Ib - LA FRANCE APRÈS 1815
6. LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE (dès 1870)
Présidents :
LOUIS-ADOLPHE THIERS, 1870 / 1873
Maréchal EDME PATRICE de MAC-MAHON, duc de Magenta, 1873 / 1879
JULES GRÉVY, 1879 / 1887
SADI CARNOT, 1887 / 1894 (assassiné)
JEAN CASIMIR-PERIER, 1894 / 1895
FELIX FAURE, 1895 / 1899
EMILE LOUBET, 1899 / [1906]
La IIIe République réinstalle le régime démocratique en France au prix du rejet des revendications égalitaires (noyées dans le sang des communards). Contrairement aux idées reçues, c'est à cette IIIe République, et en particulier à la gauche républicaine et socialiste, que la France doit son empire colonial. Humiliée par l'Allemagne de Bismarck lors de la guerre de 1870/71, l'Hexagone trouve un palliatif à l'honneur national bafoué en encourageant l'essor colonial qui promet des débouchés commerciaux et l'acquisition de nombreuses ressources à faible coût. En 1885, sous couvert d'apporter le progrès et les valeurs de la République, Jules Ferry déclare à la Chambre des députés que "les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures", un "devoir de civilisation" qui ouvre les portes à de nouvelles conquêtes. La droite monarchiste et nationaliste qui, elle, rêve de se venger de l'Allemagne, s'oppose au contraire fermement au colonialisme, garant du statu quo en Europe souhaité par Bismarck et que les cercles bellicistes ressentent comme une habile manoeuvre de digression: "J'ai perdu deux soeurs, l'Alsace et la Lorraine, et vous m'offrez vingt domestiques!" s'exclame Paul Déroulède.
LOUIS-ADOLPHE THIERS, 1870 / 1873
Maréchal EDME PATRICE de MAC-MAHON, duc de Magenta, 1873 / 1879
JULES GRÉVY, 1879 / 1887
SADI CARNOT, 1887 / 1894 (assassiné)
JEAN CASIMIR-PERIER, 1894 / 1895
FELIX FAURE, 1895 / 1899
EMILE LOUBET, 1899 / [1906]
La IIIe République réinstalle le régime démocratique en France au prix du rejet des revendications égalitaires (noyées dans le sang des communards). Contrairement aux idées reçues, c'est à cette IIIe République, et en particulier à la gauche républicaine et socialiste, que la France doit son empire colonial. Humiliée par l'Allemagne de Bismarck lors de la guerre de 1870/71, l'Hexagone trouve un palliatif à l'honneur national bafoué en encourageant l'essor colonial qui promet des débouchés commerciaux et l'acquisition de nombreuses ressources à faible coût. En 1885, sous couvert d'apporter le progrès et les valeurs de la République, Jules Ferry déclare à la Chambre des députés que "les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures", un "devoir de civilisation" qui ouvre les portes à de nouvelles conquêtes. La droite monarchiste et nationaliste qui, elle, rêve de se venger de l'Allemagne, s'oppose au contraire fermement au colonialisme, garant du statu quo en Europe souhaité par Bismarck et que les cercles bellicistes ressentent comme une habile manoeuvre de digression: "J'ai perdu deux soeurs, l'Alsace et la Lorraine, et vous m'offrez vingt domestiques!" s'exclame Paul Déroulède.
1919 | L’Ami Fritz (FR) de René Hervil Société des Films Molière, 1800 m. – av. Edouard de Max, Léon Mathot, Huguette Duflos, Thérèse Kolb, Louis Kerly. – L’Alsace annexée par les Allemands en 1871 (d’apr. Erckmann-Chatrian), cf. version de 2001. |
1933 | L’Ami Fritz (FR) de Jacques de Baroncelli Films Artistiques Français, 90 min. – av. Lucien Duboscq, Jacques de Féraudy, Simone Bourday, Madeleine Guitty, Charles Lamy. – L’Alsace annexée par les Allemands en 1871 (d’apr. Erckmann-Chatrian), cf. version de 2001. |
1938/39 | *Entente Cordiale (FR) de Marcel L’Herbier Max Glass/Flora Film-Arcadia Films, 110 min. – av. Gaby Morlay (la reine Victoria), Victor Francen (Prince de Galles / Edouard VII), Pierre Richard-Willm (cpt. Charles Roussel), André Lefaur (Lord Clayton), Jean Galland (Lord Kitchener), Janince Carcey (Sylvia Clayton), Arlette Marchal (la reine Alexandra, épouse d’Edouard VII), Jean Worms (Théophile Delcassé), Jean Périer (le président Emile Loubet), Jacques Baumer (Clémenceau), Bernard Lancret (Jean Roussel), Jacques Grétillat (Eugène Roussel), Robert Pizani (Paul Cambon), Jean d’Yd (Joseph Chamberlain), Jean Toulout (Lord Salisbury), André Roanne (Lord Balfour), Jaque Catelain (le prince Albert), Paul Amiot (le prince de Bülow). Une chronique filmée en prise directe sur l’actualité (la crise tchécoslovaque de septembre 1938), dans une perspective anti-munichoise. Inspirée par la biographie « Édouard VII et son