XIII - AMÉRIQUE DU NORD
2. LES PREMIERS COLONS ET LA FONDATION DE LA NOUVELLE-FRANCE, LA NOUVELLE-ANGLETERRE ET LA NOUVELLE-HOLLANDE
2.5. La Nouvelle-France et la Nouvelle-Angleterre
Premiers affrontements entre colons et Indiens Pequods, Iroquois, Algonquins et Hurons, suivis des premiers génocides éthniques. (Suite, cf. 3. - La guerre coloniale franco-anglaise.)
1908 | Henry Hudson (US) de Sidney Olcott Kalem Co., 770 ft. |
1908 | Hannah Dustin : The Border Wars of New England (US) Kalem Co., 825 ft. – 1697 Haverhill, Massachusetts : une Blanche scalpe cinq Indiens. |
1909 | A Priest of the Wilderness : Father Jogue’s Mission to the Iroquois (US) de Sidney Olcott Kalem Co., 735 ft. – En 1642, le missionnaire jésuite (saint) Isaac Jogues (1607-1646) vit parmi les Iroquois où, décrété responsable de la mauvaise récolte, il est exécuté. Filmé à Windygoul (Ernest Thompson Seton estate). |
1910 | Fighting the Iroquois in Canada (US) Kalem Co., 795 ft. - Âgée de quatorze ans, Madeleine de Verchères (1678-1747), fille d'un seigneur en Nouvelle-France, défend pendant huit jours le Fort Verchères des attaques des Iroquois en 1692. Considérée comme une des héroïnes du pays, elle aurait sérieusement embelli le récit du siège et de son rôle dans ses écrits parus en 1773. |
1909 | Onawanda ; or, An Indian’s Devotion (US) de James Stuart Blackton Vitagraph Co. of America. – av. Edith Storey. – cf. remake de 1961. |
1910 | A Mohawk’s Way (US) de David Wark Griffith Biograph, 991 ft. – av. George O’Nicholls, Claire McDowell, Anthony O’Sullivan, Edith Haldeman, Mack Sennett. – Action située en 1649. |
1911 | Prisoner of the Mohicans (US) de Joseph Golden Pathé, 1000 ft. – 1649, les Iroquois combattent les Hurons. |
1911 | Puritans and Indians (US) Kalem Co., 970 ft. – En 1636, les colons de Massachusetts Bay exterminent les Pequods. |
1911 | Priscilla and the Pequod (US) Kalem Co., 925 ft. – av. Irene Shannon. – L’anéantissement des Indiens Pequod à Massachusetts Bay en1636. |
1912/13 | The Battle of the Long Sault (CA/US) de Frank Hall Crane Frank S. Beresford/British American Film Manufacturing Co. of Montreal, 2 bob. – av. Joe Berauvais (chef iroquois), Castel Legrand (Adam Dollard des Ormeaux), Sleck Kearney, Frank Crane et des Indiens de la réserve Caughnawaga/Kahnawake. Nouvelle-France en 1660 : Dollard des Ormeaux est nommé par Paul Chomedey de Maisonneuve officier de la garnison de Ville-Marie (futur Montréal). Alerté par un prisonnier indigène en fuite d'une probable invasion de la Nouvelle-France par les Iroquois, il forme un contingent de volontaires français d'origine modeste et prépare la défense de la colonie à partir du fort du Sault de la Chaudière, sur la rivière Petite-Nation (région de l'Outaouais). Rejoints par quelque 40 Hurons, ils repoussent de nombreuses vagues d'Iroquois. Réduit à dix-sept colons, le contingent lutte héroïquement et se sacrifie pour sauver Ville-Marie. Face à leur vaillance, les Iroquois renoncent à l'invasion de la colonie. Tourné à Châteauguay dans les parages de Montréal avec 150 Indiens mohawk. Premier grand film historique canadien, financé par des investisseurs canadiens grâce à un promoteur américain établi au Québec. |
1913 | The Crimson Cross / The Mysteries of the Rosary (US) Eclair Film Co., 3 bob. – av. Barbara Tennant (la Vierge), Alec B. Francis, Gladys Briggs, Helen Drew, Guy Hedlund, Charles Morgan. – Un navigateur espagnol s’éprend d’une fille de Puritains en Nouvelle-Angleterre et se fait assassiner pour lui avoir expliqué le sens du rosaire (avec scènes bibliques). |
1913 | Madeleine de Verchères (CA) British American Film Manufacturing Co. of Montreal. - av. Olive S. Pinckney (Madeleine de Verchères). - Film non exploité, peut-être inachevé (sujet, cf. film de 1910). |
1915 | The Huron Converts (US) de Joseph Henabery Reliance Pictures, 2 bob. – av. Joseph Henabery, Bessie Buskirk, H. Moody, Dark Cloud. |
