XII - LES ÉTATS-UNIS AU XIXe SIÈCLE

5. ABRAHAM LINCOLN et LES PRÉMISSES DE LA GUERRE CIVILE 1861/1865

Peu après l’élection d’ABRAHAM LINCOLN (6 novembre 1860), républicain anti-esclavagiste, onze Etats du Sud décident de former une Confédération séparatiste sous la présidence de JEFFERSON DAVIS : la Caroline du Sud et du Nord, la Georgie, la Floride, l’Alabama, le Mississippi, la Louisiane, le Texas, la Virginie, le Tennessee et l’Arkansas. La majorité des habitants et politiciens du Nord s’accommode fort bien de l’idée d’une sécession, mais Lincoln cherche moins à libérer les esclaves du Sud qu’à maintenir l’Union à tout prix. Le conflit est dès lors inévitable, doublé d’une rivalité entre le Nord et le Sud pour la conquête de nouveaux territoires à l’Ouest du Missouri. En 1860, les 19 Etats du Nord comptent 22 millions d’habitants, les 11 Etats du Sud qui font sécession 5 millions et demi de Blancs (et 4 millions d’esclaves noirs). La disparité est aussi économique : le Sud dépend de l’extérieur pour son économie (culture du coton et du tabac), le Nord, avec sa grande variété de ressources (minerais, industrie lourde, réseau ferroviaire, banques) peut se suffire à lui-même.

5.1. L’ESCLAVAGE ET LE COMBAT DES ABOLITIONNISTES

JOHN [OBEDIAH] BROWN (1800—1859), abolitionniste et fanatique religieux, monte un réseau organisant la fuite des esclaves noirs et tue cinq esclavagistes à Pottawatamie River en 1856 (Kansas-Nebraska). Le gén. Robert E. Lee le capture alors qu’il tente de soulever les Noirs dans les états du Sud en prenant d’assaut l’arsenal de Harper’s Ferry (Virginie) et le fait pendre le 2 décembre 1859. (cf. le gospel « John Brown’s Body »)
FREDERICK DOUGLASS (F. Baily, 1818-1895), abolitionniste né esclave d’une mère noire et d’un père blanc inconnu, dans le Maryland. Fuite à New York (1838), orateur brillant au service de l’American Anti-Slavery Society, éditeur, conseiller d’Abraham Lincoln pendant la guerre, U.S. Marshal du district de Columbia (1877), puis ambassadeur américain à Haïti (1889/1891).
DENMARK VESEY (=Telemanque, 1767-1822), ayant racheté sa liberté et fait fortune à Charleston, Caroline du Sud, le 14 juillet 1822, il incite 9000 esclaves noirs à la révolte. Trahi à l’aube du soulèvement, il est jugé et pendu pour « tentative d’abolir l’esclavage ».
HARRIET ROSS TUBMAN (1821-1913), ancienne esclave dont la tête est mise à prix pour 40’000 $, appelée la « Moïse » des Noirs, dirigeante de l’ « Underground Railroad » qui, entre 1850-60, transfère clandestinement plus de 300 esclaves fugitifs au Canada.
SOJOURNER TRUTH (Isabella Baumfree, 1797-1883), ancienne esclave de New York, militante religieuse pour la communauté utopiste « The Northampton Association for Education and Industry » et collaboratrice des abolitionnistes Frederick Douglass, William Lloyd Garrison et Olive Gilbert.
ELIZABETH CADY STANTON (1815-1902), épouse du politicien abolitionniste Henry Brewster Stanton et suffragette.


L'émancipation des esclaves noirs sera proclamée officiellement par Lincoln le 1er janvier 1863.

1911John Brown’s Heir (US) d’Edwin S. Porter 
Edison Mfg. Co., 1000 ft. – av. John R. Cumpson, Robert Brower, Edward Boulden, Alice Washburn, Elsie McLeod, Bliss Milford, William Wadsworth.
1926The House on Cedar Hill (US) de Carlton Moss
(+ prod.). – La vie de Frederick Douglass (film inédit).
1939Stand Up and Fight (Trafic d’hommes) (US) de Woody S. Van Dyke 
Mervyn LeRoy/Metro-Goldwyn-Mayer, 99 min. – av. Wallace Beery (cpt. Boss Starkey), Robert Taylor (Blake Cantrell), Florence Rice (Susan Griffith), Helen Broderick, Charles Bickford, Barton MacLane. – Aristocrate ruiné du Maryland, Cantrell libère ses esclaves noirs. Il les retrouve en chaînes, victimes d’un commerce cruel, et prend leur défense. Filmé à Chico-Oroville, Butte Meadows, Jonesville et Sterling City (Calif.).
1940® Abe Lincoln in Ilinois (US) de John Cromwell. – av. John Cromwell (John Brown).
La pendaison de l’abolitionniste illuminé John Brown (Raymond Massey) dans « Santa Fe Trail » de M. Curtiz (1940)
1940**Santa Fe Trail (La Piste de Santa Fé / CH : La Terre des révoltés) (US) de Michael Curtiz 
Hal B. Wallis, Robert Fellows/Warner Bros., 110 min. – av. Errol Flynn (James E. B. « Jeb » Stuart), Olivia de Havilland (Kit Carson Halliday), Ronald Reagan (George Armstrong Custer), David Bruce (gén. Philip Sheridan), Frank Wilcox (James Longstreet), Raymond Massey (John Brown), Gene Reynolds (Jason Brown), Alan Baxter (Oliver Brown), William Marshall (George Pickett), Erville Alderson (Jefferson Davis), George Haywood (John Hood), Frank Wilcox (James Longstreet) William Marshall (George Pickett), Susan Peters (Charlotte Davis).
