II - LE ROYAUME D’ANGLETERRE

11. LA GUERRE DES DEUX-ROSES : HENRY VI (1422 à 1461) – EDWARD IV (1461 à 1483) – RICHARD III (1483 à 1485)

HENRY VI – 1422 / 1461
Né en 1421, fils d’Henry V et de Catherine de Valois, marié à Marguerite d’Anjou. En 1422, à la mort de Charles VI, il est proclamé roi de France alors qu'il n'a pas encore un an ; le duc de Bedford assume la régence et la tutelle de l'enfant-roi. Henry VI est couronné en novembre 1429 à Londres (en réponse au sacre de Charles VII à Reims) et sacré en novembre 1431 à Paris (après l'exécution de Jeanne d'Arc). L’an 1453 voit la fin de la Guerre de Cent Ans en 1453 et la perte de toutes les possessions anglaises en France, notamment l’immense duché d’Aquitaine et sa capitale, Bordeaux. Cette perte suscite chez le roi une crise de schizophrénie et d’aliénation mentale. C’est le début d’une guerre civile sur 30 ans, la Guerre des Deux-Roses entre le clan de la « Rose rouge » (Lancaster) et celui de la « Rose blanche » (York), 1455-1485. Henry VI finit assassiné à la Tour de Londres, vraisemblablement sur les ordres d'Edward IV.
Maison d’York (Plantagenêt): EDWARD IV – 1461 / 1483
Né en 1442, fils de Richard, duc d’York, et de Cecile Neville, marié à Elizabeth Woodville (« the White Queen »), reine consort. Il s’efforce vainement à reconquérir dans le royaume de France les terres qui avaient naguère appartenu à sa famille. Esthète cultivé, hédoniste adonné aux plaisirs de la table comme de la chair, il meurt dans son lit d’un dysfonctionnement des reins. Ses deux fils, les enfants Edward V et Richard, sont assassinés à la Tour de Londres en 1483, peut-être sur ordre de leur oncle, Richard III. Nommé protecteur du royaume, celui-ci s’empare du trône à la mort de son frère.
RICHARD III, le bossu sanguinaire – 1483 / 1485
Né en 1452, fils de Richard, duc d’York et de Cecile Neville, frère cadet d’Edward IV et duc de Gloucester. Marié à Lady Anne Neville. Comme pour le jeune Edward V (héritier légitime du trône), son règne est court et marqué par la violence, secoué par des vagues de complots et de révoltes spontanées. Revêtu de son armure royale et sa couronne, il meurt en combattant le 22 août 1485 à la bataille de Bosworth Field, affrontement qui met un terme à la Guerre des Deux-Roses. C’est la première fois depuis Hastings (1066) qu’un roi d’Angleterre – qui n’a régné que deux ans – est tué dans une guerre. Le vainqueur, Henry Tudor, comte de Richmond et futur Henry VII, a débarqué en Angleterre à la tête d’une armée constituée principalement de contingents français. Il parvient à vaincre son adversaire, dont les troupes sont pourtant deux fois supérieures en nombre, grâce à la défection de Lord Stanley, comte de Derby. Avec sa petite taille, son physique déformé par une épaule plus haute que l’autre, son air revêche et son extraordinaire capacité pour la tromperie, Richard III campe dans ses excès et sa caricature le profil du méchant et du traître. Par dessus tout pèse sur lui la disparition des enfants d’Edward IV, ses neveux Edward V et Richard de Shrewsbury (progéniture d’un usurpateur d’un trône déjà usurpé) dont tous les indices concourent à montrer qu’il y fut impliqué, même s’il n’en fut pas le seul acteur. Mais il en fut à coup sûr le principal bénéficiaire. Aux ordres des Tudor, William Shakespeare fera du dernier monarque Plantagenêt un roi contre nature, un tyran monstrueux, difforme et incapable dans son drame The Tragedy of King Richard III (1593), alors que son bilan humain en matière d’exécutions et de crimes fut incomparablement inférieur à celui, par exemple, d’un Henry VIII.
Nota Bene : la liste des captations et dramatiques tv des pièces de Shakespeare n’est pas exhaustive.
1908Richard III : A Shakespearian Tragedy (US) de James Stuart Blackton et William V. Ranous
James Stewart Blackton/Vitagraph Co. of America, 990 ft., 302 m./10 min. – av. William V. Ranous (Richard III), Maurice Costello, Julia Swayne Gordon, Paul Panzer, Thomas H. Ince, Florence Auer, Florence Lawrence, Harry Solter, Florence Turner.
Un premier condensé du drame de Shakespeare tourné dans les studios Vitagraph de Flatbush à Brooklyn, New York, synopsis cf. film de 1955. Pionnier britannique du cinéma installé aux USA, Blackton produit cette même année sept autres films inspirés de Shakespeare pour le compte de la Vitagraph, société dont il est le co-fondateur et le directeur artistique. Ranous sera notamment un premier Shylock.
1908Jane Shore (GB)
Gaumont British, 225 m.
La vie tragique de la maîtresse du roi Edward IV, tournée dans les studios de Gulwich (Southwark, London). Cf. film de 1915.
1911Jane Shore, 1482 (GB) de Frank Powell
Britannia Films-Pathé, 375 m. – av. Florence Barker (Jane Shore, maîtresse d’Edward IV).
La vie de la maîtresse du roi Edward I, interprétée par l’actrice de théâtre et de cinéma américaine Florence Barker (Los Angeles), révélée à l’écran par D. W. Griffith et décédée d’une pneumonie en 1913, à l’âge de 21 ans. Cf. film de 1915.
1911Richard III (GB) de Sir Francis Robert Benson
William George Barker, G. W. Jones/Co-operative Cinematograph Co.-F.R. Benson Company Ltd., 422 m./23 min. – av. Sir Francis Robert Benson (Richard III), Constance Benson-Featherstonhaugh (Lady Anne Neville), James Berry (Henry VI), Alfred Brydone (Edward IV), Violet Fairbrother (Elizabeth Woodville, la reine), Eric Maxon (Henry VII), Elinor Aickin (Cecily Neville, duchesse d’York), Marion Rathbone (Marguerite d’Anjou), Harry Caine (Lord Hastings), Murray Carrington (George Plantagenêt, duc de Clarence), Moffat Johnston (Henry Stafford, duc de Buckingham), Kathleen Yorke (Edward, prince de Galles), Hetty Kenyon (le prince Richard, duc d’York), James McLean (John, duc de Norfolk), Victor McClure (le duc de Surrey), R. L. Conrick (Lord Rivers), Wilfred Caithness (Lord Stanley, comte de Derby), George Manship (le comte d’Oxford), Elinor Aikin (Cécile Neville, duchesse d’York), L. Rupert (Sir Richard Radcliff), Alfred Wild (Sir William Catesby).
Un condensé du drame de Shakespeare interprété par la troupe de F. R. Benson (Londres) et filmé au Shakespeare Memorial Theatre à Stratford-upon-Avon, synopsis cf. film de 1955. Cette même année, Benson filme également les trames shakespeariennes très simplifiées de Julius Caesar, The Taming of the Shrew et Macbeth.
1912The Life and Death of Richard III /Richard III (US/FR) d’André Calmettes et James Keane
J. Stuart Blackton, M. B. Dudley/Le Film d’Art (Paris)-M. B. Dudley Amusement Co.-Sterling Camera & Film Co., 56 min. – av. Frederick B. Warde (Richard III), Robert Gemp (Edward IV), Albert Gardnier (le prince Edward de Lancaster), James Keane (Henry, comte de Richmond, Henry VI), George Moss (Sir James Tyrrell), Howard Stuart (Edward Plantagenet), Virginia Rankin (Richard d’York, son frère), Violet Stuart (Lady Anne Neville), Carey Lee (la reine Elizabeth Woodville), Carlotta De Felice (la princesse Elizabeth).
Filmé pour 30'000 $ aux studios de City Island dans le Bronx (New York City) et à Westchester County, N. Y. (extérieurs). Les grandes lignes du drame de Shakespeare avec une bataille de Bosworth assez réussie, synopsis cf. film de 1955 (restauration en 2001 avec musique d’Ennio Morricone).
1913The Princes in the Tower (GB) de Hay Plumb
Cecil M. Hepworth/Hepworth Manufacturing Company (Walton-on-Thames), 627 m. – av. Eric Desmond, Ruby Belasco. – Hay Plumb réutilise ici le château d’Elsinore de son Hamlet (1913), une réplique en plâtre construite à Lulworth Cove (Dungy Head).
1914Les Enfants d'Edouard (FR) d’André Andréani
Société des Films Cosmograph (Paris), 1200 m. – av. Jacquinet (Edward IV), Jean Toulout (Henry Stafford, duc de Buckingham), Jeanne Delvair (Elizabeth Woodville, la reine), Georges Wague (Richard, duc de Gloucester, futur Richard III), Mlle Suteerre, Marcelle Fleury, Mlle Maiapolska, René Alexandre.
1915Jane Shore / US: The Eternal Strife (GB) de Bert Haldane et F. Martin Thornton
Will Barker/Barker Motion Photography Ltd., 2041 m. – av. Blanche Forsythe (Jane Shore-Winstead, maîtresse du roi), Roy Travers (Edward IV), Maud Yates (Elizabeth Woodville, la reine), Robert Purdie (Matthew Shore), Dora De Winton (Marguerite d’Anjou), Nelson Phillips (William Shore), Rolf Leslie (Richard, duc de Gloucester, futur Richard III), Fred Pitt (Guy de Warwick), Thomas H. MacDonald (Lord William Hastings), Tom Coventry (Maître Winstead), Rachel de Solla (Dame Winstead), Frank Melrose (Garth le barde), F. Ambrose.
Synopsis : En février 1461, l’armée lancastrienne est défaite à la bataille de Mortimer’s Cross et William Shore capturé. Le Plantagenêt Edward d’York, 18 ans, proclame sa victoire à Londres et s’y fait couronner sous le nom d’Edward IV. Shore contacte son frère Matthew, fiancé à Jane Winstead, qui parvient à s’introduire dans la Tour de Londres et à le libérer. Lors du cortège royal dans la capitale, le roi est frappé par la beauté de Jane ; il la revoit, masqué, puis la sauve des assauts d’un ivrogne. Jaloux, Matthew Shore informe sa cousine Margaret qui est amoureuse de lui, de son mariage avec Jane. Pour se venger, Margaret dénonce Matthew au roi qui ordonne l’arrestation du « conspirateur lancastrien », puis convainc Jane de devenir sa maîtresse en échange de la vie de son mari. Elle accepte et s’installe à Eltham Palace, mais Margaret détruit la lettre dans laquelle sa rivale explique à Matthew les raisons de son acte. Ce dernier parvient à s’enfuir et rejoint son frère dans le camp des insurgés. Richard, duc de Gloucester, espionne Edward et Jane et informe la reine, Elizabeth Woodville, de l’adultère de son époux. Malheureuse, Jane compte sur le chambellan Lord William Hastings, autre amoureux, pour l’aider à fuir la Cour. Le banquet royal de St. George’s Day est interrompu par la nouvelle de l’arrivée d’une nouvelle armée lancastrienne. Ce sont cette fois les troupes d’Edward IV qui sont écrasées, le roi s’enfuit par la mer. Blessé, Matthew se réfugie en Flandres. Jane le croit mort ; elle accepte trop tard l’amour d’Edward qui est empoisonné par Gloucester (avril 1483). Sur son lit de mort, Edward confie Jane à Hastings. Mais pendant le mariage de Jane avec Hastings, ce dernier est arrêté et exécuté par Gloucester, devenu Richard III. Jane, qui a soutenu politiquement son nouvel époux contre l’usurpateur, est accusée de sorcellerie, puis livrée à la foule déchaînée dans les rues enneigées de Londres. Marguerite lui crache au visage, Matthew pleure sur son cadavre.
Tant pour le scénario de Rowland Talbot, inspiré par les racontars populaires et la pièce mélodramatique The Tragedy of Jane Shore (1714) de Nicholas Rowe et W. G. Wills. Les faits historiques, on s’en doute sont un peu différents : Elizabeth « Jane » Shore (née Lambert, v.1445-v.1527) est l’une des nombreuses maîtresses d’Edward IV, la première des trois qu’il décrit respectivement comme « la plus gaie, la plus rusée et la plus sainte des catins du royaume » ; elle deviendra plus tard une courtisane auprès d’autres nobles seigneurs. Née à Londres, fille d’un marchand prospère, elle est brièvement mariée à un autre marchand, William Shore, mariage annulé en 1476. Après le décès d’Edward IV dont elle restera l’amie jusqu’à la fin, elle devient la maîtresse du fils aîné de la reine, Thomas Grey, marquis de Dorset, puis de William, baron Hastings (exécuté en 1483). Richard III exige qu’elle fasse pénitence publique à Paul’s Cross pour sa conduite libertine, devant parcourir les rues un dimanche, vêtue d’une robe de bure, tenant à la main un cierge et sifflée par la population masculine. Pendant son séjour en prison, elle séduit Thomas Lynom, Avocat de la Couronne qui l’épousera et à qui elle donnera une fille au courant d’une fin de vie bien bourgeoise.
La première superproduction historique du cinéma britannique, fresque très spectaculaire qui cherche à rivaliser avec les Italiens et les Américains et se voudrait une réponse idoine au Cabiria de Giovanni Pastrone et à Birth of a Nation de D.W. Griffith. Mais on est loin du compte, le film est pataud et lent, les acteurs gesticulent, les intertitres décrivent l’action à venir, etc. Pourtant, l’effort sur le plan de la reconstitution est patent, à peine dix mois après le début de la Grande Guerre. Will Barker, producteur et chef opérateur de la fresque, déjà responsable d’une vie de la reine Victoria (Sixty Years a Queen de Bert Haldane) en 1913, a fait ériger sur les vastes terrains du studio d’Ealing à Londres les façades de 350 maisons d’Old Cheapside, construites en bois et en linoléum ; il réunit plus de 5700 figurants devant la caméra, dont 3500 pour la bataille de Mortimer’s Cross. Le film terminé coûte 10’000£, du jamais vu en Grande-Bretagne. La matière a également été portée à l’écran en 1908, 1911 et 1922 (cf.).
1922Jane Shore (GB) d’Edwin J. Collins
Master Films Ltd., 330 m. – av. Sybil Thorndike (Jane Shore, maîtresse du roi Edward IV), Lewis Gilbert (Edward IV), Booth Conway (Richard, duc de Gloucester, futur Richard III), Gordon Hopkirk (Matthew Shore).