1917 | The Hidden Children (US) d’Oscar C. Apfel Yorke-Metro Pictures, 5 bob. – av. Harold Lockwood, Max Allison, Lillian West, Henry Herbert (Mayaro, chef Mohican), Howard Davies (gén. Sullivan). – Catherinestown, l’implantation des colons en territoire iroquois. |
1922 | Madeleine de Verchères (CA) de Joseph-Arthur Homier Artur Larente/Le Bon Cinéma National Co., 5 bob. – av. Estelle Bélanger (Madeleine de Verchères), Adrien Lefebvre. – Nouvelle-France en 1692 : M. de Verchères défend le fort familial contre les Iroquois (sujet, cf. films de 1910 et 1913). Premier long métrage québecois destiné aux salles de cinéma, qui connaît sur place un très grand succès et est traité comme un événement. |
1940 | Hudson’s Bay (Les Trappeurs de l’Hudson) (US) d’Irving Pichel Kenneth Macgowan, Darryl F. Zanuck/20th Century-Fox, 95 min. – av. Paul Muni (Pierre-Esprit Radisson), Laird Cregar (Gooseberry [=Médard Chouart des Groseillers], son beau-frère et partenaire), Gene Tierney (Barbara Hall), Morton Lowry (Gerald Hall), John Sutton (Lord Edward Crewe), Virginia Field (Nell Gwynn), Vincent Price (Charles II d'Angleterre), Nigel Bruce (prince Rupert), Montagu Love (d'Argenson, gouverneur de la Nouvelle-France), Chief Thundercloud (Orimha). Entre 1667 et 1670, le trappeur, explorateur et commerçant de fourrures français Pierre-Esprit Radisson (1636-1710) fonde la Hudson’s Bay Fur Trading Company après s'être lié avec les Iroquois et avoir été sponsorisé par Charles II pour conquérir les terres des Grands Lacs au profit de la couronne d'Angleterre. Avide de futures richesses, le monarque ferme les yeux sur l'exécution de Gerald Hall, dont le comportement indigne a failli provoquer une guerre avec les Amérindiens. Un récit empesé, bavard et largement fantaisiste (malgré la présence de Paul Muni, le prestigieux interprète de Pasteur, Zola et Juarez à la Warner), En dépit d'un budget plus que confortable (800'000 $) et de splendides extérieurs en Idaho (McCall, Big Bear), le film manque d'attraits et surtout d'action. Les débuts remarqués de Laird Cregar et Gene Tierney. |
1942 | Penn of Pennsylvania / US : The Courageous Mr. Penn (GB) de Lance Comfort Richard Vernon/British National Films, 122 min./79 min. – av. Clifford Evans (William Penn, 1644-1718), Deborah Kerr (Gulielma Springelt Penn, son épouse), Dennis Arundell (Charles II), Henry Oscar (Samuel Pepys), Aubrey Mallalieu (Dr. Stillingfleet), D. J. Williams (Lord Arlington), Charles Carson (l'amiral Penn), John Stuart (Bindle), Maire O'Neill (Maggie Murphy), Edward Rigby (Bushell), Joss Ambler (Lord Mayor of London), Herbert Lomas (cpt. Cockle), O. B. Clarence (Lord Cecil), James Harcourt (George Fox), G. H. Mulcaster (George Saville, marquis de Halifax). La fondation de la colonie de Pennsylvanie en 1681/82 par un Quaker qui a fui l’Angleterre de Charles II en 1667 (scénario d'Anatole de Grunwald). Film bavard, solennel et lent, filmé à Denham et aux Rock Studios à Boreham Wood (Hertfordshire). |
1951 | Etienne Brûlé, gibier de potence / The Immortal Scoundrel (CA) de Melburn E. Turner Carillon Pictures, Montréal, 102 min. – av. Paul Dupuis (Etienne Brûlé), Jacques Auger (Samuel de Champlain), Ginette Letondal, Paulette Deguise, Donald McGrill (Amiral Kirke), Lionel Villeneuve (père Jean de Brébeuf). La vie de l'aventurier et coureur de bois Etienne Brûlé (v. 1592-v.1633) qui se voit confier par Samuel de Champlain la mission d'apprendre la langue et les moeurs des Hurons. Brûlé devient l'ami des Indiens. Par ses erreurs, il fait perdre la ville de Québec qui tombe aux mains des Anglais. Déclaré traître, il retourne parmi les Hurons où il aurait été assassiné et dévoré. |
1952 | (tv) The Story of Roger Williams (US) de William Corrigan « The Hallmark Hall of Fame » (NBC 27.1.52). – av. John Beal (Roger Williams), Barbara Bolton (Mary), Gavin Gordon (Cotton), Dale Engle (Johnson), Salem Ludwig (Canonicus). – Théologien protestant anglais, Roger Williams (1603-1683) prône la séparation de l’Église et de l’État, s’établit à Boston en 1631, puis à Salem, fonde la première église baptiste en Amérique (1638) et se fait l’avocat des Peaux-Rouges. |
