XII - LES ÉTATS-UNIS AU XIXe SIÈCLE
7. LA RECONSTRUCTION - 1865-1900
7.10. Les Américains s’imposent au JAPON
Le 13 février 1854, à la tête de sept navires de guerre, dont quatre à vapeur, le commodore Matthew C. Perry amène à l’empereur du Japon un message d’amitié – en forme de menace – de la part du président américain Franklin Pierce. Il exige du shogun qu’il ouvre les ports japonais (fermés à tout étranger depuis 1603) aux navires de commerce et aux baleiniers américains. Il sort ainsi de force le Japon féodal de son isolement et y jette les bases de l’industrialisation de l’ère Meiji. Deux ans plus tard, Townsend Harris, consul général des Etats-Unis (surnommé « le Barbare »), est le premier diplomate occidental à s’installer au Japon.
1935 | Tôjin Okichi [L'Étranger] (JP) de Taizô Fuyushima Shinkô Kinema. - av. Sessue Hayakawa (le consul Townsend Harris), Tomosaburô Ii (Shinjiro Isa), Yoshio Miyajima (Nathal Heusken, l'interprète), Yaeko Mizutani (Okichi), Mineko Murata (la maîtresse d'Isezen), Jun Nemoto (Yashirô Endô), Shizuko Saijô (Ohari), Tanosuke Sawamura (Tsurumatsu), Sakiko Yonezu (Osen, la tante d'Okichi). - Townsend Harris devient le premier ambassadeur américain au Japon. |
1955 | (tv) The Adventures of Lt. Contee (US) d’Albert McCleery « The Hallmark Hall of Fame » épis. 4 (NBC 6.3.55). – av. John Barrymore Jr. (ltn. Marcus Contee). – Les exploits d’un officier du commodore Matthew C. Perry, dont les efforts personnels en 1854 furent déterminants pour ouvrir le Japon au commerce extérieur. |
1958 | The Barbarian and the Geisha. The Townsend Harris Story (Le Barbare et la Geisha) (US) de John Huston [et Walter Lang] Eugene Frenke/20th Century-Fox, 105 min. – av. John Wayne (le consul Townsend Harris), Eiko Ando (Okichi), Sam Jaffe (Henry Heusken), So Yamamura (baron Tamura), Hiroshi Yamoto (le shogun Mutsuhito). En juillet 1856, Townsend Harris (1804-1878) et son interprète Henry Heusken débarquent dans le port de Shimoda ; suite aux accords imposés par Matthew C. Perry, Harris a été nommé consul américain et vient établir un traité commercial entre les Etats-Unis et le Japon qu’il veut négocier avec le shogun à Yedo ; le gouverneur Tamura étant opposé à ce traité, il charge Okichi, une geisha, de l’espionner. Elle s’éprend de Harris, l’initie à la culture nipponne, mais passe pour une traîtresse aux yeux des siens. Des marins d’un navire américain introduisent le choléra à Shimoda, Harris combat le fléau avec courage et efficacité, mettant le feu aux demeures atteintes par l’épidémie. Reconnaissant, Tamura accompagne personnellement Harris à Yedo, lorsque l’empereur lui accorde enfin une audience après 18 mois d’attente. Des nobles de la cour impériale ayant exigé qu’il assassine l’Américain, Tamura fait harakiri. Okichi, qui a aussi refusé de le tuer, disparaît, laissant Harris à sa mission diplomatique. Le « film japonais » de Huston, qui découvre avec ravissement un univers millénaire et inconnu ; il demande la présence constante du réalisateur Teinosuke Kinugasa (« La Porte de l’enfer ») à ses côtés et exige que les moindres accessoires soient authentiques. Mais aussi un tournage très tendu, John Wayne ne partageant pas les idées politiques de Huston (toujours habillé en kimono) et voulant orienter le drame intimiste plutôt vers le film d’action ; vexé, de surcroît par la séquence où il se fait jeter au sol par un petit Japonais adepte du judo. Le tournage en CinemaScope et couleurs DeLuxe se déroule dans le village de Kawana, à Kyoto (studios Eiga, Temple des Fleurs, palais Nijojo), à Hanano Tera, dans la péninsule d’Izu et au lac Biwa. Dans les studios de la Century-Fox, Billy Wilder filme un jour de prises additionnelles, tandis qu’à l’insu de Huston (en repérages en Afrique), John Wayne fait retourner plusieurs séquences et enlever les scènes où il ne se trouve pas à son avantage, au point où le cinéaste furieux envisage de retirer son nom du générique. Le film est entièrement remonté, le travail de Huston dénaturé. Un travail au rythme parfois contemplatif (voire trop lent), visuellement chatoyant, mais impersonnel. |