La vie de la maîtresse du roi Edward IV (cf. supra, 1915) filmée aux studios de Weir House à Teddington (Richmond-upon-Thames) avec une des grandes vedettes du théâtre anglais, Sybil Thorndike, créatrice du rôle de Jeanne d’Arc dans Saint Joan de G. B. Shaw deux ans plus tard. Pour Master Films, elle interprète en 1922 également Lady Macbeth (Macbeth) et Portia (The Merchant of Venice).
1922The Field of Honour (GB) de Percy Moran
British Producers, 1620 m. – av. Felix Joubert (Jacques de Lubain), Percy Moran (Thomas Que).
Bruges en 1445 : reconstitution d’un tournoi entre Bourguignons et chevaliers anglais.
1926The Tower of London (GB) de Maurice Elvey
Série "Haunted Houses and Castles of Great Britain", Cosmopolitan Productions, 518 m. – av. Isobel Elsom, John Stuart.
1928The Princes in the Tower (GB) de George J. Banfield, Leslie Eveleigh
Série "Ghosts of Yesterday", British Filmcraft, 1935 ft./590 m. – av. G. H. Mulcaster (Richard III), Mary Clare (Elizabeth Woodville, la reine), Gabrielle Morton (Lady Anne Neville), Albert Raynor (Edward IV), Connie Harris (le prince Edward d’York), Bunty Fosse (le prince Richard, duc d’York).
Une série filmée dans les studios de Walthamstow, près de Londres.
1929® The Show of Shows (US) de John G. Adolfi. – av. John Barrymore (Richard III).
1937(tv) Scenes from Shakespeare: Richard the Third (GB) de Stephen Thomas
BBC Television Service (BBC 9.4.37). – av. Ernest Milton (Richard III), Beatrix Lehmann (Lady Anne Neville).
Le célèbre acteur shakespearien Ernst Milton, inoubliable Shylock, dans le rôle-titre. Diffusé live depuis les Studios BBC d’Alexandra Palace à Londres dans le cadre des programmes expérimentaux de la télévision britannique.
Vincent Price (Clarence), Ian Hunter (Edward IV) et Basil Rathbone (Richard III) complotent.
1939* Tower of London (La Tour de Londres) (US) de Rowland V. Lee
Rowland V. Lee/Universal Pictures, 92 min. – av. Basil Rathbone (Richard III), Ian Hunter (Edward IV), Miles Mander (Henry VI), Ralph Forbes (Henry Tudor, futur Henry VII), Boris Karloff (Mord, le geôlier), Vincent Price (George Plantagenêt, duc de Clarence), Barbara O'Neill (Elizabeth Woodville, la reine), Rose Hobart (Lady Anne Neville), Nan Grey (Lady Alice Barton), Ernest Cossart (Tom Clink), John Sutton (John Wyatt), Leo G. Carroll (William Lord Hastings), Miles Mander (Henry VI), Lionel Belmore (Beacon), Ronald Sinclair (Edward V enfant), John Herbert-Bond (le prince Richard, enfant), Frances Robison (la duchesse Isobel), G. P. Huntley (Edward de Westminster, prince de Galles), Rodion Rathbone (Lord DeVere), Walter Tetley (Chimney Sweep), Donnie Dunagan (le nourrisson John de Gloucester, fils de Richard III), John Rodion [J. Rathbone].
Synopsis : En 1471, Edward IV, qui a dépossédé Henry VI de son trône, fait exécuter Lord Devere, accusé de haute trahison. John Wyatt, le cousin de ce dernier, a besoin du consentement du roi pour épouser Alice Barton, mais son soutien pour le condamné lui vaut d’être exilé. Richard de Gloucester et le duc de Clarence, demi-frère du roi, se disputent richesse et terres des Norwick, alliés au prince Galles. Edward IV et Richard emmènent le vieux roi à la bataille de Tewkesbury contre le prince de Galles dans le vain espoir qu’il s’y fasse tuer. Sous une pluie battante, Richard tue le prince de Galles, puis fait assassiner Henry VI par Mord, le bourreau de la Tour de Londres. Comme il convoite Anne Neville, la femme du prince, Clarence cache la jeune femme. Mord la retrouve et elle consent à épouser Richard. Accusé de conspirer contre le roi, Clarence meurt noyé dans une immense cuve de vin. A la mort d’Edward IV, son fils aîné, le jeune Edward V, lui succède. Devenu son tuteur, Richard ordonne à Mord de l’assassiner avec son autre neveu, le prince Richard, et se fait couronner roi sous le nom de Richard III. Il tente d’empêcher que le trésor royal ne tombe entre les mains du prétendant Henry Tudor, un cousin réfugié en France, mais sous l’injonction de la reine Elizabeth, veuve d’Edward IV, John Wyatt, de retour en Angleterre, livre le trésor au Tudor exilé. Quoiqu’arrêté et torturé à la Tour, Wyatt parvient à s’échapper. Tudor peut ainsi lever une nouvelle armée et battre Richard III et Mord à Bosworth, où ils périssent tous les deux sous ses coups. Devenu Henry VII, le vainqueur célèbre le mariage d’Alice et de Wyatt.
Le scénario de Robert N. Lee (frère du cinéaste) ne se base pas sur Shakespeare mais reprend le portrait négatif dressé par les chroniqueurs de la période Tudor en les mariant avec des éléments – et des comédiens – du film d’épouvante : Basil Rathbone en Richard III difforme et machiavélique, Boris Karloff particulièrement sinistre en geôlier géant et boiteux, tout de noir vêtu. Rowland V. Lee a signé quelques mois plus tôt à l’Universal l’épatant Son of Frankenstein (Le Fils de Frankenstein), aux belles recherches décoratives, avec, justement, Rathbone et Karloff dans les rôles principaux, et on retrouve la même musique de Frank Skinner dans les deux films. Le budget est relativement restreint (coûts : 580'000 $), les décors oppressants du château, érigés sur le backlot Universal, seront souvent réutilisés dans des productions mineures de la maison, et les batailles de Tewkesbury et Bosworth sont filmées dans un ranch à Tarzana, Los Angeles, avec 450 figurants, de la pluie battante et du brouillard pour en masquer l’indigence (tournage août-septembre 1939) ; ces images seront reprises dans le remake de Roger Corman en 1962. « Les recherches plastiques du film créent un monde à mi-chemin entre la reconstitution fidèle et la fantasmagorie, écrit Jacques Lourcelles. Les scènes de bataille, vues comme en ombres chinoises sous la pluie et dans la nuit, ont une allure extraordinaire et créent une atmosphère quasi hallucinatoire. Mais il appartient surtout aux interprètes de distiller un subtil malaise et de donner au film son aspect de vrai cauchemar : vont dans ce sens la mollesse sournoise de Vincent Price (dans le rôle de Clarence, un personnage aux initiatives courageuses, mais qui n’a pas l’étoffe d’un grand destin), le mépris glacial de Basil Rathbone et surtout la monstruosité multiforme de Karloff. Surveillant consciencieux de la chambre des tortures, bourreau officiel, tueur d’enfants à l’occasion, Karloff, avec sa calvitie, sa jambe torve que souligne l’étroitesse des chausses, son pied bot, fait ici, dans le rôle de Mord, une de ses compositions les plus horrifiques. Sa complicité avec le futur roi semble le faire accéder à un statut social qui l’enivre et le stupéfie lui-même » (Dictionnaire du cinéma, Laffont, Paris 1992, p. 1459). Chaque fois que Richard s’est débarrassé d’un obstacle humain à son ascension, il enlève une figurine placée dans une sorte de maison de poupée sous forme de salle du trône. Selon Vincent Price, la performance de Rathbone est probablement plus proche de l’authentique Richard III que celle de Laurence Olivier. Un film admiré par Claude Chabrol. – DE, AT: Der Henker von London, ES: La torre de Londres, IT: L’usurpatore.
1950(tv) Richard III (US) d’Albert McCleery
Série “Masterpiece Playhouse” (WNBT 30.7.50), 60 min. – av. William Windom (Richard III), Douglass Watson, Rita Colton, William Post Jr., Blanche Yurka, Hugh Williams.
Condensé du drame de Shakespeare, synopsis cf. film de 1955.
Laurence Olivier magistral en fourbe Richard III (1955). – Portrait publicitaire peint par Salvador Dali.
1955*** Richard III (GB) de Laurence Olivier [et Anthony Bushnell]
Laurence Olivier, Alexander Korda/Independent Film [Laurence Olivier Productions]-British Lion-London Films Production, 161 min. – av. Sir Laurence Olivier (Richard III), Sir Cedric Hardwicke (Edward IV), Sir John Gielgud (George Plantagenêt, duc de Clarence), Sir Ralph Richardson (Henry Stafford, duc de Buckingham), Claire Bloom (Lady Anne Neville), Mary Kerridge (Elizabeth Woodville, la reine consort d’Edward IV), Paul Huson (le jeune Edward V, prince de Galles), Stanley Baker (Henry Tudor, comte de Richmond, futur Henry VII), Pamela Brown (Jane Shore, maîtresse d’Edward IV), Andy Shine (Richard, duc d’York), Helen Haye (Cecily Neville, duchesse d’York), Alec Clunes (Lord Hastings), Laurence Naismith (Lord Stanley, comte de Derby), Norman Wooland (Sir William Catesby), Esmond Knight (Sir Richard Ratcliffe), John Laurie (Lord Francis Lovell), Patrick Troughton (Sir James Tyrrell), John Phillips (John Howard, duc de Norfolk), Clive Morton (Lord Rivers), Dan Cunningham (Lord Grey), Douglas Wilmer (le marquis de Dorset).
Synopsis de la première grande tragédie de Shakespeare, dont la représentation théâtrale dure cinq heures (1592) : Bossu intelligent et ambitieux, Richard de Gloucester ne songe qu’à ravir la couronne royale de son frère Edward IV, faible et malingre. Après avoir épousé de force Lady Anne Neville, la veuve de l’héritier de la maison de Lancastre qu’il a tué au combat, Richard persuade Edward que leur frère Clarence complote contre lui. Clarence est enfermé à la Tour de Londres, puis exécuté à l’insu du roi. Edward tombe malade et décède peu après. Nommé régent, Richard se hâte de faire éliminer un à un les derniers fidèles de son frère, Rivers, Dorset et Hastings. Son ami Buckingham lui rallie le Parlement et le peuple par de grands discours démagogiques. Enfin couronné, Richard commence son règne de terreur en ordonnant le meurtre de ses deux jeunes neveux, enfants d’Edward et héritiers du trône qu’il a fait passer pour des bâtards. Buckingham tombe en disgrâce et rejoint en France Henry Tudor, comte de Richmond, qui lève une armée d’onze mille hommes pour renverser le tyran. Tudor rentre en Angleterre à la tête de ses troupes. Richard mobilise dix mille soldats, marche à sa rencontre et l’affronte le 22 août 1485 au cours d’une terrible bataille à Bosworth, après une nuit de cauchemars hantée par les fantômes de ses victimes. Trahi par ses lieutenants et Lord Stanley qui passent à l’ennemi, Richard perd tout espoir. Encerclé, blessé, à terre, le dernier des monarques Plantagenêt hurle de rage, criant le célèbre « Un cheval, mon royaume pour un cheval ! » avant d’être sauvagement mis à mort par un groupe de ses anciens fidèles. Richmond, le vainqueur, devient roi d’Angleterre sous le nom d’Henry VII Tudor. Conformément à la peinture très négative (et aujourd’hui contestée par l’historiographie) de Richard III propagée par les Tudors, Shakespeare et ses contemporains présenteront cette bataille comme une victoire du bien sur le mal.
La bataille décisive de Bosworth qui entraîne la mort de Richard III, filmée en Espagne par L. Olivier (1955).
 Laurence Olivier songe à filmer la tragédie depuis son interprétation du rôle sur scène en 1944, projet de longue date financé par Alexander Korda (London Films) ; l’entreprise est risquée car la pièce a des défauts de construction et doit être à la fois raccourcie et retravaillée. Pour animer ce tableau d’un souverain difforme (autre point contesté aujourd’hui) et particulièrement corrompu, Olivier – qui a déjà porté à l’écran avec succès Henri V en 1944 (cf. supra) et Hamlet en 1948 – fait appel à de grands comédiens de l’Old Vic Theatre de Londres (Sir John Gielgud, Sir Ralph Richardson) et à des acteurs anglais confirmés à Hollywood (Claire Bloom, Sir Cedric Hardwicke, Stanley Baker) : Olivier ne réunit pas moins de quatre « sirs » au générique, son propre titre compris. Lui-même s’est enlaidi, voûté, boiteux, nez protubérant (une prothèse qui lui donne l’allure d’un rapace), cheveux noir corbeau, affectant une voix fluette destinée à tromper sur sa vraie nature, séduisant même sa victime, Anne Neville, par un mélange déchaîné de cruauté satanique et de sournoiserie : l’innocente princesse de Galles se laisse embrasser fougueusement. La lucidité du criminel assure sa grandeur : « Niant toute transcendance, Richard n’est entravé par aucun préjugé, aucune superstition, et c’est cette liberté insolente qui fascine le public moderne » (Dominique Goy-Blanquet, Shakespeare ou l’invention historique, Bruxelles, 1997, p. 242). Quand Olivier mime la fureur, sa voix ressemble à celle d’Hitler. « La conscience n’est qu’un mot à l’usage des couards, inventé pour tenir les forts en respect ! », clame-t-il. Son Richard III est un histrion pervers, jouant la comédie pour tromper son monde, un jeu à la fois excessif et vrai. C’est un fourbe mielleux, omniprésent, tapi derrière les portes tandis que son ombre menaçante, accusant la difformité du personnage, se prolonge sur sols et parois. Excepté la bataille, toute l’intrigue est filmée en studio, comme s’il s’agissait d’une représentation théâtrale (à l’instar de Henry V), et au cours du récit, Richard III se permet des apartés cyniques et insolents à la caméra en prenant directement le spectateur à témoin (comme chez Shakespeare). Celui-ci devient confident des crimes accomplis et de ceux qui se préparent (« feignons afin de mieux dissimuler »). Le combat final est traité comme une tapisserie traversée d’éclairs de violence. Les couleurs minutieusement travaillées retrouvent les tonalités de l’art pictural du XVe siècle, avec des dominantes surtout rouges (pour tout le sang versé ... qu’on ne voit pas à l’écran), tandis que l’artificialité recherchée du décor et les grands angles des prises de vue qui aplanissent l’espace restituent la bi-dimensionalité des tapisseries médiévales. Ailleurs, la profondeur de champ introduit des raccourcis visuels très révélateurs. Olivier combine ainsi avec audace et virtuosité la frontalité du théâtre à des trouvailles purement cinématographiques. Son film se termine comme il commence, avec une couronne tenue en l’air au-dessus de la tête du nouveau roi : « the hollow crown », la couronne creuse, à la fois symbole d’apparât factice et de pouvoir suprême.