1952 | (tv) Anne Bradstreet, Puritan Poetess (US) de William Corrigan « The Hallmark Hall of Fame » (NBC 20.4.52). – av. Sarah Churchill (Anne Bradstreet), Robert Pastene (Simon Bradstreet), Scott Forbes (John Woodbridge), Cavada Humphrey (Susan), Carl Harbord (Rev. Ward), William Podmore (Stephan Botwell), Alice Thorsell, Charles Saari, Ellen Barrie (la fille d’Anne), Maurice Shrog. – Histoire de la première femme écrivain américaine, d’origine anglaise (1612-1672). |
1954 | John Wesley (GB/US) de Norman Walker GHW Films-Radio and Film Commission of the Methodist Church-R.N.F. Evans, Religious Films Ltd.-Rank Film, 77 min. – av. Leonard Sachs (John Wesley), Keith Pyott (Rev. Samuel Wesley), Curigwen Lewis (Susannah Wesley), Derek Aylward (Charles Wesley), Arthur Young (George III). La vie de John Wesley (1703-1791), fondateur du Méthodisme, en Angleterre, en Irlande puis brièvement en Amérique du Nord (Savannah, Géorgie, 1735 à 1737). Biopic didactique produit grâce aux dons de 500 églises méthodistes (coûts: 200'00 £) et tourné en Eastmancolor aux Gate Studios à Elstree. Pas d'exploitation commerciale. Le patron de la Rank Organisation qui parraine l'entreprise, J. Arthur Rank, était lui-même un fervent méthodiste. |
1954 | (tv) The Splendid Dream (US) « Cavalcade of America » no. 41 (NBC 16.3.54), 60 min. – av. Richard Stapleton (William Penn), Leo G. Carroll. – Fondation de la Pennsylvanie en 1644. |
1954 | (tv) Young William Penn (US) d’Albert McCleery « The Hallmark Hall of Fame » no. 106 (NBC 4.4.54). |
1955 | (tv) The First Mintmaster (US) d’Albert McCleery « The Hallmark Hall of Fame » (NBC 9.1.55). – av. Lamont Johnson (John Hull), Mark Dana (Edward Hull), Mary Scott (Judith), Herbert Rudley (rév. Joseph Cotton), Lumsden Hare (Gouv. Winthrop), James Flavin (capt. Kimble), Cyril Delevanti (Robert Kearney), Tim Graham (Ambrose Martin). – L’histoire de John Hull, le premier maître-monnayeur de Massachusetts Bay Colony en 1650. |
1956 | (tv) She Sette Her Little Foote (US) série « Telephone Time » (CBS 21.10.56), 30 min. – av. Barbara Baxley (Betsy Arley), Ron Randall (cpt. Richard Arley), Jonathan Smithers (Chet Stratton), George Chandler (Sad Ben). – En octobre 1619, Betsy débarque en Virginie avec d’autres femmes destinées à épouser des colons, mais retourne en Angleterre grâce à la protection de Richard Arley. |
1957 | (tv) Radisson / [US, GB:] Tomahawk (CA) de Pierre Gauvreau Omega Productions, Montréal (Yves Bigras)-Société Radio-Canada (CBC 3.2.57-26.1.58), 39 x 30 min. – av. Jacques Godin (Pierre-Esprit Radisson), René Caron (Medard Chouart, Sieur des Groseillers), Raymond Royer (Onega), Percy Rodriguez (chef Iroquois), Jean Boisjoli (Mojida, chef Huron), Françoise Faucher (Marguerite Chouart-Radisson), Julien Bessette (Nahala), Camille Ducharme (gouverneur français de Three Rivers), William Robert Fournier (gouverneur hollandais de Fort Orange). Coureur des bois légendaire, "Indien blanc", Pierre-Esprit Radisson a été capturé, torturé puis adopté par les Indiens Mohawk en 1653. Le "sauvage blanc" et son partenaire et beau-frère Médard Chouart des Groseillers fondent Hudson Bay en 1667 et sauvent la colonie de la faillite financière en rapportant des fourrures malgré les attaques iroquoises. Tourné sur l’Île Perrot/Perrot Dowker Island (Saint-Laurent) et aux studios Omega à Montréal. Premier grand feuilleton produit au Canada, sur le modèle du « Davy Crockett » du Walt Disney Channel. |
1957 | (tv) Castle Dangerous (US) série « Telephone Time », Hal Roach Studios (CBS 31.3.57), 30 min. – av. Susan Luckney (Madeleine de Verchères), Russ Conway (François), Frank Gerstle (Pierre), Kay Kuter (Jacques). – Devant se rendre à Montreal, le commandant d’un fort en territoire indien laisse imprudemment la direction des affaires en mains de sa fille Madeleine ; celle-ci organise la défense du fortin lors d’un assaut des Iroquois. |
