X - L’EMPIRE OTTOMAN

1. LA "GRANDE PORTE" ET LE MONDE ISLAMIQUE

1951Üçüncü Selim’in Gözdesi [La Favorite de Selim III] (TR) de Vedat Ar 
Ipek Film. – v. Perihan Altindag, Münir Nurettin Selçuk, Pola Moreli, Münir Özkul, Cahit Irgat, Ihsan Evrim, Feridun Çölgeçen, SemaRenkler, Meral, Körmükçü, Sükran Sögüt. – Le compositeur Sadullah Aga est amoureux de Mihriban, la favorite de Selim III (1789-1807).
1954(tv) Aimée de Rivery (US) d’Albert McCleery 
« Hallmark Hall of Fame » (NBC 25.4.54). – av. Sarah Churchill (Aimée-Rose du Buc de Rivery, sultane Validé), Geoffrey Toone (sultan Abdul Hamid Ier), Celia Lovsky (Validé Sultan), Louo Krugman (Ali Hussein), Leslie Denison (capitaine corsaire), Paul Newlan (Kizlak Aga), Penny Santon (Katon Kaija), Michal Miller (Selim), Noami Burns. – La fille de Winston Churchill fait la favorite légendaire du sultan Abdul Hamid, cf. film de 1988.
1958(tv) Bajazet (FR) de Jean Kerchbron 
ORTF (1e Ch. 2.12.58). – av. Alain Saury (Bajazet, †1635, frère de Murad IV), Silvia Monfort (Roxane), Maria Tamar (Atalide), Margo Lion, Sylvie Deniaus, Gamil Ratib. – Dramatique d’après la tragédie de Jean Racine (1672).
1967(tv) Bajazet (FR) de Michel Mitrani 
ORTF (2e Ch. 10.11.67). – av. Jean-Claude Drouot (Bajazet, frère de Murad IV), Judith Magre (Roxane), Danièle Lebrun (Atalide), Maurice Garrel (Osmin), Toto Bissainthe. – Dramatique d’après la tragédie de Jean Racine (1672).
1976Ceddo (SN) d’Ousmane Sembène 
Filmi Domi Reew, 102 min. – av. Fabbo Tabara Ndiaye, Mustapha Yade, Mamadou Ndiaye, Ousmane Camera. – Afrique v. 1650, la population des Ceddos se défend contre l’islamisation.
1988/89The Favorite / La Nuit du sérail / Intimate Power (US/CH) de Jack Smight 
Georges-Alain Vuille, Stephen Kay/Ascona Films Inc.-20th Century-Fox, 104 min. – av. F. Murray Abraham (le sultan Abdul Hamid Ier), Amber O’Shea (Naksh-i-Dîl Validé Sultan alias Aimée-Rose du Buc de Rivery), Maud Adams (Ahshé Siniyeperver), James Michael Gregory (le prince et sultan Sélim III), Laurent Le Doyen (gén. Horace François Sébastiani de la Porta, ambassadeur de France), Ron Dortch (Tulip, le chef des eunuques), Jonathan Vuille/Francesco Quinn (Mahmud II jeune/adulte), Glenn Scarpelli (Mustafa), Andréa Parisy (Mirishah), Joseph F. Griffo (le nain).
Istanbul : le destin exceptionnel (quoique apocryphe) d’Aimée-Rose du Buc de Rivery (1768-1817), une aristocrate française, cousine de Joséphine de Beauharnais, capturée à l’âge de treize ans par des pirates barbaresques algériens alors qu'elle voyage en route pour la Martinique afin d'y rejoindre son père, un marchand d'esclaves. Vendue au sultan Abdul Hamid Ier, elle est recluse au harem du palais de Topkapi où elle tombe amoureuse du séduisant prince Sélim, neveu du vieux sultan dont elle est devenue la favorite. Aimée devient sultane sous le nom de Validé Naksh-i-Dîl et donne un fils au sultan, mais le nouveau-né est étranglé sur ordre secret de Sineperver, la première épouse, mère du prince héritier Mustapha. Le sultan prie Aimée de devenir la mère de son jeune neveu, Mahmud. Elle le conseille avec intelligence lors d'une première insurrection des janissaires et de la guerre contre les Russes, mais Abdul Hamid n'en tient pas compte. Il est mortellement blessé au combat contre les armées d'Ouchakov (en 1789). A la mort d'Abdul Hamid, Aimée épouse son successeur Sélim III, mais lors d'une rébellion des janissaires fomentée par Sineperver qui veut le trône pour son fils Mustapha, Sélim est à son tour assassiné; Aimée poignarde le jeune Mustapha afin que son fils adoptif Mahmud II règne et, en 1808, elle prend la place de Sineperver en tant que Reine Mère.