temps » (1933) d’André Maurois, avec des dialogues d’un autre académicien, Abel Hermant, l’œuvre illustre le difficile mais indispensable rapprochement entre Londres et Paris durant les années 1898 à 1919, et exhorte les spectateurs de 1939 à ne pas oublier cette « entente qui peut pendant longtemps assurer l’équilibre du continent ». L’Herbier évoque l’incident critique de Fachoda, la bienveillance de la reine Victoria, la rencontre amicale entre Edouard VII, monarque francophile, et Clémenceau à Marienbad. Guillaume II, la menace pour la paix en Europe, n’apparaît jamais à l’écran. Pressé par les événements, bénéficiant d’un budget important et d’une distribution éblouissante, L’Herbier boucle son film au plus vite (tournage aux studios Paramount de Saint-Maurice) et la première mondiale a lieu en avril 1939 sous la présidence du ministre des Affaires étrangères et de l’ambassadeur de Grande-Bretagne. De l’ouvrage mis en scène avec goût, solennel, parfois ennuyeux, mais de circonstance. |
Le difficile rapprochement entre Londres et Paris : « Entente cordiale » (1938) de Marcel L’Herbier
1947 | La Kermesse rouge (FR) de Paul Mesnier UTC, 85 min. – av. Andrée Servilanges (Agnès Bonnardet), Albert Préjean (Claude Sironi), Jean Tissier (René de Montbriant), Germaine Kerjean, Léon Arvel. Chronique parisienne de 1895 à travers la vie d’un couple, Claude et Agnès : de l’assassinat de Sadi Carnot, Président de la République, à l’incendie tragique du Bazar de la Charité, rue Jean-Goujon, lors d’une projection cinématographique, le 4 mai 1897, et qui fait 121 victimes. Agnès y perd la vie. |
1949 | *So Long at the Fair (Si Paris l’avait su...) (GB) de Terence Fisher et Antony Darnborough Gainsborough, 86 min. – av. Jean Simmons (Vicky Barton), Dirk Bogarde (George Hathaway), David Tomlinson (Johnny Barton), Honor Blackman, Felix Aylmer. Un cas de peste est découvert à l’Exposition universelle de Paris en 1889 et caché au public. Un excellent petit thriller tourné aux studios Gainsborough à Londres par l’un des futurs maîtres du cinéma fantastique. Veit Harlan a déjà abordé ce même sujet en 1938 avec « Verwehte Spuren / Sans laisser de trace ». Le film allemand est situé toutefois plus tôt, pendant l’Exposition universelle de 1867, sous Napoléon III (cf. 5.5). |
1950 | ® Annie Get Your Gun (US) de George Sidney. – av. André Charlot (le président Emile Loubet). |
1956 | *Elena et les hommes / Eliana e gli uomini / Paris Does Strange Things (FR/IT/GB) de Jean Renoir Franco London-Gibé-Electra C.C., 98 min. – av. Ingrid Bergman (la princesse Elena Sorokovska), Mel Ferrer (Henri de Chevincourt), Jean Marais (gén. François Rollan [=gén. Georges Boulanger]), Jean Richard (Hector Chaillot), Magali Noël, Juliette Gréco. Paris en 1890, une princesse polonaise s’éprend du général Rollan (alias Boulanger) alors qu’il tente un coup d’État militaire pour devenir président de la République. Mais ce dernier est plus porté sur la politique que sur l’amour, et elle se console dans les bras de Chevincourt. De fort belles images en Technicolor (tournage aux studios de Boulogne, à Paris, au château d’Ermenonville et à Saint-Cloud), une distribution éclatante au service d’une intrigue vaudevillesque sans grand intérêt. Du Renoir léger, un peu trop léger même, et apolitique. Il y aurait eu plus à dire sur cette période critique... |
1976 | **Le Juge et l’Assassin (FR) de Bertrand Tavernier Lira Films, 110 min. – av. Philippe Noiret (le juge Rousseau), Michel Galabru (Joseph Bouvier [=Joseph Vacher, le tueur de bergères]), Isabelle Huppert, Jean-Claude Brialy, Renée Faure, Yves Robert. Fait divers criminel en Ardèche en 1893/94. L’affrontement de deux violences, l’une démente et incontrôlable (le tueur Vacher), l’autre légale, répressive, insidieuse. Le portrait impitoyable d’une société à la dérive, où règnent justice de classe et excès de pouvoir, fanatisme patriotique et antisémitisme. |
1977 | (tv) Un été albigeois (FR) de Jacques Trébouta Série "Les samedis de l'histoire", France 3 (FR3 19.11.77). – av. Pierre Santini (Jean Jaurès), Georges Aubert, Michel Beaune, Paul Crauchet (Louis Maréchal), Véronique Silver (Marie Maréchal), Marie-France Mignal /Lucienne Robin), Gérard Darrieu (Gaston Récollet), Michel Peyrelon (le préfet Bastard). La grève exemplaire des ouvriers verriers de Carmaux en 1895, les débuts du combat politique et social de Jean Jaurès (docu-fiction). |
