IX - PROCHE- ET MOYEN-ORIENT MUSULMAN

5. Contes et légendes d’Orient

5.6. Autres contes et aventures

(sélection)
1899An Intrigue in the Harem (US) de Wallace McCutcheon
American Mutoscope & Biograph Co., 427 ft.
1903The Unfaithful Odalisque (US) d’Arthur Marvin
American Mutoscope & Biograph (New York), 30 ft. – Dans un harem, un eunuque punit une femme qui aurait été infidèle.
1909Kaerlighed i Orienten. En Haremshistorie (L'Amour en Orient) (DK) de Viggo Larsen
Olse Olson/Nordisk Films Kompagni, 736 ft. – av. Maggi Zinn, Petrine Sonne, Erik Winther, Franz Skondrup, Viggo Larsen, Hertha Strandvold, Gudrun Kjerulff, Carl Johan Lundqvist, Sofus Wolder. – Une « histoire de harem », comme le précise le sous-titre. – US : Saved from the Sultan’s Sentence.
1910La schiava di Ali (IT)
Società Italiana Cines, Roma, 264 m. (30 tableaux). – av. Maria Righelli (Alina), Gennaro Righelli (Ali). – Ali, pauvre paysan devenu riche après avoir découvert un trésor, achète puis épouse l’esclave Alina. Le Grand Vizir s’éprend d’elle et fait incarcérer Ali pour avoir le champ libre. Rusée, Alina parvient à faire évader Ali, roue le Grand Vizir de coups et prend le large avec son époux. – Bande filmée dans les studios Cines de la Via Appia Nuova à Rome.
1910La schiava di Kabasat (IT) de Giuseppe De Liguoro
Milano Films, 215 m. – av. Giuseppe De Liguoro (Oman). – Au pied du mont Kabasat, sur les rives du Nil. Mirka, l’esclave d’Oman et de son épouse Fatma, est amoureuse de son maître. Celui-ci l’ayant repoussée, elle accuse, pour se venger, Fatma de comploter contre la sultane. Fatma est torturée, puis innocentée. Elle supplie son mari de pardonner à l’esclave.
1912Le Belle Princesse et le Marchand (FR) de Camille de Morlhon
Série d'Art Pathé Frères S. A. (Paris), 385 m. – av. Léontine Massart (la princesse Ourida), Paul Franck (Mohammed). – « Scène de conte » : La belle princesse Ourida s’éprend de Mohammed, un jeune marchand qui lui a vendu des voiles de soie et rêve de lui dans son harem. Elle lui fixe un rendez-vous nocturne, mais sa lettre est interceptée par Abdallah, un voisin jaloux du marchand. À la vue de son physique ingrat, Ourida s’évanouit ; Abdallah la croit morte, la cache dans un coffre et la transporte dans le désert pour l’ensevelir. Mohammed intervient à temps, son rival succombe et quoique blessé, il revient à lui dans les bras de sa jolie princesse.
1913Der gefoppte Sultan (DE) de Rudolf Meinert
Prometheus-Film GmbH (Berlin), 2 bob. – L’épouse et un esclave du sultan font semblant d’être morts, le sultan en rit et leur pardonne.
1914Der Schatz des Abdar Rahman (DE) de Max Obal
Deutsche Bioscop GmbH (Berlin). – av. Hugo Flink, Lyda Salmonova.
1913The Conscience of Hassan Bey (US) de William Christy Cabanne et David Wark Griffith (supervision)
D. W. Griffith/AB-Biograph Co., 1 bob./10 min. – av. William Welsh (Hassan Bey), Frances Nelson (sa favorite), Alfred Paget (le fabricant de tapis), Lillian Gish (sa fille), Robert Harron (son fiancé), William A. Carroll (Timour, l’esclave du bey).
Synopsis : En Perse, un vieux fabricant de tapis, sa fille et son fiancé travaillent ensemble dans un atelier. Comme le bey Hassan s’ennuie dans son harem, il ordonne qu’on lui amène la fille de l’artisan. Celle-ci résiste à ses avances, et il la fait incarcérer avec son fiancé dans un donjon entouré d’animaux féroces. Il fait empoisonner sa favorite jalouse par une vipère qu’un charmeur de serpents égyptien lui a livrée. Comme sa prisonnière refuse toujours de lui céder, Hassan libère les amoureux, puis, tourmenté par la mauvaise conscience, il plonge sa main dans le coffret à bijoux où se terre la vipère et meurt auprès de sa favorite.
1920[sortie : 1922] Die Teppichknüpferin von Bagdad [=La noueuse de tapis de Bagdad] (DE) d’Edmund Linke
Oskar Linke/Orient-Film, Linke & Co. (Leipzig), 2064 m. – av. Alfred Schlageter (le calife de Bagdad), Willy Engst (Yussuf, le marchand de tapis), Lote Fechner (Zuleika, sa fille), Maria Schippang (Marfa, servante de Yussuf), Sonja Neumann (Fitalla, sa mère), Herbert Hübner, Lothar Körner, Claire Harten, Alfred Wötzel, Edwald Schindler, Lutz Altschul.
1921Le Coffret de jade (FR) de Léon Poirier
Établissements Gaumont S. A. (Paris), « Série Pax », 1860 m./66 min. – av. Roger Karl (Kosroès le Sage), Daniel Mendaille (le bandit Ahmed), Laurence Myrga (Laïlah aux yeux de gazelle), Jules de Spoly (Ali le Cruel), Emile Saint-Ober, Marie Lacroix.
Synopsis : Le sage Kosroès (sans rapport avec le monarque sassanide du même nom) a eu le tort de succomber aux charmes de la belle Laïlah, une des quarante concubines de son richissime voisin, Ali le Cruel. Il perd toute sérénité et passe son temps à l’observer ; ses valets le mettent vainement en garde contre les épines de l’amour. Une nuit, il étreint Laïlah dans le jardin ; se doutant de quelque chose, son mari la fouette. Ahmed, un bandit poursuivi par la police, trouve refuge chez Kosroès qui lui demande en échange de le débarrasser du mari gênant. Ali mort, Kosroès peut enfin épouser Laïlah. Mais Ahmed le fait chanter, s’installe dans sa demeure, accapare sa fortune, ses servantes – et même son épouse. Prétendant être gravement malade, Kosroès demande à Ahmed et à Laïlah de lui apporter un coffret de jade contenant deux mystérieuses poudres, l’une salvatrice, l’autre mortelle. Le bandit succombe au poison et Kosroès condamne son épouse infidèle à de durs labeurs. Ainsi, après bien des déboires, l’imprudent retrouve sa vie contemplative.
Une « imagerie persane » que Léon Poirier, toujours fasciné par les horizons lointains et les récits légendaires des splendeurs exotiques (Âme d’Orient, 1920, Narayana, 1921), tire d’une nouvelle de Pierre Victor et qui serait elle-même inspirée d’un conte iranien. – USA : The Jade Casket.
1922/23In’ch'Allah ! (FR) de Frantz Toussaint et Marco de Gastyne
Général Film Office, 2500 m./1900 m. – av. Stacia Napierkowska (Zilah), Jacques de Trévières (Sliman), Brahim El Hadjeb (Saïd, son frère), Dartagne (Moslih), Jean Salvat (Bakir, père de Zilah), Fabienne Fréa (Djahila, la favorite), André Volbert (Khaled, sultan d’Irchad), Lahdi El Moktar, Zohra Bent Yelba, Messaouda Bent Yella.
Synopsis : Irchad, capitale du Maghreb, est menacée par les Berbères, mais une ancienne prophétie gravée dans une dalle dit que le pays « sera sauvé par une jeune fille très belle pour laquelle sept hommes seront morts dans la même nuit ». À des centaines de lieues de là, Zilah, danseuse à Terba, est aimée par le caïd Sliman, et désirée par le frère de ce dernier, Saïd, un dangereux chef de chameliers. Saïd enlève Zilah après avoir tué sept hommes et disparaît dans le désert, poursuivi par Sliman qui finit par les rejoindre, mais cède sa place à son frère. Recueilli par le sultan d’Irchad, prince paresseux et débauché, Saïd organise avec succès la défense de la ville contre les féroces tribus de la montagne (dont Djahila, la favorite du sultan, est l’espionne). Tandis que le sultan prend la fuite, Zilah parvient à rallier les soldats qui repoussent les Berbères. Faite prisonnière, Djahila se suicide. Zilah est nommée sultane et offre sa main à Saïd, mais celui-ci lui baise respectueusement la main et repart dans le désert.
Le prototype du film colonial français, réalisé avec la bénédiction du maréchal Lyautey et lancé sous le slogan « Le plus grand film où frémisse et rayonne l’âme de l’Islam… Un film de sang, de volupté et de mystère ! » L’intrigue a été imaginée par Frantz Toussaint, poète et orientaliste de renom, traducteur d’Omar Khayyâm, de Saâdi, de Kalidasa, de La Flûte de jade chinois, du Râmâyana et même du Coran (1949). Le tournage est entièrement effectué au Maroc (Fez, Marrakech, Mogador, Agadir, Safi, Mazagan, Azenmour, les monts de l’Atlas et le désert du Sous), sous la supervision du peintre Marco de Gastyne (Grand Prix de Rome), qui a dessiné les costumes et signera seul six ans plus tard l’ambitieuse fresque La Merveilleuse Vie de Jeanne d’Arc, fille de Lorraine avec Simone Genevois. Gastyne enveloppe Stacia Napierkowska – une célèbre danseuse franco-polonaise qui vient d’interpréter Antinéa, l’envoûtante reine du Hoggar, dans L’Atlantide de Jacques Feyder – de longs voiles voluptueux. De quoi tourner la tête du public parisien tout en le dépaysant.