1959 | (tv) Ouragan (CA) de Jean-Guy Benjamin, Maurice Falardeau, Aimé Forget Société Radio-Canada (CBC 6.11.59-29.5.62), 89 x 30 min. – av. Jean Dalmain (Jean-Baptiste Le Moyne, Sieur de Bienville), Lionel Villeneuve (Ouragan), Paul Gury (Dr. Léonard Morin), Paul Hébert (Louis Barthélémy), André Cailloux (Père Boival), Paul Alain (Père Meunier), Jacques Auger (Paul Palandier), André Bertrand (Gregorio Martinez), Marcel Cabay (Soleil Levant), Denise Provost (Elisabeth Lacoste), Raymond Royer (Faucon Noir), Raymond Royer (Rosaire Kontambault). En 1719, la France tente, par l’entremise du Sieur de Bienville (1680-1767), gouverneur de la Louisiane Française, de faire de la Nouvelle-Orléans (dont il est le fondateur) la porte d’entrée du sud de la Nouvelle-France. Il lui faut pour cela surmonter famines, désertions, révoltes. |
1961 | (tv) Onawandah (US) « Shirley Temple’s Storybook » (NBC 12.2.61), 60 min. – av. David Kent (Onawandah), Shirley Temple (Emily Winters), Billy E. Hughes (Daniel Winters), Virginia Christie (Rebecca Baines), Jock Gaynor (Bold Eagle), Harry Townes ( Parson Baines), Ken Lynch, Tudor Owen, Richard Keith. Onawandah, un petit Indien, cherche refuge dans un établissement de Puritains, on lui tire dessus, il est soigné par la veuve Emily Winters et son fils Daniel. Mais les Puritains ne veulent pas d’un païen parmi eux. D’après le roman éponyme de Louisa May Alcott (auteur de « Little Women »). |
1963 | (tv) Melchior des Trois Rivières (FR) de Jean-Paul Carrère ORTF (TF1 31.3.63), 2 x 60 min. – av. Henri Nassiet (Melchior), Dominique Blondeau, Robert Porte, Françoise Seigner (Mme de Verchères), Georges Riquier (M. de Verchères), Catherine Hubeau (Madeleine de Verchères), Claude Richard (Joël Le Gallic), Georges Chamarat (M. de Frontenac). – Nouvelle-France en 1692 : un fort est assiégé par les Iroquois en l’absence du commandant. |
1963-1966 | (tv) Ti-Jean Caribou (CA) de Charles Dumas, Maurice Falardeau Société Radio-Canada (CBC 18.10.63-28.5.65, 7.8.65-24.5.66), 68 x 30 min. – av. François Tassé (Ti-Jean Caribou), Geneviève Bujold, Monique Aubry, Jean Duceppe, Pierre Dufesne, Jacques Godin, Louise Latraverse, Monique Miller, Hubert Loiselle, Michelle Rossignol. Aventures en Nouvelle-France : moitié Indien, moitié Français, Caribou est élevé par une Huronne qui le recueille sur les rives du Saint-Laurent et acquiert ainsi le meilleur des deux cultures, la finesse et la bravoure de l’un, la ruse et le courage de l’autre. Emission pour la jeunesse. |
1964/65 | *Astataïon ou Le Festin des morts / Mission of Fear (CA) de Fernand Dansereau Office National du Film du Canada-Radio Canada, 79 min. – av. Alain Cuny, Jean-Guy Sabourin, Jacques Godin, Jean-Louis Millette, Hubert Loiselle, Yves Létourneau, Monique Mercure. En 1638, le martyr des missionnaires jésuites (dont les pères Jérôme Lalemant et Jean de Brébeuf), tués par les Hurons dont le village a été décimé par la famine et les maladies. Marqué par la ferveur de la contre-réforme, Paris a envoyé en Nouvelle-France des Récollets en 1615, des Jésuites en 1625, des Ursulines et Hospitalières en 1639. Les Jésuites fondent le collège de Québec en 1635 avec pour mission de vivre parmi les Amérindiens pour les évangéliser. Le récit est présenté à travers le monologue d'un jeune Jésuite pendant la nuit précédant sa mise à mort, l'opportunité d'une remise en question qui permet d'opérer un long flash-back: l'arrivée du jeune Père en compagnie de Samuel de Champlain, un supplice de prisonnier iroquois, la vie quotidienne des indigènes, l'influence du Père Brébeuf, un festin avec un potage comprenant de la chair humaine, le premier baptême, la vision d'Indiennes qui remettent en cause sa sexualité, une confrontation avec le sorcier, etc. (Le sujet sera traité magistralement par Bruce Beresford dans "Black Robe" en 1991, cf. infra.) Fernand Dansereau vise, lui, à établir des parallèles avec la "révolution tranquille" au Québec dans les années 1960-1966, qui entraîne sous le gouvernement libéral de Jean Lesage, de nombreuses réformes touchant au secteur éducatif, à la santé, à l'assistance sociale, et provoque un net recul de l'Église catholique. |
