IV - ESPAGNE ET PORTUGAL
5. LE ROYAUME DU PORTUGAL
5.2. Inès de Castro, la « Reine Morte » (1310-1355)
Noble galicienne, fille naturelle du grand chambellan Pedro Fernandes de Castro à la cour de Castille et d’une aristocrate portugaise, Aldonça Lourenço de Valadares, Inès (Inés en Espagne, Inês au Portugal) est née à Coimbra. En 1339, elle suit Constance de Castille à Lisbonne en tant que dame de compagnie. Constance y épouse le prince héritier de la couronne portugaise, Dom Pedro Ier de Portugal. Mais ce dernier tombe amoureux fou d’Inès, au point de négliger sa femme et de s’afficher avec sa maîtresse. Sous prétexte de moralité, le roi Alfonso (Afonso) IV le Brave de Portugal, père de Pedro, désapprouve cette relation, mais son désaveu a des motifs politiques car les propres frères d’Inès deviennent amis et confidents du prince et favorisent l’émergence d’un parti castillan à la cour royale portugaise. La passion des amants ne voulant pas s’éteindre, le roi fait exiler Inès, mais lorsque Constance meurt en couches en 1345 (après avoir mis au monde le futur roi Fernando Ier dit le Beau), Pedro brave son père en faisant revenir Inès à la cour. Inès lui donne quatre enfants dont la robustesse inquiète les Portugais, alors que le petit Fernando est un enfant chétif. Une crise politique menace avec la Castille, et, obéissant à ses conseillers, Alfonso IV fait assassiner Inès en l’absence de Pedro, parti chasser. Pedro engage le pays dans une courte guerre civile et à la mort de son père en 1357, il monte sur le trône, puis fait reconnaître son mariage secret avec Inès à Bragance conclu sept ans auparavant. Selon la légende, il fait déterrer le corps d’Inès et la fait revêtir d’un manteau de pourpre. Assise sur le trône de la reine à Santarém, Inès est couronnée et Pedro oblige tous les grands du royaume à lui baiser la main ; le fils de la « reine morte » est ainsi légitimé. Après cette macabre cérémonie, il fait poursuivre et mettre à mort les assassins d’Inès réfugiés en Castille. Les restes d’Inés sont transférés au monastère d’Alcobaça.
1909 | Inês de Castro / Dona Inês de Castro (BR) de Eduardo Leite Giuseppe Labanca/Photo-Cinematographia Brasileira (Rio de Janeiro), 12 tableaux. – av. Isolina/Isabel Monclair (Inès de Castro), Eduardo Leite (Pedro I de Portugal), Isabel Ficks, M. Brisuello, Pilar de Bastos, M. Angélica, Elvira Castro, Regina Ferreira, Vitória, Antonieta de Oliveira, Alfredo Silva, João Barbosa, Franklin Rocha, Samuel Rosalvos, Eduardo Arouca, Luís Bastos, Romeu Bastos, Asrúbal Miranda. - Un scénario de Leite d’après le drame D. Ignez de Castro de Júlio de Castilho (1875). |
1910 | Inès de Castro (FR) Pathé no. 3337, 200 m. – Scène historique : Inès, fille de Pedro Fernandez de Castro, noble Castillan, acompagne au Portugal Doña Constanza, mariée à l’infant Dom Pedro. Celui-ci s’éprend d’Inès et en fait sa maîtresse. En apprenant la trahison de son mari, l’infante meurt de chagrin. Le roi Alphonse IV a surpris le secret des coupables et pour venger Doña Constanza, il les fait arrêter et assassiner. |
1910 | Rainha Depois de Morta – Inês de Castro (PT) de Carlos Santos Julio Costa/Empreza Cinematografica Filmes Ideal (Lisbõa), 400 m. – av. Aurélia Vieira (Inès de Castro), Carlos Santos (Don Pedro I de Portugal dit le Cruel), Eduardo Brazão (Alfonso IV), José Carlos dos Santos / Santos Pitorra (Dom João), Pinto Costa (Alvaro de Castro), Tomas Vieira, Mendonça de Carvalho. – Cette « Reine après la mort » écrite par Rafael Ferreira - en s’inspirant du drame Reinar después de morir de Luis Vélez de Guevara (1652) - est une entreprise ambitieuse du cinéma portuguais dont c’est le premier film historique, un pendant du « Film d’Art » français mis en scène par un acteur et professeur au Conservatoire National et, au casting, les vedettes du théâtre à Lisbonne. Un succès public hors du commun avec deux semaines d’exclusivité. |
1924 | La Fontaine des amours / A Fonte dos Amores (FR/PT) de Roger Lion Virginia de Castro e Almeida/Fortuna Films (Lisbõa)-Films Roger Lyon (Paris), 1800 m./84 min. - av. Gil Clary (Inès de Castro / Josefa Perez), Jean Murat (Pedro I de Portugal / Angelo Coelho), Pauline Po (Graciosa), Janine Merrey (Favonne / Marie-Louise), Max Maxudian (Lucas), Michel Sym (Gil Perez), Georges Lhery. Étudiant de Coimbra, Gil Perez est fiancé à une jolie paysanne, Graciosa. Chargé de raconter à une illustre comédienne de passage à l’Université l’aventure tragique d’Inès de Castro et de Dom Pedro (flash-back), il tombe amoureux d’elle et en oublie Gracieuse. Celle-ci vient alors défendre son amour auprès de la star qui, émue, s’éloigne à jamais. – Roger Lion tourne ce film avec son épouse Gil Clary au Portugal, à Coimbra (Fonte dos Amores et université) d’’après le roman éponyme de Gabrielle Reval (1923). |
Alicia Palacios et António Vilar dans « Inês de Castro » (1944).