1927Soft Cushions (La Fleur de Bagdad) (US) d’Edward F. Cline
Adolph Zukor, Jesse L. Lasky/Paramount Famous Players-Lasky Corp., 7 bob./70 min. – av. Douglas MacLean (le jeune voleur), Sue Carol (la fille), Richard Carle (le marchand d’esclaves), Russell Powell (le voleur gros), Frank Leigh (le voleur maigre), Boris Karloff (le conspirateur en chef), Wade Boteler (le juge), Nigel De Brulier (le notaire), Albert Prisco (le vizir), Albert Gran (le sultan), Fred Kelsey (le policier), Noble Johnson (le commandant de la garde).
Un jeune voleur amoureux d’une belle esclave pénètre dans le harem où elle est prisonnière ; surpris, il prétend vouloir l’acheter et escroque d’autres forbans afin de réunir la somme nécessaire. La belle n’est pas insensible à son charme, mais préférerait épouser un notable de la cour. Le voleur est démasqué et condamné à mort, mais l’affaire est menée par le juge, qui a un œil sur la fille que convoitent également le notaire et le vizir. Le voleur s’échappe de prison et, déguisé en vizir, il sauve la vie du sultan. Ce dernier lui pardonne son passé criminel, en fait son nouveau ministre et l’autorise à épouser l’esclave tant convoitée. – Une insignifiante comédie filmée aux studios Paramount à Melrose Avenue, Hollywood, dans des décors extravagants de Ben Carré. – AT : Der Meisterdieb von Stambul.
1928Hoor-e-Baghdad / Forbidden Love / Fairy of Baghdad (IN) de Bhagwati Prasad Mishra
Khan Bahadur Ardishir M. Irani/Saraswati Film Co.-Imperial Film Co. (Bombay), 3403 m. (muet). – av. Ermeline, Mazhar Khan, W. M. Khan.
1928In a Persian Garden / In a Persian Market (US) de Curtis F. Nagel
Howard C. Brown, Curtis F. Nagel/Colorart Pictures (« A Tiffany Color Symphony »), Tiffany-Stahl Prod., 872 ft./1 bob. – av. Betty Boyd, Raymond Keene. – Un cavalier du désert rencontre secrètement la fille du calife au marché et dans les jardins du palais. Le couple fugue dans le désert. Court métrage sonore en Technicolor bichrome.
1929A Festival of Bagdad (US) de Curtis F. Nagel
Howard C. Brown, Curtis F. Nagel/Colorart Pictures (« A Tiffany Color Symphony »), Tiffany-Stahl Prod., 900 ft./1 bob. – Le fils d’un sultan s’introduit dans le harem qui lui est interdit où il s’éprend d’une des concubines de son père. Court métrage sonore et en Technicolor.
1930The Sultan’s Jester (US) de Roy Mack et Bryan Foy (supervision)
Vitaphone Corp., 925 ft./1 bob. (Technicolor). – av. Edward Lankow, Jozelle Joyner, Roger Davis, the Randall Adagio Four. – Un bouffon de la cour aura la tête coupée à l’aube s’il ne parvient pas à faire rire le sultan. Court métrage sonore (comédie musicale) de la série « Vitaphone Varieties » en Technicolor.
1930Sher-e-Arab / The Arabian Knights (IN) de Bhagwati Prasad Mishra
Zarina Pictures, 3270 m. (muet). – av. Jagdish Sethi, Prithviraj Kapoor, Diwan Sharar, Indira Devi.
1931Abul Hasan (IN) de Prafulla Gosh
Sagar Film Co., Bombay (muet). – av. Hadi, Bachu, Khatoon, Shahzadi.
1931Iraq ka Chor / Thief of Irak (IN) de K. P. Bhave
National Film Co. (Hyderabad), 3223 m. (muet). – av. Vasant Pehelwan, Sushila.
1932Baghdad ka Badmash / Fighting Vagabond (IN) de Nanubhai Vakil
Ranjit Film Co., 3429 m. (muet). – av. Badma, E. Bilimoria, Ghori.
1934Rashk-e-Laila / My Beloved / Jaaneman (IN) de Nanubhai Vakil
Mahalakshmi Cinetone (parlé hindi), 153 min. – av. Zubeida (Laïla), Bhai Desa (Ashgar), Master Gulab (Sardar Sagi), Master Joshi (le Grand Vizir), Hiroji, B. Pawar, Master Yusuf, Ruby Mayer.
Les amours de la danseuse gitane Laïla, éprise du soldat perse Ashgar et que convoite Sardar Sagi, la main droite du Grand Vizir.
1934Thief of Iraq / Iraq ka chor (IN) Asooji & Kanjibhai Rathod
Jawahar Pictures (parlé hindi). – av. Navinchandra [=Narhari Narayan Joshi], Hirabai, Zohra, Nazir, Taradevi.
1935Maaruf al-badawî (Maarouf le Bédouin) (EG) d’Ibrahim Lama
Amoune Films. – av. Badr Lama (Maarouf), Nabawia Mustapha (Abla), Mokhtar Hussein, Tewfik El-Mardanli, Amin El-Nabaqi, Anissa El-Masriya, Sami Naasan.
Maarouf, un jeune bédouin, tombe amoureux de la danseuse Abla, mais cette dernière est également convoités par le puissant cheik Ammar. Le despote fait arrêter et torturer Maarouf, puis demande la main d’Abla à sa mère. Abla refuse. Les tribus d’Ammar et de Maarouf s’affrontent en bataille, et ce dernier en profite pour s’échapper dans le désert avec Abla.
1941Bulbul-e-Baghdad / The Beauty of Baghdad (IN) de K. Amarnath
Mohan Pictures, Bombay (parlé hindi). – av. Indurani, Yakub, Jayant, Anant Marathe.
1942/43Sucedió en Damasco / Accadde a Damasco (ES/IT) de José López Rubio et Primo Zeglio
U.F.I.S.A., Madrid-Euro International Film (E.I.A.), Roma, 92 min./83 min. – av. Paola Barbara (Zobaida), Germana Paolieri (Fatima), Miguel Liguero (Ben Ibhem), Lauro Gazzolo (le cadi Ali-Mon), Luis Arnedillo (le calife Soleyman), Rafael Navarra (le Grand Vizir), José Arbos (Ka-Fiur), Carmen Arrojo (la messagère du calife), Manuel Arbó (Kafur).
Zobaida, la jolie fille d’un marchand de Mossoul, se rend à Damas pour récupérer l’argent que son père à prêté à un médecin. Celui-ci cherche à la séduire, mais Zobaida obtient la protection intéressée du cadi. Lorsque celui-ci devient trop insistant, le calife intervient d’autorité. Il fait punir les deux insolents et épouse Zobaida. – Une comédie insipide (et implicitement raciste), mais qui brave tous les codes moraux de l’austère Espagne franquiste. Réalisée aux studios Orfea à Barcelone (avec le corps de ballet de l’Opéra de Rome pour les danses orientales).
1944[sortie : 1949] Habâbah (EG) de Niazi Mostafa
Misr Film (Le Caire), 116 min. – av. Aziza Amir, Mahmoud Zoulficar, Abdel-Aziz Khalil, Amina Sherif, Serag Mounir, Abdel-Aziz Ahmed, Ferdoos Hassan, Ferdoos Mohammed, Yehia Chahine, Zouzou Chakib. – Un calife meurt de tristesse, victime de la conspiration de courtisans contre sa favorite.
1944The Desert Hawk (L’Aigle des sables) (US) de B. Reeves Eason
Rudolph C. Flothow/Columbia Pictures (sérial), 15 x 19 min. – av. Gilbert Roland (Kassim, l’Aigle des sables, calife d’Ahad / Hassan, son frère jumeau), Mona Maris (Azala, princesse de Telif), Ben Welden (Omar, le mendiant), Kenneth MacDonald (Akbar), I. Stanford Jolley (Saladin), Frank Lackteen (Faoud, le chambellan), Charles Middleton (Koda Bey), Georges Renavent (l’émir de Telif), Margia Dean (la fille du sorcier), Ernie Adams (le Magicien Gris), Lloyd Ingraham (Yussef ben Khan, le vizir), Forrest Taylor (Akrad), Billy Bletcher (Zeno le Magicien), Belle Mitchell (la mère d’Omar).
Synopsis : Hassan, le jumeau maléfique de Kassim, vise à renverser son frère récemment intrônisé calife du royaume d’Ahad. Aidé par Faoud, il s’introduit dans le palais royal, mais, quoique blessé, Kassim réussit à échapper aux assassins, et le mendiant Omar le soigne. Kassim combat désormais son usurpateur de frère dans la clandestinité, en arborant sur sa poitrine l’emblème de l’aigle du désert. Des galeries souterraines lui servent de repaire, non loin des souterrains du Magicien Gris, où se cachent des bandits nommés « Les Frères de l’Épée ». L’émir de Telif et sa fille, la princesse Azala, venue pour épouser le calife, ignorent tout de cette substitution. Kassim, qui s’est épris de la princesse, a toute les peines du monde à la convaincre, ainsi que ses sujets, que son frère jumeau est un imposteur tyrannique et qu’il est le seul monarque légitime d’Ahad. Il parvient au dernier moment à empêcher le mariage, tandis que la population prend le palais d’assaut.
Un des sérials les plus populaires de la Columbia des années 1940, avant le règne désastreux du producteur Sam Katzman. Le script est convenu, mais le légendaire vétéran B. Reeves « Breezy » Eason (spécialisé dans les séquences d’action, il dirigea la course de chars du Ben-Hur muet en 1925, et le final flamboyant de La Charge de la Brigade Légère de Michael Curtiz en 1936) maintient joliment le rythme jusqu’au dénouement, avec son lot de cascades périlleuses en fin de chapitre. Gilbert Roland apparaît en double exposition pour faire la cour à l’Argentine Mona Maris.
Épisodes : 1. « The Twin Brothers » – 2. « The Evil Eye » – 3. « The Mask of the Scimitar » – 4. « A Caliph's Treachery » – 5. « The Secret of the Palace » – 6. « The Feast of the Beggars » – 7. « Double Jeopardy » – 8. « The Slave Traders » – 9. « The Underground River » – 10. « The Fateful Wheel » – 11. « The Mystery of the Mosque » – 12. « The Hand of Vengeance » – 13. « The Sword of Fate » – 14. « The Wizard's Story » – 15. « The Triumph of Kasim ».