À l’aube de la guerre civile, G. A. Custer, le futur maj.-général confédéré James Ewell Brown « Jeb » Stuart (1833-1864) et d’autres cadets fraîchement émoulus de West Point mettent fin aux remous abolitionnistes de John Brown au Kansas. Brown et ses fils sont assiégés par la milice fédérale après la prise de l’arsenal de Harper’s Ferry en Virginie, et le patriarche est exécuté pour trahison le 2 décembre 1859.
Curtiz piétine l’image d’Epinal de l’abolitionniste martyr, son Brown est un forcené illuminé, haineux et dangereux, lui qui rêve de détruire l’Union fédérale et met la région à feu et à sang. Les chevauchées lyriques, la prestance de Flynn et l’aisance de Reagan font oublier le manichéisme, les grossières falsifications (Brown n'était pas un fanatique assoiffé de sang, mais un idéaliste dont le combat anti-esclavagiste fut un des détonateurs de la guerre de Sécession) et les contrevérités du film (Stuart et Custer ne se sont jamais rencontrés). Indigné par l'exécution de Brown, Victor Hugo parla de crime "plus effrayant que Caïn tuant Abel: Washington tuant Spartacus". Meilleur cavalier confédéré, le Virginien « Jeb » Stuart (Flynn) tombera à la bataille de Yellow Tavern, quant à Custer (Reagan), il combattra pour l’Union et s’illustrera tristement dans les guerres indiennes (cf. Sioux).
1955Seven Angry Men (US) de Charles Marquis Warren 
Allied Artists, 90 min. – av. Raymond Massey (John Brown), Debra Paget, Jeffrey Hunter (Owen Brown), Larry Pennell (Oliver Brown), John Smith (Frederick Brown), James Best (Jason Brown), Dennis Weaver (John Brown Jr.), Robert Simon (col. Washington), Robert Osterloh (col. Robert E. Lee). – Vie de John Brown : du meurtre des esclavagistes au Kansas au martyre et à la pendaison de Brown en Virginie.
1957® ***Band of Angels (L’Esclave libre) (US) de Raoul Walsh [d’apr. Robert Penn Warren]. – av. Clark Gable (Hamish Bond), Yvonne De Carlo (Amantha Starr), Sidney Poitier (Rau-Ru). - La vie des esclaves à la Nouvelle-Orléans, dans un superbe mélo de Walsh (cf. Guerre de Sécession).
1962(tv) The Night of the Flaming Ghost (US) de Lee Katzin 
Série « The Wild Wild West » (CBS 4.2.66), 60 min. – av. John Doucette (John Brown), Karen Sharpe, Lynn Loring, Robert Ellenstein.
1963(tv) Go Down, Moses (US) de Paul Stanley 
Série « The Great Adventure » (CBS 1.11.63), 60 min. – av. Ruby Dee (Harriet Ross Tubman), Ossie Davis (John Ross), Brock Peters (Joe Bailey), Ethel Waters, Mimi Dillard, Gloria Calomée, Betty Harford (Elizabeth Williams). – La « Moïse » des esclaves noirs, dirigeante de la filière de l’ « Underground Railroad ».
1964(tv) The Night Raiders (US) de Philip Leacock 
Série « The Great Adventure » (CBS 21.2.64), 60 min. – av. Jack Klugman (John Brown), Torin Thatcher (col. Lewis Washington), James Westerfield (Thomas Green), Les Brown Jr. (Oliver Brown), James Beck (Watson Brown), John Wesley (Nelson Olmsted). – Le raid de John Brown sur l’arsenal de Harper’s Ferry en 1859 et le procès qui s’ensuivit.
1965(tv) Frederick Douglass (US) de Sherman Marks 
Série « Profiles in Courage » no. 12, d’apr. John F. Kennedy (NBC 31.1.65), 60 min. – av. Frederick O’Neal (Frederick Douglass), Robert Hooks, Harry Townes, Alfred Ryder, Claude McNeil. – Son activité avant la guerre civile, secrétaire de la Santo Domingo Commision, Marshall et Recorder of Deeds du district de Columbia, ministre américain à Haïti.
1969**Slaves (Esclaves / La Maîtresse noire) (US) de Herbert J. Biberman 
Slaves Company-Theatre Guild-Walter Reade Organization, 110 min. – av. Stephen Boyd (MacKay), Dionne Warwick (Cassy), Ossie Davis (Luke), Robert Kya-Hill (Jericho), Barbara Ann Teer (Esther), Gale Sondergaard (la femme de la Nouvelle-Orléans), Shepperd Strudwick et Nancy Coleman (Mr. et Mrs. Stillwell), David Huddleston (Holland, le marchand d'esclaves). – Kentucky et Mississippi vers 1850, la mort d’un esclave en fuite tyrannisé par l'ignoble MacKay, maître d'une immense plantation de coton, pousse ses compagnons d’infortune à unir leurs efforts pour se libérer. MacKay se console en pensant qu'"il y aura toujours assez de nègres en ce monde..." Saisissant film-pamphlet réalisé par Herbert J. Biberman (Salt of the Earth, 1954), un ancien de la « Liste noire » maccarthyste, et son épouse, l'actrice Gale Sondergaard.
1970® (tv) Swing Out, Sweet Land (US) de Stan Harris. – av. Roscoe Lee Browne (Frederick Douglass), Celeste Holm (Nancy Lincoln).
1971® Skin Game (US) de Paul Bogart, Gordon Douglas. – av. Royal Dano (John Brown).
1972The Legend of Nigger Charley (Libre à en crever) (US) de Martin Goldman
Larry G. Spangler/Eaves Movie Ranch-Paramount, 98 min. - av. Fred Williamson (Nigger Charley), DUrville Martin (Toby), Don Pedro Colley (Joshua), Thomas Anderson (Shadow), Jerry Gatlin (le shérif Rhinehart), Alan Gifford (Hill Carter), Will Hussung (Dr. Saunders), Gertrude Jeanette (Theo), Marcia McBroom (Leda).
