IV - ESPAGNE ET PORTUGAL

Alvaro Cervantes (Charles Quint) dans la télésérie « Carlos, Rey Emperador » (2015/16).

3. CHARLES QUINT, ROI D’ESPAGNE ET EMPEREUR GERMANIQUE

Né en 1500 à Gand, Charles de Habsbourg, dit aussi CARLOS V et KARL DER FÜNFTE, mort en 1558 au monastère de Yuste, en Espagne. Il est fils de Philippe le Beau (fils de l’empereur Maximilien Ier d’Autriche) et de Jeanne de Castille, dite la Folle (cf. chap. 2.2). Charles hérite de son père des possessions de la maison de Habsbourg (royaume de Hongrie, royaume de Bohême, archiduché d’Autriche, etc.), des dix-sept provinces des Pays-Bas et de la Franche-Comté (duché de Bourgogne), par sa mère des royaumes de Castille et d’Aragon et de tout l’empire colonial espagnol (les « Indes occidentales »), ainsi que du royaume de Naples et la Sicile.
Élu empereur d’Allemagne en 1519, il est le monarque le plus puissant de la première moitié du XVIe siècle. Ce cumul exceptionnel de territoires et de pouvoir est le résultat d’une politique délibérée d’alliances patrimoniales. Lui-même épouse en 1526 la princesse Isabelle de Portugal (1503-1539). À 17 ans, il devient (non sans remous locaux, comme la révolte des Comuneros) roi des Espagnes sous le nom de CARLOS Ier, ayant sa cour à Tolède, mais il passera à la postérité sous celui de Charles Quint, couronné officiellement empereur du Saint-Empire romain germanique en 1530. De langue maternelle française et ayant grandi à la cour bourguignonne et néerlandaise de Bruxelles, il devient par ses incessants déplacements dans tout le continent – il a passé un quart de son règne en voyage - un personnage de dimension européenne (il apprend l’allemand, le néerlandais, l’anglais, l’espagnol et l’italien). En son absence, trois femmes gouvernent ses possessions espagnoles, néerlandaises et allemands : sa tante Marguerite d’Autriche, son épouse Isabelle et sa sœur Marie de Hongrie. Très pieux, le monarque cherche à réaliser le rêve carolingien d’un empire à la tête de la chrétienté (catholique) unie, face à la progression de l’Empire ottoman avec lequel s’unissent ses ennemis français en Europe, François Ier et Henri II (guerres d’Italie) ; son rêve de reprendre Constantinople à Soliman le Magnifique avorte. Il défait François Ier à la bataille de Pavie et le garde un temps en captivité à Madrid, mais sa lutte contre la Réforme protestante dès 1517 sera un échec, confirmé par la paix d’Augsbourg en 1555 (cf. Allemagne), tout comme les révoltes en Flandre et en Brabant (1567) (cf. chap. 8.2). Le pape Clément VII craint que Charles Quint, qui a déjà en main l’entière Italie méridionale par héritage espagnol et cherche à contrôler l’Italie septentrionale (convoitée par la France), n’unifie les États de la péninsule sous un unique sceptre impérial au détriment de l’État pontifical qui risquerait de disparaître complètement. Charles Quint se résout à intervenir militairement, ce qui aboutit au traumatisant sac de Rome causé par des lansquenets allemands mutinés en 1527 (cf. Italie, chap. 6).
Fatigué par ses déboires militaires et une santé chancelante, vieilli prématurément, handicapé par la goutte, l’empereur abandonne les territoires allemands et autrichiens ainsi que la régence de l’Empire à son frère Ferdinand en 1556, puis abdique en Espagne en faveur de son fils Philippe II pour se retirer, handicapé en chaise roulante, dans le monastère de San Gerónimo de Yuste en Estrémadure - où il s’éteint deux ans plus tard, à l’âge de 58 ans. Une vie en apparence glorieuse, mais faite de contrariétés et de désillusions : à la fois mélancolique et sanguin, craint pour ses colères homériques, Charles Quint se sera battu pour le trône du Saint-Empire, mais sera le premier empereur romain germanique à abdiquer. Il aura dépensé des fortunes pour une unité religieuse de l’Europe occidentale, une monarchie universelle chrétienne selon le vieux rêve médiéval, lui qui se voyait surtout en homme de paix, mais sera forcé de faire la guerre durant toute sa vie (ses campagnes étant financées par l’or des Amériques). Enfin, il aura voulu changer le cours de l’Histoire, mais un moine allemand en décida autrement.

Rappel : Assoiffé de conquêtes, Charles Quint commandite les expéditions exploratrices de Fernand de Magellan, d’Antonio Pigafetta et de Vasco Nuñez de Balboa ; il encouragera Hernando Cortés à détruire le royaume aztèque au Mexique et Francisco Pizarro et Lope de Aguirre à faire de même avec les Incas au Pérou. Tout en imposant – de gré ou de force – le message spirituel de celui que les indigènes appellaient « le dieu cloué » (cf. chap. 7).

3.1. Un empire où le soleil ne se couche jamais (1516 à 1556)

1909Le Saltéador (FR) de Gérard Bourgeois (?)
M. Engel/Société Anonyme des Phonographes et Cinématographes Lux (Paris). – Film non confirmé par les journaux corporatifs de l’époque, probablement réalisé par Gérard Bougeois, directeur artistique de la société, dans le théâtre de prises de vues au Boulevard Jourdan à Paris. Adaptation du roman El Saltéador ou Le Gentilhomme de la Montagne d’Alexandre Dumas (1854), dont le récit se déroule à Burgos et à Grenade en 1519, quand un brigand redresseur de torts se confronte aux troupes de Charles Quint (cf. infra le film Le Brigand gentilhomme d’Émile Couzinet, 1943).
1910Charles Quint (FR) de Gérard Bourgeois
M. Engel/Société Anonyme des Phonographes et Cinématographes Lux (Paris), 212 m. – Film réalisé par Gérard Bougeois, directeur artistique de la société, dans le théâtre de prises de vues au Boulevard Jourdan à Paris. Peut-être identique avec le précédent.
1911® Raison d’État. Après la bataille de Pavie (1525) (FR) Le Film d’Art. – av. Claude Garry (François Ier), Dorival/Monteaux (Charles Quint).
1912Le Fils de Charles Quint (FR) de Charles-Adrien Caillard
Série d’Art Pathé Frères (SAPF)-Société Cinématographique des Auteurs et Gens de Lettres (SCAGL), 605 m., 2 bob. - av. Léon Bernard, Paul Capellani, Claude Garry, Jean Kemm, Marie Ventura (Doña Lucinda).
En 1555, Charles Quint abdique en faveur de son fils Philippe II. Avant de se retirer dans le monastère de Yuste, il rend visite à Don Juan/Jean d’Autriche dit Jeromín, son fils naturel qu’un vieux religieux, Don Quixada, élève et instruit. Ignorant tout de son illustre naissance, Juan courtise Doña Lucinda, beauté que Philippe II a remarquée lors d’une visite à son peuple. Le nouveau souverain s’introduit dans la maison de la jeune femme lorsque Don Carlos survient. Jaloux, Philippe II le fait arrêter et conduire au supplice. Averti par Quixada, Charles Quint intervient à temps pour révéler à Philippe II que Don Carlos est son demi-frère. Les deux rivaux se réconcilient, Philippe renonce à Lucinda tandis que Juan prête au nouveau souverain serment d’obéissance et de fidélité. Adaptation de Don Juan d’Autriche, pièce hautement fantaisiste de Casimir Delavigne (1835). Cf. Jeromín, film espagnol de 1953. – US : Don Juan and Charles V.
