I - LA FRANCE

1. LOUIS XIII et Richelieu (1610 à 1643)

« Il figlio di d’Artagnan » (1949) de Riccardo Freda
« Sons of the Musketeers » (1949) de Lewis Allen
« La fille de d’Artagnan » (1994) de Bertrand Tavernier

1.8c. Suites, variantes et aventures apocryphes

1911® Sulla via della Rochelle (Sur la route de La Rochelle) (IT) Cines, Roma, 265 m. – Durant le siège de La Rochelle ; en GB, d’Artagnan est le héros du film, cf. supra (Louis XIII).
1913Il conquistatore (Le Conquérant) (IT)
Aquila Films, Torino, 515/643 m. – D’Artagnan ruse pour s’emparer d’une ville assiégée par les mousquetaires de Richelieu.
1913La spagnuola / La bella spagnola (IT)
Aquila Films, Torino, 530 m. – av. Antonietta Calderari. – D’Artagnan et ses amis libèrent une danseuse espagnole sequestrée par un agent du cardinal.
1913Il moschettiere (Le Mousquetaire) (IT)
Aquila Films, Torino, 395/450 m. – D’Artagnan échappe à un guet-apens dressé par un rival en amour.
1949/50*Il figlio di d’Artagnan (Le Fils de d’Artagnan) (IT) de Riccardo Freda 
Umberto Montesi, Raffaele Colamonici/Augustus Film-Api Film (Roma), 86 min. – av. Piero Palermini (Raoul d’Artagnan), Carlo Ninchi (le maréchal d’Artagnan), Gianna Maria Canale (Linda), Paolo Stoppa (Paul de Vigny), Peter Trent (le duc de Malvoisin), Enzo Fiermonte (le vicomte de Langlas), Franca Marzi (la comtesse), Nerio Bernardi (Richelieu), Ugo Sasso, Piero Tordi.
Raoul, le fils de d’Artagnan, a abandonné la carrière militaire à laquelle il était destiné pour embrasser la vie religieuse. La France est en guerre et en 1636, Richelieu sollicite le secours de l’Angleterre pour porter aux Flandres un coup décisif, mais tous ses courriers secrets disparaissent. Persécuté par un mystérieux cavalier à la main mutilée qui a capturé un messager du cardinal et tué l’abbé du couvent dominicain où il est novice, Raoul décide de venger le saint homme. Il rejoint la compagnie des mousquetaires de son père qui fait campagne contre les Hollandais à Crécy. Mais ses adversaires l’attirent dans un piège : accusé de trahison face à l’ennemi, Raoul est condamné à mort. Il obtient de son père d’être envoyé comme volontaire pour une mission suicide – s’introduire dans l’inexpugnable citadelle ennemie et faire sauter la poudrière des Flamands, clef de voûte de leur défense -, mission au bout de laquelle il démasque le véritable traître, le duc de Malvoisin, se voit réhabilité et s’unit à la belle Linda, propriétaire d’un estaminet.
Aucun rapport avec le roman éponyme de Paul Féval fils (1914), qui se déroule après la mort de d’Artagnan, mais un scénario original de Riccardo Freda écrit sous le pseudonyme de Dick Jordan. En souvenir de l’opérette Les Mousquetaires au couvent  de Louis Varney (1880), d’Artagnan junior porte d’abord la soutane et on prolonge la vie de Richelieu (ou antédate la naissance de d’Artagnan père, qui fit carrière aux mousquetaires sous Mazarin et ne devint jamais maréchal, sauf chez Dumas à la veille de sa mort à Maastricht, en 1673). Champion du cinéma populaire souvent de qualité (l'excellent Les Misérables avec Gino Cervi, 1947), sculpteur, critique d'art, ennemi déclaré du néoréalisme très admiré par la cinéphilie française (macmahoniens, Bertrand Tavernier), Freda opte ici pour une caméra ultra-dynamique, des images adroitement composées, une charge de cavalerie trépidante et passablement d’humour qui rehaussent agréablement ce « western italien à voir par temps orageux et de préférence dans une salle climatisée » (André Bazin dans Radio cinéma, 1.7.51). Raoul porte un pourpoint noir orné d’un crucifix, et les pères dominicains, tous d’anciens bretteurs, tireurs d’élite, lutteurs, tricheurs aux cartes, apothicaires et cavaliers émérites deviennent ses maîtres pas trop spirituels, au point de lui prêter sérieusement main forte lors de la bataille finale : on étrangle d’une main et fait le signe de la croix de l’autre ! Un regret : le cinéaste voulait Vittorio Gassman pour le rôle-titre, mais l’acteur étant trop cher, il doit se contenter de Palermini qui manque de talent et de fougue, mais que le cinéaste place dans les bras de sa muse, la fascinante Gianna Maria Canale. Tourné en noir et blanc aux studios SAFA-Palatino et au château Saint-Ange à Rome. Freda se proposait de filmer également « Vingt ans après » en septembre 1951 pour Synimex-Film Paris. Sans suite, hélas. – DE : Mönch und Musketier, US : The Gay Swordsman.
« Sons of the Musketeers » (1949-52) de Lewis Allen : un complot contre la régente Anne d’Autriche.
1949 [sortie : 1952]*Sons of the Musketeers / At Sword’s Point (Les Fils des mousquetaires) (US) de Lewis Allen 
Jerrold T. Brandt, Sid Rogell/RKO Radio Pictures, 81 min. – av. Cornel Wilde (d’Artagnan fils), Maureen O’Hara (Claire, fille d’Athos), Robert Douglas (le duc de La Valle), Gladys Cooper (Anne d’Autriche), Dan O’Herlihy (Aramis fils), Alan Hale Jr. (Porthos fils), Nancy Gates (Henriette de France), Peter Miles (le Dauphin, futur Louis XIV), Moroni Olsen (Porthos père), June Clayworth (la comtesse Claudine de Soleur), George Petrie (Chalais), Blanche Yurka (Mme Michom), Julia Dean (Mme veuve d’Artagnan), Reginald Sheffield (le cardinal [Mazarin ?]).
Synopsis: En 1648, après la mort de Richelieu et de Louis XIII, le chaos et la violence règnent en France. Dans son château de Saint-Germain, la régente Anne d’Autriche est pratiquement prisonnière du duc de Lavalle qui brigue le trône. Visant à épouser la princesse Henriette de France et faire disparaître le Dauphin Louis, le duc a ordonné la dissolution de la Compagnie des mousquetaires. Méfiante, la reine a caché son fils de huit ans dans le monastère des Longs Fossés près de la frontière espagnole, mais ses courriers secrets envoyés à Madrid sont tous assassinés. Les fils de Porthos, Aramis et d’Artagnan et la fille d’Athos, Claire (en remplacement nettement plus sexy du vicomte de Bragelonne!), viennent à son secours, sont capturés, condamnés à la hache, se libèrent par la ruse. La reine-mère décède. Ameutant la progéniture de tous les mousquetaires du royaume, d’Artagnan et ses amis s’introduisent dans le château de La Valle où le duc félon s’apprête à empoisonner le Dauphin. D’Artagnan trucide La Valle, embrasse Claire et acclame le nouveau roi, Louis XIV.
Peu sérieux mais très entraînant, avec de jolis coups d’estoc. Sous la direction de Fred Cavens, la rousse irlandaise Maureen O’Hara - la "reine du Technicolor" déjà admirée em costumes à la RKO dans The Spanish Main (Pavillon noir, 1945) et dans Sindbad the Sailor (1947) - manie l’épée avec humour et brio (« quand je me bats, je ne suis pas une dame ! »). La production – dont la sortie est retardée de plus de deux ans par Howard Hughes, nouveau patron de la RKO – spécule clairement sur le succès de The Three Musketeers de Georges Sidney (1948). Les clins d’œil pour cinévores abondent : Alan Hale Jr. joue le fils de Porthos, alors qu’Alan Hale Sr. faisait Porthos père dans The Man in the Iron Mask (1939) et Hale Jr. jouera à son tour Porthos père dans The Fifth Musketeer (1979). Dans ce dernier film, Cornel Wilde, ici le fils de d’Artagnan, interprétera d’Artagnan père (l'escrime, ça le connaît: à 21 ans, il fut sélectionné pour l'équipe américaine aux Jeux Olympiques de 1936). Enfin, le Porthos âgé de Sons campa le jeune Porthos dans The Three Musketeers de 1935. Les intérieurs sont tournés en Technicolor aux studios de 40 Acres (Culver City), les extérieurs à Farmlake, Chatsworth (Rowland V. Lee Ranch), et dans les décors RKO de The Hunchback of Notre Dame de William Dieterle (1939) à Encino, San Fernando Valley (la place d’exécution devant le donjon de Vincennes). Faute d'argent, le manoir en flammes au début provient de Forever Amber d’Otto Preminger (1947) et les cavalcades de la milice fidèle à la couronne sont extraites de The Bandit of Sherwood Forest / Le Fils de Robin des Bois de Henry Levin et George Sherman (1946), film où brillait déjà Cornel Wilde. Le soulèvement de la Fronde et la fuite de la famille royale du Louvre sont ici réduits à leur plus simple expression. Mazarin est inexistant et Anne d’Autriche meurt dans le film, alors qu’elle ne mourra qu'en 1666, soit bien après l’intronisation de Louis XIV, quand celui-ci aura 27 ans. Selon le générique, le scénario s'inspirerait de "Une fille du Régent", roman de Dumas qui se déroule sous Philippe d'Orléans: on compte sur l'ignorance du public. Enfin, petit détail, la princesse Henriette n’était pas la sœur du Dauphin, mais sa tante ! Le rythme de l'action et le charme des vedettes font que l'ensemble se laisse néanmoins voir avec plaisir. – DE : Die Söhne der drei Musketiere, IT : I figli dei moschettieri.
1952® Lady in the Iron Mask (La Femme au masque de fer) (US) de Ralph Murphy. – av. Louis Hayward (d’Artagnan), Patricia Medina (les princesses Anne et Louise de France), John Sutton (duc de Valdac). – Cf. infra, « Le Vicomte de Bragelonne ».
