Ib - LA FRANCE APRÈS 1815

Les obsèques du général Lamarque en juin 1832 dégénèrent en insurrection (« Les Misérables », 1957)

3. LA MONARCHIE DE JUILLET : LOUIS-PHILIPPE (1830 à 1848)

Né en 1773, fils du duc Louis-Philippe d’Orléans dit Philippe Egalité (un cousin de Louis XVI guillotiné sous la Révolution). Reine : Marie-Amélie de Bourbon-Sicile (1782-1886). En juillet 1830, la monarchie de droit divin est balayée par une révolte populaire, mise au profit par les Chambres réunies (poussées par La Fayette, Thiers, le banquier Laffitte) qui offrent la couronne au duc d’Orléans. Prenant le nom de Louis-Philippe Ier, celui-ci affronte entre 1830 et 1840 les tentatives insurrectionnelles des Légitimistes (sous la houlette de la duchesse de Berry) et des Républicains. Il représente le règne de la bourgeoisie possédante et des milieux d’affaires, d’où son surnom de « roi bourgeois ». Conquête totale de l’Algérie à partir de 1841. N’ayant pas accordé les réformes demandées par le peuple (suffrage universel), le dernier roi de France doit abdiquer après l’insurrection de février 1848. Exil et décès en Angleterre en 1850.
1910L’Arrestation de la duchesse de Berry (FR) Le Film d’Art-Pathé Frères, 320 m. – av. Marcel Levesque (Deutz), Jean Dax (colonel de Charrette), Nelly Cormon (Marie-Caroline Ferdinande Louise de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry). – En 1832 à Nantes, Marie-Caroline, la veuve du duc de Berry (1798-1870), organise un soulèvement légitimiste contre Louis-Philippe pour placer son fils Henri d’Artois sur le trône. Elle tente de relancer les guerres de Vendée et de rallier la population à sa cause. L’insurrection est un échec, la duchesse est trahie par Deutz, arrêtée et incarcérée au fort de Baye.
1919Vautrin (IT) d’Alexandre Devarennes ; Lombardo, Napoli, 1485 m. – av. Giovanni Grasso sr. (Vautrin), Alberto Casanova, Mary Cowin. – D’après le roman d’Honoré de Balzac : Rastignac n’est ici autre que le ministre Adolphe Thiers, futur président de la IIIe République ! Tournage à Castelnaudary (Aude).
1938® Remontons les Champs-Elysées (FR) de Sacha Guitry. – av. André Marnay (Louis-Philippe).
1938® Tanz auf dem Vulkan / Genie und Leidenschaft (DE) de Hans Steinhoff. – av. Hans Leibelt (prince Louis-Philippe),
1938L’Affaire Lafarge (FR) de Pierre Chenal ; CIPRA-Trianon Films, 110 min. – av. Pierre Renoir (Charles Lafarge), Marcelle Chantal (Marie Lafarge-Capelle), Raymond Rouleau (Maître Lachaud), Margo Lion (Aména Lafarge), Sylvie (Adélaïde Lafarge), Erich von Stroheim (Denis). – Célèbre fait divers criminel : en 1842 à Glandier, Marie Lafarge, surnommée « la Madone de l’Arsenic », est accusée d’avoir empoisonné son mari. Une affaire qui défraya la chronique, eut un retentissement considérable et partagea la France en deux camps, les Lafargistes et les anti-Lafargistes.
1940*All This and Heaven Too (L’Etrangère) (US) d’Anatole Litvak ; Hal B. Wallis/Warner Bros., 141 min. – av. Bette Davis (Henriette Deluzy Desportes), Charles Boyer (Charles Théobald, duc de Choiseul-Praslin), Barbara O’Neill (Fanny, duchesse de Choiseul-Praslin), Montagu Love (maréchal Horace François Bastien Sébastiani de La Porta), Richard Nichols (Raynald), Virginia Weidler (Louise), June Lockhart (Isabelle), Jeffrey Lynn (Henry Martyn Field), Vera Lewis (la reine Amélie de France). – Célèbre fait divers criminel à Paris en 1846/47 : la liaison mortifère d’une gouvernante, Henriette Deluzy Desportes, et du débonnaire duc de Choiseul-Praslin, qui aboutit au meurtre de la duchesse, épouse négligée, maladivement jalouse que l'on retrouve sauvagement poignardée. Cette dernière était la fille du maréchal corse Sébastiani (1771-1851), diplomate en Turquie sous Napoléon et plus tard ministre des Affaires étrangères sous Louis-Philippe. Le duc de Choiseul échappa au procès en se suicidant, ce que l'opinion publique interpréta comme une cabale de l'aristocratie pour le soustraire à la justice. Le fait divers joua un rôle dans la révolution de juillet 1848. - Mélo en costumes léché mais au scénario un peu balourd, d'après un best-seller de Rachel Field, grande-nièce d'Henriette Deluzy Desportes, paru en 1938 (script de Casey Robinson). Une production onéreuse tournée en février 1940 aux studios de Burbank (budget de $ 1'370'000, 37 costumes pour Bette Davis, 67 décors, un record pour la Warner.) L'acuité de la mise en scène et la qualité exceptionnelle de l'interprétation sauvent la mise. Trois nominations à l'Oscar 1941 (meilleur film, Barbara O'Neil, photo d'Ernest Haller).
1941® Le Destin Fabuleux de Désirée Clary (FR) de Sacha Guitry. – av. Philippe Richard (Louis-Philippe), cf. Napoléon.
1942® Pontcarral, colonel d’Empire (FR) de Jean Delannoy. – av. Léon Daubrel (Louis-Philippe), cf. Louis XVIII (1).
1946® The Wife of Monte Cristo (La femme de Monte-Cristo) (US) d’Edgar George Ulmer. – av. Martin Kosleck (Edmond Dantès). – Situé dans le Paris de 1832 ravagé par le choléra, cf. (1.2).
1947/48[projet inabouti, interdit] Le Printemps de la Liberté (FR) de Jean Grémillon ; André Paulvé-UGC. – Commande du ministère de l’Education Nationale, ce film sur la révolution de 1848 à Paris a été décommandé au début de juin 1948 après quatorze mois de préparation. Version radiodiffusée (11.7.48) av. le concours de Fernand Ledoux, Pierre Larquey, Michel Bouquet. Interdiction simultanée par le ministère de l’Intérieur du documentaire « 1848 » de Mme Mercanton, Mme Mure et Albert Sobeul, sous le prétexte que « le climat politique et social n’est pas favorable ». ]
1948® Le Diable boiteux (FR) de Sacha Guitry. – av. Philippe Richard (Louis-Philippe).
1953® Si Versailles m’était conté (FR) de Sacha Guitry. – av. Philippe Richard (Louis-Philippe).
1954(tv) L’Affaire Lafarge (FR) de Stellio Lorenzi (1e Ch. RTF 29.5.54). – av. Sylvie, Maria Casarès, Annie Noël, Pierre Mondy, Lucien Blondeau, René Clancard. – Célèbre fait divers criminel : en 1842, Marie Lafarge est accusée d’avoir empoisonné son mari (cf. film de 1938).
1955® Si Paris nous était conté (FR) de Sacha Guitry. – av. Philippe Richard (Louis-Philippe).
1956® (tv) The Count of Monte-Cristo – 3. The De Berry Affair (GB/US) de Sidney Salkow ( ?) ; ITV-Vision Productions/Edward Small (feuilleton ATV), 30 min. – av. Walter Kingsford (le roi Louis-Philippe), Susan Cummings (Marie-Caroline, duchesse de Berry), Anthony Caruso (Louis-Adolphe Thiers).
