ali Ibn Muyahid. Ce dernier est encore secrètement ébloui par la beauté d’Almodís (v. 1020-1071) et – geste ambigu – envoie à la rencontre de Bernat, pour lui « faciliter le voyage », son esclave favorite, la troublante Laïla, qui le séduit sans se donner à lui. Les lettres que le jeune homme adresse à sa sœur lui relatent la progression de la caravane, par voie terrestre et maritime, dans une région inconnue, chargée d’aventures et de magie le long de la Méditerranée. C’est pour lui la découverte d’une civilisation qui le fascine au plus haut point. De son côté, Almodís, une femme de tête, déterminée et ferme, se bat dans l’austère Barcelone contre la décision du pape Étienne IX qui fulmine contre cette ambassade de chrétiens « hérétiques » chez les mécréants.
Cette coproduction hispano (catalane)-franco-marocaine tournée en Eastmancolor dans le sud-est de la France (Sainte-Marie de Serrabona, abbaye de Fontfroide à Narbonne), en Catalogne (châteaux de Cardona et de Palamós, Sant Sadurni d’Anoia, Santa Margarida de Montbui, Besalú, Serra del Corredor), dans la province de Valence (Albufera) et à Marrakech s’appuie sur des faits historiques, mais cherche surtout à communiquer, loin de tout exotisme de pacotille, la séduction d’un univers d’échanges et de tolérance mutuels. Laura del Sol, l’éblouissante Carmen de Carlos Saura (1983), joue Laïla. Prévue au départ pour n’être qu’une simple série télévisée, dotée toutefois d’un budget important (170 millions de pesetas provenant du Ministère de la Culture à Madrid et de la Generalitat de Catalunya), cette production ambitieuse est primée en Catalogne et finit par faire son chemin dans les salles de cinéma (du moins en Espagne). Le film présente Al-Andalûs comme une oasis de liberté, ce qui est évidemment exagéré (la condition des femmes), mais correspond à la démarche provocatrice et iconoclaste du réalisateur Carles Mira, auquel on doit deux parodies salaces de l’histoire officielle (cf. supra, La portentosa vida del padre Vicente en 1978 et Que nos quiten lo bailao). Ici, l’Andalousie paradisiaque et lumineuse des Maures se veut une réponse à cinq siècles de fondamentalisme hypocrite et de bûchers chrétiens, et l’on soupçonne le cinéaste autonomiste catalan de vouloir décocher par la même occasion quelques flèches en direction de Madrid, fabrique dictatoriale de la falsification du passé national sous Franco. Un livre d’images non sans charme mais qui se feuillette lentement, accompagné de la musique envoûtante d’Enric Murillo, aux sonorités mozarabes. – GB : Daniya, the Emir’s Garden.
1988(tv-th) La venganza de Don Mendo (ES) de Gustavo Pérez Puig
Francisco Sanz/Radiotelevisión Española (TVE 13.1.88), 119 min. – av. José Sazatornil (Don Mendo Salazar y Bernáldez), Viky Lussón (Magdalena), Luis Varela (le marquis de Moncada), María Silva (la Maure Azofaifa), Francisco Piquer (Don Pero Collado, duc de Toro), Rafaela Aparicio (Doña Ramirez), Luis Prendes (le comte Don Nuño), Luis Barbero (Alfonso VII, roi de Castille et León), Antonio Campos, Nicolás Romero, Encarnita Abad, Carmen Merlo, Pérez de Castro, Miguel Angel Pascual, Jorge Soler. - Farce burlesque de Pedro Muñoz Secal, mise en musique par Gregorio García Segura. Captation du Teatro Calderón à Madrid. Cf. film de 1961.
Mémoires d’une cohabitation pacifique : « Al Andalus, el camino del sol » (1989).
1988/89Al Andalus, el camino del sol (ES) de Jaime de Oriol et Antonio Tarruella
Jaime de Oriol/Aries TV-92 S.A.-Productora Andaluza de Programas, 96 min. - av. Luis Suárez (Abd al-Rahman Ier, fondateur des Omeyyades), Fernando Hilbeck (Charlemagne), Aldo Sambrell (Almansur), Fabiola Toledo (Holal), Cristina Higueras, Luis Escobar, Guido Castillo, José María Caffarell, Fernando Conde, Eduardo Bea, Jack Taylor, Michael Sandow, Tomás Picó, Ralph Brown, Hassan Essakali, Charly Bravo, José Morales, Daniel Martin.
En août 775, persécuté par les Abbassides à Damas, le poète-guerrier Abd al-Rahman fuit la Syrie et gagne la péninsule hispanique, où, suivant une prophétie, il décide de s’installer à Cordoue. Aidé de ses fidèles compagnons et de sa concubine Holal, Al-Rahman fonde la dynastie omeyyade en Espagne et se proclame émir de Cordoue (756/788), réunissant en bonne co-habitation musulmans, chrétiens et juifs dans un grand royaume baptisé Al-Andalûs. - Tourné initialement dans le cadre des manifestations destinées à l’Exposition universelle de 1992 à Séville (EXPO92), Al Andalus est filmé en Eastmancolor à Talamanca de Jarama (prov. de Madrid), à Cordoue, Almería, Almodóvar del Rio, Coto Blanco, Madrid, puis au Maroc (Efoud, Haoune, Rissani, Fida) ; Luis Suárez, qui campa l’apôtre Jean dans Il messia de Roberto Rossellini (1975) fait Abd al-Rahman. La production est prévue pour être le premier « biopic » d’une longue série sur des personnages historiques de l’Andalousie, et il est lancé sous le slogan de « Trois cultures – un pays... La tolérance et le dialogue rendit cela possible ». Hélas, malgré de fort bonnes intentions, le résultat à l’écran relève du bricolage d’amateurs et certains esprits chagrins le trouvent trop hagiographique. On ne peut que le regretter, compte tenu du sujet, à l’époque rarissime, et de son éclairage.
1989(tv) Pedro I el Cruel (ES) télésérie de Francisco Abad
Francisco Romero/Radiotelevisión Española (TVE 9.-20.1.89), 10 x 50 min. – av. Ramon Madaula (Pedro I, roi de Castille et de Léon, 1350/1369), José Luis Pellicena (Samuel), Marisa de Leza (la reine-mère Beatriz de Castille), Eufemia Román (María de Padilla, maîtresse du roi), Jesús Ruymán (Enrique de Trastámara, demi-frère de Pedro I), Fernando Guillén (Pedro IV d’Aragon), José Sancho (Fernando de Castro), Juan Ribó (Diego de Padilla), Paloma Pages (la reine-mère d’Aragon), Jaime Blanch (Gutierre Fernández de Tolède), Fernando Cebrián (Juan Fernández de Hinestrosa), Lluís Homar (le prince de Galles), Mario Pardo (Martín López de Córdoba), Ricardo Lucia (Bernat), Carresi (Doña Leonor de Guzmán, maîtresse d’Alfonso XI), Juan Luis Galiardo (João Alonso de Alburquerque, précepteur de Pedro I), Marcelo García Flores (l’infant Fernando de Aragón), Antonio Dechent (Don Tello), Iván Losada (l’infant Juan de Aragón), Conrado San Martín (le comte Luna), Raúl Fraire (Juan Diente), Antonio Fuentes (Don Fadrique), Carmen Conesa (la reine Blanche de France), Manuel Torremocha (Bertrand du Guesclin, connétable de France et de Castille), Fernando Marín (l’archevêque de Tolède), Manuel Sierra (le duc de Lancaster), Francisco Vidal (Charles V, roi de France), Manuel Brieva (Men Rodrígez de Sanábria), Azucena Samaniego (Juana Manuel de Villena), Avelino Cánovas (Pedro López de Ayala), Manuel Brun (Juan Núñez de Lara), Concha Leza (la reine Juana de Castro), Guillermo Carmona (Alfonso Triguero).
