XII - L'EMPIRE RUSSE DES ROMANOV
3. PIOTR I. VELIKIJ / PIERRE LE GRAND (1682 à 1725)
Né en 1672, fils d’Alexis Ier Mikhailovitch, il succède à son frère aîné FEDOR III ALEXEÏEVITCH (1676/1682), probablement empoisonné. Tsarines : Eudoxia Lopukhina ; Catherine Skovorotski (ex-Marthe Hélène Skavronskaïa, future Catherine Ie). Sous la régence de sa demi-sœur SOFIA ALEXEÏEVNA, Pierre partage pacifiquement le trône avec son demi-frère IVAN V, dit « le tsar très paisible ». En 1689, Pierre et Ivan forcent Sofia à abandonner la régence et à rentrer dans un couvent. En 1698, Ivan, devenu invalide, décède (laissant une fille, la future tsarine Anne Ire). Devenu seul souverain, Pierre entame des réformes qui vont transformer la Russie et en faire une grande puissance européenne. Par la Guerre russo-turque de 1686-1700, les Russes entrent en possession de la forteresse d’Azov, premier accès à la mer Noire. En 1697/98, Pierre crée avec son ami Alexandre Danilovitch Menchikov la « Grande Ambassade » en vue de divers voyages d’étude en Occident. Il se rend lui-même incognito en Prusse, aux Pays-Bas, en Angleterre et à Vienne pour y étudier l’artillerie et la construction navale. Son voyage est écourté en raison du soulèvement des Streltsy (gardes impériaux) qui tentent de replacer l’ex-régente Sophie sur le trône ; la révolte est écrasée, Sofia bannie en Sibérie et la tsarine Eudoxia Lopukhina (accusée de complot) enfermée au monastère de Souzdal ; son fils, le tsarévitch Alexis, est confié à une tante, puis épouse Charlotte de Brunswick-Wolfenbüttel (Habsbourg) en 1711. En 1712, Pierre se remarie avec Catherine Skovorotski, ancienne paysanne catholique d’origine lituanienne qui lui donnera sept enfants. La Grande Guerre du Nord (1700-1721) oppose Pierre au jeune roi de Suède Charles XII, avec pour principal enjeu, l’accès à la mer Baltique que contrôlent les Suédois. Les Russes sont écrasés à Narva en 1700. Les Suédois ravagent la Pologne, puis envahissent en 1708 la Russie pour détrôner Pierre. Entre-temps, celui-ci conquiert l’Estonie et fonde la ville de Saint-Pétersbourg (1703) ainsi que la forteresse Pierre-et-Paul (Petropavlosk). Lorsque Charles XII envahit l’Ukraine (« Petite Russie »), Pierre utilise la technique de la terre brûlée. Éprouvée par un hiver particulièrement rude, l’armée suédoise subit une défaite écrasante à Poltava en 1709, son roi est contraint de s’enfuir dans l’Empire ottoman. Par le traité de Nystad (1721), les côtes de la mer Baltique jusqu’à la frontière finlandaise sont cédées à la Russie. Cette même année, le sénat russe accorde à Pierre le titre d’« Empereur de toutes les Russies ». Nommé gouverneur de Moscou, le tsarévitch Alexis se désintéresse de ses fonctions et prend le parti, avec sa mère, des opposants aux réformes paternelles. En 1718, Pierre le somme de choisir entre l’adoption sincère des nouvelles idées ou la renonciation au trône. Le tsarévitch s’enfuit grâce à l’aide de comploteurs ; il est emprisonné avec le clan maternel Lopoukhine et meurt sous la torture. Les réformes draconiennes de Pierre visent à changer les vieilles coutumes russes (port de la barbe) et lui attirent la haine des religieux. Il impose les plus riches et l’Église, encourage les voyages à l’étranger, introduit la presse, tente de développer l’industrie et le commerce avec le reste de l’Europe. Ses réformes juridiques n’aboutissent pas. Il meurt d’une crise d’urémie sans avoir désigné d’héritier. La garde proclame sa veuve impératrice. Elle monte sur le trône sous le nom de Catherine I re, inaugurant une succession de quatre souveraines appelée « le printemps des tsarines »
1909/10 | *Piotr Velikij / Zhizn’ i smert’ Petra Velikogo / Pierre le Grand / La Vie et la Mort de Pierre le Grand (RU/FR) de Kaï Hansen, Vasilij Goncharov Le Film Russe-Pathé (Moscou), 590 m./17 min. – av. Pavel Voïnov (Pierre le Grand), A. Slavine (le boyard Poltieff), A. Van der Weyde (la tsarévna Sofia), E. Talanova (Natalia Narychkina Kirillnovna, la tsarine mère), Elena Troubetskaïa (Catherine Skovorotski), Vladimir Karin (Lakot), A. Gorbachevski (le boyard Latychkin). Dès son plus jeune âge, Pierre montre un penchant pour le métier des armes. Il déjoue deux tentatives de coups d’Etat et fait arrêter les conspirateurs, dont la régente Sophie. Il travaille chez un maréchal-ferrant à la construction d’embarcations. Après sa victoire sur les Suédois à la bataille de Poltava, il retourne à Moscou, où il est proclamé tsar. – Ayant nécessité tout un été pour le tournage (décors et costumes ont été créés sous la supervision de l’académicien Samokich), ce film bat des records d’entrées en Russie et sera plusieurs fois reprogrammé. |
1913 | Pokorenie Kavkatza (La Conquête du Caucase) (RU) de Viatcheslav Tourjanski Drankov-Taldykine, 2500 m. – av. Eka Chavchavadzé, Nicolaï Eristov, Anatoli Veskov, Viatcheslav Tourjanski, Alexis Gromov. – L’occupation de Derbent (1722) et de Bakou (1723) par les troupes de Pierre le Grand. |
1918 | Piotr i Aleksei [Pierre et Alexis] (SU) de Yuri (Zhivago) Zhelyabuzhskiy – av. Leonid Leonidov (Pierre le Grand). – La tragédie du tsarévitch Alexis, fils rebelle de Pierre le Grand (d’après le roman « L’Antéchrist » de Dimitri Merejkovski, 1905). |
1921/22 | *Peter der Grosse / Peter the Great (Pierre le Grand) (DE/[US]) de Dimitri Buchovetzki Samuel Rachmann/Europäische Film-Allianz, Berlin (Famous Players), 2545 m./6 actes. – av. Emil Jannings (Pierre le Grand), Dagny Servaes (Catherine Skovorotski), Bernhard Goetzke (ministre Alexandre Danilovitch Menchikov), Fritz Kortner (patriarche Andrian), Walter Janssen (le tsarévitch Alexis), Cordy Millowitsch (tsarine Eudoxia Lopukhina), Alexandra Sorina (Aphrosinia). Aux côtés de son épouse Eudoxia, qu’il n’aime pas, Pierre travaille à la modernisation de la Russie. Son fils Alexis est un faible. L’Église russe se dresse contre le tsar, mais ne parvient pas à empêcher la guerre contre Charles XII de Suède. Alexis est contraint de s’enrôler dans l’armée, malgré l’opposition de sa mère. Il s’auto-mutile avant la bataille de Poltava et Pierre le fait arrêter. Le tsar retourne victorieux à Moscou, accompagné de son nouvel amour, la jolie vivandière Catherine. La tsarine Eudoxia et Aphrosinia, favorite du tsarévitch, font évader ce dernier de prison, mais elles sont trahies et bannies. Le coup d’État qu’Alexis a préparé contre son père échoue. Pierre propage la rumeur de sa mort pour piéger tous les conspirateurs, puis tue lui-même son fils d’un coup de pistolet (sic). Terriblement affecté par cette tragédie familiale, le tsar meurt peu après dans les bras de Catherine, sa nouvelle épouse. Un résumé caricatural de la vie de Pierre le Grand, monté toutefois sur le modèle des récents films historiques de Lubitsch (décors et scènes de foules impressionnantes) et affichant la crème du cinéma muet allemand, Jannings en tête. Ce dernier vient d’interpréter Danton et Othello sous la férule du cinéaste russe Buchowetzki (également auteur du scénario). Tournée dans les studios EFA à Berlin, la production a en réalité été financée avec des capitaux américains de la Famous Players (Adolph Zukor/Paramount), soutenus par des transfuges de la Ufa. Le film n’enthousiasme ni les spectateurs ni la critique et contribue, l’inflation allemande aidant, à la faillite de la Europäische Film-Allianz en novembre 1922. |
1925 | ® Karl X (SE) de John W. Brunius. – av. Nicolai de Severesky (Pierre le Grand), Märta Ekström (Catherine Skovorotski), Alf Lindgren (le tsarévitch Alexis), cf. Suède (4). |
1929 | ® Spielereien einer Kaiserin (DE) de Wladimir Strijewski. – av. Dimitri Smirnoff (Pierre le Grand), Lil Dagover (Catherine Skovorotski, son épouse), cf. (4). |
En 1709 à Poltava, Pierre le Grand remporte une victoire décisive contre les Suédois (Vladimir Petrov, 1938).