1977 | (tv) La viuda roja (ES) de Cayetano Luca de Tena série « Mujeres insólitas » (TVE 2 av. María Luisa Merlo (Marguerite Steinheil), Ramón Durán (le peintre Adolphe Steinheil, son époux), Julián Argudo (Félix Faure, président de la République), Gabriel Llopart (Maurice Sorderel), Félix Navarro (Eugène Locard), Mery Leyva (Mariette Wolff), Roberto Cruz (Rémy Couillard), Andrés Mejuto (le juge Laydet), Tomás Blanco (le juge André), Manuel Torremocha (le président du Tribunal). Salonnière et demi-mondaine, Marguerite Steinheil devient la maîtresse du président Félix Faure qui décède dans ses bras au palais de l’Élysée en 1899. Par la suite de ce scandale public, elle sera au cœur d’une ténébreuse affaire judiciaire. Cf. infra, « La Maîtresse du Président » (2009). |
1978 | (tv) Bordeaux 1870, ou l’Esprit de revanche (FR) de Piere Néel FR3 Bordeaux (FR3 29.10.78). – av. Pierre Olivier (André Delcussot, républicain), Jean Lainé (Margy, monarchiste), Hubert Buthion (Paulin Caperon, radical), Annie Gaillard. – Trois journalistes vivent les débuts de la IIIe République et la naissance de l’esprit revanchard et antiboche qui va marquer l’époque de 1871 à 1914. |
1980 | (tv) A une voix près... ou la Naissance de la IIIe République (FR) d’Alexandre Astruc (A2 4.11.80). – av. André Falcon (Adolphe Thiers), Paul-Emile Delber (comte de Chambord, petit-fils de Charles X), Jean-François Remi (duc de Broglie) Nicolas Vogel (comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe), Franck Villard (maréchal de Mac-Mahon), Gérard Buhr (von Arnim), Hubert Noël (comte de Monti). |
1981 | (tv) Jules Ferry (FR) de Jean Dewever FR3 Nandy (FR3 30.10.81, 2 parties). – av. Jean-Michel Noiret (Jules Ferry), Patrick Bonnel (Charles, son frère), Jean-Marie Bernicat (son père), Christiane Jean (Eugénie, sa femme), Dominque Mas (Adèle, sa soeur), Pascale Christophe (Blandine, sa maîtresse), Jacques Campain (Clemenceau). |
1980 | (tv) Jean Jaurès: vie et mort d'un socialiste (FR) d'Ange Casta A2-Philippe Dussart (A2 9.10.80). - av. Bernard Fresson (Jean Jaurès), Alain Mottet (Jules Guesde), Jacques Dacqmine (Viviani), Maud Rayer (Rosa Luxembourg), Michèle Couty (Madeleine Jaurès), Henri Poirier (Millerand), Howard Vernon (Auguste Bebel), Jacques Alric (Calvignac), Denise Bailly (Adélaïde Jaurès), Yves Barsacq (Édouard Vailant), Gérard Denizeau (Paul Boncour), Michel Derville (Abel Ferry), Claude d'Yd (Marcel Sembat), Jean-Pierre Dravel (M. Tery), Hugues Kastner (Jean Longuet). Le récit de la vie d'un grand tribun (1859-1914) qui soutient la grande grève des mineurs de Carmaux (1892-95), s'oppose aux "lois scélérates" qui répriment le mouvement anarchiste (1894), prend la défense de Dreyfus, rédige la loi de séparation des Églises et de l'État (1905) et dénonce la collusion d'intérêts économiques avec la politique et la presse. Il consacre les dernières années de sa vie à tenter d'empêcher le déclenchement de la Première Guerre mondiale, position pacifiste qui lui vaut d'être assassiné par un nationaliste à la veille du conflit. L'ensemble du téléfilm est commenté par le professeur Charles-André Julien qui fut un témoin de l'époque. |
1982 | (tv) La Nuit du général Boulanger (FR) d’Hervé Bromberger (TF1 4.3.82), 95 min. – av. Maurice Ronet (gén. Georges Boulanger, 1837-1891), Christiane Minazzoli (duchesse d’Uzès), Maurice Biraud, Philippe Clay (Deroulède), Jacques François (Rochefort), Alix de Konopka (Mme de Bonnemain), Jean-Philippe Puymartin (Jacques d’Uzès). – Boulanger, ministre de la Guerre 1886/87, et sa tentative avortée d’un coup d’État le 27 janvier 1889. |
1993 | (tv) Jules Ferry (FR/DE-RDA) de Jacques Rouffio FR3-DEFA (FR3 10.4.93), 110 min. – av. Thierry Fortineau (Jules Ferry), Philippine Leroy Beaulieu (Eugénie Risler), Patrick Zimmermann, Elvire Audray, Didier Benureau. – La carrière de Ferry, de la Commune de Paris en 1871 à la IIIe République, en 1893. |
1995 | (vd) Jaurès: la force de l'idéal (FR) de Didier Baulès ANTEA Productions-France 3 Sud-Cerravhis, 52 min. - av. Denis Bonnes (Jean Jaurès). - Docu-fiction. |
1996 | (tv) Les Alsaciens ou les deux Mathilde / Die Elsässer (FR/DE/CH) de Michel Favart FR3-Arte-SWF-SR-SDR-WDR-TSI-Pathé (Arte 11.-19.10.96), 4 x 90 min. – av. Aurore Clément, Cécile Bois, Jean-Pierre Miquel, Michel Voïta, Manfred Andrae. – Chronique d’une famille alsacienne d’Alsheim. Premier épisode : années 1870-1871, deuxième épisode : années 1874-1894. |