Le tournage en VistaVision et en Technicolor débute en extérieurs en Espagne, pour gagner du temps (car la construction des intérieurs est compliquée), profiter d’une météo stable et de figurants bon marchés. Le Leicestershire de Bosworth Field devient ibérique. Olivier effectue des repérages dès le 20 juin 1954, puis commence, secondé par Anthony Bushnell, à filmer près de Madrid (Galapagar, La Berzosa) ; faute de moyens, la bataille de Bosworth ne réunit que 800 figurants, dont 500 militaires de Franco qui s’affrontent non loin de la finca de taureaux d’El Campillo près de l’Escorial (region de Torrelodones), avec l’appui technique des studios madrilènes de la Sevilla Films et de Roger K. Furse, déjà responsable des costumes et armures pour Henry V et d’autres épopées de chevalerie comme Ivanhoé (1952) ou The Knights of the Round Table (1953). Lors des combats, Olivier est blessé à la jambe par une flèche. Les prises de vues en Espagne durent du 2 septembre au 5 octobre 1954 (quand l’herbe des pâturages de La Mancha se met enfin à ressembler au vert d’Angleterre), puis se poursuivent pendant 11 semaines, jusqu’en janvier 1955, aux studios de Shepperton à Londres. Korda charge Salvador Dali de brosser un portrait d’Olivier en Richard III utilisé à des fins publicitaires pour affiches et press-books. Le film sort le 13 décembre 1955 au Leicester Square Theatre en présence de la reine Elisabeth et du prince Philip. Il est très bien reçu par la presse et le public britanniques, mais son échec cuisant au box office américain puis la mort subite de Korda sonnent le glas de la carrière de réalisateur d’Olivier et il ne parviendra pas à financer son projet shakespearien suivant, Macbeth, prévu avec Vivien Leigh en Écosse (1957). Nominé aux Oscars comme acteur seulement, il est devancé par Yul Brynner en roi du Siam... Olivier récolte toutefois trois grands prix aux BAFTAS à Londres (film, adaptation et interprétation), l’Ours d’argent à Berlin en 1956, le Golden Globe Award hollywoodien en 1957 et le Prix David di Donatello pour le meilleur film étranger (Rome 1957). Aujourd’hui, ce troisième volet de la trilogie shakespearienne réalisée par Olivier est considéré par beaucoup de critiques comme le sommet des adaptations d’Olivier au cinéma. C’est la dernière grande production cinématographique anglaise inspirée par Shakespeare à avoir été faite sans l’appui d’Hollywood ou de la télévision.
1958(tv) The Queen and the Welshman (GB) de David J. Thomas
BBC Wales (BBC 28.8.58), 90 min. – av. Claire Austin (Catherine de Valois, veuve de Henry V), Shirley Cooklin (Margaret), Derek New (John), Glyn Houston (Sir Owen Meredith Tudor / Owen ap Maredudd ap Tudur), Gordon Whiting (Rainault), Douglas Wilmer (Villiers), Kevin Stoney (Hall), Ian Ainsley (John, duc de Bedford), Esmond Knight (Humphrey, duc de Gloucester), Llewellyn Rees (l’évêque Henri Beaufort), Bruce Wightman (le geôlier).
La pièce de Rosemary Anne Sisson (1957) adaptée pour la télévision par John Wiles : En 1422, Henry V, le vainqueur d’Azincourt, meurt prématurément devant Meaux suite à une dysenterie. Sa jeune veuve, Catherine de Valois ou Catherine d’Angleterre, âgée de 21 ans, se retrouve avec un nourrisson royal d’à peine douze mois que son géniteur n’a même jamais vu. Le frère du monarque décédé et Lord Protecteur du royaume, Humphrey de Gloucester, craint pour la couronne – et sa position – si Catherine devait se remarier avant la maturité de son fils. Privée de son enfant, Catherine est seule au château de Windsor et elle entame une liaison avec le chevalier gallois Owen Tudor (c. 1392-1461), adoubé par son époux à Azincourt. De leur union probablement illégitime mais tolérée à la cour (on ignore s’il y eut vraiment mariage) naîtront six enfants, fondement de la dynastie des Tudor.
1959(tv) The Golden Spur (GB) de Kevin Sheldon
Gordon Murray (BBC 5.7.-9.8.59), 6 x 30 min. – av. Edward Vaughan-Scott (Tom Fenton), Jill Tracey (Gillian), Michael Kilgarriff (Edward IV), Oliver Reed (Richard, duc de Gloucester, futur Richard III), Alan Judd (Richard Neville, comte de Warwick), Donald Oliver (George, duc de Clarence), John Brooking (Sir Edmund Fenton), Haron Cervic (Philip Fenton), Julie Webb (Eleanor Fenton, son épouse), Alexander Dore (Maître Giles), Marjorie Wilde (Dame Margaret), Ann Sears (la reine Elisabeth Woodville), Phyllis Neilson-Terry (Anne, duchesse d’York), William Raynor (le médecin), Gregory Scott (le père Gervase), Anne Castladini (Anne Nevill), John Boddington (Maître Caxton), Ronald Fraser (Simon Chandler), Mary Miller (Alice Chandler), Eugene Leahy (l’abbé), Wilfrid Grantham (l’archer Martin), Derek Rowe (l’apprenti), Louis Haslar, Colin Morton, Stephen Cato, Bernard Callaghan, Martin Gordon, Fred Lake, Grace Webb.
Un épisode de la guerre des Deux-Roses imaginé par Constance Cox (feuilleton de l’après-midi) : comment le jeune Tom Fenton aide le roi Edward IV et Richard de Cloucester à récupérer la couronne d’Angleterre en défaisant la maison d’York (le comte de Warwick) à la bataille de Barnet le 14 avril 1471 et en éliminant le fourbe duc de Clarence ; par la même occasion, Tom récupère son héritage et trouve une épouse, Gillian. Le tournage en extérieurs se fait dans le Hampshire, à Long Valley, Aldershot, à Hadley Common (la bataille de Barnet) et au château de Maxstoke près de Coleshill (Warwickshire).
1960(tv) An Age of Kings. A Pageant of English History – Henry VI: 9. The Red Rose and the White – Henry VI: 10. The Fall of a Protector – Henry VI: 11. The Rabble from Kent – Henry VI: 12. The Morning’s War – Henry VI: 13. The Sun in Splendour – Richard III: 14. The Dangerous Brother – Richard III: 15. The Boar Hunt (GB) minisérie de Michael Hayes
Peter Dews/BBRC-BBC Television (BBC 25.8.+8.9.+22.9.+6.10.+20.10.+3.11.+17.11.60), 7 x 60 min. – av. Terry Scully (Henry VI), Mary Morris (la reine Marguerite d’Anjou, son épouse), Patrick Garland (John, duc de Bedford), John Ringham (Humphrey, duc de Gloucester), Noel Johnson (Thomas Beaufort, duc d’Exeter), Robert Lang (Henry Beaufort, évêque de Winchester), Jerome Willis (Charles, le Dauphin / Henry Tudor, comte de Richmond, futur Henry VII), Anthony Valentine (Jean II de Valois, duc d’Alençon),John Warner (le duc d’Anjou), David Andrews (Charles VII, le « bâtard d’Orléans »), Eileen Atkins (Jeanne d’Arc), Jack May (Richard Plantagenet), Alan Rowe (John Beaufort, comte de Somerset), Frank Windsor (le comte de Warwick / Sir Robert Brackenbury), Tony Garnett (Vernon), Edgar Wreford (le duc de Suffolk / le duc de Buckingham), Robert Lang (le cardinal Beaufort, évêque de Winchester), Gordon Gostelow (le comte de Salisbury), Jack May (Richard, duc d’York), Kenneth Farrington (le duc de Buckingham / le comte de Northumberland), Nancie Jackson (Eleanor, duchesse de Gloucester), Patrick Garland (John Hume / George, duc de Clarence), Terence Lodge (l’assassin / Smith the Weaver), Adrian Brine (l’assassin / Walter Whitmore), Julian Glover (Edward IV), Jane Wenham (la reine Elizabeth Woodville, son épouse), Paul Daneman (Richard, duc de Gloucester, Richard III), Adrian Brine (la marquise de Montague), Jeffrey Wickham (le duc de Norfolk), Terry Scully (Henry VI), Jerome Willis (Lord Clifford), Leon Shepperdson (le comte de Westmoreland), John Greenwood (Edward, prince de Galles), John Warner (Louis XI, roi de France), Tamara Hinchco (Lady Bona), Kenneth Farrington (Lord Rivers), David Andrews (Lord Hastings), Jill Dixon (Lady Anne Neville), Jack May (Lord Stanley, comte de Derby), John Ringham (Sir William Catesby), Alan Rowe (Sir Richard Ratcliff), Leon Shepperdson (Lord Grey), Robert Lang (Sir Thomas Vaughan), Frank Pettingell (l’évêque d’Ely), Violet Carson (Cecily Neville, duchesse d’York), Terence Lodge (Sir James Tyrell).
Henry VI est une trilogie consacrée au règne d’Henry VI et à la Guerre des Deux-Roses (elle forme avec Richard III ce que la critique appellera “la première tétralogie de Shakespeare”). La première partie met en scène – sur fond de guerre de Cent Ans – les débuts du règne d’Henry VI, d’abord enfant, puis jeune homme doux et pieux, mal préparé à faire face à la brutalité des moeurs politiques de son temps. Les Anglais affrontent la “sorcière” Jeanne d’Arc qui mène les troupes du dauphin contre une armée anglaise de Lord Talbot affaiblie par les divisions. Talbot déjoue la ruse de la comtesse d’Auvergne qui veut l’assassiner. Richard Plantagenet, duc d’York, se dispute avec le duc de Somerset de Lancaster. Les spectateurs de la querelle prennent parti en choisissant une rose rouge ou blanche. Henri VI choisit naïvement une rose rouge, se ralliant à Somerset et déclenchant la Guerre des Deux-Roses entre la rose rouge des Lancastre et la rose blanche des York. Talbot et son fils tombent sur le champ de bataille, tandis que York capture la Pucelle et la fait brûler. La discorde entre les régents du royaume et les luttes de pouvoir expliquent politiquement les défaites anglaises, aggravées par les émeutes populaires de Jack Cade à Londres (1450) et le mariage malheureux du roi et de Marguerite d’Anjou, fille du roi René d’Anjou, dont la nature passionnée se satisfait mal de cet époux trop chaste. Elle le trompe bientôt avec Edmond Beaufort, duc de Somerset. Le bon sens, la noblesse et le dévouement sont vaincus par l’orgueil, la ruse et l’avidité. Edward Plantagenet se proclame roi sous le nom d’Edward IV malgré l’existence du roi Henry VI, battu par le clan York et enfermé à la Tour de Londres. Louis XI prête à la reine Marguerite des troupes fraîches commandées par Warwick pour l’aider à reconquérir son trône. Mais Warwick est tué à la bataille de Barnet (1471). La reine Marguerite marche sur Londres avec son fils, le prince héritier Edward mais le clan York défait ses troupes à Tewkesbury et le prince héritier est égorgé par les trois frères York. Richard de Gloucester se rend à la Tour de Londres où il assassine Henry VI. Ainsi, Edward IV retrouve le trône royal et s’en félicite, sans se douter que Richard, bossu maléfique, rumine des projets de royauté pour lui-même... – Synopsis de Richard III, cf. film de Sir Laurence Olivier (1955).
En 1960, les 15 parties de An Age of Kings forment la série la plus ambitieuse de la BBC consacrée aux chroniques royales de Shakespeare, avec 600 rôles parlants et 30 semaines de répétitions ; chaque épisode d’une durée de 65 à 70 minutes (adaptation d’Eric Crozier) coûte la fortune de 4000 £. Nota Bene : dans la première partie de Henry VI, une œuvre de jeunesse écrite vers 1592, le monarque anglais, âgé de huit ans (il est proclamé roi de France en 1429 et sacré en 1431 à Paris) lutte contre Jeanne d’Arc, nouveau commandant militaire des Français qui lui reprend Orléans et refoule ses armées. Charles VII n’est que « le bâtard d’Orléans ». Ennemie politique, la Pucelle est dépeinte comme une femme rusée, peu digne de confiance et lascive (elle se déclare enceinte devant les conseillers du roi d’Angleterre pour tenter d’échapper au bûcher auquel ceux-ci, indignés, finissent par la livrer). Au Ve acte de la pièce, on apprend même que tout au long de sa carrière militaire, Jeanne a pu bénéficier du soutien d’esprits surnaturels. Pour le barde débutant, qui recopie littéralement des passages entiers des Chronicles of England, Scotland and Ireland (1577) de Raphael Holinshed à ce sujet, elle n’est qu’une sorcière hystérique et une fille de joie coupable « d’exécrables abominations ». Cette accusation permet d’affirmer que le sacre à Reims est œuvre du diable et que ce n’est donc pas Charles VII qui est le roi légitime de France, mais Henry VI de Lancastre, selon les termes du Traité de Troyes en 1420. L’image de Jeanne en Grande-Bretagne changera du tout au tout à partir de la fin du XVIIIe siècle, sous la plume des écrivains romantiques (Robert Southey, S. T. Coleridge, Charles Lamp, Thomas de Quincey), sans parler de G. B. Shaw.
Vincent Price, le Richard III sournois et sadique de « Tower of London » de Roger Corman (1962).
1962* Tower of London (La Tour de Londres) (US) de Roger Corman
Gene Corman, Edward Small/Admiral Pictures, Inc. [Edward Small Productions]-United Artists, 79 min. – av. Vincent Price (Richard III), Michael Pate (Sir Richard Ratcliffe), Joan Freeman (Lady Margaret, fille de Lord Stanley d’Écosse), Robert Brown (Sir Justin), Bruce Gordon (Henry Stafford, duc de Buckingham), Richard Hale (Tyrus, médecin de la cour), Sandra Knight (Jane Shore, maîtresse d’Edward IV), Justice Watson (Edward IV), Eugene Mazzola (le jeune Edward V), Sarah Selby (Elizabeth Woodville, la reine), Charles MacCaulay (George Plantagenêt, duc de Clarence), Donald Losby (le prince Richard de Shrewsbury), Sarah Taft (la mère de Richard), Joan Camden (Lady Anne Neville), Morris Ankrum (Thomas Bourchier, archevêque de Canterbury), Gene Roth (le tailleur), Jack Tornek (un courtisan), Paul Frees (narration).