1937/38 | ***Piotr Pervyi (Pierre Ier / Pierre le Grand) (SU) de Vladimir Petrov Lenfilm Studio, 2815 m./102 min. + 3423 m./124 min. (2 parties) – av. Nikolaï Simonov (Pierre le Grand), Alla Tarasova (la tsarine Catherine Skovorotski), Mikhail Zarov (Alexandre Danilovitch Menchikoff), Mikhail Tarhanov (maréchal Cheremetjev), Irina Zarubina (Aphrosinia, femme d’Alexis), K. Gibchman (Bujnosov), Nikolai Tcherkassov (le tsarévitch Alexis), Vladimir Gardine (comte Alexis Tolstoï), Viktor Dobrovolsky (Yaguzhinsky/Fedka), Nina Latonina (Olga Buinosova), Nikolaï Litvinov (Chafirov). Première partie : Les armées russes ont été battues par les Suédois à Narva (1700), mais le tsar continue à lutter pour donner à la Russie un accès à la mer. Afin de se doter d’une flotte, il envoie des fils de boyards étudier en Europe l’artillerie et la construction navale et fait fondre toutes les cloches des églises pour la fabrication de canons, s'attirant la haine du clergé orthodoxe et de la noblesse. Demidov ayant fabriqué des canons en série dans l’Oural, la Russie remporte ses premières victoires sur la Suède. Le soldat Fedka capture une jeune blonde, Catherine, qui deviendra impératrice et donnera un fils à Pierre. Saint-Pétersbourg est construite sur les bords de la Baltique. Deuxième partie : Les Russes sont victorieux à Poltava (1707). Pierre et sa suite se rendent aux eaux à Karlsbad. Mais ses succès inquiètent la triple alliance constituée par la France, l’Angleterre et le Saint-Empire. À l’intérieur, la réaction organise un complot avec le tsarévitch Alexis, allié au Saint-Empire et manipulé par les puissances occidentales. Revenu d’Italie, Alexis comparaît devant le tsar qui le condamne. Pierre, infatigable, combat avec sa flotte contre l’escadre formée par les grandes puissances européennes dans la mer Baltique en 1720 et emporte la victoire définitive. Le vaisseau amiral suédois qui a été capturé hisse les couleurs russes. Un des sommets du cinéma historique soviétique des années trente, avec « Souvarov » de Poudovkine et « Alexandre Newski » d’Eisenstein, et le premier grand rôle historique de Nikolaï Tcherkassov (ici en tsarévitch), avant son Newski et son Ivan le Terrible, toujours d’Eisenstein. Mais c’est Nikolaï Simonov qui porte cette fresque, un mélange paradoxal de truculente bonhomie, de férocité bruyante et de verve communicative. « [Petrov] fait de Pierre ce caractère dynamique qui est à la source du travail et de l’action de l’homme russe pourvu du bel optimisme de ceux qui se savent dans la vérité », écrit candidement Michel Dorsday lors d’une projection parisienne (« Cahiers du Cinéma », oct. 1953), ayant oublié ou ignorant les sept millions d'Ukrainiens morts de faim sur ordre du dictateur soviétique. Le tsar est effectivement dépeint comme un « héros positif », un chef puissant, sans scrupules et à l’occasion terriblement brutal, mais ayant transformé la Russie en une grande puissance européenne, à l’instar de Josef Staline au XX e siècle. Le complot du tsarévitch peut être compris dans ce film comme une préfiguration des grands procès staliniens de 1937/38, Alexis, rejeton labile et maladif, étant ce cancer dont il faut se débarrasser pour que la Russie vive, même si le scénario trahit quelque compassion pour le personnage. On omet de préciser le coût humain de la construction de Saint-Pétersbourg (150’000 victimes) et on ne s’attarde guère sur les malheurs conjugaux du tsar. Quant à la victoire sur l’envahisseur, il sert clairement d’avertissement. Cette « épopée populaire » a été adaptée librement du roman « Pierre le Grand » (1929-34, Prix Staline 1943) de l’ex-comte Alexis Nikolaëvitch Tolstoï, écrivain officiel qui a rallié le parti communiste, publié divers textes à la gloire du « Petit Père » et travaille ici également comme co-scénariste, en prenant parfois quelques libertés (le tsarévitch n’avait que dix ans lors de la Guerre du Nord). Nonobstant, le film, aux images puissantes et d’une indéniable qualité plastique (les batailles sont orchestrées avec brio) est dramaturgiquement très efficace. Grand Prix de l’Exposition internationale à Paris 1937. |
1944 | David-Bek (SU) d’Amo Bek-Nazarov [Hamo Beknazarian] Yerevan Film Studio-Armenfilm, 93 min. – av. Hratchia Nersissian (David-Bek), Avet Avetissian (Melik Franguioul), Vladimir Yerchov (Pierre le Grand), Vaghinak Margouni (le satrape Aslamaz Kouli-khan), Hasmik Agopyan (Nany), Arus Asryan (Zeynab), L. Zohrabyan (Bayandur), Murad Kostanian (Rashid-mirza), Frunze Dovlatyan (le roi Mansour), David Malian (Shahumyan). En 1690, les Arméniens de l’Est guidés par le chef de guerre David-Bek (mort en 1727 ?) se libèrent des Ottomans et des Persans et réussissent à créer un petit État arménien quasi indépendant au Karabagh et au Zanguezour. Lorsque Pierre le Grand déclare la guerre aux Perses safavides en 1722, les Arméniens de Géorgie et du Karabagh sous la direction de David-Bek se rallient aux Russes et combattent à leurs côtés pendant six ans. David-Bek tombe en héros sur le champ de bataille. – Un produit du cinéma patriotique de l’Arménie soviétique qui chante les alliances légendaires d’autrefois (le Haut-Karabagh, région historiquement arménienne, est intégrée à la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan jusqu’en 1991). Aux yeux de Staline, un appel sans ambages à la solidarité face à la « menace impérialiste » de 1943/44. |
1956 | Zar und Zimmermann (Tsar et Charpentier) (DE-RDA) de Hans Müller DEFA (Berlin-Est), 101 min. – av. Bert Fortell (Peter Mikhailov alias Pierre le Grand), Willy A. Kleinau (Van Bett, le bourgmestre de Saardam/Zaandam), Lore Frisch (Marie, sa nièce), Kurt Mühlhardt (Lord Syndham), Günther Haack (Piotr Ivanov), Walther Süssenguth (l’amiral François Lefort), Erich Arnold (le marquis de Châteauneuf). Printemps 1697. Le jeune tsar Pierre apprend incognito l’art de construire les navires sur les chantiers navals de la Compagnie hollandaise des Indes orientales à Saardam alias Zaandam (où il travaille comme simple ouvrier). Par la même occasion, il démèle un quiproquo sentimental avec un rival, Piotr Ivanov, pour les beaux yeux de Marie, la nièce du bourgmestre Van Bett, un petit-bourgeois ridicule et avide. A cela s’ajoutent des intrigues diplomatiques farfelues entre le marquis de Châteauneuf, envoyé de Louis XIV, et Lord Syndham, délégué de Guillaume III d’Angleterre, chacun cherchant à identifier le tsar parmi les ouvriers du chantier. Pierre retourne en Russie après avoir autorisé Piotr Ivanov à épouser Marie. Une adaptation libre de l’opéra comique « Zar und Zimmermann, oder Die beiden Peter (Tsar et Charpentier, ou Les deux Pierre) » d’Albert Lortzing (1837), filmée en Agfacolor aux studios de Berlin-Babelsberg pour la somme alors coquette de 2,6 millions de marks. |