2001 | (tv) L’Ami Fritz (FR) de Jean-Louis Lorenzi (FR2 5.11.01), 100 min. – av. Jean-Philippe Ecoffey (Fritz Kobus), Claire Borotra (Suzel), Emmanuelle Laborit (Pauline), Kathie Kriegel (Greta), Anthony Delon (Fabrice). En 1870, l’entrée en guerre de la France bouleverse la vie paisible d’un Alsacien, rentier et célibataire. Lorsque l’Alsace est annexée par le Reich allemand, il se trouve tiraillé entre le confort de la paix retrouvée et le désir de résister aux nouveaux occupants (d’apr. le roman d’Emile Erckmann et Alexandre Chatrian, publié en 1864 et remis au goû ;t du jour dans l’adaptation scénique de 1876). |
2005 | *(tv) Jaurès, naissance d’un géant (FR) de Jean-Daniel Verhaeghe Jem Productions (FR2 25.4.05), 91 min. – av. Philippe Torreton (Jean Jaurès), Valérie Kaprisky (Louise), Pierre Vernier (marquis de Solages), Florence Pernel (Séverine), Frédéric van den Driessche (Calvignac), Alexandre Brasseur (Roger Calmel), André Falcon (Jules Ferry), Serge Maillat (Humblot), Jacques Collard (Charles Floquet), Hervé Caradec (Jules Meline). Le 16 aoû ;t 1892 à Carmaux, deux mille mineurs et verriers se révoltent parce que l’un des leurs, élu maire socialiste de la ville, a été licencié de la Compagnie des Mines que dirige le marquis de Solages. Jaurès a 34 ans ; ex-député républicain, il joue son destin durant cette grève : il sera l’élu des pauvres. Le cheminement intellectuel de Jaurès qui le mena du confort des notables à l'inconfort des révoltés, sans oublier les facettes contradictoires de l'homme socialiste jusqu'au coeur de sa vie privée. Superbe interprétation de Philippe Torreton, habité par son rôle. |
2009 | (tv) La Maîtresse du Président (FR) de Jean-Pierre Sinapi (FR3 7.11.09), 83 min. – av. Cristiana Reali (Marguerite Steinheil), Didier Bezace (prés. Félix Faure), Serge Riaboukine (Adolphe Steinheil), Canis Crevillen (Marthe Steinheil), Christine Gagnieux (Berthe Faure), Serge Noël (Le Gall), Michel Wyn (Emile Zola). La relation adultère entre le président Félix Faure et une jeune femme d’une grande beauté, Marguerite Steinheil, dite « Meg », dont cet habile téléfilm restitue la destinée rocambolesque, accompagné d’une évocation des scandales politiques de la IIIe République. Le 16 février 1899, le président (qui s’opposa à la révision du procès de Dreyfus et dont le gouvernement dut céder le Soudan aux Anglais après le bras de fer de Fachoda) trépasse en délicate posture, dans un salon élyséen. Cf. « La viuda roja » (1977). |
2014 | [(tv) Qui a tué Jaurès? (FR) de Philippe Tourancheau. - Série "La case du siècle" (Cinétévé 3.2.14), 52 min. - av. Alexandre Charlet (Raoul Villain, l'assassin), Bertrand Farge (commissaire Gaubert). - Docu-fiction sur les dernières heures du leader socialiste, assassiné pour ses convictions pacifistes à l'aube de la Première Guerre mondiale. L'assassin nationaliste et revanchiste a été acquitté en 1919 et la femme de sa victime condamnée à payer les frais du procès.] |
2018 | (tv) Mélancolie ouvrière (FR) de Gérard Mordillat Jean-Pierre Guérin/JPG Films-Arte France Cinéma (Arte 10.7.20), 90 min. - av. Virginie Ledoyen (Lucie Baud), Philippe Torreton (Charles Auda), François Cluzet (Pierre Baud), Marc Barbé (Duplan), François Morel (Émile Morel), Alain Pralon (Léon Paris). Fidèle aux combats qu'il a toujours portés, Mordillat s'attache à une figure négligée de la lutte sociale, Lucie Baud (1870-1913), sortie de l'oubli par l'historienne Michelle Perrot (livre paru en 2012). Fille de paysans, puis ouvrière dans une filature de soie du Dauphiné, Lucie Baud s'engage dans la défense des droits des travailleurs après avoir perdu son mari prématurément. À 32 ans, elle fonde le "Syndicat des ouvriers et ouvrières en soierie du canton de Vizille" et devient déléguée syndicale, puis déclenche des grèves à Vizille (1905) et à Voiron. Dans le film de Mordillat, trop solennel et bourré de stéréotypes, son poste de déléguée et la participation au Congrès de Reims en 1904 sont les cadeaux d'un syndicaliste amoureux. Filmé à Saint-Julien-Molin-Molette et alentours (Loire). |
