II - L’EMPIRE BRITANNIQUE

9. LES INDES BRITANNIQUES (« THE RAJ »)

Sandokan (Steve Reeves), fils du sultan, combat de perfides Anglais (« Sandokan » d’Umberto Lenzi, 1963)

9.8. L’Inde et la Malaisie des romans d’EMILIO SALGARI :

« Le tigri di Mompracem/La tigre della Malesia » (1883/84, 1900), « G li strangolatori del Gange/I misteri della Jungla Nera » (1887/1895), « I pirati della Malesia » (1896), « Le due tigri » (1904), « Sandokan alla riscossa » (1907), « La rivincita di Yanez » (1913), etc. – Le cycle de « Sandokan » se déroule à Bornéo en lutte contre l’envahisseur anglais, vers 1860. Fils du sultan assassiné de Muluder, le maharajah Sandokan se réfugie sur l’île de Mompracem d’où il organise la résistance contre l’occupant à travers toute l’Insulinde, flanqué de son inséparable ami portugais, le corsaire Yanez de Gomera, et du colosse bengali Tremal-Naïk, chasseur de serpents. Lord James Brooke, son ennemi mortel, officier de la Compagnie des Indes, se fait nommer « le rajah blanc » de Sarawak. Les romans de ce Michel Zévaco (ou Karl May) italien étaient la lecture favorite tant de Benito Mussolini adolescent que du jeune Che Guevara, et les exploits de Sandokan seront même adaptés en bande dessinée par Hugo Pratt (1969/70). On ne trouve toutefois aucun film sur Sandokan avant la Seconde Guerre mondiale : le contenu anticolonialiste des romans indispose les fascistes et autres tenants de l’impérialisme à l’italienne. Il faut l’entrée en guerre de juin 1940 pour modifier la donne, le rebelle malais pouvant dès lors être mobilisé à l’écran contre l’ennemi britannique. – N. B. : pour les romans de piraterie antillaise de Salgari, cf. Absolutisme : XIV. Pavillon Noir (2.3).
1913[Fra uomini e belve / Avventure in India (IT) de Gant [=Giulio Antamoro] 
Cines, Roma, 1800 m. – av. Amleto Novelli, Hesperia, Ignazio Lupi, Lea Giunchi, Riccardo D’Istri (Sandokan). – Le personnage de Sandokan apparaît curieusement dans le récit sans qu’Emilio Salgari soit mentionné au générique ou que l’intrigue s’apparente à celles de ses romans indiens.]
1941I pirati della Malesia (Les Pirates de Malaisie) (IT) d’Enrico Guazzoni 
Andrea Di Robilant/Sol Film, 93 min. – av. Luigi Pavese (Sandokan), Sandro Ruffini (Yanez de Gomera), Massimo Girotti (Tremal-Naik), Nino Pavese (Lord James Brooke), Clara Calamai (Ada MacPherson), Camillo Pilotto (Kammamuri), Greta Gonda (baronesse van Zeeland), Enzo Gerio (Aghur), Oreste Onorato (Sambigliong).
La secte assassine des Thugs a enlevé Ada MacPherson et Tremal-Naik parvient à la délivrer, mais il est à son tour capturé par Lord Brooke et doit sa vie à l’intervention salutaire du « tigre de Malaisie », Sandokan, ardent défenseur de la libération de son peuple. – Suite à la perte de Tobrouk et de Benghazi (janvier-février 1941) et aux déboires du général Graziani contre les Anglais en Afrique du Nord, Sandokan, pourfendeur du nouvel ennemi britannique, accède enfin aux écrans de cinéma. Cette toute première aventure – sonore – du pirate malais est écrite et dialoguée par le critique cinématographique Mino Doletti (de la revue « Film ») et utilise des éléments sortis de plusieurs romans, notamment « I misteri della Jungla Nera » qui narre les amours de Tremal-Naik et Ada, et leur lutte contre la secte assassine des Thugs, ainsi que le roman en titre qui, lui, introduit le redoutable justicier et sa guérilla contre le rajah britannique de Sarawak. Ces libertés valent à la société de production un procès d’Omar Salgari, le fils fantasque et particulièrement procédurier du romancier. Enrico Guazzoni, prestigieux vétéran qui avait autrefois soutenu l’invasion italienne de la Tripolitaine à travers sa fresque médiévale « La Gerusalemme liberata » (1911), vient d’aborder, l’année précédente, un autre sujet salgarien, « La figlia del Corsaro Verde ». La troublante Clara Calamai (« la vierge de la pagode »), qui se dénude brièvement en se baignant, retrouvera son partenaire Massimo Girotti l’année suivante pour former le couple maudit d’« Ossessione » de Luchino Visconti. Tourné à Cinecittà et en extérieurs dans les forêts et palmeraies du Parc national du Circeo, sur la côte tyrrhénienne entre Anzio et Terracina, le film n’obtient pas le succès escompté en dépit d’une facture plus qu’honnête, le public jugeant notamment que Luigi Pavese, 44 ans, peu athlétique, est trop âgé pour le rôle du flamboyant rebelle. A l’instar du cinéma hollywoodien qui mobilise Tarzan et Superman contre les nazis, Sandokan ridiculise ici les « odieux » oppresseurs britanniques, crédules, ivrognes et incapables de gérer leurs sujets hindous (cf. « Film » 12.7.41). La conquête de Bornéo et de Sarawak, patrie de Sandokan, par les alliés japonais qui en chassent les Anglais et les Hollandais en décembre 1941 confère au film – sorti à Rome le 12 décembre – une actualité singulière que le scénariste Doletti ne manque pas de souligner avec jubilation dans la presse fasciste.