1944 | * Inês de Castro (Sangrenta vingança real) / Inés de Castro (la Española que reinó despuès de morir) / (La Reine morte) (PT/ES) de José M. Leitão de Barros Oliveira Martins, José María Alonso Pesquera/Filmes Lumiar (Lisbõa)-Faro Producciones Cinematográficas S.A. (Madrid), 110 min. (PT) / 92 min. (ES). - av. António Vilar (l'infant Dom Pedro >Pedro Ier de Portugal), Alicia Palacios (Inès de Castro), Maria Dolores Pradera (Doña Constança, infante de Castille), Erico Braga (Alfonso IV « el Bravo », roi de Portugal), Raul de Carvalho (Diego Lopes Pacheco), João Villaret (le bouffon Martin), Gregorio Beorlequi (Pero Coello), Alfredo Ruas (Alvaro Gonzales), Antonio Casas (Alvaro de Castro), Ramón Martori (Fernando de Castro), Ricardo del Mazo (Ayres), Antonia Plana (Lorenza), Anibal Vela (l’infant Don Juan Manuel). Une coproduction hispano-portugaise de prestige – les deux dictatures ibériques sont officiellement neutres depuis le Pacto Ibérico de 1939 - réalisée « fraternellement » en deux versions aux studios madrilènes de Roptence dans l’espoir d’une exploitation dans l’Europe nazifiée et en Amérique latine. Toute allusion à la guerre civile portugaise au XIVe siècle est éradiquée pour éviter des rapprochements avec une actualité récente en Espagne. Sa réalisation a été confiée Leitão de Barros, cinéaste et peintre lisboète de talent (on lui doit le premier film sonore portugais) qui, toujours avec l’acteur António Vilar, fera date deux ans plus tard grâce à une autre fresque historique sur Camões. L’interprète d’Inès est hispano-cubaine. Le scénario de Leitão de Barros et du directeur artistique du film, Manuel Augusto García Viñolas (v. esp.), s’inspire en priorité du poème A paixão de Pedro o Cru (1943) et de l’étude Inês de Castro na Poesia e na Lenda (1914) d’Afonso Lopes Vieira, poète ultranationaliste et représentant de la « Renaissance portugaise », quoiqu’opposé aux dictatures de Salazar et de Franco. Le résultat à l’écran est inégal mais pas indifférent, à la fois pathétique, sobre et théâtral (« entre Shakespeare et Grand-Guignol » résume la critique parisienne), une tragédie sans artifices, avec des moments de grandeur sur le plan esthétique et une certaine sauvagerie qui sait toutefois éviter le grotesque macabre (la fureur de Pedro faisant massacrer les meurtriers de son épouse, puis, lors d’un banquet, leur arrachant le cœur et se gorgeant du sang de ses victimes, comme le veut la légende). Mais dans cette ode à l’amour, la folie et la mort, la plastique prime sur le dramatique, et on relève la qualité des compositions et éclairages proches de l’expressionnisme (dus à l’opérateur juif allemand Enrique Guerner alias Heinrich Gärtner), des images évoquant parfois Eisenstein, ainsi que les décors du Russe Pedro Schild alias Piotr Schildknecht (autre émigré qui travailla avec Wakhévitch sur La Kermesse héroïque). C’est le premier film sonore portugais vendu à l’étranger, qualifié à Madrid de « film d’intérêt national » malgré la présence d’un adultère flagrant que la censure de Franco ne peut éliminer. Il sera exploité en France en empruntant le titre de la pièce de Montherlant (1948), en Italie, en Grèce, en Suisse, au Mexique, au Brésil et en Allemagne (1951). - DE : Die tote Königin / Königliche Blutrache, IT : Don Pedro il crudele. |