1957(tv) L’Affaire Lafarge (FR) de Jean Prat ; série « En votre âme et conscience » (1e Ch. RTF 30.3.57). – (acteurs inconnus). – cf. supra, film de 1938.
1957(tv) The Trial of Mary Lafarge (GB) de Stuart Burge (BBC 15.12.57), 90 min. – av. Freda Jackson, John Le Mesurier, George Murcell (Lafarge), Annabelle Lee, Maxwell Shaw. – L’affaire Lafarge, en 1842 (cf. supra).
1961(tv) L’Aventure de la duchesse de Berry (1961) de Pierre Nivollet ; série « La caméra explore le temps » no. 20 (1e Ch. 3.10.61), 120 min. – av. Françoise Christophe (duchesse de Berry), Marcel Bozzuffi (Adolphe Thiers), Jean-Paul Moulinot (le roi Louis-Philippe), Jeanine Crispin (la reine Marie-Amélie), Jean Galland (comte de Mesnard), Daniel Mazabras (duc d’Escors). – La conspiration de la duchesse contre Louis-Philippe en 1832, tentative avortée de lever une armée en Vendée pour renverser le roi et le remplacer par une descendante de Henri IV.
1961(tv) L’Enigme de Saint-Leu (FR) de Stellio Lorenzi ; série « La caméra explore le temps » no. 17 (1e Ch. ORTF 11.2.61), 120 min. – av. Jean-Paul Moulinot (le prince de Condé), Jacques Monod (le roi Louis-Philippe), Janine Crispin (la reine Marie-Amélie), Julien Bertheau (Pasquier), Etienne Bierry (le valet Lecomte), Françoise Prévost (Sophie Dawes, baronne de Feuchères), Pierre Leproux (Dr. Bonnie), Maurice Chevit (Le Huproye), Henry Gicquel (Manoury), Georges Géret (Gendrin), François Maistre (l’abbé Pellier de Lacroix), Jean Galland (La Villegonthier). – La mort mystérieuse, le 27 aoû ;t 1830 (peu après l’avènement de la monarchie de Juillet), du prince de sang royal Louis VI Henri de Bourbon-Condé (1756-1830), père du duc d’Enghien fusillé par Napoléon, retrouvé pendu dans son château de Saint-Leu. Les légitimistes firent circuler la rumeur de l’assassinat et accusèrent Louis-Philippe et la reine Marie-Amélie d’en être les commanditaires pour permettre à leur dernier fils de capter l’immense héritage du prince. La baronne de Feuchères, la maîtresse du prince de Condé, en aurait été l’instigatrice.
1962(tv) L’Epingle du jeu (FR) de Claude Loursais ; « Les cinq dernières minutes » (1e Ch. ORTF 6.1.62), 90 min. – av. Raymond Souplex (l’inspecteur Bourrel), Daniel Lecourtois (le duc de Sireuil), Jean Daurand, Pierre Asso, Berthe Bovy, Jean Clarens. – 1832, la mort mystérieuse d’un duc liée à un complot contre Louis-Philippe.
1962(tv) Un crime sous Louis-Philippe (FR) de Stellio Lorenzi ; série « La Caméra explore le temps » no. 33, (1e Ch. 11.9.62), 113 min. – av. Claude Winter (Fanny, duchesse de Praslin), Jean Topart (Charles, duc de Praslin), Martine Sarcey (Henriette Deluzy Desportes, la gouvernante), Maurice Chevit, Henri Nassiet (maréchal Sebastiani), Georges Caussimon. – Sujet identique à « All This and Heaven Too » d'Anatole Litvak, cf. supra, film de 1940.
1965(tv) L’Affaire Ledru (FR) de Stellio Lorenzi ; série « La caméra explore le temps » no. 45 (1e Ch. 22.6.65). – av. Marc Cassot (l’avocat Charles Ledru), Jean-Roger Caussimon, Régine Blaess (la comédienne Henriette Levêque), Andrée Tainsy, Louis Arbessier, Maurice Garrel. – Paris 1842 : un avocat républicain s’attaque à la justice du roi.
1966® (tv) Monsieur Robert Houdin (FR) de Robert Valey. – av. Louis Arbessier (Louis-Philippe).
1967(tv) La Marseillaise (FR) d’Alain Boudet (2e Ch. 24.5.67). – av. Max Amyl (François Mignet), Jean Berger, Paul Crauchet (le sculpteur François Rute), Dominique Vincent (Mme de Dino), Teddy Bilis (Louis-Philippe), Jean-Marie Fertey (Thiers), Laurence Lignières (Mme Rute). – 1833-36 : le sculpteur Rute décore la façade de l’Arc de Triomphe, objet de pressions politiques.
1971(tv) La Duchesse de Berry (FR) de Jacques Trébouta
ORTF (1e Ch. 31.7.71). - av. Martine Sarcey (duchesse de Berry), Jean-Pierre Kérien (Louis Charles Bonaventure Pierre, comte de Mesnard), Bernard Rousselet (baron Achille Louis Guibourg), Jean-Paul Tribout (Simon Deutz), Jean-François Poron (Charles de Charette de La Contrie), Jacques Danoville (le roi Louis-Philippe), Maurice Vallier (Adolphe Thiers), Yvon Sarray (gén. Paul Dermoncourt), Catherine Hubeau (Eulalie de Kersabiec), Paul Rieger (Louis-Auguste Victor de Gaisne, comte de Bourmont), Jean Berger (l'avocat Pierre-Antoine Berryer), Maurice Bourbon (Benjamin de Goyon), Deniel Le Roy (Goulaine), Victor Garrivier (Marie-Eugène de Jousbert de Landreau).
La folle équipée de la duchesse de Berry lorsque'elle tente en 1832, au nom de son fils, de soulever le peuple contre Louis-Philippe. Simon Deutz livre la duchesse aux autorités de la monarchie de Juillet. Tournage à Saint-James, Saint-Malo, Dinan, dans le département de la Manche et au château de la Paluelle.
1972® (tv) Talleyrand ou le Sphinx incompris (FR) de Jean-Paul Roux. – av. Jacques Danoville (Louis-Philippe), cf. Napoléon.
1972/72[épisode] (tv) **Lucien Leuwen (FR/IT/CH/BE) de Claude Autant-Lara ; ORTF-RAI-SSR-RTB-Technisonor (2e Ch. 19.12.72-9.1.73), 4 x 90 min. – av. Bruno Garcin (Lucien Leuwen), Nicole Jamet (Bathilde de Chasteller), Antonella Lualdi (Mme d’Hocquicourt), Jean Martinelli (M. Leuwen), Jacques Monod (Dr. Du Poirier), Mario Ferrari (marquis de Pontlevé), Michel Ruhl (M. de Vaize), Jean Lanier (col. de Saint-Mégrin), Alexandre Rignault (ltn.-col. Fillotteau).