1952*Il boia di Lilla (La vita avventurosa di Milady) / Milady et les mousquetaires (Le Bourreau de Lille) (IT/FR) de Vittorio Cottafavi 
Venturini, Milan-Rome (Giorgio Venturini)-Atlantis Film, Paris, 78 min. – av. Yvette Lebon (Milady de Winter/Anne de Breuil, ancienne comtesse de La Fère), Rossano Brazzi (Athos, comte de la Fère), Armando Francioli (Herbert de La Salle), Jean Roger Caussimon (Maître Pierre, le bourreau de Lille), Maria Grazia Francia (Giselda, sa fille), Nerio Bernardi (Porthos), Enzo Fiermonte (d’Artagnan), André Gardère (Aramis), Renato De Carmine (Antonio Vessier), Cesare Bettarini (Tréville), Vittorio Sanipoli (duc de Buckingham), Massimo Serato (Rochefort).
Lille en 1620. Pensionnaire rebelle d’un couvent, l’aventurière Anne de Breuil fugue avec Herbert de La Salle, un jeune lieutenant qu’elle pousse à la désertion, au vol d’une relique, puis au suicide. Le frère de la victime, le bourreau de Lille, jure vengeance, mais Anne lui échappe et se fait épouser par le comte de La Fère. Lorsqu’elle l’abandonne à son tour, le comte, de désespoir, s’engage chez les mousquetaires du roi sous le nom de guerre d’Athos. Entre-temps, Anne est devenue Milady, l’exécutrice des basses œuvres de Richelieu, après avoir épousé puis trahi le vieux Lord de Winter en lui subtilisant des plans militaires anglais. Le cardinal la charge d’assassiner le duc de Buckingham ; en échange de ce crime politique, elle exige de Richelieu la tête du bourreau de Lille, toujours lancé à sa poursuite. Mais le piège qu’elle lui tend se retourne contre elle : Athos et les trois mousquetaires la livrent à la hache du vengeur.
Le récit est conté en flash-back. Marqué par Bertolt Brecht et le mélodrame latin, l'élégant Vittorio Cottafavi, baptisé le "cinéaste des cinéphiles" et "l'intellectuel des péplums" (Hercule à la conquête de l'Atlantide, 1961), y développe le prologue du drame « La jeunesse des mousquetaires » d’A. Dumas et Auguste Maquet (1849), où la femme diabolique porte le nom de Charlotte Backson et sa première victime est non un officier, mais un séminariste. Yvette Lebon fait une Milady perverse à souhait, proprement sadienne, permettant au cinéaste d’éclairer la dimension morale des protagonistes, les grands recherchant le pouvoir, les humbles la liberté ou un avenir meilleur. Mineur mais intéressant et visuellement souvent original. Tourné en noir et blanc aux studios FERT à Turin (pour rentabiliser les décors de Il figlio di Lagardere tourné cette même année par Fernando Cerchio, aussi avec Rossano Brazzi) et dans la région piémontaise (Venaria, Genova, Druento, Collegno, Aglié, Pinerolo). – DE : Anna und der Henker (Abenteuer der Lady de Winter), US : Milady and the Musketeers / Vengeance of the Musketeers (tv).
1954Tres Muskiteras / The Three Lady Musketeers (PH) de Nardo Vercudia 
Sampaguita Pictures, Quezon City. – av. Cesar Ramirez, Myrna Delgado, Norma Vales, Ric Rodrigo, Aruray, Bayani, Precy Ortega. – Quatre femmes au service de Louis XIII : variante philippine imaginée par Fernando Monleón et adaptée par Chaning Carlos (parlée en tagalog).
1954 [sortie : 1954-1960](tv) The three Musketeers / I tre moschettieri / D'Artagnan e i tre moschettieri (US/IT) mini-série de Joseph Lerner, Hugo Fregonese, Nathan Juran, Frank McDonald, Mauro Bolognini 
George Fass Prod.-Thetis Film, Roma (Golfiero Colonna) (US : ABC Television 1956), 26 x 30 min. – av. Jeffrey Stone (d’Artagnan), Domenico Modugno (Athos), Sebastian Cabot (Porthos), Paul Campbell (Aramis), Alfredo Rizzo (Planchet), Alan Furlan (comte de Sasquinet), Peter Trent/George Gonneau/Roldano Lupi (Tréville), Marina Berti (Jacqueline Planchet), Tamara Lees (comtesse Margot Le Brun), Dawn Addams (comtesse d’Aragon), Doris Wiss (Anne d’Autriche), Richard Camp/Carlo Rizzo Victor/De La Fosse (Louis XIII), Paola Borboni (Marie de Médicis), Michael Tor (prince de Condé), Enzo Fiermonte (Brissac), George Higgins (Crouchet), Edmond Ryan (ambassadeur d’Espagne), Gianni Cavalieri (Le Blanche), Irene Papas, Barbara Shelley, Margaret Anderson.
Série italo-américaine destinée à la télévision américaine et à une exploitation régionale en Italie, avec le chanteur populaire Domenico Modugno (« Volare ») dans le rôle d’Athos. Les réalisateurs sont américains, le maniériste intello Mauro Bolognini (Il bell' Antonio avec Mastroianni, 1960) excepté, qui minimisera plus tard sa participation. Les scénarios sont de Martin Stern, Mark Dreck, Don Mankiewicz et Alberto De Martino. Le tournage en 1953/54 a lieu en Italie en Eastmancolor (diffusion télévisuelle en noir et blanc), dans les studios Titanus à Rome, en extérieurs à Tivoli (Villa d’Este, pour le Louvre), à Rome (palais Brancaccio et Barberini, château Saint-Ange, pinède de Castel Fusano), à Catena (Villa Torlonia), à Sermoneta (château des princes Caetani), à Bracciano (château Odescalchi) et dans le Latium (lac de Bacciano). Co-financement par l’Office du tourisme italien. Aux Etats-Unis, la série est diffusée en 24 épisodes de 30 min. : « The Hapsburg Hare », « The Lilly of St. Golarre », « Petticoat Castle », « The Coward of Valentinois », « The Coin of the Realm », « The Weight of Evidence », « The Forgery », « The Key to the Chase », « The Paris Coach », « The King’s Trump », « The Lady from Spain », « The Gascon Blade », « The Tower of the Legend », « The Silent Witness », « The Dangling Noose », « A Tale of Two Falcons », « The Siege of Nonviers », « The Marshal and Milady », « The Masquerade », « Holiday in Haricot », « The Parisian Emerald », « The Substitute Queen », « The Ambassador’s Pouch » et « The Priceless Documents ».
En Italie, la Thetis-Film à Rome remonte la série qui sort en salle sous forme de six longs métrages :
19541. - I cavalieri della regina / Knights of the Queen (D’Artagnan chevalier de la reine) (IT/US) de Mauro Bolognini, [Joseph Lerner] 
Thetis Film-C.F.S. Kosutnjak, 82 min. – av. Jeffrey Stone (d’Artagnan), Domenico Modugno (Athos), Sebastian Cabot (Porthos), Paul Campbell (Aramis), Tamara Lees (la comtesse Margot Le Brun), Marina Berti (Jacqueline Planchet), Paola Borboni (Marie de Médicis), Carlo Rizzo (Louis XIII), Michael Tor (prince de Condé), Paul Muller (Charles d’Albert de Luynes), Roldano Lupi (Tréville), Alfredo Rizzo (Planchet), Enzo Fiermonte (Brissac), Carlo Rizzo (chambellan), Gianni Cavalieri (Le Blanche), Edmond Ryan (ambassadeur d’Espagne).
Au service de la régente Marie de Médicis, les quatre mousquetaires doivent escorter jusqu’à Paris l’Infante d’Espagne, Anne d’Autriche, fiancée au jeune roi Louis XIII. En passant la frontière, l’Infante est enlevée par la comtesse Margot Le Brun, une complice du prince de Condé qui vise l’abdication du roi en sa faveur. D’Artagnan et son astucieuse fiancée Jacqueline parviennent à délivrer et l’Infante et Louis XIII, prisonnier au Louvre . – Film-pilote de la série et le seul à bénéficier d’une distribution internationale en salle. Bolognini, au tout début d'une belle carrière, est seul crédité à la mise en scène, mais affirme n’avoir pas collaboré à ce film autrement que comme assistant et scénariste, responsable des repérages et du casting italien. – DE : Die Abenteuer der vier Musketiere, CH : Die Musketiere der Königin.
19542. - Gli sparvieri del re (IT/US) de Joseph Lerner 
Thetis Film, 80 min. – av. Jeffrey Stone (d’Artagnan), Domenico Modugno (Athos), Sebastian Cabot (Porthos), Paul Campbell (Aramis), Peter Trent (Tréville), Victor De La Fosse (Louis XIII), Margaret Anderson, Alan Furlan (Sasquinet). – Autre conspiration visant Louis XIII. Titre du photo-roman en France : « Les Éperviers du roi ».
1954 [sortie : 1957]3. - Le avventure dei tre moschettieri (IT/US) de Joseph Lerner 
Thetis Film. – av. Jeffrey Stone (d’Artagnan), Domenico Modugno (Athos), Sebastian Cabot (Porthos), Paul Campbell (Aramis), Dawn Addams (Milady de Winter), Victor De La Fosse (Louis XIII), Edmond Royan, Irene Papas, Enzo Fiermonte (Brissac).
Louis XIII charge les mousquetaires de ramener en France sa favorite, la duchesse espagnole de Manté, enlevée par le duc Pelletier et incarcérée dans son château. La reine s’opposant à la présence de la duchesse à la cour, d’Artagnan l’accompagne en Espagne. Titre du photo-roman en France : « Les Aventures des trois mousquetaires ».
1954 [sortie : 1957]4. - La spada imbattibile (IT/US) d’Hugo Fregonese 
Thetis Film, 83 min. – av. Jeffrey Stone (d’Artagnan), Domenico Modugno (Athos), Sebastian Cabot (Porthos), Paul Campbell (Aramis), Peter Trent (Tréville), Irene Papas, Enzo Fiermonte (Brissac), Victor De La Fosse (Louis XIII). – D’Artagnan enquête sur la mort mystérieuse d’un courtisan au Louvre, victime d’un complot du marquis de Sasquinet. Titre du photo-roman en France : « L’Épée légendaire ».
1954 [sortie : 1958]5. - Le imprese di una spada leggendaria (IT/US) de Nathan Juran, Frank McDonald 
Thetis Film. – av. Jeffrey Stone (d’Artagnan), Domenico Modugno (Athos), Sebastian Cabot (Porthos), Paul Campbell (Aramis), Tamara Lees (comtesse Margot Le Brun). – Titre du photo-roman en France : « Les Quatre Épées ».