Série consacrée aux faits et méfaits du roi castillan Pierre Ier le Cruel (cf. films de 1911 et 1963), dit aussi Pierre le Justicier, qui règne pendant 19 ans, de 1350 à 1369, succédant à Alfonso XI de Castille et León, mort de la peste. Son précepteur Albuquerque et la reine-mère arrangent son mariage avec Blanche de France, belle-sœur de Charles V, mais Pedro est épris de María de Padilla qu’il impose comme maîtresse attitrée au grand scandale de la cour de Tolède. Sa famille le fait emprisonner à Toro. Il s’évade, fait assiéger Toro et exécuter nombre de ses anciens amis devenus adversaires (dont Albuquerque) et empoisonner la reine Blanche. Sa cruauté s’exerce essentiellement sur les nobles et insurgés, tandis que le peuple vante les privilèges établis pour les Basques (garantie des libertés traditionnelles devant l’Arbre de Guernica), le développement de la laine en concurrence avec la Flandre et l’obligation des nobles de verser un salaire à leurs paysans ; il est aussi un protecteur très actif de la communauté juive où il recrute ses hommes de main, ainsi que des musulmans. Lors de la Première Guerre civile de Castille en 1369, à la tête des forces franco-castillanes, le mercenaire français Bertrand du Guesclin remporte la bataille de Montiel contre l’armée de l’émirat de Grenade et des partisans de Pedro. Ce dernier périt assassiné par son demi-frère Enrique/Henri II de Trastámara. - Une série bricolée à peu de frais et inédite en dehors de l’Espagne, filmée en été 1988 dans la région de Madrid (Talamanca del Jarama, l’Escurial), à Valladolid (Medina del Campo, château de Peñafiel, Tordesillas, Villalba de los Alcores), à Arévalo (Avila) et en Galice (Pontevedra).
1991Tramontana / Tramuntana (ES) de Carlos Pérez-Ferré
Pepe Ferrándiz, José Luis Olaizola/Antea Films S.A. (Valencia)-Anola Films S.A. (Madrid)-Canal 9, 90 min. - av. Jorge Sanz (Arnau), Emma Suárez (Blanca), Alvaro de Luna (Don Gerau de Montfalcó), Francisco Algora (le guérisseur herboriste), Paco Catalá (Pons), José Soler (le chef des bandoleros), Enrique San Francisco, Walter Vidarte, Rafa Izuzkiza, Sara Mora, Empar Ferrer, Juli Mira, Felipe García Vélez, José María Sacristán.
L'odyssée longue et dangereuse de villageois miséreux des Pyrénées en 1233 pour s'établir à Valence, au bord de la Méditerranée, que Jaime Ier d'Aragon dit « El Conquistador » vient de prendre aux Musulmans. Pour encourager le repeuplement du royaume, le monarque promet une maison et des terres à tout homme et à toute femme capable d’arriver jusque là. Pour faire connaître la nouvelle, il envoye des émissaires et des guides pour recruter des colons. Un de ces guides, Gerau, fascine Arnau qui le suit avec une dizaine d’autres, leurs maigres biens étant transportés dans une charrette tirée par un bœuf. Finalement, ils arriveront à destination. – Filmé en Eastmancolor et écran panoramique.
L’Andalousie disparue de « Le Collier perdu de la colombe » (1991) de Nacer Khemir.
1991** Tawq al-hamâma al-mafkoud / Le Collier perdu de la colombe / La collana perduta della colomba (TN/FR/IT) de Nacer Khemir
Tarak ben Ammar, Mark Lombardo/Carthago Films S.a.r.l. (Monastir)-Italian International Film (Roma)-La Sept Cinéma (Paris), 86 min. - av. Navin Chowdhry (Hassan), Nina Esber (Aziz, princesse de Samarkande), Walid Arakji (Ezzine), Noureddine Kasbawi (le maître de calligraphie), Jamil Joudi (Giaffar), Mohammed Mourali (Maalem). Chloé Rejon (Myriam), Jivan Karmali (Osman), Sonia Hochlaff (Laïla), Chloé Rejon (Myriam), Leila Dakhli (la fille dans le jardin des roses).
Un film-poème faisant partie de la « Trilogie du désert » du Tunisien Nacer Khemir (avec Les Baliseurs du désert en1984 et Bab’Aziz, le prince qui contemplait son âme en 2005), plus proche des contes des Mille et une nuits que d’un contexte historique précis. - En Andalousie au XIe siècle, Hassan, un étudiant en calligraphie arabe auprès d’un grand maître, tombe sur le fragment fascinant d’un manuscrit qui promet de lui révéler tous les secrets de l’Amour. Accompagné de son ami Ezzine, Hassan part à la recherche des textes manquants, aperçoit trop brièvement la belle Aziz, princesse de Samarkande à travers laquelle il cristallise sa soif d’absolu, fait l’expérience de la guerre et se heurte à de faux prophètes, à d’anciennes malédictions, à des djinns et autres visions éphémères pour finalement réaliser qu’une vie entière ne suffira pas à cerner toutes les dimensions de l’Amour, sentiment dont les Arabes connaissent soixante-dix définitions... Tiré d’un récit arabe du poète, juriste et théologien Ibn al-Hazm écrit à Cordoue au Xe siècle, Le Collier de la colombe – de l’Amour et des Amants, le film de Khemir évoque dans un flot d’images superbement évocatrices un paradis caché où cohabitaient cultures et religions. Mais cet Âge d’or andalou, ce « collier perdu », depuis longtemps oublié a fait place aux ténèbres, écrasé par les hordes fanatiques. Khemir évoque l’Andalousie disparue « comme l’essence-même de l’amour à travers ses poèmes, ses parfums, ses jardins ». Prix spécial du jury du Festival de Locarno et Grand Prix au Festival du film de Belfort (1991). - GB, US : The Dove’s Lost Necklace, DE : Das verlorene Halsband der Taube.