Charley tue un homme blanc en autodéfense et s'enfuit vers l'ouest, vers la liberté, tandis qu'un chasseur d'esclaves professionnel le poursuit. Saga westernienne de la "blaxploitation" filmée à Tucson (Arizona), une cavale vengeresse violente et exaltante qui salue la révolte des esclaves contre les propriétaires noirs et enthousiasme les salles des quartiers noirs aux USA. Le film aura une suite, The Soul of Nigger Charley (1973) de Larry G. Spangler, aussi avec Fred Williamson, dans laquelle Charley, à la fin de la guerre de Sécession en 1865, combat un groupe de soldats sudistes qui tentent de reconstruire la Confédération sudiste.
1975**Mandingo (Mandingo) (US) de Richard Fleischer
[d’apr. Kyle Onstott & Lance Horner] ; Dino De Laurentiis, 128 min. – James Mason, Perry King, Susan George, Brenda Sykes, Ken Norton, Richard Ward. – Falconhurst (Alabama), plantation de coton du Sud en 1840 où les Blancs s’adonnent à leurs penchants sadiques et leurs fantasmes sexuels avec les esclaves, jusqu’à la révolte. Film violent mais très sous-estimé de Fleischer, l’envers de « Gone With the Wind » (1939).
1976Drum / Drum l’ultimo Mandingo (L’Enfer des Mandingos) (US) de Steve Carver et Burt Kennedy
Dino De Laurentiis, 110 min. – av. Warren Oates, Ken Norton, Isela Vega, Yaphet Kotto, Pam Grier. – Les sévices, abus sexuels et sadisme dans une plantation d’Alabama poussent les Noirs à la révolte. Une suite racoleuse de « Mandingo » (1975) d’après Kyle Onstott & Lance Horner.
1976® (tv) The American Woman : Portrait of Courage (US) de Robert Deubel. – av. Melba Moore (Harriet Ross Tubman), Claudia McNeil (Sojourner Truth), Celeste Holm (Elizabeth Cady Stanton).
1977*(tv) Roots (Racines) (US) de David Greene, John Erman, Marvin J. Chomsky, Gilbert Moses 
David L. Wolper Prod. (ABC 23-30.1.77), 12 x 60 min. – av. Maya Angelou, Ji-Tu Cumbuka, Moses Gunn, Thalmus Rasulala, Harry Rhodes, William Watson.
La saga d’une famille noire sur sept générations, à partir de 1750 en Afrique, où elle est capturée et réduite en esclavage, à 1882 aux Etats-Unis. Succès public phénoménal (entre 80 et 130 millions de spectateurs aux USA), à l’instar du roman d’Alex Haley : quatorze ans après la grande marche sur Washington pour les droits civiques, dix ans après les émeutes raciales de l’été 1967, c’est la première chronique conséquente des souffrances et épreuves des populations noires américaines au petit écran : page sombre et occultée de l’histoire américaine, la saga est manichéenne et romantique, mais, dépourvue de rigueur historique, elle passe à côté de son sujet à force de s’inscrire dans la tradition sentimentale de la fresque hollywoodienne. Devenue culte, la série et Kunta Kinte, son ancêtre afro-américain imaginaire, restent emblématiques. "Roots" rassemble plus de cent millions d'Américains devant le petit écran et devient la fiction la plus vue de l'histoire des États-Unis. 37 nominations à l’Emmy Award. Suite : Roots : The Next Generation (1979) de John Erman, Charles S. Dubin, Georg Stanford Brown et Lloyd Richards, traitant des années 1882 au présent. Interprètes : Georg Stanford Brown, Olivia de Havilland, Henry Fonda (col. Frederick Warner), Marlon Brando (George Lincoln Rockwell). - Remake en 2016.
1978(tv) A Woman Called Moses (US) de Paul Wendkos 
Henry Jaffe Enterprises-IKE Prod. (NBC 11-12.12.78), 2 x 120 min. – av. Cicely Tyson (Harriet Ross Tubman), Jean Foster (Harriet Tubman jeune), Will Geer (Thomas Garrett), Robert Hooks (William Still), James Wainwright (Andrew Coleman), Jason Bernard, Clifford Davis, Orson Welles (narration).
La vie de Harriet Tubman, sa fuite d’une plantation du Sud, son organisation de « Slavestealers » qui lui valut d’avoir sa tête mise à prix : la fuite de 300 esclaves vers le Canada via l’ « Underground Railway ».
1979® (tv) Under This Sky (US) de Randa Haines. – av. Irene Worth (Elizabeth Cady Stanton).
1982(tv) Freedom to Speak (US) WQED Pittsburgh. – av. James Earl Jones (Frederick Douglass), Lynne Thigben (Sojourner Truth).
1982(tv) A House Divided – Denmark Vesey’s Rebellion (US) de Stan Lathan [d’apr. Walter Hauptman] (PBS 17.2.82). – av. Yaphet Kotto (Denmark Vesey), Bernie Casey, Cleavon Little, Ned Beatty, Antonio Fargas, Brock Peters. – Charleston, Caroline du Sud en juillet 1822, l’échec sanglant d’une rébellion d’esclaves sous la direction de Denmark Vesey.
1982® (tv) The Blue and the Gray (US) d’Andrew V. McLaglen. – av. Sterling Hayden (John Brown). – cf. Sécession.