2019 | (tv) Le Bazar de la Charité / The Bonfire of Destiny (FR/BE) d'Alexandre Laurent Iris Bucher/Quad Télévision-TF1-NetflixAT Production-RTBF (TF1 18.11.-9.12.19), 8 x 52 min. - av. Audrey Fleurot (Adrienne de Lenverpré), Julie De Bona (Rose Rivière), Camille Lou (Alice de Jeansin), Gilbert Melki (Marc-Antoine de Lenverpré), Josiane Balasko (Mme Huchon), Antoine Duléry (Auguste de Jeansin), Florence Pernel (Mathilde de Jeansin), Théo Fernandez (Julien de la Ferté), Aurélien Wilk (Jean Rivière), Gilles Cohen (le Préfet Leblanc), Rose de Kervenoaël (Camille de Lenverpré). Paris,, le 4 mai 1897 à 16h20, au "Bazar de la Charité" à la rue Jean Goujon à Paris : plusieurs couples de la haute société se trouvent piégés ou détruits lorsque, alors que l'on projette le film des Frères Lumière, "L'Arroseur arrosé", éclate un incendie provoqué par l'explosion de la lampe de projection. La panique forme d'infranchissables barricades de corps humains amoncelés qui ferment le chemin aux malheureux restés derrière. 125 personnes perdent la vie dans le feu, tandis que des centaines de blessées restent marquées à vie, défigurées. Parmi les victimes, la duchesse d'Alençon, soeur de l'impératrice Sissi et belle-fille du duc de Nemours. La série romanesque consacrée à ce fait-divers tragique - scénario de Catherine Ramberg et Karine Spreuzkouski - suit le parcours de trois femmes, deux aristocrates et une bonne, dont le destin va être bouleversé par l'incendie. Une reconstitution très spectaculaire du drame occupe la moitié du premier épisode et plonge le public dans le brasier. Mais la production ne fait apparaître aucun personnage historique (ni la duchesse d'Alençon ni le président Félix Faure) et l'enquête policière se concentre stupidement sur l'hypothèse d'un attentat anarchiste alors que celle-ci a tout de suite été écartée. Elle est ici le point d'appui d'une récupération par le parti conservateur qui y voit une occasion de promouvoir campagne pour les prochaines élections. La forte concentration de femmes parmi les victimes est attribuée à la "lâcheté" des aristocrates (une contre-vérité flagrante), tandis que les courageux sauveteurs du peuple dans la rue servent à l'écran à exalter la lutte des classes. L'incendie montre les béances sociales de la IIIe République, faisant fondre les masques d'une société cimentée, mais qui craque. Allusion aux tensions sociales de l'ère Macron ? |
Les Communards sont massacrés par les troupes de la République (« La Nouvelle Babylone », 1929)
6.1. Le soulèvement de la Commune à Paris (1871)
Séquelle de la guerre perdue contre les Prussiens et, au départ, insurrection des Parisiens contre les "capitulards", le mouvement révolutionnaire de la Commune veut imposer un gouvernement du peuple par le peuple et lance un série importante de réformes: séparation de l'Église et de l'État (les prêtres rétifs sont exécutés), émancipation des femmes, reconnaissance des enfants nés hors mariage, suppression de la censure, création du salaire minimum, etc. Après deux mois d'existence, elle est écrasée à Paris par la nouvelle classe dirigeante réactionnaire et s’achève en mai 1871 par la « Semaine sanglante » (plus de 30’000 morts), lorsque, sur ordre d’Adolphe Thiers, les « Versaillais » du général Mac-Mahon prennent la capitale d’assaut et font fusiller une majorité de communards (entre 6 et 7'000). Les survivants, près de 40'000 personnes, sont déportés en wagons à bestiaux et partiellement exilés en Nouvelle-Calédonie. Dans un ultime geste de vandalisme, de provocation et de désespoir, les Communards incendient l'Hôtel de Ville (XVIe s.) et détruisent toutes les archives de Paris (dont les registres de l'état civil). Toutes les réformes de la Commune sont abolies; elles seront rétablies les unes après les autres au courant du siècle suivant.
Dans les années vingt, le mouvement insurrectionnel sera récupéré à l'écran par le cinéma soviétique qui s'acharne à le faire passer pour une révolution prolétarienne, alors que les insurgés appartenaient tous à ce peuple d'artisans, de boutiquiers, d'ouvriers qualifiés et de petits patrons qui caractérisent les révolutions du XIXe siècle. Le rêve de cette petite-bourgeoisie était celui d'une république démocratique universelle sur le modèle de 1793 et 1848, et non pas celui d'une "dictature du prolétariat", comme l'affirmèrent Engels et Lénine.
Dans les années vingt, le mouvement insurrectionnel sera récupéré à l'écran par le cinéma soviétique qui s'acharne à le faire passer pour une révolution prolétarienne, alors que les insurgés appartenaient tous à ce peuple d'artisans, de boutiquiers, d'ouvriers qualifiés et de petits patrons qui caractérisent les révolutions du XIXe siècle. Le rêve de cette petite-bourgeoisie était celui d'une république démocratique universelle sur le modèle de 1793 et 1848, et non pas celui d'une "dictature du prolétariat", comme l'affirmèrent Engels et Lénine.