1991(tv-th) Die Jüdin von Toledo [La Juive de Tolède] (DE/AT) de Thomas Langhoff
Zweites Deutsches Fernsehen-Österreichischer Rundfunk (ZDF/ORF 5.1.91), 133 min. - av. Ulrich Mühe (le roi Alphonse VIII de Castille), Susanne Lothar (Rahel), Charles Brauer (Manrique, comte de Lara), Sibylle Canonica (la reine Eleonora/Aliénor d’Angleterre), Rolf Ludwig (Isaac, père de Rahel), Anne Bennent (Esther, sœur de Rahel).
Au XIIe siècle, le roi de Castille s’éprend d’une ravissante juive, mais la reine s’en débarrasse. Captation de la mise en scène de Langhoff au Festival de Salzbourg, d’après la tragédie de Franz Grillparzer (elle-même inspirée par Lope de Vega), cf. film de 1919 et dramatique de 1977.
1994Mar de luna (ES) de Manuel Matji
Luís Méndez/Madrid Lotus Films Internacional, 92 min./86 min. - av. Santiago Alonso (Alderán), José Sancho (Don Guillermo de Montefalco, son père), Emma Penella (Catalina la colporteuse), Esperanza Campuzano (Inés), Adriana Davidova (Doña Elvira), Toni Cantó (Silverio), Amparo Rivelles (Retamar), Juan Luis Galiardo. – Alderán, un jeune homme, profite du désarroi général provoqué par la Grande Peste de 1407 pour s’évader d’un monastère où l’ont enfermé ses géniteurs. Il ignore qu’il est le fruit d’un inceste entre un hobereau tyrannique, Don Guillermo de Montefalco, et sa soeur Elvira. Poursuivi par les soldats de son père, son chemin pour découvrir le monde et surtout la mer est dur et parsemé d’aventures dramatiques. Il est accompagné de Catalina, une vieille colporteuse méfiante et égoïste pour laquelle il travaille et s’éprend d’une prostituée rencontrée dans un bordel. - Tournage à Burgos (Rebolledo de la Torre) en Castille, au sanctuaire de Montes Claros (Cantabria) et à Revilla de Pomar (Palencia).
Le savant Averroès (Nour El-Cherif) affronte les intégristes dans « Le Destin » de Youssef Chahine (1997).
1996/97** Al-Maçîr / Le Destin (EG/FR) de Youssef Chahine [et Khairiya Al-Mansur]
Gabriel Khoury, Humbert Balsan/Misr International Films-Ognon Pictures-France 2 Cinéma, 135 min. - av. Nour El-Cherif (Averroès), Laila Eloui (la gitane, femme de Marwan), Mahmud Hemeida (le calife Yakub ibn Yussuf, dit Al-Mansur), Khaled El Nabawi (le prince héritier Muhammad ibn Yacub, dit An-Nasser), Muhammad Munir (le barde Manwar), Hani Salama (le prince Abdallah), Safia El Emari (Zeina, la femme d’Averroes), Abdallah Mahmud (Borhane), Regina (Salma, la fille d’Averroès), Ahmed Fouad Selim (le cheikh Riad).
Le Languedoc au XIIe siècle. Après la mort de son père sur un bûcher de l’Inquisition, traducteur chrétien du penseur arabo-andalou Averroès (Abû-l-Walíd Muhammad Ibn Rushd, 1126-1198), le jeune Joseph rejoint à Cordoue les disciples de ce sage qui prône la tolérance, la joie de vivre et d’apprendre, et enseigne aussi bien la philosophie, le droit, l’astronomie, les mathématiques et la médecine qu’une théologie sans fanatisme. Parmi ses élèves se trouvent les deux fils et le frère du calife Al-Mansur. Ce dernier oscille entre autoritarisme et libéralisme, et Averroès est son conseiller. Les milieux religieux conservateurs n’admettent pas la liberté de comportement du philosophe et s’attaquent à ses amis, comme le barde Marwan, agressé et sauvé de justesse. Le prince Abdallah, fils cadet du calife, est embrigadé par les intégristes du cheikh Riad, la famille d’Averroès le sauve de la secte de fanatiques qui finit par assassiner Marwan. Pour calmer le jeu, le calife cède aux pressions intégristes et lance une « fatwa » contre Averroès : ses œuvres sont brûlées, il doit s’exiler. Ses disciples se mobilisent, recopient ses livres, les cachent en lieu sûr ou les apprennent par cœur. Nasser, le fils aîné du calife, révèle à son père les menées politiques troubles du cheikh Riad et, comprenant son erreur, Al-Mansur envoie les fanatiques se faire tuer à la guerre contre les chrétiens, puis annule le bannissement du philosophe qui a droit à un triomphe sur la place publique. Le prince Nasser épouse Selma, la fille d’Averroès.
Le film, fresque épique, commence par un bûcher et se termine par un autodafé. Ayant connu les menaces et la censure des fondamentalistes musulmans après son film biblique L’Émigré / Al-Muhager (sur Joseph et ses frères, 1994), l’Égyptien chrétien Youssef Chahine, le cinéaste le plus prestigieux du monde arabe, conçoit son film suivant, tourné en Syrie (Krak des Chevaliers), au Liban (Beit ed-Dine), en Égypte (studios Misr et mosquée Al-Nasir Muhammad au Caire, Gizeh), à Carcassonne et Saint-Gilles (Gard), comme une réponse cinglante à ses détracteurs et à l’obscurantisme religieux. Le ton est enjoué, sous la forme d’un hymne à la jeunesse, aux jolies femmes, avec danses et chansons : la joie de vivre pour contrer la barbarie et les marchands de foi. La réalisatrice irakienne Khairiya Al-Mansur, alors assistante de Chahine, donne un coup de main pour les scènes de foule. Ce « biopic » prend toutefois des libertés considérables avec l’Histoire et la vie d’Averroès (qui connut une fin de vie difficile à Marrakech), mais là n’est point la question. Comme l’écrit Libération, « bien que tenue par Al-Mansur, calife assez imbu de soi (« tu as raison même quand tu pètes », lui dit-on), ce qui le perdra, Cordoue est à l’époque la ville où vivent en intelligence musulmans et gitans, juifs et chrétiens, hommes et femmes, dont la relation d’égalité à l’écran est l’une des merveilleuses surprises du film, lequel donne, par ailleurs, aux personnages féminins, la gitane ou l’épouse d’Averroès (« elle est instruite, elle jure en cinq langues »), une belle consistance et un hédonisme certain » (16.5.97). Le Festival de Cannes 1997 attribue le Prix du 50e anniversaire à Chahine et à son œuvre qui, par ailleurs, est reçu sans problème de censure dans la majorité des pays arabes, où il connaît le succès. – ES : El destino, IT : Il destino, DE : Das Schicksal, US : Destiny.
1998[Animation : Ahmed, el príncipe de la Alhambra (Ahmed, prince de l’Alhambra) (ES) Juan Bautista Berasategi [d’apr. Washington Irving]; Locura Films-Euskal Media-PPM Multimedia, 68 min. – av. les voix de Xeba Diez, Eduardo Gorriño, Txema Moscoso. – À Grenade en 1203, un prince part à la recherche de sa bien-aimée.]
