V - LE SAINT EMPIRE ROMAIN GERMANIQUE

Hildegarde de Bingen et l’empereur Frédéric Ier de Hohenstaufen dans le film « Vision » de M. von Trotta (2009).

3. LE SAINT-EMPIRE ROMAIN GERMANIQUE DU XIe AU XIIIe SIÈCLE

ou DAS HEILIGE RÖMISCHE REICH DEUTSCHER NATION / SACRUM ROMANUM IMPERIUM NATIONIS TEUTONICAE. - L’État d’Europe ainsi dénominé existe depuis l’an 962, date du couronnement d’Otton Ier le Grand/Otto der Grosse (il prendra fin avec l’abdication de François II d’Autriche, battu par Napoléon en 1806). Constitué initialement par la dynastie des Ottoniens, il regroupe deux des divisions de l’Empire carolingien, la Francie orientale germanophone et la Francie médiane (Lotharingie), territoire à la fois germanophone, italophone et francophone. Il s’étend de la mer du Nord aux États pontificaux. Le qualificatif « saint » souligne le droit divin de l’empereur et légitime son pouvoir, mais le rayonnement sacré de l’empire est mis à mal puis supprimé par le pape lors de la Querelle des Investitures de 1075-1122. La formule latine sacrum imperium naît sous Frédéric Barberousse lorsque les papes tentent de soumettre l’empire au sacerdoce. Le devoir des évêques envers l’Empire disparaît, ainsi que le contrôle des empereurs sur l’Italie, ce qui suscite le conflit - qui va durer jusqu’à la fin du XVe siècle - entre les Guelfes (favorables à la papauté) et les Gibelins (favorables à l’empereur) au sein des républiques urbaines italiennes.
Les trois monarques les plus marquants de cette époque sont :

FRÉDÉRIC Ier BARBEROUSSE / FRIEDRICH I. BARBAROSSA - 1152/1190
Roi de Germanie, empereur d’Occident depuis 1155. Né vers 1122, fils de Frédéric II de Souabe, il a combattu le pape et la Ligue lombarde en Italie du Nord (cf. ITALIE, chap. 2.1) et est décédé pendant la Troisième Croisade (cf. FRANCE, chap. 4.2).

FRÉDÉRIC II DE HOHENSTAUFEN / FRIEDRICH II. VON HOHENSTAUFEN – 1198/1250
Petit-fils de Barberousse né en 1194, il est le dernier de sa dynastie. Roi de Sicile, d’Arles et de Jérusalem, ce monarque particulièrement cultivé, polyglotte et tolérant entre en conflit ouvert avec le pape (qui l’excommunie par deux fois et le fait passer pour l’Antéchrist) et les villes d’Italie du Nord (cf. ITALIE, chap. 7.1). Il mène à bien la sixième croisade (la seule croisade pacifique).

RODOLPHE Ier DE HABSBOURG / RUDOLPH I. VON HABSBURG - 1273/1291
Né en 1218, il est le premier membre de la maison de Habsbourg à monter sur le trône impérial, il est considéré comme le fondateur de la puissance de la dynastie, en étendant ses possessions au duché d’Autriche et à ses dépendances (Bohème, Moravie).

Le titre de prince-électeur (Kurfürst) est attribué aux plus hauts princes du Saint-Empire ayant le privilège d’élire le roi candidat des Romains (Rex romanorum) - avant son couronnement comme empereur par le pape. Le statut des sept princes-électeurs est défini par la Bulle d’or promulguée par l’empereur Charles IV en 1536.

3.1. Entre pouvoir politique et autorité papale

1908Le Burgrave, légende du Rhin (FR) de Maurice de Féraudy
Société des Établissements L. Gaumont, 158 m. - av. Louis Ravet, Donelly. – Légende dont s’inspire Victor Hugo pour son extravagante pièce romantique Les Burgraves qui se déroule sous les empereurs Hohenstaufen (cf. infra, dramatique tv de 1968).
1909Rodolfo d'Asburgo (Rodolphe de Habsbourg) (IT)
Cines, Roma, 247 m. – En 1273, le comte Rodolphe Ier de Habsbourg aide l’ermite Wilfred à traverser le gué d’une rivière et peu après, le saint homme lui prédit qu’il sera élu roi de Germanie (ou roi des Romains), ce qui le place à la tête du Saint-Empire. – DE : Rudolf von Habsburg.
1909® Corradino di Svevia (Conrad de Souabe) (IT) de Romolo Bacchini. – cf. Italie chap. 7.1 (Naples).
1910La battaglia di Legnano / Federico Barbarossa (La Bataille de Legnano) (IT) de Mario Caserini
Società Italiana Cines (Roma), 304 m. - av. Orlando Ricci (Alberto da Giussano), Amleto Novelli (l’empereur Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barberousse), Ettore Pesci (Pinamonte da Vimercate), Fernanda Negri-Pouget (la fiancée d’Alberto).
Les Milanais et les Lombards sous Alberto da Giussano (organisateur de la Compagnie de la Mort) remportent une victoire contre l’empereur germanique Frédéric Barberousse à la bataille de Legnano le 29 mai 1176. – DE : Die Schlacht von Legnano.
1911/12La Fille du Margrave (FR) de Louis Feuillade et Léonce Perret
Société des Établissements L. Gaumont (Paris) no. 3698, 379 m./18 min. (couleur) – av. André Luguet (Christian), Yvette Andréyor (Geneviève), Jean Aymé (le Margrave de Hesse), André Luguet, Léonce Perret.
A la cour du Margrave de Hesse, Geneviève, fille du suzerain, aime secrètement le capitaine Christian et tente de fuguer avec lui. Le couple est surpris dans les douves et sur ordre du Margrave, le tribunal du Saint-Office condamne le capitaine à mort. Lorsque Geneviève décide de mourir avec lui, la population intercède en faveur des amoureux et le Margrave est contraint de leur faire grâce.