1966/67 | (tv) D’Iberville (FR/BE/CH/CA) de Pierre Gauvreau et Roland Guay ORTF-RTB-TVE-SSR-Société Radio Canada/Canadian Broadcasting Co. (CBC 11.10.67-10.7.68 / TF2 17.6.69), 39 x 30 min. – av. Albert Millaire (explorateur Pierre Le Moyne d’Iberville), Jacques Monod (M. de La Barre, gouverneur de la Nouvelle-France [Québec]), Alexandre Rignault (Jacques Teber), François Tasse (M. de Sainte-Hélène, frère d’Iberville), Yves Letourneau (René Robert Cavelier, sieur de La Salle, 1643-1687), Barbara Val (Mme de La Barre), Robert Rivard (Pierre Radisson), Elise Lavoie (Mme de Lauzun), François Rozet (Charles Le Moyne), Jean Besre (Paul Le Moyne, sieur de Maricourt), Alexandre Rignault (Jacques Le Ber). En Nouvelle-France 1682-1697 : les explorations, conquêtes et combats d’Iberville contre les Iroquois, les Anglais de Boston et les Hollandais de Manhattan et d’Albany. Il mène des expéditions pour lutter contre la prédominance de la Compagnie du Nord à la baie d’Hudson. |
1971 | Les Maudits Sauvages (CA) de Jean-Pierre Lefebvre Laurence Parée/Cinka Ltée. - av. Jean Beaudin, Pierre Blackburn, André Leduc, Marcel Sabourin, Jacques Thisdale, Roger Garceau, Annick de Bellefeuille. - En 1670, dans son village natal, l'Iroquoise Tekakouita est vendue par son peuple à un coureur des bois et trafiquant, Thomas Hébert. |
1971-1975 | *(tv) La Feuille d’érable ou Les Pionniers du Saint-Laurent / Das Ahornblatt (CA/FR/CH/BE) de Jean-Louis Colmant (épis. 1-3, 9-10), Gilles Carle (5), Aimée Danis (4, 12, 13), Jean-Pierre Decourt (7), Jacques Gagné (8) et Denis Héroux (6, 11) Société Radio Canada/Canadian Broadcasting Co.-ORTF-Pathé-RTBF-SSR (CBC 28.12.71-27.12.75 / ORTF 1e Ch. 10.7.-11.9.72), 15 x 55 min. – av. Jacques Letourneau (Pierre Bellerose), Monique Miller (Jeanne Bellerose), Jacques Lorain (Jean Bellerose), Juliette Mills (Nicole d'Astier), Jean Coutu (Roland Bellerose), Henri Virlojeux (gouv. Frontenac), Hubert Noël (Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, 1612-1676 [fondateur de Ville-Marie, futur Montréal en 1642]), Ronald France (Agonna), Carole Laure (Anne-Marie Bellerose), René Blouin (Lambert), Danièle Naud (Tarihia), Guy Sanche (Père Chaumonot), Bernard Lalonde (Père Ragueneau), Donal Pilon (Pierre Bellerose 2), Jean-Pierre Compain (Chardon), Jean Doyot (Bertou), Guy Lecuyer (Marin), Anne Pauzé (Marie Bellerose), Jérôme Thiberghien (le chef Outaouais), Lise Payette (Mme Bourdon), Annette Pavy (Anne Leblanc), Nicole Maurey (Diane de Luth), Michel Beaune (Hazeur), Yves Brainville (l'amiral anglais), Gabriel Cattand (maréchal Caillères), Jacques Hilling (Simon Bellerose), Jacques Verrières (Cagnon), Jacques Godin (MacPherson), Marthe Mercure (Ivaluk), Hugo Wuethrich (Mattik), Serge L'Italien (Léon Bellerose), Elisabeth Lesieur (Angélique Verrier), Benoit Girard (Louis Lenormand de Mézy), Yvon Dufour (Verrier), Yvon Bouchard (Ronadel), Pierre Boucher (M. de Saint-Ovide, gouverneur de Louisbourg), Jacques Famery (chevalier Péan), Clotilde Joano (Jeanne Mance), Jean-Louis Roux (chevalier de Lévis), Roger Garceau (Dom Anthoine), Paul Guevremond (Xavier), Hélène Loiselle (Gertrude), Michèle Magny (Louise Bellerose), David Schurmann (Robert Stobo), François Tassé (Julien Bellerose), Lionel Villeneuve (La Bouille), Monique Joly (Maria), Raymond Belisle (Bégourat). Premier épisode: Yves Lefebvre (François Bellerose), Léo Ilial (Jacques Cartier). Chronique familiale des Bellerose en Acadie/Canada, de 1601 à la chute de Québec en 1760, d’après le roman d’André-Paul Antoine. Une leçon d'histoire, un hymne à la liberté, et surtout