1984*(tv) Solomon Northup's Odyssey / Half Slave, Half Free (US) de Gordon Parks
Yanna Kroyt Brandt, Shep Morgan/The Freemantle Corp.-Past America Inc., "American Playhouse" (saison 4, épis. 3) (PBS 10.12.84), 115 min. - av. Avery Brooks (Solomon Northup), Rhetta Greene (Jenny), Petronia Paley (Anne Northup), Tony Dreyspool (sénateur Soule), Mason Adams (William Ford), Ken Broadhurst (Samuel Bass), Lee Bryant (Mrs. Epps), Anthony Edenfield (Ned), Harry George (Sherriff), Ann Pearl Gray (Kelsey), Janet League (Eliza), Charles McGhee (Luke), Jay McMillan (Harry), J. C. Quinn (Tibeats), Michael Tolan (Henry Northup), John Saxon (Edwin Epps), Joe Seneca (Noah).
Une pièce de Lou Potter et Samm-Art Williams d'après le livre "Twelve Years A Slave" de Solomon Northup paru en 1853 (cf. le film éponyme de 2013). Célèbre photographe de "Life" et premier réalisateur noir recruté par Hollywood, Gordon Parks assume la mise en scène et la musique de son film, tourné à Savannah, en Georgie. Sagement illustratif mais émouvant.
1985® (tv) North and South (US) de Richard T. Heffron. – av. Johnny Cash (John Brown), Frederick Guillaume (Frederick Douglass). – cf. Sécession
1989(tv) The Liberators (US) de Kenneth Johnson (« The Disney Channel » 8.2.87), 120 min. – av. Robert Carradine, Larry B. Scott, Cynthia Dale, Bumper Robinson, Caryn Ward. – Un réseau secret aide des esclaves noirs à s’enfuir au Canada.
1989® Glory (US) d’Edward Zwick. – av. Raymond St. Jacques (Frederick Douglass). – cf. guerre de Sécession.
1991(tv) Brother Future / Wonderworks : Brother Future (US) de Roy Campanella III ; PBS-Wonderworks, 103 min. – av. Phill Lewis, Carl Lumbly (Denmark Vesey), Moses Gunn, Frank Converse, Gene Jones. – Un jeune vaurien noir de Harlem est transporté dans le temps en 1822, en plein soulèvement d’esclaves mené par Denmark Vesey.
1991The True Story of Glory Continues (US) de Ben Burtt, 30 min. – av. Raymond St. Jacques (Frederick Douglass). – Docu-fiction (narration : Morgan Freeman).
1994(tv) Presenting Mr. Frederick Douglass (US) (CBS 18.2.94). – av. Fred Morsell (Frederick Douglass).
1994(tv) Race to Freedom : The Underground Railroad (CA) de Don McBrearty 
Brian Leslie Parker/Atlantis Film Ltd.-United Image Entertainment (CTV Television / Family Channel 19.2.94), 91 min. – av. Tim Reid (Frederick Douglass), Alfre Woodard (Harriet Ross Tubman), Glynn Turman (Solomon), Courtney B. Vance (Thomas), Dawn Lewis (Minnie), Janet Bailey (Sarah). – L’organisation secrète de l’« Underground Railroad » facilite la fuite des esclaves noirs vers le Nord. Filmé à Toronto (Ontario, Canada).
1996**(tv+ciné) Nightjohn (US) de Charles Burnett ; Hallmark Entertainment-Sarabande Prod.-Signboard Films (Disney Channel 1.6.96), 92 min. – av. Beau Bridges (Clel Waller), Allison Jones (Sarny), Carl Lumbly (Nightjohn), Lorraine Toussaint (Delie), Alecia Gainey (Sarny à 4 ans), Robin Michelle McClamb (sa mère), Kathleen York (Callie Waller), Tom Nowicki (Dr. Chamberlaine), Joel Thomas Traywick (Jeffrey Waller), Gabriel Casseus (Outlaw), Monica Ford (Egypt), (Delie), Deborah Duke (Lethe), Shannon Eubanks (Fanny Bowen), John P. Ford III (Arthur Waller), John Herina (Homer Waller), Jordan Williams (James G. Waller), Danny Nelson (révérend Osee Rush).
Sous l’impulsion de Nightjohn, un groupe d’esclaves de la plantation de Clel Waller (dont Sarny, 12 ans) apprend secrètement à lire, un crime puni de mort, pour fabriquer des laisser-passer et gagner la liberté. Une œuvre forte et poignante réalisée par un des meilleurs cinéastes noirs, d’après le roman « Sarny » de Gary Paulsen.
1998*Beloved (US) de Jonathan Demme ; Clinica Estetico Ltd.-Harpo Films-Touchstone, 172 min. – av. Oprah Winfrey, Danny Glover, Lisa Gay Hamilton, Kimberly Elise, Thandie Newton. – Cincinnati (Ohio) entre 1855 et 1873 : malheurs et remords d’une famille noire, dont la mère a tué son propre enfant pour pouvoir rester libre.
1998*Amistad (US) de Steven Spielberg 
Steven Spielberg, Debbie Allen, Colin Wilson/Dream Works-HBO, 152 min. – av. Morgan Freeman (Theodore Joadson), Anthony Hopkins (ex-président John Quincy Adams), Djimon Hounsou (Cinque/Sengbe Pieh), Matthew McConaughey (l’avocat Roger Baldwin), Nigel Hawthorne (président Martin Van Buren), David Paymer (John Forsyth, secrétaire d’Etat), Anna Paquin (Isabela II, reine d’Espagne), Tomas Milian (Calderon, ambassadeur d’Espagne), Stellan Skarsgard (Lewis Tappan), Geno Silva (José Ruiz), John Ortiz (Pedro Montes).