1955 | (tv) Inês de Castro (BR) de Sérgio Britto Série « Grande Teatro Tupi », TV Tupi, São Paulo (TV Tupi 28.3.55). - av. Nydia Licia (Inès de Castro), Sérgio Cardoso, Carlos Zara, Rubens de Falco, Vicente Silvestre Eliseo de Albuquerque, Lea Surian, Anna Dubromil, Turíbio Ruiz. |
1958 | (tv) Queen After Death (CA) de Mario Prizek Série « CBC Folio », Mario Prizek/Canadian Broadcasting Company (CBC 8.5.58). – av. Kate Reid (Inès de Castro), John Drainie (Ferrante, roi de Portugal [Alfonso IV]), Lloyd Bochner (le prince Don Pedro, son fils), Frances Hyland (Doña Bianca, infante de Navarre), Ron Hartmann (Egas Coelho, Premier ministre), Joseph Shaw (Alvar Gonealvès, conseiller), Chris Wiggins (Don Eduardo), Leslie Yeo (le Grand Amiral), Gillie Fenwick (Don Christoval), Rex Hagon (Dino del Moro, le page du roi), Peter Needham (l’infant de Navarre). Une dramatique canadienne d’après La Reine morte, pièce en trois actes d’Henry de Montherlant dans une mise en scène particulièrement réussie et encensée par la presse (adaptation de Richard Astor et Waldemar Hansen). C’est la première transposition télévisuelle des débuts dramatiques de Montherlant, sortis sur scène à la Comédie-Française (8.12.1942) sous la direction de Pierre Dux, avec Jean-Louis Barrault (Don Pedro) et Madeleine Renaud (Inès). Montherlant prend ses libertés : partant de la pièce espagnole Reinar después de mórir de Luis Vélez de Guevara (v. 1635), il concentre son action sur le dilemne du roi – nommé ici Ferrante - qui doit faire assassiner Inès au nom de la raison d’État alors qu’il éprouve de l’affection pour elle : il s’agit de faire disparaître celle qui fait obstacle à une alliance politique essentielle et de démontrer l’autorité royale. Le divorce de son fils ayant été refusé par Rome, le roi se voit de plus en plus contraint de céder à son Conseil. Inès ignore les menaces qui pèsent sur elle et ne vit que pour le prince Pedro et l’enfant qu’elle porte dans son ventre, tandis que l’infante de Navarre Doña Bianca, bien que blessée dans son orgueil par le prince, se prend d’affection pour Inès, l’informe des dangers qu’elle court et propose de l’emmener avec elle en Navarre. Mais Inès refuse, elle croit en la bonté du roi et ne veut pas abandonner celui qu’elle aime, ce qu’elle paye de sa vie après un dernier conciliabule avec le roi - qui la fait raccompagner par quatre assassins. Quelques instants après, Ferrante est pris d’un malaise et meurt. Pedro pleure sur le cadavre de sa femme, ramené sur une civière, tandis que les princes lui prêtent allégeance. Montherlant inclut un mariage secret entre Pedro et Inés, concentre le drame sur quelques jours (alors que ses amants ont eu le temps de voir naître quatre enfants) et un roi Ferrante fatigué de tout, surtout de lui-même. |
1959 | (tv) Inês de Castro (BR) de Sérgio Britto Série « Grande Teatro Tupi » (saison 9, épis. 5), TV Tupi, São Paulo (TV Tupi 2.2.59). - av. Nydia Lícia (Inès de Castro), Sérgio Cardoso, Rita Cléos, Emanuele Corinaldi, Guilherme Corrêa, Raimundo Duprat, Wanda Kosmo, Alceu Nunes, Carlos Zara. Reprise de la pièce A Castro – Tragédia muy sentida e elegante de Dona Inês de Castro d’António Ferreira (1587), une des œuvres marquantes de la littérature portugaise adaptée pour la télévision brésilienne par Nydia Lícia en 1955 déjà (cf. supra). |