2001(tv) Carles, Príncep de Viana / Carlos, Príncipe de Viana (ES) de Sílvia Quer
Joan Antoni González, Miguel Angel Gonzáles, Antonia Reina/Televisió de Catalunya (TVC)-Institut del Cinema Català (ICC)-Institut Catalá del Teatre (ICT)-Solaris-Hamster Productions (TV3 25.12.01), 104 min. – av. David Selvas (Don Carlos, prince de Viane et duc de Nemours), Josep Maria Pou (Juan II de Trastamara), Florence Darel (la reine Juana Enríquez), Massimo Wertmuller (Pietro Sadoletti), Irene Montalà (Brianda de Vaca), Carme Sansa (la reine-mère Blanche de Navarre), Eugeni Roig (Hug de Cardona), Juli Mira (l’ambassadeur Gómez de Frías), Jesús Ferrer (l’archevêque de Tarragona), Pep Jové (le gouverneur Requesens), Ramon Madaula (Franci Desplà), Jordi Martínez (Alfons duc de Villahermosa), Eduard Farelo (Lluis de Beaumont), Marc Cartes (l’évêque de Saragosse), Julio Manrique (Alemany).
Don Carlos de Viana, duc de Nemours, est le prince héritier des royaumes de Navarre et d’Aragon, car premier-né de Juan II de Trastamara, prince d’Aragon et roi-consort grâce à son épouse Blanche de Navarre. À la mort de cette dernière, Juan II, orgueilleux, ambitieux et intrigant, conteste le testament de sa femme défunte et refuse de céder la couronne à son fils qui se rebelle et prend la fuite. Père et fils s’affrontent dans une longue guerre civile où le premier finit par l’emporter. En 1460, débarqué incognito à Barcelone après dix ans d’exil, Don Carlos est invité à comparaître devant le Parlement de la ville de Lleida. Il accepte tout en sachant que cela pourrait être un piège que lui tend son crapuleux géniteur. Lorsqu’il arrive dans la salle du trône, le prince est accusé de trahison et arrêté. Le reine Juana Enriquez, la seconde épouse du monarque, a ourdi un complot contre lui dans le but de lui faire renoncer à ses droits dynastiques en faveur de son demi-frère, l’infant Ferdinand d’Aragon. Don Carlos n’a que deux options : signer ou mourir, mais les élites catalanes obtiennent sa libération et le rétablissement dans ses droits d’héritier. Juan II est contraint de consentir au mariage de Don Carlos avec Isabelle de Castille que la reine Juana destinait à son propre rejeton. La marâtre prévient l’union par un crime : Don Carlos est empoisonné en 1461. Ainsi, Isabelle pourra épouser Ferdinand, ils deviendront les futurs « Rois Catholiques ». - Une production de prestige de la télévision catalane TV3, primée à Venise et inspirée par El Principe de Viana (1996), un roman de Mariona Ibars.
2002(tv) Saqr Quraish [L’Aigle de Qoraish] (SY) télésérie de Hatem Ali
Télévision Arabe Syrienne (Damas) (6.11.02), 30 épisodes. - av. Ahmed Lababidi (Abd al-Rahman Ier Al-Dakhil, l’Aigle de Qoraish), Jamal Suleyman (Saqr Qoraish Abdelrahman Al-Dakhil), Taim Hassan (Al-Walid ibn Yazeed), Khaled Taja (le calife omeyyade Hisham ibn Abd al-Malik, son oncle), Zuhair Abdulkarim (Abu Jaafar al-Mansour), Ghassan Massoud (As-Sumayl ibn Hatim), Mohammed Miftah (Badr), Bassem Yakhour (Abu Muslim), Amal Arafa (Zainab), Anas El Akil (Abdullah Al-Marouani), Fayez Abu Dan (Abu Jafar al-Mansour), Sulaf Fawakhirgi, Kifah Al-Khous, Mahmoud Khalili, Hima Ismail, Muhammed Kheir Jarrah, Fadi Sabih.
Après la prise de Damas par les Abbassides en 750, Abd al-Rahman (731-788), le dernier prince omayyade, s’enfuit en Palestine, se cache dans un village sur les rives de l’Euphrate, puis gagne le Maroc d’où il atteint l’Espagne maure. À Cordoue, il fonde un État indépendant et une dynastie qui va perdurer pendant huit siècles. Une télésérie de Ramadan filmée en Syrie et au Maroc.
2002(tv) Zaman Al Wasel / The Gathering Age. An Andalusian Story (QA/JO) télésérie d’Aref Al Taweel
Adnan Al Awamleh/Arab Telemedia Pictures Ltd. & Subs. (Quatar), 30 x 50 min. – av. Rana Al Abyad (Al Yamâma), Abdul Rahman Al Rashi (Al-Hakam ibn Hichâm), Jihad Saad (Abdul Rahman bin al-Hakam, prince d’Andalousie), Radwan Aqili (Alfonse, roi de Galicie), Yasser Al Masri (Malek, général de l’armée andalouse), Rana Abiad (Al Yamamah), Maison Abu Asaad (Taroub, favorite de l’émir Abd al-Rahman), Muna Wassef, Nasser Abdul Rada (Hammam).
Une télésérie de Ramadan jouée par des acteurs syriens et jordaniens qui explore les temps de l’émir omeyyade de Cordoue Al-Hakam Ier (771-822), fils de Hichâm Ier, et en particulier le règne de son successeur Abd al-Rahman II bin Al-Hakam (792-852). Mécène et protecteur des Arts et des Lettres, ce dernier est considéré comme le chef d’État musulman le plus cultivé de son temps et sa cour, la plus brillante d’Europe, attire les savants et les poètes de l’Orient. Il fait rechercher, acheter ou recopier des ouvrages scientifiques traduits du grec ou du persan et pensionne richement astronomes et médecins de toutes origines. Tout en affichant une tolérance générale, il impose l’apostasie des enfants chrétiens nés de couples mixtes ; des chrétiens se convertissent donc de gré ou de force à l’islam, au grand dam de la hiérarchie épiscopale et des autres chrétiens (le mariage mixte est interdit par l’église catholique), ce qui suscite des troubles parmi la population et quelques martyrs (dont l’évêque Euloge de Cordoue). Enfin, il met un arrêt musclé aux nombreuses incursions des Vikings dont les flottes attaquent Lisbonne (en 844) et incendient Séville ; dans le détroit de Gibraltar, les navires musulmans coulent quarante drakkars.