Dans sa remarquable transposition télévisuelle du roman inachevé de Stendhal, Autant-Lara reconstitue soigneusement les émeutes sanglantes qui accompagnent l’enterrement du général bonapartiste Lamarque en juin 1832, que Stendhal s’est pourtant contenté de suggérer (alors que Hugo les évoque directement dans ses « Misérables »). Fils d’un banquier parisien, Lucien est, cette même année, chassé de l’École Polytechnique pour ses opinions républicaines. Avec l’argent paternel, il est nommé dans un régiment de lanciers à Nancy, ville de province où sont regroupés de nombreux Légitimistes hostiles à Louis-Philippe et où il s’éprend d’une aristocrate (ce qui lui coû ;tera la vie). Autant-Lara (qui prévoyait d’abord, en janvier 1967, une version cinéma en deux époques coproduite par la Mosfilm, à tourner à Moscou) réussit pleinement à recréer le drame de son bel arriviste, déchiré par une brû ;lante passion amoureuse, sans perdre de vue la froide analyse politique de Stendhal (adaptation d’Autant-Lara, Jean Aurenche et Pierre Bost). Tournage aux studios de Boulogne-Billancourt. – Nota bene : Jean-Loup Berger a réalisé en 1965 pour le petit écran « Lucien Leuwen de Stendhal » (26 min.), une présentation par Jeanne Gaillard qui replace, avec plusieurs reconstitutions jouées, l’œuvre dans le contexte de son époque.
1973(tv) Marie Dorval (FR) de Pierre Badel (TF1 13.10.73), 2 x 90 min. – av. Rosy Varte (Marie Dorval), Pierre Michael (Alfred de Vigny), Maurice Barrier (Alexandre Dumas), Jean-Paul Moulinot, Brigitte Rouan, Giselle Touret (Mlle George). – 1835-37, la liaison d’Alfred de Vigny avec la comédienne Marie Dorval.
1974® (tv) Un certain Badinguet (FR) de Jean-Paul Sassy. – av. Marcel Cuvelier (le prince Louis-Napoléon, futur Napoléon III), Jean-Paul Moulinot (Louis-Philippe). – L’emprisonnement et l’évasion de Louis-Napoléon en 1840, cf. Napoléon III (5).
1975(tv) Salvator et les Mohicans de Paris (FR) de Bernard Borderie ; Maintenon-ORTF (TF1 11.9.-6.11.75), 8 x 55 min. – av. Robert Etcheverry (Conrad de Valgeneuse, dit Salvator), André Valmy (Gibassier), Brigitte Fossey (Olympe de Rieul), Bernard Giraudeau (Patrice), Georges Atlas (Maillochon), Jean Martinelli (le roi Louis-Philippe), Mony Dalmès (la duchesse de Berry), Denise Bosc (la reine Hortense), Jean-François Poron (le prince Charles Louis Napoléon, futur Napoléon III). – D’après le roman d’Alexandre Dumas, suite du feuilleton à succès « Les Mohicans de Paris » (1973) de Gilles Grangier (cf. règne de Charles X). Période traitée : de 1830 à 1836. Ayant retrouvé son titre et son nom après la chute de Charles X, Salvator alias le marquis de Valgeneuse se trouve mêlé aux complots des Bonapartistes, survit à l’épidémie de choléra de 1832, est témoin de l’expédition militaire en Algérie, du coup de main manqué à Strasbourg de Louis-Napoléon en 1836, et du soulèvement manqué des Vendéens par la duchesse de Berry.
1976*Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère… (FR) de René Allio ; Arquebuse-Poisim-SFP-INA, 125 min. – av. Claude Hébert (Pierre Rivière), Joseph Leporter, Jacqueline Millière, Annick Gehan. – Un fait divers criminel à Aulnay-sur-Odon, en Normandie en 1835 qui est simultanément une saisissante chronique de la vie rurale au XIXe siècle. Tourné avec des non-professionnels. Une fiction documentaire d’une âpreté redoutable.
1978(tv) Le Pain et le vin (FR) de Philippe Lefebvre (A2 10.6.78). – av. Jacques Alric, Jean-Claude Bouillaud, Jean-Pierre Casta, Monique Chaumette, Philippe Deplanche. – En 1847, la crise économique est à l’origine d’une émeute paysanne à Buzançais (Indre-et-Loire) au cours de laquelle un bourgeois est lynché. Le procès qui s’ensuit aboutit à la condamnation à mort de la plupart des accusés.
1978(tv) L’Affaire Lafarge (FR) de Jean-Pierre Marchand (A2 9.2.78). – av. Maud Reyer (Marie Capelle-Lafarge), Lucienne Lemarchand (Adélaïde Lafarge), Lise Cornier (Amena Lafarge), Noëlle Leiris, Betty Raffaelli, Claude Brosset (Charles Lafarge). – Paris 1842 : célèbre affaire criminelle (cf. film de 1938).
1979*(tv) Charles Clément, canut de Lyon (FR) de Roger Kahane; "Les Dossiers de l'écran"-SFP (A2 20.11.79), 68 min. – av. André Weber (Charles Clément), Bruno Balp (Populus), Jacques Monod (Achard-James), Louis Lyonnet (Gamot), Roger Jacquet (Fleichet), Yves Brainville (Dufaiole), Robert Etcheverry (Fulchiron), Jean Lanier (Bouvier-Dumolard). – Le 21 novembre 1831 à Lyon, dans le quartier de la Croix-Rousse, des milliers d’ouvriers du tissage de la soie (les canuts) prennent les armes, brisent les nouvelles machines à tisser qui les privent de leur gagne-pain et s’emparent de la ville; celle-ci est reprise par les troupes de Louis-Philippe sous le commandement du maréchal Soult, sans effusion de sang. En avril 1834, une seconde révolte des canuts est, cette fois, écrasée dans le sang par Adolphe Thiers, le futur bourreau des Communards (600 victimes, 10'000 prisonniers). Charles Clément, figure mythique, chef ouvrier, symbole de plusieurs personnages ayant existé, attend en prison l'instruction de son procès. Il revit ses souvenirs, les détails de la lutte et la naissance de la conscience collective (scénario de Jean-Dominique de la Rochefoucauld et R. Kahane). Tournage sur place à Lyon
1979® (tv) Le Coup d’Etat du 2 décembre (FR) de Jean Delannoy. – av. Michel Duchaussoy (Louis-Napoléon), Jacques Monod (Louis-Philippe), Blanche Ariel (la reine Marie-Amélie de Bourbon-Sicile), cf. Napoléon III.
1981(tv) Raspail ou la passion de la République (FR) de Jean Lallier (A2 8.10.81). – av. Claude Brosset (François Vincent Raspail, 1794-1878), Christian Baltauss, Françoise Morhange, Jean Turpin, Jacqueline Fontaine, Jean-Marc Rosar. – Paris en 1848, les luttes du chimiste et politicien, apôtre du suffrage universel.
1982*(tv) L’Épingle noire (FR) de Maurice Frydland
(A2 17.12.82), 6 x 52 min. – av. Caroline Chaniolleau (Lorraine Mennechini/Stéphanie), Pierre Arditi (Damien), Gérard Desarthe (Charles Lixen), Catherine Allégret, Françoise Bertin, Jean Bouise.
Paris en 1847/48 : mélodrame sur fond d’insurrection et de barricades, épopée des idées républicaines de Saint-Simon, de l’abdication de Louis-Philippe à Napoléon III (d’apr. le roman de Dominique de Saint-Alban). Un feuilleton au rythme soutenu, émouvant et politiquement intéressant, réalisé avec adresse et un sens de la reconstitution.
1987(tv) L’Affaire Lafarge (FR) de Jean-Louis Fournier ; série « Preuves à l’appui » (FR3 6.7.87), moyen métrage. – av. Anne-Marie Philippe, Claire de Beaumont, Daniel Laloux, Michel Oster, Anita Roga. – cf. supra, film de 1938.
1993(tv) La Révolte des enfants (FR) de Gérard Poitou-Weber. – av. Michel Aumont, André Wilms, Clémentine Amouroux, Nada Strançar. – Bretagne en 1847 : ouverture de maisons paternelles pour enfants défavorisés.