1959 | Khovanchtchina (Les Princes Khovanski / L’Affaire Khovanski) (SU) de Vera Stroyeva Mosfilm, 133 min. – av. Alexej Krivtchenia (le prince Ivan Khovanski), Anton Grigoriev (prince Andreï Khovanski, son fils), Mark Reisen (Dositheus/Dossiféï), Evegeni Kibkalo (boyard Chaklovity), Kira Leonova (Martha), Vlidimir Petrov (prince Vassily Golitsine), Albert Maslennikov (Kuzka),Vera Gromova (Emma), Maya Plistetskaya (danseuse perse). Lorsque le tsar Fédor III meurt en 1682, une crise éclate entre les factions des deux prétendants au trône, Ivan et son jeune demi-frère Pierre, futur Pierre le Grand. L’Église défend le cadet, tandis que la famille de l’aîné s’appuie sur les tireurs d’élite nommés Streltsys (mousquetaires). Soutenus par les Streltsy, le vieux prince Ivan et son fils hédoniste Andreï Khovanski sont toutefois en lutte avec le tout-puissant Vassili Golitsyne, favori de la tsarevna Sofia, auquel ils reprochent de trahir l’ancienne aristocratie des boyards. D’autre part, le pope Dossiféi a rallié autour de lui la secte fondamentaliste des Vieux-croyants pour former une faction réactionnaire qui s’oppose aux réformes à venir. Aidée par le boyard Chaklovity, Sofia fait assassiner le commandant des Streltsys, Ivan Khovanski, soupçonné de mutinerie. Son fils Andreï meurt en compagnie de Vieux-croyants et de sa bien-aimée, la prophétesse Marfa, en s’immolant sur un bûcher en pleine forêt, sous les yeux horrifiés des soldats du tsar qui sont venus les arrêter. Une transposition cinématographique en scope et Sovcolor du « drame musical national » éponyme, opéra posthume de Modeste Moussorgski( complété par Nikolaï Rimsky-Korsakov, 1886). Le compositeur y télescope des événements qui se sont déroulés sur une longue période, de 1682 à 1698, en prenant la première date comme pivot de l’action (en réalité, les Khovanski père et fils furent décapités). Une œuvre plus proche du théâtre que du cinéma, aux décors somptueux, et dont l’orchestration spécifique pour l’écran de Dimitri Chostakovitch est nominée à l’Oscar 1962. Cf. captations scéniques de 1979, 1989 et 1992. |
1969 | Ballada o Beringe i ego druz’yah (La Ballade de Bering et de ses amis) (SU) de Yuri Shvyrev Gorki Film Studio, 97 min. – av. Viya Artmane (Vitus Bering), Roman Tkatchouk (Pierre le Grand), Carl Serbis, Valentina Yegorenkova, Leonid Kuravlev, Oleg Basilashvili, Nonna Mordyukova, Yurly Nazarov, Dzidra Ritenberg, Igor Ledogorov. Grande biographie patriotique : Pierre le Grand charge l’explorateur Vitus Bering (1724-1741) de trouver s’il y a un passage entre Chukotka, en Sibérie, et l’Alaska. |
1969/70 | (tv-mus) Zar und Zimmermann [Tsar et Charpentier] (DE) de Joachim Hess Rolf Liebermann/Polyphon Film- und Fernsehgesellschaft, 138 min. – av. Raymond Wolansky (Pierre le Grand), Peter Haage (Piotr Ivanov), Hans Sotin (Van Bett), Lucia Popp (Marie, sa nièce), Horst Wilhelm (marquis de Châteauneuf), Herbert Fliether (amiral François Lefort), Noël Mangin (Lord Lyndham), Ursula Boese (veuve Browe). – Captation de l’opéra-comique d’Albert Lortzing à la Staatsoper de Hambourg, cf. film de 1956. |
1972 | Tabachny Kapitan (Le Capitaine Tabac) (SU) d’Igor Usov Lenfilm Studio, 80 min. – av. Vladlen Davydov (Pierre le Grand), Nataliya Fateyeva (Natacha), Viktor Krivonos (Anton Svinyin), Nikolai Trofimov, Sergei Filippov, Lyudmila Gurchenko. Pierre Ier envoie des jeunes gens en Hollande pour y étudier la navigation. Domestique d’un comte fainéant, Anton Svinyin (jadis acquis par la famille contre une cargaison de tabac) se substitue à son maître pour étudier en Europe de l’Ouest ; à son retour, il est anobli par le tsar et nommé capitaine (comédie musicale). |
1974 | ® Dmitri Kantemir (SU) de Vlad Iovice, Vitali Kalashnikov. – av. Mikhail Volontir (prince Dimitri Cantemir), Aleksandr Lazarev (Pierre le Grand). – Le prince moldave Cantemir s’allie à Pierre le Grand pour affronter les Turcs, cf. Roumanie |
1975 | (tv) Zar und Zimmermann [Tsar et Charpentier] (DE) d’Axel Corti Bavaria Atelier GmbH München (ZDF 25.12.75), 91 min. – av. Hermann Prey (Pierre le Grand), Lucia Popp (Marie), Karl Ridderbusch (Van Bett, le bourmestre), Adalbert Kraus (Peter Ivanov), Alexander Malta (l’amiral François Lefort), Helmut Berger-Tuna (Lord Syndham), Gudrun Wewezow (la veuve Browe), Werner Krenn (marquis de Châteauneuf). – D’après l’opéra comique d’Albert Lortzing (cf. film de 1956). |
1976 | Skaz pro to, kak tsarij Petr arapa zhenil / Ibrahim, der Araber Peters des Grossen [Comment le tsar Pierre maria son maure / Ibrahim, le maure de Pierre le Grand) (SU/DE) d’Aleksandr Mitta Mosfilm-Allianz, 126 min. – av. Vladimir Vissotski (Ibrahim Hannibal), Alexei Petrenko (Pierre le Grand), Irina Mazurekvich (Natacha Rtichtcheva), Ljudmila Tchursina (la tsarine Catherine Skavronskaïa), Mikhail Kokshenov (Sergunka Rtichtchev), Yevgeni Mitta (Vanechka Rtichtchev), Semyon Morozov (Mikhailo Govorov), Irina Petchernikova (Louise de Cavagnac). Film d’après « Le Nègre de Pierre le Grand », roman inachevé d’Alexandre Pouchkine. Le grand romancier avait en effet un arrière-grand-père maternel maure appelé Hannibal (1696-1781), un esclave originaire du Tchad, débarqué à Constantinople sur un navire négrier à l’âge de huit ans. Il est acheté clandestinement par un diplomate russe pour le compte de Pierre le Grand qui souhaite faire une expérience (concluante) sur les capacités intellectuelles d’un enfant noir, et démontrer par la pratique que l’intelligence comme les autres qualités humaines ne dépendent pas de la naissance. Hannibal devient un confident de Pierre le Grand qui l’adopte sous le nom de Abraham Petrovitch Gannibal. Il obtient un brevet d’ingénieur à Paris, fait une carrière militaire dans l’armée de Louis XV, se marie deux fois, vit en Estonie, converse avec Leibnitz, se lie avec Diderot, Montesquieu et Voltaire. A Saint-Pétersbourg, il est secrétaire personnel du tsar et superviseur des chantiers de forteresses militaires. Le film relate notamment la liaison sentimentale désastreuse de Hannibal à Paris et ses hésitations à épouser la fille d’un riche boyard que lui recommande le tsar. (Il épousa Eudoxie Dioper, une Grecque, puis Christina Regina Sjöberg, une aristocrate germano-suédoise qui lui donna dix enfants, dont Nadejda, la grand-mère de Pouchkine.). Tourné en Sovcolor et Sovscope 70 aux studios de la Mosfilm à Moscou. |