1954 [sortie : 1960]6. - Mantelli e spade insanguinate (IT/US) de Frank McDonald, Nathan Juran 
Thetis Film. – av. Jeffrey Stone (d’Artagnan), Domenico Modugno (Athos), Sebastian Cabot (Porthos), Paul Campbell (Aramis), Tamara Lees (comtesse Margot Le Brun). – D’Artagnan transmet au duc rebelle de Nonviers, acquis aux idées démocratiques, l’autorisation royale de transférer la population de son duché dans le Nouveau-Monde pour y réaliser son idéal politique. Titre du photo-roman en France : « Le Complot ».
1962Il colpo segreto di d’Artagnan / Le Secret de d’Artagnan (CH : La Botte secrète de d’Artagnan) (IT/FR) de Siro Marcellini 
Liber Film (Ottavio Poggi)-Les Films Agiman (Georges Agiman), 94 min. – av. George Nader (d’Artagnan), Mario Petri (Porthos), Alessandra Panaro (duchesse Diane de Montserant), Magali Noël (Charlotte), Georges Marchal (duc de Montserant), Franco Fantasia (comte de Savignac), Raf Baldassarre (Montfort), Massimo Serato (Richelieu), Giulio Marchetti (Louis XIII).
En 1632, en accord avec la reine-mère Marie de Médicis, le duc de Montserant (partisan de Montmorency qui vient d’être exécuté sur ordre de Richelieu) fomente un complot pour renverser Louis XIII et donner, avec l’appui de mercenaires flamands, la couronne à son frère, Gaston d’Orléans. Le cardinal charge d’Artagnan et Porthos de démasquer les chefs de la conspiration, ce qu’ils font, marquant le front de chaque conjuré d’un X à la pointe de leur épée (un emprunt à Lagardère!). Le Gascon sauve également Diane de Montseran, une riche héritière dont l’oncle, le duc, visait la fortune pour financer la révolte. Un scénario de Milton Krims qui se base lointainement sur l'authentique conspiration du comte de Chalais, Henri de Talleyrand-Périgord, en 1626 (décapité cette même année, il cherchait à assassiner Richelieu et Louis XIII pour remplacer ce dernier par le frère du roi). La bande est filmée en Eastmancolor et Totalscope aux studios IN.CI.R.-De Paolis à Rome avec des duels réglés par Franco Fantasia ; l’Américain George Nader, futur détective (Ellery Queen, Jerry Cotton), incarne le héros. – DE : Das Zeichen der Musketiere, US : The Secret Mark of D’Artagnan.
1962Zorro e i tre moschettieri (Zorro et les trois mousquetaires) (IT) de Luigi Capuano 
Jonia Film (Felice Felicioni), 101 min. – av. Gordon Scott (Ricardo di Villaverde/Zorro), José Greci (Isabella), Nazzareno Zamperla (d’Artagnan), Giacomo Rossi-Stuart (Athos), Livio Lorenzon (Porthos), Roberto Risso (Aramis), Franco Fantasia (comte de Séville), Maria Grazia Spina (Manuela), Gianni Rizzo (Philippe III d’Espagne), Nerio Bernardi (Richelieu), Mario Pisu (comte de Tequel).
Isabelle, cousine du roi d’Espagne, est en captivité en France. Le comte de Séville, qui la désire, se propose de l’enlever, d’entente avec Richelieu, en échange de plans militaires secrets. Zorro contrecarre cet acte de haute trahison et combat en un premier temps les quatre mousquetaires chargés de soutenir les plans de Richelieu. Séville convainc Philippe III de la félonie de Zorro, qui serait responsable de la défaite de son armée. La guerre prend fin, et d’Artagnan et ses amis, qui se sont ralliés au justicier masqué, le sauvent de la hache du bourreau. Zorro tue le comte félon et épouse Isabelle. – L'Américain Gordon Scott, ex-Tarzan recyclé dans de modestes péplums italiens (Maciste alla Corte del Gran Khan de Riccardo Freda, Romulus et Rémus de Sergio Corbucci, 1961, etc.), puis cette série B tournée en Eastmancolor et Totalscope aux studios IN.CI.R.-De Paolis à Rome, en même temps que Zorro alla corte di Spagna de Capuano (cf. Espagne), avec la même équipe. – US : Mask of the Musketeers, DE : Zorro und die drei Musketiere.
1962/63**Cyrano et d’Artagnan / Cyrano e d’Artagnan / Cyrano y d’Artagnan (FR/IT/ES) d’Abel Gance, [Nelly Kaplan, Nathan Juran] 
Circé Productions, Paris-Costantini Films, Paris (Nino Costantini, Abel Gance)-Laura Films, Paris-Ge.S.I. Cinematografica, Roma (Maleno Malenotti)-C.C. Champion, Roma (Carlo Ponti)-Agata Films, Madrid, 145 min./124 min. – av. José Ferrer (Cyrano de Bergerac), Jean-Pierre Cassel (d’Artagnan), Sylva Koscina (Ninon de Lenclos), Dahlia Lavi (Marion Delorme), Massimo Pietrobon (Saint-Simon), Rafaël Rivelles (Richelieu), Philippe Noiret (Louis XIII), Julian Mateos (Cinq-Mars), Josette La Roche (Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse), Laura Valenzuela (Anne d’Autriche), Francisco Cebrian (Mazarin), Davide Montemurri (l’acteur Tiberio Fiorilli, alias Scaramouche), Gabrielle Dorziat (Françoise, mère de d’Artagnan), Michel Simon (duc de Mauvières, père de Cyrano), Guy Henri (Athos), Bob Morel (Porthos), Vanni Lisenti (Aramis), Barco Bari (capt. de Tréville), Ivo Garrani (Laubardemont), Mario Pasante (le Père Jean), Polidor (Théophile), André Lauriault (La Colombe), Carlo Doni (Linières), Massimo Pietrobon (Saint-Simon), Henri Crémieux (Messer Jean), Vincent Parca (le sosie de Cinq-Mars), Diego Michelotti (Scarron), Ferdinand Guillaume [Polydor] (Teo, le domestique de Cyrano).
En 1642, la France politique est divisée entre les partisans du roi et de Richelieu et ceux de la reine qui échafaude secrètement un plan d’attaque espagnole contre la France. Fanfarons mais pauvres comme Job, Cyrano et d’Artagnan, tous deux des Gascons, montent à Paris pour y faire fortune, se rencontrent en cours de route et deviennent d’inséparables compagnons de duels et de ripailles, sauf que d’Artagnan rejoint Athos, Porthos et Aramis dans la Compagnie des Mousquetaires de M. de Tréville, et Cyrano la Compagnie des Cadets de Gascogne. Le premier entre au service de la reine, le second obéit au roi. Pour réussir, Cyrano compte sur son intelligence, d’Artagnan sur son charme et son aplomb. Leur amitié est mise à rude épreuve lorsqu’ils s’éprennent de deux courtisanes, Marion Delorme et Ninon de Lenclos, réputées pour être les femmes les plus belles et les plus spirituelles de leur temps. Chacun aime l’une et est aimé de l’autre. Heureusement, l’obscurité de la nuit et les masques aident : Marion tient dans ses bras d’Artagnan qu’elle a en horreur … et qui la comble, tandis que Ninon vit la même chose avec Cyrano. « La psychologie sentimentale est dupée et dominée par la psychologie des sens, et la chair aveugle triomphe du cœur » (Gance). Après une cascade de quiproquos, les deux couples se trouvent finalement sans masque et sans faux-semblants. La conspiration de Cinq-Mars, le favori du roi, est déjouée et son auteur mis à mort. Cyrano retourne prudemment à Bergerac pour y poursuivre ses expériences périlleuses et jouer à Icare. Ninon le rejoint alors que son prototype d’avion s’écrase dans une meule de foin.
Cyrano de Bergerac (José Ferrer) rencontre Ninon de Lenclos (Sylva Koscina), Marion Delorme (Dahlia Lavi) et d’Artagnan (Jean-Pierre Cassel) dans « Cyrano et D’Artagnan » d’Abel Gance (1963).
 Le film a pour postulat que les deux héros de Rostand et de Dumas se sont connus et ont été liés l’un à l’autre par une indéfectible amitié (Gance : « il y a en art des mensonges si beaux que la vérité se tend vers eux comme une déesse altérée ») ; or, ils auraient pu se rencontrer, puisqu’ils étaient les deux au siège d’Arras. Gance rêve de Cyrano depuis 1911 (cf. supra), lui qui a introduit dans son Capitaine Fracasse (1943) un duel en vers en hommage à Rostand. En rendant justice au vrai Cyrano, « poète, physicien et ‘cosmonaute’ », esprit fort, son personnage prend toutefois le pas sur celui de Dumas, même si les principaux personnages des « Trois mousquetaires » sont présents à l’image (à l’exception des dames Constance et Milady, s’entend). Certes, d’Artagnan n’est pas seulement une rapière redoutable, luron joyeux et téméraire, bellâtre tricheur et superficiel, mais aussi l’auteur de passionnants Mémoires. Mais il ne fait pas le poids face à Cyrano qui, lui, rédige drames et traités philosophiques et mène de savoureuses conversations avec les oiseaux, « en vers, car ils ne comprennent que la poésie ». Ses amis ailés, de nuit comme de jour, lui donnent des conseils pour atteindre « les Etats de la Lune », son but ultime. Dans son laboratoire, il invente des objets farfelus, tel l’ancêtre de la lampe électrique et du magnétophone (maquettes conçues par Carelman). Au bal costumé de l’Hôtel d’O, nos deux Gascons côtoient allégrement Scarron, Scaramouche, La Fontaine, Scudéry, Turenne, Corneille et Molière. La première partie du film, très mouvementée, culmine avec le combat de Cyrano contre les cent spadassins du sinistre La Colombe (homme de main de Richelieu), réunis au carrefour de Nesle pour éliminer le bretteur trop dérangeant. Le passage « possède un panache qui vainc toutes les réticences » (Aurélien Ferenczi) et, comble de l’onirisme, les malandrins ont les yeux crevés par les hiboux de Paris, venus à la rescousse de leur protégé. La seconde partie, avec ses intrigues d’alcôve, languit un peu, mais elle a aussi subi le plus de coupes.
