XII - LES ÉTATS-UNIS AU XIXe SIÈCLE
8b. LE CRÉPUSCULE DE LA NATION ROUGE - 1862/1892
Les Apaches Chiricahua en Arizona, dans « Conquest of Cochise » de William Castle (1953)
8b.5. Les APACHES (Inde), les NAVAJOS, MESCALEROS et HOPIS
En 1860, la garnison militaire de Fort Defiance, au Nouveau-Mexique, abat le bétail des Navajos, déclenchant la guerre avec les nations rouges. Le chef Manuelito rassemble plus de mille guerriers et attaque le fort (30 avril 1860) ; il est repoussé de justesse grâce à l’artillerie. L’année suivante, un lieutenant de cavalerie déclenche à son tour la guerre contre les Apaches pacifiques Chiricahua d’Arizona en faisant prisonniers Cochise et sa famille. Cochise parvient à s’échapper, mais les siens sont massacrés.
MANUELITO (=Nabaah Jitta, « le Guerrier-qui-saisit-son-ennemi », clan des Bit’ahni, 1818-1893), berger athlétique qui devient le chef suprême des Navajos en 1855, combat l’armée dès 1863/64 (il affronte le col. Kit Carson), pratique la tactique de la « terre brûlée », mais doit capituler en 1866. Les Navajos sont parqués dans la réserve de Bosque Redondo, où Manuelito succombe à la variole et à l’alcoolisme.
COCHISE (=Sjelasje, Apache Chiricahua, ca. 1824-1874). Chef prestigieux de la résistance apache depuis 1860, déclenche 12 ans de guérilla après l’assassinat de sa famille par l’armée américaine. En 1872, l’agent Thomas Jeffords (dit « Taglito », Barbe Rouge, 1832-1914) parvient à amener le gén. O. O. Howard dans le repaire de son ami Cochise, dans le sud-est de l’Arizona, pour des pourparlers de paix. Mourant, le chef Chiricahua obtient de l’officier la promesse que son peuple pourra retourner en paix à Apache Pass. Promesse bien sûr non tenue. Icône de sagesse indienne dans l’imagerie populaire américaine, en raison de son attitude conciliatrice..
GERONIMO (=Gogathlay, « Celui Qui Baille », 1829-1909), Medicine Man des Apaches Bedonkohe, considéré comme un Chiricahua après avoir lutté avec Mangas Coloradas et Cochise. Refuse la réserve et gagne le Mexique du Nord en 1877 où il résiste pendant dix ans, organisant des raids en Arizona et contre les Mexicains. Il se rend en 1886 au gén. Nelson Miles. Déportation en Floride, décès à Fort Sills (Oklahoma) après 23 ans de captivité. Le diable personnifié dans l'imagerie populaire américaine, en raison de sa volonté de résistance et de son acharnement à défendre sa culture.
ESKIMINZIN (Apache Aravaipa, ca. 1828-1895), gendre de Santos, chef dont le village pacifique à Camp Grant (Arizona) est massacré par les habitants de Tucson en 1871. Déportation à San Carlos, soulèvement puis reddition en 1874, libération par l’entremise de l’agent pro-apache John Philip Clum (cf. O. K. Corral, Tombstone)
CHATO (Apache Chiricahua, ca. 1860-1934), successeur de Victorio, reddition et déportation dans la réserve de San Carlos en 1882.
MANGAS COLORADAS (ou MANGUS COLORADO, « Manches Rouges », =Dasoda-Hae, Apache Mimbrenjo, ca. 1795-1863), beau-père de Cochise. Blessé à la bataille d’Apache Pass en juillet 1862, assassiné en captivité par des soldats qui scalpent et décapitent le vieillard.
VICTORIO / VITTORIO (Apache Mimbrenjo, ca. 1809-1880), allié de Geronimo et Mangus Colorado. Le plus grand tacticien de la nation apache. Déporté en 1865 à Ojo Caliente, puis en 1877 à la réserve San Carlos. Fuite à Chihuahua, où il périt avec les siens après deux ans de résistance armée.
ULZANA (Apache Mimbrenjo, ca. 1840)
NANA (ca. 1800-1896), prophète visionnaire surnommé le « Renard du désert », chef des Apaches Mimbrenjo. Beau-frère de Geronimo, successeur de Victorio en 1881 au Nouveau-Mexique. Avec ses 40 guerriers, il est traqué par 1000 hommes de l’armée fédérale. En 1885, il seconde Geronimo au cours de sa dernière campagne et se rend en janvier 1886. Exilé avec ce dernier en Floride, décédé à Fort Sills, Oklahoma.
TAZA (ca. 1850-1876), fils aîné de Cochise et de Dos-teh-seh, la fille de Mangas Coloradas. En 1874 proclamé chef des Chiricahua qu’il mène d’Apache Pass à la réserve de San Carlos. Meurt d’une pneumonie en mission à Washington.
NAICHE / NATCHÉ / NATCHEZ (ca. 1856-1919), fils cadet de Cochise. Proclamé chef des Chiricahua Chokonen en 1876. D’abord pacifique, il résiste dès 1881 aux côtés de Geronimo, se rend en 1886 et suit ce dernier à Fort Marion en Floride, puis en Alabama et à Fort Sills, Oklahoma. Retour au Nouveau-Mexique dans la réserve des Mescaleros en 1913.
« APACHE KID » (=Zenogalache, « Le Fou », ou Hashkee-Binaa-Nteel, « Furieux aux grands yeux », 1867-1910 ?), gendre du chef Eskiminzin, éclaireur de l’armée qui capture Geronimo (premier sergent de l’Apache Government Scouts), protégé d’Al Sieber, il s’échappe en 1887 après son arrestation pour avoir tué l’assassin de son père dans la réserve de San Carlos. Depuis son repaire dans la Sierra Madre mexicaine, il organise avec sa bande de renégats de nombreux meurtres de fermiers jusqu’en 1894, date à partir de laquelle il disparaît sans laisser de traces.
MANUELITO (=Nabaah Jitta, « le Guerrier-qui-saisit-son-ennemi », clan des Bit’ahni, 1818-1893), berger athlétique qui devient le chef suprême des Navajos en 1855, combat l’armée dès 1863/64 (il affronte le col. Kit Carson), pratique la tactique de la « terre brûlée », mais doit capituler en 1866. Les Navajos sont parqués dans la réserve de Bosque Redondo, où Manuelito succombe à la variole et à l’alcoolisme.
COCHISE (=Sjelasje, Apache Chiricahua, ca. 1824-1874). Chef prestigieux de la résistance apache depuis 1860, déclenche 12 ans de guérilla après l’assassinat de sa famille par l’armée américaine. En 1872, l’agent Thomas Jeffords (dit « Taglito », Barbe Rouge, 1832-1914) parvient à amener le gén. O. O. Howard dans le repaire de son ami Cochise, dans le sud-est de l’Arizona, pour des pourparlers de paix. Mourant, le chef Chiricahua obtient de l’officier la promesse que son peuple pourra retourner en paix à Apache Pass. Promesse bien sûr non tenue. Icône de sagesse indienne dans l’imagerie populaire américaine, en raison de son attitude conciliatrice..
GERONIMO (=Gogathlay, « Celui Qui Baille », 1829-1909), Medicine Man des Apaches Bedonkohe, considéré comme un Chiricahua après avoir lutté avec Mangas Coloradas et Cochise. Refuse la réserve et gagne le Mexique du Nord en 1877 où il résiste pendant dix ans, organisant des raids en Arizona et contre les Mexicains. Il se rend en 1886 au gén. Nelson Miles. Déportation en Floride, décès à Fort Sills (Oklahoma) après 23 ans de captivité. Le diable personnifié dans l'imagerie populaire américaine, en raison de sa volonté de résistance et de son acharnement à défendre sa culture.
ESKIMINZIN (Apache Aravaipa, ca. 1828-1895), gendre de Santos, chef dont le village pacifique à Camp Grant (Arizona) est massacré par les habitants de Tucson en 1871. Déportation à San Carlos, soulèvement puis reddition en 1874, libération par l’entremise de l’agent pro-apache John Philip Clum (cf. O. K. Corral, Tombstone)
CHATO (Apache Chiricahua, ca. 1860-1934), successeur de Victorio, reddition et déportation dans la réserve de San Carlos en 1882.
MANGAS COLORADAS (ou MANGUS COLORADO, « Manches Rouges », =Dasoda-Hae, Apache Mimbrenjo, ca. 1795-1863), beau-père de Cochise. Blessé à la bataille d’Apache Pass en juillet 1862, assassiné en captivité par des soldats qui scalpent et décapitent le vieillard.
VICTORIO / VITTORIO (Apache Mimbrenjo, ca. 1809-1880), allié de Geronimo et Mangus Colorado. Le plus grand tacticien de la nation apache. Déporté en 1865 à Ojo Caliente, puis en 1877 à la réserve San Carlos. Fuite à Chihuahua, où il périt avec les siens après deux ans de résistance armée.
ULZANA (Apache Mimbrenjo, ca. 1840)
NANA (ca. 1800-1896), prophète visionnaire surnommé le « Renard du désert », chef des Apaches Mimbrenjo. Beau-frère de Geronimo, successeur de Victorio en 1881 au Nouveau-Mexique. Avec ses 40 guerriers, il est traqué par 1000 hommes de l’armée fédérale. En 1885, il seconde Geronimo au cours de sa dernière campagne et se rend en janvier 1886. Exilé avec ce dernier en Floride, décédé à Fort Sills, Oklahoma.