En 1839, 52 esclaves noirs se révoltent à bord du navire espagnol « Amistad » en route pour Cuba et massacrent leurs tortionnaires. Le navire est arraisonné au large du Connecticut, les mutins sont jetés en prison. Leur procès voit s’affronter le clan esclavagiste et celui des abolitionnistes (Joadson, Tappan, Baldwin). John Quincy Adams, ancien président, arrache la libération des Noirs devant la Cour Suprême, malgré l’opposition du président Van Buren, pressé par les Etats du Sud. Le transport d’esclaves vers les Etats-Unis étant interdit depuis 1808, ils sont libérés et les survivants retournent en Afrique en 1842.
Réquisitoire puissant gâché par un goût trop prononcé pour l’imagerie léchée, les flous artistiques et les nobles sentiments qu’appuient, comme trop souvent chez Spielberg, une musique sirupeuse. Le cinéaste aime d'ailleurs trop son Amérique pour aborder toute la problématique avec honnêteté: l'esclavage se réduit ici à un problème africain, puis espagnol... La productrice Debbie Allen, qui a découvert le dossier "Amistad" en 1984, a mis treize ans pour concrétiser le projet et s'adresse à Spielberg après la sortie de "Schindler's List". Tourné à Rhode Island (Newport, Colony House, Groton Long Point), au Connecticut (Mystic Seaport) et au Massachusetts State House à Boston.
1999(tv) A Picture of Freedom / The Story of Clotee, a Slave Girl, Belmont Plantation, Virginia (US/CA) de Helaine Haid ; série « Dear America », Scholastic Productions (PBS 17.3.99), 29 min. – Shadia Simmons (Clotee), Alison Sealy-Smith, Erica Luttrell, Jason Burke, Richard Sali, Andrew Dinner. – Dans une plantation de Virginie vers 1850, une jeune esclave apprend secrètement à lire et à écrire, et instruit les siens.
2000(tv) Enslavement : The True Story of Fanny Kemble (US) de James Keach 
Catfish Prod.-LXD Inc.-Showtime Networks (23.4.00/CBS 15.10.00), 120 min. – av. Jane Seymour (Fanny Kemble), Keith Carradine (Pierce Butler, son époux), Janet-Laine Green (Elizabeth Sedgwick), Gerard Parkes (Charles Kemble), Colin Fox (ex-président John Quincy Adams), François Klanfer (Daniel Webster), James Keach (Dr. Huston).
La vie de la comédienne-poétesse britannique Fanny Kemble (1809-1893), qui défend la cause des Noirs après un séjour traumatisant dans la plantation de son époux en Georgie en 1838/39 et qui poussera Londres à arrêter son soutien aux Confédérés en 1863.
2001® (tv) Dr. Quinn, Medicine Woman : The Heart Within (US) de Jerry London. – av. Victoria Barkoff (Elizabeth Cady Stanton).
2001(vd) Flames of Freedom (US) de Willliam G. Wagner ; Colonial Williamsburg Foundation. – av. Bill Weldon (John Brown), Fred Morsell (Frederick Douglass).
2006*(ciné+tv) Prince Among Slaves (US) d'Andrea Kalin et Bill Duke
Andrea Kalin/Unity Productions Foundation-Spark Media-Duke Media (PBS 4.2.08), 58 min. - av. Marcus Mitchell (le prince Ibrahim Abdul Rahman), Bruce Holmes (Thomas Foster), John C. Bailey (Andrew Marschalk), Dawn Ursula (Isabella), Andrew Honeycut (Samba), Wilson White (Dr. John Coates Cox), Theodore M. Snead (David Walker), Ian Coblyn (Abdul Rahman jeune), Yasiin Bey (narration).
Docu-fiction d'après le livre éponyme de Terry Alford: En Guinée en 1788, le prince musulman Abdul-Rahman, alors en pleine campagne militaire, est capturé avec sa famille par des marchands d'esclaves britanniques et déporté à la Nouvelle-Orléans. Il passe 40 années comme esclave dans la plantation de tabac de Thomas Foster à Natchez, Mississippi, jusqu'au jour où le fils d'un ami de son père en Afrique, William Cox, attire l'attention du Secrétaire d'État Henry Clay. Ce dernier convainc le Président, John Quincy Adams, d'ordonner la libération du prince. Abdul Rahman parvient à racheter la liberté de sa femme, Isabella, mais ne trouvera les fonds que pour racheter deux de ses neuf enfants, malgré d'intenses campagnes dans les milieux abolitionnistes du Nord.
Financé par diverses organisations noires (dont le National Endowment for the Humanities, la Corporation for Public Broadcasting et la El Hibri Charitable Foundation, le film obtient le prix du meilleur documentaire au American Black Film Festival de Los Angeles en 2007 et une programmation dans plusieurs centaines d'écoles. Un sujet d'actualité après le drame du 11 septembre 2001: 30% des esclaves noirs vendus aux États-Unis étaient des musulmans.
2012[Django Unchained (US) de Quentin Tarantino; The Weinstein Company-Columbia Pictures, 165 min. - av. Jamie Foxx (Django), Christoph Waltz (Dr. King Schultz), Leonardo DiCaprio (Calvin Candie), Kerry Washington (Broomhilda von Shaft). - Dans le Sud en1858. Libéré par Schultz, un dentiste allemand devenu chasseur de primes et qui le pourchassait, Django, un esclave noir, accepte de lui prêter main forte pour traquer de dangereux hors-la-loi dont les têtes sont mises à prix. En échange, Schultz l'aide à sauver la femme de Django, esclave du cruel propriétaire de plantations Calvin Candle. A deux, ils provoquent un bain de sang spectaculaire… Tarantino répare une injustice de l'Histoire avec ce western anti-esclavagiste sciemment outrancier, violent, féroce, satirique et vengeur. Un rêglement de comptes fantasmé (tous les esclavagistes sont abattus), aussi efficace que jouissif. (trame fictionnelle)]
2013***12 Years a Slave (US/GB) de Steve McQueen
Regency Enterprises-River Road Ent't-Plan B-New Regency Pictures-Film4, 134 min. - av. Chiwetel Ejiofor (Solomon Northup / Platt), Michael Fassbender (Edwin Epps), Benedict Clumberbatch (William Ford), Paul Dano (Tibeats), Garret Dillahunt (Armsby), Paul Giamatti (Theophilus Freeman), Lupita Nyong'o (Patsey), Adepero Oduye (Eliza), Sarah Paulson (Mrs. Epps), Brad Pitt (Samuel Bass), Alfre Woodard (Mrs. Shaw).
