VII - L’ESPAGNE et le PORTUGAL
6. L’EFFRITEMENT DE L’EMPIRE COLONIAL ESPAGNOL : Les guerres d’indépendance en Amérique latine
6.4. Le BRÉSIL
Rois de Portugal et du Brésil, les souverains portugais de la maison de Bragance fuient en 1807 devant Napoléon. Le roi João VI se fixe à Rio de Janeiro qui devient la capitale de l’Empire portugais. En 1821, il rentre à Lisbonne, laissant comme régent du Brésil son fils aîné, DOM PEDRO. Celui-ci prend la tête du mouvement national, proclame l’indépendance (7 septembre 1822) et se fait couronner empereur sous le nom de Dom Pedro I er. Sous la pression de l’Angleterre, le Portugal reconnaît l’indépendance du Brésil en 1825.
1917 | O Grito di Ipiranga / Independência ou Morte (BR) de Giorgio Lambertini Ipiranga Filme, 145 min. - av. Achiles Lambertini (le roi Dom Pedro/Pierre Ier), Luiza Lambertini (Domitia de Castro Canto e Mello, marquise de Santos), Vitória Lambertini (Noiva do Chalaça), Giorgio Lambertini, Emma Lambertini, Zacharias Yaconelli. La lutte pour la proclamation de l'indépendance et la liaison de Dom Pedro avec la marquise de Santos. |
1928 | The Drums of Love (Jeunesse triomphante) (US) de David Wark Griffith [et Thornton Freeland] D. W. Griffith-United Artists, 8350 ft./9 bob. – av. Mary Philbin (princesse Emmanuella), Lionel Barrymore (le duc Don Cathos de Alvia), Don Alvarado (comte Leonardo de Alvia, son frère), Tully Marshall (Bopi), William Austin (Raymond of Boston), Eugenie Besserer (duchesse d’Alvia), Charles Hill Mailes (le duc de Grenade). Fresque pseudo-historique aussi farfelue que fantaisiste (en fait, Griffith transpose la tragédie de Francesca Da Rimini de la Renaissance italienne à 1810 en « Amérique latine », avec happy-end à choix). Deux grands de la cour royale du Portugal exilée au Brésil ( ?), le duc de Grenade (sic) et le tyrannique Cathos, duc d’Alvia, se disputent le royaume et se livrent une guerre impitoyable. Ecrasé par la cavalerie ennemie sur le champ de bataille, le premier donne sa fille Emmanuella en mariage à Cathos pour sceller la paix et sauver sa tête. Mais Emmanuella s’éprend du frère de Cathos, le séduisant Leonardo, ce qui entraîne les soupçons du tyran et un bain de sang. Deux fins alternatives : a) Cathos tue sa femme, puis son frère, et se recueille sur leurs dépouilles – b) Cathos tue le bouffon jaloux qui a éveillé ses soupçons et est tué à son tour par celui-ci, tandis que les amants survivent. Mélodrame spectaculaire filmé à l’Art Cinema Studio de Griffith à Los Angeles. Un four commercial. |
1949 | Vendaval maravilhoso (PT) de Leitão de Barros Produções Atlantico, 140 min. – av. Paulo Moricio (Antônio Frederico de Castro Alves), Amália Rodrigues (Eugénia Infante da Cámara), Barreto Poeira (Furtado Coelho), Isa Lobato, Manuel Santos Carvalho. Le poète et auteur dramatique abolitionniste Castro Alves (1847-1871) et la libération des esclaves au Brésil. |
1972 | Independência ou Morte (L’Indépendance ou la mort) (BR) de Carlos Coimbra Cinedistri-Massaini, 108 min. – av. Tarcision Meira (Dom Pedro I, prince régent du Brésil), Gloria Menezes (marquise de Santos), Kate Hansen (impératrice Doña Maria Leopoldina), Manuel de Nobrega (Dom João VI de Portugal), Maria Claudia (impératrice Amelia), Dionisio Azevedo (José Bonifacio), Emiliano Queiroz (Chalaça), Heloisa Helena (Carlota Joaquina, reine de Portugal et du Brésil). 1807 : après l’invasion du Portugal par Napoléon, le prince régent Dom João VI et sa cour opèrent une retraite forcée au Brésil. La vie de son fils, l’empereur Dom Pedro Ier, qui proclame l’indépendance du pays, jusqu’à son abdication en 1831, en faveur de son fils Pedro II. |