1979 | Zvezda nadezdi / Huso astgh – 1. David-Bek – 2. Mkhitar [L’Etoile de l’espoir] (SU) d’Edmond Kéossaian Mosfilm-Armenfilm (Azerbaidjanfilm) (2 époques), 96 min. + 103 min./159 min.). – av. Armen Dzhigarjanian (prince gén. Mkhitar Sparapète), Edisher Magalashvili (David-Bek), Laura Gevorkian (Satenik), Sossa Sarkissian (Movses), Kote Daushvili (prince Barkhudar), Khoren Abrahamian (Ter-Avetis), Ovak Galoyan (Abdullah Pacha), Alla Tumanian (Gohar), Lyusya Oganesian (Zarmand), G. Karapetian (Bayandur), Garegin Aslanian (Murad-aslan). Episode de la lutte d’indépendance arménienne : David-Bek et le prince Sparapète luttent conjointement contre les Turcs à la bataille de Maragin (1690), l’Arménie de l’Est se réunit (passagèrement) avec la Russie de Pierre le Grand. Tourné en Sovcolor. |
1979 | (tv-mus) Khovanchtchina (SU) Prod. Opéra du Bolshoï, 181 min. – av. Aleksandr Vedernikov (prince Ivan Khovanski), Yevgeni Nesterenko (pope Dosiféi), Vladislav Romanovski (boyard Chaklovity), Irina Arkhipova (Marfa), Georgi Andruchenko (Andreï Khovanski), Evegeny Raikov (prince Vassily Golitsine), Vitaly Vlasov (scribe). – Captation en Sovcolor de l’opéra posthume de Modeste Moussorgski (cf. film de 1959) sous la direction musicale de Yuri Simonov. |
La révolte des Streltsys, corps d’infanterie qui tente de renverser Pierre le Grand en 1682 (« Junost Petra », 1980).
1980 | Junost Petra / Peters Jugend – 1. Junost Petra (La Jeunesse de Pierre le Grand) – 2. V natchale slavnykh del (Au début des affaires glorieuses) (SU/DE-RDA) de Sergej Guerassimov Gorki Studio-DEFA Ost-Berlin, 141 min.+138 min. – av. Dimitri Solotuchin (Pierre le Grand), Tamara Makarova (Natalia Narychkina Kirillnovna, tsarine mère), Lubov Germanova (Yedovkia Lopukhina), Natalia Bondartchouk (tsarine Sophie, la régente), Nikolaï Yeremenko Jr. (Alexandre Danilovitch Menchikov), Oleg Strizhenov (prince Vassili Galitzine), Vadim Spiridonov (Fedor Chaklvityi), Mikhail Nozhkin (Boris Galitzine), Peter Reusse (gén. amiral François Lefort), Ulrike Mai (Anna Mons), Yuri Moroz (Alexeï Brovkin). Une jeunesse pleine de dangers mortels émanant des boyards, des régiments des Streltsys et de sa demi-sœur Sophie, la régente qui voudrait garder le pouvoir. Pierre et sa mère Natalia s’enfuient à Preobrachenskoye, tandis que Sophie règne à Moscou avec son amant, le prince Galitzine. A Kukui, Pierre, devenu adolescent, s’éprend d’Anna Mons, la fille d’un marchand de vin hollandais, mais sa mère veut lui trouver une épouse digne de son rang. Lorsque les fidèles de Sophie sont battus et qu’elle est enfermée dans un monastère, la voie est libre : à la mort de sa mère, le jeune Pierre prend le pouvoir. Il s’efforce de s’emparer de la forteresse turque d’Azov, travaille sur les chantiers navals aux Pays-Bas où il apprend tous les astuces du génie maritime et réprime la rébellion des Streltsys. Une superproduction lourde et académique, filmée en couleurs à Quedlinbourg (Saxe-Anhalt) et aux studios de Babelsberg (d’après la biographie d’Alexis Nikolaïevitch Tolstoï, 1945). Un succès public avec 23,5 millions de spectateurs en URSS. Guerassimov reçoit le Prix spécial du Festival du film à Vilnius 1981. |
1980 | Tchyornaïa kuritsa, ili Podzemnye zhiteli (La Poule noire, ou les locataires d’en-dessous) (SU) de Viktor Grès Dovzhneko Film Studios, 74 min. – av. Vitali Sidletskyi, Larisa Kadochnikova, Aristarkh Livanov, Albert Filozov, Vladimir Kachpour. – Dans un pensionnat de la noblesse où sévissent discipline, brutalité et délation, un adolescent s’échappe par le rêve. |
1983 | (tv) Rossiya molodaya [Jeune Russie] (Sous le drapeau de Pierre le Grand) (SU) d’Ilja Gurin, Nikolai Olgalin, Mikhail Kusnezov, Ivan Lapikov Maxim Gorki Filmstudios-Gostelradio-Televidenje Sovietskovo Sojusa, 9 x 70 min. – av. Dmitri Zolotukhine (Pierre le Grand), Boris Nevsorov (Ivan Ryabov), Alexander Fatiouchine (Athanase Krykov), Stepan Starchikov (Sylvester P. Ievlev), Alexandra Jakovleva-Aasmyae (Tais Ryabov), Oleg Borisov (Lars de Fonteyne), Nikolaï Ivanov (Fedor Matveevich Apraksin), Ivan Lapikov (père Athanase), Vladislav Strzhelchik (Urquhart), Bruno Frejndlikh (gén. Patrick Gordon), Mikhail Kuznetsov (prince Piotr Prozorovski), Nikolaï Olyalin (Molchan), Sergeï Parchine (Alexandre Menchikov). En 1701, au cours de la Grande guerre du Nord, le capitaine de corvette Sylvester Ievlev et ses camarades Athanase Krykov et Ivan Ryabov parviennent à bloquer deux navires suédois sur un banc de sable face aux canons de la forteresse Novodvinsk. Boris le paie de sa vie, Ryabov parvient à s’échapper. Adaptation du roman éponyme de Yuri Pavlovitch Herman (1952), réalisée en partie près d’Arkhangelsk, au bord de la mer Blanche. |
1983 | Demidovy (Les Demidov) (SU) de Varopolik Lapchine Sverdlovsk Studios (2 parties), 156 min. – av. Evgeny Evstigneyev (Nikita Demidov), Aleksandr Lazarev (Pierre le Grand), Vadim Spiridonov (Akinfi), Loubov Polekhina (Evdokia, son épouse), Tatiana Tashkova. La dynastie des forgerons-armuriers de Pierre le Grand à Toula, dans l’Oural, fabrique les canons pour vaincre les Suédois. Les Demidov jettent les bases de l’industrie métallurgique russe. Tournage à Petrodvoretz et à Léningrad. |
1986 | Tajnyi Possol (Ambassadeur secret) (SU/TM) de Khalmamed Kakabayev Turkmenfilm, 137 min. – av. Nuberdy Allaberdyev (roi turkmène Khodjanepess), Khodjakula Narliev (khan Chirgazi), Vladimir Nekrasov, Chary Ishankuliyev, Grigore Grigoriu, Igo Pushkaryov, Aleksandr Lazarev. A Astrakhan, au bord de la mer Caspienne, les Turkmènes s’allient secrètement à Pierre le Grand pour combattre les Mongols du khan Chirgazi. |
Pierre le Grand (Maximilian Schell, à dr.) consulte Guillaume III (Laurence Olivier) (« Peter the Great », 1986 tv).