un hommage aux inconnus qui ont colonisé la Nouvelle-France : la fresque débute avec l’arrivée de François Bellerose, venu de France avec Jacques Cartier en 1535, et se termine à la mort, en 1765, de l’un de ses descendants, Julien Bellerose. Une coproduction en couleurs qui a pris plus d'une année de tournage, de septembre 1970 à septembre 1971, avec 450 comédiens et 700 figurants indiens. Le Québec investit 50% d'un budget total de 1,3 millions de $. Chaque épisode étant sous la responsabilité d'un réalisateur différent, l'ensemble manque d'homogénéité et l'intérêt varie selon la qualité des histoires et celle des interprètes. Gilles Carle, un des représentants les plus originaux de l'école cinématographique du Québec, dirige le cinquième épisode, et son hégérie, la toute jeune et ravissante Carole Laure, apparaît dans le neuvième. En France, la télémétrie ne comprend que 10 épisodes de 50 minutes (les deux premiers sont éliminés), en Allemagne (RDA 1980) que 8 épisodes. Episodes: 1. "Le Canayen" - 2. "La Canayenne" - 3. "La Pucelle de Tadoussac" - 4. "La Croix du Mont-Royal" - 5. "Un hiver brûlant" - 6. "La Fille du Roy" - 7. "Trois mille soldats et une fille" - 8. "Les Caribous" - 9. "Le Seigneur de la forêt" - 10. "Le Trésor du chameau" - 11. "Les Acadiens" - 12. "L'Évadé" - 13. "L'Adieu au lys". |
1989 | (tv) Madame Latour (CA) de Herménégilde Chiasson Téléfilm Canada, 53 min. – av. Marcia Babineau (Françoise Latour), Dominic Lavallée, Ivan Vanhecke, Hölène Paulin, François Arseneau. – La vie de l’épouse du premier gouverneur d’Acadie, Charles de Latour, v. 1624-32. |
1991 | ***Black Robe (Robe noire) (CA/AU) de Bruce Beresford Alliance Communications-Samson Prod.-Téléfilm Canada-First Choice Canadian Communication-Rogers Telefund-AFFC-Goldwyn Pictures Corp., 101 min. – av. Lothaire Bluteau (le père jésuite Ariana LaForgue, dit Robe noire), Aden Young (Daniel, son assistant), August Schellenberg (le chef Chomina), Tantoo Cardinal (son épouse), Sandrine Holt (Annuka, leur fille), Frank Wilson (Père Jérôme), François Tassé (Père Bourque), Jean Brousseau (Samuel de Champlain). La Nouvelle France en 1634, des Jésuites de Fort Québec envoient le père LaForgue évangéliser les Hurons à la mission de Wendake, à 2400 km à l’ouest en remontant le Saint-Laurent et les Grands Lacs. Enferré dans ses certitudes de Paradis non moins extravagantes que la mythologie animiste amérindienne, le Jésuite est accompagné d’une vingtaine d’Algonquins plus ou moins récalcitrants ou méfiants (un individu qui se refuse aux femmes ne peut être sain d’esprit) ; leur chef, Chomina, s’est toutefois engagé auprès de Samuel de Champlain (1574-1635), fondateur-explorateur des lieux, à protéger le saint homme jusqu’à sa destination. L’incompréhension foncière de l’univers indien met la vie du Jésuite borné en péril, le chamane des indiens Montagnais le désigne comme un esprit du mal et suggère de l’abandonner. Le périple vire au drame, le groupe est décimé, capturé et torturé par les Iroquois ; quelques survivants parviennent à s’échapper. Daniel, l’assistant démotivé du Jésuite, disparaît vivre sa vie avec l’Indienne Annuka. LaForgue atteindra seul Wendake, dont une partie de la population a été anéantie par la petite vérole amenée par les Blancs. Il peut baptiser une poignée de Hurons contre la promesse de les guérir : crucifix et coucher de soleil glorieux accompagnent l’instant solennel, mais un commentaire final précise que la mission sera anéantie quinze ans plus tard par les Iroquois. Un point final ironique qui entérine l’opposition de deux visions du monde irréconciliables : les rêves prémonitoires et la connaissance profonde de la nature de Chomina contre le mécanisme d’un horloge importée d’Europe et les tourments de la chair du Jésuite peinant à supporter la sexualité décomplexée des autochtones et s’autoflagellant la nuit. Les Amérindiens, qui jugent les Blancs stupides, calculateurs et avides, ont