Un projet de film parallèle – et éphémère – est annoncé en février 1962 : Globe Films International aurait racheté les droits cinématographiques des deux parties du roman D’Artagnan et Cyrano de Paul Féval fils et M. Lassez, D’Artagnan contre Cyrano (1925) et D’Artagnan et Cyrano réconciliés (1928). Le tournage en trois épisodes serait imminent. Adversaires d’abord, amis ensuite, les deux protagonistes de ce méchant roman sont précipités au cœur d’intrigues abracadabrantes (« Le secret de la Bastille », « L’héritage de Buckingham », « L’évasion du Masque de fer »). D’Artagnan est l’envoyé du cardinal Mazarin et Cyrano, l’allié d’un Chevalier Mystère né des amours coupables d’Anne d’Autriche et du duc de Buckingham. Après un raid barbaresque, Cyrano part pour Alger délivrer ses amis mousquetaires et d’Artagnan épouse la sœur de Roxane, un mariage béni par le marquis d’Herblay alias Aramis, etc. Gance a lu l’ouvrage qu’il tient pour superficiel, invraisemblable, et refuse de l’adapter (« je ne me sens pas capable d’être aussi bête »). Il réinvente la rencontre en réinventant les personnages et les situations. Le cinéaste a destiné le rôle de Cyrano à Robert Hirsch (de la Comédie-Française), mais les coproducteurs italo-espagnols s’y opposent ; Carlo Ponti envisage carrément Gene Kelly en d’Artagnan et Peter Sellers en Cyrano. A un autre stade, on aborde Gérard Barray (qui a déjà fait d'Artagnan en 1961) et Jean-Paul Belmondo (Cyrano), sans succès. Le rôle du poète au long nez échoit finalement au comédien et cinéaste américano-portoricain José Ferrer qui a remporté l’Oscar avec le Cyrano de Bergerac de Michael Gordon à Hollywood en 1951 (rôle qu’il a aussi endossé à la télévision en 1949 et 1955, puis au théâtre). Corinne Marchand était le premier choix pour Ninon de Lenclos. Le tournage en Eastmancolor et écran panoramique a lieu pendant quatre mois – du 6 octobre 1962 à janvier 1963 – dans la cour des studios Cosmopolitan Films (Carlo Ponti) à Tirrenia, en extérieurs dans la campagne toscane et sous les remparts de Pise. Nelly Kaplan dirige la deuxième équipe ainsi que toutes les scènes de nuit (rendez-vous amoureux) et celles impliquant des animaux (cavalcades, diligences, oiseaux). Le film multipliant les problèmes techniques, la mauvaise organisation et les ruptures de contrat, Gance se met en grève à Tirrenia, à la fureur du producteur Malenotti. Fatigué, il refuse de se déplacer en Espagne. Le réalisateur américain Nathan Juran, directeur des combats sur le film de Gance (duels réglés par Enzo Musumeci Greco), qui travaille alors en Espagne à Siege of the Saxons, est chargé de filmer des scènes supplémentaires aux studios Sevilla Films à Madrid, flanqué de Nelly Kaplan (supervision) et de Juan Marine. On y tourne les complots pro-espagnols entre Cinq-Mars, Anne d’Autriche et la duchesse de Chevreuse, et des plans faisant allusion à l’amitié homosexuelle entre Cinq-Mars et le roi (images éliminées par la censure). Envisagée pour sortir en deux parties de 90 minutes chacune, cette stupéfiante « gazette héroï-comique » en 600 alexandrins, ce film « de cape et d’amour », est l’objet de nombreuses coupures avant et après sa sortie. Vingt minutes de film, les plus folles ou les plus osées – le dialogue en vers entre le rossignol et le hibou (inspiré de Mallarmé et Baudelaire), une scène nocturne entre Marion Delorme et d’Artagnan, les maquettes d’autres inventions de Cyrano – sont coupées et détruites à la demande d’Edmond Tenoudji, distributeur de la Société Cocinor. Reste une œuvre délirante et « martienne » dans la production cinématographique de l’Hexagone, mais mutilée. Un lourd échec critique et commercial. « Après Austerlitz, ce film pourrait bien être le Waterloo de Gance » résume le Canard enchaîné. Jean-Luc Godard parle du « film le plus audacieux de l’année » et André Malraux souhaite qu’il soit montré aux critiques étrangers à Cannes, mais le festival fait la sourde oreille. Gance a 73 ans, c’est son dernier film pour le grand écran. – DE : Cyrano und D’Artagnan (tv), Supernase mit Schwert und Degen (vd).
1963D’Artagnan contro i tre moschettieri (La Revanche de d’Artagnan) (IT) de Fulvio Tului 
Jonia Film (Felice Felicioni), 89 min. – av. Fernando Lamas (d’Artagnan), Walter Barnes (Porthos), Franco Fantasia (Athos), Roberto Risso (Aramis), Gloria Milland (Olympia Mancini, nièce de Mazarin), Gabriele Antonini (Charles II d’Angleterre), Andreina Paul (Anne d‘Autriche), Piero Lulli (Mazarin), Ignazio Leone, Carla Calo.
Charles II s’étant réfugié en France, Mazarin s’efforce de lui faire épouser sa nièce Olympia afin d’étendre sa domination à la Grande-Bretagne, alors qu’Olympia veut, elle, le livrer aux espions de Cromwell. Le roi a vent de la machination et se réfugie chez le prince de Condé qui cherche à lui imposer Christine de Condé, puis échappe à des bandits qui, eux, veulent le livrer au roi d’Espagne. Chargé de ramener Charles II de gré ou de force à Mazarin, d’Artagnan doit ruser contre Athos, Porthos et Aramis qui, le désapprouvant, lui jouent des tours parfois déloyaux. Les quatre s’entendent finalement pour libérer Charles des geôles de Mazarin, avec la bénédiction d’Anne d’Autriche. - Film modeste avec l'Argentin Fernando Lamas en exil sur le Tibre, séducteur latin à Hollywood (brièvement partenaire de Lana Turner et Elizabeth Taylor), tourné en Eastmancolor et Dyaliscope aux studios IN.CI.R.-De Paolis à Rome. Lamas avait déjà démontré son habileté de bretteur dans The Avengers (Le Mousquetaire de la vengeance) de John H. Auer en 1950. – US (tv) : Revenge of the Musketeers, DE : D’Artagnan und die drei Musketiere.
1965(tv) Une aventure de d’Artagnan (FR)
ORTF (1e Ch. 28.12.65), 30 min. – av. Pierre Negre (d’Artagnan), Anne Carrère (Mme de Chateaucombe), Raymond Bussière (le valet), Roger Bousquet (Geoffroy), Jacques Hilling (Maître Coquelet), Jacques Rispal (chef des spadassins), Anne Sitell (serveuse), Jean-Claude Darnal (troubadour). – Programme pour la jeunesse.
1966(tv) D’Artagnan, chevalier du roi (FR) mini-série d’Henri Carrier 
ORTF (1ère Ch. 4.-8.4.66), 5 x 13 min./65 min. – av. Michel Le Royer (d’Artagnan), Robert Bousquet (Aramis), Christian Barbier (Porthos), Guy Delorme (Blas de Moguer), Pierre Nègre (Mazarin), Françoise Petit (Mlle de Beauvillliers), Philippe Mareuil (Molière), Serge Ducher (Louis XIV adolescent), P. Coerler (Charles Stuart), J. Stephen (Anne d’Autriche, la régente), Pierre Garin (Milano), Claude Carliez (maître d’armes).
Un contrat a été dérobé au roi Louis XIV (encore adolescent) et les mousquetaires sont chargés de le retrouver ; d’Artagnan affronte à cette occasion son ennemi juré, l’Espagnol Blas de Moguer, et une belle espionne, Mlle de Beauvilliers, tous deux au service de Mazarin. Feuilleton présenté dans le cadre d’une série consacrée aux héros de la jeunesse (Surcouf, Buffalo Bill), tous interprétés par Michel Le Royer. Athos ne participe pas à l’aventure. Episodes : 1. « Le contrat » – 2. « Le cardinal » – 3. « Blas de Moguer » – 4. « L’enlèvement » – 5. « Les mousquetaires ».
1971Die Sex-Abenteuer der drei Musketiere (Les Exploits amoureux des trois mousquetaires) (DE/CH) de Michael Thomas [=Erwin C. Dietrich] 
E. C. Dietrich, Zurich-Avco, Berlin, 76 min. – av. Peter Graf (d’Artagnan), Achim Hammer (Athos), Jörg Coray (Porthos), Thomas Larisch (Aramis), Li Huber (gitane), Loni Grunwald (servante), Alfred Codona (comte de Voyeur), Yvonne Sollin (comtesse de Voyeur), Ingrid Steeger, Rico Peter.
Film érotico-pornographique débile, tourné aux Urania-Film Ateliers à Berlin et au château de Hallwil (Argovie), en Suisse. D’Artagnan, 14 ans, fait ses premières expériences sexuelles à la ferme familiale. Fâché, son père l’envoie à Paris chez M. de Tréville. En cours de route, le Gascon tombe sous le charme de la perfide comtesse de Voyeur, une nymphomane, se transforme en fougueux étalon - et les trois mousquetaires ont tôt fait de lui prêter main-forte. Bof. – US : The Sex Adventures of the Three Musketeers, IT : Le piccanti avventure dei tre moschettieri.
1971Tajemstvi velikeho vypraveve [Le Secret d’un grand conteur] (CS) de Karel Kachyna 
Barrandov, 103 min. – av. Martin Stepánek (Alexandre Dumas), Miloslav Prusa (d’Artagnan), Václav Formánek (Athos), Josef Solc (Porthos), Karel Anderle (Aramis), Zdena Dancíková (Constance Bonacieux), Jana Gyrová (Milady), Josef Cervinka (Richelieu). – Biographie de Dumas père, hanté par ses personnages.
1974(tv) D’Artagnan amoureux ou Cinq ans avant (FR) de Philippe Dauchez (th), Renaud Saint-Pierre (tv) 
FR 3 Lyon-Atelier Théâtre Mobile (FR3 3.8.74), 80 min. – av. Jean-Marie Ory (d’Artagnan), Michèle Vallon (Planchet/Mazarin/Aramis/Marie de Rabutin-Chantal), Marcelle Barreau (Porthos/Julie de Colineau du Val), Philippe Dauchez (Richelieu/Athos).