1922Stürzende Götter (Bilder aus dem Leben des heiligen Franz Xaver) (DE) de Karl Frey
Missionsfilm eGmbH (Berlin), 2500 m. av. Sybil Morel, Ferdinand von Alten, Fred Immler, Joseph Klein. - Le missionnaire jésuite Saint François Xavier (1506-1552) tente l’évangélisation du Japon en 1549.
1924® Carlos und Elisabeth (DE) de Richard Oswald. - av. Conrad Veidt (Charles Quint).
1925® Götz von Berlichingen (DE) de Hubert Moest. – av. Olaf Fjord (Charles Quint jeune).
1927® Luther (DE) de Hans Kyser. - av. H. K. Müller (Charles Quint).
1929Iñigo de Loyola / San Ignacio de Loyola (ES) de Nemesio Manuel Sobrevilla
Biographie du prêtre et théologien basque, un des fondateurs et le premier supérieur général de la Compagnie de Jésus (1491-1556). Film inachevé de l’architecte-cinéaste basque, un proche de Luis Buñuel condamné plus tard à mort par Franco pour son documentaire Guernika (1937) ; l’exil en France le sauve.
1934® Willem van Oranje (NL) de G. J. Teunissen. - av. Cor Hermus (Charles Quint).
1942La regina di Navarra (IT) de Carmine Gallone
Raffaele Colamonici/Juventus Film-Ente Nazionale Industrie Cinematografiche (ENIC), 1h26 min. - av. Elsa Merlini (Marguerite de Navarre/Valois-Angoulême), Renato Cialente (François Ier), Gino Cervi (Charles Quint), Leonardo Cortese (Henri d’Albret), Clara Calamai (Isabelle de Portugal), Valentina Cortese (Éléonore d’Autriche/de Habsbourg), Paolo Stoppa (Babieca), Nerio Bernardi (le chancelier Mercurin de Gattinara), Greta Gonda (Conchita Babieca), Margherita Bagni (la duchesse d’Ossuna), Wanda Capodaglio (une dame de la cour), Oreste Fares (le prêtre), Enzo Musumeci Greco (le maître d’armes), Adriano Vitale.
Synopsis : Après l’écrasante défaite de Pavie en 1525, François Ier est prisonnier de l’empereur Charles Quint à Madrid. Il reçoit la visite de sa sœur aînée, Marguerite de Valois, qui s’est attiré les sympathies de la cour espagnole et manœuvre pour le faire libérer. Elle y parvient à force d’habileté et de diplomatie. Redoutable entremetteuse de charme, elle finit même par arranger trois mariages : un premier entre François Ier et Éléonore d’Autriche, la propre sœur de l’empereur ; un deuxième entre ce dernier et Isabelle, l’infante du Portugal ; enfin un troisième, en guise de récompense personnelle : elle séduit Henri d’Albret, le futur roi de Navarre, qu’elle épousera à Nérac une fois son frère de retour en France.
Cette comédie facétieuse, légèrement parodique - tournée à Cinecittà par un des chantres du cinéma mussolinien (Scipione l’Africano, 1935) et inédite en France, susceptibilité nationale oblige! - est une adaptation des Contes de la reine de Navarre, ou la revanche de Pavie, une pièce en cinq actes d’Eugène Scribe et Ernest Legouvé (1861). Outre Gino Cervi, futur Peppone, on y découvre Clara Calamai, qui sera l’année suivante la sulfureuse femme fatale d’Ossessione (Les Amants diaboliques) de Visconti, et la stupéfiante Valentina Cortese (l’épave alcoolique de La Nuit américaine de Truffaut). C’est du vaudeville en costumes (titre de tournage : L’allegre regina), statique, bavard, mais aussi l’unique film consacré à Marguerite de Navarre/Valois-Angoulême ou d’Orléans (1492-1549), sœur de François Ier, grand-mère d’Henri IV et l’une des rares femmes de lettres de son temps (L’Heptaméron, Marguerites de la Marguerite des princesses, etc.). Elle devint le centre de la cour où elle jouit d’un ascendant très supérieur à celui des épouses successives du roi. Son premier mari, Charles d’Alençon, rescapé de Pavie, décéda peu avant son départ pour Madrid, où elle fut effectivement envoyée pour négocier la libération de son frère. Mais Charles Quint ne voulut pas entendre parler de rançon et exigea la rétrocession de la Bourgogne dont il était théoriquement héritier par sa grand-mère. Sur ce point, la mission de Marguerite fut un échec, mais elle permit d’apporter à François Ier un sérieux réconfort et elle en tira prestige et popularité. Peut-être le traitement de cette matière, quinze mois après la défaite française de mai 1940, n’est-il pas innocent : faut-il y lire une invitation à collaborer dans la bonne humeur avec le vainqueur du moment ? - GB : Queen of Navarra.
1942® La Virgen que forjó un imperio (MX) de Julio Bracho. - av. Jesús Valero (Charles Quint).
Émile Couzinet filme « Le Brigand Gentilhomme » d’après Alexandre Dumas (1943).
1943* Le Brigand gentilhomme (FR) d’Émile Couzinet
Émile Couzinet/Burgus Films (Royan), 98 min. - av. Robert Favart (Don Fernando de Torillas, dit El Salteador), Katia Lova (la bohémienne Ginesta, demi-sœur de Charles Quint), Michel Vitold (l’empereur Charles Quint, le roi Don Carlos Ier), Jean Périer (Don Iñigo Velazquez de Haro, Grand Justicier d’Andalousie, 1465-1524), Michèle Lahaye (Doña Flora, sa fille), Jean Weber (Don Ramiro d’Avila, son amoureux), Romuald Joubé (Don Ruiz de Torillas, père de Don Fernando), Catherine Fonteney (Doña Mercédes de Mendi, son épouse), Gaston Modot (Terriblo), Albert Rieux (Vicente), Louis Florencie (le moine), Georges Péclet (Don Alvaro), Léon Bary (le capitaine des alguazils), Raymond Narlay (le grand chambellan), René Bourbon (Calabasas), Jacques Meyran (Camacho), Sarlande (le capitaine des gardes), Serge Dupeux (le bourreau) et les Ballets espagnols « Palacios ».
Synopsis : En juin 1519 à Burgos, Don Fernando de Torillas, fils d’un grand d’Espagne et gentilhomme de la cour royale de Don Carlos Ier (Charles Quint), tue en duel un ami, frère de sa bien-aimée. Les duels étant interdits, il fuit la police (les alguazils) et trouve refuge auprès de brigands – les saltéadores – dans la Sierra Nevada dont il devient le chef, puis transforme la bande en redresseurs de torts afin de punir les riches et protéger les pauvres. Une bohémienne, Ginesta, s’éprend de lui. Don Fernando délivre Don Iñigo Velazquez et sa fille Doña Flor, capturés sans son accord, et les reconduit à Grenade. Nommé Grand Justicier, Don Iñigo Velazquez (un ancien compagnon de Christophe Colomb) est chargé de mettre fin aux agissements des brigands. Traqués, ceux-ci sont sauvés par Ginesta, qui se trouve être la demi-sœur de Charles Quint, fille naturelle du très volage Philippe le Beau. Elle se fait reconnaître et obtient la grâce de Don Fernando. Ce dernier gagne le château paternel où sont hébergés Don Iñigo Velazquez et sa fille dont il est amoureux, mais Doña Flor étant courtisée par Don Ramiro, il tire l’épée et croise le fer avec son rival. Furieux, l’empereur-roi est contraint d’ordonner son exécution. Don Iñigo Velazquez révèle alors au malheureux qu’il est son vrai père par la suite d’une liaison avec sa mère, Doña Mercédes, qu’il n’avait pu épouser, et qu’une union avec sa demi-sœur est donc exclue. Venant d’être élu à la tête du Saint-Empire romain germanique, Charles Quint se montre clément, fait exécuter un autre brigand sous le nom et à la place de Don Fernando et expédie ce dernier au Mexique avec Ginesta, anoblie par la Couronne.