1920Das Frauenhaus von Brescia (DE) de Hubert Moest
Hubert Moest/Moest-Film GmbH, Berlin, 5 actes/1685 m. - av. Josef Peterhans (le roi Henri VII de Luxembourg), Gertrud Welcker (Marguerite de Brabant, son épouse), Hedda Vernon (Roswitha von Hochhaim), Th. Burgarth (Godeschalk von Endingen, maréchal de la reine), Eduard von Winterstein (Francesco de Barbiano, commandant de Brescia), Ernst Deutsch (Luigi, le bourreau), Olga Limburg (Barbara Ehingerin), Paul Bildt (Herbolo von Polhaim, fiancé de Roswitha), Fritz Delius (Alessandro Scala), G. de Giorgetti (Alberto Benzi), Julius Roether (le sénateur Enrico Tosio), Fritz Jessner (Dante Alighieri), Martha Santen (Monna Katarina Scala), Blandine Ebinger (Madonna Lisa Grimani), Josef Klein (Vittorio Grimani), Hugo Bauer, Fr. Strassmann-Witt, Gerda Frey, Vera Hall.
Synopsis : Le 6 janvier 1311 à Milan, Henri/Heinrich VII de Luxembourg, empereur du Saint-Empire romain germanique (1278-1313), pose sur sa tête la couronne de fer des Lombards. Il envoie ses armées contre les cités rebelles de Crémone et de Brescia que commande son ennemi guelfe Francesco de Barbiano, puis fait venir en Italie son épouse, Marguerite de Brabant. Celle-ci est toutefois capturée par Barbiano avec toutes ses dames d’honneur, dont Roswitha von Hochhaim. Barbiano ayant ordonné d’enfermer les prisonnières dans la Maison du Pilori, la prison-bordel de Brescia, Roswitha se fait passer pour la reine et obtient ainsi la liberté provisoire de ses consœurs tandis qu’on l’humilie par un simulacre de couronnement et qu’on la contraint à se prostituer. Gottward, de l’escorte de la reine, et Herbolo, le fiancé de Roswitha, s’évadent et informent le roi qui assiège immédiatement la cité. Entretemps, Roswitha séduit les mâles de Brescia par sa beauté et met leurs épouses en fureur. Elles attaquent la Maison du Pilori, tuent le bourreau qui y siège, mais un noble de la région, Alessandro, sauve Roswitha dont il a découvert la réelle identité. Lorsque les troupes impériales s’emparent de Brescia, Herbolo tue son rival Alessandro, la reine est libérée et Roswitha, qui s’est sacrifiée pour sa souveraine, peut épouser son amoureux. (N. B. : Henri VII assiègera par la suite Florence et mourra près de Sienne.) - Cette adaptation du roman éponyme de l’Autrichien Karl Hans Strobl (1911), futur adhérent du parti nazi, sort en Allemagne en août 1920 où elle fait scandale. En raison de ses scènes de prostitution, le film est interdit par la censure en juillet 1921, subit diverses coupures, puis est définitivement banni en août 1923. En Grande-Bretagne, où il est annoncé sous le titre de The Women House of Brescia, le film est également interdit d’exploitation.
1935® The Crusades (US) de Cecil B. DeMille. - av. Hobard Bosworth (Frédéric Ier Barberousse). – Cf. France: Croisades.
1952[épisode :] 1. April 2000 (AT) de Wolfgang Liebeneiner
Wien-Film GmbH/Österreichische Bundesregierung, 1h44. – av. Ernst Stankovski (Léopold V de Babenberg, duc d’Autriche), Fred Hennings (l’empereur Frédéric Ier Barberousse).
Synopsis partiel : Pendant la Troisième croisade, en juillet 1191, le duc Léopold V de Babenberg parvient le premier à escalader les remparts de Saint-Jean-D’acre. Tandis qu’on emmène des captifs sarrasins, Richard Cœur de Lion, Philippe II Auguste de France et l’empereur germanique Frédéric Barberousse (pourtant noyé une année auparavant !) le félicitent. Sa tunique blanche est couverte de sang. Lorsqu’il retire sa ceinture, une bande blanche apparaît au milieu du rouge, et l’empereur décrète que les couleurs rouge, blanc, rouge seront dorénavant celles du drapeau autrichien. (La légende colportée par les chroniqueurs est fausse, car le drapeau n’a été adopté qu’au XIIIe siècle par Frédéric II de Hohenstaufen.) – Une production commanditée par le gouvernement autrichien pour protester contre l’occupation alliée depuis 1945 et démontrer à travers une série de vignettes historiques présentées par des extraterrestres (!) qu’avant l’embarrassant « Anschluss » d’Hitler en 1938, l’Autriche a eu un passé civilisé et que l’Europe a une dette envers elle.
1954® The Saracen Blade (L’Épée des Sarrasins) (US) de William Castle. - av. Whitfield Conner (l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen). – cf. France : Croisades (4.3) et Italie méridionale (7.1).
1962Il re Manfredi / Lo sterminatore dei barbari (titre de rééd. 1964) (Le Roi Manfred) (IT) de Piero Regnoli (et Paolo Lombardo)
Piero Regnoli, Adimaro Sala/Retix Cinematografica, 92 min. - av. Ken Clark (Astolfo / Adolphe), Moira Orfei (Grenda, fille du baron Berthold), Gérard Landry (Riccardo de Caserte), Piero Lulli (Manfredi/Manfred von Hohenstaufen, roi de Sicile), Renata Monteduro (Orabile), Joe Kamel (Abd El-Kader), Nino Musco (le père d’Orabile), Aldo Peri (le baron Berthold von Hohenburg), Piero Leri (Giordano), Carla Calò (Bibiana), Beryl Cunningham (la servante noire de Grenda).