1994® La Partie d’échecs (FR/BE/CH) d’Yves Hanchar. – av. Denis Lavant, Pierre Richard, Catherine Deneuve (Marquise de Theux), James Wilby (Sir Howard Staunton, champion aux échecs). – Période 1828 à 1843.
1995***Le Hussard sur le toit (FR) de Jean-Paul Rappeneau ; René Cleitman-Hachette Première-Centre Européen Cinématographique Rhône-Canal+, 135 min. – av. Olivier Martinez (Angelo Pardi), Juliette Binoche (Pauline de Théus), François Cluzet (le médecin), Jean Yanne (le colporteur), Pierre Arditi (M. Peyrolle), Isabelle Carré (la préceptrice), Claudio Amendola (Maggionari), Carlo Cecchi (Giuseppe). – En 1832, traqué par la police secrète autrichienne, un jeune hussard piémontais, Carbonaro en exil, traverse la Provence que dévaste une épidémie de choléra à laquelle il survit de justesse. – Une remarquable adaptation du roman de Jean Giono (1951) signé Jean-Claude Carrière et Nina Companeez. Un projet difficile annoncé en mars 1955 déjà par René Clément (av. Gérard Philipe, extérieurs prévus à Manosque et dans la vallée de la Durance), puis par Jean Delannoy, Giono lui-même, François Villiers, Luis Buñuel (av. Alain Delon), Christian Marquand (av. Marlon Brando), etc. Tournage notamment en Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône, Hautes-Alpes (Fort des Têtes à Briançon), Haute-Savoie (château de Menthon-Saint-Bernard) et Isère. Une réussite exemplaire à tous les niveaux. Deux Césars (photo, son) et huit nominations (dont meilleur film,réalisation, décors, costumes, J. Binoche).
1997/98® (tv) Le Comte de Monte-Cristo (FR/IT) de Josée Dayan. – av. Emmanuel Booz (Louis-Philippe).
2012(tv) Duc d'Aumale, le magicien de Chantilly (FR) de David Jankowski
Série "Secrets d'Histoire" présentée par Stéphane Bern, Jean-Louis Remilleux/France Télévisions-Société Européenne de Production (SEP) (FR2 4.9.12), 90 min. - av. Roland David (Henri d'Orléans, duc d'Aumale, 60-75 ans), Sébastien Fontaine (le duc d'Aumale, 20-40 ans), Armand Eloi (le roi Louis-Philippe), Kaya Blocksage (Marie-Caroline de Bourbon-Sicile), Christine Rossigneux (Berthe de Clinchamps). - Docu-fiction sur le cinquième fils du roi Louis-Philippe, avec reconstitutions et extraits de films.
2018(tv) Louis-Philippe et Marie-Amélie, notre dernier couple royal (FR) de Benjamin Lehrer (fict.), Claire Benahïm (doc.), David Jankowski
Série "Secrets d'Histoire" présentée par Stéphane Bern (saison 12, épis. 10), Jean-Louis Remilleux/Société Européenne de Production-France Télévisions (FR2 30.10.18), 114 min. - av. Benoît Michaud (le roi Louis-Philippe, duc d'Orléans), Olivia Gotanègre (Marie-Amélie de Bourbon-Siciles), Anne Paris (Marie Caroline de Bourbon-Siciles), Guillaume Gaudfrin (François Guizot), Nina Lopata (Mme Adelaide).
Docu-fiction tourné sur les lieux historiques, avec reconstitutions (évocations) : Avant d'arriver sur le trône de France en août 1830, soit quarante ans après la prise de la Bastille et quinze après la chute de Napoléon, celui qui sera fait "roi citoyen" va connaître mille vies... Il est lieutenant général des armées, professeur de collège en Suisse, aventurier en Laponie et au cap Nord, dont il est le premier Français à fouler le sol. Il s'exile ensuite dans le nord-est des États-Unis où il lance une expédition auprès des Indiens d'Amérique, puis à la Havane, à Cuba, et enfin en Angleterre, sa seconde patrie de coeur.
2020(tv) La Duchesse de Berry, une rebelle chez les Bourbons (FR) de Benjamin Lehrer (fict.), David Jankowski (doc.), Elodie Malet
Série "Secrets d'Histoire" présentée par Stéphane Bern, Laurent Menec, Jean-Louis Remilleux/Société Européenne de Production-France Télévisions (FR3 28.9.20), 115 min. - av. Juliette Barry (Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, duchesse de Berry), Hervé Dandrieux (Charles Ferdinand d'Artois, duc de Berry), Clara Huet (Eulalie de Kersabiec), Anthony Audoux (le comte Hector Lucchesi-Palli, second mari de la duchesse), Pascal Fonta (le comte Blacas), Marie Beaujeux (dame de compagnie), Louis Bernard (homme armé).
Docu-fiction: au nom de son fils, le comte de Chambord (prétendant légitimiste au trône de France sous le nom de Henry V), elle tente en vain de prendre le pouvoir en France en 1832 en qualité de "régente". Elle est à l'origine des dernières insurrections vendéennes et chouannes qui secouent le nord-ouest de la France en mai et juin 1832.
L’insurrection républicaine de juin 1832 est écrasée dans le sang (« Les Misérables » de R. Bernard, 1934)

3.1. « Les Misérables » de Victor Hugo

Roman paru en 1862 à Paris. - Jean Valjean, un ex-bagnard, tente d’échapper à son passé ainsi qu’au policier Javert qui le persécute avec une assiduité sadique. Il assiste à l’insurrection républicaine des 5-6 juin 1832, écrasée dans le sang par les troupes de Louis-Philippe (barricades de la rue du Cloître-Saint-Merri) après les obsèques du général bonapartiste Lamarque. En flash-back, un épisode de la bataille de Waterloo (1815). - Adaptation en comédie musicale par Claude-Michel Schönberg (1980) et en spectacle théâtral par Denis Llorca (1999).
1905Le Chemineau (FR) d’Albert Capellani 
Pathé no. 1330, 110 m.
1909Les Miserables – 1. The Price of a Soul – 2. The Ordeal – 3. A New Life (US) d’Edwin S. Porter 
Edison Mfg. Co., 2560 ft. – Filmé dans les studios Edison de Bronx à New York et exploité en trois parties, sous les seuls titres de ces parties.
1909Les Miserables – 1. The Galley Slave – 2. Fantine/A Mother’s Love – 3. Cosette – 4. Jean Valjean/Marius (US) de James Stuart Blackton 
Vitagraph Co. of America, 3859 ft. – av. Maurice Costello (Jean Valjean), William V. Ranous (Javert), Helen Costello (Cosette), Hazel Neason, William Humphreys, Charles Kent, James Young, Edith Storey, Elita Proctor Otis, Helene Costello.
Tourné aux studios Vitagraph de Flatbush à Brooklyn et exploité en quatre parties, sous les seuls titres de ces parties.
1912/13*Les Misérables – 1. Jean Valjean – 2. Fantine – 3. Cosette – 4. Cosette et Marius (FR) d’Albert Capellani 
SCAGL-Pathé (4 époques, 805m, 800 m., 730 m. 1110 m) / 2h48. – av. Henry Krauss (Jean Valjean), Henri Etievant (Javert), Marie Ventura (Fantine), Mistinguett (Eponyne), Gabriel de Gravone (Marius), Léon Bernard (Mgr. Myriel), Marie Fromet (Cosette), Emile Milo (Thénardier), Renot (Mme Thénardier).
Première version intégrale européenne du roman et "premier long métrage français de réputation internationale" (Jean Mitry). Henry Krauss vient d'interpréter Quasimodo dans le "Notre-Dame de Paris" de Capellani (1911). Quelques libertés prises: Valjean a sa mère à charge au moment de sa première arrestation, Mgr. Myriel fait une lettre pour recommander Valjean à un industriel de Montreuil-sur-Mer, etc.