Inspiré de l'autobiographie de Salomon Northup, déjà portée à l'écran (tv) par Gordon Parks en 1984 (cf. supra, "Solomon Northup's Odyssey"). A Saratoga (New York) en 1841. Charpentier et violoniste afro-américain, Northup vit libre avec sa femme et ses deux enfants. Engagé pour une tournée à Washington, il passe la soirée avec les organisateurs, des escrocs blancs, et se réveille enchaîné. Il est considéré comme un esclave fuyard, battu et embarqué pour la Louisiane. Baptisé Platt, Northup est vendu comme esclave à William Ford, propriétaire d'une immense plantation. Il se révolte contre Tibeats, un contremaître sadique qui le soumet à la torture en l'absence de Ford. A son retour, ce dernier le revend à Edwin Epps, propriétaire d'un champ de coton. Epps prend plaisir à fouetter sauvagement et à violer ses esclaves. Northup persuade secrètement Bass, un Canadien partisan de l'abolition, d'écrire une lettre en sa faveur. Il est délivré par un shérif en 1853. Méconnaissable après douze ans de calvaire, Northup retrouve les siens et fait connaissance de son petit-fils.
Le premier film de grand écran sur l'esclavage en Amérique du Nord réalisé par un Noir et peut-être une des illustrations les plus percutantes et les plus réalistes de la matière à ce jour, en plus de révéler l'existence, bien avant la guerre de Sécession, à la frontière invisible entre États abolitionnistes et esclavagistes, du kidnapping de libres citoyens afro-américains qui étaient revendus à des propriétaires terriens sans scrupules dans le Sud. "Hollywood a fait plus de films sur les esclaves romains que sur les esclaves américains", commente laconiquement le cinéaste britannique Steve McQueen, établi à Amsterdam et originaire de la Grenade. McQueen filme la lente décente du héros dans l'enfer de l'esclavage, dépourvu d'identité, soumis aux caprices ou au sadisme compulsif de ses maîtres blancs, des bourreaux inconscients (comme Ford qui se cache derrière la Bible et la religion), des silhouettes ambigües, tantôt maléfiques, tantôt frustrées et pitoyablement tourmentées (comme le monstrueux Edwin Epps). Un film coup de poing, souvent éprouvant, car placé dans la tête même de Northup, le spectateur se trouve parachuté en plein cauchemar (dans un plan-séquence de sept minutes, Northup, pendu à un arbre, est contraint de s'étirer au maximum pour que ses pieds frôlent le sol, tandis qu'autour de lui la vie de ferme continue, personne n'étant autorisé à lui porter secours, chacun faisant comme si le supplicié n'était pas là). Une oeuvre courant toutefois le danger, à force de résumer l'esclavage américain à un concours de sévices, de faire le procès de l'anomalie plutôt que celui de l'institution monstrueuse elle-même. Tournage en Louisiane (New Orleans, Vacherie, Schriever, Darrow, Destrehan, Bridge City). Une pluie de prix: lauréat 2014 de 3 Oscars (meilleur film, scénario, Lupita Nyong'o) et 6 nominations (réalis., costumes, montage, décors, Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender), Golden Globe (meilleur film) et 6 nominations, BAFTA Awards (film et Chiwetel Ejiofor), American Film Institute Award (Movie of the Year), etc.
2015*(tv) The Book of Negroes (CA) de Clement Virgo
Conquering Lion Pictures-Out of Africa Entertainment (CBC Television 7.1.-11.2.15), 6 x 45 min. - av. Aunjanue Ellis (Meena Dee alias Aminata Diallo), Lyriq Bent (Chekura Tiano), Ben Chaplin (cpt. John Clarkson), Greg Bryk (Robertson Appleby), Cuba Gooding Jr. (Samuel Fraunces), Robin Smith (William King), Andile Gumbi (Mamadu, fils d'Aminata et Chekura), Louis Gossett Jr. (Daddy Moses), Jane Alexander (Maria Witherspoon), Sandra Caldwell (Georgia), Allan Hawco (Solomon Lindo), Shailyn Pierre-Dixon (Aminata jeune), Siya Xaba (Chekura jeune), Armand Aucamp (ltn. Waters), Danny Keough (Dr. Danny Falconbridge), Rick Roberts (gén. George Washington), David Christoffel (gén. Sir Guy Carleton).
Enlevée au Nigéria musulman en 1750 et vendue comme esclave en Caroline du Sud, Aminata Diallo jure de retourner dans sa patrie, apprend secrètement l'anglais, à lire et à écrire, se fait violer par son maître, s'évade et traverse New York en pleine fièvre révolutionnaire et profite du chaos général pour s'évader. Elle souffre de l'isolation en Nouvelle Écosse et brave les périls de la jungle de Sierra Leone, mais finit par atteindre le Canada où elle inscrit son nom sur le "Livre des Nègres", un document qui rendit leur liberté à trois mille esclaves contre leur loyauté à la Couronne durant la Guerre d'indépendance américaine. Tiré du roman Someone Knows My Name (Aminata) de Lawrence Hill (2007). qui est également co-auteur du scénario avec Clement Virgo. Tournage à Cape Town, en Afrique du Sud, et en Nouvelle Écosse. Une fresque dure, émouvante, volontiers mélodramatique mais rythmée, interprétée avec conviction et solidement mise en scène.