TAZA (ca. 1850-1876), fils aîné de Cochise et de Dos-teh-seh, la fille de Mangas Coloradas. En 1874 proclamé chef des Chiricahua qu’il mène d’Apache Pass à la réserve de San Carlos. Meurt d’une pneumonie en mission à Washington.
NAICHE / NATCHÉ / NATCHEZ (ca. 1856-1919), fils cadet de Cochise. Proclamé chef des Chiricahua Chokonen en 1876. D’abord pacifique, il résiste dès 1881 aux côtés de Geronimo, se rend en 1886 et suit ce dernier à Fort Marion en Floride, puis en Alabama et à Fort Sills, Oklahoma. Retour au Nouveau-Mexique dans la réserve des Mescaleros en 1913.
« APACHE KID » (=Zenogalache, « Le Fou », ou Hashkee-Binaa-Nteel, « Furieux aux grands yeux », 1867-1910 ?), gendre du chef Eskiminzin, éclaireur de l’armée qui capture Geronimo (premier sergent de l’Apache Government Scouts), protégé d’Al Sieber, il s’échappe en 1887 après son arrestation pour avoir tué l’assassin de son père dans la réserve de San Carlos. Depuis son repaire dans la Sierra Madre mexicaine, il organise avec sa bande de renégats de nombreux meurtres de fermiers jusqu’en 1894, date à partir de laquelle il disparaît sans laisser de traces.
1912 | Geronimo’s Last Raid (US) de G. P. Hamilton ; American Film Co., 1 bob. |
1913 | The Apache Kid (US) de Bertram Bracken ; Lubin Mfg. Co., 1 bob. – av. Henry King (Apache Kid), Dolly Larkin. |
1925 | **The Vanishing American (La Race qui meurt) (US) de George B. Seitz Adolph Zukor, Jesse L. Lasky/Paramount Pictures-Famous Players-Lasky Corp., 10 bob./109 min. – av. Richard Dix (Nophaie), Lois Wilson (Marion Warner), Noah Beery (Booker), Malcolm McGregor (Earl Ramsdale), Shannon Day (Gekin Yashi), Bernard Siegel (Do Etin), Charles Stevens (Shoie), Guy Oliver (Kit Carson). Nophaie, un Navajo qui a été éduqué de force chez les Blancs, entre en conflit avec l’agent corrompu et raciste des Affaires indiennes Booker pour le cœur de l’institutrice Marion (à l’Indian School) et en cherchant à mettre fin de ses activités de voleur de chevaux navajos. Le gouvernement fait la sourde oreille et se retourne contre lui. Nophaie s’enfuit dans les montagnes ; lorsque les Navajos déclarent la guerre aux autorités, Nophaie met en garde la communauté blanche. Il est tué lors des combats et meurt dans les bras de son institutrice blanche (d’après Zane Grey). Un noble Indien pris entre deux mondes : la première tentative hollywoodienne à grande échelle d’illustrer la déchéance des Amérindiens, et un film souvent poignant, avec la vedette Richard Dix. L’action se déroule en 1916/17, mais un long prologue de 26 minutes narre les combats antérieurs des Navajos contre l’envahisseur blanc, depuis l’arrivée des Espagnols. Kit Carson, qui avait participé à la campagne militaire de 1862-64 forçant les Apaches Mescalero et les Navajos à gagner la réservation de Bosque Redondo au Nouveau-Mexique, y fait une brève apparition. Filmé à Monument Valley, Moenave (Utah) et à Santa Catalina Island (Calif.). Charles Stevens, petit-fils de Geronimo, joue Shoie. Remake fauché en 1955 par Joseph Kane (« The Vanishing American / Courage indien »), sans prologue historique. |
1930 | The Apache Kid’s Escape (US) de Robert J. Horner (+ prod.), 58 min. – av. Jack Perrin (Apache Kid), Fred Church, Josephine Hill, Virginia Ashcroft, Bud Osborne, Fred Burns, Henry Roquemore. |
1934 | [Laughing Boy (US) de Woody S. Van Dyke Hunt Stromberg/Metro-Goldwyn-Mayer, 79 min. – av. Ramon Novarro (Laughing Boy), Lupe Velez (Slim Girl), William Davidson (George Hartshorne), Chief Thunderbird (le père), Catalina Rambula (la mère), Tall Man’s Boy (Wounded Face), F. A. Armenta (Yellow Singer). Dans son roman « Laughing Boy » (prix Pulitzer 1929), le président de l’Association des Affaires Indiennes Oliver La Farge décrit le conflit d’un pur Navajo avec les tribus déchues de la réserve et des bidonvilles (l’époque n’est pas précisée). « Garçon rieur » finit par tuer accidentellement son épouse Slim Girl en voulant abattre le Blanc qui en a fait une prostituée. Le roman emballe William Wyler et son scénariste John Huston, mais après deux mois de préparatifs à la Universal, le patron Carl Laemmle prend peur et revend le sujet à la MGM. Quoique tourné dans une réserve Navajo en Arizona, le film est faussé par un casting grotesque (Novarro, Velez) et honteusement édulcoré après 30 minutes de coupures exigées par la Legion of Decency (implications sexuelles et raciales). Un échec public et critique mérité .] |
1939 | Geronimo ! The Story of a Great Enemy (Géronimo le Peaux-Rouge) (US) de Paul H. Sloane William LeBaron/Paramount, 89 min. – av. Preston Foster (cpt. Bill Starrett), Ellen Drew (Alice Hamilton), Andy Devine (Sneezer), William Henry (ltn. John Steele Jr.), Chief Thundercloud (Geronimo), Ralph Morgan (gén. Steele), Joseph Crehan (président Ulysses S. Grant). Le général Steele est chargé de tenir en échec Geronimo, craint pour sa férocité et sa haine implacable des Blancs, et qui rançonne convois et caravanes (on mentionne en passant que toute la famille du chef apache a été massacrée par l'armée, mais ce n'est pas une raison de le laisser sévir). Steele, militaire borné et rigide, est à la tête de dix mille hommes (sic), et a sous son commandement son fils John auquel il ne fait pas de cadeaux; sa femme est tuée alors qu'elle venait rejoindre son mari. Steele tombe dans un guet-apens de Geronimo, perd la vie comme la majorité de ses hommes, mais son fils capture l'affreux « démon rouge » et finit décoré par le président Grant (sic). Le brave capitaine Starrett, qui a protégé le jeune John et l'a payé de sa vie, reçoit, le veinard, une médaille posthume. Désormais les frontières sont sûres. Marches militaires, clairons et bannières étoilées. Film historiquement aberrant et raciste - sa devise doit être "un bon Indien est un Indien mort", car Geronimo ne connaît qu'une expression faciale: la grimace haineuse - tourné à Chatsworth (Iverson Ranch). à Agoura (Paramount Ranch) et à Fort Bliss, Texas, avec des stockshots pour les batailles empruntés à « The Plainsman » (Cecil B. DeMille, 1936), « Texas Rangers » (King Vidor, 1936) et « Wells Fargo » (Frank Lloyd, 1937). Tous les Indiens sont emplumés: tant pour l'authenticité. |
1939 | ® Stagecoach (La Chevauchée fantastique) (US) de John Ford. – av. Chief White Horse (Geronimo). |
1942 | ® Valley of the Sun (La Vallée du soleil) (US) de George Marshall. – av. Tom Tyler (Geronimo), Antonio Moreno (Cochise). |
Un émule de Custer (Henry Fonda) fait stupidement massacrer ses hommes dans « Fort Apache » de John Ford (1948)
1948 | ***Fort Apache (Le Massacre de Fort Apache) (US) de John Ford Merian C. Cooper-J. Ford/Argosy Pictures-RKO Radio Pictures, 127 min. – av. John Wayne (cpt. Kirby York), Henry Fonda (lieut. col. Owen Thursday), Shirley Temple (Philadelphia Thursday), John Agar (ltn. Michael O’Rourke), Miguel Inclan (Cochise), Ward Bond (sgt.-maj. O’Rourke), George O’Brien (cpt. Sam Collingwood), Victor McLaglen (sgt. Mulcahy), Pedro Armendariz (sgt. Beaufort), Irene Rich (Mrs. O’Rourke). Fort Apache, Arizona en 1876. À l’instar de Custer face aux Sioux, la ganache militaire dégradée Thursday, psychorigide et audestructeur, mène son régiment au désastre en provoquant et en affrontant Cochise contre l’avis de tous ses subordonnés. Ford condamne son entêtement raciste, mais, jamais à une contradiction près, le cinéaste républicain finit quand même par glorifier le régiment qui meurt stupidement sous ses ordres : en souvenir de ses camarades morts et pour l’honneur de l’armée, le capitaine York (John Wayne, of course) couvre les fautes graves du colonel face à la presse et lui attribue officiellement une conduite héroïque… Dans la logique fordienne, si le « massacre » de Thursday/Custer doit avoir une valeur quelconque pour la nation américaine, il faut le transformer en mythe véhiculant des notions de courage et de sacrifice. Même mensonger, inventé de toutes pièces, le mythe est « porteur », servi ici par une réalisation, une photo et une interprétation admirables de rigueur et de force, avec Henry Fonda (à la veille d’être mis sur une « liste grise » pour ses opinions de gauche) en double fascinant de Custer. Erreur historique révélatrice : Cochise n’a jamais commandé une armée de 2500 Apaches, comme l’affirme - et le montre - le film, mais il menait une guerre de guérilla avec des petits groupes de combattants. Quant au lieu du titre, il fut appelé Camp Ord en 1870, puis Camp Apache, enfin, aménagé en fortin en 1879, il devint Fort Apache … cinq ans après la mort de Cochise. Tourné avec des Indiens Navajo dans l’Utah (Moab, Mexican Hat, Monument Valley, Kanab) et en Californie (Corriganville à Simi Valley, Selznick International Studios à Culver City). Deux fois primé au festival de Locarno 1948 (réalisation et photo). Premier volet de la trilogie fordienne glorifiant sans vergogne, mais hélas avec panache, la cavalerie américaine, suivi de « She Wore a Yellow Ribbon » (1949) et « Rio Grande » (1950). "J'ai passé ma vie à tuer des Indiens à l'écran" reconnaissait John Ford, 70 ans, à la veille de tourner "Cheyenne Autumn" en 1964, son avant-dernier film. La lucidité est venue avec le haut âge. |