2003(tv) Rabee’ Qurtuba / Rubi’ Qurtuba / The Spring of Cordoba [Le Printemps de Cordoue] (SY) télésérie de Hatem Ali
Réda Halabi, Al Hadi Qarneet/Syrian Art Production International (SAPI) (tv 26.10.03), 29 épisodes. - av. Taim Hasan (Mohammad ibn Abi Amer, fils d’Al-Mansur), Nasrine Tafesh [Nisreen Tafish] (Sobh/Subh Al-Bashkanjiah, favorite d’Al-Hakam II), Jalal Sharmoot (Ali), Basel Khayat (Zeyad), Hanan Ibrahimi (Amina), Jamal Suleiman, Taiem Al-Hasn, Khaled Taja, Hassan Uwaiti, Maia Skaaf, Maher Saleebi, Faiez Abduan, Ridwan Aqeeli, Suzan Skaf, Rana Jamool, Bassam Lutfi, Muhammad Khair Al-Jarrah, Basem Yakhor, Jeeni Isber, Maxim Khalil, Ramez Attallah, Mohammed Miftah, Kifa Al-Khous, Nasser Wrdyany, Mustafa Al-Khani, Hosam Al-Shah, Mahmud Khalili, Bassam Dawud, Sumy Qandusi, Fayez Abu Dan, Ghassan Azab, Jenny Asper, Jamal Choukhair, Abdulrahman Quwayder, Abdellatif Hilal, Mohammed Atfi.
Cette télésérie de Ramadan filmée en Syrie et au Maroc illustre diverses intrigues à la cour omeyyade de Cordoue sous le règne d’Al-Hakam II ibn Abd ar-Rahman (Alhakén en espagnol, 915-976) dit Al-Mustansir bi-Llah, dont le règne coïncide avec l’apogée artistique, culturelle et intellectuelle d’Al-Andalûs. On a droit en particulier aux amours d’Al-Hakam pour sa favorite Subh ou Aurora, esclave, chanteuse et poétesse blonde d’origine vasconne qui lui donne un fils, le futur calife Hichâm II. Hichâm, de santé fragile, est intronisé à moins de 12 ans avec l’appui du vizir Al-Mansur (Almanzor), mais par la suite, ce dernier et ses fils accaparent presque l’intégralité des prérogatives califales. Ils n’osent toutefois menacer sa vie en raison de l’affection de la population pour sa dynastie et la vigilance de sa mère, Subh. Forcé d’abdiquer en 1009, il sera assassiné en 1013 au début de la guerre civile par des factions berbères qui s’emparent de Cordoue.
2004(tv-df) Camino de Santiago. El origen / Camiño de Santiago. A orixe (ES) de Jorge Algora
Susana Maceiras, Jorge Maroto/Adiviña Produccións (Oleiros, La Coruña)-Telecable Compostela-Televisión de Galicia (TVG 18.6.04), 64 min. – av. Jesús Salgado (Galahad), Vicente Méndez (Mathieu, un pèlerin français), Pancho Martinez, Miro Magariños, Carlos Xante, Roberto Leal (divers Templiers), Fernando Sánchez Dragó (conducteur). – Enquête docu-fictionnelle sur l’origine et les légendes du pèlerinage de St. Jacques de Compostelle en suivant le périple d’un jeune pèlerin français, Mathieu, au XIIIe siècle. (N.B. : aucun rapport avec La Voie lactée de Luis Buñuel !)
2005(tv) Muluk al-Tawa’if / Petty Kingdoms [Les Royaumes des Taïfas] (SY) télésérie de Hatem Ali
Réda Halabi/Syria Art Production International (SAPI). - av. Sullaf Fawakhirgi, Ayman Zidan, Gamal Soliman, Taim Hassan, Susan Negm Eldein, Mohammed Moftah, Nadine Slama, Mohammed Al-Rashi, Dima Kandalaft, Kefah Al-Khous, Maxim Khalil, Khaled Al-Keesh, Sawsan Arsheed, Jamal Choukair, Yahya Beyazi, Najah Safkounoi, Wael Ramdhan, Fadi Sabih, Khaled Taja, Hasan Oseiti, Abdul Rahman Al-Rashi, Abd Al-Rahman Abu Al-Quasim.
Après la mort d’Al-Mansur et l’effondrement du califat omeyyade en 1002, Al-Andalûs se fragmente en une vingtaine de micro-États, les royaumes dits taïfas d’Almeria, de Saragosse, de Grenade, de Valence, de Séville, etc., qui sont bientôt menacés par les rois de Castille et les incursions de plus en plus fréquentes de la soldatesque espagnole. Cette série de Ramadan filmée au Maroc évoque cette période critique et illustre l’arrivée salvatrice des Almoravides marocains.
2005(tv) Al Murabitun wa Al-Andalus / Al Murabitun & Andalusia. The Storm [Les Almoravides et Al-Andalûs] (QA/JO) télésérie de Naji Ta’mi
Adnan Al Awamleh/ Arab Telemedia Pictures Ltd. & Subs. (Qatar) (AT 20.5.05), 30 x 50 min. – av. Abed Fahed (le roi Alfonso VI de Castille), Samir Al Masri (l’émir Al Mutamid ben Abbâd, Abbad III), Marah Jaber (Alromanikiah), Nabil Al Mashini.
Émir de Séville et poète réputé, Al Mutamid ben Abbâd (1040-1095) doit payer tribut à Alfonso VI de Castille, mais ce dernier devient menaçant après la reconquête chrétienne de Tolède en 1085. L’émir fait donc appel aux armées berbères du sultan almoravide Youssef Ibn Tachfin. L’année suivante, l’Almoravide écrase les Castillans à Sagrajas, puis se retourne contre son protégé en s’emparant, entre autres, du royaume de Séville et de Tolède. Al Mutamid est destitué en 1091 et exilé au Maroc où il meurt. – Série de Ramadan filmée au Maroc.
2006Tirant lo Blanc / Tirante el Blanco / Tirant lo Blanc. The Maidens’ Conspiracy (ES/IT/GB) de Vicente Aranda
Enrique Viciano-DeA Planeta-Feelmax-Future Film Group-Mikado. – av. Casper Zafer (Tirant lo Blanc), Esther Nubiola (Carmesina), Leonor Watling (Placerdemivida), Ingrid Rubio (Estefania), Charlie Cox (Diaphebus), Victoria Abril (Viuda Reposada), Giancarlo Giannini (Constantin XI Paléologue, l’empereur de Byzance), Jane Asher (l’impératrice de Byzance), Sid Mitchell (Hippolytus), Rafael Amargo (Mehmed II), Valentina Burgueño (Dame Carmesina), Rocco Salata (Juanon).
Tirant lo Blanc de Joanot Martorel est le plus ancien roman en langue catalane (1460/90) et conte le sort des Almogávars, des mercenaires hispano-catalans à l’origine au service de la couronne d’Aragon pendant la Reconquista et actifs autour de la Méditerranée aux XIIIe et XIVe siècles (c’est le premier livre de chevalerie imprimé en Espagne, une lecture favorite de Don Quichotte, selon Cervantès). - Quoiqu’engagé par l’empereur byzantin Constantin XI Paléologue pour combattre les Turcs qui assiègent Constantinople, le chevalier catalan Tirant est plus occupé à dépuceler Carmesina, la belle héritière du trône, qu’à prendre les armes. Il est soutenu par les amies de Carmesina, Stefania et Plaisir-de-ma-vie, tandis que son neveu Hyppolite devient le gigolo de l’impératrice. Mehmed II (le futur conquérant de Constantinople), jeune et séduisant, demande la main de Carmesina, ce qui ne déplairait pas à son père qui veut préserver la paix, mais complique beaucoup la situation… Le réalisateur Vicente Aranda pousse son intrigue abracadabrante vers le comique et la dérision. Un budget de 13,5 millions d’€, un tournage à Istamboul, Madrid, Palerme, Tabernas (Andalousie), Grenade, Valence, Figueras et Barcelone. – Pour plus de détails, cf. Byzance.