1984 | (tv) Marquesa de Santos (BR) d'Ary Coslov Rede Manchete (Rio de Janeiro) (TV Manchete 21.8.-10.84), télésérie. - av. Maité Proença (Domitia de Castro Canto e Mello, marquise de Santos), Gracindo Júnior (l'empereur Dom Pedro/Pierre Ier), Bibi Ferreira (Carlota Joaquina, reine de Portugal et du Brésil, sa mère), Edwin Luisi (comm. Francisco Gomes), Beth Goulart (Benedita), Sérgio Britto (col. João de Castro Canto e Mello, vicomte de Castro), Leonardo Villar (José Bonifácio de Andrada e Silva), Maria Padilha (Doña Leopoldina), Reinaldo Gonzaga (l'ambassadeur d'Autriche), Sônia Clara (Ana Steinhaussem), Carlos Gregório (Boaventura, baron de Sorocaba), Jacqueline Laurence (baronne de Goitacazes), Luan de Carvalho (Pierre enfant), Luis de Lima (le Premier ministre Paranaguá). La liaison scandaleuse de l'empereur Pierre Ier avec Domitilia de Castro Canto e Mollo, marquise de Santos (1797-1867), et ses répercussions à la cour du Brésil. La marquise rencontre le prince peu avant la proclamation de l'indépendance, en 1822, et leur liaison durera sept ans (elle lui donnera quatre enfants). |
1986 | ® (tv) Dona Beija (BR) de David Grimberg, Herval Rossano; Rede Machete. - av. Tarcisio Filho (le roi Dom Pedro/Pierre Ier), Xuxa Lopes (Carlota Joaquina, reine de Portugal et du Brésil, sa mère). - Télénovela brésilienne (6 épisodes). |
1987 | ® (tv) Helena (BR) de Denise Sarraceni, Luiz Fernando Carvalho, José Wilker; Rene Mancheta. - av. Marcelo Picchi (le roi Dom Pedro/Pierre II), Norma Suely (Domitia de Castro Canto e Mello, marquise de Santos), Gianfrancesco Guarnieri (Walter Scott). - Une telenovela brésilienne située en 1859. |
1994 | *Carlota Joaquina, princesa do Brazil [Charlotte-Joachime, princesse du Brésil) (BR) de Carla Camurati Elimar Produções Artisticas, 100 min. – av. Marieta Severo (Carlota Joaquina/Charlotte Joaquime de Bourbon, reine de Portugal et du Brésil), Marco Nanini (Dom João/Jean VI de Bragance, roi puis empereur du Brésil), Marcos Palmeira (leur fils, Pierre IV de Portugal/Dom Pedro Ier du Brésil), Ludmila Dayer (Yolanda / Carlota Joaquina de Bourbon enfant), Maria Fernanda (la reine-mère Marie Ière de Portugal), Eliana Fonseca (Custódia), Vera Holtz (Maria-Luisa de Bourbon-Parme, reine d'Espagne), Chris Hieatt (Percy Smythe, vicomte de Strangford), Moacir Deriquem (Manuel de Godoy), Alberto Turina (Carlos III d'Espagne), Dud Sandroni (Carlos IV d'Espagne), Carlos Lima (Dom Pedro III), Beth Goulart (la princesse Maria Teresa de Bragance), Antônio Abumaja (comte de Mata-Porcos), Ney Latorraca (Jean-Baptiste Debret, peintre à la cour), Norton Nascimento (Fernando Leão), Romeu Evaristo (Felisbind), Bel Kutner (Francisco), Aldo Leite (Lobato, vicomte de Vila Nova da Rainha), Maria Ceiça (Gertrudes), Thales Pan Chacon (le médecin), Brent Hieatt (le précepteur). La trajectoire mouvementée de Carlota Joaquina/Charlotte-Joaquime de Bourbon (1775-1830), infante d'Espagne, fille aînée de Charles IV et de Maria Luisa de Parme, épouse du roi Jean VI de Portugal et brièvement impératrice du Brésil en 1825/26. Elle est officiellement mariée au futur roi à l'âge de dix ans, en 1785, mais le mariage n'est consommé que cinq ans plus tard. En 1788, lorsque son mari Jean de Bragance est nommé Prince Régent (en raison de la folie de la reine-mère Marie Ière), elle devient princesse du Brésil. Jean déclare la guerre à la France révolutionnaire en 1793, mais son armée est vaincue. Il devient victime de la diplomatie napoléonienne et du double jeu de Madrid qui profite de son isolement pour arracher au Portugal la région d'Olivenza. En 1807, Napoléon donne un ultimatum au Portugal: ou il rompt son alliance avec l'Angleterre et interdit ses ports aux navires britanniques, appliquant rigoureusement les mesures du Blocus continental, ou c'est la guerre et le pays est envahi par la Grande Armée. Le Portugal n'étant pas en mesure de se défendre, le Prince Régent décide de quitter le pays. En novembre 1807, Lord