1945*Tahir i Zuhra [=Takhir et Zoukhra] (SU) de Nabi Ganiyev
Uzbekfilm-Taskentskaya kinostudija (Tachkent), 93 min. – av. Juldus Rizayeva (Zoukhra), Gulyam Aglayev (Takhir), Assad Ismatov (le gouverneur Baba Khan), Chukur Burkhanov (Karabatir), Razak Khamrayev (Nazim, le lettré), Abror Hidoyatov (Sardor), Sagdi Tabibullayev (le khan de Khwarezm). A. Jalilov, S. Talipov, Kh. Ganiyeva, Z. Ganiyeva, R. Purmukhamedov, M. Yusov, E. Karimov.
Synopsis : Ouzbékistan au XVe siècle. Takhir, fils de Bagir, un valeureux guerrier, et Zoukhra, la fille du gouverneur Baba Khan, naissent le même jour ; ils sont fiancés selon la volonté de leurs géniteurs respectifs. Les deux enfants sont inséparables et grandissent ensemble dans le palais, mais alors que Takhir atteint l’âge de douze ans, son père soutient Sardor, un chef rebelle dont il organise l’évasion. Baba Khan le tue, à l’insu du jeune garçon. Âgé de dix-huit ans, Takhir est sur le point de se marier quand il apprend par un vieux lettré, Nazim, l’identité de l’assassin de son père et rejoint les rangs de la rebellion. Il est trahi, capturé et condamné à périr noyé dans un caisson jeté dans la rivière. Il survit et se réfugie à la cour de Khwarezm, où la princesse Moakhim n’est pas insensible à sa beauté. Comme il la repousse au nom de son amour pour Zoukhra, la princesse jalouse le fait chasser dans le désert où il échappe à une mort certaine. Une caravane le sauve. Apprenant l’imminence du mariage forcé de Zoukhra avec un rival, Karabatir, il se rend au palais pour l’empêcher. Les amoureux s’enlacent brièvement. Fou de rage, Baba Khan tue sa fille, mais il périt des mains de Takhir, lui-même mortellement blessé.
Une tragédie d’amour issue du folklore local, tournée en Oubékistan en pleine guerre, dans les studios de Tachkent. Une œuvre émouvante par la beauté de ses interprètes et sa superbe photographie en noir et blanc due à Denil Demutsky, le chef opérateur ukrainien du grand Alexandre Dovjenko (Arsenal, La Terre). Remake turc en 1952 (cf. infra). – DE, AT : Tachir und Suchra, GB : Tahir and Zuhra.
1946Sher-e-Baghdad / The Lion of Baghdad (IN) de Homi Boman Wadia
H. B. Wadia/Basant Pictures, Bombay (parlé hindi). – av. Fearless Nadia, John Cawas, Sayani, Dalpat, Sardar Mansur, Sona Chatterji, Master Mohammed, Boman Shroff.
1948Zendani Amir / The Prisoner of the Emir (IR) d’Esmail Kushan
Esmail Kushan/Mitra Film (Teheran), 155 min. – av. Mehr-Aghdas Khajenuri, K. Kiae, Nasser Saneie, Zinat Moadab, Manouchehr Tayefi, Esmail Kooshan.
1948Al-Shâtir Hasan [Hassan le valeureux] (EG) de Fuad al-Jazayrli
av. Nagat Ali, Serag Mounir.
1950Amîr Al-Intiqâm (Le Prince de la Vengeance – 1. Le Chevalier de la tour – 2. La Vengeance) (EG) de Henri Barakat
Assia-Dagher Pictures (2 parties), 186 min. – av. Anwar Wagdi (Hassan Al-Hilali [Edmond Dantes]), Madiha Yousri (Yasmine [Mercédès]), Samia Gamal (Zomorroda [Haydée]), Madiha Yousri, Kamal Al-Shinnawi, Seraj Munir, Mahmoud El Meligi, Farid Shawqi, Hussein Riad, Ali Al-Kassar.
Synopsis : Fils du cheikh Fadel, le jeune Hassan est à la tête d’un petit commerce prospère et vient d’obtenir la main de la plus belle fille du quartier, Yasmine. Sa chance fait beaucoup de jaloux. Ses trois ennemis, Metwalli, Jaffar et Chahine le dénoncent auprès du chef de la police, Badran, l’accusant de comploter contre le wali (gouverneur). Il est arrêté sans procès et emmuré au secret dans une cellule de « Fort Mongol », forteresse réservée aux détenus politiques d’où personne n’est jamais sorti. Le croyant mort, Yasmine divorce et épouse Chahine. Avant de mourir, Gallal, un co-détenu centenaire, révèle à Hassan la cachette de son trésor personnel. Celui-ci s’évade, trouve le trésor et, se faisant désormais passer pour Ezz Eddine, prince de Sandestan, utilise sa fortune pour se venger et inciter le peuple à se soulever contre le joug du despote Badran. Après avoir éliminé ses anciens ennemis, il tue Badran qui s’apprêtait à renverser le wali.
Henri Barakat, Youssef Gohar et Youssef Issa concoctent une adaptation plutôt habile de l’intrigue du
Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas (1845), transposée de la France de Louis XVIII et Louis-Philippe à un passé égyptien indéterminé, mais lointain ; la majorité des péripéties dumasiennes dans la deuxième partie du roman sont maintenues (procès, suicide, duel, faillites). Haydée devient ici une danseuse que Hassan-Dantès place comme espionne dans le harem de Chahine-Morcerf. Un grand succès commercial qui incitera Barakat à fabriquer un remake en couleurs en 1964 sous le titre de Amïr Ad-Dahâ’ (Le Prince de la ruse) (cf. infra).
1951*The Prince Who Was a Thief (Le Voleur de Tanger) (US) de Rudolph Maté
Leonard Goldstein/Universal International Pictures, 88 min. – av. Tony Curtis (Julna alias le prince Hussein), Piper Laurie (Tina), Everett Sloane (Yussef), Betty Garde (Mirza, sa femme), Jeff Corey (le Grand Vizir Mokar), Donald Randolph (le prince Mustapha), Peggie Castle (la princesse Yasmine, sa fille), Ramsey Hill (Edjah, prince d’Alger), Marvin Miller (Hakar, chef de la garde), Nita Sieber (Cahuena), Gino Corrado (Hassan), Hayden Rorke (Basra), Milada Mladova (la danseuse), Midge Ware (Sari), Carol Varga (Beulah).
Synopsis : Tanger (Maroc) au XIIIe siècle. Le prince Mustapha ordonne à Yussef, un voleur professionnel, chef de la redoutable « Guilde des Chacals », d’assassiner le petit Hussein, son neveu nouveau-né, héritier légitime du trône. Mais Yussef ne peut se résigner à accomplir ce crime et enlève le nourrisson, qu’il élève comme son fils avec son épouse Mirza. Dix-neuf ans plus tard, le jeune prince est devenu le plus habile voleur du royaume sous le nom de Julna, filou auquel aucun grillage, aucune porte ne résistent. Ignorant tout de ses origines princières, Julna organise le vol du trésor du bey de Tanger avec la complicité de la jeune Tina, une championne du cambriolage à Marrakech, réputée pour son agilité et ses talents de contorsionniste. Mais celle-ci en a profité pour dérober également l’inestimable Perle Rose de Fatima appartenant à la princesse Yasmine, la fille de Mustapha. Son fiancé Edjah, le puissant prince d’Alger, menace de raser Tanger si la perle, son cadeau de fiançailles, n’est pas retrouvée après un mois et le Grand Vizir Mokar fait savoir à Yussef que le bey offrira la main de sa fille à celui qui la lui rapportera. Amoureux de la princesse, et ayant été mis au courant de sa naissance, Julna alias Hussein décide de restituer la perle après l’avoir chapardée à Tina. Celle-ci découvre que le Grand Vizir a tendu un piège à l’homme qu’elle aime et se laisse capturer à sa place. Pour sauver la voleuse au grand cœur, Hussein investit le palais à la tête de la population en révolte et révèle sa lignée royale à la garde en montrant sa marque de naissance et le Faucon d’Or qu’il porte tatoué sur son bras. Sur quoi il monte sur le trône et épouse Tina, non sans avoir banni son oncle du royaume et confié la capricieuse Yasmine au prince d’Alger.
Rendez-vous biscornu que cette orientalerie typique d’Hollywood avec l’auteur « sulfureux » de la nouvelle dont est tiré le scénario, le romancier Theodore Dreiser, candidat au Prix Nobel de littérature en 1930. Homme de gauche, critique virulent du capitalisme américain, sympathisant de Staline, Dreiser s’est même rallié au Parti Communiste Américain en août 1945, quatre mois avant son décès. Nonobstant la chasse aux sorcières maccarthyste qui sévit alors, l’écrivain reste très prisé dans les milieux du cinéma, où George Stevens vient de terminer son adaptation oscarisée de An American Tragedy sous le titre de A Place in the Sun (Une place au soleil), avec Elizabeth Taylor et Montgomery Clift. Publiée en 1927, la nouvelle de Dreiser intitulée The Prince Who Was a Thief. An Improvisation on the Oldest Oriental Theme a été portée aux nues par le communiste Howard Fast (l’auteur vilipendé de Spartacus). Hanté par ses lectures juvéniles des Mille et Une Nuits, Dreiser y oppose exploitation des miséreux et romances princières des riches, le tout commenté avec ironie par un vieux mendiant. Afin de varier un peu, les scénaristes hollywoodiens ont déplacé l’action du récit de la cité yéménite de Hodeidah au Maghreb (du pareil au même pour le spectateur lambda occidental !).