1913The Bishop’s Candlesticks (US) de Herbert Brenon 
Independant Motion Picture (Carl Laemmle), 2 bob. – av. Frank Smith (Jean Valjean).
1917/18Les Miserables (Le Pardon du forçat) (US) de Frank Lloyd 
William Fox/Fox Film Corp., 10 bob./2720 m./100 min. – av. William Farnum (Jean Valjean), George Moss (l’évêque), Hardee Kirkland (Javert), Sonia Markova (Fantine), Jewel Carmen (Cosette), Harry Spingler (Marius), Anthony Phillips (Gavroche), Edward Ellis (Thénardier), Mina Ross (Mme Thénardier), Frank Lloyd (un gendarme).
Tourné à grands frais aux studios Fox à Fort Lee, New Jersey, où l'on érige un quartier de Paris (l'assaut des barricades filmé au Van Cortlandt Park), par un des maîtres de la reconstitution historique, Frank Lloyd ("Les Révoltés du Bounty" en 1935). Le film étant jugé trop long, il est sérieusement raccourci sur ordre de William Fox (de 13'000 ft., soit 2h30, à 9'781 ft.). Vanté par la critique mais boudé par le public. Hollywood évitera le sujet pendant dix-sept ans.
1922Les Miserables (GB)
série « Tense Moments with Great Authors », Master Prod.-British Exhibitor’s Films, 1195 ft. – av. Lyn Harding (Jean Valjean).
1923[Ah ! Ah ! Mujo (JP) de Kiyoko Ushihara. – av. Masao Inoue (Jean Valjean).]
1924-1926**Les Misérables (FR) d’Henri Fescourt 
Louis Nalpas/Les Films de France (Société des Cinéromans)-Pathé Consortium Cinéma, 9000 m./4 parties/420 min./397 min. – av. Gabriel Gabrio (Jean Valjean), Jean Toulout (Javert), Georges Saillard (Thénardier), Sandra Milowanoff (Fantine/Cosette), Renée Carl (la Thénardier), François Rozet (Marius), Charles Badiole (Gavroche), Paul Jorge (abbé Myriel), Andrée Rolane (Cosette enfant), Suzanne Nivette (Eponine).
Probablement la plus longue des adaptations, qui durait près de 7 heures (exploitée en 4 parties entre novembre 1924 et janvier 1926) à sa sortie. Le tournage s'est fait à Montreuil-sur-Mer, sur la Côte d’Azur, à Nice, Grasse, Digne, Toulon, Paris, enfin aux studios des Cinéromans à Joinville-le-Pont et de Pathé-Vincennes. Les décors s'inspirent fortement des illustrations de Gustave Brion créées pour la première édition du livre, et de celles d'Émile Bayard. Les rôles principaux ne sont pas tenus par des vedettes du moment par des "visages" qui collent étonnamment avec les descriptions de l'écrivain. Un film de prestige, monté avec beaucoup de soin et qui obtient un succès international, étant exploité aux Etats-Unis et même en Union soviétique.
1929The Bishop’s Candlesticks (US) de George Abbott 
Paramount Famous Lasky, 2 bob./30 min. – av. Walter Huston (Jean Valjean), Charles Abbe, Josephine Hull, Duncan Penwarden. - L'épisode des chandeliers.
1931[Jan Barujan (JP) de Tomu Uchida, 2 parties.]
1934***Les Misérables – 1. Une tempête sous un crâne – 2. Les Thénardier – 3. Liberté, liberté chérie (FR) de Raymond Bernard 
Bernard Natan/Pathé-Natan (3 parties), 305 min. – av. Harry Baur (Jean Valjean), Florelle (Fantine), Charles Vanel (Javert), Charles Dullin (Thénardier), Marguerite Moreno (la Thénardier), Josseline Gaël (Cosette), Jean Servais (Marius), Emile Genevois (Gavroche).
Par l’intelligence de l’adaptation (très scrupuleuse), par la force de l’interprétation (parfois un peu théâtrale, mais dans le style de l’époque), par la fulgurance des images dénotant un art de la composition plastique et de l'éclairage peu communs, et par la puissance dramatique de la réalisation, cette première version sonore du roman reste de loin la plus réussie (avec une musique originale d’Arthur Honegger). Les prestations d’Harry Baur et de Charles Vanel restent inégalées. Tournage aux studios Pathé-Natan de Joinville, extérieurs à Antibes (les faubourgs Saint-Antoine y sont reconstitués sur un terrain vague avec plus d’un millier de figurants pour l’assaut des barricades) et dans les jardins du Luxembourg à Paris. Du grand cinéma alignant les coups de théâtre avec maestria. Le chef-d'oeuvre de Raymond Bernard, cinéaste à réévaluer.
1935**Les Miserables (US) de Richard Boleslawski 
Darryl F. Zanuck/20th Century Pictures, 108 min. – av. Fredric March (Jean Valjean), Charles Laughton (Javert), Cedric Hardwicke (évêque Bienvenu), Rochelle Hudson (Cosette), John Beal (Marius), Florence Eldridge (Fantine), Ferdinand Gottschalk (Thénardier), Jane Kerr (Mme Thénardier), Frances Drake (Eponine), Marilyn Knowlden (Cosette enfant).
Un « digest » intelligent du roman de Hugo, rehaussé par le tandem remarquable March-Laughton (le premier charismatique à souhait, le deuxième tiré à quatre épingles et terriblement obséquieux) et une mise en scène visuellement très soignée de Boleslawski. Le cinéaste alterne avec adresse une action intense, dynamique (chevauchées lors de la fuite de Valjean, combats sur les barricades), et le drame intimiste. Son film passe presque intégralement sous silence l'existence des Thénardier pour se concentrer sur la traque sans relâche de Javert. Un des plus grand succès publics de l’année aux USA, récoltant quatre nominations à l’Oscar 1936 (meilleur film, photo de Gregg Toland, montage et assistant-réalisateur). Les coûts de production atteignent près d’un million de dollars. Tourné dans les studios United Artists à Culver City, le film reste inédit en France, où la version de Bernard, sortie l'année précédente, reste dans toutes les mémoires.
1937Gavroch (SU) de Tatiana Lukachevitch, A. Slobodnik 
Mosfilm, 75 min. – av. Kolja Smortchkow (Gavroche), A. Korabliev (Javert), D. Popov, I. Novosseltsev.
Dans cette version soviétique, Jean Valjean est négligé au profit du petit peuple sur les barricades, et même le père Thénardier s'affirme prêt à sacrifier sa vie pour la liberté, car il est inconcevable sous Staline de montrer de "mauvais pauvres". Gavroche incarne l'esprit de subversion contre le tyran, Louis-Philippe.
1938[Kyojin-den (La Vie d’un grand homme / La Légende des géants) (JP) de Mansaku Itami. – av. Denjuro Okochi, Sadao Maruyama, Nobuo Kosaka, Setsuko Hara.]
1943Los miserables (MX) de Fernando A. Rivero 
J. L. Calderón Prod. – av. Domingo Soler (Jean Valjean), Andrés Soler (Thenardier), David Silva (Marius), Manolita Saval (Cosette), Antonio Bravo (Javert), Virginia Manzano (Fantine).
1944[Al-Bouassâ (Les Misérables) (EG) de Kamal Selim, 115 min. – av. Amina Risk, Abbas Farès, Serag Mounir, Fakher Kakher. – Transposé dans le contexte égyptien moderne.]