1949 | Ambush (Embuscade) (US) de Sam Wood ; S. Wood-Armand Deutsch/Metro-Goldwyn-Mayer, 89 min. – av. Robert Taylor (Ward Kinsman), John Hodiak (cpt. Ben Lorrison), Arlene Dahl (Ann Duverall), Don Taylor (ltn. Linus Delaney), Charles Stevens (Diablito), Chief Thundercloud (Tana). – Arizona, écoeuré par le manque de parole des Blancs, le chef Diablito s’échappe de la réservation et organise la guérilla. La cavalerie US est chargée de récupérer une femme blanche qu’il a enlevée. [fiction] Filmé à Corriganville, Simi Valley (Calif.) et à Gallup, au Nouveau-Mexique. |
1949 | Apache Chief (US) de Frank MacDonald ; Lippert, 59 min. – av. Alan Curtis (Young Eagle), Russel Hayden (Black Wolf), Tom Neal, Carol Thurston, Fuzzy Knight. – Deux chefs Apaches rivaux se combattent, l’un pour la co-existence avec les Blancs, l’autre contre. [fiction] |
1950 | I Killed Geronimo (US) de John Hoffman ; Jack Schwarz Prod.-Eagle Lion, 62 min. – av. James Ellison (cpt. Jeff Packard), Chief Thundercloud (Geronimo), Virginia Herrick (Julie Scott), Smith Ballew, Ted Adams. – Contrairement à ce que proclame ce navet, Geronimo n’a pas été tué par qui que ce soit, il a été emporté par une pneumonie en 1907… |
La « flèche est brisée » entre Cochise (Jeff Chandler) et Jeffords (James Stewart) dans « Broken Arrow » (1950)
1949/50 | ***Broken Arrow (La Flèche brisée) (US) de Delmer Daves Julian Blaustein/20th Century-Fox, 93 min. – av. James Stewart (cpt. Tom Jeffords), Jeff Chandler (Cochise), Debra Paget (Sonseeahray), Basil Ruysdael (gén. Oliver O. Howard), Will Geer (Ben Slade), Arthur Hunnicutt (Milt Duffield). Tucson, Arizona 1870, Tom Jeffords parvient à convaincre Cochise de faire la paix (symbolisée chez certains Indiens par une flèche brisée). Il épouse Sonseeahray, une ravissante Apache, mais elle est tuée par des colons blancs. Sur conseil de Cochise qui veut éviter une nouvelle guerre, Jeffords renonce à la venger et retourne vers les siens, le cœur lourd de souvenirs. Un des tout premiers films ouvertement pro-indien de l’histoire du cinéma (aux côtés de « Devil’s Doorway » d’Anthony Mann, cf. infra, Shoshones), malgré une diabolisation aussi facile que fâcheuse de Geronimo, qui représente ici le « mauvais Indien » face au « bon » Cochise (en réalité, Geronimo n’a jamais pris les armes tant que Cochise était en vie, afin de respecter la parole donnée d'un homme qu'il admirait profondément et accepta de vivre dans une réserve jusqu'à la mort de Cochise). Du reste, Cochise ne pouvait et ne voulait pas parler au nom de toute la nation apache, il ne pouvait parler qu'au nom de sa propre tribu. Quant à Geronimo, dépeint ici comme un renégat sanguinaire, il haïssait en priorité les Mexicains qui avaient tué et scalpé sa mère, son épouse et ses trois enfants en 1850. On peut certes critiquer la représentation filmique de tribus apaches de l'époque: au lieu d'une population faible, décimée et affamée, on montre des Indiens forts et bien-portants, vivant en harmonie dans un entourage idyllique. Démontrer qu'il y a aussi de "mauvais" Indiens comme il y a de "mauvais" Blancs (en soi une évidence) permet d'esquiver les vraies questions: celles de l'invasion, de l'expropriation, de la perfidie des politiciens, du génocide et des responsabilités de Washington. La date de 1870 permet de passer sous silence le fait que les Apaches Chiricahua étaient déjà en guerre depuis plus de 60 ans avec Mexicains, Espagnols et Euro-Américains. On ne précise pas assez que cette guerre est une guerre d'acquisitions matérielles pour les uns et de simple survie pour les autres. À la fin du film, on passe sous silence que Jeffords fut ensuite l'unique agent officiel de la réserve des Chiricahuas, où ces derniers souffrirent de malnutrition, de maladies et d'humiliations constantes. Mais quoique noyé dans un pacifisme bienvenu, le film de Daves, un humaniste libéral, marque le début de la réhabilitation historique de l’Amérindien au cinéma et provoque une véritable onde de choc dans le public américain qui découvre dans une production courante hollywoodienne la vie quotidienne des "diables rouges", leurs coutumes, leurs croyances, leurs contradictions, dépeintes par Daves avec un immense respect et, par moments, une volonté quasi documentaire de restituer l'univers traditionnel apache, fut-ce au prix de légères concessions sentimentales (c'est la première fois qu'on voit à l'écran un Blanc se marier avec une Indienne). Mais dans ce film, ce sont les Blancs qui scalpent. Daves tient à réveiller la compréhension pour l'autre, loin de toute forme de racisme. Les relations authentiques entre Cochise et Jeffords sont évoquées avec justesse et le film a le courage de montrer pour la première fois, et en détail, un mariage interracial dans l’Ouest. Mise en scène tour à tour violente et lyrique (la fin comme les scènes d'intimité amoureuse sont superbes), mais avec quelques concessions au spectateur de l’époque (Cochise interprété par un non-Indien, la mort de Sonseeahray qui permet à Jeffords de retourner dans son monde ... et d'épouser une Blanche). La « flèche brisée » est en fait un symbole de paix des Indiens Blackfoot (Montana, Alberta), non des Apaches. Reste le personnage de Cochise, transformé en Noble Sauvage à la sagesse exemplaire. En réalité, celui-ci était fatigué et las, conscient de sa fin comme de l'irrépressible invasion des Blancs, alors que le Cochise de Jeff Chandler (sioniste new-yorkais virulent), rayonne une autorité, une intégrité et une force exemplaires; il rejouera d'ailleurs Cochise dans deux autres films, nettement inférieurs: "The Battle at Apache Pass" de George Sherman (1952) et "Taza, Son of Cochise" de Douglas Sirk (1954). Un grand succès public aux Etats-Unis, les deuxièmes meilleures recettes de la Fox pour l’année (3,5 millions de $ pour un coût de 2 millions). Tourné en Technicolor en Arizona (Sedona, Coconino Mountains, Flagstaff, Tucson) et en Californie (Alabama Hills à Lone Pine, Iverson Ranch à Chatsworth). Trois nominations à l’Oscar (Jeff Chandler, photo d’E. Palmer, scénario d’Albert Maltz, sous un nom d’emprunt car auteur « blacklisté »), Golden Globe 1951 (« Best Film Promoting International Understanding »), Writers Guild of America Award 1951. - Cf. aussi la télésérie "Broken Arrow" de 1956-60. |
1950 | Rio Grande (US) de John Ford Merian C. Coooper-J. Ford/Argosy-RKO Radio Pictures, 105 min. – av. John Wayne, Maureen O’Hara, Ben Johnson, Victor McLaglen, Harry Carey Jr. (Daniel Boone), J. Carrol Naish (gén. Philip H. Sheridan). 1879/80, à la frontière mexicano-américaine. Le général Sheridan ordonne à une garnison de franchir le Rio Grande pour anéantir les Apaches sans se préoccuper des souhaits de Washington. Chanson de geste épique à la gloire de l’armée américaine. |
1951 | ® Fort Defiance (US) de John Rawlins. – av. Ben Johnson, Iron Eyes Cody (Brave Bear). – Episode de la guerre contre les Navajos. |
1951 | ® The Last Outpost (Le Dernier Bastion) (US) de Lewis R. Foster. – av. Chief Lowlachie (Cochise), John War Eagle (Geronimo). |