Un scénario bancal accumulant absolument tous les clichés orientalistes les plus éculés (les Turcs lascifs), une mise en scène inexistante, une photo d'une rare laideur, des comédiens sans consistance, le tout tiré d'un roman de gare du prince Michel de Grèce, Sultana (La Nuit du sérail), paru en 1982. L'unique intérêt de cette bande manifestement fauchée (une trentaine de figurants pour l'armée des janissaires) sont ses décors authentiques à l'intérieur du palais de Topkapi et dans quelques ruelles du vieil Istanbul. Curieusement, pour un film presque entièrement tourné sur place et un sujet en soi original, jamais abordé par le cinéma, on ne trouve aucun acteur turc à l'écran. Le dernier méfait du producteur mégalomane suisse Georges-Alain Vuille, qui finit ruiné, mais aussi l'ultime travail du réalisateur Jack Smight, pourtant responsable de quelques excellents films ("Harper/Détective privé" en 1966, "La Bataille de Midway" en 1976). Gravement atteint par un cancer (il décédera en 2003), Smight devait avoir la tête ailleurs, si tant est qu'il fut vraiment présent sur le tournage!
1996Istanbul Kanatlarımın Altinda / Istanbul Beneath My Wings [Istanbul est sous mes ailes] (TR) de Mustafa Altioklar
Nida Karabol Akdeniz/Coral Europa-Arequipa Producciones-Sirketi-Ticaret Ltd., 119 min. - av. Ege Aydan (Hezarfen Ahmet Çelebi), Okan Bayülgen (Lagari Hasan Çelebi), Halluk Bilginer (Evliya Çelebi), Beatriz Rico (Francesca), Savas Ay (Bekri Mustafa), Burak Sergen (le sultan Mourad IV), Berke Hürcan (Musa), Tuncel Kurtiz (Recep Pacha), Zuhal Olcay (le sultan Kosem). - Sous le règne du sultan Mourad IV (1612-1640), quatre amis expérimentent un engin volant.
2015® (tv) Prinz Eugen und das Osmanische Reich - 1. Mehr als nur Feinde - 2. Tage der Entscheidung / Eugène de Savoie et l'empire Ottoman - 1. Plus que des ennemis - 2. Journées décisives (AT/FR) de Heinz Leger; ORF-Arte (Arte 23.5.15), 2 x 52 min. - av. Maya Henselek (la sultane Emetullah Rabia Gülnus), Astrit Alihajdaraj (Ibrahim Müteferrika), Serdar Kulmaç (Mehmed IV), Elif Baysal (Haseki Gülnus vieux), Muhammet Süt (Mustapha II), Cevat Gogercin (l'eunuque Horvath), Hamit Isimtman (Ahmet III). -
Docu-fiction: les destins croisés d'un aristocrate savoyard au service des Habsbourg, Eugène de Savoie (1663-1736), et d'une sultane ottomane à Topkapi, Emetullah Rabia Gülnus (la favorite de Mehmed IV qui lui donnera un successeur, Mustapha II), symboles des rivalités entre Autrichiens et Turcs. - cf. Autriche: Leopold I.
2015-2017(tv) Muhtesem Yüzyıl: Kösem [Le Siècle magnifique: Kösem] (TR) série de Yagiz App Akaydin, Mert Baykal, Cagatay Tosun et Zeynep Guney Tan
Timur Savci/Tims Production Istanbul (Star TV+Fox TV 12.11.15-27.6.17), 60 x 120 min. (2 saisons). - av. Anastasia Tsilimpiou (Kösem), Eklin Koc (le sultan Ahmed I), Aliha Türkdemir / Boran Kuzum (le sultan Musepha), Taner Ölmez (le sultan Osman II), Cagan Efe Ak/Metin Akdülger (le sultan Murad IV), Leyla Frey (la favorite Ayse/Aïcha), Cihan Unal (le grand-vizir Kuyucu Murat Pacha). - Suite du feuilleton Muhtesem Yüyil (2011-2014), une suite qui débute en 1603, lorsque la jeune Grecque Anastasia est enlevée au harem d'Istanbul pour le nouveau sultan Ahmet Ier où elle devient la grande favorite sous le nom de sultane Kösem. Elle règne sur la cour ottomane à travers ses fils et petit-fils.

1.2. Les Barbaresques, corsaires musulmans

Pour les corsaires Drakut et Barberousse (Khaïr-Eddine Khizr, 1470-1523), cf. Renaissance.
1912Hussein il pirata (IT) de Gennaro Righelli 
Vesuvio Films, Napoli, 600 m. – av. Maria Righelli (Elsa), Gennaro Righelli (Hussein), Ruffo Geri, Giovanni Pastore.
Vers la fin du XVIIe siècle, Hussein, un pirate algérien très redouté dans la péninsule de Sorrento, attaque le domaine du comte d’Amalfi avec ses navires, alors que la garnison espagnole est à Naples. Le comte ayant offert la main de sa fille Elsa à celui qui repoussera les Sarrazins, les rivaux Adalbert, baron de Ravello, et Erasme repoussent l’ennemi à la mer. Hussein est resté à terre pour revoir Elsa, et neutralise les sbires du puissant Adalbert qui ont tenté d’enlever la belle. Adalbert provoque en combat singulier Erasme, son rival heureux en amour mais grièvement blessé par les pirates. Généreux, Hussein affronte le baron la visière baissée, le bat et reprend la mer tandis qu’Erasme obtient la main d’Elsa.