Strangford, l'ambassadeur britannique, coordonne la fuite de la famille royale au Brésil, sous protection anglaise, avec la reine-mère Marie, une partie de la cour et le trésor de la couronne. La colonie latino-américaine manque d'infrastructures pour recevoir ce beau linge et le roi s'affaire à y développer les activités économiques (la Banque du Brésil, l'académie militaire et navale, la presse, le jardin botanique, l'école de chirurgie à Salvador, l'académie de médecine et une bibliothèque à Rio de Janeiro, etc.), mettant en place des réformes qui ouvrent le Brésil au commerce international. Après 14 ans d'exil, et sous la pression populaire au Portugal, Jean VI rentre finalement en Europe (1821), tandis que son fils Pierre assume la régence du Brésil, qui affirme son autonomie face à Lisbonne. En ayant provoqué l'exil de la famille royale, Napoléon a ouvert la voie à l'indépendance de l'Amérique portugaise. La première partie du film compare avec férocité la vie léthargique de la cour absolutiste des Bragance vers 1790-1805, prude, très religieuse, austère (secouée par les cris hystériques de la reine-mère devenue démente), à celle de Madrid, animée de banquets, de musique, de danse et de perruques extravagantes. La deuxième partie retrace l'exil de la maison de Bragance sur le ton de la comédie satirique, mais néanmoins avec une certaine rigueur historique, en s'attardant sur la mésentente des époux royaux qui, après une nuit de noces catastrophique en 1790 (elle lui mord une oreille jusqu'au sang), ne fait qu'augmenter pendant leur exil. Machiavélique, violente, peu séduisante mais nymphomane insatiable, Charlotte-Joaquime a d'innombrables amants ainsi qu'une ribambelle d'enfants pas tous très légitimes, mène de nombreuses intrigues pour renverser son mari qu'elle juge débile et tente même de se faire proclamer reine d'un royaume hispano-américain en profitant du fait que son père et son frère (Ferdinand VII) sont détenus par Napoléon en France. L'actrice Marieta Severo fait l'impossible pour conserver quelque humanité à cette mégère pathétique et finalement grotesque. Le portrait du monarque obèse - en 1816, il devient enfin souverain du Royaume uni de Portugal, du Brésil et des Algarves - est d'emblée plus caricatural, puisqu'on le présente comme incapable, à moitié éduqué et couard, alors qu'il était lettré et fin diplomate; au cours du récit, le personnage s'affine, calme et sagace, capable de déjouer les stratagèmes de sa Xanthippe. Leur fils Pierre, futur et premier empereur du Brésil, est ici un rapace épileptique, fardé et affamé de sexe. Le film - divertissant et un immense succès en salle - marque la renaissance de la production cinématographique brésilienne après des années de crise économique et le démantèlement du cinéma national (sous couvert de réduction de la dette publique) par le président populiste Collor de Mello. Les rares critiques grincheux, choqués par le portrait peu flatteur de leurs Majestés, peuvent se consoler avec la phrase finale du film, dite par le précepteur royal: "Le problème avec l'Histoire est que plus on lit à son sujet, moins on en sait. Chacun se fabrique sa propre version." - Inédit en Espagne. Présenté aux festivals de Cannes et de Toronto 1995. |
2001 | (tv) Entre o Amor e a Espada (BR) TV Educativa-TVE Brasil. - av. Rejane Santos (Domitia de Castro Canto e Mello, marquise de Santos), Régio Moreno (Rafael Tobias de Aguiar), Etty Fraser, Norma Blum, Vera Nunes, Chico Martins, Leila Lopes, Cida Marques, Falcão, Pedro Palli. L'amour de la marquise de Santos pour Rafael Tobias de Aguiar (1795-1857), homme politique et militaire pauliste, un des chefs de la révolution libérale de 1842 à São Paulo. |