Reconcilié avec d’Artagnan, Richelieu le charge en 1642 de chercher à Rome un traité de paix universelle d’une durée de trois siècles, rédigé par le pape Urbain VIII, et que Louis XIII doit parapher. Mais le Gascon, fort sollicité par les dames (Julie, Madeleine et la belle Marie de Rabutin-Chantal, future marquise de Sévigné) se fait voler le précieux document par un agent de Mazarin – d’où un enchaînement de guerres pour un traité de paix…. toujours enfoui sous les glaces de Russie ! D’Artagnan, à présent 35 ans, profite des conseils d'un jeune homme astucieux qui se nomme Blaise Pascal, participe à la bataille de Rocroi et se console en lisant les lettres que lui envoie Marie, jusqu’à ce que ses trois amis mousquetaires volent à son secours. D’après le roman philosophico-picaresque de Roger Nimier (1962) qui souhaitait combler le vide existant entre le récit original et Vingt ans après. Captation d’une mise en scène de l’Atelier Théâtre Mobile (compagnie de Philippe Daucher), spectacle créé en 1972 à Paris au café du Fanal et diffusé en différé de la Comédie de Saint-Etienne : quatre comédiens interprètent dix-huit personnages. Cf. aussi l'excellent téléfilm de Yannick Andreï en 1977.
1976(tv) Panache (Panache) (US) de Gary Nelson 
« ABC Movie of the Week », E. Duke Vincent/Robert E. Relyea-Warner Bros. Television (ABC 15.5.76), 75 min. – av. René Auberjonois (Panache [=d’Artagnan]), David Healy (Donat [=Athos]), Charles Frank (Alain [=Porthos]), Charles Siebert (Rochefort), John Doucette (Tréville), Amy Irving (Anne d’Autriche), Harvey Solin (Louis XIII), Joseph Ruskin (Richelieu), Liam Dunn (père Joseph), Marjorie Battles (Chevreuse [=Constance Bonacieux]), Peggy Walton-Walker (Laval), Judith Brown (duchesse Montvallier).
Ce pilote d’une série mort-née est un curieux travestissement du roman de Dumas. Il en reprend diverses situations tout en changeant – allez savoir pourquoi ! – le nom des héros, rebaptisés Panache, Donat et Alain (scénario de E. Duke Vincent). Avec l’aide de Rochefort, Richelieu projette de se débarrasser du plus loyal des mousquetaires, Panache, en l’impliquant dans un duel, délit puni de mort. Mise au courant par sa suivante, Chevreuse, Anne d’Autriche prévient Panache, qui essaye vainement d’empêcher son impétueux compagnon Donat de tomber dans un piège similaire. Au même moment, Buckingham s’apprête à entrer secrètement à Paris pour enlever la reine dont il est amoureux. Panache a l’ordre d’empêcher ce désastre… Production gentillette, semi-parodique, réalisée en couleurs à Burbank par un des artisans de Walt Disney (The Black Hole, 1979) sous l’impact des films de Richard Lester.
1977(tv) *D’Artagnan amoureux (FR) mini-série de Yannick Andréi 
Antenne 2-Telfrance (A2 30.9.-28.10.77), 5 x 55 min. – av. Nicolas Silberg (d’Artagnan), Angelo Bardi (Planchet), Anjouta Florent (Marie de Chantal, marquise de Sévigné), Yves Lefebvre (Athos), Jacques Le Carpentier (Porthos), Serge Maillat (Aramis), Gabriel Cattand (Louis XIII), Henri Virlojeux (Richelieu), Bernard Bourdeix (marquis de Sévigné), Jean-François Duhamel (Blaise Pascal), Jean Martinelli (le pape Urbain VIII), Maria Meriko (Anne d’Autriche), Sergio Nicolai (Mazarin), Gérard Buhr (La Meilleraye), Bernard Chalan (La Folène), Bruno Garcin (Roger de Bussy-Rabutin), Marie-Georges Pascal (Julie).
Un excellent pastiche de Dumas qui ne se prend pas au sérieux, pas plus que le roman de Roger Nimier dont il s’inspire (paru en 1962, quelques jours après la mort accidentelle de l’écrivain) et que ce dernier considérait comme une « plaisanterie ». Pour l’intrigue, cf. la captation de 1974. Elle est ici remarquablement adaptée par Jean-Louis Bory. Ce feuilleton de prestige d’une durée de plus de quatre heures permet d’insérer beaucoup plus d’épisodes (les bons conseils du jeune Blaise Pascal, les trois mousquetaires à la bataille de Rocroi). Andréi est déjà l’auteur de l’excellente télésérie La Dame de Monsoreau (Dumas, encore) en 1971, avec Nicolas Silberg en Bussy d’Amboise ; ce même Silberg fait un d’Artagnan vieillissant, toujours plein de fougue, mais devenu mélancolique : il échoue dans son idylle avec la future marquise de Sévigné qui le mène par le bout du nez et se console à travers la solidarité de ses trois amis accourus à la rescousse. Le tournage s’effectue en été 1976 à Arles, Vigny et dans les châteaux de Gambais, Anet, Sully, Rambouillet et Neuville. Un succès public et critique amplement mérité.
1978(tv) Tri musketyri po třiceti letech [Les Trois Mousquetaires trente ans après] (CZ) téléfilm de Václav Lohnisky et Anna Procházková
Československá Televize (Praha), 105 min. - av. Jiri Havel, Karel Hlusiska,Václav Mares, Marie Drahokoupilová, Zdena Hadrbolcová, Antonín Molcík, Miroslav Morava, Milan Riehs, Milena Steinmasslová, Viktor Vrabec. - Captation de la pièce de Valéry Petrov au Théâtre SK Neumann à Prague.
1982(tv) Biahore ! Billegagnée ! ou le cinquième Mousquetaire (FR) de Pierre Neel
(FR3 22.1.82), 55 min. – av. Jacques Born (d’Artagnan), Daniel Devère (Athos), Didier Roset (Porthos), François Douan (Aramis), Raymond Paquet (François Besmaux de Monlezun), Catherine Laborde (Milady de Winter/Mme de Sévigné), Françoise Cabrié (Kitty), Jean-Manuel Florenza (Arnaud de Batz), Gérard Lecouvey (Cyrano de Bergerac), Lise Roy (Mme Aramis), Yvan Banloeil, Marcel Roche.
La vie (imaginée et fantaisiste) de d’Artagnan, racontée par un de ses compagnons d’armes gascons, d’après un scénario de Roger Trasbot et Pierre Neel.
1984Le Fou du roi (D’Artagnan junior) (FR) d’Yvan Chiffre 
Japhila Prod. (Dominique Saimbourg)-Les Films Jacques Leitienne-GIE Distra-, 94 min. – av. Michel Leeb (Dieudonné d’Artagnan, fils), Diane Bellego (Mme de Montespan), Jean Desailly (Louis XIV), Brigitte Glastre (Auréline), Gaëtan Bloom (La Voisin), Yvan Chiffre (Taillevent), Marc Ronay (Lasalle), Jessica Grellier (Mlle de Fontange), Elisabeth Kaza (Dame Clarisse), Jean-Claude Dreyfus (Courtemise), Zérac Zalcberg (le Grand Condé), Etienne Draber (Colbert), Pierre Semmler (Guillaume d’Orange), Lionel Vitrant (Jean de La Fontaine), Dominique Saimbourg (Jean Racine), Howard Vernon (abbé Guibourg), Guy Delorme (d’Artagnan père), Bernard Musson (Planchet).
Malgré les efforts de d’Artagnan père, son fils Dieudonné, poète et rêveur, ne s’intéresse qu’à sa cousine Auréline et à la confection d’instruments à vent. Les duels l’ennuient. A la mort du maréchal Artagnan sur le champ de bataille à Maastricht, Louis XIV décide d’honorer la lignée de cette grande famille qui a si bien servi les intérêts du royaume en invitant Dieudonné à Versailles, où il fait de l’étourdi son homme de confiance, ce qui n’est pas du goût des courtisans. D’Artagnan junior déjoue bien malgré lui les complots contre le roi, survivant aux messes noires de la Montespan comme aux poisons de La Voisin avant de pouvoir épouser sa cousine Auréline... Une pitrerie embarrassante, alourdie par les tics et grimaces de l'humoriste et chanteur Michel Leeb (membre de l'Académie Alphonse-Allais, jadis aussi imitateur de Jerry Lewis) : n’est pas Monty Python qui veut. Tournée en Fujicolor en extérieurs à Mériel (Val d’Oise, bataille) et au château d’Alincourt à Parnes (Picardie) par deux maîtres-cascadeurs du cinéma de cape et épée français, Yvan Chiffre (il travailla pour Henri Decoin sur Le Masque de fer, 1962, ou La Tulipe noire de Christian-Jaque en 1964) derrière la caméra, et Guy Delorme (Les 3 Mousquetaires de Borderie, 1961) en d’Artagnan devant. Sous-titre : « Les trois mousquetaires … 60 ans après ! »
1989Muj prítel d’Artagnan [Mon ami d’Artagnan] (CS) de Radovan Urban
Rodinny-Hudebni, 86 min.– av. Ales Sykora (d’Artagnan), David Kemr (Rochefort), Jirí Lábus (Richelieu), Jaroslav Koutník (Athos), Lukás Sluka (Aramis), Miroslav Pavlis (Porthos), Vítezslav Jandák (Louis XIII), Linda Rybová (Constance/Milady de Winter), Oldrích Vlach (John Felton). – Pris dans le tournage d’un film, un jeune garçon s’identifie avec d’Artagnan et revit certaines de ses aventures. Avec un extrait du film soviétique D’Artanyan i tri mushketyora de Georgi Yungwald-Khilkevich (1978).
1992(tv+ciné) The Erotic Adventures of the Three Musketeers (Les Aventures érotiques des trois Mousquetaires) (GB/US) de Paul Norman [=Norman Paul Apstein] 
N. Apstein-David M. Goldstein-Davec Travis-Eagle Films-Teleworld Communications Ltd., 98 min. – av. Scott Gallegos (d’Artagnan), Martine Helene [=Deirdre Holland] (Anne d’Autriche), Robert Sacchi (Athos), Morgan Brittany (Summer), [=Wayne Summers] (Porthos), Marc Goldberg [=Marc Wallice] (Aramis), Larry Paciotti [=Chi Chi La Rue] (Louis XIII), Chet Anuszek [=Jon Dough] (cardinal Fallwell [Richelieu]), Nina Hartley (Prudence [Constance Bonacieux]), Dino Alba, Brit Morgan (Lady D’Summer [Milady de Winter]), Walt Wickers (l’homme au masque de fer), Britt Morgan Chanel (Catherine), Francesca Lé [Lee] (une prostituée), Tracy Wynn (Alexandra), Steve Drake (le duc Desmond), Nick East (Philippe).
