I - LE ROYAUME DE FRANCE

7 . LA GUERRE DE CENT ANS (1339 à 1453)

7 .9 . « All’s Well That Ends Well » de William Shakespeare

 Tout est bien qui finit bien »), comédie en cinq actes écrite vers 1595 et retravaillée en 1602/1603. L’intrigue est tirée du neuvième conte de la troisième journée du "Décaméron" de Boccace dans lequel Gillette de Narbonne, fille du célèbre médecin Gérard de Narbonne, guérit le roi de France, Charles V. Chez Shakespeare, le nom du roi n’est pas mentionné.
1968(tv) All’s Well That Ends Well (Tout est bien qui finit bien) (GB) de John Barton (th) et Claude Whatham (tv)
BBCtv-Royal Shakespeare Company (BBC 3.6.68), 1h50 min. – av. Ian Richardson (Bertrand, comte de Roussillon), Lynn Farleigh (Hélène de Narbonne), Ian Hogg (Lavache), Sebastian Shaw (le roi de France [Charles V]), Catherine Lacey (la comtesse de Roussillon), David Bailie (Morgan), David Ashford (le duc de Florence), Daniel Moynihan (Lord Dumain), Clive Swift (Parolles), Brewster Mason (LaFeu).
Synopsis : Appliquant une vieille recette de son père, Gilette de Narbonne guérit le roi de France d’une fistule et demande en récompense d’épouser Bertrand de Roussillon. Celui-ci ne peut refuser, mais s’enfuit auprès du duc de Florence, alors en guerre contre Sienne. Il écrit à Gilette (rebaptisée Hélène chez Shakespeare) qu’elle ne pourra le considérer comme son mari que lorsqu’elle aura obtenu l’anneau qu’il porte à son doigt et dont il ne se séparera jamais, et lorsqu’elle aura eu un fils de lui qui ne la veut point pour compagne. Hélène part pour l’Italie, se déguise et obtient anneau et enfant par la ruse. Bertrand la reconnaît et se fait pardonner par le roi.
1978(tv) All’s Well That Ends Well (US) de Wilford Leach
New York Shakespeare Festival Production. – Pamela Reed (Hélène de Narbonne), Marc Linn (Bertrand de Roussillon), Elizabeth Nilson (la comtesse de Roussillon), Larry Pines (Parolles), Frances Conroy (Diana), Barbara Williams (la veuve), John Ferraro.
1980/81(tv) All’s Well That Ends Well (Tout est bien qui finit bien) (GB) d’Elijah Moshinsky
« The Shakespeare Plays », BBCtv-Time Life Television (BBC 4.1.81), 2h21. – av. Angela Down (Hélène [=Gilette] de Narbonne), Ian Charleson (Bertrand de Roussillon), Donald Sinden (le roi de France [Charles V]), Celia Johnson (la comtesse de Roussillon), Michael Hordern (Lafeu), Peter Jeffrey (Parolles), Paul Brooke (Lavache), Pippa Guard, Robert Lindsay, Dominic Jephcott. – Réalisation pour la prestigieuse série « The Complete Dramatic Works of William Shakespeare » que Moshinsky met visuellement en scène comme une suite de tableaux flamands à la Vermeer, Van Eyck et Rembrandt. Dans le rôle de la mère de Bertrand, Celia Johnson, jadis l’héroïne mal mariée de « Brief Encounter » (1945) de David Lean. Une réussite majeure pour une pièce peu connue du grand barde. Celia Johnson et Michael Hordern reçoivent le Royal Television Society Award 1981 pour leurs performances.
1982(tv) All’s Well That Ends Well (US) Berkeley Shakespeare Festival Production
38 min. – Diverses scènes enregistrées en vidéo couleur.

Charles V unit d’autorité Aliénor à son pupille récalcitrant, Bertrand de Roussillon (« La Chambre obscure », 2000).
2000La Chambre obscure (FR/LU/IT) de Marie-Christine Questerbert
Jimmy de Brabant-Raymond Blumenthal-Blue Films, Paris-Parnasse International, Paris-Delux Prod. Luxembourg-Gam Film, Roma-Canal+, 1h47 min. – av. Melvil Poupaud (Bertrand de Roussillon), Caroline Ducey (Aliénor/Gillette de Narbonne), Mathieu Demy (Thomas), Sylvie Testud (Azalaïs), Jackie Berroyer (le roi Charles V), Pierre Baillot (Gérard de Narbonne, médecin), Hugues Quester (Ambrogio), Christian Cloarec (Guillaume), Edith Scob (la veuve), Luis Rego (le confesseur), Alice Houri (Lisotta).
Synopsis : Dans le Roussillon au XIVe siècle. Ayant acquis la pratique de la médecine auprès de son père, Maître Gérard de Narbonne, la belle Aliénor se rend à la cour pour soigner le roi de France qui souffre d’un mal réputé incurable. Charles V guérit. Pour la remercier, il lui demande de choisir un époux et elle désigne Bertrand de Roussillon, le pupille du roi qu’elle aime depuis son enfance. Le mariage est célébré, mais Bertrand se rebiffe et s’enfuit. Aliénor gère avec force son comté, puis, apprenant que Bertrand se trouve en Toscane, elle se rend à Sienne, se déguise, devient son amante sous une autre identité (dans une chambre obscure) et lui donne deux jumeaux qu’il finit par reconnaître.
Actrice, critique aux Cahiers du Cinéma et sœur du comédien Hugues Quester (qui joue ici Ambrogio), Marie-Christine Questerbert écrit et réalise ce premier long métrage à partir du Décaméron de Boccace qui sera repris par Shakespeare dans All’s Well That Ends Well. « Il s’agit d’un conte chevaleresque, explique-t-elle, où le personnage féminin s’élance dans le monde ; ce n’est plus la dame destinataire des prouesses qui attend à sa fenêtre. » On y brosse en effet le portrait d’une jeune femme moderne du XIVe siècle qui, afin d’attirer dans son lit un gentilhomme fier et indifférent à ses charmes, applique une stratégie sophistiquée, tout en faisant l’apprentissage des voies tortueuses du désir. Tourné dans la Creuse (aux abbayes du Thoronet et de Silvacane), l’œuvre fortement stylisée, loin de tout naturalisme – certaines maladresses de reconstitution frôlent la désinvolture – est un curieux mélange d’Eric Rohmer, de Danièle Dubroux (réalisatrice du « Journal du séducteur » qui a collaboré au scénario) et des tableaux d’un Fra Angelico. Cette « Chambre obscure » au rythme narratif placide et posé charme cependant plus qu’il n’émeut. Projection à la « Quinzaine des réalisateurs » au Festival de Cannes 1999.