1923*Il corsaro (IT) d’Augusto Genina [et Carmine Gallone] 
Artisti Italiani Associati, 1940 m. – av. Amleto Novelli (Ali, le corsaire), Edy Darclea (Fiamma), Bonaventura Ibañez (Marco Calafato), Ubaldo Cocchi (Schiantocatene), I. Soderini (Pietro).
Des barbaresques tunisiens capturent par la ruse un village de pêcheurs italiens au bord de la mer Tyrrhénienne, mais lorsque des renforts arrivent, Ali, le chef des corsaires, qui a séduit Fiamma, est blessé et capturé. La haine initiale de Fiamma se transforme en amour. Ali parvient à s’évader, mais il reviendra vivre avec Fiamma qui lui a donné un fils. Un des films italiens les plus populaires des années vingt, d’après le roman I fuggiaschi de Ferdinando Paolieri (publié en 1924). La décès accidentel d’Amleto Novelli, suite à une chute pendant le tournage explique partiellement ce succès. Le film, vanté pour les qualités plastiques de sa réalisation, aura une suite, « Il figlio del corsaro » (1929), et un remake parlant en 1942, « Il mercante di schiave » (1942) (cf. infra).
1929Il figlio del corsaro (IT) d’Umberto Paradisi, Roberto Malinverni 
Adunata cinematografica nazionale, Genova, 1821 m. – av. Paula Grey, Giorgio Canavese, Ines Gay, Gaetano Detto, Nereo Neri, Roberto Malinverni, Rinaldo Molinari, Franco Novarro.
Plusieurs scènes du film précédent, « Il corsaro » (1923) sont insérées dans le prologue du film. Tourné dans les parages de Gênes (Pieve Ligure) avec des acteurs de l’Academia di Arte Muta di Genova (dir. Paula Grey) ; une diffusion locale seulement.
1924® The Sea Hawk (L’Aigle des mers) (US) de Frank Lloyd. – av. Milton Sills (Sir Oliver Tressilian, devenu Sakr-el-Bahr), Frank Curier (Assad ed-Din, pacha d’Alger). – cf. Renaissance : Angleterre.
1942Il mercante di schiave (Marchand d’esclaves) (IT) de Duilio Coletti 
Colosseum Film, 83 min. – av. Enzo Fiermonte (Ali), Annette Bach (Fiamma), Elena Zareschi (Francesca), Guido Morisi (Michele), Augusto Di Giovanni (Marco Calafato), Augusto Marcacci (Ahmed), Dino Di Luca (Andrea), Mara Tchoukleva (Marta, la tzigane), Ernesto Bianchi, Roberto Bianchi Montero, Eugenio Duse, Oreste Fares.
Des pirates algériens sur une île de la mer Tyrrhénienne, remake de « Il corsaro » d’Augusto Genina (1923, cf. supra), d’après le livre de Ferdinando Paolieri. Ali, le pirate sarrazin de cette version, parvient à fuir grâce à Fiamma. De retour à Alger, il apprend qu’il est d’origine chrétienne et italienne, enlevé dans sa petite enfance par des barbaresques. Il retourne dans la Péninsule vivre avec Fiamma qui croupit dans une cabane avec son petit, rejetée par tous. Les paysans ostracisent le couple et le forcent à quitter l’île. Arrivé dans la Maremma, Ali succombe aux fièvres, juste après avoir épousé Fiamma dans une petite église. Une fin bourgeoise, chrétienne et rassurante. Tournage à Cinecittà. - DE: Soraya, Sklavin des Orients.
1953Raiders of the Seven Seas (Le Pirate des sept mers) (US) de Sidney Salkow 
Edward Small/Global Pictures-United Artists, 87 min. – av. John Payne (Barberousse), Donna Reed (comtesse Alida), Gerald Mohr (cpt. José Salcedo), Lon Chaney Jr. (Peg Leg), Anthony Caruso (Renzo), Henry Brandon (cpt. Goiti), Skip Torgerson (Datu).
Barberousse délaisse la Méditerranée et le sultan du Maroc pour traquer l’Espagnol dans les Caraïbes au XVIIe s. ( !), incorpore des prisonniers d’un galion espagnol à son équipage et perd la tête pour une comtesse Alida, fille d’un gouverneur local… (en Technicolor). L'authentique corsaire et amiral barbaresque Khayr ad-Din Barberousse (1466-1546) vécut sous le sultan Soliman le Magnifique.
1955Pirates of Tripoli (L’Esclave du pirate) (US) de Felix Feist 
Sam Katzman/Columbia Pictures, 72 min. – av. Paul Henreid (cpt. Edi al-Gadrian), Patricia Medina (princesse Karjan), Paul Newlan (Hammid Khassan), John Miljan (Malek), Mark Hanna (Ben Ali). – Tunis et Tripoli au XVIIe s. Le princesse Karjan engage le pirate Edi al-Gadrian pour récupérer son trône usurpé par Malek. Niaiserie en Technicolor.
1959® La scimitarra del Saraceno (La Vengeance du Sarrasin) (IT) de Piero Pierotti. – av. Lex Barker (Drakut le corsaire), Chelo Alonso, Massimo Serato. – cf. Moyen Age : Italie.