1941Le due tigri (Les Deux Tigres) (IT) de Giorgio C. Simonelli 
Andrea Di Robilant/Sol Film, 88 min. – av. Massimo Girotti (Tremal-Naik), Luigi Pavese (Sandokan), Sandro Ruffini (Yanez de Gomera), Alanova (Surama), Cesare Fantoni (Sujodana), Amedeo Trilli (Sidar), Giovanni Onorato (Sambigliong).
Suite du précédent, tournée simultanément à Cinecittà (avec la même équipe et dans les mêmes décors, cela va de soi) par le jeune Simonelli, dont c’est le premier film d’aventures et qui décharge ainsi le prestigieux vétéran Guazzoni dont les débuts au cinéma remontent à 1909. Les deux fauves du titre sont respectivement « le tigre de la Malaisie » (Sandokan) et « le tigre des Indes » (Suyodhana). Des années ont passé et les vilains Thugs commandés par Suyodhana enlèvent cette fois la petite Darma, fille de Tremal-Naik et d’Ada. Mais le père peut compter sur l’aide de Sandokan, de Yanez et de leurs jeunes tigres de Mompracem, trop longtemps inactifs. En s’infiltrant dans les souterrains du temple de Kali, la troupe sauve par la même occasion la bayadère Surama, fille kidnappée du rajah de Lahore. Toute la partie du roman consacrée à la révolte des Cipayes de 1857 est éliminée. La fin ouverte du film semble annoncer une autre suite, inspirée celle-là par « Alla conquista di un impero » (1907), qui relate la libération de Lahore et la réinstauration de la princesse Surama sur le trône ; mais le film restera à l’état de projet. Le dyptique de 1941 n’étant que médiocrement accueilli, Sandokan redisparaît des écrans pendant 22 ans.
1953Il tesoro del Bengala / Le Trésor du Bengale (IT/FR) de Gianni Vernuccio 
Giorgio Venturini/Venturini Film (Turin), 77 min. – av. Sabu (Ainur), Georges Poujouly (Tomby), Luisella Boni (Karma), Luigi Tosi (Don Fernando), Ananda Koumar (Uzake), Carla Calò (Surama), Manuel Serrano (Burka), le guépard Lug et le tigre Sacha.
Deux jeunes Hindous du village de Sardapur empêchent qu’un rubis d’une valeur inestimable gardé dans un temple de la déesse Parvati soit volé par des Portugais. Aventures en Ferraniacolor tournées aux studios FERT à Turin et à San Rossore (rives du fleuve Morto) avec l’adolescent anglo-indien Sabu, jadis la jeune vedette orientale des productions Alexander Korda, « Elephant Boy » (1936), « Le Voleur de Bagdad » (1940) et Mowgli dans « Le Livre de la jungle » (1942). Transposition d’un roman apocryphe de Salgari, sorti en 1954 sous la signature de son fils Omar.
1953/54I misteri della giungla nera / Mystery of the Black Jungle (Le Mystère de la jungle noire) (IT/US) de Ralph Murphy, Gian Paolo Callegari 
Giorgio Venturini/Venturini Film (Turin)-Cosmopolitan (Milano)-Republic Pictures, 80 min. – av. Lex Barker (Tremal-Naïk), Fiorella Mari (Ada MacPherson), Carla Caló (Sulima), Enzo Fiermonte (major Claridge Maffertis), Luigi Tosi (cpt. MacPherson), Paul Müller (Soyadhana, chef des Tughs), Raf Pindi (Urthi), Jack Rex (Aghur), Franco Balducci (Kammamuri), le guépard Lug et le tigre Sacha.
Chasseur bengali de tigres, Tremal-Naïk lutte contre la féroce secte des Thugs pour libérer Ada MacPharson, la fille d’un capitaine britannique enlevée alors qu’elle était encore enfant. Première partie d’un dyptique filmé de juillet à septembre 1953 en Ferraniacolor à Revigliasco dans la plaine du Pô, sur les rives du Sangone, dans la pinède de San Rossore près de Pise et à Turin (Madonna di Camagna, palais Vittorio Emmanuele III, les studios FERT). Après Sabu, le producteur Venturini fait appel à l’Américain Lex Barker qui quitte provisoirement Tarzan et Hollywood pour deux films en Italie cofinancés par Republic Pictures ; durant son séjour, il épouse Lana Turner. Imposé par Hollywood pour des raisons d’exploitation, le réalisateur Ralph Murphy sirote son whisky tandis que Gian Paolo Callegari fait le travail, un résultat bricolé à l’aide de stock-shots d’animaux sauvages, de folklore et de paysages exotiques. Un honnête succès populaire dans la Péninsule (193 millions de lire de recettes).