Synopsis : A la mort de l’empereur germanique Frédéric II de Hohenstaufen en 1250, le Conseil impérial en Westphalie envoie en Italie le baron Berthold von Hohenburg pour assumer la régence au nom du jeune prince Conrad de Hohenstaufen dit Conradin, un enfant de dix ans, et déposer son oncle Manfred von Hohenstaufen (1231-1266), fils naturel de Frédéric II et actuel régent d’Italie durant l’absence de son frère Conrad IV. Berthold obéit à contre-cœur, car il admire le roi Manfred et suspecte un complot général pour éliminer le jeune héritier au trône. Trahi par son homme de confiance, Riccardo de Caserte, Manfred est vaincu et tué sur le champ de bataille. Un de ses derniers fidèles, le chevalier Astolfo, échappe au massacre, protège le jeune Conradin, tue en duel le félon Riccardo et installe le prince héritier sur le trône.
Une bande modestissime filmée en Supercinescope et Ferraniacolor aux Interstudios à Rome, à peine exploitée et fort éloignée des faits historiques (avec costumes et armes du XVe siècle...). En effet, forcé d’abandonner la Sicile au pape Innocent IV, Manfred se rebella et se rendit maître de toute l’Italie du Sud et de la Sicile. Ayant fait courir la nouvelle de la mort du jeune Conradin, il se fit couronner roi de Sicile et fut aussitôt excommunié par le pape Alexandre IV. Prenant la tête de tous les gibelins d’Italie, Manfred Ier de Sicile envahit les États pontificaux et s’empara de la Toscane. Le pape Urbain IV prêcha une croisade contre lui et investit Charles d’Anjou (frère de Saint Louis) du royaume de Sicile. Manfred fut vaincu et tué par Charles d’Anjou près de Bénévent en 1266. Deux ans plus tard, Conrad de Hohenstaufen fut à son tour décapité à Naples sur ordre d’Anjou alors qu’il avait à peine 16 ans. – ES : Re Manfredi, US : The Defeat of the Barbarians / The Scourge of the Barbarians. - cf. ITALIE, chap. 7.1.
1968(tv-th) Les Burgraves (FR) de Maurice Cazeneuve
ORTF (1ère Chaîne 30.3.68). - av. Jean Davy (le burgrave Job/Fosco, fils naturel de Frédéric Ier de Hohenstaufen), Jean Lagnier (le burgrave Magnus, fils de Job), Maria Meriko (l’esclave Ginevra/Guanhumara), Henri Gilabert (Matto/Hotto, fils de Magnus), Jacques Dacqmine (Donato, frère de Fosco, futur empereur Frédéric Ier Barberousse), Michelle Grellier (Regina), Jean-Louis Thiriet (Garbois).
Le drame en 3 actes de Victor Hugo (1843) mis en scène aux studios des Buttes-Chaumont (Paris). - Au XIIe siècle dans la forteresse de Heppenheff, sur le Rhin, des vassaux arrogants ont usurpé le pouvoir du burgrave Job, centenaire sage et bon, et font régner la tyrannie sur la contrée. Les victimes de ce despotisme, emprisonnées au fond des souterrains du château, gardent l'espoir que l'empereur de la branche des Hohenstaufen, Frédéric Ier Barberousse, pourtant donné pour mort, viendra les délivrer. Au prix de sa vie, Guanhumara, une vieille esclave mystérieuse que l’on dit sorcière, punit les tyrans... Dans cette pièce à l’intrigue tarabiscotée, empreinte d'un idéal de fraternité, Victor Hugo aspirait à faire "briser la fatalité par la providence, l'esclave par l'empereur, la haine par le pardon" (préface). Mêlant aux personnages historiques les spectres des légendes rhénanes, des patriarches de la Bible et des mythiques Titans, il a avant tout créé avec Les Burgraves un drame romantique grandiose, traversé par un souffle lyrique hors du commun.
1974(tv) Canossa (IT) de Silverio Blasi
Série « I grandi personnaggi », RAI Radiotelevisione Italiana (Rete Nazionale 20+27.8.74), 91 min./2 parties. – av. Glauco Mauri (le pape Grégoire VII), Adalberto Maria Merli (Henri IV), Carmen Scarpitta (Mathilde de Toscane), Pier Luigi Zollo (Goffredo di Lorena), Stefano Satta Flores (Rolando), Gianni Musy (premier évêque impérial), Glauco Onorato (l’abbé de Cluny), Giorgio Bonora (premier alto ufficiale), Maurizio Merli (second alto ufficiale), Luciano Alberici (l’évêque de Porto), Enrico D’Amato (deuxième évêque impérial), Vincenzo De Toma (l’historien), Maurizio Merli. – Épisode de la querelle des Investitures : le 28 janvier 1077, l’empereur excommunié Henri IV fait pénitence à Canossa (d’après un texte de Giorgio Prosperi).
1980(tv-th) IV. Henrik király [L’Empereur Henri IV] (HU) de Károly Esztergályos
Magyar Rádió és Televízió Zrt. (Budapest) (MTV 9.10.80), 132 min. – av. László Gálffi (Henri IV, empereur du Saint-Empire), Ildikó Piros (la reine Berthe de Turin), Krisztina Peremartoni (Matildis), Ferenc Bencza (Philippe, son père), Péter Haumann (Hanno), Attila Tyll (Siegfried), Péter Andorai (Frédéric de Hohenstaufen), István Bozóky (un évêque), Gézar D. Hegedüs (Matthias, un serviteur), Judith Mesztéry (la nourrice des princes), Gábor Reviczky (Ulrich), Gábor Nagy (Konrad, le fils du roi).