C’est Rudolph Maté, jadis le génial chef-opérateur hongrois de Carl Theodor Dreyer sur La Passion de Jeanne d’Arc (1928) ou de To Be or not To Be de Lubitsch (1942), qui est aux commandes ; spécialisé dans le film d’action, le polar (D. O. A. / Mort à l’arrivée, 1950) ou la science-fiction (When Worlds Collide / Le Choc des mondes, 1951), il a plus d’une fois surpris agréablement son public par son sens de la dynamique. Ce qui est également le cas ici : la mobilité de sa caméra rivalise avec la vitalité et l’humour enjoué de l’intrigue. La bande, qui est enregistrée en Technicolor aux studios Universal en septembre-octobre 1950, présente deux nouveaux talents dont Maté tire le meilleur: Tony Curtis, 27 ans, pour la première fois en tête d’affiche, et Piper Laurie, 19 ans, une amie fidèle de Ronald Reagan qui décrochera une décennie plus tard trois nominations à l’Oscar. Avec sa moue de rebelle, son look de mauvais garçon, son agilité musclée et son regard charmeur, Tony Curtis devient en une nuit l’idole des adolescents (dont le jeune Elvis Presley, qui copie sa coiffure) ; son courrier de star grimpe à dix mille lettres par semaine. The Prince décroche le jackpot au box-office annuel avec 1,475,000 $ de recettes domestiques, incitant le studio à mettre en chantier l’année suivante Le Fils d’Ali Baba, toujours avec Tony Curtis et Piper Laurie. – DE, AT : Die Diebe von Marschan, ES : Su Alteza el ladrón, IT : Il principe ladro.
1952Die Diebin von Bagdad (La Voleuse de Bagdad) (DE) de Carl Lamac
Fritz Kirchhoff/Pontius-Filmproduktion (Hamburg), 89 min. – av. Sonja Ziemann (Fatme), Rudolf Prack (Ahmed), Paul Kemp (le calife Omar), Fita Benkhoff (Suleika, son épouse), Theo Lingen (Hadji), Fritz Odemar (Ibrahim), Hubert von Meyerinck (Hussa Hussa), Walter Giller (Omar), Joachim Rake (le prince Ali), Kurt Rackelmann (Hassan), Toni Auler et le « Kalifen-Ballett ».
Fatme sillonne le Proche-Orient avec Ibrahim, un vieux jongleur et charlatan ; elle chante, danse, tourne la tête des hommes et leur chaparde tout ce qu’elle trouve. Poursuivie, elle se réfugie dans le palais du calife, qui la fait enfermer. Ahmed, un chef de brigands séjournant à la cour sous l’identité usurpée d’un prince, fait évader la belle et gagne le large à ses côtés.
Une insipide comédie germanique en musique (noir et blanc, avec beaucoup de chants et de danse), filmée aux studios de la Junge Film Union à Hambourg-Bendestorf. Carl [Karel] Lamac, qui a dirigé une légion de comédies entre Prague, Vienne, Paris et Berlin depuis 1920, meurt d’une crise cardiaque peu après le tournage (2 août 1952).
1952Babes in Bagdad / Muchachas de Bagdad (Les Mille et Une Filles de Bagdad) (US/GB/ES) d’Edgar G. Ulmer et Jerónimo Mihura
Edward J. & Harry Lee Danziger, Daniel Aragonés, Antonio Pujol/Danziger Productions Ltd. [Fritzi Pictures Inc.] (London, New York)-Orphea Film (Barcelona)-United Artists, GB : 77 min./US : 79 min./ES : 94 min. – Version américaine en Anscocolor signée Edgar G. Ulmer seul : av. Paulette Goddard (Kyra/Jessica), Gypsy Rose Lee (Zohara), Richard Ney (Ezar), John Boles (Hassan, le cadi), Sebastian Cabot (Sinbad, l’eunuque), MacDonald Parke (le calife), Natalie Benesh (Zelika), Hugh Dempster (Omar), Christopher Lee (le marchand d’esclaves), Thomas Gallagher (Sharkhan), Leon Lenoir (Mahmud), Peter Bathurst (chef de la garde). – Version espagnole en Cinefotocolor signée Jerónimo Mihura et E. G. Ulmer : Paulette Goddard (Kyra), Gypsy Rose Lee (Zohara), Richard Ney (Ezar), John Boles (Hassan, le cadi), Julia Lajos (Zelika), Antonio Riquelme (Omar), Luis Induni (l’officier), Luis Pérez de León (le marchand d’esclaves), Rafael Durán (Sharkhan), José Calvo (Mahmud), Luis Indu (chef de la garde), Maruja Coral, María del Amor, Laura Donoso et la participation spéciale de Carmen Miranda (Mohra, la chanteuse).
Synopsis : Hassan, le cadi de Bagdad, possède un harem de douze beautés, mais il se braque sur sa récente acquisition au marché d’esclaves, la belle Kyra. Celle-ci est une forte tête qui sème la révolte dans le ménage, s’imagine que les femmes sont égales aux hommes et qui, pire, prône la monogamie ! Elle s’éprend du filleul du calife, Ezar, et ce dernier s’allie avec l’ancienne favorite, Zohara, pour ridiculiser Hassan aux yeux de toute la ville en l’enlevant et le réduisant passagèrement à la mendicité. Après avoir révélé les turpitudes de Sharkhan, le collecteur d’impôts, Ezar obtient de son royal parrain l’autorisation de n’épouser qu’une seule femme, Kyra, tandis que le cadi se dit dorénavant heureux auprès de Zohara et renvoie ses autres bayadères.
Une bien petite chose, qui serait depuis longtemps oubliée si le nom d’Edgar G. Ulmer, cinéaste « maudit » germano-américain, n’y était pas accolé. Mythomane chéri des cinéphiles, alignant paradoxalement une cascade de navets à budget zéro et deux chefs-d’œuvre (Detour, 1945, The Naked Dawn / Le Bandit, 1954), Ulmer est sans emploi, le ventre creux, lorsqu’il accepte cette besogne des calamiteux frères Danziger contre promesse (bien sûr vaine) d’aubes meilleures. En tête d’affiche, Paulette Goddard, jadis la compagne craquante de Charles Chaplin (Modern Times, The Great Dictator), toujours belle à 46 ans, tente vainement de relancer sa carrière. Quant à John Boles, son partenaire, il a 57 ans, et ça se voit. Ulmer tourne en Cinefotocolor de décembre 1951 à mars 1952 à Barcelone, aux Estudios Orfea et au parc de Montjuic (Sants). La version espagnole, co-signée par Jérònimo Mihura, un tâcheron du cinéma ibère des années 1940, dure 19 minutes de plus ; des acteurs du cru remplacent quelques Anglo-Américains tandis que le script inclut une séquence croquignolesque où l’exubérante Brésilienne Carmen Miranda chante allongée au bord d’une piscine de lait de chèvre. Le montage final semble avoir été laborieux, le film n’étant sorti à Madrid qu’à la mi-mars 1953. Certains cinéphiles ont cru déceler dans l’oppression des femmes à Bagdad et les revendications féministes de cette farce fadasse une métaphore du peuple espagnol sous la chape machiste du régime de Franco. N’exagérons rien. Le film fut d’ailleurs un échec public total.
1952Tahir ile Zühre (TR/IQ) de Lütfi Ömer Akad
Hürrem Erman/Erman Film (Istanbul)-Baghdad Studio for Film and Cinema Co., Ltd., 113 min. – av. Sezer Sesin (Zühre), Kenan Artun (Tahir), Setta Körmükçü (Hükümdar), Muazzez Arçay (le sultan), Temel Karamahmut (Bekir), Sohban Kologlu (Baba), Nedime Ibrahim, Hamit Mecit, Yas Ali Nasu, Adalet Cimcoz, Hayri Esen, Mümtaz Ener, Mücap Ofluoglu. – Tragédie d’amour. Un remake très libre du film soviéto-ouzbèke Tahir i Zuhra de 1945 (cf supra), tournée dans les nouveaux studios de Bagdad en Irak.
1953Husn Ka Chor [=Le Voleur de beautés] (IN) de Jamshed Boman Homi Wadia
Basant Pictures (parlé hindi). – av. Usha Kiran, Mahipal, Aarti, Babbu Raje, Azeem, B. M. Vyas, Dalpat, Jiji Goldstein, Sharda.
1953® Veils of Bagdad (Le Prince de Bagdad) (US) de George Sherman. – av. Victor Mature, Mari Blanchard. – Bagdad en 1525 sous Soliman le Magnifique, cf. Empire ottoman.
1953/54*Princess of the Nile (La Princesse du Nil) (US) de Harmon Jones
Robert L. Jacks/Panoramic Productions-20th Century-Fox, 71 min. – av. Debra Paget (la princesse Shalimar/la danseuse Taura), Jeffrey Hunter (le prince Haidi, fils du calife de Bagdad), Michael Rennie (Rama Khan, le mercenaire bédouin), Michael Ansara (cpt. Kral), Jack Elam (Basra), Dona Drake (Mirva), Edgar Barrier (le chaman), Wally Cassell (Goghi, un voleur), Billy Curtis (Little Tut, autre voleur), Dayton Lummis (le prince Sélim), Robert Roard (Hussein), Lee Van Cleef (Hakar), Lisa Daniels, Phyllis Winger, Merry Anders, Honey Bruce Friedman, Suzanne Alexander (des servantes).