Synopsis : Alors que son frère Edward IV se meurt, Richard de Gloucester extermine tous ceux qui le séparent du trône. Edward demande à son autre frère, le duc de Clarence, de protéger ses deux jeunes fils, mais Clarence meurt, assassiné par Richard à l’aide d’un poignard portant le sceau de la reine. Soupçonnant sa femme, Edward nomme Richard au poste de Clarence. L’usurpateur est persécuté par le fantôme de Clarence qui lui prophétise une mort violente de la main d’un cadavre. Richard et son sbire Richard Ratcliffe tentent de contester la légitimité des deux fils du roi avec l’aide de Jane Shore, la nurse royale (et maîtresse d’Edward IV), mais celle-ci préfère périr sous la torture. La reine parvient à rassembler des troupes écossaises fidèles sous la conduite de Lord Thomas Stanley, comte de Derby. Hanté par la vision de Jane Shore qui lui apparaît ensanglantée, Richard sombre dans la folie et étrangle Anne Neville, sa femme, puis étouffe les deux jeunes héritiers dans la Tour de Londres et se fait proclamer roi. A Bosworth, il rencontre l’armée de Lord Stanley et se lance avec fougue dans la bataille, mais les fantômes de ses victimes se dressent contre lui. Son cheval se cabre et il meurt transpercé par la hache d’un soldat mort, puis disparaît englouti dans un étang.
Interrogée par Richard III, Jane Shore (Sandra Knight) passe un mauvais quart-d’heure…
 Une version très libre des faits qui reprend des éléments de Shakespeare (Richard III et Macbeth). Ce n’est pas ici Henry Tudor qui remporte la victoire à Bosworth, mais son beau-père Thomas Stanley (qui a en fait trahi Richard III sur le champ de bataille et s’est rallié à Tudor au moment crucial). Le producteur indépendant Edward Small, un vétéran des années trente, cherche à surfer sur la veine très lucrative des récentes adaptations d’Edgar Allan Poe avec Vincent Price que Roger Corman, maître du cinéma d’horreur, a réalisées en Panavision et en couleurs (House of Usher, The Pit and the Pendulum, Tales of Terror). Il contacte le frère de Roger, Gene Corman, et annonce son film sous le titre de A Dream of Kings. Le budget est très serré (200'000 $), Corman obtient quinze jours pour livrer le produit fini, bouclé à la mi-mars 1962 dans l’ancien Producer’s Studios sur Melrose Avenue, Hollywood ; Francis Ford Coppola, 23 ans, disciple de Corman, est bombardé « dialogue director ». Au dernier moment, Small impose le noir et blanc pour des raisons économiques et modifie le scénario sans l’accord du cinéaste ; furieux, Corman se désintéresse du film (« the most foolish thing I’ve ever filmed »). Néanmoins, pour sauver les meubles, il traite l’ensemble en farce macabre, parodiant à la fois le tragique shakespearien et la version de Rowland V. Lee (cf. 1939), en rajoutant du fantastique à la Poe (les fantômes), des éclairages assez réussis et quelques séquences d’horreur grand-guignolesques : savoureux, excellant dans le sadisme stylé, Vincent Price fait écarteler avec délice Jane Shore ; plus tard, il emprisonne la tête du duc de Buckingham dans un casque de fer et y laisse négligemment tomber un rat… « Il passe en un instant de la préciosité mielleuse à la fureur sanguinaire. On n’a d’yeux que pour lui » (A. Ferenczi, Télérama, 18.3.98). Price avait d’ailleurs interprété le malheureux duc de Clarence dans le film éponyme de 1939 ; son Richard III est un terrifiant psychopathe, très différent de l’assassin calculateur et glaçant de Basil Rathbone. Pour la bataille finale, on intègre des images de l’ancien film de Lee. Mais la pingrerie d’Edward Small n’est pas payante : le public est désappointé par le noir et blanc alors que tous les autres films de cette veine sont en couleurs, et même la télévision américaine rechignera à diffuser la bande en raison de ce handicap. – ES: La torre de Londres, IT: La torre di Londra, DE: Der Massenmörder von London.
1964(tv) Richard III (DE) de Fritz Umgelter
Bayerischer Rundfunk (München) (ARD/DRS 7.+9.4.64), 180 min. – av. Wolfgang Kieling (Richard III), Carl Wery (Henry VI), Maria Becker (la reine Marguerite d’Anjou), Anne Kersten (Cecily Neville, duchesse d’York), Rolf Boysen (George, duc de Clarence), Gisela Uhlen (la reine Elizabeth Woodville), Nikolaus Haenel (le prince Edward V), Friedrich Joloff (comte Rivers), Gisela Stein (Lady Anne Neville), Alf Marholm (le comte d’Oxford), Heinz Blau (le comte de Richmond, futur Henry VII), Gerhard Just (Henry Stafford, duc de Buckingham), Hans Beuthner (Lord William Hastings), Robert Meyn (Lord Stanley), Georg Hartmann (Sir William Catesby), Hans Epskamp (Sir Robert Brakenbury), Sascha Didczuhn (Richard, duc d’York), Christoph Quest (le marquis de Dorset), Till Sterzenbach (Lord Grey), Benno Sterzenbach (Edward IV), Hans Korte (Louis XI), Alexander Golling (le comte de Warwick), Herbert Weicker (Sir Richard Ratcliff), Mario Münster (Edward, prince de Galles).
Le drame de Shakespeare dans la traduction d’August Wilhelm von Schlegel, synopsis cf. le film de Laurence Olivier (1955).
1964(tv) König Richard III. (DE-RDA) de Gotthard Müller (th) et Hilmar Elze (tv)
Deutscher Fernsehfunk der DDR (Ost-Berlin) (DFF 12.5.64). – av. Wilhelm Burmeier (Edward IV), Matthias Kummer (Edward, prince de Galles), Thomas Pohl (Richard, duc d’York), Walter Kainz (George, duc de Clarence), Joachim Zschocke (Richard III), Traute Richter (Lady Anne Neville), Alfred Struwe (duc de Buckingham), Reinhold Stövesand (Sir Ratcliff), Rolf Hoppe (Sir Catesby), Rudolf Donath (Henry Tudor, comte de Richmond), Wolfgang Schumann (Thomas Grey), Rüdiger Evers (Sir Richard Grey), Antonia Dietrich (la reine Marguerite d’Anjou), Gertrud Brendler (la duchesse d’York), Ingrid Fandrei (la reine Elizabeth Woodville).
Le drame de Shakespeare dans la traduction d’August Wilhelm von Schlegel, synopsis cf. le film de Laurence Olivier (1955).
1965** (tv) The Wars of the Roses – 1. The Inheritance – 2. Margaret of Anjou – 3. The Lord Protector – 4. The Council Board - 5. The Fearful King – 6. The Kingmaker – 7. Edward of York – 8. The Prophetess – 9. Richard of Gloucester – 10. Richard the King – 11. Henry Tudor (GB) de Peter Hall et John Barton (th), Michael Hayes et Robin Midgley (tv)
Michael Barry/BBC-Royal Shakespeare Company (BBC1 8.+15.+22.4.65), 165, 175, 145 min. – av. David Warner (Henry VI), Dame Peggy Ashcroft (Marguerite d’Anjou), Roy Dotrice (Edward IV), Paul Martin (Richard de Gloucester, Richard III), Donald Sinden (Plantagenêt), Ian Holm (Richard), Donald Burton (Exeter), Alan Tucker (le prince Edward), Brewster Mason (Warwick), Charles Kay (Clarence), David Hargreaves (Norfolk), John Normington (Young Clifford), William Squire (Henry Stafford, duc de Buckingham), Hugh Sullivan (Bourgogne), Peter Geddis (Alençon), Jeffery Dench (Sir Humphrey Stafford), Susan Engel (Lady Elizabeth Grey), Janet Suzman (Jeanne d’Arc), John Hussey (Louis XI de France), Lee Menzies (Richmond), Madoline Thomas (Cecily Neville, duchesse d’York), Malcolm Webster (Alexander Iden), Katherine Barker (la princesse Elizabeth), Paul Hardwick (Gloucester), Gareth Morgan (Orléans), Henry Knowles (Tyrrel), Clive Morton (Lord Talbot), Eric Porter (Henry Tudor, comte de Richmond, futur Henry VII), Michael Rose (l’évêque d’Ely).
La tétralogie shakespearienne de Henry VI suivie de Richard III dans une mise en scène légendaire de Peter Hall, fondateur de la Royal Shakespeare Company en 1960, filmée pendant huit semaines avec douze caméras (dont des caméras portables pour les batailles) sur la scène du Royal Shakespeare Theatre (synopsis cf. captation de 1960). Influencés par Bertolt Brecht, Hall et son scénariste John Barton soulignent la dimension politique des pièces, incluant des renvois fréquents à l’actualité des années 1960 (le mur de Berlin, la crise de Cuba, l’assassinat de Kennedy) et le mécanisme du pouvoir qui n’a pas changé. Un grand succès critique et populaire qui révèle David Warner, un débutant très prometteur de 22 ans et confirme l’immense talent de Dame Peggy Ashcroft.
1965® (tv) A Hard Day’s Night (GB) de Philip Casson. – av. Peter Sellers (Richard III).
1966® (tv) Louis XI (FR) de Jean-Roger Cadet. – av. Guy Grosso (Edward IV). – cf. France
1966(tv) The Queen and the Welshman (GB) de Basil Coleman
« Theatre 625 » (BBC2 10.4.66 / 24.4.69), 90 min. – av. Dorothy Tutin (Catherine de Valois, veuve de Henry V), Derek Godfrey (Sir Owen Meredith Tudor / Owen ap Maredudd ap Tudur), Nicholas Selby (Humphrey, duc de Gloucester), Gordon Whiting (John, duc de Bedford), Llewellyn Rees (l’évêque Henry Beaufort), Jeremy Brett (Villiers), Fiona Hartford (Margaret), Charles Thomas (Rainault), Robert Russell (Hall), Jack Wild (Edmund Tudor), Jonathan Dennis (John, serviteur de la reine), Robert Bruce (capitaine de cavalerie), Harry Littlewood (le geôlier).
En 1422, l’amour de la reine veuve pour Sir Owen Tudor, après le décès de Henry V. Cf. supra, la dramatique de 1958.
1967(tv) Ricardo III (ES) de Claudio Guerin
« Teatro de siempre », Televisión Española (TVE 27.3.67), 116 min. – av. José María Prada (Richard III), Estanis Gonzáles (Lord Hastings), Lola Cardona (Lady Anne Neville), Paco Morán (Henry Stafford, duc de Buckingham), Pedro Sempson (Sir Richard Ratcliffe), Alberto Solá (Edward IV), Manuel Calvo (Georges Plantagenêt, duc de Clarence), Pedro Sempson (Sir Richard Ratcliffe), Estanis Gonzáles (Hastings), Luisa Sala (Elizabeth Woodville, reine consort), José María Lucena (Lord Rivers), Gerardo Malla (Sir James Tyrrell), José María Caffarel (Lord Stanley, comte de Derby), Antonio Queipo (Thomas Bourchier, archevêque de Canterbury), Pedro Mari Sánchez (Edward V, prince de Galles), José Franco (le Lord-Maire de Londres), Pilar Muñoz (la reine Marguerite d’Anjou), José Franco (Corregidor), Jesús Ciuró (l’assassin), Luis Aldaña, Manuel Gonzálvez, Enrique Dueñas, Antonio Campos, Paloma San Basilio, Julián Belmonte.
Le drame de Shakespeare, synopsis cf. film de 1955.
1969(tv) Heinrich VI. – Der Krieg der Rosen, 1. Teil (DE) de Peter Palitzsch (th), Heribert Wenk (tv)
Zweites Deutsches Fernsehen (ZDF 29.6.69), 130 min. – av. Peter Roggisch (Henry IV Bolingbroke), Ingeborg Engelmann (Marguerite d’Anjou), Hans Mahnke (le duc Humphrey de Gloucester), Edith Heerdegen (Eleanor, duchesse de Gloucester), Ludwig Anschütz (Beaufort, évêque de Winchester), Wolfgang Höper (le duc de Somerset), Wolfgang Schwarz (William de la Poole, comte de Suffolk), Harald Baender (le duc de Bedford), Ulrich Matschoss (le comte de Warwick), Gerhard Just (Richard Plantagenet, futur duc d’York), Friedrich Schwartzkopff (Basset), Traugott Buhre (Lord Talbot), Wilfried Elste (John Talbot), Jürgen Kloth (Sir William Lucy), Ernst August Schepmann (le Dauphin Charles), Rita Leska (Jeanne d’Arc), Nicolaus Haenel (le bâtard d’Orléans), Kurt Norgall (le duc Reignier d’Anjou), Karl-Albert Bock (le duc d’Alençon).
Le drame Henry VI. Part 1 & 2 de Shakespeare (synopsis cf. captation de 1960) dans une mise en scène du Würtembergisches Staatstheater à Stuttgart.
1971(tv) Eduard IV. – Der Krieg der Rosen, 2. Teil (DE) de Peter Palitzsch (th), Helmut Rost (tv)
Zweites Deutsches Fernsehen (ZDF 29.9.71), 140 min. – av. Peter Roggisch (Henry VI), Ingeborg Engelmann (la reine Marguerite d’Anjou), Valentin Jeker (Edward, prince de Galles), Berthold Toetzke (Edward IV), Friedrich Schwartzkopff (le duc d’Exeter), Wolfgang Höper (le duc de Somerset), Kurt Haars (Lord Clifford), Hans-Peter Korff (Sir John Montgomery), Gerhard Just (le duc Richard d’York), Berthold Toetzke (Edward, futur Edward IV), Karl-Albert Bock (George, duc de Clarence), Giovanni Früh (Richard, duc de Gloucester, futur Richard III), Hajo Solinger (Edmund, comte de Rutland), Hannelore Hoger (Lady Elizabeth Grey), Ulrich Matschoss (le comte de Warwick), Nicolaus Haenel (le comte d’Oxford), Ludwig Anschütz (Louis XI).
Le drame Henry VI. Part 3 de Shakespeare (synopsis cf. captation de 1960) dans une mise en scène du Würtembergisches Staatstheater à Stuttgart.