1907 | Sur la barricade / L’Émeute (FR) d’Alice Guy ou Etienne Arnaud ( ?) Gaumont, 88 m. – Un jeune garçon sorti pour aller aux provisions est pris pour un communard. La troupe se prépare à le fusiller lorsque sa grand-mère, venue à sa rencontre, lui fait un rempart de son corps. L’officier ému laisse partir le prisonnier. |
1914 | La Commune (FR) d’Armand Guerra Le Cinéma du Peuple, 22 min. – av. Armand Guerra (Adolphe Thiers, gén. Lecomte). [production d’amateurs] |
1920 | [Héros et martyrs de la Commune de Paris] (SU) d’Axel Loundine (ou F. Loupatine) Odessa Filmstudio. |
1928 | Paryjkoi Sapojnik (Le Cordonnier de Paris) (SU) de Frederik Ermler Sovkino, 6 bob. – av. F. Nikitine, V. Solovzov, V. Bouchinskaya, B. Tchernova, J. Goudkine, S. Antonov. |
1929 | **Novyi Vavilon / Chtourm Neba (La Nouvelle Babylone / Le Siège de Paris / L’Assaut du ciel) (SU) de Grigorij Kozintzev, Leonid Trauberg FEKS-Sovkino (Leningrad), 95 min. – av. Helena Kusmina (Louise Poirier, la vendeuse), Piotr Sobolevski (Jean, le soldat), Dmitri Gutman (le patron), Sergej Gerassimov (Lutro, le journaliste), Ljudmila Semjonova. « La nouvelle Babylone » est l’enseigne d’un grand magasin parisien pris dans la débâcle de 1870, puis dans la tourmente insurrectionnelle. Manichéen et sentimental, le film oppose les bons (les ouvriers communards, généreux et utopistes) aux méchants (les bourgeois versaillais, jouisseurs et corrompus). Du grand art symboliste et maniériste (le « formalisme excentrique » de la FEKS) où se heurtent Offenbach et Zola, des gros plans expressionnistes, caricatures renvoyant parfois à Daumier ou à Toulouse-Lautrec, des mouvements de foules vertigineux, et une partition phénoménale signée Dimitri Chostakovitch. La vision frénétique de la fin d’un monde. |
L’artillerie de Thiers bombarde Paris (« La Nouvelle Babylone » de G. Kozintsev, 1929)
1929 | Troubka komounarda / Komunaris chibukhi / Paris 1871 (La Pipe du communard) (SU) de Konstantin Mardjanov/Kote Mardjanishvili Goskinprom (Géorgie), 1850 m./65 min. – av. Ouchangi Ckeidzé (Rou), Sergeij Zabozlaïev (le fils), T. Menzone (Gabriel de Bonivet), Veriko Andjaparidzé (Louise), Aleksandr Jorjoliani (lieutenant). – Le soulèvement et le massacre des communards. Un enfant, fils affamé d’un maçon, périt fusillé. |
1930 | Zori Parija [L’Aurore sur Paris] (Les Aubes de Paris) (SU) de Grigorij Rotchalb Mosfilm, 102 min. – av. N. Plotnikov, A. Maksimova, D. Dorliak, N. Rogojine, A. Goryounov. |
1951 | [La Commune (FR) de Robert Menegoz, 27 min. – Commentaire d’Henri Bassis inspiré par Jules Vallès, dit par Julien Bertheau. Documentaire militant du PCF, avec une musique de Georges Auric.] |
1962 | [A l’assaut du ciel (FR) de Jean Péré, 19 min. – Documentaire.] |
1965 | (tv) Le Destin de Rossel (FR) de Jean Prat (1ère Ch. RTF 21.12.65). – av. Sami Frey (colonel Louis-Nathaniel Rossel), Georges Hubert (Maître Joly), Paul Amiot (gén. François Achille Bazaine), Daniel Sola, Serge Rousseau, Olivier Lebeau. – Seul officier supérieur de l’armée française à avoir rejoint la Commune et y avoir joué un rôle important comme délégué à la Guerre, Louis-Nathaniel Rossel (1844-1871) est fusilllé à Versailles. |
1966 | [Paris au temps des cerises : La Commune (FR) de Jacques Darribehaude, Jean Desvilles, 28 min. – Documentaire.] |
1971 | [Le Temps des cerises (FR) de Robert Lombaerts, 45 min. – Documentaire.] |
1971 | [La Commune de 1871 (FR) de Cécile Clairval et Olivier Ricard. – Documentaire.] |
1972 | [La Commune, Louise Michel et nous (FR) de Michèle Gard, 45 min. – Documentaire.] |
1976 | Jaroslaw Dabrowski (PL/SU) de Bohdan Poreba Panorama-Mosfilm, 132 min. – av. Zygmunt Malanowicz (gén. Jaroslaw Dabrowski), Malgorzata Potocka, Aleksander Kaliagin, Wiktor Awdiuszko, Wladimir Iwaszow, Stanislaw Niwinski, Stefan Szmidt, Jozef Nowak (gén. Bronislaw Wolowski), Louis Lyonette (Louis Charles Delescluze). Opposé au tsar et échappé de Sibérie, Dabrowski (1836-1871) se réfugie en France où il devient un des chefs de la Commune. |