1947**I Miserabili – 1. Caccia all’uomo – 2. Tempesta su Parigi (L’Évadé du bagne) (IT) de Riccardo Freda 
Carlo Ponti/Lux Film, 87 + 100 min. – av. Gino Cervi (Jean Valjean), Valentina Cortese (Fantine/Cosette), Giovanni [=Hans] Hinrich (Javert), Luigi Pavese (Thénardier), Jone Romano (la Thénardière), Aldo Nicodemi (Marius), Delia Orman (Eponine), Massimo Pianfiorini (abbé Myriel), Marcello Mastroianni (un insurgé), Gabriele Ferzetti (l'amant de Fantine).
Riccardo Freda transforme son Jean Valjean en redresseur de torts actif, met en images plusieurs épisodes du roman généralement négligés par le cinéma: le vol du pain (une brillante séquence d'ouverture muette), les tentatives d'évasion de Jean Valjean (dont une course poursuite haletante), des moments de la jeunesse insouciante de Fantine, le mensonge de soeur Simplice à Javert pour sauver l'ancien forçat, etc. Marius n'est pas seulement un ardent révolutionnaire, mais aussi le fils du ministre de la Police, et Jean Valjean meurt assassiné par Thénardier (un ancien compagnon de cellule qui tombe ensuite au fond d'un puits en reculant). Javert incarne le mal absolu, un policier qui ne cherche pas la justice, mais l'anéantissement de Jean Valjean: sa volonté de persécution devient son unique raison de vivre. Le budget étriqué contraint Freda à être visuellement très inventif: il compense le manque de moyens par une ingéniosité de mise en scène constante. Gino Cervi fait un Jean Valjean plus qu'acceptable et la longue séquence de l'insurrection, qui a nécessité une centaine de carabiniers à cheval, est d'un réalisme peu courant dans le cinéma populaire italien de l'époque.
Tourné au Centro Sperimentale di Cinematografia à Rome avec un stupéfiant ensemble de maquettes et de miniatures pour les rues labyrinthiques de Paris, les rives de la Seine et l'Hôtel de Ville, le film (en deux parties) sort en Italie avec de nombreuses coupures. En France, il ne sera exploité qu’en 1952 dans une version amputée d’un tiers, en une partie et sous un titre qui évite tout rapprochement avec Victor Hugo. L'adaptation est signée Freda, Mario Monicelli, Steno et Vittorio Nino Novarese. Selon Jean A. Gili, c'est "sans doute la meilleure version des Misérables jamais réalisée" (Riccardo Freda, éd. Cinecittà International, Rome, 1991).
Les barricades parisiennes de juin 1832 (« Les Misérables » de Jean-Paul Le Chanois, 1957)
1949(tv) The Bishop’s Experiment (US) de Charles Haas 
Marshall Grant Prod.-Realm Television, 2 bob.
1949[Re Mizaraburu : kami to akuma (JP) decDaisuko Itô ; Toyoko Eija, 112 min. – av. Sessue Hayakawa (Jean Valjean). Eijirô Tôno, Keiko Kishi – Le roman de Hugo transposé à l’époque Meiji.]
1950[Ee sai parum pada (IN) de Henri Rumoth ; Pakshiraja Studios, 6000 m. – av. T.-S. Baliah (Jean Valjean), N. Setharaman (Javert), Subbaraman, Kali, M. Ratham.]
1952*Les Miserables (La Vie de Jean Valjean) (US) de Lewis Milestone 
Fred Kohlmar/20th Century-Fox, 105 min. - av. Michael Rennie (Jean Valjean), Debra Paget (Cosette), Edmund Gwenn (évêque Courbet), Robert Newton (Javert), Sylvia Sidney (Fantine), Cameron Mitchell (Marius), Bobby Hyatt (Gavroche), Elsa Lanchester (Mme Magloire), Joseph Wiseman (Genflou), Rhys Williams (Brevet), James Robertson Justice (Robert), Robert Hyatt (Gavroche).
Le Britannique Michael Rennie fait un Jean Valjean inhabituel, plus du tout massif, mais grand, fin, élégant. Une réduction habile (signée Richard Murphy), de solides interprètes et un rythme soutenu sont les qualités majeures de cette adaptation ultracondensée filmée aux studios Fox de Century-City à Westwood, L. A. par Lewis Milestone ("A l'Ouest rien de nouveau", 1930), cinéaste alors en butte aux attaques maccarthystes. En France, la presse de gauche (notamment Georges Sadoul) se déchaîne contre ce film "digest" qui escamote les Thénardiers, l'enfance de Cosette et la mort de Gavroche et transforme le héros de Hugo en un dandy romantique nourrissant des sentiments amoureux envers sa protégée. L'adaptation sera reprise au « Lux Radio Theater » (22.12.52) avec Ronald Colman, Debra Paget et Robert Newton. Le projet initial de la Fox remonte à 1941, avec Linda Darnell et Laird Cregar, puis refait surface en 1951 avec Jeff Chandler (Valjean) et James Mason ou Orson Welles (Javert).
1955[Kundan (IN) de Sohrab Merwanji Mohdi (Hindi). – av. Sohram Mohdi (Valjean), Ulhas (Javert), Nimmi.]
1957*Les Misérables / Die Elenden / I Miserabili (FR/DE-RDA/IT) de Jean-Paul Le Chanois 
Pathé-DEFA-Serena Film (2 époques), 217 min. – av. Jean Gabin (Jean Valjean), Bernard Blier (Javert), Danièle Delorme (Fantine), Fernand Ledoux, Bourvil (Thénardier), Gianni Esposito (Marius), Béatrice Altariba (Cosette), Jimmy Urbain (Gavroche), Serge Reggiani (Enjolras).
Selon la presse de mars 1956, le film doit initialement être réalisé par Julien Duvivier avec Gabin, pour P.A.C.-Pathé, tournage annoncé aux studios Francoeur à Paris et à Joinville (adaptation de Jean Anouilh et Michel Audiard). Duvivier se désiste, effrayé par l’ampleur de la tâche (1955/56). Sur proposition de Gabin, Jean-Paul Le Chanois, ancien résistant et membre du PCF, hérite du projet qui est finalement coproduit par la France et l’Allemagne de l’Est qui investit 2,9 millions de marks. (Tâche peu aisée, car Gabin affiche beaucoup de mauvaise grâce à tourner en pays communiste.) Souhaitant démontrer comment les espoirs légitimes des prolétaires et paysans ont été trahis par la bourgeoisie, les patrons de la DEFA font construire dans l’enceinte de leurs studios de Babelsberg à Potsdam d’énormes décors (d’après les maquettes de Serge Pimenoff) pour représenter les obsèques du général bonapartiste Lamarque en juin 1832 (prétexte à l’insurrection républicaine), les grands boulevards parisiens aux abords du pont d’Austerlitz, la rue Saint-Denis et la barricade de la rue du Faubourg-Saint-Antoine, où 5000 hommes de l’armée de la RDA, cavalerie comprise, sont mis à contribution ; à cela s’ajoutent les places de Dignes et de Montreuil-sur-Mer, et les égouts de la capitale. Waterloo est filmé en Technirama et Technicolor près de Dessau, le réalisateur interprétant lui-même Napoléon. (Des images de Toulon, de Dignes, de la Seine et des jardins du Luxembourg complètent les extérieurs.)