2007(tv) Cities of Light : The Rise and Fall of Islamic Spain (Al Andalus, l’Espagne et le temps des califes) (US) de Robert H. Gardner
Alexander Kronemer & Michael Wolfe/Unity Productions Foundation-Gardner Films-PBS-Corporation for Public Broadcasting-ZDF-Yle-Al Arabiya-Arte (PBS 22.8.07 / Arte 19.12.07), 110 min. – av. Sam Mercurio (narration).
Docu-fiction avec reconstitutions et comédiens anonymes qui explore les causes de la destruction de la civilisation pluraliste et interreligieuse de l’Espagne musulmane. Musulmans, chrétiens et juifs vivaient ensemble dans un monde bientôt balayé par le puritanisme et l’absolutisme. En quelques siècles, cette fragile union est dissipée par la cupidité, la peur et l’intolérance. La connaissance des Anciens et les germes mêmes de la Renaissance disparaissent. Hélas, acteurs grimaçants, décors enfumés, mise en scéne dépourvue d’idées, commentaire lénifiant.
2007-2009(tv) King Conqueror / James I, King of Aragon (ES) de José Antonio Escrivá
Pepón Siglér, Jesus Sans/De Palacio Films (Valencia)-Magnus & Vostudio Audiovisual. - av. Tim Roth (Pedro II d’Aragon), Jude Law [?] {Jaime Ier d’Aragon), Kata Dobó (Violante de Hongrie), Thomas Kretschmann (l’archevêque de Tarragone), Enrique Arce (Raymond/Ramón de Montcada), Elvira Lomba (Marie de Montpellier), Juan Diego Botto (Alfonso), Soraya Chavez (Zuleyma, danseuse maure), Asier Etxeandia (Pascual Muñoz), Ouazzani (le Sarrazin Hamed), Mohamed Chafik (Abu Zeid, roi de Valence), André Hennicke (Guillaume de Montcada), Gabino Diego (Juan, le scribe royal), José Sancho (Hamed), Mario Gargallo Ciment (un juriste), Mamen García, Alex Spijksma.
Commencé en automne 2008, ce téléfilm en 2 parties reconstitue les combats de Pedro II d’Aragon (1196-1213) et surtout ceux de son fils Jaime/Jacques Ier dit « le Conquérant » (1208-1276), roi d’Aragon, de Mallorque, de Valence, comte de Barcelone et seigneur de Montpellier ayant contribué à l’expansion maximale d’Aragon durant le règne le plus long de la monarchie espagnole. - Tournage en novembre 2007 dans la province de Valence (Castellón de la Plana, studios de Ciudad de la Luz à Alicante), à Mallorque (Palma de Mallorca, Santa Ponça), à Tunis et à Montpellier en France. Une partie du film (la première qui concerne Pedro II) sort fin novembre 2009 à Dubaï (Émirats arabes unis), la seconde avec Lude Law n’a peut-être jamais été achevée et son exploitation est inconnue.
2012(tv) Toledo, cruce de destinos [Tolède, carrefour des destins] (ES) télésérie de Luís Santamaría, Juanma R. Pachón, Alejandro Bazzano et Norberto López Amado
Aitor Montánchez/Ida y Vuleta P.F.-Boomerang TV (Antena-3 10.1.-3.4.12), 13 x 70 min. - av. Juan Diego (Alphonse X le Sage, roi de Castille), Patricia Vico / Sara Sálamo (la reine Violante d’Aragon, son épouse), Jaime Olías (l’infant Fernando, son fils), Miguel Barberá (Sancho IV de Castille, fils aîné d’Alphonse), Eduard Farelo (Rodrigo Pérez de Ayala), Maxi Iglesias (Martín Pérez de Ayala, son fils), Beatriz Vallhonrat (Blanca Pérez de Ayala, sa fille), Paula Rego (Fatima Al-Jazym), Mario Vedoya (Taliq Al-Jazym, son père), Fernando Cayo (le comte de Miranda), Carlos Serrano (Humberto de Miranda, son fils), Rubén Ochandiano (l’archevêque Rugelio Oliva), Alex Angulo (Abraham Rubini), Daniel Holguín (Abu Bakr), Petra Martínez (Elvira), Miguel Barberá (le prince cadet Sancho), Paula Cancio (Diana), Adrián Expósito (Cristóbal Díez), Elena Rivera (Beatriz de Suma Carrera), David Villaraco (le Templier), Eleazar Ortiz (le roi Teobaldo), Michelle Calvó (Ligue de Fernando), Fernando Bardera (Alférez d’Aquitaine), Cuco Usín, Félix Cubero, Cristian Valencia, Mario de la Rosa, Marta López.
Durant la seconde moitié du XIIIe siècle, la Péninsule ibérique est un vaste champ de bataille entre les royaumes chrétiens et les musulmans du Sud. En rentrant de la guerre, le chevalier Rodrigo Pérez de Ayala trouve son château rasé, sa femme et son fils aîné assassinés par les troupes d’Abu Bakr. Blanca et Martín sont ses seuls enfants survivants, Rodrigo jure vengeance. Dix ans plus tard, alors que la guerre menace avec Navarre, Alphonse X le Sage essaie de maintenir une paix précaire à Tolède même – à la limite des royaumes chrétiens - et prie Rodrigo, nommé Magistrat Royal, de veiller à une coexistence pacifique entre les trois cultures de la cité. Mais le puissant comte de Miranda et le sournois archevêque Oliva sabotent ses efforts. À présent adulte, Martín, frustré et qui rêve d’exploits guerriers, est chargé de la sécurité de l’infant Fernando qui s’éclipse incognito en ville déguisé en roturier, ignorant qu’on cherche à l’assassiner. La haine de Martín envers les musulmans est ébranlée lorsqu’il s’éprend de la belle Fatima, qui suit l’École des traducteurs, et la revoit en secret alors que son père l’a fiancée à Abdul. La reine Violante prend Blanca comme demoiselle d’honneur et celle-ci est charmée par Humberto Miranda, fils du comte, un pervers qui abuse d’elle. Une série de meurtres bizarres au cœur de l’École des traducteurs choquent la ville, entourés de rituels cabalistiques et d’indices de sorcellerie. Rodrigo, avec l’aide d’Abraham, s’efforce de trouver les coupables avant que la population ne s’attaque aux Juifs. Alors que la santé du roi chancèle, Tolède est menacée par une épidémie de peste ; Rodrigo évite l’anarchie, soutenu par la reine qui l’aime en secret, mais la situation devient critique lorsqu’un groupe important d’ex-combattants chrétiens, excités par le comte Miranda et l’archevêque, revendique des terres appartenant aux musulmans. Miranda organise l’assaut contre la mosquée, Abu Bakr lève une armée pour venger les morts. Rodrigo le tue au combat mais périt à son tour, empoisonné par la blessure que lui a portée son adversaire.