1953/54La vendetta dei Tughs / The Black Devils of Kali (Le Tigre de la Malaisie) (IT/US) de Ralph Murphy, Gian Paolo Callegari 
Giorgio Venturini/Venturini Film-Cosmopolitan-Republic Pictures, 78 min. – av. Lex Barker (Tremal-Naïk), Fiorella Mari (Ada Mari (Ada MacPherson), Carla Caló (Sulima), Enzo Fiermonte (major Claridge Maffertis), Luigi Tosi (cpt. MacPherson), Paul Müller (Soyadhana, chef des Tughs), Raf Pindi (Urthi), Jack Rex (Aghur), Franco Balducci (Kammamuri), le guépard Lug et le tigre Sacha.
Suite du précédent (tournée en même temps). Seuls survivants de l’expédition lancée pour sauver Ada des griffes de Thugs, Tremal-Naik et son fidèle Kammamuri sont faits prisonniers par les Anglais de la garnison du capitaine MacPherson qui refusent de croire à leur récit. Ils s’échappent et parviennent à libérer Ada. La sujet provient d’un roman éponyme faussement attribué à Salgari père et paru en 1953 sous la plume du fils, Omar Salgari. Les 20 premières minutes sont un montage fabriqué à partir des images du film précédent. Venturini exploitera également une version condensée des deux parties en un seul long métrage. Ce qui ne rendra son produit guère plus digestible.
1963Sandokan, la tigre di Mompracem / Sandokan / Sandokan, le tigre de Bornéo / Sandokan the Great (IT/ES/FR/[US]) d’Umberto Lenzi 
Filmes (Roma) SA-Comptoir Français du Film (Robert de Nesle)-Ocean Films (Madrid)-[Metro-Goldwyn-Mayer], 116 min. – av. Steve Reeves (Sandokan), Geneviève Grad (Mary Ann), Andrea Bosic (Yanez de Gomera), Rik Battaglia (Sambigliong), Mario Valdemarin (ltn. Ross), Leo Anchóriz (Lord Guillonk), Antonio Molino Rojo (ltn. Toymby), Enzo Fiermonte (sgt. Mitchell), Wilbert Bradley (Pataan), Gino Marturano (Kanandurian), Nazzareno Zamperia (Hirangu), Maurice Poli (Girobatol), Ananda Kumar (Twang Long), Jacqueline Sassard.
Unique survivant de la famille du sultan de Muluder à Bornéo, Sandokan parvient à se réfugier sur l’île de Mompracem d’où, devenu chef de pirates (« les petits tigres »), il combat les Anglais qui détiennent son père prisonnier – celui-ci mourra en captivité – et s’éprend de Mary Ann, la nièce du gouverneur de l’île de Labouan, Lord Guillonk. – Le suicide d’Omar Salgari en 1963, redouté pour défendre bec et ongles les écrits de son père et s’imposer à tort et à travers comme « superviseur » de toute adaptation, libère les scénaristes de la Péninsule. La mise en chantier de ce nouveau « Sandokan » après 22 ans d’absence des écrans et qui inaugure cette fois une longue série à succès, coïncide avec le boom économique en Italie et la vogue des péplums à bon marché. L’expressivité réduite mais l’imposant thorax toujours bien en vue, l’Américain Steve Reeves, champion du body-building, Mister Universe à présent mondialement célèbre pour ses films d’« Hercule », campe le noble Oriental du titre ; sa prestation efficace, à défaut d’être inspirée, est financée par la Metro-Goldwyn-Mayer, qui assume l’exploitation du film aux Etats-Unis, où Reeves est adulé par une frange du public. La bande est filmée en Techniscope et Technicolor aux studios IN.CI.R.-De Paolis à Rome et – pour la première fois – en extérieurs réels en Orient, au Sri Lanka, enfin dans les parages de Barcelone pour l’assaut du fort lors de la bataille finale. Le film récolte des recettes enviables (624 millions de lire) et encourage Lenzi à se lancer dans l’épisode suivant, toujours avec Steve Reeves.
1964I pirati della Malesia / Les Pirates de Malaisie / Los piratas de Malasia / Die schwarzen Piraten von Malaysia (Meute der Verdammten) / Sandokan, Pirate of Malaysia (IT/FR/ES/DE) d’Umberto Lenzi 
Solly V. Bianco/Filmes Cinematografica-Euro International (Roma)-Films Sirius (Paris)-Lacy Internacional Films (Madrid), 102 min. – av. Steve Reeves (Sandokan), Jacqueline Sassard (princesse Hada, fille du rajah de Sarawak), Leo Anchoriz (Lord James Brooke), Andrea Bosic (Yanez de Gomera), Mimmo Palmara (Tremal-Naik), Rick Battaglia (Sambigliong), Giuseppe Addobbati (Muda Hassin, rajah de Sarawak), Alejandro Barrera Dakar (Kammamuri), Nando Gazzolo (ltn. Clinton), Pierre Cressoy (capitaine du « Young India »).
Aventurier anglais sans scrupules, Lord Brooke s’est emparé du trône de Sarawak après avoir renversé le rajah Muda Hassin. Ada, la fille du rajah, se cache auprès de Tremal-Naik. Les deux sont capturés en mer par Lord Brooke qui est à son tour attaqué par les pirates de Sandokan. Après de nombreuses péripéties, ce dernier finit par délivrer le vieux rajah tandis que, au cours de la lutte finale, Lord Brooke périt dans un ravin.