Le message insurrectionnel est adouci en raison des fortes tensions politiques qui déchirent la France, alors au zénith de la crise algérienne. D’autre part, la répression brutale du soulèvement hongrois par les Soviétiques l’année précédente étant encore dans toutes les mémoires, Le Chanois limite drastiquement la présence de drapeaux rouges lors des obsèques de Lamarque (très présents chez Hugo), et insiste sur l’exécution sans procès d’Enjolras, le chef des insurgés. Excepté ces morceaux de bravoure attendus et spectaculaires, animés par un certain lyrisme révolutionnaire, la mise en scène de Le Chanois est plate et peu inspirée, très loin de la force plastique du film de Bernard en 1934, du dynamisme d'un Riccardo Freda en 1947 comme des envolées hugoliennes. Gabin fait du Gabin, pas toujours convaincant lui aussi ; Bourvil, en revanche, surprend en Thénardier visqueux, son premier rôle de salopard. Mais aucune autre version du roman ne peut se vanter d’une recréation ex nihilo aussi impressionnante, orchestrée à des milliers de kilomètres de Paris et ayant nécessité sept mois d’efforts. Le film est réduit de 270 à 217 minutes. Un immense succès populaire dans l’Hexagone avec 9,9 millions de spectateurs (deuxième place au box office annuel). En RFA, les séquences de combats de rues sont en partie coupées: elles pourraient donner de mauvaises idées et rappeler le soulèvement des ouvriers est-berlinois contre le gouvernement communiste cinq ans plus tôt...
1958(tv) Os Miseráveis (BR) de Dionisio Azevedo 
Televisã ;o Tupi, Sã ;o Paulo (feuilleton). – av. Fernando Baleroni (Jean Valjean), Turibio Ruiz (Thénardier), Débora Duarte (Cosette), Laura Cardoso (Fantine), Célia Rodrigues (Mme Thénardier).
1961(tv) Cosette et Gavroche (FR) d’Alain Boudet
(1e Ch. RTF 4.+11.3.62). – av. Jean Chevrier (Jean Valjean), Clotilde Joanno (Fantine), Marcel Bozzuffi (Javert), Sylvana Mangallo/Michèle Grellier (Cosette enfant/fille), Rosy Varte, François Darbon (Thénardier), Bernard Verley (Marius), Patrick Lemaître (Gavroche).
1963(tv) Jean Valjean (FR) d’Alain Boudet
(1e Ch. RTF 1.6.63). – av. (identique à supra, sauf :) Georges Géret (Javert), Claude Piéplu (Thénardier).
1964(tv) I Miserabili (IT) de Sandro Bolchi
(RAI 5.4.64), 10 épisodes. av. Gastone Moschin (Jean Valjean), Giulia Lazzarini (Fantine/Cosette), Tino Carraro (Javert), Elsa Albani, Aldo Silvani, Cesarina Gheraldi, Antonio Batistella.
1966[Gavroch (SU) d’I. Gourvitch ; Mosfilm, 17 min. – Dessin animé.]
1967[Sefiler (TR) de Zafer Davutoglu. – av. Kartal Tibet, Izzet Günay.]
1967(tv) Les Miserables (GB) d’Alan Bridges 
Campbell Logan-BBCtv (BBC1 22.10.-24.12.67), 10 x 25 min. – av. Frank Finlay (Jean Valjean), Anthony Bate (Javert), Michele Dotrice (Cosette), Vivian Mackerrel (Marius), Elizabeth Counsell (Eponine), Finlay Currie (l’évêque), Michele Dotrice (Fantine), Alan Rowe (Thénardier), Judy Parfitt (Mme Thénardier).
Episodes : 1. « Release » – 2. « Fantine » – 3. « Cold Weather » – 4. « Buried Treasure » – 5. « Cosette » – 6. « Sanctuary » – 7. « Marius » – 8. « The Trap » – 9. « Insurrecton » – 10. « Redemption ».
1967(tv) Os Miseráveis (BR)
Rede TV Bandeirantes, São Paolo (feuilleton, épis. de 45 min.) – av. Leonardo Villar (Jean Valjean), Maria Isabel de Lizandra (Cosette), Otavio Augusto, Raul Cortez, Geraldo Del Rey.
1968(tv) Gavroche (DE-RDA) de Harry Erlich, Hilmar Elze (tv)
Deutscher Fernsehfunk der DDR, Ost-Berlin (DFF 10.3.68). - av. Hans-Jürgen Rudolph (Gavroche), Walter Nickel (Montparnasse), Karlheinz Liefers (Enjolras), Harald Schanze (Marius). - Gavroche, héros du peuple, meurt sur les barricades en cherchant de la munition parmi les morts. La pièce homonyme de Peter Ensikat, inspirée par Victor Hugo et interprétée par le "Theater der Jungen Génération" (Dresde).
1971(tv) Los misérables (ES) de José Antonio Páramo 
série « Novela » (TVE 19.4.71), 50 min. – av, Ernesto Aura, José Calvo, José Guardiola, Andrès Mejuto, José Vivó, Teresa Rabal, Lola Lemos, Lola Gaos, Lola Cardona.
1972*(tv) Les Misérables - 1. La Masure Gorbeau - 2. L'Épopée Saint-Denis (FR) de Marcel Bluwal 
ORTF (2e Ch. 21.+28.9.72), 2 parties, 118 et 116 min. – av. Georges Géret (Jean Valjean), Nicole Jamet (Cosette), François Marthouret (Marius), Bernard Fresson (Javert), Alain Mothet et Misha Bayard (les Thénardiers), Hermine Karagheuz (Eponine).
Au lendemain de mai 1968, Marcel Bluwal cherche à retrouver le souffle politique du roman, trop souvent étouffé et condamné jadis par un Lamartine ("une mauvaise action, car (les Misérables) donnent de l'espoir au peuple"). L'adaptation démarre par l'histoire de Marius et revient en flash-back sur le destin de Jean Valjean pour se concentrer sur la misère et la révolte étudiante de 1832 (trois ans après mai 68…). Bluwal s'attaque en particulier à l'incohérence du mouvement gauchiste, montrant comment des étudiants naïfs, romantiques et irresponsables ont fait échouer la Révolution. Efficace mais un peu trop démonstratif, avec le Requiem de Verdi en fond sonore (l'histoire d'amour apparaît encombrante). Tourné en extérieurs à Senlis (Oise) et, pour les scènes de barricades, en studio dans un immense décor à Joinville (la municipalité de Paris n'autorisant plus de barricades dans ses rues). Une des émissions les plus chères de la télévision française, filmée en couleurs.
1977[Cosette (SU) d’Arnold Bourovs Jacobson ; Kino Studio Riga, 9 min. – animation.]
1978[Al-Bouassa (EG) Atef Salem. – av. Farid Chawki (Valjean), Ferous Abd El-Hamid, Adel Adham, Leïla Alwi.]
1978(tv) Les Miserables (GB/US) de Glenn Jordan 
ITC-Norman Rosemont-CBS (CBS 27.12.78), 150 min. – av. Richard Jordan (Jean Valjean), Anthony Perkins (Javert), Cyril Cusack (Fauchelevent), Ian Holm (Thénardier), Caroline Langrishe (Cosette), Celia Johnson (sœur Simplice), Christopher Guard (Marius), Claude Dauphin (évêque Myriel), John Gielgud (Gillenorman), Flora Robson (l’abbesse), Angela Pleasence (Fantine), Dexter Fletcher (Gavroche), Caroline Blakiston (Mme Thénardier).
Un album d’images soignées (Perkins particulièrement sinistre), filmé en Grande-Bretagne et en France. Le film laisse survivre Jean Valjean à la fin.
1980[(tv) (Les Miserables) (JP) de Keiji Hisaoka ; Toei Co. – Dessin animé.]