La série d’Antena-3 - imaginée par Emilio Díez et tournée à Madrid, Soria, Tolède et à Ségovie - présente une sorte de sosie du Cid Campeador, un policier politique chargé de maintenir la paix, mais handicapé par une progéniture troublionne et confuse alors qu’il s’agite parmi des chrétiens et musulmans facilement irritables et de fort gentils juifs. L’effort de reconstituer les complications culturelles et les curiosités de l’époque est handicapé par un trop de clichés feuilletonesques et l’anachronisme du point de vue. Le public reste tiède et, malgré une tonne de bienpensance, la série doit être annulée à la fin de sa première saison.
2014(tv-df) Templarios (ES) télésérie d’Israel del Santo
Carlos Cuscó/The History Channel en Español (A&E Television Networks)-Zebra Producciones (Historia 9.5.-7.6.14), 6 x 45 min. – av. Roberto Bonacini (Gualdym Pais), Aitor Legardón, Miguel Díaz de Espada, Juan Luis Cabellos, Alvaro Martín Ronco, Antonio Galán, Eduardo Gonzalo Barcel, Salvador Aldeguer (narration).
Un docu-fiction décevant sur les premiers temps de l’Ordre du Temple dans la Péninsule ibérique, lors de la Première et de la Seconde Croisade (XIe et XIIe siècles), sur l’influence de l’Ordre dans la création du royaume du Portugal et son impact dans le cadre de la Reconquista contre les musulmans. – Episodes : 1. « Nueve » - 2. « Por Vuestra Culpa » - 3. « Para que no olvides » - 4. « Ourique » - 5. « Campus Estellae » - 6. « Santo Grial ».
2014(tv-mus) La favorita (La Favorite) (FR) de Vincent Boussard (th) et Olivier Simonnet (tv)
(FR3 12.11.14), 146 min. – av. Kate Aldrich (Léonor de Guzman), Yijie Shi (Fernand), Ludovic Tézier (AlphonseVI de Castille), Giovanni Furlanetto (le prêtre Balthazar), Alain Gabriel (Don Gaspar), Marie-Bénédicte Souquet (Inès).
L’opéra de Donizetti, captation de la mise en scène au Théâtre du Capitole à Toulouse (février 2014). Le drame se déroule en 1340 sous Alphonse XI de Castille. – Cf. version muette de 1911 et le film-opéra de 1952.
2016[(tv-mus) La Favorite (FR) d’Amélie Niermeyer (th) et Tiziano Mancini (tv); Bayerische Staatsoper (München) (Mezzo Live HD 24.10.21), 157 min. – av. Elína Garanca (Léonor de Guzman), Matthew Polenzani (Fernand), Mariusz Kwiecien (Alphonse VI de Castille), Mika Kares (le prêtre Balthazar), Joshua Owen Mills (Don Gaspar), Elsa Benoit (Inès). - L’opéra de Gaetano Donizetti enregistré à Munich le 23.10.2016 en costumes et décors modernes.]
2017(tv) El final del camino (ES) télésérie de Miguel Alcantud (1,2,7,8), Oscar Pedraza (3,4) et Miguel Conde (5-8)
Carlos Carballo, María Roy, Fernando Rodríguez Madriñán/Voz Audiovisual-Radiotelevisión Española (RTVE)-Televisión de Galicia (TVG) S.A. (TVE 11.1.-1.3.17), 8 x 75 min. – av. Antonio Velázquez (Gonzalo de Catoira), Begoña Maestre (Elvira de Catoira, sa femme), Javier Rey (Pedro de Catoira), Guillermo Barrientos (l’architecte Esteban de Catoira), Ismael Martínez (Rodrigo de Limia dit Animal), Antonio Durán ‘Morris’ (Odamiro), Asier Etxandia (le roi Alphonse VI de León, dit le Brave), Cristina Castaño (la reine-consort Constance de Bourgogne, son épouse), Patricia Peñalver (Urraca de León, dite la Téméraire, leur fille, comtesse de Galice puis reine de Castille et León), Juan Fernández (Diego Peláez, évêque d’Iria Flavia et seigneur de Compostelle), Miguel Angel Blanco (capitaine du roi), Xavier Deive (Tomás), Tito Asorey (Simón), Fina Calleja (Jimena/Chimène), Intissar Al-Meskin (Zaïda), Jaime Olias (Diego Gelmírez, archevêque de Galice), Antonio Durán (Odamiro, abbé d’Antealtares), Guillermo Barrientos (l’architecte), Antonio Mourelos (Gelmiro), Manuel de Blas (le médecin juif persécuté Efraim), Carlos Villarino (le roi García II de Galice), Abdelatif Hwidar (Nadir), Paco Manzanedo (Yusuf), Juan Díaz (Raymond de Bourgogne), Déborah Vukusic (Naïma), Toni Gómez (Alphonse de Bourgogne), Isabel Naveira (Doña Isabel de Guimaraenz), Saïd El Mouden (Al-Mutamid), Maxi Iglesias (Alfonso Ier d’Aragon dit el Batallador), Manuel Regueiro (le comte Andrade), María Mera (Adèle de Normandie), Monti Castiñeiras (Satanás), Pere Brasó (le cardinal Mateo de Ledesma), Pablo Alvarez (le roi Alfonso VI à 18 ans), Pablo Pose Iesias (Miguel de Arlanza), Laura Núñez (Fatima, fille de Yusuf).
La série se déroule en Galice durant les années 1075 à 1120, sur fond de luttes entre les royaumes chrétiens, les conflits avec les taïfas (émirats) musulmans et les invasions almoravides, et brosse la destinée d’une fratrie originaire de Catoira : l’ainé Gonzalo, chef militaire de la garde de l’évêque Diego Peláez, le cadet Pedro, à la jeunesse difficile, et le benjamin Esteban, architecte qui dirige la construction de la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle sur le site de la troisième basilique (1075). Durant son adolescence, Pedro a été capturé par les Maures almoravides et ses deux frères ont combattu vainement pour le libérer, mais après dix ans, il a regagné sa liberté en se convertissant à l’Islam et, de retour en Galice, il espionne pour les Almoravides. La fratrie est fictive, la noblesse et les gens d’Église, en revanche, ne le sont pas : Alfonso VI, ambitieux et sans scrupules, fit la conquête de Tolède en 1085 et se mesura notamment au Cid Campeador qui l’accusa d’avoir assassiné son royal frère Sancho. Tournage en Galice (Silleda, Celanova). Malgré intrigues, batailles et coups fourrés, saturé de clichés, le public ne suit pas.