1951 | Slaughter Trail (US) d’Irving Allen ; RKO Radio Pictures, 78 min. – av. Brian Donlevy, Andy Devine, Gig Young, Virginia GreyRobert Hutton, Terry Gilkyson, Rick Roman (Chief Paako). – La cavalerie affronte les Navajos qui refusent d’échanger leur Arizona natal pour la réserve de Bosque Redondo (1863) et sont harcelés par des ranchers criminels. |
1951 | *Apache Drums (Quand les tambours s’arrêteront) (US) de Hugo Fregonese Val Lewton/Universal-International, 75 min. – av. Stephen McNally (Sam Leeds), Coleen Gray (Sally), Williard Parker (major Joe Madden), Arthur Shields (rév. Griffin), Chinto Guzman (Chacho)James Griffith, Armando Sylvestre. Affamés, des Apaches Mescaleros de Vittorio assiègent la petite ville de Spanish Boots. Suspense et images prenantes, un sens aigu de l’action confirment le talent de l’Argentin Fregonese, récemment installé à Hollywood et œuvrant pour le grand producteur Val Lewton. Filmé en Arizona (Cortaro,Tucson) et au Red Rock Canyon State Park (Calif.). |
1951 | ® New Mexico (US) d’Irving Reis. – av. Ted De Corsia (Acoma). |
1952 | Indian Uprising (Les Derniers Jours de la nation Apache) (US) de Ray Nazarro Edward Small/Columbia, 80 min. – av. George Montgomery (cpt. Case McLeod), Audrey Long (Norma Clemson), Miguel Inclán (Geronimo), Robert Foster Dover (Tubai, son fils), Robert Shayne (major Nathan Stark), Hugh Sanders (Benjamin Aslop). Arizona 1885. L'intègre capitaine Case McLeod qui commande un détachement de cavalerie à Fort Steele, prend la défense des Apaches dont le territoire est continuellement violé par des prospecteurs. A Tuscon, un homme d'affaires véreux, Benjamin Aslop, encourage les chercheurs d'or à s'installer dans les monts Glennon au mépris des accords conclus, avec l'accord du shériff. McLeod les empêche de pendre Tubai, le fils de Geronimo, mais la guerre fait rage. McLeod est démis de ses fonctions, remplacé par le sanguinaire capitaine Stark qui tombe dans une embuscade apache. McLeod le sauve mais ne peut empêcher l'arrestation et l'exil de Geronimo. -Discours pro-indien, mais basé sur aucune donnée historique. Petit budget tourné à Sedona (Arizona), Bronson Canyon/Griffith Park et à Corriganville (Los Angeles, Calif.) |
1952 | ® The Lone Star (L’Étoile du destin) (US) de Vincent Sherman. – av. Chief Yowlachie (Geronimo). |
1952 | [® The Savage (Le Fils de Géronimo) (US) de George Marshall. – av. Charlton Heston, Susan Morrow. – Aucun rapport avec les Apaches, puisqu’il s’agit d'un jeune blanc grandi chez les Sioux après que sa famille ait été tuée par des Indiens Crow – mais les distributeurs français ne font pas la différence…] |
1952 | Son of Geronimo – Apache Avenger (US) de Spencer Gordon Bennet ; Columbia (sérial), 15 x 2 bob. – av. Clayton Moore, Bud Osborne, Chief Yowlachie (Geronimo), Tommy Farrell, Rod Redwing (Porico, fils de Geronimo). – Un usurpateur qui se fait passer pour le fils de Geronimo persuade les Apaches de combattre les bandits qui s’en prennent aux colons blancs ( !). Dans la synchronisation française, Geronimo devient un chef sioux: on aura tout vu. |
Cochise (Jeff Chandler) prend les armes à contrecœur dans « The Battle at Apache Pass » (1952) de George Sherman
1952 | *The Battle at Apache Pass (Au mépris des lois) (US) de George Sherman Leonard Goldstein, Ross Hunter/Universal-International, 85 min. – av. John Lund (maj. Jim Colton), Jeff Chandler (Cochise), Susan Cabot (Nono, son épouse), Jay Silverheels (Geronimo), Beverly Tyler (Mary Kearney), Bruce Cowling (Neil Baylor), Jack Elam (Mescal Jack), Tommy Cook (Little Elk, frère de Cochise). Arizona 1862. Accusés à tort des infractions de Geronimo au traité de paix, le noble Cochise est obligé de combattre les hommes blancs avec qui il voudrait pourtant s’entendre… L’armée refusant de l’écouter, les otages pris des deux côtés sont tués. Les Chiricahua et Mimbrenjos sous Cochise et Mangas Coloradas attaquent quinze compagnies du général James Carleton à Apache Pass, mais sont surpris et décimés par l’artillerie cachée, des Howitzer utilisés pour la première fois dans la région. Plusieurs télescopages historiques, mais un réel sens de l’espace (avec des plans inhabituellement larges) et, comme souvent chez George Sherman, un effort sérieux de dépeindre l’Amérindien avec objectivité, mettant sans ambages la faute du conflit sur des agents gouvernementaux corrompus des Affaires indiennes. Dans le film, comble du travestissement hollywoodien, le "gentil" Cochise coopère passagèrement avec les Blancs pour neutraliser le "méchant" Geronimo ! Jeff Chandler reprend son rôle-fétiche de Cochise déjà tenu dans « Broken Arrow » (1950) – dont l’action se situe dix ans plus tard -, mimant l’Indien pacifiste et généreux face à Geronimo, qui, n’ayant, lui, jamais été dupe quant aux traités signés par Washington, est transformé au cinéma en champion belliciste d’une rare férocité (Silverheels le joue également dans « Broken Arrow »). Une manière, une fois de plus, d'esquiver les vraies questions. Tourné en Technicolor à Moab, Utah (Arches National Park, Colorado River, Ida Gulch). |
1953 | Conquest of Cochise (US) de William Castle Sam Katzman/Columbia, 70 min. – av. John Hodiak (Cochise), Robert Stack (maj. Tom Burke), Joy Page (Consuelo de Cordova), Rico Alaniz, Edward Colmans, Steven Ritch (Tukiwah), Carol Thurston (Terua, femme de Cochise). En 1853, les Apaches et les Comanches s’allient contre les Mexicains (Cochise, dont les Blancs ont tué l’épouse, a une idylle avec une aristocrate espagnole !) – ou comment prendre parti pour les Peaux-Rouges sans dénigrer la politique de son propre pays. Nanar fauché tourné en Technicolor à Santa Clarita, Corriganville et Vasquez Rocks (Calif.) qui abonde en erreurs: les Apaches enplumés manient des fusils à répétition apparus seulement 40 ans plus tard, leur nombre n'était pas 40'000 mais au maximum quelques centaines, les uniformes américains datent des années 1870, etc. |
1953 | **Hondo (Hondo, l’homme du désert) (US) de John Farrow [et John Ford, John Wayne] J. Wayne/Batjac-R. Fellows Prod./Warner Bros., 93 min. – av. John Wayne (Hondo Lane), Michael Pate (Vittorio), Geraldine Page (Angie Lowe), Ward Bond (Buffalo Baker), James Arness (Lennie), Rodolfo Acosta (Silva), Leo Gordon (Ed Lowe), Lee Aaker(Johnny Lowe). En 1874, Hondo, un messager-éclaireur de l’armée, rencontre Angie Lowe et son jeune fils Johnny, tous deux établis en territoire hostile navajo et abandonnés depuis des mois par Ed Lowe, leur mari et père. Les Indiens ont été trahis par le gouvernement américain et ont repris le sentier de la guerre. Impressionné par l'entêtement d'Angie à rester dans son ranch isolé, le chef Vittorio tolère sa présence et adopte même le petit Johnny. Lorsque Hondo est capturé par les Navajos, son courage lui vaut le respect de Vittorio. Pour le sauver, Angie le fait passer pour son époux (elle ignore que ce dernier, un couard et un criminel, a été tué par Hondo en état de légitime défense), et Vittorio fait libérer l’éclaireur. En 1880, lorsque Vittorio périt en combattant l'armée américaine et que son successeur Silva s'attaque en masse aux convois blancs venus de Fort Seddon, Hondo récupère Angie et son fils pour les emmener dans son ranch en Californie. Western psychologique d'une remarquable tenue, plein de rebondissements, de spectaculaires batailles, de paysages majestueux et d'annotations quasi documentaires. Une production John Wayne tournée au Mexique (Chihuahua, Camargo) et dans l’Utah (Delle, Lonerock, Skull Valley, Tooele County, Snow Canyon State Park) en Technicolor et 3D (relief) à laquelle John Ford aurait passagèrement collaboré en l’absence de Farrow, mais qui, selon d'autres témoignages, aurait surtout été dirigé par Wayne lui-même. Nomination à l’Oscar pour Geraldine Page et le récit de Louis L’Amour. |
1953 | Arrowhead (Le Sorcier du Rio Grande) (US) de Charles Marquis Warren Nat Holt/Paramount, 105 min. – av. Charlton Heston (Ed Bannon [=Al Sieber, 1844-1907)], Jack Palance (Toriano), Katy Jurado (Nita), Brian Keith (cpt. Bill North), Frank de Kowa (Chattez). Fort Clark, Texas en 1878, l’impitoyable Toriano et ses guérilleros apaches livrent une guerre désespérée et sans pitié aux Blancs. [fiction] Jack « Attila » Palance en Apache féroce est finalement terrassé par un sosie d’Al Sieber, l’éclaireur qui traqua Geronimo. Filmé en Technicolor au Texas (Brackettville). |