Ces nouvelles aventures réunissent à nouveau l’herculéen Steve Reeves et Andrea Bosic sous la férule de Lenzi ; furieux contre Bosic qui lui aurait volé la vedette dans le film précédent, l’Américain a toutefois exigé que les exploits de Yanez soient cette fois attribués à Sandokan exclusivement. Appuyé par son épouse et agent, il obtient par contrat un droit de veto sur le scénario – qui devra être réécrit 43 fois sur 3 mois ! La présence du personnage de Tremal-Naik est, elle aussi, réduite au minimum. Les mains liées par sa star, Lenzi tourne son film en Techniscope et Technicolor aux studios IN.CI.R-De Paolis à Rome et en extérieurs au lac de Folgiano, dans les palmeraies du Parc national du Circeo (sur la côte tyrrhénienne entre Anzio et Terracina) et sur le lac de Garde (l’arraisonnement du « Young India »), enfin à Singapour où Reeves, absent, doit être doublé par l’athlète Giovanni Cianfriglia. Ces aléas influent sur le produit final, du cinéma-bis sans rythme ni imagination, et Reeves entre en semi-retraite.
1964I misteri della giungla nera / Das Geheimnis der Lederschlinge / The Mystery of Thug Island (Les Repaires de la jungle noire) (IT/DE) de Luigi Capuano 
Ottavio Poggi/Liber Film (Roma)-Eichberg Film (München), 87 min. – av. Giacomo Rossi Stuart (Tremal-Naik), Guy Madison (Suyodhana), Ingeborg Schoner (Ada MacPherson), Ivan Desny (Machadi), Peter Van Eyck (cpt. MacPherson), Giulia Rubini (Gundali), Nando Poggi (Kammamuri), Aldo Bufi Landi (sgt. Barata).
Tremal-Naik lutte contre les Thugs de Suyodhana et délivre Ada, enlevée jadis à ses parents anglais pour devenir une prêtresse de Kali. - Une nouvelle et bien inutile mouture du film de 1954, entièrement tournée en Euroscope et Eastmancolor aux studios IN.CI.R.-De Paolis à Rome, en réutilisant un fond d’accessoires salgariens qui grandit d’année en année. Guy Madison, un Américain cantonné à Cinecittà dans le péplum et le spaghetti-western, et l’Allemand Peter Van Eyck figurent en tête d’affiche.
1964Sandokan contro il Leopardo di Sarawak / Sandokan und der Leopard (Le Léopard de la jungle noire) (IT/DE) de Luigi Capuano 
Ottavio Poggi/Liber Film (Roma)-Eichberg Film (München), 92 min. – av. Ray Danton (Sandokan), Guy Madison (Yanez de Gomera), Franca Bettoia (Samoa), Mario Petri (Lord James Brooke), Alberto Farnese (Tremal-Naik), Mino Doro (Lumbo), Giulio Marchetti (Sagapar), Ferdinando Poggi (Assumbata), Franco Fantasia (Kuron), Harold Frederick (Kalam).
Cette suite du film précédent – tournée en Totalscope et Eastmancolor aux studios IN.CI.R.-De Paolis à Rome (avec les habituels stock-shots exotiques) – offre un mélange de diverses aventures de Sandokan, vingt-cinq ans après la disparition des siens. Elle est interprétée par les acteurs américains Ray Danton (« The Rise and Fall of Legs Diamond » de Budd Boetticher, 1960) et à nouveau Guy Madison, cette fois dans le rôle d’un gentil.
1964Sandokan alla riscossa / Die Rache des Sandokan (Le Trésor de Malaisie) (IT/DE) de Luigi Capuano 
Liber Film (Roma)-Eichberg Fillm (Berlin), 92 min. – av. Ray Danton (Sandokan), Guy Madison (Yanez de Gomera), Franca Bettoja (Samoa), Mario Petri (Sir Charles Brooks), Alberto Farnese (Tremal-Naik), Mino Doro (Lumbo), Giulio Marchetti (Sagapar), Sandro Moretti (Kammamuri), Raf Baldassare (Teotrokis le Grec), Isarco Ravaioli (Sitar).
Sandokan est déterminé à venger ses parents assassinés et récupérer le trône de Sarawak : R. A. S. Produit fauché, tourné simultanément au film précédent, en Totalscope et Eastmancolor aux studios romains d’IN.CI.R.-De Paolis, sur la Via Tiburtina, avec l’habituel rajout d’inserts de faune exotique (rhinocéros, éléphants, perroquets). Plus naïf et kitsch que jamais : l’Orient factice de Sandokan cède dès lors sa place au spaghetti-western.
1965La montagna di luce / Sandok : la montagna di luce / La magnifica avventura (L’Homme du Bengale) (IT) d’Umberto Lenzi 
Solly V. Bianco/Filmes, 103 min. – av. Richard Harrison (Allan Foster), Wilbert Bradley (Sitama, son complice), Luciana Gilli (Lilamani), Daniele Vargas (Sirdar), Nick Anderson (Nazareno Zamperla), Nerio Bernardi.