Adaptation d’une pièce de Milán Füst qui dresse un portrait contrasté de l’empereur du Saint-Empire germanique romain Henri IV (1050-1106), ennemi farouche de la papauté romaine, qui fut jusqu’au dernier jour d’une vie longue et mouvementée, tout à la fois l’esclave de ses instincts, mais aussi un penseur plein de sagesse, tantôt un bon souverain, tantôt un dictateur amoral tyrannisant sa famille.
1986(tv-mus) Agnese di Hohenstaufen (Agnès de Hohenstaufen) (IT) de Antonio Calenda (th) et Tonino del Colle (tv)
Teatro dell’Opera di Roma-Bel Canto Society (RAI 8.11.86), 158 min. – av. Montserrat Caballé (Agnès von Hohenstaufen), Veriano Luchetti (Heinrich V von Braunschweig « Palatinus »), Glenys Linos (Irmengard, mère d’Agnès), Rainer Buse (l’empereur Heinrich VI von Hohenstaufen), Vito Maria Brunetti (le comte guelfe Heinrich V le Lion, son fils), Ezio di Cesare (Philipp August von Hohenstaufen, frère de l’empereur), Silvano Pagliuca (l’archevèque de Magonza), Roberto Frontali (le roi de France Philippe II Auguste), Alessandro Verducci (un châtelain), Fernando Jacopucci (Theobald), Paolo Maria Orecchia (premier juge), Angelo Nardinocchi (deuxième juge), Alessandro Sabbatini (un héraut).
Captation de l’opéra en 3 actes de Gaspare Spontini (1829). - L’affrontement entre l’empereur Heinrich VI dit « le Sévère », fils de Friedrich I Barbarossa, contre le chef des guelfes, Heinrich V der Löwe (Henri « Palatinus » le Lion), pour le trône de Sicile. Le jeune fils du Lion, Heinrich de Brunswick, est fiancé à Agnès von Hohenstaufen (1176-1204), cousine de l’empereur, alors que ce dernier la destine au roi de France Philippe II Auguste avec lequel il cherche une alliance politique. Arrestations, escapades, fausses identités, soulèvement de la noblesse et finalement un mariage secret entre les deux amoureux ponctuent ce « grand opéra historico-romantique » concocté jadis par le directeur général italien de l’Opéra de Berlin, compositeur bien oublié mais que Luchino Visconti a fait redécouvrir en 1954 (La vestale chanté par Maria Callas). Montserrat Caballé en fait autant pour Agnès.
1987(tv) Federico (DE-RDA) de Wolf-Heinrich Schultz
Série « Wir stellen vor », Deutscher Fernsehfunk der DDR, Ost-Berlin (DFF 8.2.88). – av. Thomas Kirsch / David Nathan (Frédéric II de Hohenstaufen), Marion Wiegmann (Constance de Hauteville, reine de Sicile, sa mère), Dietmar Burkhard (Bernardo), Gerd Blahuschek (Wilhelm, le précepteur), Uwe Karpa (Taddeo de Suessa), Sadegh Shabaviz (Kadi Saura), Klaus Mertens (M. Walter), Günter Puppe et Günter Götze (les évêques), Birgit Schneider.
L’enfance et l’adolescence à Jesi, Foligno et à Palerme du futur Frédéric II de Hohenstaufen, empereur du Saint-Empire (1194-1250), un garçon surdoué, débordant d’énergie et intellectuellement précoce. Scénario de Michel Unger d’après le roman de Waltraut Lewin (1984). Cf. aussi Italie méridionale.
1988(tv) Die Leute vom Domplatz (DE) de Harald Schäfer
Südwestfunk (ARD 22.1.-11.3.80), 13 x 30 min. – Joost Siedhoff (Joseph, le charpentier), Christiane Pauli (Agnes), Andreas Schulz (son fils Arndt, le maçon), Ute Lichtenthäler (Grete), Reinhart von Stolzmann (son fils Norbert, le marchand), Erwin Scherschel (Gumpert).
La vie quotidienne d’une cité rhénane vers 1220. Le peuple vit pauvrement dans des maisons de bois et de paille, seul l’évêque et quelques riches marchands vivent dans des bâtissent en pierre. Le charpentier se révolte contre les taxes de douanes sur le Rhin qu’a levées l’évêque, ses partisans sont écrasés, il est chassé de la ville, l’église est en feu. Tous les habitants se réunissent pour la reconstruire. Série pour adolescents écrite par Leonhard Reinirkens. – Episodes : 1. « Aufruhr und Brand » - 2. « Grosse Pläne » - 3. « Der neue Baumeister » - 4. « Ausgrabungen » - 5. « Der Fremde » - 6. « Zahl’ und schweig’ » - 7. « Zwischen Kaiser und König » - 8. « Brot und Macht » - 9. « Die Chorweihe » - 10. « Flucht aus der Stadt » - 11. « Freud’ und Leiden » - 12. « Inderdikt » - 13. « Der Bund der Städte ».
1996(tv-df) Friedrich II. – Ein Kaiser zwischen Himmel und Hölle (DE) de Michael Gregor
Série « Sphinx – Geheimnisse der Geschichte » (« Terra X »), épisode 21, Sandkorn-Film Berlin-ZDF-Arte (ZDF 1.1.96), 43 min. – av. Gert Heidenreich (narrateur). Horst Stern, Klaus Piontek, Flora Nedin.
Docu-fiction sur l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen, avec reconstitutions et comédiens anonymes. Le dernier empereur de la dynastie des Hohenstaufen, roi d’Allemagne, de Sicile et de Jérusalem, jouit dans l’Occident médiéval d’une réputation sulfureuse, les écrits délirants du moine franciscain Salimbene de Parme (son ennemi personnel) l’ayant décrié comme suppôt de Satan et magicien noir. L’Église ne lui pardonne pas sa Croisade victorieuse sans le moindre sang versé, ses fréquentations d’artistes, d’écrivains et de savants juifs et arabes, son mode de vie oriental, sa garde personnelle musulmane : une provocation intolérable. – Cf. aussi ITALIE méridionale, chap. 7.1.