1953 | ® Column South (L’Héroïque Lieutenant) (US) de Frederick De Cordova. – av. Audie Murphy, Dennis Weaver (Menguito [=Manuelito]), Robert Sterling (Lee Whitlock [=Major Shepherd]). – Début des guerres contre les Navajos à Fort Defiance en 1860, à l’aube de la guerre de Sécession (cf. 6). |
Massaï alias Burt Lancaster : la rage du désespoir et la haine du Blanc (« Apache » de Robert Aldrich, 1954)
1954 | ***Apache (Bronco Apache) (US) de Robert Aldrich Hecht-Lancaster/United Artists, 91 min. – av. Burt Lancaster (Massaï), Jean Peters (Nalinle), John McIntire (Al Sieber), Charles Bronson (Hondo), Monte Blue (Geronimo), John Dehner (Weddle [=Tom Horn]), Paul Guilfoyle (Santos), Walter Sande (ltn. Col. Beck). En septembre 1886, le Mescalero Massaï/Massé s’échappe du train dans lequel est prisonnier Geronimo, à l’est de Saint-Louis, et retourne à pied en Arizona où il combat en solitaire les Blancs entre 1887 et 1890. Il se rend lorsque sa squaw lui donne un fils. Un happy-end improbable imposé par le studio et Lancaster ; selon Aldrich et le roman de Paul Wellman, il devait être désarmé et abattu d’une balle dans le dos. Dans la lignée de « Broken Arrow » de Delmer Daves et « Devil’s Doorway » d’Anthony Mann, Aldrich se penche avec rage, violence et lyrisme sur le calvaire des Indiens enfermés dans des réserves, résignés à devenir de simples cultivateurs. Plus encore que l’armée, c’est la marche inexorable de la civilisation qui détruit le monde de Massaï et rend son combat à la fois dérisoire et pathétique. Premier film cherchant à gagner la sympathie du public pour l’Indien sans le truchement sentimental d’une liaison ou d’une amitié interraciales. Un projet initial de Joseph Losey (qui s'est réfugié en Europe pour échapper à la chasse aux sorcières maccarthyste), tourné en Technicolor en Californie (Agoura, Thousand Oaks, San Fernando Valley, Simi Valley, Tuolumne County, Agua Dulce, Sierra Nevada, Solemint Junction, Soledad Canyon, Stanislaus National Forest, studios Keywest à Santa Monica), en Arizona (Sedona) et au Nouveau-Mexique. |
1954 | Taza, Son of Cochise (Taza, fils de Cochise) (US) de Douglas Sirk Ross Hunter/Universal-International, 79 min – av. Roch Hudson (Taza), Bart Roberts (Naïche, son frère cadet), Jeff Chandler (Cochise), Barbara Rush (Oona), Gregg Palmer (cpt. Burnett), Ian MacDonald (Geronimo), Eugene Iglesias (Chato), Morris Ankrum (Grey Eagle), Robert Burton (gén. George Crook). En Arizona en 1874, Taza, fils aîné de Cochise, devient chef des Chiricahuas et, selon la promesse faite à son père mourant, maintient à tout prix la paix avec les Blancs contre l’avis de Naïche, son frère belliciste qui ne leur fait pas confiance et veut combattre aux côtés de Geronimo pour reconquérir les terres ancestrales. Ce en quoi il a bien raison : dans la réalité, une fois Cochise mort, Washington a unilatéralement rompu tous ses accords avec les Apaches. Dans le film, Taza, quoique vêtu de la tunique bleue des soldats, est consigné à Fort Apache lorsque Geronimo s'évade de la réserve. Il désobéit aux ordres, abandonne son uniforme et vole au secours de la cavalerie, obligeant Geronimo à jeter les armes. Naïche, qui refuse de se rendre, est abattu. Le général Crook promet de déporter Geronimo "loin de l'Arizona pour que les Apaches vivent enfin en paix"... De nouveau vêtu de la tunique bleue, Taza peut enfin épouser Oona, la fille de Grey Eagle tombé au combat. Le contre-pied de l'"Apache" de Robert Aldrich (cf. supra): "Taza" est l'apologie éhontée et mensongère de la collaboration avec l’« occupant »: le bon Indien est ici celui qui ne résiste pas à son anéantissement par la civilisation blanche. La publicité Universal vante les mérites de ce héros qui "mena la révolte sauvage de la nation Apache contre les hordes de Geronimo" ("He led the Apache nation's wild revolt against Geronimo's hordes !"), établissant un parallèle avec les "hordes" d'Attila ou de Gengis Khan qui ont agressé l'Occident - alors que Geronimo ne faisait que défendre ce qui restait de son espace vital contre l'envahisseur yankee. Le film se garde bien de dire que Taza, trop confiant, n’a pu empêcher la déportation des siens d’Apache Pass à l’agence de San Carlos, un territoire d’une rare aridité. Taza y mourut d'une pneumonie deux ans après son père. Naïche - qui ne fut pas tué, contrairement à ce qu'affirme le film - lui succèda après sa mort à Washington en 1876. Western pro-Blanc tourné en Technicolor et 3D, d’une indéniable beauté plastique (photo: Russell Metty), soigné et (le moins qu’on puisse dire) inattendu de la part du grand Douglas Sirk, pour qui il ne s'agit que d'un travail de commande, non-responsable du scénario, ignorant presque tout de l'histoire du Far West et champion du mélodrame, qui réutilise Rock Hudson dans un rôle d’homme déchiré entre deux mondes. Jeff Chandler interprète pour la troisième fois le noble et sage Cochise, après « Broken Arrow » (1950) et « Battle at Apache Pass » (1952). Photographié en juillet-août 1953 à Moab, Utah, dans les mêmes paysages que ce dernier film. |
1954 | (tv+ciné) Geronimo (Geronimo sur le sentier de guerre) (US) de Joseph Kane série « Stories of the Century » no. 1/4, Rudy Ralston/Studio City TV-Republic Pictures-Hollywood Television Service (Syndicated 14.2.54), 30 min. – av. Chief Yowlachie (Geronimo), Robert Shayne (col. Marsh), Jim Davis (Matt Clark), Mary Castle (Frankie Adams), Pat Hogan (Naiche, fils cadet de Geronimo), Brett King, Emile Meyer. Geronimo refuse de faire la paix avec Matt Clark avant d’avoir pu libérer son fils Naiche, capturé et emmené en train Tuscon pour y être jugé. Téléfilm exploité en salle après le rajout de séquences d’action empruntées à d’autres films Republic. |
1955 | ® Fort Yuma (US) de Lesley Selander. – av. Abel Fernandez (Mangas Coloradas). |
1955 | Apache Ambush (US) de Fred F. Sears ; Columbia Pictures, 68 min. – av. Bill Williams, Richard Jaeckel, Alex Montoya, Movita, Adele August, Tex Ritter. – Les Apaches, les Confédérés et les Mexicains s’affrontent pour une cargaison de rifles. [fiction] |
1955 | (tv) The Apache Kid (US) de Joseph Kane ; série « Stories of the Century » no. 2/2, Rudy Ralston/Studio CityTV-Republic Pictures-Hollywood Television Service (Syndicated 9.1.55), 30 min. – av. Kenneth Alton (Apache Kid), Kenneth MacDonald (Al Sieber), Pilar del Rey (Tonia), Jim Davis (Matt Clark), Kristine Miller (Margaret Jones). – Ancien scout, Apache Kid mène une vie de voleur et de tueur, mais il finit abattu par une de ses victimes. |
1955 | (tv) The Fight for Geronimo (US) de George Archainbaud ; série « Buffalo Bill Jr. » no. 1/1, Flying ‘A’ Pictures (Gene Autry) (Syndicated 1.3.55), 30 min. – av. Dickie Jones (Buffalo Bill Jr.), Nancy Gilbert (Calamity), Chief Thundercloud (Geronimo), Harry Cheshire (juge Ben Wiley). – Buffalo Bill Jr. empêche Geronimo de s’évader alors qu’il est transféré dans une prison fédérale. |
1956 | (tv) Cochise, Greatest of the Apaches (US) de Harry Horner ; série « TV Reader’s Digest », Chester Erskine Prod. (ABC 20.1.56), 30 min. – av. Richard Gaines (Cochise), John Howard (gén. Oliver Otis Howard), Rhodes Reason (Tom Jeffords). – Cochise signe la paix grâce à l’intercession de Tom Jeffords. |
1956 | War Drums (Les Tambours de la guerre / BE : Mangas chef indien) (US) de Reginald LeBorg Howard W. Koch/Schenck-Koch Productions-Bel Air Productions-United Artists, 75 min. – av. Lex Barker (Mangas Coloradas), Joan Taylor (Riva, son épouse mexicaine), Ben Johnson (Luke Fargo), Larry Chance )Ponce), Richard Cutting (le juge Bolton), James Parnell (Arizona), Paul Fierro (Fiero), Alex Montoya (Manuel), Jeanne Carmen (Yellow Moon). Arizona en 1860. Des chercheurs d'or sèment la violence, Washingtonn ne tient pas ses promesses, mais le pire est évité grâce à l'amitié qui lie un Blanc, Luke Fargo, avec le chef Mangas Colaradas. Farge aide les Apaches à s'enfuir dans les montagnes, leur évitant d'être cantonnés dans une réserve. - Après des années de Tarzan, Lex Barker fait le "bon Apache", tout en noblesse, entre Cochise et Winnetou. Sympathique mais fauché et fâlot, écrit par Gerald Drayson Adams, qui a signé le script de l'embarrassant "Taza, Son of Cochise" de Douglas Sirk (1954). Tournage en juillet 1956 à Kanab, à Johnson Canyon (Utah). Précisons que l'authentique Coloradas, né en 1790, avait plus de 70 ans quand commence le film... |