1973(tv) III. Richárd (HU) de György Fehér
Magyar Televizió (Budapest), 95 min. – av. Péter Hausmann (Richard III), József Gáti (Edward IV), Tamá Mayor (George Plantagenêt, duc de Clarence), Rita Békés (la reine Elizabeth Woodville), Mária Sulyok (Jane Shore), Sári Kürthy (Cecily Neville, duchesse d’York), Ildikó Bánsági (Lady Anne Neville), András Kozák (Henry Tudor, comte de Richmond), Zoltán Latinovits (Henry Stafford, duc de Buckingham), Sándor Szoboszlai (Lord Hastings), Károly Bicskey (le comte Rivers, frère de la reine), Antal Rencz (le marquis de Dorset), Zoltán Sárközy (Lord Grey), Iván Vas-Zoltán (Edward V, prince de Galles), Bence Gyöngyössy (le jeune duc de York), István Egri (Lord Stanley, comte de Derby), László Helyey (Sir William Catesby), Lajos Öze (le cardinal Bourchier), Sándor ifj. Körnives (Sir James Tyrrel), János Arva (John Howard, duc de Norfolk), Ferenc Járay (John Morton), Béla Both (Lord Mayor de Londres).
Le drame de Shakespeare adapté en hongrois par György Fehér, synopsis cf. film de 1955.
1975(tv) A Wilderness of Roses / Shouts and Murmurs (GB) de Mike Vardy
Série « Churchill’s People » no. 12, Gerald Savory/BBCtv (BBC 17.3.75), 52 min. – av. Gemma Jones (Margaret Paston-Mautby), Tom Chadbon (John Paston), Tony Steedman (William Paston), June Brown (Agnes Paston), Martin Heller (le père Gloys), Julian Somers (John Mauteby), Marcelle Samett (Margaret Mauteby), Terrence Hardiman (Richard Calle), Denis Lill (Robert Hungerford, Lord Moleyns), John Bott (Sir John Fastolfe), Donald Morley (le juge Sir William Yelverton), Philip Anthony (Sir Thomas Howes), Michael Sheard (Thomas Bourchier, archevêque de Canterbury), Valerie Holliman (Margery Paston), Neil Morley (Edmund Paston), Marc Neighbour (Walter Paston).
Norfolk en 1484. Margaret, la redoutable matriarche de la maison des Paston, vient de décéder et un flash-back évoque les étapes de sa vie : son mariage avec le juriste John Paston à un moment où, le roi-soldat Henry V étant mort prématurément et son héritier n’étant qu’un nourrisson de neuf mois, le pays est déchiré, puis dévasté par les querelles successorales qui aboutissent à la Guerre des Deux-Roses. Les grandes familles du royaume s’entredéchirent pendant 70 ans, tandis que la population souffre dans un pays sans gouvernement stable. Le clan de Margaret doit défendre les terres laissées par le juge William Paston (1378-1444), combattre armes à la main Lord Moleyns qui convoite le manoir familial à Gresham, John est emprisonné trois fois, arbitrairement et à tort (il mourra en 1466), son ami Sir John Fastolfe le soutient en vain, la corruption et la procrastination gangrène la justice. Ses cinq fils sont divisés entre partisans d’York et de Lancaster. La victoire des Tudor à la bataille de Bosworth en 1485 annonce l’aube de temps meilleurs pour la classe moyenne anglaise.
Tiré de A History of the English-Speaking People de Winston Churchill (1956-58), cet episode de la série Churchill’s People est écrit par Roger Woddis et enregistré au BBC Television Centre de Shepherd’s Bush à Londres. Le récit se base sur les fameuses lettres et documents d’époque de la famille Paston (Norfolk) datant de la période entre 1422 et 1509.
1976(tv) Leben und Tod König Richard III. (DE-RDA) de Manfred Wekwerth (th) et Ingrid Fausak (tv)
Deutscher Fernsehfunk der DDR (Ost-Berlin) (DFF1 2.5.76). – av. Hilmar Thate (Richard III), Jürgen Hentsch (le duc de Buckingham), Peter Bause (le duc de Clarence), Ernst Kahler (Sir Robert Brakenbury), Jutta Wachowlak (Lady Anne), Inge Keller (la reine Elisabeth), Otto Mellies (le comte Rivers), Peter Reusse (Lord Grey), Christian Stövesand (le marquis de Dorset), Horst Weinhelmer (Lord Stanley), Elsa Grube-Deister (Margareta), Uwe Detlef Jessen (Sir William Catesby), Peter Aust (le roi Edward IV), Lisa Macheiner (Cecily Neville, duchesse d’York), Peter Borgelt (Sir Robert Ratcliff), Thomas Wenzlau (le prince de Galles), Torsten Nobst (le prince d’York).
Captation de Shakespeare au Deutsches Theater Berlin (Ost).
1980® (tv) Louis XI, un seul roi pour la France (FR) de Jean-Claude Dubtchansky. – av. Jean de Coninck (Edward IV). – cf. France
1980(tv) Richard III (SU) de Robert Sturua
Rustaveli Theatre-Quartuli Pilmi Prod. (Tblisi, Georgie). – av. Ramaz Chkhikvadzé (Richard III), Giorgi Gegechkori (Henry Stafford, duc de Buckingham), Salome Kancheli (Elizabeth Woodville, la reine).
1981(tv) Riccardo III (da Shakespeare) secondo Carmelo Bene (IT) de Carmelo Bene
Roberta Carlotto/RAI Televisione (RAI Rete-2 7.12.81), 77 min. – av. Carmelo Bene (Richard III=, Lidia Maninelli (Cecily Neville, duchesse d’York), Daniela Silverio (Marguerite d’Anjou), Maria Grazia Grassini (Elizabeth Woodville), Susanna Javicoli (Lady Anna Warwick), Laura Morante (Buckingham), Licia Dotti (Jane Shore).
1983(tv) Henry VI, Part I-II-III (GB) de Jane Howell
Série « The Shakespeare Plays », Jonathan Miller/BBCtv-Time Life Television (BBC1 2+9+16.1.83), 188+203+211 min.- av. Peter Benson (Henry VI), Bernard Hill (le duc d’York), Julia Foster (Marguerite d’Anjou), Nick Reding (Edward, prince de Galles), Brian Protheroe (Edward IV), Ron Cook (Richard Plantagenet, duc de Gloucester, futur Richard III), Anthony Brown (Louis XI), Brenda Blethyn (Jeanne d'Arc). Anthony Brown (Philippe le Bon, duc de Bourgogne), Michael Byrnbe (Jean II de Valois, duc d’Alençon), Trevor Peacock (John Talbot, comte de Shrewsbury), Brian Protheroe (Jean Bâtard d’Orléans, comte de Dunois), Ian Saynor (Charles VII), Mark Wing-Davey (Richard de Beauchamp, comte de Warwick), David Burke (Richard, duc de Gloucester), Anne Carroll (la duchesse de Gloucester), Tenniel Evans (le comte de Salisbury), Frank Middlemass (le cardinal Beaufort), Brian Protheroe (Edward Plantagenet), Peter Wyatt (Sir Humphrey Stafford), Mark Wing-Davey (le comte de Warwick), Rowena Cooper (Lady Elizabeth Grey).
Synopsis cf. captation de 1960.
1983(tv) Richard III (GB) de Jane Howell
Série « The Shakespeare Plays », Shaun Sutton/BBCtv-Time Life Television (BBC 23.1.83), 239 min. – av. Ron Cook (Richard III), Julia Foster (Marguerite d’Anjou, veuve d’Henry VI), Brian Protheroe (Edward IV), Paul Jesson (le duc de Clarence), Dorian Ford (Edward V), Jeremy Dimmick (Richard, duc d’York), Rowena Cooper (la reine Elizabeth Woodville), Stephen Rooney (Edward Plantagenêt), Peter Benson (Henry VI), Brian Protheroe (Edward VI), Anne Carroll (Jane Shore), Zoë Wanamaker (Lady Anne Neville), Antony Brown (Sir Richard Ratcliffe), David Burke (Sir William Catesby), Michael Burne (le duc de Buckingham), Paul Chapman (le comte Rivers), Arthur Cox (Lord Grey), Annette Crosbie (Cecily Neville, duchesse d’York), David Daker (Lord Hastings), Brian Deacon (Henry Tudor, comte de Richmond, futur Henry VII), Jeremy Dimmick (le jeune duc d’York), Tenniel Evans (Lord Stanley), Derek Farr (Sir Robert Brakenbury), Stephen Rooney (Edward Pantagenet), Mark Wing-Davey (Sir James Tyrrel), Peter Wyatt (le duc de Norfolk).
Synopsis cf. film de Laurence Olivier (1955). – Le plus long épisode de toute la série des “Shakespeare Plays”. La réalisatrice Jane Howell choisit de ne montrer aucun assassinat (excepté la mort de Richard), les personnages sont simplement emmenés hors champ. En revanche, la fin montre Marguerite d’Anjou assise sur une pyramide de cadavres, les victimes des derniers Plantagennêts.
1985/86Richard III (FR/CH) de Raul Ruiz
Roland Thomas, Jacques Blanc, Jean-Luc Larguier/Institut national de l’audiovisuel (INA)-Télévision suisse romande (TSR)-Maison de la Culture de Grenoble-Centre Dramatique National des Alpes (CDNA Grenoble), 135 min. – av. Ariel Garcia-Valdes (Richard III), Annie Perret (Elizabeth Woodville, la reine), Gilles Arbona (Henry Stafford, duc de Buckingham), Philippe Morier-Genoud (Marguerite d’Anjou), Maie-Paule Trystram (Lady Anne Neville), Marc Betton (Edward IV/Sir William Catesby), Michel Ferber (Lord Hastings), Charles Schmitt (le duc de Clarence), Louis Beyler (Stanley, comte de Derby), David Bursztein (le marquis de Dorset), Jean-Claude Wino (Sir James Tyrrel).
Un film méconnu et jamais diffusé du cinéaste chilien Raul Ruiz, librement inspiré de la mise en scène de Georges Lavaudant pour le festival d’Avignon en été 1984. Un regard original sur un monde shakespearien en désintégration, en crise. Prenant comme point de départ le personnage difforme de Richard de Gloucester, enclin lui-mêne à déformer le monde, Ruiz recrée un univers disproportionné, déséquilibré, disparate. « Il met ainsi en oeuvre une esthétique de la déformation, revendiquant l’artifice et tous les effets du septième art – trucages, usage de filtres, effets de lumière, mouvements de caméra complexes – afin de nous rappeler que l’image, comme le monde, est mensonge » (Laetitia Coussement). Premier grand rôle au cinéma d’Ariel Garcia-Valdes qui compose un roi infantile et dangereux.
1988(tv) The Black Adder (La Vipère noire) (GB/AU) minisérie de Martin Shardlow
John Lloyd/BBCtv-Seven Network (BBC1 15.6.-20.7.83), 6 x 33 min. – av. Peter Cook (Richard III), Rowan Atkinson (Edmund, duc d’Edinburg, dernier des Plantagenêt, dit “Black Adder”), John Savident / Brian Blessed (Richard IV d’Angleterre), Elspet Gray (Gertrude, reine de Flandre), Robert Bathurst / Robert East (Harry, prince de Galles), Tim McInnerny (Percy, duc de Northumberland), Alex Norton (Dougal MacAngus, 4ème duc d’Argyll), Philip Fox / Tony Robinson (Baldrick, fils de Robin the Dung Gatherer), Stephen Tage (Lord Chiswick), Simon Gipps-Kent (Rudkin), Oengus MacNamara (le jésuite), Rik Mayall (Mad Gerald), Peter Cook, Peter Benson, Miriam Margolyes, Jim Broadbent, Frank Finlay, Patrick Allen (narration).
Située en 1485, la série part de l’hypothèse que Richard III serait sorti vainqueur à la bataille de Bosworth, mais qu’il aurait ensuite été assassiné par inadvertance par son neveu Edmund. Richard IV, un des princes de la Tour de Londres, lui succède. Le deuxième fils de ce dernier, Edmond (que se fait appeler « la Vipère noire ») veut à son tour renverser son géniteur. A la fin, Richard IV et toute sa famille sont empoisonnés par des espions des Tudors. Henry VII monte sur trône et fait réécrire l’histoire, présenter Richard III comme un monstre et efface le règne de Richard IV des manuels scolaires. – Une parodie sitcom assez grossière de Richard Curtis et Rowan Atkinson, mais onéreuse et comportant de nombreux extérieurs (château d’Alnwick dans le Northumberland et le prieuré de Brinkburn). – Episodes : 1. « The Foretelling » – 2. « Born to Be King » – 3. “The Archbishop” – 4. “The Queen of Spain’s Beard” – 5. “Witchsmeller Pursuivant” – 6. “The Black Seal”.
1991(vd) The Wars of the Roses – Henry VI: House of Lancaster – Henry VI: House of York – Richard III (GB) de Michael Bogdanov
Série « The Shakespeare Collection », John Paul Chapple, Andy Ward, Tim Milson, Jim Reeve, Russ Russell, John Kelleher/English Shakespeare Company (Michael Bogdanov, Michael Pennington)-Portman Productions-BBC & Open University-Time Life. – av. Paul Brennen (Henry VI), Colin Farrell (le duc de Gloucester / Sir Robert Brackenbury), Francesca Ryan (Jeanne d’Arc), Andrew Jarvis (Richard III / le Dauphin Charles), Ben Bazell (Jean II de Valois, duc d’Alençon), Jack Carr (Sir James Tyrell / Philippe le Bon, duc de Bourgogne), John Tramper (John Talbot), Barry Stanton (Richard Plantagenet, duc d’York), June Watson (la reine Marguerite d’Anjou), Michael Pennington (le comte de Suffolk / Henry Stafford, duc de Buckingham), Michael Cronin (le comte de Warwick / Lord Stanley, comte de Derby), John Darrell (Sir William Lucy / Lord Rivers), John Dougall (Sir John Hume / George Plantagenet, duc de Clarence), Nennifer Konko (Mrs. Simpcox), Roger Booth (Saunder Simpcox), Ann Penfold (Eleanor, duchesse de Gloucester), Phil Rees (Sir John Stanley), Clyde Pollitt (l’évêque de Winchester), Francesca Ryan (Lady Anne Neville), Susanna Best (Cecily Neville, duchesse d’York), Roger Booth (Lord Hastings), Philip Bowen (Edward IV), Ian Burford (l’évêque d’Ely), Charles Dale (Henry, duc de Richmond, futur Henry VII), Stephen Jameson (Sir Richard Ratcliffe), Ann Penfold (la reine Elizabeth Woodville), Sion Probert (Sir William Catesby).
Épisodes de l’octologie des chroniques royales de Shakespeare, Richard II, Henry IV, Henry V, Henry VI et Richard III, montées en 1989 à l’Old Vic à Londres et filmées en 1990 sur video par le fondateur de l’English Shakespeare Company au Grand Theatre de Swansea.