Le rajah de Punjab convoite un fabuleux diamant du nom de « La Montagne de Lumière » qui brille au front de la statue d’une déesse. Il charge l’aventurier anglais Allan Foster de la subtiliser, mais Allan la garde pour lui, provoquant la colère du satrape indien. Allan fixe un faux diamant sur l’effigie sacrée et remet l’original à la reine Victoria. – Tournage en Techniscope et Technicolor aux studios IN.CI.R-De Paolis à Rome et en extérieurs à Singapour, en Malaisie, à Calcutta et au jardin botanique d’Allumiere (Latium), très lointainement d’après le roman éponyme de Salgari (1902). Pour la réédition, le film rajoute au titre le nom de Sandok, qui rappelle à la fois Sandokan et un précédent nanar de Lenzi, « Sandok, il Maciste della giungla » (1963, cf. infra). Afin de réduire les frais, Lenzi réalise simultanément et dans les mêmes décors « I tre sergenti del Bengala » (9.4).
1972Le tigri di Mompracem (Yanez, Sandokan e Tremal-Naik) / Los tigres de Mompracem (La Révolte gronde à Bornéo) (IT/ES) de Mario Sequi 
Chamartin Producciones (Madrid)-Filmes Cinematografica (Roma)-Copercines-Estela Films, 95 min. – av. Ivan Rassimov (Sandokan), Anna Zinnemann (Liana, sa sœur), Luis Davila (Lord James Brooke), Claudia Gravy (Lady Marianna Guillonk), Andrea Bosic (Yanez de Gomera), José Torres (Tremal-Naik), Cris Huerta (Giro Batol), Lorenzo Terzon (cpt. Rosenthal), José Nieto (maharajah Varauni), Angel Menéndez (Lord Guillonk), Alejandro Dakar (Kammamuri), Gino Marturano (Sambigliong).
En 1859, Lord Brooke et son âme damnée, le capitaine Rosenthal, dupent le maharajah de Sarawak qui, en dépit des avertissements de son fils Sandokan, est convaincu des intentions pacifiques des Anglais. Ayant pris la défense de sa sœur Liana, agressée par Rosenthal, Sandokan est arrêté et condamné aux travaux forcés dans une mine de sel, où il fait la connaissance de Yanez. Entre-temps, les Anglais exterminent sa famille. Sandokan et Yanez s’évadent et organisent la résistance… Acteur des films fantastiques de Mario Bava, l’Italo-serbe Ivan Rassimov reprend sans convaincre le rôle du Robin des Bois oriental dans cette énième et insipide version de la saga, véritable cocktail de tous les écrits salgariens. Par ailleurs aussi un stupéfiant patchwork de deux films de Lenzi (« Sandokan, la tigre di Mompracem » et « I pirati della Malesia », 1963/64) dont Mario Sequi reprend toutes les scènes d’action, le reste étant, comme d’habitude, enregistré aux studios IN.CI.R.-De Paolis à Rome. Du bricolage de bas étage.
1974(tv) **Le tigri di Mompracem – Una serata con Emilio Salgari (IT) d’Ugo Gregoretti 
RAI, 80 min. – av. Ugo Gregoretti (le romancier Emilio Salgari), Luigi Proietti (Sandokan), Toni Dimitri (Yanez de Gomera), Carmen Scarpitta, Carlo Hintermann.
Le cinéaste contestataire Ugo Gregoretti expose avec un humour sarcastique la prose de Salgari, l’emphase du quotidien « La Nuova Arena » (Vérone) qui publia le roman sous forme de feuilleton en 1883 et la politique locale de l’époque pour aboutir à un portrait décapant de la société italienne. Le scénario de cette émission à la fois audacieuse, hilarante et édifiante est publié par Einaudi (Turin 1974, 98 p.). Un des grands moments de la télévision intelligente.
1976(tv+ciné) *Sandokan / Der Tiger von Malaysia (IT/FR/DE/GB) de Sergio Sollima 
Titanus-RAI-ORTF-Bavaria-ITC, (RAI1 6.1.-8.2.76 / TF1 27.5.-7.76 / ARD 21.4.79), 6 x 55 min. /126 et 115 min. – av. Kabir Bedi (Sandokan), Philippe Leroy (Yanez de Gomera), Carole André (Lady Marianna Guillonk), Andrea Giordana (Sir William Fitzgerald), Hans Caninenberg (Lord Guillonk), Adolfo Celi (Lord James Brooke), Kumar Ganesh (Tremal-Naik), Milla Sannoner (Lucy Mallory), Renzo Giovampietro (Dr. Kirby), Mohammed Azad (Sambigliong), Franco Fantasia (cpt. van Doren), Fauzah Dillon (Batu), John Pettit (Lord Anthony Welker).