1997Stupor Mundi / Federico II di Svevia (IT) de Pasquale Squitieri
Nicola Cristaldi/Fondazione Federico II-V.I.D.I. Srl (Jesi-Palermo), 59 min. - av. Claudia Cardinale (l’impératrice Costanza d’Aragona, reine consort et régente de Sicile / Costanza d’Altavilla, mère du roi), Lorenzo Crespi (l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen, roi de Sicile), Giordano Bruno Guerri (l’écrivain-diplomate Pier delle Vigne), Adalberto Maria Merli (le pape Innocent III), Jonis Bascir (le sultan Al-Malik al-Kâmil Nâsîr ad-Dîn), Lioudmila Iassakova (la sorcière), Barbara Cardella (la guide touristique).
Produit par la Fondation Federico II pour marquer les 900 ans du Parlement sicilien (instauré en 1130 par Roger II), ce film projeté en septembre 1997 hors circuit des salles commerciales se base sur le poème dramatique Aguer Sanguinis d’Aurelio Pes (1995) qui célèbre la personnalité, ou plutôt le mythe du « stupéfiant » Frédéric II de Hohenstaufen, sans pour autant cacher ses accès de cruauté envers ceux qui lui résistaient (le sort du malheureux Pier delle Vigne). Le cinéaste napolitain Pasquale Squitieri, ex-collaborateur de Vittorio De Sica, est chargé d’illustrer le récit, les conflits avec le pape, les batailles en Italie méridionale comme en Terre Sainte, les fastes de la cour, et tourne en particulier à Palerme (Cappella Palatina, Palazzo dei Normanni). Alors qu’un groupe de touristes visite la tombe du monarque dans la cathédrale de Palerme, leur guide raconte sa destinée peu commune et ses ambitions politico-culturelles ; fascinés, les voyageurs du Pullman prennent les traits des personnages décrits – et rêvent la légende. Squitieri, compagnon de Claudia Cardinale pendant 27 ans et père de sa fille, confie à la star le rôle de la deuxième épouse du monarque, Constance d’Aragon (v.1179-1222), qui fut régente de Sicile pendant ses diverses absences et mourut de la malaria à Catane. La présence lumineuse de la Cardinale fait de ce film une véritable curiosité. (cf. aussi ITALIE méridionale, chap. 7.1)
2003(tv-df) Friedrich der Gebissene – Der letzte Stauffer [Frédéric le Mordu – Le Dernier des Hohenstaufen] (DE) de Dirk Otto
Série « Geschichte Mitteldeutschlands » (Saison 5, épis. 2), Ottonia Media GmbH-Mitteldeutscher Rundfunk (MDR 9.11.03), 45 min. - Docu-fiction avec acteurs anonymes sur Frédéric le Mordu/der Gebissene (1257-1323), fils de Margarethe von Hohenstaufen, comte palatin de Saxe, margrave de Misnie et landgrave de Thuringe qui tenta en vain de reconstituer le royaume de ses ancêtres Hohenstaufen, Frédéric Barbarossa et Frédéric II.
2005(tv-df) Konrad von Wettin – Stammvater der sächsischen Könige (DE) de Dirk Otto
Série « Geschichte Mitteldeutschlands » (saison 7, épisode 1), Ottonia Media GmbH-Mitteldeutscher Rundfunk (MDR 16.10.05), 45 min. – av. Oliver Stein (Konrad von Wettin), Mila Bruk (Ludgard, son épouse), Björn Jindra, Christian Schlicht. - Konrad von Wettin ou Conrad Ier le Pieux (1098-1157), margrave de Meissen/Misnie, comte Wettin. Margrave de Lusace et premier souverain de la maison royale de Saxe, il se fait une réputation en convertissant par l’épée les Slaves à l’Est de l’Elbe (croisade slave de 1147). Sa piété et son ascension politique sont entachées de zones d’ombres, on suspecte quelques assassinats. Docu-fiction tourné dans le village archéologique de Düppel à Berlin.
2006(tv-df) Ehe zu dritt – Die Frauen des Grafen von Gleichen [Mariage à trois – Les épouses du comte de Gleichen] (DE) de Dirk Otto
Série « Geschichte Mitteldeutschlands » (saison 8, épisode 3), Winifred König/Ottonia Media GmbH-Mitteldeutscher Rundfunk (MDR 12.11.06), 45 min. – av. Frank Rebel (Ernst/Ludwig, comte de Gleichen), Narges Rashidi (son épouse musulmane), Bettina Ratschew (Ottilia, comtesse de Gleichen, son épouse occidentale).
Synopsis : Ernst ou Ludwig, comte de Gleichen (en Thuringe), accompagne le landgrave Louis IV à la croisade en 1227, laissant derrière lui une femme et deux enfants. Il est capturé par les Arabes et réduit en esclavage pendant plusieurs années. La fille du sultan s’en éprend et l’aide à s’évader à condition qu’il l’emmène avec lui et la prenne comme seconde épouse. La fuite réussit et le comte fait bénir son union polygame par le pape à Rome. De retour à Burg Gleichen en Thuringe, il vante les mérites de sa compagne orientale sans laquelle son épouse allemande serait à présent veuve et ses enfants orphelins. Les deux épouses s’entendent à merveille, partagent le lit nuptial et plus tard leur tombe. - Une légende qui aurait un fondement historique (une pierre tombale dans la cathédrale d’Erfurt mentionne le chevalier aux deux épouses) et fera l’objet de nombreux écrits (Goethe), de ballades et de contes (les frères Grimm) et, en 2006, même d’une comédie musicale de Peter Frank. Fiction tournée à Burg Gleichen, Bad Langensalza, Erfurt (Thuringe), Marburg et Rotenburg an der Fulda (Hesse).