1977 | *La Barricade du Point-du-Jour (FR) de René Richon Les Films du Point du Jour-SFP-Création audiovisuelle, 110 min. – av. Anicée Alvina (Elise), Edmond Ardisson (Charles Martégau), Philippe Noiret (le poète Eugène Bottier), Ginette Leclerc (Mme Bouroche), Paulette Dubost (Mme Lapoulle), Raymond Bussières (Jean-Baptiste Perrin), Jean-Luc Bideau (cpt. Bouillon), Danielle Delorme (la générale Eudes), Julien Negulesco (gén. Dombrowski), Laszlo Szabo (Léo Frankel). Les réactions et sentiments des habitants d'un quartier de Montmartre, les 22-23 mai 1871, au début de la "Semaine sanglante". Le comportement des "Parisiens moyens" devenant, presque malgré eux, des héros de tragédie. Une oeuvre intéressante et rare (le sujet esst tabou à l'écran), filmée sur place en Panavision. |
1977 | (tv) Rossel et la Commune de Paris (FR) de Serge Moati (FR3 11.6.77), 103 min. – av. André Dussolier (col. Louis Nathaniel Rossel), Jean-Marc Thibault (gén. François Achille Bazaine), Georges Wilson (Gambetta), Maurice Biraud (Pyat), Raymond Bussières, Christian de Tilières (Robespierre), Jean Puyberneau (Adolphe Thiers), Véronique Silver (Louise Michel), Jean-Claude Bouillot (Otto von Bismarck). – Le capitaine Rossel rejoint les Communards et périt fusillé le 28.11.1871. |
1977/78 | Guerres civiles en France. Histoire d'un peuple - 3. La Semaine sanglante (FR) de Joël Farges Agnès Datin, Pierre Barat/Cinéma 9-Paris Inter Productions Audiovisuelles (PIPA), 53 min. – av. Pierre Vial (Auguste Thiers), Anne Wiazemsky (Elisabeth Dimitrieff), Georges Azentark (le photographe), Brigitte Fossey (Andrée Léo), Nada Strancar (Louise Michel), Gilles Katz (Millières), Jean Lescot et Valère Novarina (secrétaires de Thiers), Didier Haudepin (ingénieur des trois barricades), Suzel Goffre et Odile Poisson (Versaillaises), Anna Prucnal (la fédérée polonaise), Pierre Charras (le zouave), Gérard Boucaron (le croque-mort), Julie Delpy, Thierry Farges, Jacques Pater, Marie Pillet, Sarah Sterling, Roséliane Goldstein, Michèle Veinard, Claude Hébert, Philippe Blon, Serge Casado. Thiers narre la répression des révoltes populaires de mai 1871. Un adolescent rapporte à sa mère une montre afin qu'elle se souvienne de lui. Quand il revient sur la barricade, tous ses amis ont été égorgés par les Versaillais, sous les yeux des Allemands. - Trois périodes historiques en confrontation avec le présent, vues par trois réalisateurs différents. Autres épisodes: "Babeuf ou Le Journal parlé" de Vincent Nordon et "Premier Empire" de François Barat. Durée totale: 135 min. |
1978 | Mémoire Commune (FR) de Patrick Poidevin [d’apr. Bertolt Brecht] ; Les Films Molière, 85 min. – av. Jean-Pierre Wenzel (la mémoire collective), Florence Camaroque (la Commune), Roland Amsstutz, Jean Badin, Jacques Bryland, Josée Yanne. |
1978 | (tv) Die Pariser Kommune – Ein Auszug aus der Proletenpassion (AT) de Peter Sämann TTV Filmproduktion (ORF 1.5.78), 55 min. – av. Beatrix Neundlinger, Georg Herrnstadt, Erich Meixner, Willie Resetartis, Herbert Tampier (tous dans différents rôles). |
1984 | (tv) L’Année terrible (FR) de Claude Santelli série « Les grands moments de la conscience française » (TF1 13.3.85), 126 min. – av. Marie-Christine Barrault (Louise Michel), Alain Cuny, Marcel Bozonnet, William Jacques, Gérard Desarthe, Hervé Bellon. – Docu-fiction. |
1987 | [***Babettes Gaestebud (Le Festin de Babette) (DK) de Gabriel Axel ; Panorama Film-Danske Filminstitut-Nordisk Film, 99 min. – av. Stéphane Audran (Babette Hersant), Bodil Kjer, Brigitta Federspiel, Jarl Kulle. – Ancienne communarde et chef cuisinière renommée dans un grand restaurant parisien, Babette fuit la répression des Versaillais en 1871 et trouve refuge dans un petit village luthérien du Danemark (d’après une nouvelle de Karen Blixen).] |