1986 | (tv) **Peter the Great (Pierre le Grand) (US) de Marvin J. Chomsky et Lawrence Schiller M. J. Chomsky, L. Schiller, Konstantin Thoeren/PTG Productions Ltd. (Wien)-NBC (NBC 2.-5.2.86), 371 min./8 x 50 min./4 x 90 min. – av. Maximilien Schell/Jan Niklas/Graham Mac Grath (Pierre tsar/jeune homme/enfant), Vanessa Redgrave (tsarevna Sophie, sœur de Fédor III), Lilli Palmer (Natalia Narychkina, la régente), Helmut Griem (prince Alexandre Danilovitch Menchikov), Omar Sharif (prince Feodor Romodanovski), Hanna Schygulla (Catherine Skavronskaïa, future Catherine I re), Mel Ferrer (Frédéric Ier de Prusse), Elke Sommer (Sophie Charlotte von Braunschweig-Lüneburg, son épouse), Laurence Olivier (Guillaume III d’Orange, roi d’Angleterre), Trevor Howard (Sir Isaac Newton), Ursula Andress (Athalie, comtesse Desmond), Natalja Andreichenko (la tsarine Eudoxia Lopukhina, première épouse de Pierre), Boris Plotnikov (le tsarévitch Alexis), Olegar Fedorov (boyard Lopukhin), Renée Soutendijk (Anna Mons, la maîtresse hollandaise de Pierre), Christoph Eichhorn (Charles XII de Suède), Jan Malmsjö (le patriarche), Jeremy Kemp (col. Patrick Gordon), Burkhard Heyl (comte Piper), Algis Arlauskas (père Théodose), Geoffrey Whitehead (prince Vassili Golytsin), Gunther-Maria Halmer (comte Pierre Tolstoï), Mike Gwilym (Chafirov, chef de la police secrète), Vsevolod Larionov (prince Soukhoroukov), Lyubova Ghermanova (Afrosinia, sa fille), Walter Buschoff (Silvestre Mons). Choisi par les boyards, Pierre Alexeïevitch devient Pierre Ier, succédant à son demi-frère Fédor III alors qu’il n’a que dix ans, et confronté à sa très ambitieuse demi-sœur Sophie... Une télésérie particulièrement ambitieuse et plutôt convaincante, adaptée de la biographie « Peter the Great : His Life and World » de Robert K. Massie (Prix Pulitzer, 1981). Production américaine, elle est entièrement filmée en Europe et interprétée par des Européens. Le film est commencé en extérieurs en Union soviétique par l’écrivain-producteur Lawrence Schiller, à l’origine du projet. Représentant des États-Unis lors des discussions bilatérales Moscou-Washington (sous Ronald Reagan), Schiller effectue de longues recherches préliminaires pour son projet et insiste sur une reconstitution scrupuleuse. Lorsqu’il est renvoyé (à tort) après sept semaines de tournage pour cause de dépassement de budget et remplacé par le plus expéditif Marvin Chomsky (« Holocaust », tv 1978), cela crée de sérieuses tensions avec Maximilian Schell qui, furieux, quitte le plateau pendant plusieurs semaines pour mettre en scène un opéra en Allemagne (on doit utiliser un stand-in en son absence, Denis DeMarne). La série se concentre dans les trois premières parties sur l’enfance et la jeunesse du tsar, les conspirations des Streltsys, les attentats, ses conflits avec sa demi-sœur, l’échec de son premier mariage, ses efforts d’éduquer et de gagner l’affection de son fils Alexis, son amour compensatoire avec Anna Mons, puis, bien plus tard, le scandale causé par la présence de Catherine à la cour, enfin le voyage d’étude en Occident (rencontres avec Guillaume d’Angleterre, Sir Isaac Newton) et l’insatiable curiosité du jeune monarque qui fâchent l’Église orthodoxe et provoquent un choc parmi le petit peuple crédule et manipulé (c’est la première fois qu’un tsar quitte son pays). Maximilian Schell, d’une surprenante ressemblance, n’apparaît que dans la troisième partie. Ce cumul de conflits idéologiques et psychologiques, quoique fort bien observés et rendus, ralentit l’action et déséquilibre l’ensemble, car la dernière partie est, à elle seule, censée se dérouler sur toute une décennie (la Grande Guerre du Nord), la plus dramatique. Les cinéastes opèrent carrément une ellipse de neuf ans en passant de la défaite initiale dans les neiges à Narva en 1700 (défaite que le film met sur le compte de la trahison des clercs moscovites, outrés par l’utilisation de leurs cloches pour fabriquer des canons) à l’écrasement final des Suédois dans la boue printanière de Poltava en 1709, après juste un plan des effets de la « terre brûlée », stratégie qui désarçonne l’armée de Charles XII (hardi et fourbe) et affame les moujiks russes. Une suite de reconstitutions guerrières très réalistes et d’une ampleur inusitée pour un produit télévisuel. Pas une image en revanche de la construction de Saint-Pétersbourg, dont on ne fait que parler (sans doute pour une question de coûts). Le dernier chapitre relate la trahison du tsarévitch (en 1718), irrécupérable, haineux, agonisant sous les coups de fouet, et l’état de choc de son géniteur, qui réalise une fois de plus combien élevé a été le prix à payer pour diriger le pays selon sa volonté et sa vision. Cette dimension tragique, étoffée par la complémentarité Pierre-Catherine, fait l’intérêt majeur du film, qui s’achève donc sept ans avant la mort du tsar. Tourné pendant vingt-six semaines en Union soviétique (à Leningrad, Souzdal – où renaît l’ancien Moscou en bois du XVII e siècle – , au monastère de Zagorsk/Serguiev Possad, à Boukhara en Ouzbékistan), sept en Autriche (Vienne, château de Schönbrunn, Rust, Breitenbrunn, Korneuburg) et en studio aux ateliers Bavaria à Munich-Geiselgasteig et au Gorki Film Studio à Moscou, avec un budget de 26 millions de $. 7500 figurants et deux régiments de cavalerie et d’infanterie de l’Armée Rouge participent aux batailles de Narva, Poltava et Asow. Lauréat de trois Primetime Emmy Awards (dont meilleure série, musique, costumes) et trois nominations (Vanessa Redgrave, photo de Vittorio Storaro, son), trois nominations au Golden Globe (V. Redgrave, photo, son), Prix du Writers Guild of America (adaptation : Edward Anhalt). Caméra d’Or 1987 (Allem.) pour Hanna Schygulla. |
1986 | (tv) Peter Ustinov’s Russia. A Personal Journey : Peter the Great and Catherine the Great (CA/GB) de John McGreevy J. McGreevy Prod.-Victor Sonicki Prod.-CTV-Téléfilm Canada (BBC2 25.9.87), 45 min. – av. Yevgeni Tilicheyev (Pierre le Grand). – Peter Ustinov relate deux grandes époques de l’histoire de son pays d’origine. |
1986 | ® (tv) Mikhaïlo Lomonossov (SU) d’Aleksandr Proshkin. – av. Dimitri Didzhiokas (Pierre le Grand), cf. (6). |