2007(tv-df) Kaiser Heinrich IV - Der Tyrann auf dem Thron (DE) de Dirk Otto
Série « Geschichte Mitteldeutschlands » (saison 9, épis. 3), Ottonia Media GmbH-Mitteldeutscher Rundfunk (MDR 21.10.07), 45 min. – av. Rafael Banasik (Heinrich IV), Arnold Hofheinz (Rudolf von Rheinfelden), Moritz Mack (Heinrich IV jeune), Thomas Neumann (le pape Grégoire VII), Heike Warmuth (Berthe de Turin, épouse de Henri IV).
Empereur du Saint-Empire romain germanique couronné par l’antipape Clément III, Henri/Heinrich IV (1050-1106) comptabilise 50 ans de règne souvent brutal pour défendre son royaume contre l’autorité papale, dont la puissance comme monarchie centraliste progresse dangereusement. En 1076, il déclenche la querelle des Investitures, conflit qui oppose la papauté (en l’occurrence Grégoire VII) et le Saint-Empire et aboutira à une victoire provisoire du spirituel sur le temporel. Les clercs ont écrit son histoire et l’ont dépeint comme un monstre sanguinaire et sadique, mais est-ce la vérité ? Petra Bertram enquête pour brosser un portrait plus nuancé, mais néanmoins négatif du monarque. Docu-fiction tourné au château de Canossa (Emilie-Romagne), Ermsieben, Quedlinburg, Schadenleben, la collégiale de St. Cyriaque à Gernrode (Saxe-Anhalt), Goslar, Harzburg (basse Saxe), Kaiserswerth (Westphalie), Speyer (Palatinat).
2008(tv-df) Heinrich und der Pabst (DE) de Christian Twente (fict.), Stephan Koester et Robert Wiezorek (doc.)
Série « Die Deutschen » (saison 1, épis. 2), Peter Arens, Guido Knopp/Gruppe 5 Filmproduktion Köln-Castel Film Romania-ZDF (ZDF 26.10.08), 43 min. – av. Mickey Hardt (Heinrich IV), Gabriel Spahlu (le pape Grégoire VII), Hans Mittermüller (narrateur).
Docu-fiction sur la querelle des Investitures entre le pape Grégoire VII et Henri IV, empereur du Saint-Empire. Excommunié, lâché par ses princes, l’empereur fait pénitence à Canossa en hiver 1077. Tournage à Budapest.
2008(tv-df) Barbarossa und der Löwe [Barbarossa et le Lion] (DE) de Christian Twente (fict.), Stephan Koester et Robert Wiezorek
Série « Die Deutschen » (saison 1, épis. 3), Peter Arens, Guido Knopp/Gruppe 5 Filmproduktion Köln-Castel Film Romania-ZDF (ZDF 2.11.08), 45 min. – av. Guntbert Warns (Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barbarossa), Bernd Gnann (le duc Heinrich der Löwe / Henri le Lion), Razvan Hîncu (Heinrich VI), Cristian Balint (un officier), Hans Mittermüller (narrateur).
Bien décidé à restaurer la grandeur de l’Empire romain, Frédéric de Hohenstaufen, dit Frédéric Barberousse (1122-1190) succède à Conrad III à la dignité de roi des Romains. Il est couronné empereur du Saint-Empire à Rome en juin 1155. Soutenu par son cousin Henri le Lion, duc de Saxe et de Bavière, il s’attaque aux communes de la Lombardie qui contestent son autorité et ruine la ville de Milan en 1162. Il proclame l’empire « saint », ce que conteste la papauté. À la suite de la victoire de la Ligue lombarde sur les troupes impériales lors de la bataille de Legnano en 1176, la paix de Constance assure aux communes italiennes une large autonomie. La lutte de Frédéric contre l’autorité papale – qui lui vaut d’être excommunié par Alexandre III en 1165 – marque le déclin de la doctrine théocratique du Saint-Siège et contribue à l’essor du droit romain dans l’Europe médiévale. Barberousse se noiera dans une rivière en Anatolie pendant la Troisième croisade, alors qu’il mène ses armées vers la Palestine. Docu-fiction tourné à Bucarest.
2008Ekkelins Knecht / Raubritter – Die Geschichte von Ekkelins Knecht (DE) de Reinhard Kungel
Peter Klewitz, Holger Krömer/Peak 15 Filmproduktion, 110 min. - av. Peter Klewitz (Ekkelin Geyling), Philipp J. Sprongl (Konrad), Yvonne Brosch (Elspeth), Johannes Ernst (Herrmann Bernheimer), Katrin Klewitz (Agnes), Till Klewitz (Heiner), Kay Waldelich (Berchtold), Ralph Traunbauer (Hinz le muet), Hubertus Hinse (Dietrich Bernheimer), Silke Heimann (Soffey Geyling), Wolfgang Brun (l’abbé d’Ellwangen), Gernot Ostermann (Burggraf de Nuremberg), Andreas Karl (le moine Wido), Klaus Jugl (Hänsel von Cronheim).
Entre Noël 1373 et 1381 dans l’Allemagne du Sud ravagée par la peste, la faim et le crépuscule de la féodalité. Konrad, un orphelin, rêve d’une vie de chevalier. Il devient palefrenier auprès d’Ekkelin, un chevalier mis au ban par l’empereur qui, à bout de ressources, s’attaque, pille et rançonne les riches marchands de Nuremberg et de Rothenburg. Lorsque ce dernier et ses acolytes sont capturés et exécutés sur la roue. Konrad venge son maître en reprenant son armure et ses activités de hors-la-loi, un Robin des Bois francique… Une production régionaliste assez modeste, inspirée de la légende d’Eppelein (alias Apollonius) von Gallingen, brigand exécuté à Neumarkt en 1381.