Pastiche pornographique mélangeant les ferrets de la reine et le masque de fer, fabriqué pour Deirdre Holland, star néerlandaise du genre.
1994***La Fille de d’Artagnan (FR) de Bertrand Tavernier 
Ciby 2000-Little Bear-TF1 Films (Paris), 130 min. – av. Sophie Marceau (Eloïse d’Artagnan), Nils Tavernier (Quentin « La Misère »), Philippe Noiret (d’Artagnan), Jean-Luc Bideau (Athos/« Le Borgne »), Raoul Billerey (Porthos), Sami Frey (Aramis), Luigi Proietti (Mazarin), Charlotte Kady (Eglantine de Rochefort), Claude Rich (duc de Crassac de la Merindole), Jean-Paul Roussillon (Planchet), Stéphane Legros (Louis XIV), Sylvie Vandenhelsen (Anne d’Autriche), Filipe Ferrer (prince de Conti), Guilherme Filipe (duc de Condé), Pascale Roberts (mère supérieure).
En 1654, Eloïse, la fille de d’Artagnan et de Constance Bonacieux dont même Mazarin ignorait l’existence, est pensionnaire d’un couvent en Périgord où elle a passé toute sa jeunesse. Elle y est témoin du meurtre de la mère supérieure, qui protégeait l’évasion d’un esclave noir dont l’odieux duc de Crassac assure le trafic via l’Amérique. Soupçonnant un complot plus vaste contre la couronne, elle se rend en vain à Paris alerter son illustre père qui, vieilli, pauvre et en disgrâce, n’en a cure, et renseigner Mazarin, qui la fait suivre. Au couvent, les religieuses ont été enlevées par l’âme damnée de Crassac, Eglantine de Rochefort (« la femme en rouge »), et embarquées sur un galion en partance pour le Nouveau Monde. D’Artagnan, ses fidèles amis mousquetaires et Quentin, le fiancé poète d’Eloïse, prennent d’assaut le château de Crassac et le galion et découvrent que les conjurés s’apprêtent à empoisonner le jeune Louis XIV à la veille de son sacre. Eloïse tue Crassac en duel (aidé d’un coup de pouce final de papa) et obtient l’autorisation d’épouser Quentin.
Idole de Tavernier, Riccardo Freda – auteur d’un Fils de d’Artagnan (cf. 1949) – devait réaliser le film, mais affaibli par l’âge (84 ans), contesté par Sophie Marceau, peu soucieux des détails historiques ou techniques, enfin dépassé par l’ampleur pour lui inusitée de la production, il doit renoncer ; Tavernier, coproducteur et coscénariste, le remplace au pied levé. C’est une aubaine : Tavernier signe l’unique film français sur les mousquetaires de Dumas qui tienne haut la main la comparaison avec les productions classiques anglo-saxonnes de Fairbanks/Dwan, Sidney ou Lester. Un spectacle à la mélancolie souriante, constamment drôle sans être parodique, mouvementé, fourmillant de détails passionnants sur la vie quotidienne de l’époque, plein de clins d’œil et de rebondissements, que Sophie Marceau traverse avec autant de grâce que de fougue (les duels très inventifs sont réglés par Claude et Michel Carliez). Sa vitalité contraste avec le déclin des anciens mousquetaires, retraités désabusés, perclus de rhumatismes ("j'ai mal dans des endroits dont je ne soupçonnais pas l'existence", se plaint D'Artagnan), engagés sur les chemins de leur jeunesse au péril de leurs vies (l’idée de la disgrâce de d’Artagnan habitant chez Planchet, qui est devenu épicier, provient du Vicomte de Bragelonne). Noiret/d’Artagnan est délicieusement bougon, Sami Frey fait le meilleur Aramis de l’écran, avec des coups d'épée très jésuites. Un film à la fois spectaculaire et personnel, aux couleurs d’automne, et admirablement dialogué par Jean Cosmos : de la nostalgie affleure derrière les joyeuses cavalcades, et surtout de l’émotion, la véritable aventure pour la fille de d’Artagnan étant de reconquérir son propre père. « Un film léger sur le temps qui passe » (J.-D. Nuttens). Jubilatoire du début à la fin. Réalisé en automne-hiver 1994 en Dordogne (châteaux de Beynac et de Biron, Sarlat), aux châteaux de Maisons-Laffitte (Yvelines), Montal (Lot), Chantilly (Oise) et Vaux-le-Vicomte (Seine-et-Marne), enfin au Portugal dans les alentours de Sintra et dans la basilique de Mafra près de Lisbonne (scènes de la fin). Deux nominations aux Césars (musique de Philippe Sarde et Claude Rich). Signalons que Tavernier envisageait vers 1965 de filmer « Vingt ans après » avec Jean-Paul Belmondo en d’Artagnan, et Philippe Noiret, Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort en mousquetaires. Sans suite, hélas... – DE : D’Artagnans Tochter, GB : D’Artagnan’s Daughter, US : Revenge of the Musketeers.
Philippe Noiret et Sophie Marceau dans « La fille de d’Artagnan » (1994) de Bertrand Tavernier
2000Young Blades / La Jeunesse des trois Mousquetaires (GB/FR) de Mario Andreacchio 
Le Sabre-Prosperity Pictures-Adelaide Motion Picture-Canal+-Flashpoint-Rick Mischel Co., 92 min. – av. Hugh Dancy (d’Artagnan), Sarah-Jane Potts (Anne d’Autriche/Radegonde), Scott Hikman (Athos), Anthony Strachan (Porthos), Callum Blue (Aramis), Ben McCosker (Louis XIII), Ben Cross (Richelieu), Paul Brown (Bassous), Michel Carliez (Marton), Richard Coyle (comte de Morlas), Michael Feast (Grandin), Adrian Lukus (Concini, maréchal d’Ancre), Sian Webber (Marie de Médicis), Ben Porter (Ricouet), Mario Andreacchio (l’abbé).
En 1615, d’Artagnan, âgé de 17 ans, fugue du manoir familial pour découvrir la vie à Paris, est attaqué par des brigands et sauvé par trois jeunes mousquetaires avec lesquels il déjoue l’enlèvement de l’Infante d’Espagne, Anne d’Autriche, qui doit épouser le jeune Louis XIII, 14 ans. L’action a été montée par le fourbissime cardinal Richelieu pour provoquer la guerre entre la France et l’Espagne. – Tourné par un réalisateur australien en Auvergne (Aurillac, Jussac, Mandailles, Tournemire, Montmarin, Vic-sur-Cère) et aux châteaux de Villeneuve-Lembron et Messilhac. Sans rapport aucun avec la pièce « La jeunesse des mousquetaires » (1849) d’Alexandre Dumas et Auguste Maquet.
2001The Musketeer / D’Artagnan (US/FR/DE/LX) de Peter Hyams 
Moshe Diamant/Carrousel-Apollomedia-Signature-Behaviour Worldwide-Crystal Sky Communications-Digital Renaissance-Capitole, 104 min. –av. Justin Chambers (d’Artagnan), Catherine Deneuve (Anne d’Autriche), Daniel Mesguich (Louis XIII), Jan Gregor Kremp (Athos), Stephen Speirs (Porthos), Nick Moran (Aramis), Jeremy Clyde (duc de Buckingham), Mena Suvari (Francesca [=Constance Bonacieux]), Tim Roth (Febre), David Schofield (Rochefort), Stephen Rea (Richelieu), Michael Byrne (Tréville), Jean-Pierre Castaldi (Planchet), Bill Treacher (Bonacieux), David Schofield (Rochefort), Max Dolbey (D’Artagnan enfant), Luc Gentile, Catherine Erhary (ses parents).
Enfant, d’Artagnan est témoin de l’assassinat de ses parents par des sicaires de Richelieu que commande Febre, un psychopathe. Adulte, le Gascon ne rêve plus que de vengeance. A Paris, le cardinal a dissous la Compagnie des mousquetaires et d’Artagnan s’allie aux trois héros de Dumas pour libérer M. de Tréville, injustement arrêté. Pour s’emparer du pouvoir, Richelieu orchestre l’invasion du Louvre par une armée de gueux au moment où le couple royal reçoit le duc de Buckingham en visite officielle ; d’Artagnan sauve leurs majestés en les faisant fuir par les égouts … infestés de crocodiles ! Puis, la reine, le duc et sa fiancée Francesca ayant été enlevés par Febre (que le cardinal a lâché), d’Artagnan et ses compères s’attaquent au repaire fortifié du gredin qui est tué. – Voulant faire subir à Dumas un lifting musclé, Hyams rate son coup en beauté. Les combats sont réglés par le chorégraphe cantonnais Xiong Xin-Xin, ex-doublure de Jet Li (c’est dire l’authenticité), et on reprend ici le duel équilibriste sur des échelles instables de Il était une fois en Chine de Tsui Hark : des affrontements acrobatiques qui n’ont rien de commun avec les duels du XVII e siècle français et, trop longs, mal intégrés, déséquilibrent le récit. Le script est historiquement ahurissant, confus, Tim Roth cabotine en méchant borgne gainé de cuir noir, Catherine Deneuve campe une très improbable reine de France faisant le coup de poing déguisée en paysanne… Une suite de coups d’épée dans l’eau. Tournage dans le Gers (châteaux de Cassaigne et de Miramont-Latour, Tillac, Auch), en Dordogne (Sarlat, Monpazier et sa bastide médiévale), au château de Vianden (Luxembourg), à Carcassonne, Montpellier, Toulouse et Paris.
2004(tv) Milady (FR/BE/IT) de Josée Dayan 
Jean-Luc Azoulay, Josée Dayan/Faria Films-France 2-RAI Fiction (RTB 27.12.04 / FR2 2.1.06), 124 min. – av. Arielle Dombasle (Milady de Winter alias Charlotte Backson), Florent Pagny (d’Artagnan), Guillaume Depardieu (Athos), Julie Depardieu (Constance Bonacieux), Martin Lamotte (Richelieu), Asia Argento (Sally La Chèvre), Frédéric Longbois (Porthos), Eric Ruf (Aramis), Daniel Olbrychski (Lord de Winter), Christopher Buchholz (duc de Buckingham), Azucena Caamano (Anne d’Autriche), Nicole Courcel (Jeanne de Breuil), Edouard Baer (vicomte de Wardes), Stanislas Merhar (John Fulton), Lakshantha Abenayake (Saint-Galmier), François Hadji-Lazaro (Jacob Mazel, bourreau de Béthune), Mathias Van de Kerkhove (Mordaunt), Mathilde Wambergue (Anne Backson), Bernard Nissile (Thomas Backson).