Synopsis : Dans l’ancienne cité égyptienne d’Halwan, près du Caire, en 1249. Chaque nuit, la princesse Shalimar s’échappe du palais en empruntant un aqueduc secret à la nage et danse, méconnaissable, dans un cabaret sous le nom de Taura. Elle y échange des informations concernant le sournois chaman asiatique qui a drogué son vieux père, le prince Sélim, vassal de Bagdad, et dirige le palais à sa place. Les mercenaires bédouins du satrape Rama Khan, appelés par le chaman pour mater la population rebelle et piller les lieux, sont accueillis par une pluie de légumes et de pierres. Sur le chemin de Bagdad après avoir repoussé victorieusement les croisés français de Louis IX à Mansourah, le prince Haidi, le fils du calife, s’égare devant le cabaret des insurgés. Son ami d’enfance et compagnon d’armes, Hussein, y est assassiné en cachette par Rama Khan qui compte mettre le meurtre sur le dos des habitants d’Halwan - mais Shalimar a tout vu. Puis le prince Haidi est blessé par la danseuse, qui le prenait pour un ennemi. Accueilli royalement dans le palais, il se méfie du chaman dont il devine la fourberie, prend la défense des opprimés, se fait soigner par la princesse et refuse de quitter les lieux avant d’avoir démasqué l’assassin de Hussein. Le lendemain, au cabaret, en présence de Haidi, Shalimar-Taura accuse ouvertement Rama Khan du meurtre. Haidi et l’assassin croisent le fer, mais l’adversaire est trop nombreux. Le fils du calife est sauvé par la princesse qui le réintroduit en cachette dans le palais et lui révèle son identité dans l’espoir de renverser les usurpateurs avec l’armée de Bagdad. Ayant drogué le propriétaire de la taverne, le chaman découvre le double-jeu de la princesse. Croyant que Haidi est retourné à Bagdad pour chercher du renfort, celle-ci accepte d’épouser Rama Khan, qui menace de massacrer les habitants, et de le suivre dans le désert. Mais Haidi, qui est resté sur place, se terre dans les bas-fonds, réunit la fange de voleurs et de coupe-gorges et tend un piège aux bédouins, qui sont exterminés dans les rues étriquées de la ville. Il sabre Rama Khan, tandis qu’un voleur, Little Tut, tue le chaman. Son père ayant retrouvé ses esprits et repris ses fonctions, Shalimar peut accompagner Haidi à Bagdad.
Rien de très original dans ce scénario convenu, mais ce divertissement de série B offre des atouts inattendus : une action solidement rythmée (Harmon Jones fut le monteur prisé des films de Kazan, Wellman, Siodmak, Mankiewicz, Hathaway), doublée d’un plaisir au premier chef visuel grâce à la belle photo en Technicolor de Lloyd Ahern et surtout à la superbe Debra Paget, à demi-nue quand elle exécute quelques danses racées, qui annoncent celle du Tombeau hindou de Fritz Lang (1959), ou qu’elle manie le sabre avec autant de grâce que de dextérité. Son rôle était initialement destiné à Marilyn Monroe, et il n’est pas sûr que cette dernière s’en serait tirée avec la même aisance. Le film est tourné en novembre-décembre 1953 aux studios de Century City à Los Angeles (dans des décors et accessoires de qualité A provenant des péplums The Robe / La Tunique de Henry Koster et Sinouhé l’Égyptien de Michael Curtiz) ainsi qu’aux studios RKO-Pathé à Culver City. – DE, AT : Prinzessin vom Nil, IT : La principessa del Nilo, ES : La princesa del Nilo.
1954Shaytan as-Sahara / Desert Devil [Le Démon du désert] (EG) de Youssef Chahine
Dr. El Eshary/Aflam Al-Intessar, 110 min. – av. Omar El-Cherif [=Omar Sharif] (Issam), Mariam Fakhr Eddine (Dalal), Abdel Ghani Kamar, Loula Sedki, Tawfiq El-Dekn, Riyad El-Kasabgy, Hamdy Gheith, Aziza Helmy, Adly Kasseb, Ferdoos Mohammed, Salah Nazmi.
Synopsis : Jeune bédouin insouciant de la tribu des Bani Mazen, Issam découvre un jour l’injustice de l’émir Zaïd à l’encontre des siens, dont les impôts sont étouffants et dont les femmes sont constamment menacées d’enlèvement pour nourrir le harem du satrape qui vit dans la luxure et le vice. Lorsqu’un de ses amis est tué, Issam se fait justicier masqué et décide de renverser Zaïd. Il sauve la jolie Dalal des griffes de ses sbires, unifie les bédouins puis, habile, réussit à s’introduire auprès du tyran et à devenir son conseiller. Le soulèvement manque d’échouer de par la jalousie d’une bohémienne délaissée, qui trahit Issam auprès de l’émir. Issam s’enfuit et c’est à la pointe d’une armée de fidèles qu’il prend d’assaut le château-fort de l’émir. Il élimine Zaïd et monte sur le trône à sa place, flanqué de Dalal, devenue son épouse.
Un travail de commande de Youssef Chahine à ses débuts, besogne dont il se dit peu fier (« un désastre ! »), ce « western bédouin » de pur divertissement et à grande figuration respecte toutes les règles et poncifs du genre. Au départ, Chahine voulait fabriquer un conte à message politique prônant la révolution en Égypte (la monarchie venant d’être abolie en juin 1953 et la République arabe d’Égypte proclamée), mais les cavalcades, les mousmés en voiles et le charme juvénile d’Omar Sharif dans son tout premier rôle au cinéma l’emportent sur toute considération trop sérieuse. En attendant, Chahine s’exerce à manier les figurants et étudier la logistique d’un grand spectacle en costumes, expérience qui lui sera particulièrement utile pour réaliser Saladin neuf ans plus tard. – BE : Chaïtane, le diable du désert.
1954Hallâq Bagdad (Le Barbier de Bagdad) (EG) de Hussein Fawzi
Fawzi Prod., 140 min. – av. Ismael Yassin (Abul Hassan, le barbier), Karim Mahmoud, Soraya Helmi, Hassan El-Berudi. – Nureddin est amoureux de Margiana, la fille du cadi, mais celui-ci se propose de donner sa fille en mariage à son riche ami Selim. Abul Hassan, le barbier de Bagdad, s’emploie à rendre Nureddin présentable pour faire sa cour mais une suite de quiproquo font que l’on croit Nureddin assassiné et que seule l’intervention du calife permet un happy-end. – Un sujet tiré de l’Histoire du Barbier de Bagdad et de chacun de ses six frères adapté en comédie par Charles Palissot de Montenoy (1758) et que Joseph Crispin (Le Barbier de Bagdad ou le Fils du Calife, 1829), puis Peter Cornelius (Der Barbier von Bagdad, 1858) transformeront en opéra comique.
1955Hoor-e-Arab / Arabian Beauty (IN) de Prem Narayan Arora
All India Pictures (parlé hindi). – av. Pradeep Kumar, Chitra, Om Prakash, Helen, Shashikala, Sajjan, Gope, Shamim.
1955Azad (Azaad, le brigand bien-aimé) (IN) de S. M. Steeramulu Naidu
Pakshiraj St. Productions (parlé hindi). – av. Dilip Kumar, Meena Kumari, Pran, Om Prakash, S. Nazir, Badri Prasad, Randi Kapoor, Murad, Shammi, Raj Mehra.
1956Los amantes del desierto / Gli amanti del deserto / Gharam fil Sahara (Le Fils du cheik / Amour dans le désert) (ES/IT/EG) de Leon Klimóvski, Goffredo Alessandrini, Gianni Vernucchio, Fernando Cerchio [et Ricardo Muñoz Suay]
Benito Perrojo, Carlo Infascelli/P.A.R.C. Film (Madrid)-Rialto Film (Roma)-Films Benito Perojo-Studio Galal (Cairo), 91 min./87 min. – av. Carmen Sevilla (la princesse Amina, fille d’Ibrahim / la danseuse Fatima), Ricardo Montalban (le prince Saïd), Gino Cervi (le sultan Ibrahim), José Guardiola (Selim/Kamal), Franca Bettoia (Suleika), Mahmud El Melighi, Samia Gamal, Manuiel Guitián, Domingo Rivas, Manuel Alcón, Mariangela Giordano, Joaquín Bergia, Félix Briones, Arnoldo Foà, Anna Maria Ferrero.
Synopsis : Le prince Saïd, fils du sultan de Maabda, reconquiert son trône avec l’aide des tribus bédouines. Il venge la mort de son père assassiné par l’usurpateur Ibrahim et son complice, Selim. Saïd s’est épris de la danseuse Fatima, ignorant qu’elle est en réalité la fille du tyran, la princesse Amina, que convoite Selim. Ce dernier s’empare du pouvoir en tuant Ibrahim, mais Saïd lui règle son compte et sauve Amina de la prison en flammes où l’a cantonnée le félon.
En 1956, c’est une des plus ambitieuses productions de l’Espagne franquiste, en coopération avec l’Italie et l’Égypte. Deux grandes stars internationales portent le film, Carmen Sevilla, actrice, danseuse et chanteuse de Séville, immensément populaire dans son pays, et Ricardo Montalban, le bellâtre mexicain de Hollywood. La bande, filmée en Techniscope (Mexiscope) et Ferraniacolor, est sans surprises mais sa réalisation s’avère chaotique. À peine installée pour des extérieurs au Caire (à Gizeh), en octobre 1956, l’équipe se fait surprendre par la crise de Suez suivie de l’invasion franco-anglo-israélienne et se disperse en panique. Cinq réalisateurs se succèdent en se chamaillant pour venir à bout du pensum, le routinier argentin Leon Klimóvsky achève le travail aux studios CEA de Ciudad Lineal à Madrid et supervise le montage final. Le public aime. – DE : Der Sohn des Scheik, US : Desert Warrior.
1957(tv) Abu Kasems Pantoffeln. Eine orientalische Geschichte [=Les Pantoufles d’Abu Kassim] (DE) de Gustav Rudolf Sellner
Nord- und Westdeutscher Rundfunkverband (NWRV), Hamburg (ARD 9.6.57), 103 min. – av. Joachim Teege (le marchand Abu Kassim Tamburifort), Max Haufler (le marchand Soliman), Usula Grabley (Suleika), Jürgen Krumwiede (Iblis, le diable), Hans E. Schons (le marchand Ahmed), Harry Raymon (Hussein), Eric Schildkraut (Hassan, le savetier), August Holler (Jaffar, le marchand de parfum), Ludwig Linkmann (Djebadad, le mendiant), Rudolf Vogel (le cadi), H. M. Crayon (le notaire), Benno Gellenbeck, Eberhard Fechner, Fred Kallmann, Rudolf Dobersch.