1961 | (tv) La Reine morte (FR) de Roger Iglésis Radio-Télévision Française (RTF) (1e Ch. 11.11.61), 130 min. – av. Geneviève Casile (Inès de Castro), Jean Yonnel (Ferrante, roi de Portugal [=Alfonso IV le Brave]), Hubert Noël (l’infant Don Pedro, futur Pedro Ier de Portugal), Paul Amiot (le Grand Amiral et Prince de la Mer), Jean Berger (Alvar Gonçalves, conseiller), Régine Blaess (Doña Bianca, infante de Navarre), Paul-Emile Deiber (Egas Coelho), Allain Dhurtal (Don Cristobal), Robert le Flon (Don Eduardo), René Berthier (Don Manoël Ocayo), Max Roger (le capitaine Batalha), Martial Duc (ltn. Martins), Charles Boda (Dino del Moro, le page), Jacues Munier (le serviteur). – Dramatique enregistrée au studio des Buttes-Chaumont à Paris d’après la pièce d’Henry de Montherlant (cf. 1958). Montherlant présente lui-même sa pièce au petit écran, la musique est signée Georges Delerue. |
1964 | (tv) La reina muerta (ES) de Juan Guerrero Zamora Série « Primera fila », Radio-Televisión Española (Madrid) (TVE 27.5.64), 90 min. – av. Alicia Altabella (Inès de Castro), Fernando Cebrián, María del Puy, Angel Picazo, Francisco Sanz, Manuel Soriano, Pedro Mari Sánchez, Manuel Torremocha. – Le drame d’Henry de Montherlant (1942). |
1967 | (tv) Corona de amor y muerte (ES) de Gustavo Pérez Puig Série « Estudio 1 », Radio-Televisión Española (Madrid) (TVE 1.11.67). – av. Mara Cruz (Inès de Castro), Rafael Arcos (Pedro I de Portugal), José Bódalo, Alvaro de Luna, Vicente Haro, Juan Lizzáraga, Mercedes Prendes, Carmen Rossi, María Luisa Rubio, Pedro Mari Sanchez, José Sepúlveda, Vicente Soler, Ana María Vidal. – Un scénario original d’Alejandro Casona. |
1968 | (tv) Inês de Castro (BR) de Cacilda Becker et Ody Fraga Série « Teatro Cacilda Becker » (São Paulo)-Teleteatro Band (Rede Bandeirantes de Televisáo). – av. Cacilda Becker (Inès de Castro), Mauro Mendonça, Homero Kossak, Jairo Arco e Flexa, Martha Gheiss, Fábió Júnior. – Cacilda Becker, la « Greta Garbo du théâtre brésilien » dans un de ses rares rôles à la télévision (la pièce de Montherlant adaptée par Walter George Durst). |
1970 | (tv) La Reina Muerta (ES) Série « Teatro de siempre », Radio-Televisión Española (TVE 17.12.70). – av. Paloma Pagés (Inès de Castro), Nicolás Dueñas, Angel Picazo, Mercedes Sampietro. – Le drame d’Henry de Montherlant (1942). |
1977 | (tv) La Reina después de muerta - Inés de Castro (ES) de Cayetano Luca de Tena Série « Mujeres insólitas », Adolfo Dufour/Radiotelevisión Española, Madrid (RTVE 8.3.77), 64 min. – av. Carmen de la Maza (Inès de Castro), Tomás Blanco (l’Infant Don Juan Manuel),Andrés Mejuto (Alfonso IV de Portugal), Manuel Gallardo (Don Pedro), Estanis Gonzáles (Diego Lopez Pacheco), Miguel Angel (Pedro Coelho), Rafael Navarro (Alvar Gonzáles), Gabriel Llopart (l’ambassadeur de Castille), Mercedes Sampietro (Doña Constanza), Almudena Cotos (l’Infante de Navarre), Ramón Durán (El Contestable), Lola Muñoz (Violante), Luis Varela (Pepe). – Un scénario original de José López Rubio. |
1978 | (tv) El amor más poderoso que la muerte (ES) de Roberto Fandiño Série « El juglar y la reina » (no. 4), Ramon Plana/Pax Films-Radiotelevisión Española (TVE 7.11.78), 50 min. – av. Julián Mateos (Pedro I de Portugal), Maribel Martin (Inès de Castro), Manuel Pereiro (Alfonso IV de Portugal), Amparo Pamplona (Blanche de Navarre), Blaki (l’aveugle), Juana Jiménez (Dueña), Juan Ribó, Pedro Mari Sánchez, José Vivó. – Un texte de Ricardo López Aranda. |