Enfant, Charlotte Backson, future Milady, a vu ses parents protestants se faire massacrer par des catholiques fanatiques, assassinat commandité par Jeanne de Breuil, sa propre grand-mère. Devenue sa tutrice, celle-ci la fait cloîtrer à vie dans un couvent où elle grandit et dont elle s’échappe en séduisant son confesseur, puis le poussant au suicide. Elle se marie ensuite avec le comte de la Fère (Athos) qui la rejette en découvrant sa vraie nature. Elle devient gouvernante chez le vieux Lord de Winter qu’elle épouse (et qui lui donne un fils, Mordaunt). Après la mort subite et suspecte du Lord, Lady de Winter devient espionne du cardinal, déterminée à tuer sa grand-mère, enfin Athos et d’Artagnan qui connaissent son secret. « Ma mère, un jour je vous vengerai », murmure le petit Mordaunt, témoin de l’exécution de Milady…
Le contre-pied de la production rivale de TF1 avec Emmanuelle Béart en Milady suppôt de Satan (D’Artagnan et les trois mousquetaires cf. 1.8a), réalisée simultanément. Cinquante-deux ans après Vittorio Cottafavi (Milady et les mousquetaires), Josée Dayan revisite Dumas – collaboration non créditée au scénario : Eric-Emmanuel Schmitt – pour éclairer la personnalité et la vie secrète d’une femme terrible mais troublante par sa complexité, assoiffée de vengeance et victime de cette passion exclusive ; la cinéaste lui accole une amie, esclave et confidente lesbienne, Sally, témoin muet de tous ses crimes. Vêtue d’invraisemblables toilettes moulantes, de collerettes kitschissimes, coiffée de chapeaux délirants, cette mante religieuse dévore ses amants au petit matin : à côté de cette Milady « new age » à laquelle Arielle Dombasle confère une théâtralité et une préciosité empreinte d’autodérision, les mousquetaires ne font pas le poids. L’émotion et le tragique sont absents, le ridicule menace. Une danse macabre à la Kill Bill de Tarantino, expliquée par des traumatismes d’enfance et qui se solde par un échec retentissant à l’audimat. Tourné en Angleterre et en France (châteaux de Maisons-Lafitte et de Pierrefonds).
2004(tv) La Femme Musketeer / The Lady Musketeer / Lady Musketier – Alle für eine (La Femme mousquetaire) (US/HR/DE) de Steve Boyum 
Drotcroft Ltd.-Hallmark Entertainment-Larry Levinson Prod.-RTL-Silverstar Ltd. (TV 20.6.04), 171 min./163 min. – av. Gérard Depardieu (Mazarin), Michael York (d’Artagnan), Nastassja Kinski (Lady Bolton), Susie Amy (Valentine d’Artagnan), John Rhys-Davies (Porthos), Christopher Cazenove (Athos), Allan Corduner (Aramis), Freddie Sayers (Louis XIV), Niko Nicotera (Etienne, fils d’Athos), Andrew Musselman (Antoine, fils de Porthos), Casper Zafer (Gaston, fils d’Aramis), Marcus J. Pirea (Villeroi), Clemency Burton-Hill (Marie Mancini, favorite du roi), Kirsten Love (Béatrice), Susan Brown (Cécile d’Artagnan), Constantine Gregory (Planchet), Kristina Krepela (princesse Marie-Thérèse d’Espagne), Nicholas Rowe (duc de Buckingham).
Fille du grand d’Artagnan et de son épouse Cécile, Valentine d’Artagnan est un garçon manqué qui gagne Paris pour servir le jeune roi Louis XIV. Souhaitant la paix avec l’Espagne, ce dernier renonce à sa favorite Marie et propose le mariage à l’Infante Marie-Thérèse, que Valentine et les fils des trois mousquetaires doivent protéger contre les manigances criminelles de Mazarin, de son espionne Lady Bolton et du fourbe spadassin Villeroi. L’ancienne génération des mousquetaires donne un sérieux coup de main. – Près de trois heures d’aventures gentillettes destinées aux garçons comme aux filles, où l’on retrouve Michael York pour la quatrième fois en d’Artagnan, et Depardieu, un habitué de Dumas (il a campé d’Artagnan, Porthos, Edmond Dantès et Dumas lui-même). Un scénario de Sandra Weintraub tourné en Croatie par un ancien chef cascadeur (Apocalypse Now de Coppola) et réalisateur de seconde équipe. – IT : Moschettieri.
2005(tv) Young Blades / The Young Musketeers (US/CA) mini-série de Richard Martin 
Insight Film Studios (PAX Television 23.1.05), 13 x 60 min. – av. Tobias Mehler (d’Artagnan fils), Mark Hildreth (Siroc), Zak Santiago (Ramon Montalvo Francisco de la Cruz), Bruce Boxleitner (capt. Duvall), Michael Ironside (Mazarin), Sheena Easton (Anne d’Autriche), Karen Cliche (Jacqueline/Jacques Leponte), Charles Shaughnessy (Charles de Baatz de Castelmore, comte d’Artagnan), Andrew McIlroy (Snout), Phillip Mitchell (capt. Bernard), Robert Sheehan (Louis XIV), Michael Boisvert (Charles II d’Angleterre), Jery Wasserman (Oliver Cromwell), Ellen Dubin (Clémentine, duchesse de Bobigny).
Les aventures d’un quatuor de jeunes mousquetaires : d’Artagnan fils, Siroc (inventeur d’un prototype de sous-marin et propriétaire des notes perdues de Léonard de Vinci), Ramon (un poète espagnol révolté contre les Habsbourg) et Jacqueline (dont le père fut assassiné par Mazarin et qui se fait passer pour son propre frère, disparu en Amérique). Tous sont stationnés à la Bastille sous le commandement du capitaine Duvall, où ils font leurs études à l’Académie des Mousquetaires (sic). Le jeune Louis XIV est brimé par sa mère vaine et perfide, la régente Anne d’Autriche, et le royaume est tenu par le tyrannique cardinal Mazarin, chef d’un ordre secret de chevaliers sataniques, le « Tabernacle Noir ». Tout et n’importe quoi : on a droit au trésor volé du Grand Moghol Shah Jahan, à un croisé ressuscité par magie, à l’invincible épée de Siegfried, à la visite de Cromwell au Louvre ( !), etc. Feuilleton pour ados décervelés, fabriqué en France et au Canada (Maple Ridge, Pitt Meadows) et remonté par la suite en un seul téléfilm, The Young Musketeers.
Episodes : 1. « Wanted » – 2. « Rubadub Sub » – 3. « Enchanted » – 4. « The Exile » – 5. « Da Vinci’s Notebook » – 6. « Secrets of the Father » – 7. « Four Musketeers and a Baby » – 8. « Coat of Arms » – 9. « The Girl from Upper Gaborski » – 10. « The Invincible Sword » – 11. « To Heir Is Human » – 12. « Chameleon » – 13. « Secrets ».
2009Vozvrashtchenie mushketyorov, ili Sokrovishtcha kardinala Mazarini [Le Retour des mousquetaires, ou Le Trésor du cardinal Mazarin] (RU) de Georgi Yungvald-Khilkevich
Gosteleradio-Odessa Film Studios, 134 min./115 min. – av. Mikhail Boyarskiy (d’Artagnan), Venyamin Smekhov (Athos), Valentin Smirnitskiy (Porthos), Igor Starygin (Aramis), Alisa Frejndlikh (Anne d’Autriche), Anatoly Ravikovich (Mazarin), Lyanka Gryu (Jacqueline, fille de d’Artagnan), Danila Dunaev (Raoul de Bragelonne, fils d’Athos), Anton Makarsky (Henry, fils d’Aramis), Irina Pegova (Angélique, fille de Porthos), Dmitriy Nagiev (Léon), Dmitry Kharatyan (Louis XIV), Eugenia Kryukov (Louise de La Vallière), Alexandre Shirvindt (Colbert), Vladimir Balon (Jussac), Aleksander Pashutin (Paul), Fedor Dobronravov (abbé d’Oliva), Youri Vassiliev (cardinal Goth), Eugène Danchevskaya (Felton), Nina Jungvald-Khil’kevich (duchesse d’Orléans, jeune), Christina Kucherenko (Jacqueline d’Artagnan enfant), Olga Sumy (Mlle Blanche).
Après la mort de Porthos et d’Aramis dans l’affaire du masque de fer, Athos, retiré dans sa propriété, meurt le cœur brisé, et d’Artagnan est tué sur le champ de bataille (fin du « Vicomte de Bragelonne »). Dix ans plus tard (sic), la France est en émoi : Mazarin s’est évaporé avec le trésor royal, Anne d’Autriche est accusée de complicité. Ayant vainement appelé ses mousquetaires au secours, la reine-mère s’adresse à leur descendance. Mais les fils et filles des quatre héros ne peuvent accomplir leur tâche seuls, et les mousquetaires doivent littéralement ressusciter pour leur prêter assistance, grâce à la magie d’un « anneau des Templiers » qui a le pouvoir de conférer l’immortalité aux personnages de légende. Cet anneau, détenu par l’ordre des Jésuites, est récupéré par la ruse, les Jésuites et leur complice Jussac, sont vaincus, l’honneur de la reine et sauf. Quatrième et dernier volet de la série russe initiée par D’Artagnan et les trois mousquetaires (1978) et poursuivie par Les Mousquetaires vingt ans après (1992) et Les Secrets de la reine Anne (1993), tourné en couleurs aux studios d’Odessa en Ukraine par le même réalisateur et les mêmes comédiens dans les rôles principaux. Cette incursion russe de Dumas dans l’univers de Harry Potter, imaginée par Anton Markov (qui en fera un roman), et étoffée d’un soufflet à l’Eglise catholique, se solde par un désastre critique et un cuisant échec au box-office.