1995[Richard III (US/GB) de Richard Loncraine. – Stephen Bayly, Lisa Katselas Paré/United Artists-British Screen-First Look, 104 min. – av. Ian McKellen (Richard III), Annette Bening (Elizabeth Woodville, la reine), Kristin Scott-Thomas (Lady Anne Neville), Jim Broadbent (Buckingham), Maggie Smith (Cecily Neville, duchesse d’York), Robert Downey Jr. (le comte Rivers), Nigel Hawthorne (Clarence), John Wood. – Shakespeare joué en habits modernes, années 1930 : l’irrésistible ascension d’un despote sanguinaire dans une Angleterre imaginaire qui ressemble à l’Allemagne de la montée du nazisme. Loncrane a l’ambition de rendre accessible à tous une pièce violente et réputée élitiste, en tenant la gageure de respecter le texte. Une réussite.]
1996[Looking for Richard (US) d’Al Pacino. – Michael Hadge, Al Pacino/JAM-Fox Searchlight Pictures, 114 min. – av. Al Pacino (Richard III), Harry Yulin (Edward IV), Kevin Conway (Hastings), Kevin Spacey (Henry Stafford, duc de Buckingham), Penelope Allen (Elizabeth Woodville, la reine), Wynona Rider (Lady Anne Neville), Aidan Quinn (Richmond), Alec Baldwin, F. Murray Abraham, Aidan Quinn. - Secondé par le metteur en scène Frederic Kimball, Al Pacino, qui a déjà incarné deux fois Richard III sur scène, s’interroge avec humour et passion sur l’art et la manière d’aborder ce sombre et illustre “monstre” du théâtre shakespearien. La première partie du film – qui n’était pas destiné au départ à donner naissance à un long métrage (tournage étalé sur trois ans) – consiste en une série d'interviews d'inconnus et de vedettes du théâtre, dans la seconde le film a recours au procédé de la mise en abyme, dans un va-et-vient entre des passages de la pièce de Shakespeare et les étapes de la production ; l'idée d'Al Pacino était de montrer le paradoxe d'un théâtre qui reste d'une grande actualité mais dont les références historiques et la langue échappent aux spectateurs (et à de nombreux acteurs) contemporains, pour essayer de les convaincre de passer outre leur premier mouvement de rejet. Présenté au Festival de Sundance et à Cannes où il obtient un grand succès d’estime.]
1998(tv) The Missing Princes / Princes in the Tower (US) de Melissa Jo Peltier
Série « In Search of History » (History Channel 15.10.98), 60 min. – av. David Ackroyd (narration).
Enquête et débats entre historiens : Richard III a-t-il tué ses neveux à la Tour ? Docu-fiction avec reconstitutions, acteurs anonymes (muets) et extraits du film muet The Life and Death of Richard III (1912).
2004(tv) Fact or Fiction : Richard III (GB) de David Willcock
Richard Sanders Prod. (Channel Four 3.1.04), 50 min. – av. Graham Cook (Richard III), Tom et Joseph Alwyn (Edward V et Richard de Shrewsbury, les enfants princes), Tony Robinson (présentation).
Docu-fiction : une tentative de rectifier le portrait désastreux que donne Shakespeare de Richard III qui, à en croire les historiens, était loyal, droit et un politicien efficace – et non pas un assassin d’enfants.
Rebecca Ferguson (Elizabeth Woodville), Oscar Kennedy (Henry Tudor) et Amanda Hale (Margaret Beaufort).
2013(tv) The White Queen [La Reine blanche] (GB/US/FR/BE) télésérie de James Kent (1-3), Jamie Payne (4-6) et Colin Teague (7-10)
Gina Cronk, John Griffin/BBC Drama Productions-Company Television Pictures Ltd.-BBC-Starz-PNB Paribas Fortis Film Fund-Czar Television-Playground Entertainment (BBC One 16.6.-18.8.13 / Starz 10.8.13), 10 x 60 min. – av. Rebecca Ferguson (Elizabeth Woodville, « The White Queen »), Amanda Hale (Lady Margaret Beaufort, « The Red Queen »), Faye Marsay (Lady Anne Neville), Max Irons (Edward IV), James Frain (le comte de Warwick), Janet McTeer (Jacquetta de Luxembourg, duchesse de Bedford), Caroline Goodall (Cecily Neville, duchesse d’York), David Oakes (George, duc de Clarence, frère du roi), Aneurin Barnard (Richard, duc de Gloucester, futur Richard III), Janet McTeer (Lady Jacquetta Rivers, mère d’Elizabeth Woodville), Eleanor Tomlinson (Isabel Neville, duchesse de Clarence), Ashley Charles (le prince de Galles, futur Edward V), Freya Mavor (Elizabeth d’York), Veerle Baetens (Marguerite d’Anjou, reine consort d’Henry VI), Joey Bates (Edward de Lancaster), Oscar Kennedy (Henry Tudor, futur Henry VII), Michael Marcus (Henry VII adulte), David Shelley (Henry VI), Tom McKay (Jasper Tudor), Juliet Aubrey (Lady Anne Beauchamp, comtesse de Warwick), Frances Tomelty (Lady Beauchamp), Michael Maloney (Henry Stafford, duc de Buckingham), Ben Lamp (Anthony Woodville, comte Rivers), Hugh Mitchell (Richard Welles), Simon Ginty (John Woodville), Eve Posenby (Lady Mary Woodville), Rupert Young (Sir William Herbert, Lord Pembroke), Robert Pugh (le baron Rivers), Lizzy McInnerny (Lady Sutcliffe), Leo Bill (Sir Reginald Bray), Rupert Graves (Lord Stanley), Andrew Gower (Lord Strange), Arthur Darvill (Harry Stafford), Emily Berrington (Jane Shore, maîtresse d’Edward IV), Rudi Goddman (Richard Grey jeune), Nicholas Fagg (Thomas Grey jeune), Otto Farrant (Thomas Grey père), Elinor Crawley (Cecily Neville, duchesse d’York), Ted Allpress (Richard de Shrewsbury).
Un scénario d’Emma Frost tiré de trois ouvrages de la romancière britannique Philippa Gregory, The White Queen (La Reine clandestine) en 2009, The Red Queen en 2010 et The Kingmaker’s Daughter en 2012, faisant partie d’une série de cinq romans intitulée The Cousin’s War. En 1463, le pays est en guerre depuis neuf ans. Le vieux roi Henry VI et son épouse Marguerite d’Anjou ont fui en Écosse et les armées de Lancaster ont été décimées par celles d’York à la bataille de Towton, une des plus sanglantes de l’histoire d’Angleterre. Le pays a un nouveau roi, Edward IV, de la maison d’York, jeune, bel homme et audacieux… La série se concentre sur trois femmes manipulatrices et avides de pouvoir qui nourrissent le conflit entre la maison d’York et celle de Lancaster pendant deux décennies : Elizabeth Woodville (reine consort d’Edward IV dite « la Reine blanche »), la très catholique Margaret Beaufort (dite « la Reine rouge », mère de Henry Tudor, futur Henry VII) et Anne Neville (de la maison d’York, future reine consort de Richard III).
Une production onéreuse (22 millions €) avec la Suédoise Rebecca Ferguson dans le rôle-titre, nécessitant 125 jours de tournage en Belgique (Bruges pour Westminster Castle, Nuit Blanche, Blinde Ezelstraat, forêt de Ryckevelde), Gand (Gravensteen pour Pembroke Castle), Ypres (cathédrale St. Martin pour l’abbaye de Westminster), Rumbeke, Damme, Lissewege, la plage de Knokke-le-Zoute, aéroport d’Ursel) et la forêt de Ryckevelde pour la bataille de Bosworth. The White Queen cherche à retrouver le succès de la série The Tudors, en reprenant les mêmes recettes, mais les portraits féminins sont superficiels, l’intrigue est trop romancée (avec d’incompréhensibles dérapages dans le fantastique et la sorcellerie), l’image inutilement léchée, le style maniéré. Un soap historique fade, encore moins à cheval sur la crédibilité historique que la série susmentionnée. Pour ses abonnés américains, la chaîne Starz retravaille la version BBC en rajoutant davantage de sexe et de violence. Ce qui n’arrange rien.
Episodes : 1. « In Love with the King » – 2. « The Price of Power » – 3. « The Storm » – 4. « The Bad Queen » – 5. « War at First Hand » – 6. « Love and Death » – 7. « Poison and Malmsey Wine » – 8. « The King Is Dead » – 9. « The Princes in the Tower » – 10. « The Final Battle ».
2014[(tv) Henri VI (FR) de Thomas Jolly; Festival d’Avignon-France Télévisions-France 2 Théâtre (FR2 27.-28.-30.7.14), 8 parties/3 x 100 min. – av. Thomas Germaine (le comte de Salisbury / Henry VII Tudor), Bruno Bayeux (le cardinal Beaufort, évêque de Winchester), Eric Challier (Richard Plantagenêt, duc d’York), Jean-Marc Talbot (Lord Talbot). – Filmé en direct au Festival d’Avignon (cour d’honneur des Papes) en costumes modernes.]
2015(tv) Richard III : The Princes in the Tower (GB) d’Ashley Gething
Ashley Gething/Oxford Film and Television Ltd. (Channel Four 21.3.15), 60 min. – av. Tom Bacon (Richard III), James Garnon (le duc de Buckingham), Edward Bracey (Edward V), Thomas Harrison (Richard, duc d’York), Nigel Harrison (Lord Hastings), Tristam Summers (le comte Rivers), Sabine Crossen (Elizabeth Woodville), Leander Deeney (James Tyrell), Gary Reimer (Perkin Warbeck).
Docu-fiction superficiel sur la disparition ou l’assassinat jamais élucidé du jeune roi Edward V et de son frère Richard. Richard III est-il coupable ?
2015(vd) Die unglaubliche Tragödie von Richard III. (AT) de Vicki Schubert
Niavarani & Hoanzl-Peter Schröder Film & Musikproduktion-Globe Wien Marx Halle Prod. (Servus TV 26.3.16), 166 min. – av. Michael Pink (Richard III), Michael Niaravani (William Forrest), Bernhard Murg (Frederick Dighton), Hemma Clementi (la reine Margaret), Eva Maria Frank (Cecily Neville, duchesse d’York / Lady Anne Neville), Susanna Preissl (Edmund, comte de Rutland), Stefan Altenhofer (Edward IV), Jakob Eisenwenger, Georg Leskovich (George, duc de Clarence), Oliver Rosskopf (Henry VI), Manuel Witting (Richard Plantagenet), Pia Strauss.
Parodie viennoise de Shakespeare imaginée par Michael Niaravani au théâtre Globe Wien.
2016(tv) Britain’s Bloody Crown (GB) minisérie de Nick Green
1. The Mad King : Henry VI – 2. The Kingmaker Must Die – 3. The Princes Must Die – 4. A Mother’s Love
Dan Gold, Sam Starbuck/Channel 5 Broadcasting Ltd. (Channel Five 7.+14.+21.+28.1.16), 4 x 52 min. – av. Steffan Boje (Richard, duc d’York), James Oliver Wheatley (Richard Neville, comte de Warwick), Tom Durant-Pritchard (Edward IV), Adina Galupa (Elizabeth Woodville), Darren Bransford (Richard III), Alexandru Fainisi (Edward V), Cezar Grumazescu (Henry Stafford, duc de Buckingham), Catalin Fartaes (Hastings), Andrea Sovan (Margaret Beaufort), Denis Stefan (Sir Henry Stafford), Florin Kevorkian (Thomas Stanley), Gabriel Zaharia (Henry VII), Andrei Scorteanu (Christopher Ursuick), Voicu Hetel, Tache Florescu, Alexandra Popescu, Alin Panc, Alexandru Caragea, Dan Jones (présentation).
Docu-fiction un peu simpliste, influencé visuellement par la série Game of Thrones et filmé en Roumanie, à l’abbaye de Westminster et à Dover Castle. Partant de son ouvrage à succès The Hollow Crown : The Wars of the Roses and the Rise of the Tudors (2014), l’historien Dan Jones explique le conflit entre les maisons d’York et de Lancaster. Après la mort du duc de Suffolk en 1450, diverses factions tentent d’avoir de l’emprise sur le roi Henry VI, faible d’esprit, pathétique. La guerre trouve son origine dans la lutte de Richard d’York, cousin d’Henry VI, contre l’épouse française du roi, Marguerite d’Anjou, dure et brutale, et son favori, le duc de Somerset, tous deux soucieux de conserver le trône en l’état. – Partie 2 : Six ans plus tard, en 1461, Richard Neville, comte de Warwick (surnommé le « Faiseur de rois »), pousse le jeune Edward IV à s’emparer du trône d’Henry VI après l’avoir défait sur le champ de bataille. Edward épouse l’ambitieuse Elizabeth Woodville, une roturière. Mais lorsque Warwick se fâche avec le nouveau monarque, il réinstaure Henry VI. – Partie 3 : A la mort d’Edward IV, son frère cadet Richard, duc de Gloucester, était un héros national, un grand chef militaire d’une fidélité totale à la couronne. Comment a-t-il pu, en devenant Richard III, après à peine trois mois de règne, se transformer en ce monstre décrit par Shakespeare ? Est-il vraiment le meurtrier des deux jeunes princes héritiers à la Tour de Londres en 1483 ou est-il victime de la propagande tudorienne ? – Partie 4. Henry Tudor défait Richard III à Bosworth en 1485, mais il ne serait jamais devenu roi sans sa mère, Margaret Beaufort, qui sut le mettre à l’abri et manœuvrer intelligemment pour placer son rejeton sur le trône.
Benedict Cumberbatch en Richard III sur le champ de bataille de Bosworth (« The Hollow Crown », 2016).
2016** (tv) The Hollow Crown : The Wars of the Roses (Le Cercle creux de la couronne) – Henry VI (Part 1 & 2) – Richard III (GB/US) minisérie de Dominic Cooke
Sam Mendes, Pippa Harris, Rupert Ryle-Hodges, Gareth Neame, Ben Stevenson/BBC Two-Neal Street Productions-NBC Universal Television-WNET Thirteen (BBC Two 7.+14.+21.5.16), 112 min., 123 min., 129 min. – av. Tom Sturridge (Henry VI), Hugh Bonneville (Humphrey de Gloucester), Adrian Dunbar (Richard Plantagenet, duc d’York et régent), Michael Gambon (Edmond de Mortimer), Philip Glenister (Lord Talbot, comte de Shrewsbury), Max Bennett (John Talbot, son fils), Sally Hawkins (Eleanor, duchesse de Gloucester), Anton Lesser (le duc d’Exeter), Ben Miles (le duc de Somerset), Sophie Okonedo (Marguerite d’Anjou, épouse d’Henry VI), Geoffrey Streatfeild (Edward Plantagenet, le roi Edward IV), Keeley Hawes (la reine Elizabeth Woodville, son épouse), Benedict Cumberbatch (Richard Plantagenet, duc de Gloucester, futur Richard III), Judi Dench (Cecily Neville, duchesse d’York), Isaac Andrews (le prince Richard, duc d’York), Paul Bazely (Catesby), Ben Daniels (Henry Stafford, duc de Buckingham), Alan David (l’évêque d’Ely), Keith Dunphy (Ratcliffe), James Fleet (Hastings), Simon Ginty (George Stanley), Eleanor Inglis (Isabella Neville), Stanley Townsend (Warwick), Jason Watkins (le duc de Suffolk), Samuel West (l’évêque de Winchester, puis cardinal Beaufort), Tom Beard (Sir William Lucy), Tom Byam Shaw (le dauphin Charles, futur Charles VII de France), Sean Cernow (le meurtrier), Laura Frances-Morgan (Jeanne d’Arc), Pandora Colin (Isabelle Rommée d’Arc, sa mère), John Mackay (Brakenbury), Stuart McQuarrie (Vernon), Matthew Needham (Basset), Lucy Robinson (la jeune Cecily), David Troughton (René, duc d’Anjou et roi de Naples).