2016(tv) Bois d'ébène (FR) de Moussa Touré
(FR2 10.5.16), 90 min. - av. Kahdim Séne (Toriki), Adja Katy Touré (Yanka), Gray Orsatelli, Erico Salamone. - Docu-fiction avec reconstitutions dans lequel le cinéaste sénégalais Moussa Touré restitue avec beaucoup de réalisme et d'émotion la vie d'esclave durant la première moitié du XIXe siècle en suivant le destin imaginaire mais représentatif de deux Guinéens, Yanka et Toriki, victimes, comme 12 millions de leurs frères, du commerce triangulaire qui sévissait entre la France, l'Afrique et les colonies du Nouveau-Monde (scénario de Jacques Dubuisson). Enlevés en 1825 par un seigneur local, vendus à un négrier nantais, ils sont expédiés aux Antilles, où ils subissent le joug des colons convaincus du bien-fondé des sévices qu'ils leur font endurer. Instructif.
2016*The Birth of a Nation (US) de Nate Parker
Nate Parker/Bron Studios-Mandalay Pictures-Phantom Four-Tiny Giant Entertainment, 110 min. - av. Nate Parker (Nat Turner), Armie Hammer (Samuel Turner), Mark Boone Junior (révérend Walthall), Colman Domingo (Hark Turner), Aunjanue Ellis (Nancy Turner), Dwight Henry (Isaac Turner), Aja Naomi King (Cherry), Esther Scott (Bridget Turner), Penelope Ann Miller (Elizabeth Turner), Jackie Earle Haley (Raymond Cobb), Tom Proctor (E. T. Brantley), Seve Coulter (gén. Childs), Jason Stewart (Joseph Randall).
Encouragé par le soulèvement de Saint-Domingue, le 21 aout 1831 dans le comté de Southampton (Virginie), le prêcheur afro-américain Nat Turner (1800-1831), érudit et très religieux, mène une révolte de Noirs, tant libres qu'esclaves. L'insurrection dure deux jours, pendant lesquels sa faction armée, qui compte jusqu'à 70 hommes, massacre une soixantaine de Blancs, hommes, femmes et enfants. Une milice blanche deux fois plus puissante met fin à ses agissements. Turner est capturé le 30 octobre et pendu le 11 novembre avec dix-huit de ses complices, son corps étant ensuite mutilé. Par la suite, les relations inter-raciales se durcissent et les autorités du Sud deviennent de plus en plus réticentes aux doctrines plus libérales des Nordistes vis-à-vis de l'esclavage.
Tourné en mai 2015 à Savannah (Géorgie) par l'acteur mégalomane Nate Parker qui a mis sept ans à écrire, produire, réaliser et tenir le rôle principal de son premier film. Malgré ses bonnes intentions, la religiosité radicale de son héros glace le sang quand ce dernier s'appuie sur la Bible pour justifier ses appels au meurtres des Blancs (comment ne pas penser aux terroristes islamistes?). Le film est présenté au Festival de Sundance 2016 (où il remporte le Grand Prix du Jury et le Prix du public), puis aux festival de Toronto, de Vancouver et de Londres. Le titre du film est délibérément identique à celui du film raciste de D. W. Griffith (1915) qui militait en faveur du Ku Klux Klan. Selon le script, Turner s'insurge après le viol brutal de son épouse par des Blancs, or l'authentique Turner n'a jamais été marié.
2016**(tv) Roots (Racines) (US) de Philip Noyce (1), Mario Van Peebles (2), Thomas Carter (3), Bruce Beresford (4)
Alissa M. Kantrow, Ann Kindberg, Cheryl Eatock/Film Afrika Worldwide-History Channel-Will Packer Productions-Wolper Organization (History Channel 30.5.-2.6.16), 4 x 90 min. - av. Malachi Kirby (Kunta Kinte), Jonathan Rhys Meyers (Tom Lea), Laurence Fishburne (Alex Haley), James Purefoy (John Waller), Matthew Goode (Dr. William Wallter), Babs Olusanmokum (Omoro Kinte), Katie McGuinness (Elizabeth Waller), Forest Whitaker (Fiddler), Tony Curran (Connelly).
Gambie en 1770. Kunta Kinte, jeune guerrier d'une tribu mandingue, est capturé par une famille ennemie et vendu à des marchands d'esclaves. Après une effroyable traversée de l'Atlantique, il est racheté par John Waller, propriétaire d'une plantation de tabac de Virginie. La minisérie raconte son apprentissage, ses tentatives d'évasion, son combat pour conserver sa digniter et sauvegarder son identité, et la quête de liberté de ses descendants durant un siècle. La série s'achève dans le sud du pays, avec la guerre de Sécession. - Deuxième adaptation du roman d'Alex Haley (cf. 1977), tournée en Louisiane. Plus spectaculaire, plus rythmé et mieux produit que la première version, cette série au casting haut de gamme livre à la génération "Black Lives Matter" (mouvement politique qui milite depuis 2013) un nouveau témoignage sur la tragique histoire des Afro-Américains.
2017(tv) City of Lost Slaves / Flucht aus der Sklaverei - Die Stadt der Hoffnung (Le Village des esclaves insoumis) (US/DE) d'Andreas Gutzeit
Jens Freels, Leila Kessler/Story House Production-ZDF (Arte 24.1.17), 55 min. - Docu-fiction sur l'histoire des rebelles noirs, une communauté estimée à cent mille esclaves en fuite qui vécurent entre 1607 et 1861 cachés dans un marais lugubre et inhospitalier ("Great Dismal Swamp") aux confins de la Virginie et de la Caroline du Nord, paradis des moustiques et des serpents d'eau venimeux.