1956 | (tv) Broken Arrow / Apache Uprising (US) de Robert Stevenson ; série « The 20th Century-Fox Hour » (ABC 2.5.56), 60 min. – av. John Lupton (cpt. Tom Jeffords), Ricardo Montalban (Cochise), Rita Moreno. – Film pilote pour la série suivante. |
1956-60 | (tv) Broken Arrow (La Flèche brisée) (US) télésérie de Bernard L. Kowalski, Sam Peckinpah, Joseph Kane, William Beaudine, Charles Haas, Albert S. Rogell, Richard L. Bare, John English, Richard W. Farrell, Alvin Ganzer, Frank McDonald, Hollingsworth Morse, Ralph Murphy, Joe Parker, Wilhelm Thiele (ABC 25.9.56-18.9.60), 72 x 25 min. – av. John Lupton (cpt. Tom Jeffords), Michael Ansara (Cochise), Charles Horvath (Geronimo), Robert Warwick (gén. Oliver O. Howard), Michael Pate (Gokliya), Nico Minardo (Nachise), Russ Bender, Sam Flint, Tom Fadden, Paul Richards (Bret Younger). Tom Jeffords négocie la paix avec Cochise, série télévisée inspirée du film éponyme de 1950 dont il simplifie toutes les données et esquive toutes les interrogations - pour ne pas déranger les familles américaines. |
1956 | Walk the Proud Land (L’Homme de San Carlos) (US) de Jesse Hibbs Aaron Rosenberg/Universal-International, 88 min. – av. Audie Murphy (John Philip Clum), Patricia Crowley, Robert Warwick (Eskiminzin), Anne Bancroft (Tianay, fille d'Eskiminzin), Jay Silverheels (Geronimo), Eugene Iglesias (Chato), Morris Ankrum (gén. Wade), Tommy Rall (Taglito), Addison Richards (gouverneur Safford). En Arizona en 1874, l’agent indien John Philip Clum (1851-1932), ami des Apaches Aravaipa (San Carlos Reservation), défend Eskiminzin et persuade Geronimo de poser les armes; il le ramène enchaîné à San Carlos. L'authentique Clum démissionna de son pose de San Carlos à la suite de continuelles vexations de la part des autorités militaires qui lui reprochaient d'être trop proche des Indiens. Il devint le premier maire de Tombstone, où il fonda un journal et devint un ami proche de Wyatt Earp. |
1956 | (tv) Cochise – Greatest of the Apaches (US) de Harry Horner ; série « TV Reader’s Digest » no. 42, Chester Erskine Prod. (ABC 30.1.56), 30 min. – av. Richard Gaines (Cochise), John Howard (gén. Oliver Otis Howard), Rhodes Reason (Tom Jeffords). – Le traité de paix avec Cochise par l’entremise de Jeffords. |
1956 | ® (tv) The Invaders (US) de Robert G. Walker ; série « Rin Tin Tin » (ABC 14.12.56), 30 min. – av. X Brands [=Norman Fredric] (Cochise). |
1957 | Apache Warrior (US) d’Elmo Williams ; 20th Century-Fox, 74 min. – av. Keith Larsen (Apache Kid), Jim Davis, Rodolfo Acosta, John Miljan (Nantan), George Keymas (Chato), Lane Bradford, Dehl Berti (Chikisin), Eugenia Paul (Liwana). – La saga d’Apache Kid, qui aide à capturer Geronimo, puis, bien fait, devient un fugitif lui-même. |
1957-58 | (tv) Boots and Saddles – The Story of the Fifth Cavalry (US) de Bernard L. Kowalski, William J. Hole Jr. ; California National Productions (NBC 31.10.57-27.5.58), 39 x 30 min. – av. John Pickard, Patick McVey, Gardner McKay, Dave Willock, John Alderson. – Fort Lowell, le combat quotidien de la 5e Cavalerie contre les Apaches. [fiction] |
1958 | ® Gunmen from Laredo (US) de Wallace MacDonald. – av. Charles Horvath (Mangas Coloradas). |
1958 | (tv) Geronimo (US) de Harold D. Schuster ; série « Tombstone Territory » no. 1/21, ZIV Television (ABC 5.3.58), 30 min. – av. John Doucette (Geronimo), Angie Dickinson (Dolores), Pat Conway (shérif Clay Hollister), Richard Eastham (Harris Claibourne), George Gilbreath, Tom Greenway. |
1958 | (tv) Natchez (US) de David Lowell Rich ; série « Playhouse 90 » (CBS 29.5.58), 90 min. – av. Cliff Robertson, Macdonald Carey, Felicia Farr, Thomas Mitchell, Ted De Corsia, Dan Blocker, Chubby Johnson, Keith Vincent. |
1958 | (tv) Tomahawk Tubbs (US) de Robert G. Walker ; série « Rin Tin Tin » (ABC 7.2.58), 30 min. – av. Andy Clyde (Homer Tubbs), Cyril Delevanti (Chief Nana), Charles Stevens (Geronimo), Rudi Dana (Chato). |
1958 | (tv) The Cloudbusters (US) de Robert G. Walker ; série « Rin Tin Tin » (ABC 31.10.58), 30 min. – av. Peter Mamakos (Geronimo), Jack Littlefield, Herbert Vigran, Harry Strang, Robert Easton. |
1958 | ® Fort Bowie (US) de Howard W. Koch. – av. Larry Chance (Victorio). |
1959 | Fort Massacre (US) de Joseph M. Newman Mirisch Corp.-United Artists, 80 min. – av. Joel McCrea (sgt. Vinson), Forrest Tucker (McGurne<), John Russell (Robert W. Travis), Francis J. McDonald, Susan Cabot, Larry Chance (Moving Cloud). Nouveau-Mexique 1879, un soldat abat un sergent que la haine démésurée des Apaches pousse à sacrifier son propre régiment. [Fiction tournée près de Gallup, dans un village piute creusé dans la roche, avec des Navajos.] |
1960 | (tv) Geronimo’s Revenge (US) de Harry Keller ; série « Texas John Slaughter », Walt Disney Presents (ABC 4.3.60), 60 min. – av. Pat Hogan (Geronimo), Jay Silverheels (Natchez), Onslow Stevens (gén. Nelson Miles), Darryl Hickman, Tom Tryon (John Slaughter). - Slaughter parvient à capturer Geronimo [sortie en salle en 1965]. |
1960 | (tv) The Last Bugle (US) de Budd Boetticher ( ?) ; série « Zane Grey Theater » (CBS 24.11.60), 30 min. – av. Robert Cummings, Michael Pate (Geronimo), Michael Keep (Natchez), Michael Hinn (Tom Horn), Robert Warwick (gén. Nelson Miles). – La reddition de Geronimo en 1886, négociée par Tom Horn. |
1960 | (tv) Apache Friendship (US) de Harry Keller ; série « Texas John Slaughter », Walt Disney Presents (ABC 19.2.60), 60 min. – av. Pat Hogan (Geronimo), Jay Silverheels (Natchez), Nora Marlowe, Regis Toomey. |
1960 | (tv) Apache Treasure (US) de Robert B. Sinclair ; série « Bronco » (ABC 7.11.60), 60 min. – av. Richard Hale (Victorio), Ty Hardin. |
1960 | (tv) The Savage (US) de James Neilson ; série « Bonanza » (NBC 3.12.60), 60 min. – av. Hal Jon Norman (Chato), Anna-Lisa (White Buffalo Woman), Vic Millan, Lorne Greene, Dan Blocker. |
1960 | (tv) The White Healer (US) série « Death Valley Days » (Syndicated 30.11.60), 30 min. – av. Joseph Bassett (Geronimo), Harry Holcombe (gén. Nelson Miles). |
1961 | (tv) Apache Gold (US) de Paul Landres ; série « Wyatt Earp » (ABC 7.3.61), 25 min. – av. George Keymas (Natchez), Robert Cabal. |
1961 | ® (tv) Wyatt Takes the Primrose Path (US) de Paul Landres ; série « Wyatt Earp » (ABC 28.3.61), 25 min. – av. William Thourlby (Natchez). |
1961 | (tv) The Honor of Cochise (US) de William Witney ; série « Bonanza » (NBC 8.10.61), 60 min. – av. Jeff Morrow (Cochise), De Forest Kelly, Al Ruscio, Stacy Harris. |
1961 | ® (tv) Handful of Fire (US) de Joseph Kane ; série « Laramie » (NBC 5.12.61), 60 min. – av. Foster Hood (Chato). |
1962 | *Geronimo ! (Géronimo) (US) d’Arnold Laven Bedford Pictures-Levy-Gardner-Laven Prod./United Artists, 101 min. – av. Chuck Connors (Geronimo), Kamala Devi (Teela, son épouse), Ross Martin (Mangas Coloradas), Arnaldo Silvestre (Natchez), Larry Dobkin (gén. George A. Crook), John Anderson (rév. Jeremiah Burns), Denver Pyle (sénateur Conrad), Eduardo Noriega (col. Morales), Pat Conway, Adam West. Juillet 1883, harcelé par les troupes mexicaines et américaines, Geronimo capitule. Mais Jeremiah Burns, le délégué de l'Indian Bureau, vend les terres promises de la réserve de San Carlos pour deux dollars l'acre à la Compagnie d'investissement foncier et les Apaches bafoués sont réduits à une forme d'esclavage. Geronimo regagne les montagnes avec une cinquantaine hommes et déclare une guerre sans merci aux Américains. Le sénateur Conrad cherche à sensibiliser l'opinion au problème apache, tandis que le général Crook promet leur anéantissement. Cerné par l'armée, Geronimo parvient à faire sauter le canon qui les décime grâce à une flèche enflammée envoyée dans le caisson de munitions, et Conrad peut le convaincre de signer un traité: le parlementarisme l'emporte sur la violence. Première tentative de corriger l’image totalement négative de Geronimo, qui acquiert ici une dimension humaniste et une certaine noblesse, ce qu'on ne peut pas dire de ses adversaires blancs, pour lesquels les Apaches ne sont que des bêtes sauvages et sales. Certains militaires se mettent à douter de leur mission ("Je sais qui je combats mais je ne sais pas pourquoi"). Filmé en Panavision et Technicolor à Durango, au Mexique. |