2002 | (tv) O Quinto dos Infernos (Un cinquième d'enfer) (BR) d'Alexandre Avancini, Wolf Maya, Edgard Miranda, Marco Rodrigo Rede Globo de Televisão (Rio de Janeiro) (Globo 8.1.-29.3.02), 48 x 50 min. - av. Humberto Martins (Francisco Gomes da Silva, Chalaça), Danielle Winits (Manuela), Betty Lago (la reine Charlotte-Joaquime de Bourbon, reine de Portugal), Raíssa Medeiros (l'infante Charlotte-Joaquime d'Espagne, jeune), André Mattos (Dom João/Jean VI de Portugal), Cássio Gabus Mendes (Dom João/Jean, jeune), Eva Wilma (la reine-mère Marie Ière de Portugal), Marcos Pasquim (Dom Pedro/Pierre Ier, prince, puis empereur du Brésil), Ana Furtado (Maria Theresa de Bourbon-Deux Siciles, impératrice d'Autriche), Jonas Bloch (François I-II, empereur d'Autriche), Odilon Wagner (Eugène de Beauharnais), Tamara Taxman (Augusta Amélie de Bavière, son épouse), Miguel Thiré (Auguste de Beauharnais), Erika Evantini (Maria Leopoldina d'Autriche, future impératrice du Brésil), Cláudia Abreu (Amélia de Leuchtenberg [Amélia Augusta Napoleona de Beauharnais|, future impératrice du Brésil), Luana Piovani (Domitia de Castro Canto e Mello, marquise de Santos), Caco Ciocler (Dom Miguel/Michel Ier, prince, puis roi de Portugal), Vanessa Lóes (Madalena), Françoise Forton (Miou Miou), Maria Padilha (Emengarda Cauper), Mário Gomes (marquis de Barbacena), John Herbert (Lobato), Taís Araújo (Dandara), Roger Gobeth (Plácido), Vanessa Machado (Eugênia de Castro), Nuno Leai Maia (col. João de Castro Canto e Mello, vicomte de Castro), Joana Limaverde (Maria Bendita de Castro Canto e Mello), Henri Castelli (José de Castro Canto e Mello). Les premiers épisodes de ce méga-feuilleton brésilien très populaire (rediffusé en 2011) racontent - à l'instar du long métrage "Carlota Joaquina" de Carla Camurati en 1994 (cf. supra) - les épousailles en 1785 de l'infante d'Espagne Charlotte-Joachima de Bourbon avec le Prince Régent de Portugal, Jean Ier de Bragance, puis, en 1807, le transfert de toute la cour royale portugaise au Brésil pour échapper aux armées de Napoléon qui s'approchent de Lisbonne. Le ton de la telenovela scénarisée par Carlos Lombardi est délibérément comique, voire polisson, son sujet est de retracer les aventures (surtout d'alcôve) des bâtisseurs de l'indépendance brésilienne ainsi que la fondation de l'empire (le titre du film est une expression courante pour désigner le Brésil, cinquième colonie portugaise, lieu jugé "internal" parce que tropical par les exilés européens). L'utilisation d'airs connus mais décalés comme fond musical - There's No Business Like Show Business, Raindrops Falling On My Head ou le Carmen de Bizet - accentuent la dérision. Parallèlement à l'histoire des monarques hispano-portugais, on développe la romance entre Francisco Gomes, ami d'enfance du prince Pierre de Bragance, et Manuela, une fille du peuple à Rio de Janeiro. Nota bene: La princesse de Leuchenberg, Amélie Auguste Napoléone de Beauharnais (1812-1873), fille d'Eugène de Beauharnais (fils adoptif de Napoléon) et d'Augusta Amélie de Bavière, deviendra impératrice du Brésil en 1829 en épousant Dom Pedro/Pierre Ier, épisode que la télésérie illustre également. |
2019 | (tv) Pedro II, le dernier empereur du Brésil (FR) de Benjamin Lehrer Série "Secrets d'Histoire" présentée par Stéphane Bern (saison 13, épis. 3), Jean-Louis Remilleux/Société Européenne de Production-France Télévisions (FR2 8.8.19), 116 min. - av. Pierre Scott (Pedro II), Svitlana Smirnova (l'impératrice Thérèse Christine), Laure Millet (la princesse Isabelle), Nicolas Berthery (Bonifacio), Nathan Dellemme (Raphael), Jade Pradin (la comtesse Barral), Pierre Scott (Pedro), Quentin Santarelli (l'aide de camp). - Docu-fiction tourné au Brésil avec reconstitutions: Pedro II règne sur le pays de 1831 à 1889. Timide et discret, il est aussi un souverain moderne et humaniste (en s'inspirant du modèle français) qui fait tout pour abolir l'esclavage. |