deviné que leur acceptation de l’Évangile entraînera fatalement la fin de leur culture et, à court terme, le génocide. Une reconstitution stupéfiante de réalisme et d’exactitude historique, entièrement tournée en lumière naturelle au Québec (Lac Saint-Jean, Saint-Félix d’Otis, région de Saguenay) et en France, à Rouen. Le financement du film (11 millions de $ australiens) est très difficile en raison du sujet épineux de l’évangélisation des « sauvages » par les « Robes noires » (surnom des Jésuites) abordée ici sans complaisance aucune. Wendake est aujourd’hui une réserve indienne huronne-wendate près de Québec, comportant un village autochtone muséal très apprécié par les touristes. Film parlé en anglais, latin, français, cree, mohawk et algonquin. Première mondiale au Festival international de Toronto 1991. Prix de l’Australian Cinematographers Society et de l’Australian Film Institute (photo), 9 nominations à l’AFI Award, 7 Genie Awards, dont « meilleur film canadien » (Canada). D’après le roman (1985) et le scénario de Brian Moore. |
1999 | (vd) Enslaved (US) de William G. Wagner Colonial Williamsburg Foundation, 60 min. – av. Clarence Jefferson (John Punch), Alex Clark (le planteur Hugh Gwyn), Richard Josie (Equiano), Ron Carnegie (le gouverneur), Ron Fries, Lee Peters, Robin Reed, Michael Wells, Christopher Wright. – Film didactique : le premier cas d’esclavage signalé en 1640 en Virginie, avec la condamnation inique d’un domestique noir, John Punch, qui a tenté de s’échapper. |
1999 | The Witness (US) de Keith Merrill, George Burdeau Mashnatucket Pequot Museum & Research Center, 40 min. – Connecticut en 1637 : une milice de colons anglais et hollandais attaquent un village d’Indiens Pequod et massacrent la population. |
2000 | (tv) Canada : Une histoire populaire / Canada : A People’s History – 1. Au début du monde – 2. Les Aventuriers et les Mystiques – 3. A l’assaut du continent (CA) de Claude Lortie, Michelle Métivier, Serge Turbide CBC-Bell Canada Enterprise-Sun Life. – av. René-Daniel Dubois (André Thevet), Arthur Holden (William Cormack), Art Kitching (John Jewitt), Yvan Ponton (Jacques Cartier), Paule Baillargeon (Marie de l’Incarnation), Carl Béchard (Jean-Talon), Raymond Cloutier (François Le Mercier), Paul Doucet (Jean de Brébeuf), Jean L’Italien (Pierre Boucher), Gérard Poirier (Marquis de Salières), Ghyslain Tremblay (Samuel de Champlain), Pierre Chagnon (comte de Frontenac), François Papineau (Cavalier de la Salle), Zachary Richard (Jean Labordore). – Episodes 4-6, cf. infra (3). |
2003 | 1604 (CA) de Renée Blanchar Cécile Chevrier/Les Productions du Phare Est Inc., 50 min. - av. Jessica Lapointe (Nagoeg), Mathieu Girard (Guillaume), Pierre Rivard (Samuel de Champlain), Pierre Curzi (De Monts), Philip André Colette (Lescarbot), Pierre Chagnon (Poutrincourt). - Évocation des premiers voyages en Nouvelle-France du navigateur, cartographe, soldat, explorateur, géographe et chroniqueur Samuel de Champlain (v. 1567-1635), filmée à Cocagne (New Brunswick). |
2013 | (vd) Le Nouveau Monde de Champlain (CA) de Félix Saint-Denis L'Écho d'un peuple-Les Productions L'épopée F-Ministère de l'Éducation de l'Ontario, 7 x 25 min. - av. Keegan Sloan / Pierre Wathier / Philippe Larivière-Durocher (Samuel de Champlain enfant / adulte), Denis Drouin (de Champlain père), Gilles Francoeur (le chef Anadabijou), Réjean Aubut (François Pongravé), Mélina Saint-Pierre (Hélène Boullé-de Champlain), Pierre-Alain Le Hénaff (Étienne Brûlé), Richard Bessett (le chef Tessaouat), Kundera Provost-Yombo (Mathieu da Costa), Micah Desrosiers (Nicolas de Vignau), Jean-François Desforges (Thomas Godefroy, avec la participation de la troupe de l'Écho d'un peuple, artistes autonomes et invités spéciaux. Docu-fiction en sept parties à but pédagogico-culturel réalisé à l'occasion du 400e anniversaire des deux voyages de Champlain en Ontario (1613 et 1615/16), récit narré notamment par des descendants