1989 | (tv-mus) Khovanchtchina (DE/AT) d’Alfred Kirchner (th) et Brian Large (tv) Wiener Staatsoper-RM Arts, 173 min. – av. Nicolaï Ghiaurov (prince Ivan Khovanski), Vladimir Atlantov (Andreï Khovanski, son fils), Paata Burchuladzé (pope Dosiféi), Anatoli Kocherga (boyard Chaklovity), Yuri Marusin (prince Vassily Golitsine), Ludmila Semtchouk (Marfa), Brigitte Poschner-Klebel (Susanna), Joanna Borowska (Emma), Heinz Zednik (scribe). – Magnifique captation en couleurs de l’opéra posthume de Modeste Moussorgski (cf. film de 1959) à l’Opéra de Vienne, sous la direction musicale de Claudio Abbado. |
1992 | (tv-mus) Khovanchtchina (RU) de Fyodor Lopukhov, L. Baratov (th), Brian Large (tv) Opéra Kirov Prod., 182 min. – av. Bulat Minzhilkiev (prince Ivan Khovanski), Nikolaï Okhotnikov (pope Dosiféi), Olga Borodina (Marfa), Yuri Marusin (prince Andreï Khovanski), Konstantin Pluzhnikov (prince Vassily Golitsine), Tatiana Kratsova (Emma). – Captation en couleurs de l’opéra posthume de Modeste Moussorgski (cf. film de 1959) à l’Opéra Kirov de Saint-Pétersbourg, sous la direction musicale de Valery Gergiev. |
1997 | *Tsarevich Alekseï [Le Tsarévitch Alexis] (RU) de Vital Melnikov Golos-Goskino-Lenfilm, 80 min. – av. Alexeï Zuyev (Alexis Petrovitch), Yekaterina Kulakova (Afrosinya Fedorova, sa favorite), Viktor Stepanov (Pierre le Grand), Natalya Yegorova (Catherine Skovorotski), Stanislav Lyubshin (Piotr Andreievitch Tolstoï), Vladimir Menshov (Aleksandr Danilovich Menchikov), Mikhail Koronov (Fedoska), Fyedor Stukov (Alexis Yuriev), Stanislav Lubchin (comte Piotr Tolstoï), Llyudmila Zaitseva (Eudoxie Lopukhine), Andreï Martynov (Afanasich), Alfred Tchargorodsky (Jacob Dolgorouki), Victor Smirnov (Dolgorouki), Maciej Kowalewski (Karl VI, empereur d’Autriche). La tragédie d’un fils écrasé par la grandeur du père et rétif à sa vision novatrice : Alexis, qui ne recherche que le bonheur ordinaire, rejette les méthodes de son père, mais ne souhaite nullement le renverser. Des comploteurs le calomnient. Pierre le soupçonne alors de comploter contre le trône et le fait périr sous la torture en 1718. Adaptation du roman « L’Antéchrist (Pierre et Alexis) » de Dimitri Merejkovski paru en 1905 et déjà porté à l’écran en 1918 (cf.). Primé au Festival du film de Leningrad 1997 (réalisation), au Festival de Vybord 1997 (Alexeï Zuyev, meilleur film, réalisation), au Festival du cinéma russe à Honfleur (Grand Prix à V. Melnikov), trois Prix Nika à Moscou 1998 pour costumes, décors, son, nomination pour Alexeï Zuyev. |
2001 | ® (tv) Tayny dvortsovykh perevorotov [Secrets des révolutions de palais] (RU) de Svetlana Druzhinina. – av. Nicolas Karatchensov (Pierre le Grand), Natalia Egorova (Catherine Skovorotski, future Catherine Ire), Sergeiï Shakurov (Alexandre Danilovitch Menchikov). – Pierre le Grand n’a pas eu le temps de désigner un héritier et avec sa mort, en janvier 1725, commence une lutte impitoyable pour le pouvoir. Premier épisode, intitulé « La Volonté de l’Empereur », d’une série docu-fictionnelle en huit chapitres, cf. (4). |
2002 | **Russki Kovcheg / Russian Ark. Eine einzigartige Zeitreise durch die Eremitage (L’Arche russe) (RU/DE) d’Alexander Sokourov Hermitage Bridge Studio-Egoli Tossell Film-Arte/WDR, 96 min. – av. Maxim Sergeyev (Pierre le Grand). Une visite magique du palais d’Hiver de Saint-Pétersbourg – aujourd’hui le musée de l’Ermitage – qui est à la fois un voyage à travers le temps : guidé par un diplomate français du XIXe siècle, le spectateur-visiteur croise au galop les personnalités marquantes de trois siècles d’histoire russe, à commencer par Pierre le Grand et ses successeurs. Un « arche » qui relie le passé et le présent du pays à travers une cascades de pièces, de salons, de tableaux rares et de rencontres saugrenues. Un film qui est aussi un ahurissant exploit technique, réalisé avec une caméra digitale en un seul long plan-séquence, au milieu d’un millier de figurants. |
2003 | (tv) Peter in Paradise (GB) de Mary McMurray BBCtv (BBC2 6.6.03), 55 min. – av. Rory McCann (Pierre le Grand), Crispin Bonham Carter (Alexander Danilovitch Menchikov), Ronan Vibert (Domenico Trezzini), Sally Hurst (tsarine Catherine Skovorotski), Matt Canavan (tsarévitch Alexis), Emma Buckley (tsarine Eudoxia), Brock Everitt-Elwick (Pierre II), Lalor Roddy (Fédor Kikine), Christopher Fulford (Fédor Romodanovsky), Nathalie Press (Maria Menchikov), Jon Key (Yakim Volkov), Martin Friend (boyard). – Un téléfilm documentant le projet ambitieux du tsar d’ériger une nouvelle capitale sous le nom de Saint-Pétersbourg. |
2005 | ® Tcherniy prints [Le Prince Noir] (RU) d’Anatoli Ivanov. – av. Yuri Zurillo (Pierre le Grand). – Un thriller historique sur la vie de Pouchkine avec des retours en arrière de deux siècles, notamment à l’époque de Pierre le Grand, cf. XIXe s. : Russie (6.1). |
2005 | ® (tv) The Conquest of America - 2.The Northwest: Alaskan Cossacks (US) de Rocky Collins (History Channel 29.3.05), 45 min - av. Brent Keast (Vitus Bering, Eugene Alper (Nikolaï Rezanov). - En 1724, le Danois Vitus Jonassen Bering, aux ordres de Pierre le Grand, part de Sibérie pour rejoindre l'Alaska et conquérir ces terres au nom du tsar (expédition du Kamchatka). |
2006 | (tv) Wrath of the Tsar (US) de Don Campbell Partisan Pictures (D. Campbell, Doug Shulz), National Geographic Television (NGC 19.11.06), 92 min. – av. Yevgheny Lepekha (Pierre le Grand), Anton Zabelin (Pierre adolescent), Roman Nesterenko (Alexei Romanov), Pavl Sergienko (le roi Charles XII de Suède), Artyom Racheev (Pierre enfant), Nikila Leitland (Alexei Romanov enfant). – Tourné en Russie. |
2006 | ® (tv) Engineering an Empire : Russia (US) de Sarah Hutt, Mark Cannon (History Channel 20.11.06). – av. Richard Davis (Pierre le Grand). – Docu-fiction. |