L’intrigue est abracadabrante à souhait, mais provient d’un roman peu connu d’Alexandre Dumas, El Saltéador ou Le Gentilhomme de la Montagne (1854) dans lequel le prolifique écrivain s’inspire – sans le dire - du soulèvement des Comuneros castillans contre Charles Quint (cf. infra, La Leona di Castilla, 1951). Quant au film relativement modeste qu’on en tire en France occupée, il est signé Émile Couzinet, le fameux « roi du nanar franchouillard », producteur-réalisateur auvergnat responsable des hilarants navets que sont Le Club des Fadas, Trois vieilles filles en folie, Quand te tues-tu ? ou La Famille Cucuroux... Couzinet, plutôt spécialisé dans la gaudriole de bas étage, co-signe prudemment l’adaptation du roman avec Albert Dieudonné, l’inoubliable Bonaparte du Napoléon d’Abel Gance, et se fait assister pour les scènes d’action par le vétéran réalisateur Joë Hamman, connu jadis pour avoir interprété Arizona Bill dans plusieurs dizaines de westerns français filmés en Camargue vers 1910-14. Couzinet tourne – dans la bonne humeur (« On y rit, on ira ! ») - en septembre-octobre 1942 dans ses Studios de la Côte de Beauté à Royan, au château de la Roche Courbon (Charente Maritime) et dans les environs d’Avignon. Malgré une presse sarcastique (« un massacre », écrit Jacques Siclier), le film fait 20 semaines d’exclusivité à Paris, et il s’est bonifié au fil des décennies. Dans son Dictionnaire amoureux du cinéma (Plon, 2009), Jean Tulard écrit : « Pour les cinéphiles de ma génération qui découvrirent le cinéma sous l’Occupation, Le Brigand gentilhomme reste un grand moment de cinéma. D’emblée, l’affrontement au poignard opposant deux hors-la-loi dans un impressionnent décor de rochers, pour savoir qui commanderait la bande, suscitait l’enthousiasme d’un public juvénile ! » (p. 168). Enfin, dans son Encinéclopédie iconoclaste (Montreuil, 2020), Paul Vecchiali lui donne carrément trois étoiles, vantant « un film parfaitement mis en scène, découpé et monté comme un vrai western. Couzinet s’illustre là dans un genre où personne ne l’attendait » (p. 361). - Cf. aussi version télévisée du roman en 1956.
1948El capitán de Loyola (ES) de José Díaz Morales
Guillermo Calderón, Pedro A. Calderón, Pedro de Juan Pinzones/Producciones Calderón S.A. (Barcelona)-Intercontinental Films (Madrid), 100 min. - av. Rafael Durán (Eneko/Iñigo/Ignacio de Loyola,), Maruchi Fresno (Doña Juana de Castille, épouse de Charles Quint), Ricardo Acero (Francisco Xavier), Manuel Luna (Beltrán de Laoz), Alicia Palacios (Laura), Asunción Sancho (Marcelilla), María Rosa Salgado (l’infante Catalina/Catherine de Castille), José María Lado (Armador), José Emilio Alvarez (Alonso), Manuel Dicenta (Pedro Fabro), Domingo Rivas (le père d’Ignace), Eugenio Domingo (Ignace enfant), María Cañete (Doña María), Manuel Arbó (Izrida), Manuel Kayser (le recteur Govea), Francisco Pierrá (Don Martín), Rufino Inglés (Bobadilla), Arturo Marín (l’alcade de Pamplona),Carlos Pontes (Diego Laynez), Jorge Mari (le duc de Gandía), José Caparros (Simón Rodríguez),José Prada (le duc de Nájera), Carmen Bedener (la Vierge), Eduardo Fajardo, Alfonso Manzanares et Carmelo Gandarías (des étudiants).
Hagiographie sans relief ni imagination du prêtre et théologien basque Ignace de Loyola (1490-1556), fondateur de la redoutable Compagnie de Jésus. On suit son arrivée à l’âge de 15 ans à la cour du roi d’Aragon Ferdinand le Catholique où il est engagé comme page et s’éprend de l’infante Catherine de Castille, sœur de Charles Quint séquestrée à Tordesillas par sa mère, Jeanne la Folle. En 1521, Ignace participe à la guerre contre la France et rencontre son ami Beltrán de Laoz qui a déserté. Sévèrement blessé lors du siège de Pampelune, il rentre chez ses parents et lit diverses vies de saints pendant sa convalescence. Après un pèlerinage à Jérusalem (1523), il étudie à Alcalá de Henares et à Paris, puis se rend à Rome où il retrouve Beltràn. Il transforme ses qualités militaires en vertus combatives pour la Contre-Réforme, sans armes et dans le cadre d’une nouvelle congrégation, celle des jésuites, dont il devient le supérieur général. Il envoie ses compagnons comme missionnaires dans toute l’Europe pour créer un réseau d’écoles, de collèges et de séminaires. – Une platitude bien-pensante filmée en Catalogne et en pays basque (Barcelone, Loyola, Manresa, Montserrat) ainsi qu’aux studios de la Sevilla Films à Madrid. - Cette même année, Robert Bresson envisage de tourner un *Saint Ignace de Loyola, coproduction franco-italienne (Universalia Film, Roma) scénarisée par le réalisateur mais qui ne verra jamais le jour : Bresson donne la préférence au Journal d’un curé de campagne d’après Bernanos. – IT : Il cavaliere della croce, US : Loyola, the Soldier Saint, MX : San Ignacio de Loyola.
1950/51La leona de Castilla [La Lionne de Castille] (ES) de Juan de Orduña
Enrique Balader/CIFESA (Compañía Industrial Film Español S.A., Valencia), 109 min./106 min. - av. Amparo Rivelles (Doña María Pacheco de Padilla, veuve de Juan de Padilla), Alfredo Mayo (cpt. Manrique), Virgilio Teixeira (Don Pedro de Guzmán, duc de Medina-Sidonia), Manuel Luna (Don Ramiro de Avalos), Eduardo Fajardo (cpt. Tovar), Rafael Romero Marchent (Juan de Padilla fils), Antonio Casas (Don Juan López de Padilla y Dávalos, son père), Laly del Amo (Doña Isabel de Urbina), María Cañete (Doña Beatriz, servante de María de Pacheco), Nicolás D. Perchicot (le curé), Teófilo Palou (Francisco Maldonado), Francisco Pierrá (le comte d’Ayala), Alberto Romea (l’archevêque de Tolède), Miguel Pastor Mata (le marquis de Villena), Domingo Riva (un noble tolédain), Santiago Rivero (le commandant des Impériaux), José Jaspe (Juan Bravo), Jesús Tordesillas (Don López), Eduardo Bonada (Arellano).
Un épisode de la guerre des Communautés de Castille (1519-1522), conflit peu connu en dehors de l’Espagne. La révolte des Comuneros vise le pouvoir royal d’un monarque encore inexpérimenté mais élu au trône du Saint-Empire romain germanique. Elle rassembla la petite bourgeoisie commerçante et artisanale de Tolède (la capitale du royaume), Ségovie, Tordesillas et Valladolid, mais aussi les grands commerçants de Burgos, les marranes (juifs convertis) persécutés par l’Inquisition et la noblesse muselée jadis par Isabelle la Catholique. Elle est déclenchée par l’arrivée d’un roi francophone – Charles Quint - considéré comme étranger, ignorant la langue du pays, absent à l’étranger durant de longues périodes (Bruxelles, Bourgogne, Francfort), un souverain qui confie à d’autres étrangers des postes-clés au gouvernement du royaume (le régent imposé, le cardinal flamand Adrien d’Utrecht) et utilise les importantes ressources et impôts de Castille au profit de l’Empire.