1962 | ® (tv) Johnny Brassbuttons (US) de George Waggner ; série « Cheyenne » (ABC 3.12.62), 60 min. – av. Michael Pate (Chato). |
1964 | Apache Rifles (La Fureur des Apaches) (US) de William Witney ; Robert E. Kent Prod.-Admiral-20th Century-Fox, 92 min. – av. Audie Murphy (cpt. Jeff Stanton), Michael Dante (Red Hawk), Linda Lawson (Dawn Gillis), Joseph A. Vitale (Victorio), L. Q. Jones (Mike Greer). – Arizona, un officier s’éprend d’une métisse Apache et défend les Indiens contre des chercheurs d’or racistes. Remake de "Indian Uprising (Les derniers jours de la nation Apache)" de Ray Nazarro (1952). |
1964 | A Distant Trumpet (La Charge de la huitième brigade) (US) de Raoul Walsh [d’apr. Paul Horgan] ; William H. Wright/Warner Bros., 115 min. – av. Troy Donahue (ltn. Matthew Hazard), Suzanne Pleshette (Kitty Mainwarring), Diane McBain (Laura Frelief), James Gregory (maj.-gén. Alexander Upton Quait [=gén. Winfield Scott]), Kent Smith (Secretary of War), Fort Delivery, Arizona en 1862. Le commandant du fort se fait tuer avec ses hommes par des insurgés Chiricahuas réfugiés au Mexique et que dirige War Eagle. Une opération de grande envergure lancée par le général Quait échoue également. On négocie la paix, aussitôt violée par Washington car les Chiricahuas désarmés sont condamnés à la déportation en Floride, malgré les protestations d’un officier blanc idéaliste [fiction]. Grand spectacle pour ce dernier film du grand Walsh, méditation pessimiste sur les guerres indiennes dans laquelle, inexplicablement, tous les Apaches sont affublés de parures sioux ! Autant confondre les Ecossais avec les Siciliens ou les Inuits… Du Hollywood caricatural, hélas. Un film aux chevauchées fort belles et impressionnantes mais peu vraisemblables quant à l’ampleur considérable des armées déployées (car jamais bataille des guerres indiennes n'a rassemblé autant de combattants), tous de nobles sauvages affublés de leurs plumage de cérémonie (comme si les Marines combattaient en smoking), et, hélas une fois de plus, desservi par ses interprètes bien fâlots. Jadis créateur des plus beaux films d'aventures du septième art, Walsh devait être bien fatigué, voire excessivement nonchalant, ou la vision de son unique oeil avait-elle sérieusement baissé? Filmé en Arizona (Leupp, Little Colorado River, Painted Desert), au Nouveau-Mexique (Gallup, Red Rock State Park) et aux studios de Burbank. |
1965 | ® Duel at Diablo (US) de Ralph Nelson. – av. John Hoyt (Chato). |
1966 | ® Forty Guns to Apache Pass (US) de William Witney. – av. Michael Keep (Cochise). |
1966 | (tv) Our Hero – What’s His Name ? (US) de Charles R. Rondeau ; série « F Troops » (ABC 4.1.66), 30 min. – av. Mike Mazurki (Geronimo), Jackie Joseph, William Woodson (Secretary of War). |
1967 | (tv+ciné) Hondo / Hondo and the Apaches (US) télésérie de Lee H. Katzin, William Witney, Michael Moore, Arthur H. Nadel, Harry Harris, Alan Crosland Jr., Eddie Saeta, Michael Caffey (ABC 8.9-29.12.67), 17 x 52 min. – av. Ralph Taeger (Hondo Lane), Noah Beery Jr., Michael Pate (Victorio), William Bryant (col. George Crook), Gary Merrill (gén. Philip H. Sheridan), Nico Minardos (Ponce Coloradas), Charles McGraw (gén. Rutledge). Arizona 1869, les efforts d’un aventurier (dont l’épouse indienne, fille de Vittorio, fut assassinée par l’armée) pour concilier les Apaches avec les Blancs. Deux épisodes réalisés par Lee H. Katzin sortent en salle sous le titre de « Hondo and the Apaches » avec Robert Taylor. Remake du film éponyme de 1953. |
1967 | 40 Guns to Apache Pass (40 fusils manquent à l'appel) (US) de William Witney Columbia-Admiral-Robert E. Kent Prod., 95 min. - av. Audie Murphy (cpt. Bruce Coburn), Laraine Stephens (Ellen), Michael Burns (Doug), Kenneth Tobey (caporal Bodine), Michael Keep (Cochise), En 1868 en Arizona, des soldats déserteurs sous la direction de Bodine cherchent à vendre aux hostiles Apaches de Cochise une cargaison de winchesters, mais le capitaine Audie Murphy veille au grain... Petite chose déjà démodée à sa sortie, tournée en Californie (Lovejoy Buttes, Red Rock Canyon State Park, Agoura Hills). |
1967 | ® El Rojo / Texas el Rojo (IT/ES) de Leopoldo Savona. – av. Mirko Ellis (Cochise). |
1968 | ® Shalako (US) d’Edward Dmytryk. – av. Woody Strode (Chato). |
1968 | (tv) The Peacemaker (US) de Richard Benedict ; série « The High Chapparal » (NBC 30.1.65), 60 min. – av. Victor Jory, Paul Fix (Cochise), Barbara Hershey, Ron Foster, David Renard. |
1969 | (tv) Apache Trust (US) de Herschel Daugherty ; série « The High Chapparal » (NBC 7.11.69), 60 min. – av. Chief Dan George (Cochise / Morales), Ronald Feinberg, Evans Thornton, Mark Jenkins. |
1969 | ® (tv) Surtee (US) de William F. Claxton ; série « The High Chapparal » (NBC 28.2.69), 60 min. – av. Christopher Dark (Chato). |
1970 | (tv) Chato (US) de Vincent McEveety ; série « Gunsmoke » (CBS 14.9.70), 60 min. – av. Ricardo Montalban (Chato), Miriam Colon, Peggy McKay, William Bryant, Rodolfo Hoyos. |
1970 | ® The Animals (US) de Ron Joy. – av. Henry Silva (Chato). |
1970 | Cry Blood, Apache (US) de Jack Starrett ; Golden Eagle-Goldstone. – av. Jody McCrea, Joel McCrea, Dan Kemp (Victorio). |
1971 | *Chato’s Land (Les Collines de la terreur) (US) de Michael Winner M. Winner/Scimitar Films-United Artists, 100 min. – av. Charles Bronson (Chato), Jack Palance (cpt. Quincey Whitmore), Richard Basehart (Nye Buell), James Whitmore (Joshua Everette), Simon Oakland (Jubal Hooker), Victor French (Martin Hall), Sonia Rangan (la femme de Chato). 1873 au Nouveau-Mexique, Chato tue les uns après les autres les treize hommes de la patrouille qui ont exterminé sa famille en cherchant à le capturer. Un superbe duel Bronson-Palance, filmé en Espagne, en Andalousie (Almeria: Ramblas Alfaro, Indalecio et Moreno, Cabo de Gata). |
1971 | Indio (MX) de Rodolfo de Andas ; Prod. Rodas. – av. Jorge Rivero, Mario Almada, Emilio Fernández, Pedro Armendáriz Jr. (Jesse James), Jorge Russek. – Un Apache se venge des Blancs qui ont empoisonné sa tribu pour voler leurs terres. [fiction] |
1972 | **Ulzana’s Raid (Fureur apache) (US) de Robert Aldrich De Haven Prod.-Associates & Aldrich Co.-Universal Pictures-CIC, 103 min. – av. Burt Lancaster (MacIntosh, l’éclaireur [=Al Sieber]), Bruce Davidson (ltn. Garnett DeBuin), Richard Jaeckel (sgt. Burns), Lloyd Bochner (cpt. Charles Gates), Jorge Luke (Ke-Ni-Tay), Joaquin Martinez (Ulzana). En 1888, le chef Ulzana et une poignée d’Apaches chiricahuas s’échappent de la réserve de San Carlos, semant la terreur parmi les fermiers blancs. Un détachement sous la guidance d’une vieil éclaireur, MacIntosh, tente de les poursuivre. Militaires et Apaches jouent tour à tour au chat et à la souris, faisant chacun preuve d’une cruauté et d’une sauvagerie égales. Dix-huit ans après « Apache », Aldrich et Lancaster (coproducteur inofficiel), récusant tout rousseauisme facile, montrent que chez l’Apache, la brutalité va de pair avec un grand sens moral ; son comportement est dicté par son code de vie et sa cosmogonie. Violemment pris à partie pour sa description des tortures infligées par les Apaches à leurs victimes, le film s’applique à démontrer d’une part que ce comportement est dicté par un code de vie et des croyances particulières, et d’autres part que les Blancs possèdent de mêmes instincts sanguinaires occultés sous le mince vernis civilisateur. MacIntosh combat l’Apache sans la moindre trace de racisme ou de mépris, simplement parce que c’est son devoir. Un film post-Vietnam, de pur constat, dérangeant, dur et sans illusions, qui démontre que la violence n’a pas de couleur. Du grand Aldrich, tourné en Arizona (Nogales, Coronado National Forest) et dans le Nevada (Overton). |
