IX - LES BALKANS et EMPIRE OTTOMAN

1. L’EMPIRE OTTOMAN SUR LE DÉCLIN

Pour la GUERRE DE CRIMÉE (1853-1856), cf. Empire britannique (s. la reine Victoria).


Nota bene : le premier massacre des ARMÉNIENS en 1895/96 sous le sultan Abdûl-Hamid (Abdülhamid) II - faisant quelque 200'000 victimes - n’a jamais été représenté au cinéma. En 1909, Abdûl-Hamid, surnommé "le Sultan Rouge" (Kizil Sultan) depuis ce bain de sang, est renversé et exilé par les Jeunes-Turcs, des nationalistes révolutionnaires formés par l'Occident. Sans pouvoir réel, son frère Resat est proclamé sultan sous le nom de Mehmed V, suivi par son frère Mehmed VI, le dernier sultan ottoman qui, chassé par Mustafa Kemal Atatürk, devra fuir la Turquie en 1922, marquant la fin officielle de l'Empire ottoman.

Le génocide généralisé des Arméniens (deux tiers de la population arménienne, soit env. 1'200'000 victimes) par les Jeunes-Turcs, d'avril 1915 à juillet 1916, et la turquification de l'Anatolie sont en revanche évoqués dans Ravished Armenia (US 1919) d'Oscar Apfel, The Despoiler (Châtiment) (US 1915) de Reginald Barker, dans Nahapet (AM, Armenfilm, 1977) de Henrik Malyan, The Forty Days of Musa Dagh (US 1982, tv) de Sarky Mouradian, d’après le roman de Franz Werfel, et plus récemment dans Ararat (CA 2002) d’Atom Egoyan, La masseria delle Allodole (Le Mas des Alouettes) de Paolo et Vittorio Taviani (IT 2007), The Cut (La Blessure) de Fatih Akin en 2014, The Promise (La Promesse) de Terry George en 2016 et dans les docu-fictions La Vengeance des Arméniens: Le procès Tehlirian de Bernard George (Arte 28.4.2015) et Aghet - Ein Völkermord (Aghet: 1915, le génocide arménien) d'Eric Friedler (Arte 20.4.11); la matière est abordée par le biais dans America, America (US 1963) d'Elia Kazan, Mayrig (1991) d'Henri Verneuil, Le Voyage en Arménie (2006) et Une histoire de fous (2015) de Robert Guédiguian.
1927Jalma la double / Abdul Hamid, sultanul rosu (FR/RO) de Roger Goupillières 
Société des Cinéromans. – av. Lucien Delsace (Jean-Paul Renaud), Hugues de Bagratide (le sultan Abdûl-Hamid II), Burhanneddin (Mourad V), Acho Chakatouny (colonel Yerba), Georges Tourreil (Alcide Malaric), Marcel Lesieur (Mukdar), Brindwa Grozavescu et Hughette Hefti (les deux Jalma).
En 1875, Abdûl-Hamid cherche à faire assassiner Jalma, la fille de son frère aîné Mourad V, déclaré fou, détrôné et incarcéré à Istamboul. Mais Jalma, l’héritière du trône si elle produit un fils, a une compagne du même nom et personne ne peut la distinguer de son sosie ; avec l’appui du consulat de France et des partisans du sultan déchu, deux Français enlèvent les filles et quittent la Turquie avec elles (d’après le roman de Paul d’Ivoi).
1935Abdul the Damned (GB) de Karl Grune 
British International Pictures-Capitol, 111 min. – av. Fritz Kortner (sultan Abdûl-Hamid II), Nils Asther (Kadar, chef de la police), John Stuart (Talak), Adrienne Ames, Esme Percy, Walter Rilla, Patrick Knowles, Eric Portman.
Les dernières années du règne tyrannique d’Abdûl-Hamid, dit le Sultan Rouge, contraint d’abdiquer par les Jeunes Turcs en 1909. Le dernier film de Karl Grune, exilé en Grande-Bretagne après l’arrivée d’Hitler.
1933L’Esclave blanche (FR) de Mark Sorkin, supervision : Georg Wilhelm Pabst 
Lucia Film, 98 min. – av. Viviane Romance (Mireille), John Lodge (Vedad Bey), Marcel Dalio (le sultan Abdûl-Hamid II/Soliman), Saturnin Fabre (Djemal Pacha), Marcel Lupovici (Mourad), Mila Parély (Tarkine).
Epouse d’un diplomate turc occidentalisé, une jeune Française, ex-chanteuse d’opérettes, découvre à Istamboul les mœurs encore très « barbares » du pays. Poursuivi par la haine du sultan, le couple est sauvé par des révolutionnaires. Sottise exotico-raciste tournée aux studios de Joinville.
1951Sürgün [L’Exil] (TR) d’Orhon M. Ariburnu
Duru Film, 80 min. – av. Orhon M. Ariburnu, Nedret Güvenç, Ayla Karaca, Ercüment Belizat Lav. – Drame d’une grande dynastie aristocratique turque dont le chef de famille est exilé en Syrie (d'après Refik Halid Karay).
1965Haremde 4 kadin (Quatre Femmes dans un harem) (TR) de Halit Refig 
Birsel Film. – av. Cüneyt Arkin (Dr. Cemal), Nilüfer Aydan (Ruchan), Sami Ayanoglu (Sadik Pacha), Tanju Gürsu, Birsen Menekseli, Sami Ayanoglu.
La vie du harem décrite avec réalisme ( ?) par le cinéma turc. Sadik Pacha, fidèle serviteur du sultan Abdûl-Hamid II, se marie pour la quatrième fois, attisant la passion de ses deux neveux, dont un sympathise avec le mouvement révolutionnaire des « Jeunes-Turcs ».
1970(tv) Omer Pacha / Omer Pascha (DE/AT/FR) de Christian-Jaque 
ORTF-Europe 1-ORF (TF1 13.12.70 / DE : 14.4.71), 13 x 26 min. – av. Michael Baloh (Michael Latas, officier autrichien converti à l’Islam sous le nom d’Omer Pacha), Jutta Heinz (Elisa), Frank Dietrich (Ahmed Fazil), Franz Stoss (col. Radakovis), Gustav Elger, Claude Bertrand.
Un officier croate contraint de fuir son pays se convertit à l’Islam et devient un héros de l’Empire ottoman lors du conflit austriaco-turque entre la Croatie et la Bosnie (1837-1839). Il sera gouverneur de Bagdad, réprimera l’insurrection crétoise et finira ses jours ministre de la Guerre à Instanboul. Feuilleton historico-exotique peu convaincant, malgré le métier du vieux briscard Christian-Jaque.
1999Harem Suare / Harem soirée / Le Dernier Harem (IT/FR/TR) de Ferzan Ozpetek 
R & C Produzioni-Balenciaga-Afs Film, 107 min. – av. Marie Gillain (Safiye, l’épouse italienne d’Abdûl-Hamid II), Alex Descas, Serra Yilmaz, Haluk Bilginer (sultan Abdûl-Hamid II), Lucia Bosè (Safiye l’Ancienne).
Istamboul de 1885 à 1908 : le dernier harem à Topkapi, dissolu par la révolution des « Jeunes-Turcs » qui chasse le sultan Abdûl-Hamid II et marque la fin de l’Empire ottoman. Le désarroi des épouses, jetées à la rue.