Synopsis : Abu Kassim est le marchand le plus riche de Bagdad, mais aussi le plus avare. Ses vêtements tombent en loques, ses babouches sont usées et trouées. « Si tu ne changes pas volontairement, le destin te changera », lui annonce en vain son ami Mirza. Au bain public, il ne retrouve pas ses savates et se glisse dans celles du cadi, croyant qu’il s’agit d’un cadeau de Mirza. Le cadi l’accuse de vol, Abu Kassim est menacé de prison et de bastonnade et doit acheter sa liberté avec de l’or. Toutes ses tentatives de se débarrasser de ses babouches aboutissent à des catastrophes qui finissent par lui coûter sa fortune et le réduisent à la mendicité. – Une dramatique conçue par G. R. Sellner d’après un conte oriental de l’écrivain romantique allemand Wilhelm Hauff, inspiré par le folklore indo-persan et les Mille et Une Nuits.
1958Die Geschichte vom armen Hassan / Hassan und der reiche Kaufmann Machmud [=L’Histoire du pauvre Hassan] (DE-RDA) de Gerhard Klein
DEFA Berlin-Ost, 60 min. – av. Ekkehard Schall (Hassan), Erwin Geschonneck (Mahmoud), Ernst Otto Furhmann (le cadi), Georgetta Sager (Fatima), Heinz Schubert (marchand d’eau).
Script de Rosel Klein, d’après un conte ouïghour. À Bagdad, le pauvre Hassan vit chichement à côté de la propriété du marchand Mahmoud, dont le chien l’agresse. Pour sauver sa vie, Hassan tue le chien et le cadi le condamne à prendre la place (et les tâches) de l’animal, puis celle du cheval de Mahmoud qui a été volé. Ayant remarqué que le cadi est de mèche avec son riche voisin, Hassan se révolte : lors d’une traversée du désert, où il remplace le cheval, il écrase ses deux exploiteurs contre un rocher et, retourné en ville, ouvre les jardins de Mahmoud à tous les déshérités.
Fable brechtienne un peu docte et froide (la collusion des riches avec le pouvoir politico-judiciaire) qui s’avère trop compliquée pour le public enfantin auquel le film s’adresse. Gerhard Klein est également l’auteur d’un Aladin (1951), dessin animé en Agfacolor de 31 min. pour la DEFA-Kulturfilmproduktion.
1959Hasan wa Nayima (Hassan et Naïma) (EG) de Henri Barakat
104 min. – av. Souad Hosni (Na’imah/Nayima), Meharram Fouad (Hassan), Mohammed Tawfik, Hassan El-Baroudi, Leila Fahmi, Wedad Hamdy. – Une histoire d’amour tragique (sur le modèle de Roméo et Juliette) situé dans la campagne égyptienne. Film présenté au Festival de Berlin 1959. Remake en 1964 par Houssam Eddine Mostafa.DE : Hassan und Nayima, US : Hassan and Nayima.
1960/61Taina kreposti / Bir qalanin sirri [=Le Secret de la Forteresse] (SU) d’Alisettar Atakishiyev
Azerbaidjanfilm (Bakou), 81 min. – av. Gjundus Abassov (Elchan), Tamara Kokowa (Metanet), Mamedrsa Cheikhsamanov (le sage Eldostu), Agadadach Kurbanov (le maître), Ali Kurbanov (Kamran-Baba), Andrei Fait (le magicien Gei-Ges-Kossa) Ali Seinalov (Simnar Khan), Talman Alijev (Adi), Farchad Ismailov (Bydi), Aga Hussein Tchavadov (Falci), Melik Dadachev (Darwis).
Un énorme rocher bloque la rivière d’une vallée du Tadjikistan et Simnar Khan, un seigneur local dont la forteresse surplombe le rocher, n’accorde pas d’eau aux paysans pour l’irrigation de leurs champs ; toutes les fleurs sont pétrifiées. Le sage Eldostu et sa disciple Metanet concoctent un elixir qui doit rendre les terres à nouveau fertiles, tandis que le jeune Elchan travaille à détruire l’encombrant rocher. Le khan et son conseiller Gei-Ges-Kossa les font incarcérer et torturer pour obtenir la formule de l’elixir ; Metanet est transformée en pierre. Muni de la ceinture magique de sagesse, Elchan parvient à reconstituer la formule de l’elixir en cueillant des plantes rares au sommet des montagnes et à anéantir les tyrans. – Du cinéma pour la jeunesse : un vieux conte azerbaidjanais tourné en Sovcolor dans le district de Kelbadjar, à Mingachevir et aux studios de Bakou. – DE : Das Geheimnis der Festung.
1961Il conquistatore dell'Oriente / Schlacht um Babylon (Les Conquérants de l'Orient) (IT/DE) de Tanio Boccia [=Amerigo Anton]
Diego Boccanero/Tabos Film-Produzioni Europee Associati (PEA), 89 min. – av. Gianna Maria Canale (Zobeïda), Rik Battaglia (Nadir), Irène Tunc (la princesse Fatima), Edda Ferronao (Sinaida, la servante de Fatima), Paul Muller (le sultan Dakar), Fosco Giachetti (Omar, père de Nadir), Giulio Donnini (le vizir Rato), Tatiana Farnese (Katiscia), Franco Balducci (Noureddine).
En Mésopotamie, dans la cité (fictive) de Darbekir, la princesse Fatima, enlevée dans son village par la soldatesque, refuse de devenir la reine du harem du cruel sultan Dakar et quitte le palais avec l’aide de Zobeïda. Elle s’enfuit en barque sur le fleuve et manque de se noyer si Nadir, un humble pêcheur, n’était intervenu. Ce dernier est en réalité un prince, le fils recherché du sultan détrôné. Grâce à un trésor caché par son père, Nadir fomente une révolte contre le tyran (celui-ci a bien sûr tué son géniteur et usurpé le trône) … Un festival de clichés enregistré en Dyaliscope et Ferraniacolor aux studios Dino de Laurentiis Cinematografica à Rome. Seul atout : la toujours resplendissante « femme fatale » calabraise Gianna Maria Canale (qui incarna Théodora de Byzance sous la direction de son mentor Riccardo Freda) en courtisane intrigante. – US : The Conqueror of the Orient.
1962Baghdad ki Raatein / Abu Hasan / Arabian Nights / Panic in Baghdad (IN) de Nanabhai Bhatt
Manoj Pictures (parlé hindi). – av. Shakila, Mahipal, Bhagwan, Neeru, Ishwarlal, Leela Misra, Ratnamala.
1963Legenda o liubvi / Shakhsenem i Gharib [La Légende de l'Amour / Chakhsenem et Gharib] (SU) de Takhir Sabirov
Turkmenfilm (Poltoratsk/Ashgabat), 78 min. – av. D. Mollaeva (Chakhsenem), A. Makilov (Chaveled), O. Hadjimouradov (Kaber), Z. Welenkevitch (Gul-Nagal), Kourban Annakourbanov, Annagul Annakouliyeva, Sabira Atayeva (Gharib).
Synopsis : Dans le royaume oriental de Djarbekir, le jeune et beau Gharib, merveilleux joueur de « kas », voix d’or et fils de tisserand, est amoureux de la belle princesse Chakhsenem, fille de la sultane, reine du royaume. Mais la sultane, souveraine autoritaire et cruelle, qui nie l'existence de l'amour et va même jusqu'à interdire que le mot soit prononcé dans son palais, s'oppose à cette passion. Elle fait arrêter le jeune homme et le fait déporter, avec sa mère et sa sœur, dans le « désert aux serpents », en lui interdisant de revenir sous peine d'être décapité. Poursuivis par les sbires du palais, les tourtereaux ne trouvent d’autre issue que de se jeter du haut des rochers… « Allergiques aux loukoums s’abstenir », recommande Télérama face à ce mélo médiéval en costumes produit en Turkménistan (3.2.88). Cinéaste tadjik, Takhir Sabirov va acquérir une certaine notoriété en dehors du bloc soviétique avec sa trilogie en couleurs des récits de Shéhérazade en 1984, 1986 et 1987 (cf. « Mille et Une Nuits »).
1963Amirat al-Arab / Princess of Araby (La Princesse des Arabes) (EG) de Niazi Mustapha
Helmy Afla Films, Ltd. (Cairo), 105 min. – av. Warda El-Jazaeriyah (la princesse Chalia), Rushdie Abaza (le prince Mahboub), Fuwad Al-Muhendess (Yazid), Wedad Hamdi (Hind), Abdel Ghani Kamar (l’émir Hecham), Hassan Hamed, Mohamed Awad (Ibn Harma, le bouffon), Said Khalil, Abdel Khalek Saleh (l’émir du Wardistan), Ragea Youssef, Nahed Sabri.
Vaillant guerrier, Mahboub s’en va au Wardistan chercher une épouse pour son oncle, l’émir Hecham, accompagné de son ami Yazid. En route, il délivre la princesse Chalia, capturée par des brigands, et en remerciement, l’émir du Wardistan lui accorde la main de sa fille. Mahboub est forcé de refuser et ramène Chalia au palais de son oncle, les deux ont la mort dans l’âme. En route, Hind, une servante, leur verse à leur insu un philtre d’amour. C’est la passion. Jaloux, Hecham éloigne son neveu et lui interdit de revenir avant la noce sous peine de mort. Le soir du mariage, il revient pourtant afin d’empêcher un coup d’État et, reconnaissant, l’émir bénit l’union de Chalia et Mahboub. – Les Tristan et Yseult arabes, avec happy end. Un récit filmé en couleurs qui baigne dans les mélodies sirupeuses interprétées par Warda El-Jazaeriyah.
1964Amîr Ad-Dahâ’ (Le Prince de la ruse) (EG) de Henri Barakat
Les Films Barakat, 130 min. - av. Farid Chawki (Hassan El-Hilali/le prince Ezz Ed-Dine [Edmond Dantès]), Chuweikar Saccal (Yasmine [Mercédès]), Mahmoud Morsi (Badran [de Villefort]), Chafik Noureddine (Gallal Abdallah [l’abbé Faria]), Naima Akef (Zomorroda [Haydée]), Mahmoud Azmy, Abdul Twefik El Dekn, Hassan El Baroudi.