1989 | *(tv) Maria Vandamme (FR/DE/CH/BE/CA) de Jacques Ertaud TF1-Cercle Bleu-RTBF-Technisonor-ARD-Auroux-TSI-TSR (FT1 16.1.-6.2.89), 4 x 80 min. – av. Corinne Dacla (Maria Vandamme), Marie Dubois (Mme Rousset), Bernard Fresson (M. Rousset), Jacques Penot (Jérôme Dehaynin), Christian Kohlund (Blaise Riboullet), Ronny Coutteure (Aloïs Quaghebeur), Chrstine Armani (une Versaillaise). 1860-1871, la destinée dramatique d’une orpheline en Flandres et au Nord de la France, qui est témoin des premières luttes ouvrières, de la naissance de l’Internationale et du soulèvement de la Commune. Une reconstitution prenante (d’apr. le roman éponyme de Jacques Duquesne), filmée à Fourmies, Lille et Senlis. Lauréat de trois Sept d’or 1989 (meilleur feuilleton, réalisation, scénario). |
1990 | 1871 / Eighteen Seventy One (GB) de Ken McMullen Looseyard-La Sept-Film Four International, 100 min. – av. Ana Padrao (la comédienne Séverine), Roshan Seth, John Lynch, Jack Klaff (Cluseret), Timothy Spall, Maria De Medeiros, Ian McNeice (Prince de Galles), Dominique Pinon (Napoléon III), Med Hondo (Karl Marx). - Les événements sont contés du point de vue de la comédienne Séverine et du théâtre où elle travaille. Elle partage ses faveurs avec un révolutionnaire et un espion anglais. Ni l'un ni l'autre ne pourront la sauver. |
1993 | ® (tv) Jules Ferry (FR/DE) de Jacques Rouffio ; FR3-Defa. – av. Thierry Fortineau (Jules Ferry). – De la Commune de Paris 1871 à la IIIe République en 1893. |
1994 | (tv) Une journée au Luxembourg (FR) de Jean Baronnet La Sept-Arte (Arte 21.5.94), 50 min. – av. François Bourcier, Jean-Guillaume Le Dantec, Jean-Pierre Durand, Christian Gonon, Bruno Balp. – Paris en mai 1871, Maxime Vuillaume, directeur communard du journal « Le Père Duchesne » échappe au peloton d’exécution. |
2000 | *La Commune (Paris, 1871) (FR) de Peter Watkins Groupe 13-Sept Arte (Arte 26.5.2000), 5h45. – av. Jean-Jacques Hocquard et 210 comédiens non-professionnels (intermittents du spectacle, chômeurs, sans-papiers, provinciaux, Montreuillois, simples citoyens). Tandis que la télévision versaillaise diffuse une information lénifiante et partisane, une télévision communale qui se veut une émanation du peuple, couvre les événements en direct des rues de Paris. La révolution parisienne avortée traitée comme un document d’actualité, filmée en noir et blanc dans un espace théâtral aux antipodes de la reconstitution classique. |
2004 | (tv) La Commune de Paris – 1871 (FR) de Mehdi Lallaoui Mémoires vives Productions (FR5 9.5.04), 52 min. – Docu-fiction avec reconstitutions et comédiens anonymes (Louise Michel) : de la dernière barricade, érigée rue du Faubourg-du-Temple à Paris, à l’île des Pins, en Nouvelle-Calédonie, où seront déportés une partie des insurgés. |
2010 | * (tv) Louise Michel, la rebelle (FR) de Sólveig Anspach Jem Productions (FR2 6.3.10), 90 min. – av. Sylvie Testud (Louise Michel), Nathalie Boutefeu (Nathalie Lemel), Bernard Blancan (Henri Rochefort), Alexandre Steiger (Charles Malato), Augustin Watreng (Daoumi), Coralie André (Adèle Desfosses). Après la Commune, l’ardente institutrice libertaire et militante anarchiste Louise Michel (1830-1905), une des figures majeures du soulèvement, est exilée pour dix ans en Nouvelle-Calédonie (où ce film relativement modeste est tourné). La cinéaste montre Louise Michel confrontée au colonialisme: l'institutrice libertaire (Sylvie Testud magnifique en rebelle ardente) fait la connaissance d'un groupe de Kanaks dont elle soutient l'insurrection. |
2011 | (tv) Bas les cœurs (FR) de Robin Davis Cinétévé (Jean-Pierre Fayer, Fabienne Servan-Schreiber)-France 2 (FR2 25.5.11), 90 min. – av. Urbain Cancelier (Barbier), Jérémie Duvall (Jean Barbier), Popeck (Toussaint), Bruno Lochet (Merlin), Chloé Stefani (Louise Barbier), Jean-Noêl Brouté (M. Pion), Christelle Cornil (Catherine), Gérard Caillaud. Tandis que les troupes de Thiers massacrent des milliers de communards dans les rues de Paris, un garçon de douze ans découvre l’hypocrisie des adultes en général et de son père en particulier : M. Barbier, un entrepreneur avide de respectabilité, passe du nationalisme le plus fervent à la collaboration très intéressée avec l’occupant prussien... Tiré du roman de l’anarchiste Georges Darien, « Bas les cœurs ! » (le titre du film a perdu son point d’exclamation, et l’énergie qui allait avec), diffusé pour l’anniversaire des 140 ans de la « Semaine sanglante ». |