2014-2016(tv) The Musketeers / Mousquetaires (GB/US/CA) série de Toby Haynes (1, 2), Farren Blackburn (7, 10), Richard Clark (4, 7), Saul Metzstein (3, 5), Andy Hay (6, 8, 14, 16, 21, 22), John Strickland (11, 12), Marc Jobst (13, 15), Edward Bennett (17, 18), Nicholas Renton (19, 20, 24, 26), Roger Goldby (23, 25), Sue Tully (27, 29), Udayan Prasad (28, 30)
Colin Wratten, Carmel Maloney, Jessica Pope, Adrian Hodges; Matthew Bird/BBC Drama Productions-BBC WorldWide-BBC America (BBC1 19.1.-30.3.14 / 2.1.-21.3.15 / 28.5.-1.8.16), 30 x 60 min. - av. Tom Burke (Athos), Luke Pasqualino (d'Artagnan), Howard Charles (Portos), Santiago Cabrera (Aramis), Peter Capaldi (Richelieu), Ryan Gage (Louis XIII), Alexandra Dowling (Anne d'Autriche), Maimie McCoy (Milady de Winter), Tamla Kari (Constance Bonacieux), Vincent Reagan (Victor, duc de Savoie), Phoebe Fox (la duchesse de Savoie), Bo Poraj (M. Bonacieux), Hugo Speer (M. de Tréville), Tara Fitzgerald (Marie de Médicis, la reine-mère), Daniel Rchichev/Robby Fisher (le dauphin, futur Louis XIV), Jim High (Thibault), Oliver Cotton (Alexandre d'Artagnan, le père), Chris Barnes (Fournier), Charlotte Hope (Charlotte Mellendorf), Jason Flemyng (Vadim), John Lynch (Luca Sestini, l'envoyé du pape), Annabelle Wallis (Ninon de Larroque), Emily Beecham (Adèle Bessette), Philip Brodie (Gaudet), JJ Feild (Marsac), Joe Wredden (Dujon), David Verrey (Raul Mendoza), James Callis (Emile Bonnaire), Sean Cernow (Felix de la Croix), Fiona Glascott (Flea), Anton Lesser (Emile de Mauvoisin), Anna Skellern (Maria Bonnaire), Ashley Walter (Charon, le roi de la Cour des Miracles), Rupert Everett (Philippe Achille, marquis de Feron), Matthew McCulty (Lucien Grimaud).
En 1630, en route pour voir le roi à Paris, d'Artagnan et son père Alexandre (sic) sont agressés dans une taverne; Alexandre est assassiné par un homme qui se fait passer pour "Athos, des mousquetaires". A Paris, d'Artagnan accuse Athos de meurtre et Louis XIII le condamne à mort. Aramis, Porthos et le jeune Gascon parviennent à prouver l'innocence d'Athos et cherchent à élucider l'assassinat mystérieux d'une vingtaine d'autres mousquetaires dans les forêts savoyardes. D'Artagnan s'introduit à la prison où il découvre un anarchiste qui prépare la révolution et la mort du roi; Porthos démasque un richissime marchand d'esclaves au Havre, Bonnaire, puis se réveille après une nuit de beuveries à côté d'un cadavre; il échappe aux Gardes Rouges et se réfugie à la Cour des Miracles. Athos se retire dans son château en ruines où il se remémore le drame de son frère et de Milady de Winter; bravant l'interdit de son fils, la reine-mère Marie de Médicis revient d'exil pour échapper à des meurtriers, tandis que les quatre mousquetaires sont chargés de protéger le puissant duc de Savoie qui est venu signer un traité d'alliance avec Louis XIII afin de sécuriser la frontière avec l'Espagne, etc.
Dans la deuxième saison, Richelieu est décédé, le futur Louis XIV est né. Les mousquetaires partent en mission avec Rochefort, ex-agent du cardinal ayant secrètement fait allégeance à la couronne d'Espagne, afin de délivrer le général de Foix. Les tentatives espagnoles pour éliminer les mousquetaires échouent, de Foix et sa soeur sont ramenés à Paris alors que le renégat Rochefort est nommé capitaine des gardes du cardinal. Sur son lit de mort, de Foix exprime son désir d'avouer à Porthos l'identité de son père, Anne d'Autriche a une liaison avec Aramis et Rochefort tente de violer la souveraine, qui lui crève un oeil. Rochefort réussit presque à faire exécuter Constance et pousse le roi à signer l'arrêt de mort de son épouse. Milady sauve Aramis de la prison, les mousquetaires démasquent Rochefort devant le roi et le tuent alors qu'il est sur le point d'étrangler la reine. Tandis que la guerre est déclarée avec l'Espagne et que Tréville est nommé ministre de la Guerre, Aramis quitte la Compagnie des Mousquetaires pour entrer dans les ordres, d'Artagnan épouse Constance et Athos s'enfuit avec Milady.
Une télésérie conçue par Adrian Hodges "d'après les personnages d'Alexandre Dumas", tournée en République tchèque (à Doksany, à 30 km au nord de Prague, à Kladruby and Labem et aux studios de Barrandov) avec relativement peu de moyens, mais quelques jolis décors baroques. Les producteurs s'imaginent présenter une relecture actualisée de Dumas, leurs mousquetaires sont jeunes, bodybuildés, les cheveux courts, sans capes et tout de noir vêtus (gilets de cuir). Plus de mousquets et de pistolets que d'épées. Les héros un peu mauvais garçons sont des spadassins tourmentés, plus égoïstes, plus durs. Mais le script est confus, prévisible et passablement répétitif, les séquences d'action, joliment rythmées, se ressemblent toutes (entre poursuites d'agents de la CIA et Sergio Leone) et hormis l'inquiétant Peter Capaldi ("Dr. Who") en Richelieu assez jouissif, l'interprétation est sans relief. Pas de sexe (les mousquetaires sont plutôt lourds en amour). Une idée, toutefois, biscornue - mais pourquoi pas: Porthos (Howard Charles) est un métisse - en souvenir du père d'Alexandre Dumas -, orphelin né à la cour des Miracles. Charon, le roi de cette Cour, effectivement un phénomène social du XVe siècle, et non du Moyen Age) est d'ailleurs également un noir. Question d'audimat, sans doute. Par ailleurs, autres libertés prises avec Dumas, d'Artagnan père et M. Bonacieux périssent assassinés, Constance épouse d'Artagnan, Athos est placé à la tête de la Compagnie des Mousquetaires du Roi et se réconcilie avec Milady, toujours amoureuse et qu'il n'a jamais arrêté d'aimer (de Tréville empêche Athos de fuguer avec elle en Angleterre), Gaston d'Orléans est tué (c'est pourtant figure majeure de la Fronde), Mazarin n'existe pas, etc. Dans la troisième saison apparaît entre autres un méchant de classe supérieure interprété par Rupert Everett: Philippe Achille, marquis de Ferron, politicien corrompu, chef de la Garde Rouge, gouverneur de Paris et frère illégitime de Louis XIII (personnage fictif). Tout cela est très peu crédible (les reconstitutions et les comportements à la cour sont à hurler de rire), mais pour peu qu'on oublie Dumas, on peut s'y divertir. Le premier épisode attire 7,4 millions de téléspectateurs en Angleterre, et 9,3 en comptant la télévision de rattrapage. Vox populi. - DE: Die Musketiere, ES: Los mosqueteros.
Episodes: 1. "Friends and Enemies (Tous pour un…)" - 2. "Sleight of Hand (Complot contre le roi)" - 3. "Commodities (Le Convoyeur)" 4. "The Good Soldier (Que justice soit faite)" - 5. "The Homecoming (Retrouvailles explosives)" - 6. "The Exiles (Le Fils de l'ombre)" - 7. "A Rebellious Woman (La Fleur du mal)" - 8. "The Challenge (Duel pour l'honneur)" - 9. "Knight Takes Queen (Complot contre la reine)" - 10. "Musketeers Don't Die Easily (La Fin justifie les moyens)".
Deuxième saison: 11. "Keep Your Friends Close (Retour en grâce)" - 12. "An Ordinary Man (Caprice royal)" - 13. "The Good Traitor (Le Bon Traître)" - 14. *Emilie (La Prophétesse)" - 15. "The Return (Notre seigneur et maître)" - 16. "Through a Glass Darkly (L'Eclipse funèbre)" - 17. "A Marriage of Inconvenience (Alliances et mésalliances)" - 18. "The Prodigal Father (Le Père prodigue)" - 19. "The Accused (L'Etau se resserre)" - 20. "Trial and Punishment (Le Triomphe de la justice)".
Troisième saison: 21. "Spoils of War (Butin de guerre)" - 22. "The Hunger (Affamer Paris)" - 23. "Brother in Arms (Frères d'armes)" - 24. "The Queen's Diamonds (Les Diamants de la Reine)" - 25. "To Play the King (L'Usurpateur)" - 26. "Death of a Hero (Mort d'un héros)" - 27. "Fool's Gold (L'Or des dupes)" - 28. "Prisoner of War (Prisonniers de guerre)" - 29. "The Prize (Le Butin)" - 30. "We Are the Garrison (Tous pour un)".
2018Moschettieri del re - La penultima missione (IT) de Giovanni Veronesi
Ilaria Castiglioni, Marco Cohen, Fabrizio Donvito, Benedetto Habib/Indiana Production-Vision Distribution-Carnet (27.12.18). 109 min. - av. Pierfrancesco Favino (d'Artagnan), Valerio Mastandrea (Porthos), Rocco Papaleo (Athos), Sergio Rubini (Aramis), Margherita Buy (Anne d'Autriche), Alessandro Haber (le cardinal Mazarin), Marco Todisco (Louis XIV), Matilde Gioli (Olimpia), Giulia Bevilacqua (Milady), Valeria Solarino (Cicognac), Roberta Procida (Farnesina), Luis Molteni (Chéri), Carlo Luca De Ruggieri (Avon), Grazia Leone (l'épouse de d'Artagnan).
A la demande d'Anne d'Autriche, les mousquetaires de Dumas, à présent vieux, cyniques et désabusés (d'Artagnan est éleveur de bovins, le riche châtelain Athos court les femmes malgré sa syphilis, Aramis vit en moine pour échapper à ses débiteurs, Porthos est un aubergiste qui s'adonne à l'alcool et à l'opium) sont chargés de contrer les manigances de Mazarin qui persécute les huguenots, tandis que le jeune Louis XIV, dévoyé, est sous l'emprise de Milady. Une comédie de bas niveau dont les péripéties sont inventées par un bambin, fervent lecteur de Dumas. Tournage dans la région de Basilicate (Matera, Montescaglioso), au Palazzo Reale de Genova et au Palazzi Chigi d'Ariccia.