Cette deuxième adaptation du Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas est un remake en Eastmancolor d’Amir Al-Intiqâm (1950, cf. supra) qu’Henri Barakat tourne aux Studios Nahas à Gizeh. - US : Vengeance of the Desert.
1964Il dominatore del deserto (Le Vainqueur du désert) (IT) de Tanio Boccia [=Amerigo Anton]
Luigi Rovere/Cineluxor, 105 min. – av. Kirk Morris [=Adriano Bellini] (Nadir), Rosalba Neri (Fatima), Paul Muller (l’émir Yussuf), Hélène Chanel (Zaira), Furio Meniconi (El Krim), Aldo Bufi Landi (Salad), Ugo Sasso (Omar), Geneviève Audry (Shireen), Nadir Moretti (Ibrahim).
Au cours d’une de ses nombreuses razzias, le cruel émir Yussuf capture Fatima, l’intrègre à son harem dans la ville (fictive) de Tarik et s’en éprend. Elle fugue dans le désert où la protège le preux Nadir, qui dirige la rebellion contre le satrape, conquiert Tarik et tue Yussuf.
Puérilité filmée en Techniscope et Technicolor, avec le « muscleman » vénitien Kirk Morris qui a campé six fois Maciste et deux fois Hercule dans des péplums de fin de série avant de se recycler brièvement dans l’orientalerie à bon marché (cf. infra). – US : Desert Raiders.
1963[sortie : 1965] Kindar l'invulnerabile (Kindar, prince du désert) (IT/EG) d’Osvaldo Civirani
Osvaldo Civirani/Wonder Film (Roma)-Copro Film (Cairo), 96 min. – av. Mark Forest [=Lorenzo Luis Degni] (Kindar), Mimmo Palmara (Seymuth, le chef des brigands), Rosalba Neri (Kira), Dea Flowers [=Orchidea De Santis] (Nefar, nièce du sultan), Howard Ross (Siro), Giulio Tomasini (Eman, sultan d’Outor), Hussein Kandil (Humi), Omar Zolficar, Sherifa Maher.
Enlevé par des pillards bédouins dans son enfance, le prince Kindar, fils du sultan d’Outor, vit dans le désert où Seymouth, le chef des brigands lui fait croire qu’il est son père. Petit, il a été frappé par l’éclair, ce qui l’a rendu invincible, et seule la « Fleur Rouge », le feu, peut le terrasser. Seymouth convoite depuis toujours les richesses d’Outor et charge Kindar d’attaquer les caravanes qui ravitaillent la cité en légumes et fruits frais. Peu fier de cette mission déshonorante, Kindar capture la princesse Nefar, nièce du sultan, dont il tombe amoureux ; il découvre que le royaume d’Outor est gouverné par son propre père, Eman, et que Nefar est fiancée à son frère, le prince Cyrio. Kindar change de camp, rejoint sa vraie famille et anéantit les agresseurs.
Aventures routinières mais spectaculaires et plus soignées que de coutume, tournées en décembre 1963 en Techniscope et Eastmancolor en Égypte (Le Caire, Louxor, rives du Nil, Gizeh, Dahshur), en Tunisie (casbah de Sousse) et aux studios IN.CI.R.-De Paolis à Rome. Habitué du péplum latin des « Golden Sixties », l’Italo-Américain Mark Forest a joué sept fois Maciste, et fut un des Hercule de Vittorio Cottafavi (La vendetta di Ercole, 1960). – US : Kindar the Invulnerable, AT/DE : Das Geheimnis der roten Blume, Der Unverwundbare, ES : Kindar, el león del desierto.
1965La magnifica sfida / El halcón del desierto (Duel dans le désert) (IT/ES) d’Osvaldo Civirani et Miguel Lluch
Osvaldo Civirani, María Angel Coma Borrás, Sergio Newman/Wonder Film (Roma)-Hispamer Film (Madrid), 92 min. – av. Kirk Morris [=Adriano Bellini] (Kadir), Dina Loy (la princesse Amar), Aldo Sambrell (le général Kames), Erika Jones (Semira, la danseuse), José Riesgo (Omar), Tomás Picó (l’émir Hussein), Franco Fantasia (l’émir Attaur), Howard Ross (Jafar), Ignazio Dolce (Sirup), Claudio Scarchilli (Ali).
Après des années d’absence, Kadir retourne dans sa ville natale Semares, en Arabie au XIe siècle. Le nouvel émir, Attaur, est un tyran. Ayant sauvé la vie du général Kames, Kadir monte en grade dans l’armée d’Attaur. Mais celui-ci déclare la guerre aux tribus du désert du roi Hussein. Kadir sauve la princesse Amar, fiancée d’Attaur, des griffes des bédouins et terrasse le satrape.
Péplum oriental filmé en Eastmancolor et Techniscope à Almeria (Andalousie) et aux studios IN.CI.R.-De Paolis à Rome ; la bataille dans le désert égyptien est empruntée à Kindar l’invulnerabile de Civirani (1963-65, cf. supra). – DE : Zadar Khan, der Wüstenrebell, US : Falcon of the Desert.
1965Anthar l'invincibile / Il mercante di schiave / Soraya, reina del desierto / Marchands d'esclaves (IT/ES/FR) d’Anthony Dawson [=Antonio Margheriti]
Benito Perojo Prod. (Madrid)-Antares-C.C.M. (Roma)-Rialto Fides (Paris), 110 min. – av. Kirk Morris [=Adriano Bellini] (Anthar), Michèle Girardon (Soraya), Mario Feliciani (Ganor), Renato Baldini (Akrim), Manuel Gallardo, José Jaspe, Tanya Lopert, Fedele Gentile, Nadia Brivio, Giacomo Furia, Laura Nucci, Renato Rossini, Nadine Verdier, Malika Kamal (la danseuse du ventre).
Sandor, l’émir de Menares (fictif), est victime d’une révolution de palais fomentée par le fourbe Ganor, désireux de s’approprier le pouvoir et la princesse Soraya, fille de Sandor. Pour lui échapper, celle-ci se jette à l’eau ; elle est repêchée par Anthar, chevalier errant, redresseur de torts, mais elle est capturée par le marchand d’esclaves Akrim qui la revend à l’émir Gamal. Anthar la délivre, puis, à la tête de partisans du bon roi Sandor, il défie l’usurpateur. Ce-dernier tente de l’enfermer dans une galerie de miroirs où il a l’habitude de poignarder ses adversaires déconcertés. Mauvais calcul : ce petit malin d’Anthar brise les glaces et le trucide.
Une inconsistante fantaisie péplumesque à la Maciste (héros bodybuildé que ce même Kirk Morris a d’ailleurs interprété six fois), tournée en Techniscope et Technicolor en extérieurs en Algérie, et en intérieurs aux studios IN.CI.R.-De Paolis à Rome. Sans rapport aucun avec l’authentique légende préislamique d’Antar (scénario de Guido Malatesta). – US : The Devil of the Desert against the Son of Hercules, DE : Soraya, Sklavin des Orients, AT : Anthar – Rächer der Sklaven.
1965Al-Mamâlik [=Les Mamelouks] (EG) d’Atef Salem
Mounia H. Rafla/Helmi Rafla Films-Al Quahera Cinema Co., 90 min. – av. Omar Sharif [=Omar El-Cherif] (Ahmed), Nabila Ebeid (Kamar), Emad Hamdi, Hussein Riad.
Synopsis : Appuyé sur son armée de redoutables Mamelouks dans la citadelle du Caire, le sultan d’Égypte, un vieux sadique, fourbe et rusé, terrorise le pays et l’accable d’impôts. Pendant un de ces raids, Ahmed, un armurier sur le point de se marier, assiste au meurtre de sa mère et jure vengeance. Nûr al-Dîn, l’ennemi du sultan, prépare un soulèvement avec l’aide du vizir Ghaffar, le premier ministre à la cour. Dans sa colère, Ahmed tue un messager de Nûr al-Dîn déguisé en Mamelouk qui porte un document détaillant la révolte, destiné à Ghaffar. Lorsque son oncle est accusé du meurtre, Ahmed revêt l’uniforme du Mamelouk et s’introduit auprès du sultan. Il utilise le message de Nûr al-Dîn pour monnayer la libération de son oncle, document confié à sa fiancée Kamar. Celle-ci, une fille bornée, le transmet au sultan qui l’enferme dans son harem et la fait torturer lorsqu’elle tente de le tuer. Ahmed est arrêté comme traître, mais il s’échappe en s’alliant avec Ghaffar et mêne la révolte cairote contre le palais du sultan avec les troupes de Nûr al-Dîn. Ghaffar tue le sultan en duel.
Un banal film d’aventures sans aucune assise historique, réalisé en noir et blanc au Caire et à Gizeh. À l’affiche, le jeune Omar Sharif, vedette égyptienne révélée en Occident trois ans plus tôt par Lawrence of Arabia de David Lean et auréolée d’un Oscar ; il est flanqué ici de Nabila Ebeid, l’épouse du réalisateur. – US : The Revolt of the Mamalukes.
1966Fâris Banî Hamdân [=Le Chevalier de Bani Hamdan] (EG) de Niazi Mustafa
97 min. – av. Farid Shawqi (Abu Faris Al-Hamadani), Suad Hosny (Najla la Chaldéenne [Nadglaa al-Khaledia]), Leila Fawzi, Imad Hamdi, Adel Adham, Nadia Al-Jundy, Shams El-Barudi, Ahmed Kamis, Mahmoud Moursi.
L’histoire du chevalier-poète des Hamadans, fêté à la cour du prince Saif Ad-Dawla, qui s’éprend de Najla la Chaldéenne. Il s’attire ainsi l’inimitié de Farawiya, le puissant commandant des armées royales ; son amour lui fait traverser de nombreuses épreuves, y compris la guerre contre les Byzantins auxquels Farawiya s’est secrètement allié pour expulser les Arabes de la région. – Titre internat. : Knight of Bani Hamdan.