2007 | *Sluga Gosudarev / The Sovereign’s Servant [Fantassins, seuls en première ligne / Serviteur de deux maîtres] (RU) d’Oleg Ryaskov O. Ryaskov, Evgeny Kogan/Beta Film TV, 131 min. – av. Dmitry Miller (le chevalier/comte Charles de Brézé), Aleksandr Bukharov (sgt. Grigorij Voronov), Ksenia Knyazeva (Charlotte de Monterras), Valerij Malikov (Antoine de La Bouche), Daria Semenova (Anka), Aleksey Chadov (Angie), Andrï Soukhov (Pierre le Grand), Dimitri Chilyaev (Louis XIV), Viktoriya Zakharova (Mme de Maintenon), Eduard Flerov (Charles XII de Suède), Andrei Ryklin (prince Alexandre Danilovitch Menchikov), Vladislav Demcvhenko (le prince Philippe), Ivan Shibanov (marquis von Schomberg), Olga Arntgolts (Margrit von Schomberg, sa sœur), Nikolay Chindyayking (Khozyain) Aleksandr Starikov (médecin du tsar), Rodion Yurin (comte de Guise), Andrey Bolsunov (adj. Karla). En 1709, les chevaliers de Brézé et de La Mouche se sont battus en duel en dépit de l’interdiction royale. Pour les punir, Louis XIV envoie Brézé auprès de Pierre le Grand, La Bouche chez Charles XII de Suède ; les deux monarques s’affrontent en Ukraine. Brézé est aussi éloigné de Versailles parce que Charlotte de Monterras, la favorite du roi, a un faible pour lui. En route, Brézé se lie d’amitié avec le sergent Voronov, un agent secret du tsar ; tous deux se sauvent mutuellement la vie dans un pays dévasté par la soldatesque de tous bords, les brigands et les résistants polonais (dont une mystérieuse cavalière masquée qui élimine tous les courriers du Kremlin). Les armées ennemies se concentrent autour de Poltava. Déguisé en Suédois, Voronov blesse Charles XII d’un coup de pistolet au pied. Pierre le Grand place Brézé et Voronov au premier rang lors de l’attaque des Suédois qui sont défaits après une journée de combats ; Charles XII prend la fuite. Brézé reconnaît La Bouche parmi les prisonniers et obtient l’autorisation de se battre contre lui. Le duel s’achève ex æ ;quo : tous deux sont grièvement blessés. Entre-temps, Voronov perd la vie en sauvant le tsar d’un attentat perpétré par la cavalière polonaise, qui est pendue. La Bouche ramène Brézé à la frontière, où l’attend Charlotte, qui a faussé compagnie à Louis XIV. Les amoureux échappent à la police du Roi-Soleil en s’embarquant pour le Nouveau-Monde. Une superproduction russe filmée dans les environs de Moscou et de Saint-Pétersbourg (par un réalisateur formé à Hollywood), parlée russe, polonais, ukrainien, suédois et français (avec sous-titres). L’idée initiale du tandem de duellistes est excellente, mais, en dépit de reconstitutions archéologiquement très soignées (le hameau ukrainien), le produit final est superficiel et bancal, la construction boiteuse. Seul l’itinéraire de Brézé est pris en considération et le film souffre d’un trop d’actions parallèles, d’un cumul insensé de personnages antagonistes qui n’ont jamais le temps d’être développés (la plupart sont tués avant), de raccourcis perturbants et de coups d’épée attendus, effectués aux frais de la plus élémentaire psychologie. Le film ne donne pas de vue d’ensemble qui permettrait à un néophyte en histoire russe de mesurer les enjeux. Toutefois, la dernière demi-heure vaut le coup d’œil : Pierre le Grand et Charles XII sont fort bien typés (ce dernier fut effectivement blessé par un franc-tireur à l’aube de la bataille, à laquelle il assista couché), et la bataille elle-même est un modèle du genre, mise sur pied grâce à des unités de l’armée russe et une infographie jamais gratuite. Les manœuvres stratégiques du XVIII e siècle et les corps-à-corps de cette chair à canon sacrifiée sans états d’âme ont rarement été restitués avec autant de justesse et de réalisme brutal, sanglant (même si le déroulement tactique à l’écran est inexact, que la reddition eut lieu trois jours plus tard, etc.). Louis XIV est représenté comme un pantin fat et poudré (on le voit poser en costume de sacre pour Hyacinthe Rigaud), lui qui méprisait la Russie, considérée comme un pays d’arriérés. Nominé au Prix MTV 2008 (Moscou) pour les meilleurs combats. |
2011 | (tv) *Piotr Perviy : Zavestchanie [Pierre le Grand : Le Testament] (RU) de Vladimir Bortko Anton Zlatopolsky, V. Bortko/Studio 2-B-2 entertainment (Russiya-1 14.+15.5.11), 2 x 50 min. – av. Alexander Baluyev (Pierre le Grand), Elizabeth Boyar (Maria Cantemir), Irina Rozanov (Catherine Ire), Sergeï Makovetsky (Alexander Danilovitch Menchikov), Alexander Filipenko (comte Piotr Tolstoï), Sergei Shakurov (Fyodor Romodanovsky), Valery Solovyev (Paul Yaguzhinsky), Mikhail Boyarsky (prince Dimitri Cantemir), Anna Kovaltchouk (Anastasia-Trubetskaya Cantemir, son épouse), Cyril Astafiev (Antioch Cantemir), Valery Grishko (Fyodor Apraksin), Willem Mons (un favori de la tsarine), Lyudmila Shevel (Bulk), Jeremy Noble (Dr. Paulson), Klaus-Dieter Bang (Blumentrost), Vladimir Matveev (Alexeï Kourbatov). En un sens, le complément de la télésérie américaine de 1986 : les dernières années de Pierre, malade, seul et tourmenté par les problèmes de succession ; ses compagnons d’autrefois sont surtout concernés par leur propre avenir après la dispariton du monarque. Le film dépeint en particulier la rivalité entre la tsarine Catherine et la princesse moldave Maria Cantemir (1700-1754), la dernière maîtresse de Pierre le Grand, 20 ans, une liaison commencée en 1720. Catherine la considérait comme un danger pour sa propre accession au trône et aurait fait empoisonner le fils que Maria a eu de Pierre en 1723. A la mort du tsar, elle fut forcée de quitter la cour. Une grosse production de la télévision russe (budget : 2,7 millions de $) d’après le roman « Quelques soirées avec Pierre le Grand » de Daniil Alexandrovitch Granine. Tournage à Saint-Pétersbourg. Prix du Mérite de Moldavie 2011 pour Elizabeth Boyer et le réalisateur V. Bortko. |
2013 | (tv) Romanoviy istoriiya rossiskoy dinasty, 1613-1917 (Les Romanov, histoire d'une dynastie) (RU) de Maxim Bespaly Valeriy Babich/Mostelefilm-Star Media-Babich Design (1e Ch. 4.11.-22.12.13), 8 x 52 min. - av. Arthur Ivanov (Pierre le Grand), Denis Bespaly (narration). - Troisième épisode d'une minisérie docu-fictionnelle conçue par Marina Bandilenko, célébrant le 400e anniversaire de la dynastie des Romanov. |
Pierre le Grand affronte les cosaques de l’hetman Mazeppa (Youri Ilyenko, 2001).
3.1. Le chef cosaque Mazeppa et le soulèvement ukrainien
Ivan Stepanovitch Mazeppa (1644-1709) se soulève contre le Royaume de Pologne, mais son armée est écrasée en 1667 par le hetman Jan Sobieski, futur roi polonais. Cherchant à rendre l’Ukraine indépendante, il s’allie ensuite avec Charles XII de Suède contre Pierre le Grand (guerre russo-suédoise, 1708/09). Selon la légende, un mari trompé l’aurait attaché nu sur un cheval qui l’aurait emporté à travers champs, pendant sa jeunesse à la cour du roi de Pologne, Jan II Casimir. – cf. textes et poèmes de Voltaire, Lord Byron, Victor Hugo, Pouchkine, le drame de Juliusz Slowacki (1839) et l’opéra de Tchaïkovski (1884).