des Algonquins, Hurons et Iroquois. En remontant la Grande Rivière des Outaouais avec Champlain, on découvre les péripéties, aventures et premiers liens d'amitié tissés avec les Anishnabés, peuple algonquin (trop?) accueillant qui a permis aux Français de s'installer: ils ignoraient qu'en acceptant le "Nouveau Monde" de Champlain (l'expression vient de lui), ils signaient la fin du leur... Cette websérie conciliante, gentillette et idéaliste (accessible en ligne et en dvd) est tournée sur place, notamment au village Saint-Marie-au-Pays des Hurons (Midlands), au Musée et Village Ska-Nah-Doht à Mount Brydges, à la réserve de la Première Nation Nipissing et au Musée Huronia. C'est la plus grande reconstitution historique franco-ontarienne jamais entreprise dont la production a fait appel à 900 acteurs et figurants autochtones. - Episodes: 1. "La Naissance d'un rêve" - 2. "Le Rideau se lève sur un Monde Nouveau" - 3. "Le grand retour sur la Kitchissippi" - 4. "Du Nipissing à la Mer Douce" - 5. - 6. - 7. "Plus qu'un seul peuple". |
2014 | (tv) New Worlds (Les Nouveaux mondes) (GB) de Charles Martin Johann Knobel/Company Pictures-Power-Channel 4 (Channel Four 1.-22.4.14), 4 x 70 min. - av. Eve Best (Angelica Fanshawe, comtesse de Seacourt), Pip Carter (le juge Jeffryes), James Cosmo (Goffe), Holli Dempsey (Agnes), Joe Dempsie (Ned), Jamie Dornan (Abe Goffe), Patrick Malashide (John Francis), Michael Maloney (Hardwick), Freya Mavor (Beth), Jeremy Northam (Charles II), Tom Payne (duc de Monmouth), Stanley Townsend (col. Thomas Blood). En 1680, Charles II renie ses promesses de tolérance et devient tyrannique, c'est le règne de la torture, des procès iniques et des exécutions sommaires. A Fanshawe House, Angelica, comtesse de Seacourt, cherche à protéger sa fille Seth et son époux catholique John Francis, un hors-la-loi pris dans la tourmente politique, tandis que, de l'autre côté de l'Atlantique, en Nouvelle-Angleterre (Massachusetts), les colons rêvent de se libérer du joug de Londres tout en persécutant sans pitié les Indiens Wawanaki. Mélodrame sans surprises filmé à Beechenhurst (Gloucestershire, UK) d'après un script de Martine Brant et Peter Flannery. |
2015 | (tv) Le Rêve de Champlain (CA) de Martin Cadotte Jean-François Cartier/90th Parallel Film and Television Productions-Slalom (Télé-Français Ontario/TFO 16.3.15), 6 x 30 min. - av. Maxime Le Flaguais (Samuel de Champlain), Richard J. Léger (Henri IV), Pier Paquette (Pierre Dugas de Mons), Francis Martineau (Maximilien de Béthune, duc de Sully), Pierre Simpson (David Kirke), Matt MacDonald et Jonathan Purvis (chefs Algonquins), Pierre Lebeau (narration). Docu-fiction avec reconstitutions tiré du livre Champlain's Dream de David Hackett Fischer filmé au Québec, à Ottawa, Montréal (Canada), Cape Cod (Massachusetts, USA) et Paris. |
2016-2018 | (tv) Frontier (US/CA) de Brad Peyton, John Vatcher, T. J. Scott, Ken Girotti, David Frazee, Kelly Makin, Paul Fox, Brett Sullivan, Lee Rose Brad Peyton, Jeff Fierson, Alex Patrick, John Vatcher/ (Discovery Channel/Netflix 6.11.16-), 19 x 60 min. (3 saisons) - av. Jason Momoa (Declan Harp), Alun Armstrong (Lord Benton), Allan Hawco (Douglas Brown), Landon Liboiron (Michael Smyth), Jessica Matten (Sokanon), Diana Bentley (Imogen), Zoe Boyle (Grace Emberly), William Belleau (Dimanche), Tantoo Cardinal (Kamenna), Shawn Doyle (Samuel Grant), Raoul Trujillo (Machk), Katie McGrath (Elizabeth Carruthers), Lyla Poter-Follows (Clenna Dolan), Paul Fauteux (Jean-Marc Rivard), Greg Bryk (Cobbs Pond), Evan Jonigkeit (cpt. Chesterfield), Christian McKay (Përe Coffin). Au XVIIIe siècle, les aventures de Declan Harp, un hors-la-loi mi-Irlandais mi-Améérindien (tribu des Cris) qui luttent pour briser le monopole de la Compagnie de la Baie d'Hudson sur le commerce de la fourrure au Canada. Une série un peu paresseuse filmée au Newfoundland et au Labrador, à Charlestown Harbour, Louisbourg et Morrisburg (Canada) |