1968 Jaddeh-ye Zarrin-ye Samarquand (=La Route d’or de Samarcande) (IR) de Naser Malek-Motiee
Chehelsotun Co. – av. Naser Malek-Moti’i, Arham-Sadr, Iren, Soheyla, Nosratollah Mohtasham, Tajaddod.
1970(tv) Abdu, der Schelm [=Abdu, le farceur] (DE-RDA) de Heinz Kögel
Deutscher Fernsehfunk (DFF1 11.10.70). – av. Günther Herbrich (Abdu), Klaus Bergatt (l’émir), Wolfgang Sasse et Werner Ehrlicher (des courtisans). – Farceur-né, Abdu joue des tours à l’émir, souverain avide et égoïste. Lorsque ce dernier crée un nouvel impôt sur l’air que respirent ses sujets, Abdu propose à ses concitoyens de se voiler la face pour contourner l’imposition. L’émir le fait jetter à l’eau. Abdu est sauvé et répand la rumeur selon laquelle il aurait trouvé de l’or au fond de la mer. L’émir s’y précipite – et y reste. Un téléfilm pour la jeunesse écrit par Uwe Walter d’après un conte populaire arabe.
1981Raduga semi nadejd [=L’Arc-en-ciel des sept espoirs] (SU) de Habibullah Faysiyev
Uzbekfilm (Tachkent), 69 min. – av. Nilufar Ibrahimova (Gulchane), Abubaghir Kabulov (Bakhtiar), Rustam Sagdullajev (Eldor), Shukhrat Ergachev (Nabi Shukhrat), Khamsa Umarov (Karatach).
Bakhtiar, un jeune prince trop longtemps couvé par sa mère qui lui a toujours interdit de travailler et qui a laissé les affaires d’État en mains du brutal Karatach (qui brime tous les artisans du royaume), tombe amoureux de Gulchane, la fille du maître-potier Nabi. Mais ce dernier refuse de cèder sa fille à un homme qui ne soit pas capable de travailler de ses propres mains : les artisans ne marient leurs filles qu’avec des artisans. Le prince fugue du palais et devient incognito l’apprenti, puis le disciple du potier. Devenu lui-même un artisan réputé et un maître dans son mêtier, il peut enfin épouser Gulchane, puis, après avoir traversé diverses épreuves, écarter le néfaste Karatach du pouvoir.
Un conte ouzbèke qui renverse les clichés : ce n’est pas Cendrillon qui devient princesse mais le prince qui renonce au trône. Dans ce film pour la jeunesse soviétique tourné à Tachkent en Sovcolor et Sovscope, l’art local de la poterie constitue l’unique miracle. – DE-RDA : Der Prinz und der Töpfer / Regenbogen der sieben Hoffnungen.
1982(tv) The Gardens of the Caliph (GB) de Christine Secombe
« Jackanory Playhouse », Angela Beeching/BBCtv (BBC1 11.1.82), 30 min. – av. Donald Burton (le calife de Bagdad), Richard Coleman (Zenebi, roi de Bassora), Ralph Nossek (le Grand Vizir), George Winter (Nureddin), Elizabeth Watkins (Rania), Derek Smith (le gardien des jardins), Kay McManus.
Deux voyageurs poussiéreux s’aventurent dans les jardins fleuris de Bagdad, les plus beaux d’Orient, ignorant qu’ils appartiennent au calife (adaptation d’un conte par Kay McManus).
1982(tv) Die Errettung Fatmes [=La Délivrance de Fatme] (DE) de Karl-Heinz Kramberg
Manfred Korytowski/INFA Film GmbH-Bayerischer Rundfunk (ARD 14.2.84), 71 min. – av. Zipor Eisen (Fatme), Dany Roth (Mustafa, son frère), David Goldberg (le noble brigand Orbasan), Ithak Hizkia (Kezah), Joseph Cicala (Thiuli Kos, le marchand d’esclaves), Caroline Langford (Fanny), Dalia Mailka (Zoraïde), Shmuel Ornstein (le kadi d’Akara, père de Mustafa).
Pour fêter les seize ans de sa sœur cadette Fatme, Mustafa, organise une excursion en mer, malgré la menace de pirates. La jeune fille et Zoraïde, la fiancée de Mustafa, sont enlevées et vendues comme esclaves à Bassora. Maudit par son père, Mustafa parvient à délivrer les jeunes femmes avec l’aide du noble Orbasan, un brigand au grand cœur. – Récit inspiré d’un conte oriental de Wilhelm Hauff (1826), et tourné en Israël.
1982Sarâb / Predludy pouste (La Ballade de Mamelouk / Mirages) (TN/CZ) d’Abdelhafidh Bouassida
SATPEG/Carthage Films (Tunis)-Filmové studio Barrandov-Krátky Film Praha, 110 min. – av. Yorgo Voyagis (Mamelouk), Miroslav Machácek (le vizir), Bekim Fehmiu (Visdar), Irene Papas (la mère du Mamelouk), Jozef Kroner (Sidi Gali), Abdellatif Hamrouni, Ahmed Senoussi, Noureddine Kasbaoui, Juraj Kukura, Mouna Noureddine. – Un pauvre fils de paysans sauve la vie d’un émir tombé dans un piège à loups. – DE : Wettlauf mit der Sonne.
1987Skazka o prekrasnoy Ayssulu [=Le Conte de la belle Aïssoulou] (SU) de Viktor Tchugunov et Rustam Tajibaev
Kazakhfilm Studios (Alma-Ata/Almaty), 71 min. – av. Saoulé Zhumartova (Aïssoulou), Sagi Achimov (le khan Taoukel), Kenes Nurlanov (Chaksygeldy), Raissa Mukhamedyarova (Karachach Khan), Bulat Ayukhanov (Tahib), Baiten Omarov, Dinmukhamet Akhimov, Nurzhuman Ikhtymbaev, Meruert Utekesheva, Saule Ashimova.
Lors d’une chasse, Taoukel, un puissant khan, rencontre AÏssolou, la fille d’un pauvre berger. Ils tombent amoureux. Il la ramène au palais et l’épouse contre la volonté de sa sœur Karachach, jalouse, intrigante et ambitieuse, et de ses pairs. La sœur s’acharne à détruire le bonheur des jeunes mariés, la noblesse parvient à séparer le couple (Taoukel disparaît à jamais, Aïssolou perd la raison), mais leurs deux enfants survivent parmi les bergers de la steppe. Un scénario tiré du récit Munlyk-Zarlyk et de légendes kazakhs, turcs et karakalpes. – DE : Das Märchen von der schönen Aisulu.
1991Ajooba / Tcherniy prints Adzhubay [=Le Prince noir Adjouba] / Vozvrashchenie bagdadskogo vora [=Le Retour du voleur de Bagdad] (IN/SU) de Shashi Kapoor et Gennadi Vasilyev
Kunal Shashi Kapoor/Aasia Films Pvt. Ltd.-Gorky Film Studios (Moscou) (parlé hindi et russe), 179 min./133 min. – av. Amitabh Bachchan (Adjouba/le prince Ali), Dimple Kapadia (Roxane, fille d’Amir Baba), Rishi Kapoor (Hassan), Sonam (Shehzadi Henna, fille du vizir), Shammi Kapoor (Dokeer Khan, sultan de Bahristan), Saeed Jaffrey (le magicien Amir Baba), Ariadna Shengelaya (Malika), Saeed Jaffrey (Amir Khan), Sushma Seth (Zarina Khan), Amrish Puri (le Grand Vizir), Dalip Tahil (Shahrukh, beau-frère du Vizir), Georgi Darchiashvili (le prince Altaf), Ariadna Shengelaya (la sultane Malika), Abesalom Loria (Kadus), Tinnu Annand (Anwar Khan), Dara Singh (le maharadja Karan Singh), Tej Sapru (le prince Uddham Singh), Mac Mohan, Yunus Parvez, Sudhir (trois bandits), Rakemdra Nath, Zura Qapianidze.
Synopsis : Le sultan afghan de Baharistan (fictif) est renversé par son Grand Vizir, un adorateur du diable. Son fils Ali, encore un nourrisson, survit aux bouleversements. Il est caché dans la hutte d’un forgeron qui, ignorant son identité d’héritier du trône, l’adopte, lui donne le nom d’Adjouba (« miracle » en hindi et en arabe) et le forme aux arts martiaux. À sa naissance, un magicien prévoyant lui a réservé une épée aux pouvoirs mirifiques, capable de percer le granit ; comme Excalibur, l’épée est plantée dans un pilier du palais en attendant que son propriétaire légitime s’en serve. Vingt ans plus tard, déguisé en « Prince noir », masqué, Adjouba part à la recherche de ses parents disparus tout en protégeant la population malmenée par le tyrannique vizir. Dans sa lutte de justicier, cet émule de Zorro doit affronter divers monstres et géants, ainsi que la soldatesque lancée à ses trousses avant de récupérer son trône aux côtés de Roxane, la fille du bon magicien Amir Baba.
Une superproduction bollywoodo-moscovite au budget ruineux, avec deux réalisateurs et la dynastie Kapoor (Shashi, Rishi, Shammi) aux commandes, le tout au service d’un scénario totalement éculé et truffé d’incohérences, de situations usées jusqu’à la corde, de décors et trucages kitsch (en Eastmancolor), mêlant tapis et chevaux volants, collier d’Immortalité, danses, chants, sables du désert et batailles en tout genre. Mise sur pied dès 1988 par la star Shashi Kapoor (l’acteur cherche à se renflouer financièrement), l’entreprise est d’abord destinée à son frère aîné, le réalisateur chevronné Raj Kapoor, mais celui-ci décline pour des raisons de santé. Un désastre commercial en salle, suivi quelque temps plus tard d’un succès cathodique et en vidéo. – Titre internat. : Black Prince Adjoubei / Return of the Thief of Bagdad.