Synopsis : À Oporto, au Portugal en 1531. Sur son lit de mort, Doña María Pacheco de Padilla, reçoit la visite de Don Pedro de Guzmán, duc de Medina-Sidonia, et du fidèle Don López. Le duc se souvient de la décennie passée (flash-back) ... Après sa défaite contre l’armée impériale à la bataille de Villalar en avril 1521, Juan de Padilla, chef des Comuneros, est décapité en place publique avec ses compagnons Juan Bravo et Francisco Maldonado, sous les yeux de leurs familles. Au lendemain de l’exécution, la veuve de Padilla, Doña María, et Don Juan, leur fils adolescent, jurent devant le Conseil de la ville de Tolède de venger sa mort et de continuer la guerre contre les Impériaux. Retranchée derrière les remparts de Tolède, Doña María, dame de la haute lignée des Mendoza y Quiñones ayant une santé fragile mais un caractère bien trempé, prend la tête de l’insurrection et poursuit le combat de son mari, ce qui lui vaut le surnom de « lionne de Castille », incarnation des libertés populaires opprimées. Quoiqu’amoureux de Doña María, le gouverneur Ramiro de Avalos pousse les Comuneros de Tolède à se rendre et fait circuler la rumeur d’une liaison secrète entre la « lionne » et Pedro de Guzmàn, le commandant en chef de l’armée impériale qui a été capturé lors d’un assaut sur la ville et que Doña Maria a refusé de livrer au bourreau. La population prête foi à ces médisances et, sur ordre du traître Ramiro, ouvre les portes de Tolède (octobre 1521) ; désemparé, le jeune Juan cherche la mort au combat. Outré par cette cascade de trahisons, Guzmán tue Ramiro en duel et aide Doña María à s’enfuir par un passage secret. Il lui demande de pouvoir l’accompagner en exil au Portugal, mais, fidèle à ses idéaux, elle refuse son amour : la « lionne de Castille » doit finir ses jours seule.
Les scénaristes Vicente Escrivá et Orduña affirment s’être inspirés « librement » de la pièce éponyme du dramaturge romantico-libéral Francisco Villaespesa (1915), ce qui est une litote : le drame anticlérical de l’écrivain andalou s’attaque aux visées impérialistes et absolutistes du jeune roi (représentant des Habsbourg) au nom du nationalisme populaire castillan, puis, détail inacceptable en 1951, rend l’Église responsable de la trahison des insurgés (ce qui est authentique). La pièce a d’ailleurs été jouée plusieurs fois par les anarcho-syndicalistes pendant la guerre civile et applaudie par les libéraux antimonarchistes comme par les républicains autonomistes. Par conséquent, le film s’épuise en acrobaties pour maquiller avec force mélo et théâtralité des contradictions idéologiques qui se nichent au cœur même du régime franquiste, défenseur de ces deux courants opposés : les Impériaux y sont tantôt dénoncés comme une menace « internationale » et tantôt comme les représentants d’un État salutairement fort (tels les Templiers, ses soldats portent des chasubles blanches flanquées de la Croix) face à une populace bien trop malléable et influençable. Avec le nouveau César qu’est Charles Quint, l’Espagne s’étire jusqu’au Danube, ce qui déboussole les campagnes et les anciens bourgs castillans où une « rebelle » est érigée en protagoniste positive. Orduña est conscient du dilemme et affirme n’avoir voulu montrer rien d’autre qu’un personnage féminin fort et vertueux, dont l’extrême fidélité aux idéaux de son époux mort sur l’échafaud aboutit à un final tragique. La rébellion ne serait ici qu’une affaire d’honneur.
Tourné à grand frais de novembre 1950 à avril 1951 aux studios madrilènes de la Sevilla Films, puis en extérieurs à Tolède, à Madrid (Casa de Campo) et à Oporto au Portugal, le film avec ses décors pompeux, avec son imagerie à la fois sage et surchargée n’échappe pas aux défauts du genre. Comme dans les autres fresques historisantes de la CIFESA, l’art pompier du XIXe siècle parraine visuellement l’ensemble, ici le tableau Los Comuneros Padilla, Bravo y Maldonado en el Patíbulo d’Antonio Gisbert Pérez (1860), fidèlement reconstitué pour la scène initiale de la décapitation. Malgré la popularité du personnage-titre et la présence de stars nationales comme Amparo Rivelles, qui surjoue, ce film déclamatoire, « sans folie ni amour » (référence à Locura de amor), est un lourd échec commercial, à peine 27'000 spectateurs, qui annonce la fin des superspectacles médiévalisants du régime. La Junta Superior de Orientación Cinematográfica, organe de la censure franquiste, se réveille soudainement après avoir approuvé le scénario les yeux fermés et attaque le film avec violence, lui refusant le qualificatif d’« intérêt national » nécessaire à une bonne exploitation dans le pays. – IT : La leonessa di Castiglia, PT : A leoa de Castela, US : The Lioness of Castille.
1953® (tv) The Florentine Apprentice (GB) série de Rex Tucker. – av. Roger Maxwell (Charles Quint).
Don Luis Méndez Quijada (Rafael Duran) s’occupe de Jeromín, l’enfant naturel de Charles-Quint (1953).
1953Jeromín (Jeromin l’invincible) (ES) de Luis Lucia
Enrique Balader, Tomás de la Plaza Alonso/Producciones Cinematográficas Ariel (Madrid), 97 min. - av. Jaime Blanch (Don Juan de Austria/Jean d’Autriche, dit Jeromín), Ana Mariscal (Donã Magdalena de Ulloa), Rafael Duran (Don Luis Méndez Quijada), Jesús Tordesillas (Charles Quint), Adolfo Marsillach (Philippe II), Antonio Riquelme (Diego Ruiz), Luis Pérez de León (Frère Garcia Morales), Arturo Marin (le marquis de Villena), Ramón Elias (Fernando Alvarez de Toledo, duc d'Albe), Irene Caba Alba (Alba de Medina), Delia Luna (Doña Beatriz), Adela Carboné (Doña Isabel), Nicolás D. Perchicot (Francisco Massy), Casimiro Hurtado (Fermín Muñoz), Ana de Leyva (Leonor), Manuel Arbó (Ventero), Milagros Carrión (Ana, sa fille), María Cañete (Justina), Antonio García Quijada (narration).