1987 | (tv) Roter Faden für die Liebe / A vida presa por um fio (DE-RDA/PT) de Vlada Majic Vmax Media Filmproduktion KG GmbH (München)-Deutscher Fernsehfunk (DFF 14.10.87), 82 min. – av. Isabel Damatta / Isabel M. de Inacio (Inès de Castro), João Grosso (Don Pedro de Portugal), Teresa Madruga (Constança), António Montez (le roi Alfonso IV). – Un scénario de Vlada Majic d’après la pièce radiophonique Pedro und Ines. Eine portugiesische Liebesgeschichte de Alois Fink qui mêle la trame médiévale de la « reine morte » et les temps modernes. |
1996/97 | (vd) Inês de Portugal / Inés de Portugal (PT/ES/FR) de José Carlos de Oliveira José Carlos de Oliveira/Imagemreal (Lisbonne)-Instituto Português da Arte Cinematografica e Audiovisual (IPACA)-Edecine-C. Producciones-Odessa-TV Galizia-Continental Producciones (Madrid)-Radiotelevisão Portuguesa, 100 min./87 min. - av. Ruy de Carvalho (le roi Alfonso IV), Cristina Homem de Mello (Inès de Castro), Heitor Lourenço (Pedro I de Portugal), Carlos Cabral (Alvaro Pais), Jorge Parente (Pêro Coelho), Alfonso de Melo (Afonso Madeira), Rogério Jacques (João Afonso), Peter Michael (Alvaro Gonçalves), Alberto Villar (Diogo Lopez Pacheco), Carlos Aurélio (Alvaro Castro), Isabel Neves (Catarina Tosse), António Semedo (Lourenço Gonçalves), Manuela Carona (Doña Beatriz), Rui Filipe Torres (Fernando de Castro). - Un scénario de João Aguiar qui met en avant la dimension sexuelle de la tragédie, filmé avec peu de moyens au Portugal (Linhares, Mosteiro de Alcobaça, Quinta das Lagrimas à Coimbra) et surtout exploité en DVD. |
2000 | (tv-mus) Inés de Castro (GB) de Jonathan Moore (th) et Barrie Gavin (tv) Andrew Lockyer/Theatre Royal (Glasgow)-Scottish Opera-BBC (BBC Two 12.2.2002), 155 min. – av. Helen Field (Inès de Castro), Jon Garrison (Pedro I de Portugal), Simon Thorpe (Pacheco), Stafford Dean (le roi Alfonso IV), Anne Collins (la nurse), Elizabeth Byrne (Blanca), Christopher Purves (le bourreau), Amy Riach (la fillette), Frances Morrison, Anne Hetherington, Willliam Strachan, Jonathan Hawkins. - L’opéra de James MacMillan, sur un livret et la pièce de John Clifford (1996). |
2005 | (tv) Pedro e Inês (PT) mini-série de João Cayatte Filmonena Gonçalves/Antinomia-Rádiotelevisão Portuguesa (RTP 7.10.-30.12.05), 13 x 45 min. – av. Ana Moreira (Inès de Castro), Pedro Laginha (le prince Don Petro), Nicolau Breyner (le roi Alfonso IV), Ana Bustorff (Beatriz), Leonor Seixas (Doña Constança, infante de Castille), Sofia de Portugal (Teresa Lourenço), Duarte Guimarães (Rodrigo), Fernando Lapa (Don Maria), Adriano Carvalho (João Afonso), Paula Lobo Antunes (Catarina), Filomena Gonçalves (l’abbesse), Manuel Wiborg (Diogo Pacheco), José Eduardo (Alvaro Pais), António Capelo (Lopo Fernandez), Vicente Batalha (l’évêque de Coimbra). – Un scénario de Francisco Moita Flores entièrement filmé au Portugal (Alcobaça, Coimbra, Lisbonne, Tomar, Òbidos à Leiria). L’intrigue reprend les grandes lignes du film de Leitão de Barros (1944), mais montre le mariage secret puis développe le personnage de l’infante Constança, son amitié avec Inès (tourmentée par la mauvaise conscience) et sa bénédiction du couple adultère sur son lit de mort. |
2006 | (vd) Pedro e Inês (PT) de Rui Simões Real Ficção Cinevideo e Multimédia Lda. – court métrage. |
Michel Aumont et Gaëlle Bona dans « La Reine morte » de Pierre Boutron (2009).