1982*Les Misérables (FR) de Robert Hossein 
G.E.F.-C.C.F.C.-S.F.P.-TF1-Del Duca (TF1 2.5.85) (version tv : 4 x 52 min.), 183 min. – av. Lino Ventura (Jean Valjean), Michel Bouquet (Javert), Jean Carmet (Thénardier), Françoise Seigner (la Thénardier), Evelyne Bouix (Fantine), Christine Jean (Cosette), Franck David (Marius), Candice Patou (Eponine), Louis Seigner (évêque Myriel), Emmanuel Curtil (Gavroche), Roger Hanin (l’aubergiste), Jean-Roger Caussimon (conventionnel), Fernand Ledoux (Guillenormand).
Michel Bouquet, sublime Javert. Ventura bouleversant. Un film d’acteurs, puissant et alors l’une des plus grosses productions du cinéma français, tournée en sept mois à Bordeaux (pour Paris), Monpazier, Cahors, Sireuil, Saint-Cyprien et Sarlat (Dordogne). Conformément à ses convictions, Hossein insiste sur l'itinéraire christique et l'éclairage religieux du drame de Valjean. La version destinée au petit écran est nettement plus convaincante, avec un prologue et des images très proches du texte et de l'esprit de Hugo.
1989[Ngon Co Gio Dua (Le Vente se joue de la tige de l’herbe) (VN) de Hô Ngoc Xum. – av. Ly Huynh, Thai Ngân, Nguyen Sanh.]
1992[(tv) Les Misérables (FR) de Thibaut Chatel ; AB Production (TF1 22.12.92). – Série, dessin animé très librement adapté du roman.]
1995[Les Misérables / Les Misérables du vingtième siècle (FR) de Claude Lelouch ; Les Films 13-TF1 Films, 175 min. – av. Jean-Paul Belmondo (Jean Valjean), Michel Boujenah, Alessandra Martines, Annie Girardot, Clémentine Célarié, Philippe Léotard, Rufus. – Action transposée en 1939-45.]
1998Les Miserables (US/GB) de Bille August 
Sarah Radclyffe, James Gorman, Caroline Hewitt/Mandalay Entertainment-TriStar Pictures, 133 min. – av. Liam Neeson (Jean Valjean), Geoffrey Rush (Javert), Uma Thurman (Fantine), Claire Danes (Cosette), Hans Matheson (Marius), Shane Hervey (Gavroche), Jon Kenny (Thénardier). – Une honnête production cosmopolite, filmée en République Tchèque (Prague, Vrbno, studios Barrandov) et à Paris (quais de la Seine).
2000*(tv) Les Misérables / I miserabili / Los misérables / Les Misérables – Gefangene des Schicksals (FR/IT/ES/DE/US) de Josée Dayan 
Jean-Pierre Guérin-DD Productions-GMT-TF1-Taurus-Mediaset-Sat+-Fox Family Channel (TF1 4.-25.9.2000), 4 x 105 min. – av. Gérard Depardieu (Jean Valjean), John Malkovich (Javert), Veronica Ferres (Mme Thénardier), Christian Clavier (Thénardier), Léopoldine Serre/Virginie Ledoyen (Cosette), Enrico Lo Verso (Marius), Charlotte Gainsbourg (Fantine), Jérôme Hardelay (Gavroche), Jeanne Moreau (mère Innocente), Asia Argento (Eponine).
Du téléfilm haut de gamme, solide, efficace, alerte et dynamique (scénario : Didier Decoin), mettant surtout en valeur les comédiens (gros plans abondants), tous excellents. Tournage en Tchéquie (studios Barrandov, Prague, Lecec) et en extérieurs à Paris, Versailles, Rouen, Pont-l’Évêque (Calvados), Glos-sur-Risie (Eure) et Le Mesnil-Saint-Denis (Yvelines).
2010(tv-mus) Les Misérables in Concert : The 25th Anniversary (GB) de Nick Morris 
Steam Motion & Sound. – av. Alfie Boe (Jean Valjean), Norm Lewis (Javert), Lea Salonga (Fantine), Jenny Galloway (Mme Thénardier), Matt Lucas (Thénardier), Samantha Barks (Eponine), Nick Jonas (Marius), Katie Hall (Cosette).
Captation du musical des Français Claude-Michel Schönberg (mus.), Alain Boulil (livret) et Herbert Kretzmer (paroles) donné à « The 02 Arena » à Londres, un triomphe en Grande-Bretagne comme à Broadway.
2012Les Misérables (GB) de Tom Hooper 
Working Title Films-Cameron Mackintosh Ltd., 158 min. – av. Hugh Jackman (Jean Valjean), Russell Crowe (Javert), Anne Hathaway (Fantine), Helena Bonham-Carter (Mme Thénardier), Sacha Baron Cohen (Thénardier), Eddie Redmayne (Marius), Samantha Barks (Eponine).
"Jean Valjean chante au bagne, Javert chante en chevauchant dans la campagne, Fantine chante en agonisant pendant une heure, Cosette chante en se promenant au marché, la Thénardier chante en piquant du fric, Marius chante au Luxembourg, Eponine chante en faisant la manche et Enjolras chante sans doute mais j'ai pas remarqué..." résume François Forestier (CinéTéléObs, 18.1.14). Que dire de plus? Le musical de Claude-Michel Schönberg (cf. 2010) transposé cinématographiquement avec une bonne dose d'esbroufe par le réalisateur de "The King's Speech" (2010). Une onéreuse mégaproduction à la fois grandiloquente, emphatique et simpliste, qui s'achève par un grand finale évangéliste. Le message politique de l'écrivain, son humanisme, sa flamme, sa compassion sont prudemment restés au vestiaire. Noyé dans plus de 50 chansons, le musical en oublie au passage de mentionner Victor Hugo (son nom est notamment absent dans toute la publicité et les affiches). Il est vrai que la trame et son message sont ici secondaires, face à l'inondation orchestrale et les effets spéciaux rutilants du spectacle. Enfin, si le coeur vous en dit et que vous aimez le cinéma pompier... Tournage en Grande-Bretagne (Chatham, Greenwich, Portsmouth et studios de Pinewood). Trois Oscars 2013 (Anne Hathaway, maquillage, son) et cinq nominations (meilleur film, Hugh Jackman, décors, costumes, musique).
2018*(tv) Les Misérables (GB) minisérie de Tom Shankland
Chris Carey/BBC Studios-Lookout Point-Czar Film and TV-Masterpiece (BBC One 30.12.18-3.2.19), 6 épisodes, 5 x 59 min.+ 73 min. - av. Dominic West (Jean Valjean), David Oyelovo (Javert), Lily Collins (Fantine), Adeel Akhtar (Thénardier), Olvia Colman (la Ténardière), Erin Kellyman (Éponine), Ellie Bamber (Cosette), Josh O'Connor (Marius Pontmercy), Joseph Quinn (Enjolras), Archie Madekwe (Courfeyrac), Turlough Convery (Grantaire), Jean-Louis Sbille (Gorbeau, le mendiant), Rayan Toppin (Gavroche).
Une version plutôt réussie, tournée en février 2018 en Belgique et dans le Nord de la France, d'après un scénario d'Andrew Davies (adaptateur zélé de Tolstoì, Jane Austen et Boris Pasternak pour le petit écran) qui s'applique à corriger les inénarrables égarements de la comédie musicale de Tom Hooper (2012). Une série honnête, d'un classicisme sans surprises. On ne peut que regretter le choix "politique" d'un Javert noir que la BBC, très à l'écoute des "gender studies" du moment, fait passer pour une audace, et le manque d'émotion de l'ensemble.