Synopsis de Henry VI cf. An Age of Kings (1960), et pour Richard III cf. le film de Sir Laurence Olivier (1955).
-The Hollow Crown est une série de sept téléfilms shakespeariens produite à grand frais pour la BBC (dans le cadre des « Cultural Olympiad ») par le prestigieux cinéaste britannique Sam Mendes qui a décroché l’Oscar et le Golden Globe pour American Beauty en 2000, auteur de Road to Perdition, de deux James Bond avec Skyfall et Spectre, de 1917, etc.). BBC Worldwide ayant rejeté le projet par crainte d’un manque à gagner, Mendes mobilise sa propre société (Neal Street Productions) et, sa réputation aidant, décroche une participation substantielle de fonds américains via Universal Television, représenté par Gareth Neame (producteur des séries Downton Abbey et Rome). La série, filmée entièrement en extérieurs et décors authentiques, se décline en deux saisons : la première, datant de juin-juillet 2012, comprend Richard II, les deux parties de Henry IV et Henry V. La deuxième saison, diffusée en mai 2016, porte le sous-titre de The Wars of the Roses et contient les trois parties de Henry VI suivies de Richard III. Démarrant en 1399, ces drames historiques, de loin les pièces les plus violentes, fiévreuses et pessimistes du Grand Barde, nous emmènent de la Cour de Westminster jusqu’aux champs de bataille de France et d’Angleterre pendant seize années de jeux de pouvoirs politiques et monarchiques, puis au travers de la Guerre civile des Deux-Roses jusqu’à la bataille de Bosworth en 1485, quand disparaît le dernier monarque Plantagenet. Irrigué par le sang, la sueur, les larmes et la sève fielleuse des jeux de pouvoir, l’ensemble semble fortement influencé par la série américaine de House of Cards (2013) sur les intrigues léthales à la Maison Blanche. Pour plus de détails sur cette remarquable série, cf. commentaires sur le premier segment de la série, sous le règne de Richard II (2012).
Ce dernier segment, particulièrement sanglant, est l’épisode le plus abouti de la série, dramatiquement très tendu. La musicalité enchanteresse et hypnotique des vers s’y accorde avec une réalisation ample et majestueuse signée Dominic Cooke (Royal Shakespeare Company et directeur artistique du Royal Court Theatre). Le casting est de luxe : Hugh Bonneville (le maître de Downton Abbey) fait Gloucester, Judi Dench joue la duchesse d’York et la formidable Sophie Okonedo, une actrice noire, interprète Marguerite d’Anjou, la “louve de France” qui fourre dans la bouche d’York un mouchoir dégoulinant du sang de son fils égorgé. Le fabuleux Benedict Cumberbatch (rôle-titre dans la série des Sherlock [Holmes]) fait des étincelles en Richard III, bossu claudiquant comme un animal blessé et donc dangereux (il dévoile son infirmité en enlevant sa chemise) : un monstre habité, maléfique, manipulateur et néanmoins émouvant. Le tournage (de septembre 2014 à janvier 2015) a lieu à Haddon Hall (Bakewell, Derbyshire), au Great Hall à Winchester (Hampshire), Penshurst Place (Kent) devient le palais de Westminster, le château de Dover sert de décor à la Tour de Londres, à Rouen (épisode de Jeanne d’Arc), Ashridge (Hertfordshire), Leed Castle (Kent), aux cathédrales de Gloucester et de Wells (Somerset) et aux château de Berkeley (Gloucestershire), de Winchester et de Alnwick (Northumberland). Bref, une plongée impressionnante dans l’histoire d’Angleterre pour un événement tant cathodique que culturel.
2016-2018 – ® (tv) The Windsors (GB) série parodique d’Adam Miller et Amanda Blue. – av. Al Roberts (Richard III).
2018® (tv) La Guerre des trônes – 3. Le Jeu des alliances (1461-1483) (FR) série d’Alain Brunard et Vanessa Pontet. – av. Geoffroy Lopez (Edward IV d’York), Laure Massard (Margaret d’York). – cf. France, chap. 8: Louis XI.

11.1. « The Black Arrow » de R. L. Stevenson

L’action est située entre mai 1460 et janvier 1461 dans le Suffolk, pendant la Guerre des Deux-Roses. Ayant découvert que son tuteur et oncle, le puissant Sir Daniel Brackley, cherche non seulement à marier de force sa pupille Joanna Sedley à Lord Shoreby, mais qu’il est en plus l’assassin de ses parents et qu’il s’est emparé par trahison du château familial de Tunstall, le jeune Richard Shelton s’enfuit dans la forêt. A présent qu’il connaît le secret de son oncle, sa vie est en danger. Il trouve refuge parmi une bande de hors-la-loi que dirigent Ellis Duckworth et Will Lawless, puis gagne l’armée du duc de Gloucester – futur Richard III – pour se venger, car l’oncle félon a rejoint les rangs de l’adversaire. Gloucester remporte la victoire contre Lancaster à la bataille de Shoreby et Richard récupère ses terres. Il laisse la vie sauve à Brackley, mais celui-ci périt d’une flèche noire tirée par Duckworth. – Le personnage de John Amend-All (Jean-Punit-tout), le mystérieux archer de Tunstall Forest dont les flèches noires lui révèlent la vérité sur Sir Daniel, terrorisent la soldatesque et qui finalement tuent l’usurpateur en fuite (« une flèche noire pour tout cœur noir »), s’inspire du hors-la-loi irlandais Jack Cade. Ce dernier souleva la population de Kent contre Henry VI en mai 1450 et s’empara de la Tour de Londres avant d’être occis. L’authentique Sir Richard Shelton de Tunstall était, lui, un ardent partisan de Lancaster sous Henry VI et combattit la maison d’York. En introduisant Richard de Gloucester dans son récit, Stevenson triche avec l’Histoire, le futur Richard III étant, au moment de l’intrigue, encore un enfant.
1911The Black Arrow (US) d’Oscar C. Apfel
Thomas A. Edison/Edison Mfg. Company, 324 m. – av. Harold M. Shaw (Richard Shelton), Nathalie Jerome (Joanna Sedley), Charles Ogle (Sir Daniel Brackley), Edgar L. Davenport (Lord Shoreby), Richard Ridgely (Richard Plantagenêt, duc de Lancaster et futur Richard III), Charles M. Seay (le prêtre), Jack Chagnon (Will Lawless).
Filmé en partie aux studios Edison dans le Bronx, New York City, avec Charles Ogle, le premier monstre de Frankenstein du cinéma (en 1910), dans le rôle du fourbe Sir Brackley. Le script de Charles M. Seay prend quelques libertés avec le roman : Brackley veut forcer Joanna à épouser Lord Shoreby, mais étant appelé sur le champ de bataille, il emmène sa pupille avec lui, déguisée en garçon ; le jeune Richard l’aide à s’échapper et sa vie étant à présent en danger, il se cache dans la forêt, où il est hébergé par les rebelles. Moving Picture World (21.10.11) relève un nombre impressionnant d’extérieurs en forêt, des images de bataille et l’assaut de la ville de Shoreby (film perdu).
Louis Hayward et Janet Blair tentent d’élucider les énigmes de Tunstall Keep (« The Black Arrow », 1948).
1948* The Black Arrow / GB : The Black Arrow Strikes (La Flèche noire) (US) de Gordon Douglas
Edward Small, Grant Whytock/Edward Small Productions-Columbia Pictures, 76 min. – av. Louis Hayward (Sir Richard Shelton), Janet Blair (Joanna Sedley), George Macready (Sir Daniel Brackley), Lowell Gilmore (Richard Plantagenêt, duc de Gloucester et futur Richard III), Russell Hicks (Sir Harry Shelton), Edgar Buchanan (Will Lawless), Rhys Williams (Bennet Hatch), Walter Kingsford (Sir Oliver Oates), Halliwell Hobbes (l’évêque de Tilsbury), Paul Cavanaugh (Sir John Sedley), Ray Teal (Nick Appleyard).
Synopsis : En 1471, vers la fin de la guerre des Deux-Roses, le yorkiste Sir Richard Shelton, annobli par Edward IV sur le champ de bataille de Tewkesbury, retourne au domaine familial de Tunstall Keep où il apprend de la bouche de son oncle Sir Daniel Brackley que son père a été assassiné par un ennemi politique, Sir John Sedley, un partisan des Lancaster qui a été aussitôt exécuté. La fille de ce dernier, Lady Joanna, sortie du couvent et héritière fortunée, est confiée à la garde de Brackley. De mystérieuses flèches noires pourvues de messages d’avertissement sèment le doute dans l’esprit de Richard. Elles sont tirées par Sir John, qui a miraculeusement échappé à la mort grâce à Lawless, son serviteur, et qui se cache dans les bois avec ses fidèles archers. Appleyard et Hatch, deux séides de Brackley, sont les victimes suivantes des flèches vengeresses. Tombé amoureux de Joanna, Richard finit par être convaincu de la culpabilité de son oncle. Il est grièvement blessé en fuyant le château et trouve refuge dans la forêt auprès de Sir John, mais Joanna est retenue prisonnière par son tuteur. Peu après, Sir John est capturé par Brackley, qui use du chantage pour contraindre Joanna à l’épouser. Le jour de la cérémonie nuptiale, Richard, qui a réussi à se réintroduire dans le château de Tunstall Keep, comparait devant Richard de Gloucester, le frère du roi invité pour les noces ; il accuse publiquement son oncle du meurtre de son père et demande le Jugement de Dieu. Richard tue le criminel en tournoi et obtient la main de Joanna, dont le père se verra réhabilité et retrouvera ses terres.
 Plaisant mais handicapé par un budget restreint qui exclut figuration massive, extérieurs et batailles. Une fidélité toute relative au texte de Stevenson (où c’est Richard qui se voit contraint d’épouser Joanna), avec des passages qui évoquent plutôt la légende de Robin Hood ; on trouve un portrait ambigu mais pas forcément négatif du futur Richard III (anticipant ainsi la réhabilitation du souverain par l’historien Paul Murray Kendall). Lorsque, à la fin, Lady Joanna vante la bonté et le sens de l’équité du fourbe bossu décrit par Shakespeare, celui-ci rétorque en souriant : « Ne dites pas des choses aussi flatteuses, cela pourrait nuire à ma réputation ! » C’est le premier film d’aventures historiques du routinier Gordon Douglas, petit maître de la série noire ; The Black Arrow est filmé à l’économie dans les décors de The Swordsman (Joseph H. Lewis, 1947) et les costumes de Bandit of Sherwood Forest (H. Levin, G. Sherman, 1946) avec un tournoi final à la hache particulièrement réussi et violent (tournage de juillet à août 1947 à Corriganville, Simi Valley, Calif.). Le sympathique Sud-Africain Louis Hayward, l’Errol Flynn du pauvre (il fut d’Artagnan, l’homme au masque de fer et le comte de Monte-Cristo avant-guerre), retrouvera son metteur en scène en 1950 sous la bannière des pirates avec l’amusant Fortunes of Captain Blood. L’adaptation est banale et pauvrement dialoguée, mais Douglas utilise avec efficacité tous les recoins du décor pour dynamiser l’action par des cadrages inventifs et des mouvements d’appareil inattendus. Durant le tournage, le réalisateur invente un procédé souvent réutilisé par la suite et permettant de voir dans le même plan « le couteau ou la flèche qu’on lance et l’homme qu’elle atteint » sans fondu ni truquage (interview dans Positif no. 108, sept. 1969). « Je cadre l’homme qui s’apprête à lancer le couteau. Pendant ce temps, j’ai préparé un autre couteau identique. Je le fais planter dans la cible avec un dispositif permettant de le faire vibrer. Quand je dis « Partez », l’homme lance son couteau ; je fais panoramiquer à toute vitesse pour recadrer la cible, et, durant le pano, un accessoiriste fait vibrer le second couteau. Quand je cadre, on a vraiment l’impression que l’homme a reçu le projectile. » – DE, AT : Der schwarze Pfeil, IT : La freccia nera, ES : Corazón de león.
1951(tv) The Black Arrow (GB) minisérie de Naomi Capon et Michel St. Denis
Michel St. Denis, Naomi Capon/BBCtv (BBC 20.+27.5.51), 2 x 40 min. – av. Dennis Quilley (Richard Shelton), Mervyn Blake (Sir Daniel Brackley), Tarn Bassett (Joanna Sedley / John Macham), John Garley (Will Lawless / frère William), Derek Godfrey (frère Nicholas), Keith Michell (Ellis Duckworth), Alan Edwards (Sir Oliver Oates), Peter Retey (Clipsby), Powys Thomas (Richard Plantagenêt, duc de Gloucester, futur Richard III), Duncan Ross (le comte de Risingham), John Southworth (Lord Shoreby), Dennis Clinton (Greensheve), Powys Thomas (Capper), Michael Turner (Bennet Hatch), Charmian Eyre (Goody Hatch), Lauchlan McLean (Connor), Derek Godfrey (l’abbé), John Southworth (Carter), Peter Retey (Rutter), Dennis Clinton (Catesby).
Enregistrement live (programme pour la jeunesse) de la pièce de John Blatchey adaptée pour la télévision par Blatchey et Naomi Capon et interprétée par The Young Vic Company, une troupe de théâtre que dirige de Michel St. Denis.