L’action est principalement tirée de « Le tigri di Mompracem » et « I pirati della Malesia » et s’achève par la mort de Lady Marianna surnommée « la perle de Labuan », l’amour de Sandokan, victime des soldats de Lord Brooke. Passionné de Salgari, Sergio Sollima prend son projet très au sérieux, envisageant d’abord un long métrage de cinéma réaliste, filmé sur les lieux authentiques de l’action (le romancier n’a jamais quitté l’Italie), avec, si possible, Toshiro Mifune dans le rôle-titre. Le projet ne voit pas le jour, et lorsque la RAI met en chantier ce mégafeuilleton salgarien de près de six heures, elle en offre d’abord la réalisation à Sergio Leone, qui refuse. Souhaitant à tout prix un Oriental pour le rôle-titre, Sollima a le mérite de découvrir à New Delhi et d’imposer à l’écran le Sandokan définitif – en la personne de Kabir Bedi, une vedette anglo-indienne native de Lahore, qui aurait plus de 60 films à Bollywood à son actif et dont cette bande marque la première apparition en Occident ; il campera Sandokan dans trois autres productions italiennes (avant de se mesurer à James Bond dans « Octopussy » en 1983). Chevelure longue et ample, barbe élégante, le regard de braise, la démarche de félin royal, Bedi fait tournoyer son cimeterre avec une agilité déconcertante. Lors de sa tournée promotionnelle pour le feuilleton en Italie, l’acteur indien déclenche des émeutes parmi ses fans, un accueil délirant et des réactions hystériques parmi ses admiratrices. A Turin, lorsqu’il visite la maison de Salgari à Corso Casale, la foule est si intense que la police doit bloquer le trafic. Découvert à Madras, Kumar Ganesh joue Tremal-Naik. Le Sicilien Adolfo Celi – qui campe le fourbe Lord Brooke – a également combattu James Bond en tant qu’agent de SPECTRE dans « Thunderball » (1965). Carole André, beauté éthérée qui fait une Lady Marianna idéale, a été remarquée dans « La mort à Venise » de Visconti (1971). Quant à Philippe Leroy (Yanez), découvert par Jacques Becker dans « Le Trou » (1960), il s’est imposé cinq ans plus tôt en Léonard de Vinci dans le grand feuilleton historique de Renato Castellani.
Sollima tourne pendant huit mois en Orient, installant d’abord ses caméras en Malaisie, dans la partie occidentale de l’île de Bornéo, à Marang et à Kopas (Kwala Trengganu) qui devient l’île fictive de Mompracem ; le port des pirates est reconstruit à Chendering. En Inde, on tourne à Madras, Dirupati et Hyderabad ; suit la Thaïlande (Bangkok), enfin quelques raccords aux studios Bavaria de Geiselgasteig (Munich). La censure allemande fait éliminer quelques scènes de violence, ne tolérant qu’un nombre limité de morts par épisode. Très admiré par Quentin Tarantino (qui lui dédicacera son « Inglorious Basterds » en 2009), ancien critique, cinéphile nostalgique du film noir et auteur de quelques étonnants westerns politiques antiracistes, Sollima tente pour la première fois de donner un peu d’épaisseur psychologique aux personnages salgariens, d’en étoffer les contours (il introduit même une scène d’alcôve entre Sandokan et Marianna) et de développer une critique tiers-mondiste du colonialisme. La plus populaire et à ce jour la plus satisfaisante adaptation des romans indo-malaisiens de Salgari, couronnée d’un immense succès d’antenne (27 millions de téléspectateurs en Italie, un record absolu pour la RAI) et exploitée par la suite en salle sous forme de deux longs métrages (un peu décevants dans la mesure où le style télévisuel s’accommode mal avec les exigences du grand écran). La sérié culte obtient le Grand Prix international « Prue d’Oro » de 1976, suivi du « Telegatto », l’Oscar italien des productions télévisées.
1976/77(tv) Due ragazzi incorreggibili : Sandogat (IT) de Romolo Siena
(RAIuno 11.12.76-janvier 77), 6 épis. – av. Franco Franchi (Sandogat), Ciccio Ingrassia (Yanez de Gomera), Daniela Goggi. – Variété télévisuelle : parodie de Sandokan.
1977(tv+ciné) La Tigre è ancora viva : Sandokan alla riscossa ! (Sandokan) (IT) de Sergio Sollima 
Elio Scardamaglia/Leone Film-Rizzoli Film-RAI (sortie tv : RAI 26.12.79+2.1.80), 130 min. (2 épisodes). – av. Kabir Bedi (Sandokan), Adolfo Celi (Lord James Brooke), Philippe Leroy (Yanez de Gomera), Massimo Foschi (Teotokris), Nestor Garay (sultan Abdullah), Mirella D’Angelo (Surama), Ganesh Kumar (Tremal-Naik), Salvatore Borgese (Kammamuri), Teresa Ann Savoy (Jamilah), Franco Fantasia (général anglais), John S. H. Pettit (gén. Croft).
La population de Mompracem souffre de la dictature cruelle du sultan Abdullah, un ami des colons anglais. Jamilah et Teotokris le Grec quittent l’île pour rechercher Sandokan, réfugié en Inde avec Yanez où il vit en ermite, et le convaincre à reprendre le combat. Yanez, qui entre-temps a épousé Surama, la maharani de l’Assam, les aide à le retrouver. En 1857, Sandokan et son compagnon hollandais ont participé à la grande mutinerie des Cipayes qui a fini écrasée dans le sang (cf. 9.3), abritant les survivants des représailles britanniques. Depuis, marqué par la mort de Lady Marianna et déçu en politique, Sandokan a renoncé au monde, mais lorsque Lord Brooke et ses mercenaires anglais s’allient aux Thugs pour enlever Jamilah et la sacrifier à la déesse Kali, il sort de sa retraite et reprend les armes…
Entouré de ses interprètes fétiches Kabir Bedi, Philippe Leroy et Adolfo Celi, Sollima confectionne ce « sequel » du succès phénoménal de l’année précédente en tournant cette fois au Sri Lanka ainsi qu’en Malaisie. La production est plus modeste et le script de Sollima, qui prend comme point de départ « La riconquista di Mompracem » (1908), se veut moins une adaptation libre qu’une variation personnelle sur des motifs salgariens à partir des lectures d’adolescent du cinéaste. Cette suite fort distrayante fait la part belle à Tremal-Naik, à Kammamuri et au Grec Teotokris, personnage ambigu et inquiétant.