2009 | ** (tv) La Reine morte (FR) de Pierre Boutron Antonio da Cunha Telles/GéTéVé (GTV) Paris-BE Films (FR2 19.5.09), 106 min. – av. Michel Aumont (Ferrante, roi de Portugal), Gaëlle Bona (Inès de Castro), Astrid Bergès-Frisbey (Doña Bianca, infante de Navarre), Thomas Jouannet (le prince Don Pedro), Aladin Reibel (Egas Coelho, Premier ministre), André Gago (Alvaro Gonçalves, Conseiller du roi), António Montez (Don Cristoval), Ilya Claisse (Don Eduardo, secretaire de la main), Gonçalo Diniz (le cpt. Bathala), Francis Seleck (Don Manuel), Antonio Fonseca (l’évêque de Guarda), Duarte Guimaraes (ltn. Martins), Pedro Carmo (un garde), Claude Rich, Maria Neto, João Ventura. Peut-être bien la meilleure adaptation à l’écran du drame de Montherlant et de la légende qui en est la source, concoctée par le très sous-estimé Pierre Boutron, auquel on doit Fiesta (1995), férocissime attaque du franquisme pendant la guerre civile, et une excellente version du Silence de la mer de Vercors (tv 2004) qui tient la comparaison avec celle de Melville. Né au Portugal, Boutron a mis plus de trente ans pour réaliser son rêve de porter à l’écran la pièce, dont il signe aussi l’adaptation et qu’il tourne sur place (couvent de Tomar, Coimbra, Guimarães, Montemor-o-Velho) avec une distribution de qualité : Michel Aumont est remarquable de complexité, séduisant mélange de cynisme las et d’authentique désespoir, face à Gaëlle Bona, blonde, naïve, bâtarde et enceinte, obnubilée par l’amour mais qui se voit elle-même accepter peu à peu un sort que la raison d’État ordonne (sa prestation lui vaut un prix au Luchon International Film Festival). « Le texte de Montherlant, précise le cinéaste, n’est pas dans son intégralité en raison de sa longueur mais il n’y a pas une virgule de rajoutée ! En revanche, j’ai remis des passages qui avaient été coupés depuis sa création en 1942, notamment sur la servilité des ministres et l’homosexualité de l’infante. » Montherlant est à ses yeux non pas un auteur pontifiant et périmé mais un rebelle, un anarchiste à la plume corrosive, et les acteurs, en perpétuel mouvement, sont priés d’interpréter leur texte comme s’il avait été écrit la veille. Alors que la pièce s’achève sur l’exposition des cadavres de Ferrante et d’Inès, Boutron reprend toutefois la fin légendaire et macabre du couronnement post mortem de la malheureuse sacrifiée. « De la fiction patrimoniale de cette qualité-là, on en veut bien tous les soirs », conclut Télérama (26.5.10). Néanmoins, c’est un gros échec à l’audimat. – GB, US : The Dead Queen. |
2018 | (tv) Pedro e Inês / The Dead Queen / La Reine morte (PT/FR/BR) d’António Ferreira António Ferreira, Tathiani Sacilotto, José Barahona, Carolina Dias, Claire Gadea, Marie-Pierre Macia/Persona Non Grata Pictures (Coimbra)-MPM Film-Diálogos Atómicos-Riot Films-Refinaria Filmes (Amazon Prime 18.10.18 / RTP1 8.6.20), 120 min. – av. Custódia Gallego (Inès de Castro), Diogo Amaral (Don Pedro I de Portugal), João Lagarto (le roi Alfonso IV), Miguel Borges (Pedro Coelho), Vera Kolodzig (Constança), Custódia Gallego (Beatriz), Cristovão Campos (Estevão), Nuno Nolasco (Alvaro Gonçalves), Rui Unas, Fernando Ferrão. La légende de l’amour tragique de Pedro et Inés apparaît dans trois récits qui s’entremêlent à trois niveaux différents : au Moyen Âge avec l’histoire originale, au présent où Pedro et Inés sont des architectes dans une grande cité, enfin dans un avenir dystopique où la population fuit les villes pour survivre dans la forêt. Un script de Pedro Flores d’après le roman A Trança de Inês de la poétesse Rosa Lobato de Faria. Un projet à la genèse laborieuse (mise en chantier dès 2011) filmé à Coimbra, Lousã, Cantanhede et Montemor-o-Velho. - DE : Die tote Königin, IT : La regina morta, ES : La reina muerta. |