Biopic sur l’enfance de Don Juan d'Autriche, fils naturel de Charles Quint et de la courtisane bavaroise Barbara von Blomberg, un scénario librement inspiré du roman populaire Jeromín du père jésuite Luis Coloma [Roldan] (1905). – Alors que Charles Quint est à l’apogée de sa gloire, le jeune Jeromín fait souvent l’école buissonnière, entraînant ses camarades de Leganés, en Castille, dans des échauffourées acharnées d’où ils reviennent couverts de boue. Mis en quarantaine à cause de ses exploits et en raison du mystère qui plane sur sa naissance (il sait qu’il n’est pas le fils des braves gens qui l’élèvent), Jeromín s’enfuit. Il est recueilli par un aubergiste, puis se glisse parmi la soldatesque de Don Luis Méndez Quijada, majordome impérial sur le point de partir se battre dans les Flandres. Mais Don Luis l’emmène dans le plus grand secret à son château de Villagarcia où il le confie aux soins de son épouse, Doña Magdalena, afin de l’élever comme le fils d’un grand seigneur (en 1554). Ignorant l’identité du garçon, cette dernière ne peut cacher sa jalousie. De retour de la guerre, Don Luis révèle à sa femme que l’enfant est le fils de l’empereur et que celui-ci désire l’avoir comme page auprès de lui au monastère de Yuste, où il va se retirer après son abdication. Jeromín, 9 ans, est heureux avec son héros de tant de conquêtes militaires et bouleversé par sa mort en 1558. Monté sur le trône, son demi-frère Philippe II, respectant la volonté de leur père, lui révèle sa prestigieuse filiation, le reconnaît officiellement comme membre de la famille royale et lui attribue le nom de Don Juan d’Autriche, sans prédicat d’altesse. Quelques années plus tard, assène le commentaire final, le petit Jeromín, nommé amiral, deviendra le vainqueur de la bataille navale de Lépante contre les Turcs et par conséquent le sauveur de l’Occident en Méditerranée.
Le film ne souffle mot de la naissance de l’enfant (baptisé sous le prénom de Jérôme) à Ratisbonne en 1547 et saute son séjour à Bruxelles avec sa mère en 1551 – mère à laquelle on arrache l’enfant et qui est soigneusement escamotée du récit. Il est intéressant de constater que le cinéma historisant de Franco, dégoulinant d’héroisme et de nobles sentiments, n’aborde le règne de Charles Quint – trop cosmopolite à son goût – qu’à travers les dernières années du monarque, une fois retiré du monde en Espagne, et l’enfance émouvante du semi-orphelin, cet anecdotisme mielleux autour d’un jeune adolescent dont on relève avec insistance les capacités militaires. La suite de sa biographie, avec son refus d’une carrière ecclésiastique, ses maîtresses, ses enfants illégitimes, etc. est évidemment impensable aux yeux du régime (Don Juan mourra prématurément du typhus en 1578, à 31 ans). Luis Lucia, artisan incolore mais prospère du cinéma commercial franquiste, fabrique son film d’avril à août 1953 aux studios madrilènes de la Sevilla Film, à Pedraza (Séville) et à Manzanares el Real (Madrid). Il remporte sans surprise deux Prix de l’Asociación de Actores (l’ancêtre des Goyas) pour le meilleur film et pour le comédien Antonio Riquelme, quatre Médailles du Circulo de Escritores Cinematográficos (film, réalisation, décors, Riquelme), puis représente l’Espagne hors compétition aux festivals de São Paulo (Brésil) et de Mar del Plata (Argentine). Distributrion discrète en France et au Canada.
1953® Martin Luther (US) d’Irving Pichel. - av. Hans Lefèbre (Charles Quint).
1956(tv) The Black Brigand (GB) de Dorothea Brooking
BBCtv « Children’s Television » (BBC 10.6.-29.7.56), 8 x 30 min. – av. Laidman Brown (Don Rogano), William Devlin (Carlos, le Roi Blanc), Catherine Feller (Janella), Anthony Newlands (Don Fernando de Torillas), Wilfred Brambell (Yoekl), Dennis Edwards (Don Tillado), John Woodnutt (Slago), Rosemary Dorken (Donna Flora), Hazel Bainbridge (Donna Margarita), Jefferson Clifford (le cardinal), Gerald Blake (Jaco, the Court Jester).
Récit d’aventures pour la jeunesse (très librement mais officiellement) adapté du roman El Saltéador ou Le Gentilhomme de la Montagne d’Alexandre Dumas (1854), dont l’intrigue se déroule à Burgos et à Grenade en 1519, du temps de la rébellion des Comuneros castillans contre le pouvoir impérial (cf. supra le film Le Brigand gentilhomme d’Émile Couzinet, 1943). Ici, il y va d’un justicier qui combat le Roi Blanc [chez Dumas, il s’agit de Don Carlos, futur Charles Quint], un usurpateur cruel dans le sud de l’Espagne. Il est vrai que tout cela est un peu compliqué pour les petits spectateurs... - Épisodes : 1. « Trap for a Grandee » - 2. « Gunpowder » - 3. « The Burning Mountain » - 4. « An Ass…in Girl’s Clothing » - 5. « The Gypsy Queen » - 6. « Too Many Cooks » - 7. « A Bottle of Poison » - 8. « Swords in the Sun ». – Notons que le roman de Dumas a aussi été porté à l’écran à Hollywood par Phil Karlson en 1952 sous le titre de The Brigand (Le Proscrit), avec Anthony Dexter, Jody Lawrence et Anthony Quinn, mais l’action en a été transposée aux XIXe siècle dans un royaume hispanisant de fantaisie.
1957® Il corsaro della Mezzaluna / La Belle et le Corsaire (IT/FR) de Giuseppe Maria Scotese. - av. Gianna Maria Canale (Doña Catarina, infante d'Espagne), Paul Müller (Charles Quint). – En 1529, un corsaire barbaresque d’origine française et allié à François Ier s'empare de la sœur de Charles Quint au moment où celui-ci envahit l’Italie avec son armée. Cf. Italie chap. 6.1 : guerres d’Italie.
1958/59Carlos V, defensor de Occidente [Charles Quint, défenseur de l’Occident] (ES) de Luis Torreblanca
Manuel Hernández Sanjuán/Hermic Films-Dirección General de Relaciones Culturales del Ministerio de Asuntos Exteriores (Madrid), 27 min. – av. Fernando Rey (voix). - Docu-fiction hagiographique écrit par Agustín de Foxá, diplomate, écrivain et aristocrate phalangiste. Le film célèbre les 400 ans de la mort du souverain dans l’optique du régime de Franco, parle du choc culturel entre l’austère Castille, régionale et fermée sur elle-même, et la cour flamande, ouverte sur le monde et les entreprises impériales qui allaient faire de l’« Espagne éternelle » une puissance mondiale, enfin de la Castille « le centre du monde ». Charles Quint combat le pape à Rome au nom de l’unité chrétienne et défend la Méditerranée latine (« Mare nostrum ») contre la « barbarie turque ». Ce court-métrage est l’unique production cinématographique espagnole consacrée à Charles Quint – avant la télésérie de 2015. C’est dire à quel point le monarque dérange dans la galerie historiographique du pays.
1960® (tv) Gericht über Las Casas (DE) de Fritz Umgelter. – av. Kurt Horwitz (Charles Quint).
1961® (tv) Cabeza de Vaca (US) de Joseph K. Chomyn. – av. Rudolph Petrak (Charles Quint).
1963® Il magnifico avventuriero (IT/ES/FR) de Riccardo Freda. - av. Diego Michelotti (Charles Quint).
1964® (tv) Der arme Mann Luther (DE/CH) de Franz Peter Wirth. - av. Ernst-Fritz Fürbringer (Charles Quint).
1966(tv-th) El divino impaciente (ES) de Cayetano Luca de Tena
Série « Estudio 1 », épis. 24, Televisión Española (TVE 7.4.66), 102 min. – av. Julio Núñez (saint François Xavier / Francisco Javier), Manuel Dicenta (Ignace de Loyola), Rafael Navarro, Carmen de la Maza, Carlos Villafranca, Joaquín Escola, Ana María Vidal, Félix Dafauce, Ricardo Merino, José Caride, Jacinto Martín, María Luisa Benavente, Manuel Soriano, Angel Terrón, Francisco Taure, Luis García Ortega.