2018(tv) La Catedral del Mar (La Cathédrale de la Mer) (ES) télésérie de Jordi Frades
Jaume Banacolocha, Joan Bas. Ganadores/Atresmedia-Catedral del Mar Producciones-Televisió de Catalunya-Netflix-Diagonal TV (Endemol Shine Iberia) (Antena Tres 23.5.-18.7.18/TV3 27.8.-9.10.18), 8 x 55 min. – av. Aitor Luna (Arnau Estanyol), Pablo Derqui (Joan Estanyol), Michelle Jenner (Mar Estanyol), José María Pou (Sahat), Silvia Abascal (Elionor Estanyol, pupille du roi), Nathalie Poza (Francesca Esteve), Andrea Duro (Aledis Segura), Crispulos Cabezas (Genis Puig), Anna Moliner (Margarida Puig), Jordi Díaz (Bernat de Cabrera), Tacho Gonzáles (le roi Pedro IV d’Aragon), Fernando Sendino (l’architecte catalan Berenguer de Montagut), Sergio Peris-Mencheta (l’Inquisiteur général et théologien Nicolau D’Emeric [Nicolás Aymerich, 1320-1399]).
Barcelone sous la couronne d’Aragon au XIVe siècle, alors que se développe la bourgeoisie urbaine. La cité est prospère et s’est développée jusqu’à la Ribera, le quartier des pêcheurs où ses habitants décident de construire avec l’argent des uns et l’effort des autres le plus grand temple marial jamais connu : Santa María de la Mar, la Cathédrale de la Mer, « église du peuple ». Au même moment, Bernat Estanyol, un simple fermier, sauve son fils Arnau des avances de son seigneur féodal et se réfugie dans la capitale, parmi les hommes libres. Bernat adopte un deuxième fils, travaille comme potier et palefrenier, mais la famine et un soulèvement entraînent sa mort. Le jeune Arnau survit comme débardeur et porteur de pierres, puis trouve rénommée, fortune et privilèges en tant que changeur d’argent, défenseur des plus démunis et bientôt consul de la cité catalane. Mais sa fulgurante ascension vers la liberté et le pouvoir lui vaut le mépris de la noblesse barcelonaise qui conspire poour éveiller les soupçons de l’Inquisition... – Une adaptation coûteuse du best-seller homonyme d’Ildefonso Falcones (2006) qui marche sur la voie tracée par Ken Follet mais souffre d’un manichéisme par trop simplet. Prix Iris (Madrid) 2018 pour la meilleure production de l’année. Une deuxième saison est annoncée. Tournage en août-décembre 2016 dans la dite cathédrale, en Extremadure, Castille-La Manche, Castille-et-León, Madrid, Aragon et Catalogne. – DE : Die Kathedrale des Meeres, IT : La cattedrale del mare, PT : A Catedral do Mar, GB/US : Cathedral of the Sea.
2022*(tv-df) Los constructores de la Alhambra / Alhambra - Der Palast in Andalusien / The Builders of the Alhambra (Les Bâtisseurs de l'Alhambra) (ES/DE/AT/QA) d'Isabel Fernández
Carles Brugueras, Isabel Fernández/RTVE Canal Sur-ZDF-ORF-Al Jazeera Documentary Channel-Al Pati Producciones-El de las Dos Vidas AIE-Polar Star Films (TVE 25.11.22 / Arte 3.12.22), 112 min. / 87 min. - av. Amr Waked (Ibn al-Khatib), Abdelhamid Krim (le sultan Yusuf Ier), Farah Hamed Ali (Umm al-Hassan Bint Abi), Sofian El Banaissati (Ibn Zamrak), Adil Koukouh (le sultan Mohammed V), Alicia Mohino (Fátima), Mehdi Regragui (l'historien Ibn Khaldun).
Fondé en 1238 par la dynastie bastide, l'émirat de Grenade est l'ultime bastion musulman en terre d'Espagne. Tandis que la Reconquista se poursuite inexorablement, l'émir Yusuf Ier, défait par les chrétiens à Tarifa en 1340, décide d'inscrire dans la pierre le pouvoir symbolique de la dynastie et l'ampleur universelle du message mohammadien en faisant du palais de l'Alhambra, bâti par ses prédécesseurs sur une butte qui domine la ville, l'un des plus grands joyaux de l'architecture mauresque. Il y fait édifier l'opulente tour des Comares, tandis que son fils indigne, Mohammed V al-Ghani, parachève le complexe avec le palais des Lions, célèbre pour ses somptueux plafonds voûtés en nid d'abeille. La conception, l'organisation et la supervision générale des travaux est confiée au poète soufi, grand érudit, éminent historien et deux fois vizir Lissane Eddine Ibn al-Khatib, ami du célèbre Ibn Khaldoun, et à son disciple Ibn Zamrak dont les vers ornent les murs de l'Alhambra (la calligraphie étant considérée comme "la géographie de l'esprit"); sous leur géniale direction, le palais tout entier se transforme en une image du paradis sur terre. Le docu-fiction (à vaste figuration et aux reconstitutions très soignées) suit à la fois pas à pas les créations stupéfiantes des artisans et jardiniers de l'époque et la destinée d'Ibn al-Khatib (1313-1374), auteur d'une soixantaine d'ouvrages, également considéré comme le père de l'épidémiologie moderne pour avoir décrit avec rigueur le développement et la propagation d'une épidémie (en l'occurrence la Peste Noire en 1350) avec l'aide de la poétesse et guérisseuse Umm al-Hassan. Ayant suscité la jalousie de Mohammed V, le vizir est destitué, arrêté et étranglé par des sicaires du sultan dans sa cellule à Fès. - Filmé sur place en Andalousie et présenté au Festival international du Film de Valladolid.
2022(tv) Fath Al-Andalus [La Conquête de l'Andalousie] (KW/SY/EG/QA) série de Mohamed Sami Al-Anzi
Al Buraq Production-Al Aoula (Kuwait TV/MBC1 2.4.22), 33 x 45 min. - av. Suhail Jabai (Tariq Ibn Ziyad), Taiseer Edris (Rodéric, roi des Goths), Rafik Ali Ahmad (Musa ibn Nusair), Akef Najem (le juge Abu Basir), Pierre Dagher (Julian, comte de Ceuta), Marah Hijaz (la princesse Florinda), Hicham Bahloul (gén. Shaddad, l'ami de Tariq), Farek Araksoussi, Jenny Esber, Andre Skaï, Akef Najem, Khaled Al-Fouiri.
Les exploits de Tariq Ibn Riyad, chef militaire des Omeyyades qui en 711 conquiert Tanger, Ceuta et Tolède et s'établit en Andalousie. Une onéreuse coproduction entre le Koweït, la Syrie, l'Égypte et le Qatar réalisée par un Koweitien et diffusée pendant le Ramadan, mais qui suscite diverses polémiques en raison d'incohérences historiques humiliantes pour les Marocains, notamment à propos de l'origine de Tariq Ibn Ziyad.