1990/91(tv) The Mysteries of the Dark Jungle / I misteri della giungla nera / Les Mystères de la jungle noire / Das Geheimnis des schwarzen Dschungels (GB/IT/FR/DE/AT/ES) de Kevin Connor 
RCS TV Produzione-RAIuno-Beta Film GmbH-ZDF-ORF-TF1-TVE (RAIuno 3.-17.2.91 / ZDF 1.91), 2 x 55 min. / 5 x 45 min. / 103 min. – av. Stacy Keach (col. Edward Corishant), Virna Lisi (Sarah Corishant), John Rhys-Davies (O’Connor), Kabir Bedi (Kammamuri), Amerjit Deu (Tremal-Naik), Gabrielle Anwar (Ada Corishant), Derrick Branche (Mohan Singh), Günther Maria Halmer (Stefan Krüger), Cornelia Hayes O’Herlihy (Deborah Corishant), Anthony Calf (Richard), Ennio Fantastichini (Farah), Sancho Gracia (Père Flores), Sophie Renoir (Sonali), Sulabha Arya (Gita), Ayesha Dharker (Sonali, 11 ans), Bob Christo (Nath), Jessica Marshall-Gardiner (Deborah Corishant, 9 ans).
Au cœur de la jungle, des brigands assaillent le palais du maharajah Rangnagar, n’y trouvent pas le trésor recherché et tuent tout le monde ; seuls survivent le prince Tremal-Naik, encore un petit garçon, sa nurse Gita et le guerrier Kammamuri. Au même moment, à Aurangpore, Ada, la petite fille du colonel britannique Corishant est enlevée par le thug Mohan Singh qui en fait une prêtresse de Kali. Mammamuri élève Tremal-Naik comme son fils dans une cabane de pêcheurs. Dix ans plus tard, le jeune prince découvre Ada dans le repaire secret des Thugs, s’éprend d’elle, et l’aide à fuir puis à retrouver progressivement sa mémoire en échappant à l’emprise hypnotique de Mohan Singh. Le colonel Corishant prend Tremal-Naik pour le ravisseur de sa fille et le fait arrêter et envoyer dans la colonie pénitentiaire de l’île de Davenpur, d’où aucun détenu n’est revenu vivant ; Kammamuri intervient, et après bien des péripéties, le temple des Thugs est détruit et Ada définitivement sauvée des griffes de Mohan Singh et Tremal-Naik apprend la vérité sur ses origines princières.
Grand feuilleton international filmé (en anglais) en Inde – sur les rives du Gosai Ghat (Shrirangapatna), à Mysore, Goa, Mangalore (Karnataka) et Jaipur (Rajastan) – avec près de 10’000 figurants (coûts : 14 milliards de lire) et remonté en un long métrage pour les salles de cinéma. Sandokan est absent du récit, seuls ses fidèles compagnons apparaissent à l’écran ; de chasseur de serpents, Tremal-Naik est promu prince. De la bonne confection télévisuelle – qui attire 7 millions de téléspectateurs dans la Péninsule – d’après un scénario de Sandro Petraglia, Stefano Rulli (les deux auteurs de la série « La piovra » sur la mafia) et Sergio Sollima ; ils y retracent l’enfance de Tremal-Naik en refaisant appel à Kabir Bedi, l’ancien Sandokan, cette fois dans un rôle de vieux serviteur. La version cinéma prévue pour une exploitation mondiale est bloquée à la demande du gouvernement indien.
1991-1995[(tv) Sandokan / All’arrembaggio, Sandokan ! / La principessa e il pirata (ES) de Claudio Biern Boyd ; BRB Internacional S.A.-Telecinco, 26 x 24 min. – Dessin animé diffusé en 1991 et ressorti en 1995 pourvu de nouveaux épisodes sous le titre de « La principessa e il pirate ».]
1997[(tv) Sandokan, la tigre della Malesia (IT/FR) de Marco Pagot ; RAI Fiction-Mondo Tv-Studio Sek-TF1 (RAIuno 3.11.98), 26 x 25 min. – Dessin animé avec les voix de Francesco Pezzulli/Fabrizio Vitale (Sandokan), Fabrizio Picconi (Tremal-Naik).]
1997(tv) Il ritorno di Sandokan / Die Rückkehr des Sandokan (Le Retour de Sandokan) (IT/DE) d’Enzo G. Castellari 
Titanus-Mediaset-Taurus (Canale 5 6.-27.10.97), 4 x 90 min. / 182 min. – av. Kabir Bedi (Sandokan), Mandala Tayde (Lady Dora Parker), Mathieu Carrière (Raska), Romina Power (Maharani Surama), Fabio Testi (Yanez de Gomera), Tobias Hoesl (James Guilford), Franco Nero (Yogi Azim), Vittoria Belvedere (Baba), Randi Ingerman (Yamira), Lorenzo Crespi (André de Gomera), Friedrich von Thun (Lord Parker), Clive Riche (Alfred).