Burt Lancaster (dr.), un éclaireur respectueux des Apaches dans « Ulzana’s Raid » de Robert Aldrich (1972)
1972 | Apache Massacre / Cry for Me, Billy / Count Your Bullets / Face to the Wind / The Long Tomorrow (L’Apache) (US) de William A. Graham Brut Pictures, 93 min. – av. Cliff Potts, Xochitl del Rosario, Harry Dean Stanton, Don Wilbanks, Woody Chambliss, James Gammon. – Un aventurier s’éprend d’une Apache, mais le couple est torturé à mort par une patrouille de la cavalerie US. [fiction] |
1972 | Géronimo (FR) de George Sénéchal Les Analyses cinématographiques, 21 min. – av. Henri Poirier, Gilles Léger, Raphaël Delpart, Raymond Jourdan, Fred Personne. – Réalisé à partir des « Mémoires de Géronimo », le procès des guerres indiennes pendant et après la guerre de Sécession. Différents personnages historiques se succèdent, sans souci d’ordre chronologique, pour répondre de leurs déclarations ou de leurs actions passées. |
1973 | Apachen (DE-RDA) de Gottfried Kolditz Defa, 94 min. – av. Gojko Mitic (Ulzana), Milan Beli (géologue Johnson), Colea Rautu (Nana), Leon Niemczyk, Gerry Wolff. 1846-48 Chihuahua Desert, les Apaches Mimbrenjo affrontent les Mexicains et un géologue américain à la recherche d’une mine d’or. Western de l’Allemagne de l’Est tourné en Yougoslavie, un mélange de Karl May et de Karl Marx, avec tirades anti-capitalistes et anti-américaines, et Gojko Mitic en chef apache (il fut déjà Osceola et Tecumseh). |
1974 | Ulzana, der unbesiegbare Häuptling (DE-RDA) de Gottfried Kolditz Defa, 95 min. – av. Gojko Mitic (Ulzana), Renate Blume (Leona, son épouse), Rolf Hoppe, Amza Pelea (gén. George Crook), Fred Delmare. Suite du précédent : Tucson, Arizona, les Blancs chassent des Apaches Mimbrenjo de leurs terres, Ulzana et les siens fuient dans la Sierra Madra, mais son épouse et capturée et assassinée. Anti-américanisme primaire de l’Allemagne de l’Est. |
1978 | ® (tv) Go West, Young Girl (US) d’Alan J. Levi. – av. Cal Bellini (Chato). |
1978 | Cuchillo (MX) de Rodolfo de Anda Conacite Dos, 85 min. - av. Andrés García (Cuchillo), Joaquín Cordero (Demonio Azul), Mike Moroff (Chato), Armando Silvestre, Carlos East, Mónica Prado, Alejandro Ciangherotti, Carlos López Moctezuma, Federico Falcón, Nery Ruiz, Mario Arévalo. En Arizona, un des derniers insurgés apaches, Cuchillo ("le couteau") livre seul une guérilla impitoyable aux troupes du général Boyd. |
1979 | ® (tv) Mr. Horn (US) de Jack Starrett. – av. Enrique Lucero (Geronimo), Jack Starrett (gén. George Crook), Stafford Morgan (gén. Nelson Miles), David Carradine (Tom Horn), Richard Widmark (Al Sieber). – Les éclaireurs Horn et Sieber négocient la reddition de Geronimo en 1886, cf. bio Tom Horn |
1979 | (tv) The Buffalo Soldiers (US) de Vincent McEveety ; MGM Television (NBC 26.5.79), 60 min. – av. John Beck (col. Frank O’Connor), Stan Shaw, Richard Lawson, Hilly Hicks, Ralph Wilcox, Charles Robinson, L. Q. Jones. – Le régiment de cavalerie noir est chargé de combattre les Apaches de Vittorio au Nouveau-Mexique. |
1981 | Geronimo (PH) de Tony Cruz, Joey Del Rosario ; LL Productions. – av. Lito Lapid (Geronimo), Isabel Rivas, Eddie Garcia, George Estregan, Bomber Moran. |
1982 | (tv) Horse of Yet Another Color (US) d’Ivan Dixon ; série « Bret Maverick » (5.1.82). – av. Ray Tracey (Geronimo), James Garner, William Hootkins (Theodore Roosevelt). |
1983 | ® (tv) September Gun (US) de Don Taylor (CBS 8.10.83), 92 min. – av. Gregory Suke (Victorio). |
Une réhabilitation tardive du grand Geronimo (West Studi) dans « Geronimo » de Walter Hill (1993)
1993 | ***Geronimo : An American Legend (Géronimo) (US) de Walter Hill Neil Canton/Columbia-TriStar, 115 min. – av. Wes Studi (Geronimo), Robert Duvall (Al Sieber), Jason Patric (ltn. Charles Gatewood), Gene Hackman (gén. George Crook), Matt Damon (ltn. Britton Davis), Kevin Tighe (gén. Nelson Miles), Rodney A. Grant (Mangas Coloradas), Steve Reevis (Chato), Victor Aaron (Ulzana). Les dernières années du combat de Geronimo vues à travers les yeux d’un jeune lieutenant idéaliste et crédule. Après une ultime rébellion lorsqu'un chamane est assassiné par la troupe et une traque de plusieurs années dans les montagnes (une armée entière ne parvient pas à capturer 35 Apaches affamés), Geronimo est parqué en Floride malgré les promesses de Washington et la plupart de ses compagnons périssent en exil. Entre-temps, le général Crook aura donné sa démission, dégoûté par la politique de ses supérieurs, et aura été remplacé par un militaire plus cynique et raciste, le général Miles. Premier film pro-indien dont le protagoniste principal est aussi joué par un Amérindien, l’acteur Cherokee Wes Studi (« Dances with Wolves »). Gatewood et Britton Davis, le jeune officier campé par Matt Damon, pourraient être amis avec Geronimo, n’était la folie perfide et rapace des uns et la violence des autres : Geronimo, le redempteur de l’âme apache, n’est dépeint ni comme un saint ni comme un démon, mais comme un guerrier intègre et téméraire. Du cinéma qui refuse tout manichéisme, efficace et souvent poignant, en dépit d’une narration faite par un soldat américain, ce qui nous prive de la voix des victimes. Hill déteste le titre, lui qui voulait surtout faire un film sur ceux qui ont tenté vainement de capturer Geronimo, des gens qui proposent aux Apaches une paix dont ils se doutent qu'elle ne sera jamais respectée par l'État américain ("Sur cette terre immense que vous envahissez, pourquoi ne y a-t-il pas de place pour les Apaches?", demande Geronimo, et le général Crook ne sait que répondre). Le discours du scénario de John Milius et Larry Gross est clair, le constat impitoyable: Washington a menti, trompé, volé, sans états d'âme ni scrupules, et les Apaches qui ont collaboré avec l'armée comme scouts (cf. supra, "Taza, Son of Cochise" de Douglas Sirk) se sont fait gruger comme tous leurs frères, désarmés et déportés en Floride. Une œuvre d'une rare sauvagerie, amère et mélancolique. Filmé dans l’Utah (Moab, Monticello, Professor Valley), en Arizona (Old Tucson) et aux Sony Pictures Studio à Culver City. Nomination à l’Oscar 1994 (son), nominé au Political Film Society Award 1994 et lauréat du Western Heritage Award 1994. |
1993 | (tv) Geronimo : The Untold Story (US) de Roger Young Von Zerneck Sertner Films-Yorktown (TNT 5.12.93), 100 min. – av. Joseph Runningfox / Ryan Black / Jimmy Herman (Geronimo adulte/jeune/vieux), August Schellenberg (Cochise), Tailinh Forest Flower (Alope), Geno Silva (gén. Carbinsco), Harrison Lowe (Nana), Lusheia Lenaburg (Nandile), Jonothan Gill (Nosopo), Michael Greyeyes (Juh), Mark Brien (Chihuahua), Edward Estrada (Niache), Jonathan Abel (gén. West), Casey Camp-Horinek (mère de Goyahkla), Ray Geer (Theodore Roosevelt), Annie Olson (Mrs. Roosevelt), Nick Ramus, Michelle St. John, Michael Greyeyes. La vie de Geronimo dans un téléfilm pro-indien historiquement rigoureux et interprété exclusivement par des Amérindiens, filmé en Arizona (Douglas, Sabino Canyon à Tucson). |
1997 | (tv) Buffalo Soldiers (US) de Charles Haid ; Trilogy Group-Citadel (TNT 7.12.97), 120 min. – av. Danny Glover, Lamont Bentley, Harrison Lowe (Victorio), Chesley Wilson (Nana), Tom Bower (gén. Albert Pike), Bob Gunton (col. Grierson). – Fort Craig, Nouveau-Mexique, le régiment de cavalerie noir des « Buffalo Soldiers » traque Victorio à Rattlesnake Springs et torture le chamane visionnaire Nana pour qu’il révèle la cachette de l’Apache. |
2003 | The Missing (Les Disparues) (US) de Ron Howard Revolution-Imagine-Columbia TriStar, 137 min. – av. Tommy Lee Jones, Cate Blanchett, Rachel Wood, Val Kilmer, Sergio Calderon, Erci Schweig (Pesh-Chidin), Steve Reevis (Two Stone), Jay Tavane (Kayitah). Nouveau-Mexique 1885, le vieux métis Navajo poursuit la bande du renégat Pesh-Chidin qui a enlevé sa fille et d’autres femmes destinées à être revendues aux Mexicains. [fiction] |
2009 | (tv) We Shall Remain – 4. Geronimo (Terres indiennes – 4. Géronimo) (US) de Stanley Nelson ; série « The American Experience », American Experience-Steeplechase Films (PBS 4.4.09), 78 min. – Docu-fiction, quatrième volet d’une captivante et intelligente série sur la tragédie indienne. |