Le combat du jésuite espagnol François Xavier (1506-1552). Au collège Sainte-Barbe à Paris, cet hidalgo navarrais se distingue par son caractère vantard et hautain, provoquant souvent des disputes avec ses camarades, mais où un autre Espagnol, Ignacio de Loyola, découvre en lui une soif de pureté et parvient à le convaincre de consacrer sa vie à la lutte spirituelle. Xavier le suit à Rome et finit sa vie comme missionnaire en Chine. – Une dramatique enregistrée aux studios de la Sevilla Films à Madrid-Alcampo, tirée de la pièce du monarchiste et ultra-catholique andalou José María Pemán (1933). L’œuvre a été écrite en réaction à la dissolution légale de la Compagnie de Jésus et au laïcisme de la Seconde République, spectacle qui fut un succès notable à sa sortie, sombra ensuite dans l’oubli et refit une très brève réapparition sur scène dans les années 1950/60, en plein national-catholicisme.
1968® (tv) Der Reformator (DE) de Rudolf Jugert. – av. Konrad Halver (Charles Quint).
1969® The Royal Hunt of the Sun (US) d’Irving Lerner. - av. James Donald (Charles Quint).
1971(tv) Jeromín (ES) de Manuel Ripoll
Série « Novela », Radiotelevisión Española, Madrid (TVE 21.9.71), 50 min. – av. Jaime Blanch (Don Juan d’Autriche dit Jeromín, fils naturel de Charles Quint), Manuel Galiana, Ismael Merlo, Mayrata O’Wisiedo. – cf. film éponyme de 1953.
1973® (tv) Uilenspiegel (NL) de Walter van der Kamp. – av. Ko van Dijk (Charles Quint).
1974® Till Eulenspiegel (DE-RDA) de Rainer Simon. - av. Jürgen Gosch (Charles Quint).
1974® El juicio de Martín Cortés / El primer hijo de la Malinche (MX) d’Alejandro Galindo. - av. José Solé (Charles Quint).
1976® Luther (GB/US) de Guy Green. - av. Malcolm Stoddard (Charles Quint).
1976® (tv) Don Carlos (FR) de Josée Dayan. - av. Pali Marinov (Charles Quint).
1976El hombre que supo amar [L’Homme qui sut aimer] (ES) de Miguel Picazo
Eduardo Bussalleu, José María Carcasona/General Film Corporation S.A. (Madrid)-Orden de San Juan de Dios (Granada), 141 min. - av. Timothy Dalton (Juan Ciudad, dit saint Juan de Dios), Antonio Ferrandis (Dr. Cabrales), Jonathan Burn (Antón), José Maria Prada (le Grand Inquisiteur), Alberto de Mendoza (Juan de Avila), Queta Claver (Inés), Antonio Iranzo (le valet d’Anton), José Vivó (Don Luis), Fernando Hilbeck (Yussuf), Marc Gimpera (Cosme), Pilar Bardem (Matea), Antonio Casas (Alguacil), Angela Molina (Jazmín), Félix Dafauce (l’évêque Garcia), María Elena Flores (Zaida), Ana Farra (Joaquina), Aurora de Alba (Venus), Luis Barboo (Firpo), Enrique Closas (le gouverneur de Grenade), Victoria Abril (Amelia), José Luis Barceló (l’archevêque), Jenny Llada, Liliana Michelli, Beatriz Asensio et Charo Zapardiel (les épouses de Yussuf), Rafael Albacín (Almuhecin), Luis Ciges (l’exorciste).
Grenade en 1539 : Juan Ciudad/João Cidade (1495-1550), un religieux espagnol d’origine portugaise, combat l'injustice sociale, soigne les malades et défend les victimes terrorisées de l'Inquisition avec tant de tempérament et de dévouement que les autorités ordonnent la fermeture de son Hôpital Royal et le font passer pour fou... alors que le petit peuple le surnomme « Jean de Dieu » (San Juan de Dios). Il dilapide tout son argent pour l’agrandissement de l’asile où, encouragé par saint Jean d’Avila, il a décidé de vivre parmi les déséquilibrés et les indigents et de consacrer sa vie à les servir. Son amour envers les déshérités le pousse à fonder son propre asile en 1537, des disciples affluent, une communauté se crée autour de lui qui deviendra l’Ordre des Hospitaliers. (Canonisé en 1630.) – Soutenue par l’acteur anglais Timothy Dalton (dix ans avant sa percée en James Bond 007 dans The Living Daylights), cette fresque en Eastmancolor et Techniscope est entreprise au lendemain de la mort de Franco, d’après le livre San Juan de Dios. Una aventura iluminada (1959) de José Cruset. Le récit est un peu brouillon, parfois maladroit, mais donne une image crue, sinistre même, de la réalité sociopolitique du glorieux « Siècle d’or » espagnol que n’aurait jamais tolérée la dictature franquiste. Filmé de janvier à septembre 1976 à Grenade (Corral del Carbón, Albaicín, palais de Dar Al-Horra, Plaza de Abrantes, Casa de los Tiros), Tolède, Guadalupe, Montilla et Ubeda (Jaén). L’exploitation est limitée, malgré une présentation au festival de San Sébastien. – Titre international : The Man Who Knew Love.
1977® Legenda o Tile (SU) d’Alexandre Alov et V. Naoumov. - av. Innokienti Smoktunovski (Charles Quint).
1978® (tv) Le Connétable de Bourbon (FR) de Jean-Pierre Decourt. - av. Daniel Colas (Charles Quint).
1978(tv) Los Comuneros (ES) de José Antonio Páramo
Série « Estudio 1 », Alfonso García/Radiotelevisión Española, Madrid (TVE 8.6.78), 115 min. - av. Juan Diego (Don Juan López de Padilla), Nicolás Dueñas (Juan Bravo), Joaquín Hinojosa (Francisco Maldonado), Lola Herrera (la reine Juana de Castille dite Jeanne la Folle), Manuel Angel Egea (Charles Quint, son fils), Jaime Blanch, Isabel Mestres, William Layton, José María Escuer, Estanis González, Emiliano Redondo, Fernando Marín, Blanca Sendino.
Sur son lit de mort, en septembre 1558 au monastère de Yuste, Charles Quint repense à la révolte des Comuneros castillans qui avaient vainement fait appel au soutien de sa mère, la reine Jeanne la Folle, et regrette le bain de sang dans lequel ce soulèvement populaire a été écrasé en 1520/21 (cf. supra à ce propos La leona de Castilla, 1951). Dramatique d’après le drame d’Ana Diosdado, enregistrée aux studios de la Sevilla Films à Madrid-Alcampo.
1981® (tv) Frère Martin (FR) de Jean Delannoy. - av. Philippe Villiers (Charles Quint).
1982® (tv) Bartolomé oder Die Rückkehr der weissen Götter (DE/MX/CR) d’Eberhard Itzenplitz. – av. Rubén Pagura (Charles Quint).
1983® (tv) Martin Luther (DE) de Rainer Wolffhardt. – av. Jörg Pleva (Charles Quint).
1983® (tv) Willem van Oranje (NL/BE) de Walter van der Kamp. – av. Paul Cammermans (Charles Quint).
1983® (tv) Martin Luther, Heretic (GB/US) de Norman Stone. – av. James Kirby (Charles Quint).
1983(tv-df) Iñigo de Loyola (ES) de Carlos Serrano
Série « Paisaje con figuras », Radiotelevisión Española, Madrid (TVE 10.1.85), 34 min. – av. Mario Pardo (Ignace de Loyola), Antonio Gala (présentation). - Docu-fiction sur le futur fondateur de l’ordre des Jésuites, harcelé par l’Inquisition à l’université de Salamanque en 1527.