2008(tv-df) Albrecht der Entartete – Das schwarze Schaf der Wettinger [Albert le Dégénéré, la brebis noire des Wettins] (DE) de Dirk Otto
Série « Geschichte Mitteldeutschlands » (saison 10, épis. 1), Ottonia Media GmbH-Mitteldeutscher Rundfunk (MDR 19.10.08), 45 min. – av. Sebastian Becker (le jeune Albrecht/Albert II), Peter Harting (Albrecht/Albert II vieux), Rafael Banasik (Heinrich der Erlauchte), Evelyne Cannard (Margarete von Hohenstaufen), Nina Lorenz (Elisabeth von Lobdeburg), Katja Rosin (Kunigunde/Cunégonde von Eisenberg), Falk-Willy Wild (Friedrich der Gebissene, le fils d’Albert /Frédéric Ier le Mordu), Michael Kirschschlager.
En 1269, Albert II, le jeune landgrave de Thuringe, fête son anniversaire de mariage avec Margarethe de Hohenstaufen (le couple avait 5 et 8 ans lors de la cérémonie nuptiale), la fille de l’empereur Frédéric II, lorsque Cunégonde d’Eisenberg pénètre dans la pièce. Albert perd la tête. Ne supportant plus le concubinage de son époux, Margarethe quitte les lieux, se réfugie à Wartburg et y décède en 1270. Albert se marie avec Cunégonde et tient tête à son père qui fulmine. - Docu-fiction tourné à Runneburg à Weissensee, dans la chapelle St. Crucis de Landsberg b. Halle (fiction), à Wartburg, à Erfurt et à Altenburg.
2009(tv+ciné) Barbarossa /Frederick Barbarossa. The Company of the Death / Sword of War (Barberousse, l’empereur de la mort) (IT) de Renzo Martinelli
Renzo Martinelli, Vlad Paunescu, Riccardo Pintus/Martinelli Film Company International-Na Comm-Castel Film Studios-RAI Fiction-RAI Cinema-Atlantide Entertainment, 139 min./123 min. (RAI 25.3.12, en deux parties). – av. Rutger Hauer (Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barbarossa), Raz Degan (Alberto da Giussano), F. Murray Abraham (Siniscalco Barozzi), Christo Jivkov (Gherardo Negro), Antonio Cupo (Alberto dell’Orto), Cécile Cassel (Béatrice de Bourgogne), Angela Molina (Hildegard von Bingen), Elena Bouryka (Antonia), Kasia Smutniak (Eleonora), Hristo Shopov (Rinaldo/Reinald von Dassel), Federica Martinelli (Tessa), Maurizio Tabani (Giovanni da Giussano), Riccardo Cicogna (Wibaldo), Gian Marco Tavani (Lorenzo della Pigna), Robert Alexander Bear (Alberto enfant), Umberto Bossi.
Synopsis : L’Italie au XIIe siècle. Frédéric Ier de Hohenstaufen, empereur du Saint-Empire romain germanique (dit « Barberousse » en raison de son éblouissante barbe rousse), rêve de recréer l’empire universel de Charlemagne en établissant son contrôle politique sur les villes italiennes du Nord et sur le Royaume normand de Sicile. L'empereur descend plusieurs fois en Italie pour rétablir sa suprématie face aux visées autonomistes des communes et se heurte en particulier à la résistance de Milan. À une occasion, il est pourtant sauvé par un jeune garçon, fils d'un forgeron milanais, Alberto da Giussano. Barberousse envoie l'armée impériale dans diverses expéditions punitives contre un grand nombre de villes alliées à Milan, assiège enfin cette dernière et, le 10 mars 1162, l'envahit avec ses troupes et la rase jusqu'au sol, grâce à la trahison de Sinislalco Barozzi qui ouvre les portes de la cité. Au cours de la bataille périssent les deux frères d'Alberto, dont l'un, Otto, est tué par Alberto lui-même dans une tentative désespérée de défendre les murs de Milan. Aveuglé par la rage, Alberto cherche à venger ses frères et devient le chef de la Compagnia della Morte, une troupe de 900 jeunes hommes décidés à libérer le pays. Alberto et ses compagnons de la Ligue lombarde remportent une victoire décisive contre le Saint-Empire dans la plaine de Legnano, le 29 mai 1176.
L’existence du personnage central d’Alberto da Giussano, héros national italien et fondateur légendaire de la Ligue lombarde est contestée par les historiens. La fresque est dotée d’un budget conséquent (30 millions d’€) ainsi que d’un financement partiel de la Lega du Nord qui prône l’indépendance de l’Italie septentrionale (et dont le président Umberto Bossi a un petit rôle à l’écran). Le tournage a lieu en Roumanie (Transsylvanie) avec 15000 figurants, 4500 chevaux et 100 chars armés (dixit la publicité), à Alba Iulia, Bucarest et à Huendoara. Pourtant, la superproduction interpelle sans vraiment passionner. La faute à un déficit de souffle épique, à des effets spéciaux pas toujours maîtrisés et des acteurs inégaux. Malgré ses deux vedettes internationales, Rutger Hauer (Blade Runner) et C. Murray Abraham (Amadeus) et l’Espagnole Angela Molina en Hildegard von Bingen, la presse internationale s’acharne contre un film éléphantesque, ampoulé, bruyant et grandiloquent qui serait mal écrit, mal réalisé, mal joué, mal doublé en anglais. Une catastrophe financière et artistique sur le marché international. - ES : Barbarroja, GB : Barbarossa : Siege Lord, US : Sword of War, Swords of Fighting.
2009(tv-df) Kaiser Barbarossa – Die Legende im Kyffhäuser (DE) de Dirk Otto
Série « Die Geschichte Mitteldeutschlands » (Saison 11, épis. 1), Ottonia Media GmbH-Mitteldeutscher Rundfunk (MDR 9.8.09), 45 min. – av. Sascha Gluth (Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barbarossa), Isabelle Gerwig (Adela von Vohburg), Milena Jung (la jeune Beatrix de Bourgogne, deuxième épouse de l’empereur), Thomas Linke (Heinrich der Löwe), Svea Meiken Petersen (Beatrix de Bourgogne adulte), Peter Schulze-Sandow (Wichman von Seeburg).