2019Harriet / Freedom Fire (Au nom de la liberté) (US) de Kasi Lemmons
Debra Martin Chase, Gregory Allen Howard, Daniela Taplin Lundberg/Martin Chase Productions-New Balloon-Perfect World Pictures, 125 min. - av. Cynthia Erivo (Harriet Tubman / Minty), Leslie Odorn Jr. (William Still), Joe Alwyn (Gideon Brodess), Clarke Peters (Ben Ross), Vanessa Bell Calloway (Rit Ross), Omar J. Dorsey (Bigger Long), Tim Guinee (Thomas Garrett), Joseph Lee Anderson (Robert Ross), CJ McBath (Junyah Ross), Janelle Monáe (Marie Buchanon), Jennifer Nettles (Eliza Brodess), Mike Marunde (Edward Brodess), Nigel Reed (John Brown).
L'évasion fabuleuse de l'esclave noire Harriet Tubman (1821-1913) en 1849 dans le Maryland, son refuge en Pennsylvanie, et sa carrière de militante en faveur de l'abolition de l'esclavage. Ses actions permirent l'évasion de nombreux esclaves et lui valurent le surnom de Moïse noire. Cynthia Erivo est nominée aux Oscars.
2020** (tv) The Good Lord Bird (US) mini-série de Kevin Hooks, Haifaa al-Mansour, Albert Hughes, Darnell Martin, Michael Nankin, Kate Woods
Ethan Hawke, Jason Blum, James McBride/Blumhouse Television-Showtime Networks (Showtime 4.10.-15.11.20), 7 x 50 min. - av. Ethan Hawke (John Brown), Hubert Point-Du-Jour (Bob), Beau Knapp (Owen Brown), Nick Eversman (John Brown Jr.), Ellar Coltrane (Salmon Brown), Jack Alcott (Jason Brown), Mo Brings Plenty (Ottawa Jones), Daveed Diggs (l'écrivain Frederick Douglass), Joshua Caleb Johnson (Henry 'Onion' Shackleford), Zainab Jah (Harriet Tubman), Maya Hawke (Annie Brown), Tamberla Perry (Anna Douglass).
La vie de l'abolitionniste John Brown entre 1856 et 1859, contée par un esclave noir de 14 ans, 'Onion' (personnage fictif), et située dans le Kansas à l'aube de la guerre de Sécession. Le 16 octobre 1859, afin de provoquer la guerre contre le Sud à la tête d'une maigre bande, Brown, un vieil illuminé, prend d'assaut l'arsenal fédéral à Harpers Ferry, en Virginie, pour armer les esclaves tandis que le Nord se contente de beaux discours. Héros de cette épopée tragi-comique, Ethan Hawke fait un fou de Dieu aux traits attachants, à l'énergie débordante et à la gâchette facile qui mène sa révolte sur un rythme de gospel azimuté. Sa prestation jouissive lui vaudra le Golden Globe et le Screen Actors Guild Award 2021. Une série picaresque écrite, produite et interprétée par Ethan Hawke, adaptée du roman éponyme de l'écrivain afro-américain James McBride (National Book Award 2013) et entièrement tournée en Virginie (Richmond, Petersburg, Powhatan). Très stimulant et divertissant.
2020Antebellum (US) de Gerard Bush, Christopher Renz
Lionsgate-QC Entertainment, 105 min. - av. Janelle Monáe (Eden/Veronica Henley), Eric Lange (Him/le sénateur Denton), Jena Malone (Elizabeth), Jack Huston (cpt. Jasper), Arabella Landrum (la petite fille blonde), Achok Majac (Amara). - Uchronie horrifique : dans une plantation du sud, Eden, une esclave noire, est malmenée par son maître, le général-sénateur Denton, et violée par des soldats confédérés, puis se réveille au XXIe siècle dans la peau de Veronica Henley... ou se dessine tout le racisme de l'Amérique d'aujourd'hui.
2021** (tv) The Underground Railroad (US) série de Barry Jenkins
Brad Pitt/Amazon Studios-Big Indie Pictures-PASTEL (Amazon Prime Video 14.5.21), 10 x 65 min. (9h53 min.). - av. Thuso Mbedu (Cora), Chase Dillon (Homer), Joel Edgerton (Ridgeway), Aaron Pierre (Caesar), Sheila Atim (Mabel), Peter Mullan (Ridgeway Senior), William Jackson Harper (Royal), Jeff Pope (Connelly), Lucius Baston (Prideful). - Vers 1850, des groupes abolutionnistes créent un réseau souterrain - en fait un réseau de routes et de refuges secrets - qui permet aux esclaves noirs de s'échapper vers le Nord, les États libres et le Canada. Une adaptation du roman éponyme de Colson Whitehead (Prix Pulitzer 2016). Cora, une frêle adolescente noire entame ce voyage de la Georgie à l'Indiana, exode dont les étapes souvent très brutales illustrent la reconquête des libertés fondamentales. Caesar le mutique lui sert de compagnon d'infortune, mais leurs chemins se croisent, les égarent; en Caroline du Sud, sous couvert de soins, Cora comprend que les femmes noires sont stérilisées de peur qu'elles n'engendrent des enfants qui submergeraient le patriarcat en place, tandis qu'en Caroline du Nord, un fanatisme religieux inhumain gangrène la société. Un bon début, mais la série s'essouffle rapidement, malgré les rappels d'actualité formulés par Black Lives Matter et l'habileté du cinéaste noir Barry Jenkins (Oscar du meilleur film avec "Moonlight" en 2016), dont l'esthétique virtuose frappe plus d'une fois. Filmé en Georgie (Dawsonville, Savannah, Macon, Covington, Mansfield) et en Caroline du Sud.