1984(tv-df) Alonso de Berruguete (ES) d’Antonio José Betancor
Série « Paisaje con figuras », José Martin/ Radiotelevisión Española, Madrid (TVE 6.12.84), 44 min. – av. Lautaro Murua (Alonso de Berruguete), Aurora Pastor (Juana de Berruguete, sa femme), Antonio Gala (présentation). – Docu-fiction sur le peintre et sculpteur castillan (v. 1486-1561).
1984® (tv) Willem van Oranje / Guillaume d’Orange (NL/BE) de Walter van der Kamp. – av. Paul Cammermans (Charles Quint), Linda von Dyck (Anne de Saxe).
1984® (vd) Don Carlo (US) de John Dexter et Brian Large. – av. Julien Tobbins (Charles Quint).
1985® (tv) I veleni dei Gonzaga (IT/DE) de Vittorio De Sisti. – av. Massimo Lopez (Charles Quint).
1986® (tv) Le Printemps (FR) de Pierre Cavassilas, Denis Guénoun (TF1 23.7.-13.8.86), 420 min./4 parties. – av. Nicolas Ramond (Charles Quint).
1990(tv-df) Ignatius von Loyola : « Zu jeder Stunde finde ich ihn » / Ignatius von Loyolas gehorsame Freiheit (AT/DE) de Georg Lhotsky
Série “Mystik des Westens”, ORF-ZDF-Lhotsky-Film (ORF1), 45 min. - av. Georg Lhotsky (Ignace de Loyola), Heinz Trixner (le cardinal de Cupis). – Docu-fiction, sur un scénario de Peter Pawlowsky.
1992® (tv) Bartolomé de Las Casas (AT) de Michael Kehlmann. – av. Horst-Dieter Sievers (Charles Quint).
1993® Bartolomé de Las Casas (La leyenda negra) (MX) de Sergio Olhovich Greene. – av. Héctor Ortega (Charles Quint).
1996® (tv) Don Carlos (FR/GB) de Luc Bondy, Yves-André Hubert. – av. Csaba Airizer (Charles Quint).
1997® Ever After (US) d’Andy Tennant. – av. Christian Marc (Charles Quint).
2003® Luther (DE/US) d’Eric Till. – av. Torben Liebrecht (Charles Quint).
2006El Inquisidor / Day of Wrath / A harag napja (Jour de colère) (GB/HU/ES) d’Adrian Rudomín.
Christophe Lambert, Adrian Rudomín, Sam Sleiman, Ashley Sidaway, Kornél Sipos/Azucar Entertainment-Bespoke Productions Ltd.-IMS 3 LLP, 109 min. – av. Christophe Lambert (Ruy de Mendoza), Blanca Marsillach (Carmen de Jaramillo), Brian Blessed (le gouverneur Don Francisco del Ruiz), Szonja Oroszlán (Isabel de Mendoza), James Faulkner (l’Inquisiteur Frère Anselmo), Ben O’Brien (Donoso Cabral), Phyllida Law (Esperanza de Mendoza), Lukács Bicskey (Miguel de Alvarado), Géza Schramek (Père Manuel), John Rado (Don Huelva), Benjamin Thiel (Santiago), László Aron (le comte de Vallegos), Irén Bordán (Pilar de Santa Fe), Sándor Téri (Raul de Jaramillo), Pál Makrai (José de Santa Fe).
Espagne en 1542 : une série de meurtres sanglants secoue le pays, des nobles de haut rang ainsi que leurs gardes du corps ont été sauvagement assassinés, des lettres énigmatiques sont incrustées dans la chair des victimes. Ruy de Mendoza, le préfet de la police chargé de l’enquête, découvre une conspiration qui menace les bases mêmes du pouvoir, impliquant l’Inquisition et sa chasse aux juifs convertis (les conversos), parmi lesquels sa propre famille. Celle-ci ayant été massacrée, Ruy se remarie avec Carmen de Jaramillo, mariage impliquant deux cérémonies, l’une, solennelle et catholique, l’autre secrète et juive. – Polar en costumes hélas sans grande envergure ni suspense, fabriqué sur mesure pour Christophe Lambert. Tourné dans les studios Fót à Budapest. – DE : Tage der Finsternis, IT : Il giorno dell’ira, GB : Game of Swords, US : Day of Wrath.
2007-2010® (tv) The Tudors (GB) série de Charles Donnelly, etc. – av. Sebastian Armesto (Charles Quint).
2013(tv-df) Moi, Charles Quint, maître du monde (FR) de Dominique Leeb et David Jankowski
Série « Secrets d’Histoire » présentée par Stéphane Bern, France Télévisions-Société Européenne de Production (SEP) (FR2 3.9.13), 94 min. – av. Tom Sandrin (Charles Quint), Delphine Montaigne (Elisabeth I d’Angleterre), Christine Armanger.
Docu-fiction avec reconstitutions et extraits de films : La Controverse de Valladolid (Jean-Daniel Verhaeghe, 1992), Luther (Eric Till, 2003), Voyages of Discovery : Magellan – circumnavigation (Chris Bould, BC, 2006), Carlos V : una mirada interior (Boni Sanchez, B&B Imagen, 2008), La conjura de El Escorial (Antonio del Real, 2008), Cabeza de vaca (Nicolas Echevarria, 1991), Juana la loca (Vicente Aranda, 2001), Les Tudors (Michael Hirst, 2008).
2014® (tv) Götz von Berlichingen / Iron Fist (DE) de Carlo Rola. – av. Nikolai Kinski (Charles Quint).
2016Ignacio de Loyola (Ignace de Loyola) (PH/ES) de Paolo Dy et Cathy Azanza
Pauline Mangilog-Saltarín, Ernestine Tamana, Emmanuel Alfonso/Jesuit Communications Foundation (JesCom), Manila, 118 min. – av. Andreas Muñoz (Iñigo de Loyola), Javier Godino (Xanti), Julio Perillán (Padre Sanchez), Ricardo Reguera (Don Martin de Loyola), Pepe Ocio (Montes), Mario de la Rosa (Calixto), Isabel García Lorca (Doña Inés), Cristóbal Pinto (Garin), Luas Fuica (Don Beltran), Raghdar Chaar (Magdalena), Tacuara Casares (Catalina), Marta Codina (Ana), Gonzalo Trujillo (Frias), Jonathan D. Mellor (Figuerõa), Asier Hernández (le docteur Crisostomo), Javier Tolosa (Don Asparros), Ignacio Mateos (saint François d’Assise). – Un récit basé sur les mémoires du saint basque, fondateur des Jésuites en 1540, qui ne cache ni ses accès de dépression, ni sa tentative de suicide, ni son procès mené par l’Inquisition. Une production philippine tournée sur place (RSVP Film Studios à Sucat) et en Espagne. – US : Ignatius of Loyola, DE : Ignatius von Loyola : Kämpfer, Sünder, Heiliger, IT : Ignazio di Loyola.
2018-2022Emperor (BE/NL/CZ) de Lee Tamahori
Paul Breuls, Michael John Fedun, Catherine Vandeleene/Corrino Studios (Amsterdam)-Corsan Productions (Antwerp)-Film United (Prag). – av. Adrien Brody (l’empereur Charles Quint), Sophie Cookson (Johanna/Jeanne de Ghent), Rutger Hauer (Jean Ier de Saxe, dit le Constant), Paz Vega (Marie de Hongrie), Bill Skarsgård (Philippe II d’Espagne), Götz Otto (Moritz), Thomas Kretschmann (le banquier Jacob Fugger), Oliver Platt (le pape Clément VII), Eddie Marsan (Martin Luther), Grégory Fitoussi (François Ier de France), Michael Pas (Gattinara), Sam Louwyck (Johannes l’imprimeur), Michael Pas (Gattinara), Lize Feryn (sœur Catherine), Karel Dobry (Dekeyser), Thom Hoffman (le nonce apostolique), Maximilien Seweryn (le duc de Bourbon), Cedric Tylleman, Tyty.