Inde, province d’Assam en 1875. Débarquée en Inde avec son photographe Alfred, Lady Dora Parker, une journaliste souhaitant écrire sur Sandokan, est impliquée dans une conspiration de palais : James Guilford, neveu du sinistre Lord Brooke, et le félon Raska assassinent le gouverneur et accusent Sandokan du crime… Un projet initial de Sergio Sollima en novembre 1993, qui prévoyait de réunir à nouveau Kabir Bedi et Philippe Leroy. Suite à un changement de direction à la RAI, le projet fait naufrage, et repêché par Canale 5 (Mediaset, la chaîne de Berlusconi), il est confié à Enzo G. Castellari, tâcheron du cinéma-bis. Malgré les protestations des fans, Leroy, jugé trop vieux, est remplacé par Fabio Testi, et Mathieu Carrière apparaît en prince Raska, le Rajah Noir, nouvel antagoniste du héros. Le tournage a lieu en Inde du Sud (Lalitha Mahal Palace Hotel à Mysore, Kamataka), en Thaïlande et en Malaisie. Très inférieure aux films de Sollima, cette série inspirée de quatre romans de Salgari (« Alla conquista di un impero » et la trilogie finale du cycle, « Il bramino dell’Assam », « La caduta di un impero » et « La rivincita di Yanez ») est mal reçue par la critique comme par le public.
1998(tv) L’elefante bianco / Der weisse Elefant / L’Elephant blanc (IT/DE/FR) de Gianfranco Albano 
Lamberto Bava, Andrea Piazzesi/RAI Fiction-Bavaria-Gaumont Télévision-ANFRI (RAIuno 6.+7.4.98), 2 x 100 min. – av. Remo Girone (le roi Shai), Axelle Grelet (princesse Maia/prince Mandi), Mathieu Carrière (Johann Rudde), Vincent Lecoeur (Gabriel Barthes), Danny Quinn (Max), Jacques Perrin (ambassadeur Barthes), Jennifer Nitsch (Marianne), Hal Yamanouchi (Lo Yan), Lino Capolicchio (Lotarius).
Le roman salgarien « La città del re lebbroso » (1904) dont prétend s’inspirer ce téléfilm narre l’expédition aventureuse du général Lakon-Tay dans la forêt vierge thaïlandaise à la recherche d’un crochet sacré pour dresser les éléphants blancs, objet enfoui dans la ville du roi lépreux. Programmé pour les enfants, ce film gentillet conte, lui, les amours de Maia, princesse de Jarma, et de Gabriel, fils d’un diplomate français, partis à la recherche du dernier éléphant blanc pour rétablir la paix dans le royaume. Tourné au Népal (Pokhara) et en Thaïlande (Bangkok).
1999(tv) Il figlio di Sandokan (Le Fils de Sandokan) (IT) de Sergio Sollima 
Hiland Prod.-RAI TV, 2 x 60 min. – av. Kabir Bedi (Sandokan), Marco Bonini (Ken Hastings, son fils), Cristina Piage (Lady Eleonor Hastings), Padma Lakshmi (princesse Shanti), Robert Widmark [=Alberto Dell’Acqua] (Jafar), Joss Ackland (Lord Windham), Daniel Olbrychsky (Sir Charles Brooke), Barbara Livi, François Guétary, Daniel Gonzales.
Sa mère mourante n’ayant eu le temps de lui révéler l’identité de son géniteur, le jeune Ken Hastings se rend en Malaisie, se fait arraisonner par des pirates et découvre que son père n’est nul autre que le redouté Sandokan, qu’il méprise. Piégé par James Brooke et le cruel prince Kunat Singh, Hastings finit cependant par lutter aux côtés de son père, tout en attirant l’amour de la princesse Shanti, ennemie des Anglais, et de Damayanti, l’obscure prêtresse des Thugs. Tourné au Sri Lanka (Balapitiya, Colombo), ce téléfilm est resté inédit à ce jour, la société productrice Hiland ayant fait faillite.
2000[(tv) Sandokan II – La tigre ruggisce ancora (IT) de Giuseppe Laganà 
RAI Fiction-Mondo TV-Studio Sek (RAIdue), 26 x 25 min. – Dessin animé av. les voix de Fabrizio Vidale (Sandokan), Corrado Conforti (Yanez), Valentina Mari (Marianna), Fabrizio Picconi (Tremal-Naik), Elio Zamuto (Lord Brooke).]
2008[(tv) Sandokan III – Le due tigri (IT) de Giuseppe Laganà ; RAI Fiction-Mondo TV-The Animation Band-Studio Sek (RAIdue 24.12.08), 26 x 26 min. – Dessin animé av. les voix de Fabrizio Vidale (Sandokan), Corrado Conforti (Yanez), Monica Ward (Marianna), Manuel Meli (Kammamuri).]
Et variantes influencées par les écrits de Salgari :
1963Sandok, il Maciste della giungla (Il Tempio del elefante blanco) / Le Temple de l’Éléphant Blanc (IT/FR) d’Umberto Lenzi 
Filmes-Capitole, 100 min. – av. Sean Flynn (ltn. Dick Ramsey), Alessandra Panaro (Cynthia Montague), Mimmo Palmara (Parvati Sandok), Arturo Dominici, Marie Versini. – Le fils d’Errol Flynn tente vainement d’animer ces aventures de jungle rabâchées, évidemment sans rapport avec Sandokan.