1958(tv) The Black Arrow (GB) minisérie de Naomi Capon
Naomi Capon/BBCtv (BBC 19.1.-23.2.58), 6 x 30 min. – av. Patrick Blackwell (Richard Shelton), Patrick Crean (Ellis Duckworth), Barry Letts (Sir Daniel Brackley), Anne Dickens (Joanna Sedley), Eric Thompson (Richard Plantagenêt, duc de Gloucester, futur Richard III), Ralp Nossek (Seldon), Toke Townley (John Condall), Barry Letts (Sir Daniel Brackley), Richard Carpenter (l’abbé), Alan Edwards (Clipsby), Patrick Wymark (Will Lawless), Peter Sallis (Sir Oliver Oates), Frank Atkinson (Nick Appleyard), Colin Douglas (Hugh le passeur), Norman Bird (l’aubergiste), Alan Dobie (Bennet Hatch), Ivor Salter (Greensheeve), William Thomley (Cobham), Joyce Marlow (Goody Hatch), Timothy Bateson (Lord Shoreby), Michael Meacham (Lord Foxham), William Peacock (Martin), George Woodbridge (cpt. Arblaster), Colin Jeavons (Rutter), Laurence Hardy (Lord Risingham), Wolfe Morris (Tom le marin).
Naomi Capon reprend l’adaptation de John Blatchey (cf. 1951), filmée en studio avec quelques extérieurs. – Episodes: 1. “The Arrow Strikes”- 2. “The Outlaws” – 3. “The Room over the Chapel” – 4. “Attack” – 5. “With the Enemy” – 6. “The Last Arrow”.
1958[Capitan Fuoco (La Flèche noire de Robin des Bois) (IT) de Carlo Campogalliani ; Transfilm (Roma), 94 min. – av. Lex Barker (Pietro, dit Capitan Fuoco), Rossana Rory (Elena di Roccalta), Massimo Serato (le baron Oddo di Serra), Herbert A. E. Böhme (le comte Gualtiero di Roccalta), Anna Maria Ferrero (Anna), Paul Muller (Rusca), Carla Calò (Teresa) Dante Maggio (Civetta), Piero Lulli (Lupo), Livio Lorenzon (cpt. Manfredo), Luigi Cimara (l’ermite). – L’action se situe en Italie au XIIIe siècle dans le massif des Apennins, entre les domaines fictifs de Roccalta et Serra. Le comté de Roccalta est convoité par la baronie voisine de Serra, que dirige un tyran cruel et avide. Il fait assassiner le comte Gualtiero de Roccalta et accuser un archer insolent, Pietro, du crime. Celui-ci entre dans la clandestinité avec ses compagnons d’infortune, prouve son innocence et occit le seigneur félon. (En France, Robin des Bois oblige, le distributeur local déplace l’action en Angleterre, dans deux autres domaines imaginaires, Rockwood et Surrey). Version très libre du roman The Black Arrow de R. L. Stevenson, filmée en Ferraniacolor. - US, GB : Captain Falcon, DE : Rebell ohne Gnade, ES : El capitan Fuego.]
1960(tv) The Black Arrow (US) de Harry Horner (?)
Série « Shirley Temple’s Storybook » saison 2, épis. 10, Henry Jaffe Enterprises Inc. (NBC 27.11.60), 60 min. – av. Tony Haig (Richard Shelton), Marshall Reed (Sir John Sedley, dit « The Black Arrow »), Carroll O’Connor (Nick Appleyard), Jacques Aubuchon (Sir Daniel Brackley), Henry Daniell (Sir Oliver Oates), Douglas Henderson (Sir Charles), Sean McClory (Will Lawless), Christine Corbin (Barmaid), Noel Drayton (Richard Crookback), Jack Garbutt (Bennett Hatch), Douglas Henderson (Sir Charles), Shirley Temple (présentation).
Episode du programme pour enfants de l’ex-star Shirley Temple enregistré en couleurs aux studios NBC à Burbank (Calif.).
1968/1969(tv) La freccia nera (IT) minisérie d’Anton Giulio Majano
RAI Televisione (RAI 22.12.68-2.2.69), 7 x 45 min. – av. Aldo Reggiani (Richard Shelton), Loretta Goggi (Joanna Sedley / John Macham), Tino Bianchi (Sir Oliver Oates), Arnoldo Foà (Sir Daniel Brackley), Glauco Onorato (Ellis Duckworth), Leonardo Severini (Bennet Hatch), Adalberto Maria Merli (Richard Plantagenêt, duc de Gloucester et futur Richard III), Gianni Musi (Will Lawless/Senzalegge), Sandro Tuminelli (Burt), Giovanni Biavati (Chapper), Maria Grazia Bianchi (Kitty), Marcello Tusco (Harry), Aldo Barberito (Bill), Giampiero Bianchi (Green), Mauro Di Francesco (Robby), Franca Parisi (Jane), Donatella Ceccarello (Meg), Agostino De Berti (Al), Lia Rho-Barbieri (Beth), Franco Mezzera (Lord Foxham), Rina Centa (Irma), Milla Sannoner (Alicia Risingham), Alberto Terrani (Lord Shoreby), Gianni Mantesi (Lord Risingham), Fernando Pannullo (Gordon), Armando Anselmo (Condall), Franco Odoardi (Worth), Diego Michelotti (Norfolk), Ottavio Fanfani (frère Valerius), Remo Varisco (Throgmorton), Egisto Marcucci (Randolph), Augusto Soprani (Willmore).
Un des plus grands succès de la télévision italienne de l’époque (16 millions de spectateur), car le téléaste-cinéaste Anton Giulio Majano, auquel on doit plusieurs mémorables adaptations de Thackeray, de Theodore Dreiser, de Dostoïevski, de Charlotte Brontë, de Dumas et de Stevenson pour le petit écran, s’adresse à un public qui n’est pas seulement constitué d’adolescents. La série est tournée au Centro di Produzione RAI à Naples et au château d’Agliè près de Turin ; Majano se risque à filmer une bataille entre York et Lancaster avec seulement 18 fantassins et 12 cavaliers en faisant des prouesses de montage et montre un Richard III bossu, le nez aquilin, copié sur et grimé selon le modèle de Laurence Olivier dans sa célèbre adaptation cinématographique de Shakespeare (1955). – ES : La flecha negra.
1972-75(tv) The Black Arrow (La Flèche noire) (GB) minisérie de Peter Croft (1-13) et Bob Leng (14-18)
Peter Croft, Lewis Rudd/Southern Television-Thames Television (ITV 4.12.72-22.1.73 / 5.12.73-16.1.74 / 24.11.74-12.1.75), 20 x 25 min./trois saisons : 486 min. – av. Robin Langford / Simon Cuff (Richard Shelton, Black Arrow), William Squire (Sir Daniel Brackley), Grifith Jones (Lord Risigham), Helen Stronge (Joanna Sedley / John Matcham), Eric Flynn / Glyn Owen (Will Lawless), John Rees (Carter / Gunn), Martin Howell (Sentry), Griffith Jones (Lord Risingham), Roberta Tovey (Ann), Nigel Havers (Rogers), Simon Cuff (le chef des hors-la-loi), Ivan Beavis (Bennet Hatch), Dorothea Phillips (Mistress Hatch), Gordon Rollings (le père Oates), Eddie Byrne (Brock), Brian Coburn (Lord William), Mark Donaldson (Hawker), Charles Lamb (Nicholas Appleyard), Sally James (Megs), Charles Waite / Philippe Monet (Richard Plantagenet, duc de Gloucester et futur Richard III), John Atkinson (Justice Cragberry), Bart Allison (l’aubergiste), Kenneth Thornett (le cuisinier), Michael Ripper (Rutter), David Bailey (cpt. Risingham), Michael McStay (Knoles), William Squire (l’étranger), Pearl Hackney (la nurse), Hugh Horton (le prêtre), Deddie Davies (Mad Meg), Robert Russell (Red Hal / le prêtre), Mandy Jenner (Alice), Mary Kenton (la prieure), Edward Brayshaw (Zac), Jerold Wells (Watty), Max Hartnell (le messager).
La première saison colle plus ou moins à l’intrigue de Stevenson (la production tient secrète jusqu’au bout l’identité de Black Arrow, l’archer masqué). En revanche pas les deux suivantes, qui se déroulent quatre ans plus tard et font intervenir le vengeur-justicier dans tout le pays pour punir barons corrompus et brigands en toous genres, notamment Sir Daniel Brackley qui a survécu et revient de France où il s’était réfugié. La troisième saison révèle l’identité : cet avatar peu original de Robin des Bois n’est nul autre que Richard Shelton lui-même. – Une série à budget minimaliste (16 mm et vidéo), écrite par Ben Healy et Anthony Read (saison 3), et filmée en extérieurs dans le parc national de New Forest et à Milton Abbey (Hampshire, Wiltshire, Dorset).
Episodes : 1. « The Prophecy » – 2. « The Leper » – 3. « Richard Changes Sides » – 4. « The Cattle Drive » – - 5. « The Chess Game » – 6. « The Crossroads » – 7. « The Last Arrow » – Saison 2 : 8. « The Stranger from France » – 9. « The Return of the Black Arrow » – 10. « Sir Daniel at the Inn » – 11. « Plot and Counterplot » – 12. « The Ambush » – 13. « The Lady Prioress » – Saison 3 : 14. « Peterkin » – 15. « The Wedding » – 16. « Trapped » – 17. « The Stake » – 18. « The Adventure of the Holy Finger » – 19. « Captured » – 20. « Winner Takes All ».
1973[Animation : (tv) The Black Arrow (AU) de Leif Gram ; Air Programs International (API), 5 épis. – av. voix de Jeanie Drynan, Alistair Duncan, Tim Elliott.]
1985Tchernaia Strela [La Flèche noire] (SU) de Sergej Tarassov
Mosfilm, 113 min./91 min. – av. Igor Shavlack (Richard Shelton), Galina Belyaeva (Joanna Sedley), Aleksandr Filippenko (Richard Plantagenêt, duc de Gloucester, futur Richard III), Leonid Kulagin (Sir Daniel Brackley), Yuri Smirnov (Sir Oliver Oates), Algimantas Masyulis (Bennett Hatch), Boris Chmelnitzky (Lord Shoreby), Boris Khimichev (Ellis Duckworth), Sergej Tarassov (Nicolas Appleyard), Dmitry Orlovsky (Carter), Vladimir Fedorov (le nain), Igor Shavlak, Yana Druz, Vladimir Razumovskiy, Nikolaï Dupak, Andreï Yurenvov, Vladimir Litvinov.
Spécialiste des aventures en costumes pour la jeunesse soviétique, Sergej Tarassov a déjà illustré en couleurs les exploits médiévaux de Robin des Bois (1976), d’Ivanhoé (1983) et de Quentin Durward (1988). Filmé en Sovscope 70 et Sovcolor aux studios Mosfilm, en Estonie, dans les parages de Tallinn (la tour Tolstaya Margarita, la tour Kiek in de Kök, l’église Niguliste/Saint-Nicolas), dans le village de Keila-Joa, puis en Ukraine dans la forteresse moldave de Khotyn. Sir Oliver Oates, le complice criminel de Brackley, est ici un homme d’Église, ce qui n’est pas de l’anticléricalisme communiste, mais la fidélité même au roman de Stevenson ; aucune autre version cinématographique n’a pu montrer Oates en prêtre. Le film attire 29,8 millions de spectateurs en URSS. – DE (RDA) : Der schwarze Pfeil.
1984/85(tv) Black Arrow / La flecha negra (La Flèche noire) (GB/US/ES) de John Hough
Harry Alan Towers, Michael-John Biber, Andrès Vicente Gómez, Jesús María López-Patiño/Cabo Blanco Production Inc.-Compania Iberoamericana de TV-Panatlantic Pictures-Jerawood Ltd.-Walt Disney Home Video (The Disney Channel 6.1.85), 90 min. – av. Oliver Reed (Sir Daniel Brackley), Benedict Taylor (Richard Shelton), Fernando Rey (Richard Neville, comte de Warwick), Georgia Slowe (Joanna Sedley), Donald Pleasence (Sir Oliver Oates), Stephan Chase (Sir John Sedley, dit « Black Arrow »), Roy Boyd (Will Lawless), Aldo Sambrell (Scar), Robert Russell (Nick Appleyard), Carol Gotell (Hannah), Frank Braña (Sykes), Ralph Brown (Yardley).
Adaptation gentillette pour familles tournée en Espagne, dans la province de Tolède (château de Guadamur). Richard de Gloucester, futur Richard III, y est absent, tous les personnages sont simplifiés ou falsifiés et l’intrigue se joue en 1469, alors que la Guerre des Deux-Roses débouche sur la révolte de Richard Neville, comte de Warwick (1428-1471) contre le roi Edward IV. La production reprend quelques éléments du film de 1948 qui diffèrent du roman : Sir Daniel tente d’épouser lui-même l’orpheline Joanna Sedley, alors que Stevenson la destine à Lord Shoreby, et c’est le père de sa pupille qui est le redoutable « Black Arrow ».
DE : Black Arrow – Krieg der Rosen, Im Wappen der Rose, Im Zeichen des schwarzen Pfeils.
1989 – [Animation : (tv) The Black Arrow (US) d’Alex Nicholas ; Goldhill Home Media, 48 min. – av. voix de Bob Baines, Claire Crowther, Philip Hinton.]
2006[(tv) La freccia nera (IT) minisérie de Fabrizio Costa; Angelo Rizzoli Jr., Fulvio Rossi, Antonio De Simone/Rizzoli Audiovisivi-Palomar-Mediaset (Canale-5 12.10.-9.11.06), 540 min./6 x 100 min. – av. Riccardo Scamarcio (Marco di Monforte [=Richard Shelton]), Martina Stella (Giovanna Bentivoglio di Fanes [=Joanna Sedley]), Enno Fantastichini (Raniero di Rottenburg [=Sir Daniel Brackley]), Carlo Cartier (Wolf Keller, marquis Di San Candido), Jane Alexander (Magdalia di Toblach), Valeria Cavalli (Isabella), Vanni Corbellini (Gualtiero Di San Casciano), Aldo Delaude (le général Georg von Altenkirchen), Joshua Karmann (comte du Tyrol), Armando De Razza (duc de Castelrovo), Luca Calvani (père de Giovanna), Miguel Herz-Kestranek (Nicolas Krebs Cusano), Giulio Pampiglione (Goffredo di Fanes), Francesco Pennasilico (Fra Biaggio), Michele Riondino (Tazio), Emilio De Marchi (Braccio Squarcialupi), Francesco Martino (Whido), Miguel Herz-Kestranek (Nicolas Krebs Cusano, évêque de Bressanone), Giulio Berruti (Thomas). – Version italianisée du roman de Stevenson dont l’action est déplacée au Tyrol du sud pendant la lutte entre la papauté et le Saint-Empire germanique. Une production léchée mais sans relief, filmée au Piémont (castello Odescalchi à Bracciano) et aux studios Euphon à Turin.]