Un scénario de Michael Thomas et Jan Blooker racontant comment une jeune femme, Jeanne de Ghent (personnage fictif), cherche à se venger de Charles Quint qui a ordonné l’assassinat de son père... Film annoncé pour Cannes en mai 2014. Le tournage à Prague et à Gand (abbaye de Drongen/Tronchiennes) serait achevé, reste la postproduction, mais le film est inédit à ce jour suite à l’arrestation du producteur Paul Breuls pour fraude fiscale, falsifications et blanchiment d’argent (juillet 2017) et la faillite de la société Corsan. Le dernier rôle de Rutger Hauer, décédé en juillet 2019, dirigé ici par le réalisateur néo-zélandais Lee Tamahori (James Bond : Die Another Day).
Charles Quint (Alvaro Cervantes) et son épouse Isabel de Portugal (Blanca Suárez) dans « Carlos, Rey Emperador ».
2015-2016* (tv) Carlos, Rey Emperador (ES) télésérie d’Oriol Ferrer (1,4,7,10,14,16,17), Salvador García Ruiz (2,5,8,11,15), Jorge Torregrossa (3,6,9,13) et Joan Noguera (12)
Jaume Banacolocha, Joan Bas, Nicolás Romero Lara/Diagonal TV-Radiotelevisión Española (TVE Uno 7.9.15-25.1.16), 17 x 50 min. - av. Alvaro Cervantes (Charles Quint), Blanca Suárez (Isabelle de Portugal, son épouse), Alfonso Bassave (François Ier), Marina Salas (Éléonore de Habsbourg), Félix Gòmez (Fernando de Alba), Daniel Pérez Prada (Anne de Montmorency), José Luis García Pérez (Hernan Cortès), Alex Brendemühl (Henry VIII), Blai Llopis (le cardinal Thomas Wolsey), Mélida Molina (Catherine d’Aragon), Angela Tremonte (Mary Tudor), Ferran Audí (Thomas Cromwell), Carlo Kaniowsky (le pape Léon X), Christian Esquivel (Moctezuma II), Adrné Lima (Frédéric III de Saxe), Mingo Ràfols (Martin Luther), Helio Pedregal (Chièvres/Guillaume de Croÿ), Francesc Orella (Adrien d’Utrecht), Eusebio Poncela (Francisco Jiménez de Cisneros), Eric Balbàs (Ferdinand Ier de Habsbourg), Nathalie Poza (Germaine de Foix), Laia Marull (Jeanne la Folle), Guiomar Puerta (l’infante Catherine), Ramón Barea (Fadrique d’Albe), Israel Elejalde (Juan de Padilla), Irene Ruiz (María Pacheco), Dafnis Balduz (Alfonso de Aragon), Susi Sánchez (Louise de Savoie), Alberto San Juan (Charles III de Bourbon), Eva Rufo (Claude de France), Fiorella Faltoyano (Anne de France), Meritxell Calvo (François de Foix), Carlos Albarez-Nóvoa (Léonard de Vinci), Juanma Lara (Diego Velázquez de Cuéllar), Mónica López (Marguerite d’Autriche), Tamar Novas (Jean III du Portugal), Victor Clavijo (Francisco Borgia), Victor Duplá (Ponce de León), José Maya (Francisco Pizarro), Oscar Rabadan (Bartholomé de las Casas), Fernando Conde (le Titien), Francisco Olmo (le pape Paul III).
Le règne de Charles Quint des années 1516 à 1558, série semi-didactique faisant suite à celle d’Isabel de Diagonal TV (2012-14) sur la vie d’Isabelle la Catholique, la grand-mère de Charles Quint, et au téléfilm La corona partida (2016) sur les parents du monarque (tourné après Carlos). Le téléaste Oriol Ferrer, qui a déjà dirigé une partie d’Isabel, signe 7 épisodes. C’est l’unique biopic d’envergure consacré à un souverain aussi respecté que mal-aimé des Espagnols, parce que considéré comme un « étranger » dont la politique se voulait européenne sinon universelle plus que nationale, enfin récupéré du bout des lèvres en raison de son engagement idéologique et belliciste pour le catholicisme et de ses dernières années retiré dans un monastère près de Madrid. De Charles Quint, le téléspectateur lambda ne connaît souvent que le nom, voire le siècle, mais pas la personne. La série débute par le décès de Fernando Ier et l’incitation du cardinal Cisneros à faire venir de Bruxelles le jeune infant Carlos, fils de Jeanne la Folle, lui, qui ne parle pas un mot d’espagnol à son arrivée en Asturie (ce que la série passe sous silence). Chaque épisode diffusé est suivi d’une brève intervention intitulée El mundo de Carlos dans lequel des historiens commentent ce qui a été vu, le contextualisent et, si nécessaire, remettent les pendules à l’heure. Tourné notamment au monastère de Yuste (Cáceres) et à Grenade (Alhambra, Qubba), la production n’est pas toujours à la hauteur de ses ambitions et de l’éclat du règne évoqué, ne disposant ni de la durée ni des de moyens suffisants pour illustrer par ex. la conquête du Mexique où d’autres exploits militaires. Du travail honnête (certainement plus sérieux que les séries des Tudors ou des Borgia), handicapé toutefois par diverses lenteurs et des restrictions budgétaires. Une suite consacrée à Philippe II ne trouve pas assez d’intéressés. - Episodes : 1. « El extranjero » - 2. « La rapiña » - 3. « O César o nada » - 4. « El imperio a su basta » - 5. « Un reino en llamas » - 6. « La herjia y la guerra » - 7. « El arduo camino hacia la victoria » - 8. « La prisión de un Rey » - 9. « Una larga luna de miel » - 10. « El apestado » - 11. « Todos debemos ser uno » - 12. « Los demonios » - 13. « De amor y muerte » - 14. « Educando a Felipe » - 15. « La sucesión » - 16. « Deseo de ser nadie » - 17. « Padre ». - GB/US : Charles, Emperor King.
2018/19® (tv) La Guerre des trônes (FR) d’Alain Brunard et Vanessa Pontet (série). – av. Michaël Fühs [Mickael Fuhs] (Charles Quint), Eric Plaza-Cochet (id.).
2020(tv-df) Kaiser Karl V. – Wunsch und Wirklichkeit (Charles Quint, le dernier chevalier) (DE/AT) de Wilfried Hauke
Nikolaus et Ingrid Klingohr, Stephan Hönigmann/Interspot Film Wien-ZDF-ORF-Arte (ORF 29.12.20 / Arte 2.1.21), 57 min. – av. Alvaro Cervantes (Charles Quint), Blanca Suárez (Isabelle de Portugal, son épouse), Mingo Ràfols (Martin Luther), Mercedes Escherer (narration).
L’échec du souverain du plus grand empire au monde, un homme amer, déçu dans tous ses rêves d’établir une monarchie universelle catholique et qui, fatigué après 36 ans de règne et de combats perpétuels, finit par abdiquer en faveur de son fils. Seule sa famille connaissait son véritable profil : sa tante Marguerite d’Autriche qui l’a éduqué, son frère Ferdinand qui a hérité du titre d’empereur, sa sœur Marie, reine consort de Hongrie et de Bohème qui partageait ses idées, enfin et surtout son épouse adorée Isabelle de Portugal, morte en couches à 36 ans. Le docu-fiction cerne fort bien tout ce qui séparait chez lui « le souhait et la réalité » (sous-titre du film).
2022® (tv) Sin límites / Boundless (ES/GB/DE) de Simon West. – av. Carlos Scholz (Charles Quint).