La légende autour du massif du Kyffhäuser, dont le château était le lieu de résidence de la maison impériale des Hohenstaufen. Docu-fiction écrit par André Meier avec des reconstitutions tournées notamment dans l’église et au monastère de Jerichow, à Merseburg, Querfurt, Tilleda (Saxe-Anhalt) et dans le Kyffhäuser (Thuringe). Selon une vieille légende, l’empereur se serait, avec sa suite de fidèles, endormi dans une caverne au cœur du Kyffhäuser, d’où il se réveillera un jour pour rétablir le Saint-Empire romain germanique dans son unité et sa splendeur.
2010(tv-df) Friedrich II. und der Kreuzzug [Frédéric II et la croisade] (DE) de Christian Twente
Série « Die Deutschen » (saison 2, no. 2), Peter Arens, Guido Knopp/Gruppe 5 Filmproduktion Köln-Castel Film Romania-ZDF (ZDF 16.11.10), 45 min. – av. Michael Pink (Frédéric II de Hohenstaufen), Jens Schäfer (Hamid).
Le docu-fiction, tourné à Bucarest et en extérieurs à Al-Jadida, au Maroc, avec comédiens et figurants multipliés par infographie, raconte comment Frédéric II de Hohenstaufen se résout en 1225 après des années d’hésitations à partir en croisade avec 800 chevaliers et 3000 fantassins. Les Templiers et Hospitaliers rattachés au Saint Siège refusent de lui prêter main forte. Petit-fils de Frédéric Barberousse, passionné de sciences naturelles, de vènerie, et grand connaisseur du monde arabe (Palerme comptait alors 250 églises et 300 mosquées), Frédéric réussit à négocier avec le sultan Al-Kâmil la remise pacifique de la Ville sainte ainsi qu’un armistice de dix ans, à la barbe du pape Innocent IV qui l’a déclaré « ennemi de la chrétienté » et excommunié. Il s’autoproclame roi de Jérusalem dans l’enceinte du Saint-Sépulcre. De retour en Sicile, il défait l’armée papale et s’éteint au Castel Fiorentino en 1250. Rédigé par Werner Bierman, l’épisode fait partie d’une série en dix chapitres qui tentent de cerner le concept de l’Allemagne et des Allemands, de l’Empire romain à 1918.
2011(tv) Isenhart – Die Jagd nach dem Seelenfänger (Isenhart et les âmes perdues) (DE/AT) de Hansjörg Thurn
Ivo-Alexander Beck, Andres Jauernick, Isabelle Welter/Ninety Minute Film-Dor Film Produktionsgesellschaft-ProSieben-Sat1 Produktion-ORF (Sat1 3.10.11), 124 min./118 min. – av. Bert Tischendorf (Isenhart), Michael Steinocher (Konrad von Laurin), Emilia Schüle (Sophia von Laurin), Sebastian Ströbel (Henning von der Braake), Klaus J. Behrendt (Sydal von Friedberg), Patrick Mölleken (Isenhart jeune), Attila Arpa (le chevalier de Maulbrunn), Xenia Assenza (Anna von Laurin), Jeanette Biedermann (Sonja), Martin Feifel (Sigimlund von Laurin), Torsten Hammann (Michael von Bremen), Hary Prinz (Medicus Günther von Martensen).
Au XIIe siècle, un jeune homme à la naissance un peu exceptionnelle traque un meurtrier en série qui arrache le cœur et les yeux de ses victimes féminines, parmi lesquelles sa fiancée. Un mélange maladroit mais visuellement plaisant de Walter Scott et d’Umberto Eco, filmé en Hongrie d’avril à juin 2010. – GB/US : Isenhart : The Hunt Is on for Your Soul.
2016(tv-df) Die Pest, die Angst und der Schatz von Erfurt [La peste, la peur et le trésor d'Erfurt] (DE) de Gabriele Rose
Série « Geschichte Mitteldeutschlands » (saison 18, épis. 4), Simone Baumann, Katrin Thomas/Ottonia Media GmbH-Mitteldeutscher Rundfunk (MDR 7.8.16), 45 min. – av. Robert Viktor Minich (le banquier Kalman von Wiehe), Tino Ranacher (un domestique), Birgit Stauber (Sarah von Wiehe), Urike Tabor (la juive).
Le 21 mars 1349, alors que la ville d’Erfurt est dévastée par la peste et que 20'000 personnes vivent dans la terreur, quelques bourgeois influents enterrent un trésor considérable, découvert en septembre 1998 sur les terres appartenant jadis au banquier juif Kalman von Wiehe. Les chrétiens accusant les juifs d’avoir introduit l’épidémie mortelle dans la cité les tuent et incendient les synagogues, malgré les garanties données par la municipalité. Kalman et sa famille ont enterré leur fortune. Ils seront tous massacrés.
2021(tv-df) Ein Tag auf Burg Münzenberg 1218 (Un jour au Moyen Äge en 1218) (DE) de Sigrun Laste et Arne Peisker
Série « Ein Tag in... », Jens Afflerbach/Storyhouse Productions-ZDF-Arte (Arte 11.12.21), 52 min. – av. Paul Lux (le chevalier Eberhard von Münzenberg). - Docu-fiction très instructif sur le quotidien du chevalier (fictif) Eberhard von Münzenberg, 21 ans, régisseur, percepteur des impôts, maître des cérémonies, chef de la garde en charge de la protection des paysans et châtelain du château de Münzenberg (Hesse) sous l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen. Son fort protège un des greniers du Saint Empire romain germanique.