1908 | Mazeppa (GB) de Frank Dudley Walturdaw Pictures, 160 m. – D’après le poème de Lord Byron (1819). |
1909 | Mazepa (RU) de Vassilij Gontcharov A. Khanzhonkov & Co., 10 tableaux/350 m. – av. Andreï Gromov (Ivan Mazeppa), Raisa Reizen (Maria Kotchoubeï), Antonina Pozharskaya (Lioubov Kotchoubeï, sa mère), Vasili Stepanov (Vassili Kotchoubeï, son père), Nikolaï Veskov (Andreï), Nikolaï Vassiliev, Axel Nirov, Vera Mikoulina. Mazeppa, hetman d’Ukraine, visite la propriété des Kotchoubeï au bord du Dniepr et demande la main de Maria, la fille de son hôte et sa filleule, qui est amoureuse de lui bien qu’il ait l’âge de son père. Kotchoubeï refuse, Mazeppa passe outre et emmène Maria dans son château. Kotchoubeï le dénonce au tsar Pierre le Grand, mais celui-ci le livre à son ennemi. Mazeppa, qui veut établir une Ukraine indépendante dont il serait le souverain, le fait exécuter à l’insu de Maria. Après la défaite des Suédois et Ukrainiens à Poltava, Andreï, l’ancien fiancé de Maria, provoque Mazeppa en duel. Ce dernier le blesse mortellement. Maria, devenue folle, pleure son père et Andreï, tandis que l’hetman prend la fuite. D’après le poème épique « Poltava » d’Alexandre Pouchkine (1828) et le livret de l’opéra de Piotr Illitch Tchaïkovski et Victor Bourenine (1884). |
1910 | Mazeppa ; or, The Wild Horse of Tartary (US) de Francis Boggs Selig & Polyscope Co., 995 ft. – av. Tom Santchi (Ivan Mazeppa), Kathlyn Williams. – D’après le poème de Lord Byron (1819). |
1911 | L’Hetman Nicolaïeff (RU/FR) de Maurice André Maître Le Film Russe-Pathé no. 4328, 280 m. – av. Y. Doltsev (Nicolaïeff), Nicolaï Vassiliev (Yarosh, le père d’Oksana), M. Sorokhtina (Mariana, la mère), V. Gorskaya (Oksana). En 1709, après victoire de Poltava contre les Suédois, Nicolaïeff est accueilli en vainqueur par ses compatriotes. Il s’éprend de la belle Oksana rencontrée au cours d’une promenade, mais le père de celle-ci le chasse de la maison car il a promis sa fille à Ivanoff. Ayant surpris Nicolaïeff et Oksana lors d’un rendez-vous secret, Ivanoff fait saisir son rival et le ligote au dos d’un cheval sauvage. Sa course mène Nicolaïeff en Ukraine, où une fille cosaque le trouve évanoui sur sa monture. Elle le soigne, il est intégré aux cosaques dont il devient l’hetman. Redoutant sa vengeance, Ivanoff et son complice décident de l’empoisonner, déguisés en pèlerins, mais une servante découvre leur projet criminel. Ils sont condamnés à mort et ne doivent leur salut qu’aux prières d’Oksana, venue implorer leur grâce. Un récit imaginaire inspiré de la légende de Mazeppa (cf. 3.1). |
1913 | Mazepa (RU) de Danylo Sakhnenko Choukline, Sakhnenko & Co. |
1914 | Mazepa (RU) de Petr Chardynin, Edvard Puchalski A. Khanzhonkov & Co., 3 bob./1120 m. – av. Arsenii Bibikov (roi Jan II Casimir), Ivan Mosjoukine (Ivan Mazeppa, un de ses nobles), Edward Puchalski (gouverneur de Glukhov), Nadezhda Nelskaya (sa femme Amelia), N. Nikolskij (son fils Zbigniew). – D’après le drame de Juliusz Slowacki (1839). |
1919 | Mazeppa, Volksheld der Ukraine (DE) de Martin Berger B.-Z.-Film Berlin, 2070 m. – av. Werner Krauss (Ivan Mazeppa), Eva Speyer (princesse Blanka), Aenderly Lebious (le roi Jan II Casimir), Max Gülstorff (propriétaire ukrainien), Lulu Lányi (comtesse Czerny), Otto Mannstaedt (ministre Krzuywalow), Bertold Reissig (le cosaque Ivan), Rudolf Hofbauer (Jan), Marie von Bülow (sa sœur), Alfred Beierle (cdt. Balock), Ernst Keppler (aristocrate polonais). |
1925 | ® Karl XII (SE) de John W. Brunius. – av. Sven Bergvall (Ivan Mazeppa), cf. Suède (5). |
1959 | Oleksa Dovbush (SU) de Viktor Ivanov Dovzhenko Film Studios, 91 min. – av. Afanasi Kochetkov (Oleksa Dovbush), Natalya Naum (Marichka), Oleg Borisov, Nikolai Muraviov, Micha Chernov, Mark Pertsovsky, Nadezhda Cherednichenko, Dmitri Miliutenko. Le rebelle Oleksa Dovbush (1700-1745), un Robin des Bois ukrainien, lutte contre l’occupant polonais dans la région Hutsul des Carpates, au début du XVIIIe siècle. |
1971 | [Blanche (FR) de Walerian Borowczyk. – av. Michel Simon (le seigneur), Georges Wilson (le roi), Jacques Perrin (le page), Ligia Branice (Blanche). – Transposition au Moyen-Age du récit du roi Jan II, de son page Mazeppa et de la femme du Voïvode.] |
1975 | Mazepa (PL) de Gustav Holoubek Zespoly Filmowe-Pryzmat, 155 min. – av. Jerzy Bonczak (Ivan Mazeppa, le page du roi Jan II), Magdalena Zawadzkta (Amelia), Mieczyslaw Voit (le Voïvode, son mari), Zbigniew Zapasiewicz (le roi Jan II Casimir). – Le roi et son page désirent Amelia. |
1996 | (tv-mus) Mazeppa (DE) d’Irina Molostova (th), Brian Large (tv) Paul Smaczny/EuroArts Entertainment-Brillant Media-Videal GmbH, 177 min. – av. Nikolai Putilin (Mazeppa), Sergei Alexashkin (Kochubey), Larissa Diadkova (Ljubov Kochubey), Irina Loskutova (Maria), Viktor Lutsiuk (Andrej), Vladimir Zhivopistsev (Iskra), Viacheslav Luhanin (Orlik). Captation de l’opéra de Piotr Illitch Tchaïkovski et Viktor Burenine (1883), d’après Pouchkine, interprété au théâtre Marlinsky à Saint-Pétersbourg sous la direction musicale de Valery Gergiev. |
2001 | *Molitva za getmana Mazepu [Une prière pour l’hetman Mazeppa] (RU) de Youri Ilyenko Dovzhenko Film Studios-Ministère de la Culture d’Ukraine-Vision XXI Media Group, 154 min. – Bogdan Stoupka / Sergej Martchenko / Philip Illienko (Ivan Mazeppa), Liudmilla Jefymenko (Ljubov Kotchoubey), Viatcheslav Dovzhenko / Miroslav Domolevskij (Pierre le Grand âgé/jeune), Nikita Dzhygourda (Charles XII de Suède), Viktor Cemertach (Kotchoubey père), Miroslava Holovanenko (la tsarine Catherine Skovorotski), Youri Ilyenko (maréchal Zouk), Genadiij Alforov (prince Boris Golitsine), Sergej Alocheckine (prince Aleksandr Danilovitch Menchikoff). Battus par les armées du tsar à la bataille de Poltava en 1709, le vieux Mazeppa et son allié blessé, Charles XII de Suède, parviennent à s’échapper et à se réfugier en Moldavie ottomane, tandis que les armées de Pierre le Grand détruisent entièrement Batourine, la capitale de l’hetmanat cosaque. Une réflexion douloureuse sur le passé de l’Ukraine en forme de poème visuel extravagant. Une superproduction politiquement très controversée, non distribuée en Russie ni diffusée à la télévision. Tournage en Ukraine, dans la région de Kiev. Sélection du festival de Berlin 2002. |