1981 | The Bushido Blade / Sword of the Shogun / US : The Bloody Bushido Blade (US/JP/GB) de Tsugunobu Kotani Rankin/Bass Prod.-Trident, 104 min. – av. Richard Boone (commodore Matthew C. Perry), Toshirô Mifune (comandant du Shogun), Mike Starr (Bos’n Cave Johnson), Timothy Patrick Murphy (Robin Burr), Frank Converse (capt. Lawrence Hawk), Bin Amatsu (baron Zen), Sonny Chiba (prince Ido), Tetsuro Tanba (Lord Yamato). Yokohama en février 1854 : le commodore Matthew C. Perry, ambassadeur des Etats-Unis, fait un second séjour au Japon pour signer un traité avec le Shogun. Cadeau de l’empereur du Japon à Perry, une épée de samouraï en acier a été volée par le seigneur Yamato, hostile à un rapprochement avec l’Occident. Des marins américains et des samouraïs la récupèrent. Tourné au Japon et à Londres, ce petit film de série est à peine distribué en salle. |
2003 | The Last Samurai (Le Dernier Samouraï) (US/NZ) d’Edward Zwick Samurai Pictures-Bedford Falls-Cruise Wagner Prod.-Radar-Warner Bros., 154 min. – av. Tom Cruise (capt. Nathan Algren), Ken Watanabe (Katsumoto), Hiroyuki Sanada (Ujio), Togo Igawa (gén. Hasegawa), Shun Sugata (Nakao), Billy Connolly (Zebulon Grant), Timothy Spall (Simon Graham), Tony Goldwyn (col. Benjamin Bagley), Koyuki (Taka), Shichinosuke Nakamura (l’empereur Mutsuhito Meiji Tenno, 1867/1912). Japon 1876, un vétéran américain de la guerre de Sécession traumatisé par Gettysburg est chargé par l’empereur Meiji de moderniser son armée pour abolir le shogunat et lutter contre les samouraïs rebelles que commande Katsumoto. Il rejoint ces derniers après avoir été capturé dans un village isolé, où il s’est fait initié aux arts martiaux et a appris le japonais, aidé par la belle Taka (dont il a tué le mari). Il combat l’armée impériale, plus forte en hommes et munie d’armes modernes, en un sanglant baroud d’honneur aux côtés de Katsumoto. Celui-ci périt sur le champ de bataille, Algren remet son sabre à l’empereur. Un épisode inspiré de la dernière révolte des samouraï traditionnels (menés par Saigo Takamori), condamnés par la modernisation des Meiji, et des exploits du « samouraï blanc », qui n’était en fait pas un mercenaire yankee mais un Français, le capitaine, polytechnicien et aquarelliste Jules Brunet (1838-1911), fondateur d’une éphémère « République » autonome à Hakodate (sur l’île d’Hokkaido), dernier fief des partisans du shogun Yoshinobu Tokugawa écrasés par les forces impériales. Brunet faisait partie de la première mission militaire de la France au Japon. Zwick en fait un film entièrement axé sur Tom Cruise, niais, imbu de lui-même et excessivement narcissique : passé maître en méditation zen (qu’il doit confondre avec la scientologie !), son Américain connaît mieux le bushido que tous les Japonais réunis, et la star est logiquement le seul survivant de l’hécatombe finale : les samouraï autochtones ne font pas le poids. Pénible. Tournage en Nouvelle-Zélande (Henderson Valley Studio à Auckland, New Plymouth, Pukekura Park, Uruti Valley, le mont Taranaki fait office de mont Fuji), au Japon (Awaji City, Nijo Castle à Kyoto, Himeji) et aux studios Warner à Burbank. Quatre nominations à l’Oscar 2004 (Ken Watanabe, décors, costumes, son), Award of the Japanese Academy 2005 (meilleur film étranger), Blue Ribbon Award (Ken Watanabe), trois nominations au Golden Globe (musique, Tom Cruise, Ken Watanabe), MTV Movie Award Mexico 2004 (pour « Tom Cruise, l’Américain le plus rigolo du Japon ») ! |