Ia - NAPOLÉON ET L'EUROPE
9. NAPOLÉON FACE À L’IRRÉDUCTIBLE ANGLETERRE
9.8. « Vanity Fair » de W. M. Thackeray
Vanity Fair. A Novel withouth a Hero (La Foire aux vanités), roman de William Makepeace Thackeray paru en 1848. – Londres en 1802. Orpheline pauvre, intelligente mais sans scrupules, aimant l’argent et déterminée à s’imposer dans les hautes sphères de la société, Becky (Rebecca) Sharp quitte le pensionnat de Miss Pinkerton avec sa meilleure amie Amelia Sedley, richissime, sage, sincère et un peu sotte, pour faire son entrée dans le monde. Elle échoue à séduire Joseph Sedley, le frère d’Amelia, un ivrogne et un lâche, puis entre comme gouvernante chez Sir Pitt Crawley, un baronnet qui, devenu veuf, lui propose le mariage ; mais Becky a déjà épousé en secret son fils cadet, Rawdon Crawley, un joueur invétéré. Scandalisée, la famille déshérite le rejeton, il finit en prison et Becky se retrouve flouée ; elle se console dans les bras du marquis de Steyne. Amelia, dont le père, John Sedley, a perdu toute sa fortune avec le retour de Napoléon de l’île d’Elbe, aime fidèlement son fiancé George Osborne, égoïste et léger, et qui tente de rompre ses engagements en apprenant la ruine de son futur beau-père. Il l’épouse à contrecœur et contre l’avis de ses parents qui le déshéritent, mais prend Becky comme maîtresse. En juin 1815, Rawdon Crawley, Joseph Sedley, George Osborne et son ami William Dobbin, l’amoureux secret d’Amelia, sont appelés sous les drapeaux par le duc de Wellington, Becky les accompagne à Bruxelles où elle est la vedette du grand bal donné à la veille de Waterloo. Osborne est tué à la bataille. Enceinte et désespérée par la mort d’un mari qu’elle idéalisait, Amelia passe quinze années dans la misère noire, repoussant les avances du dévoué Dobbin, jusqu’au jour où Becky lui révèle la véritable nature de son ex-mari. Amelia s’unit à Dobbin qui a fait carrière aux Indes. De son côté, Becky met au monde un fils, mais trompe son époux avec le marquis de Steyne, une liaison qui fait scandale. Rejetée par la haute société, elle vit à Paris, à Rome puis à Baden-Baden et finit ses jours chichement, en s’adonnant à des œuvres de charité. – Nota bene : plusieurs adaptations cinématographiques se terminent au lendemain de la bataille de Waterloo, la défaite de Napoléon faisant écho à la déchéance sociale de l’anti-héroïne. Le bal somptueux, qui est le clou de ce dernier chapitre, est en fait celui de Charlotte Lennox, duchesse de Richmond, organisé à Bruxelles le 15 juin 1815 et auquel assistèrent tous les officiers supérieurs de l’armée de Wellington.
1911 | Vanity Fair or the Battle at Waterloo (US) de Charles Kent [et James Stuart Blackton, supervision] J. Stuart Blackton, Albert A. Smith/Vitagraph Co. of America, 3 bob./914 m./46 min. – av. Helen Gardner (Becky Sharp), Rose E. Tapley (Amelia Sedley), Alec B. Francis (Pitt Crawley), William V. Ranous (marquis de Steyne), Harry Northrup, Kate Price, Tefft Johnson, John Bunny, Charles Kent, Flora Finch, Leo Delaney, Kate Price, William Shea, Mrs. B. F. Clinton. Une première version, fortement écourtée mais assez fidèle au roman de Thackeray, filmée dans les studios de Flatbush à Brooklyn (NYC). Le rôle de la « femme fatale » Becky Sharp fait de Helen Gardner une des premières stars du cinéma, la critique vante son jeu naturel, poignant, loin des habituelles gesticulations ; ce succès lui permettra en 1912 de fonder sa propre compagnie (The Helen Gardner Picture Players), ce qui fera d’elle la toute première productrice de l’industrie cinématographique américaine. |
1915 | Vanity Fair (US) d’Eugene Nowland Thomas A. Edison Manufactoring Co.-George Kleine, 7 bob./2024 m. – Minnie Maddern Fiske (Becky Sharp), Yale Benner (Rakedell Sharp), Helen Fulton (Amelia Sedley), William Wadsworth (Joseph Sedley), PHILIP QUINN (Napoléon), George Melville (Arthur Wellesley, duc de Wellington), John Sturgeon (major Sir Michael O’Dowd), Richard Tucker (George Osborne), Robert Brower (Mr. Osborne), Frank McGlynn Sr. (cpt. William Dobbin), Bigelow Cooper (Rawdon Crawley), Maurice Steuart (George Sedley Osborne), Leonie Flugrath (Becky enfant), Eugene Nowland. « Mrs. Fiske », autrefois une des plus célèbres actrices du théâtre américain, avait interprété Becky Sharp sur scène en 1904 (dans l’adaptation scénique de Langdon Mitchell, parue en 1899). Edison spécule sur sa célébrité pour conquérir le public cultivé, fait intervenir Napoléon lui-même et ajoute un prologue montrant un comédien grimé en Thackeray et attablé à la rédaction de son roman (scénario : Sumner Williams). Le film, tourné avec plus de deux cents figurants, mobilise la totalité des studios Edison à Decatur Avenue, Bronx Park (NYC), en plus d’extérieurs à Boston et à Yonkers (New York). Il coûte 28 700 $, mais ne fait pas recette et ne couvre pas ses frais. L’âge mur de la comédienne (engagée pour ce film en 1912 déjà, mais la version avec Helen Gardner était trop proche) en est sans doute une des principales raisons : elle n’est jamais photographiée en gros plan. En plus, l’action elle-même est décousue, la compagnie Edison manquant d’expérience dans la fabrication de longs métrages et n’ayant guère progressé sur le plan de la syntaxe filmique depuis 1906. (Le film est parfois attribué à tort à Charles Brabin.) |
1922 | Vanity Fair (GB) de Walter Courtenay Rowden Edward J. Collins/Master Film Company (série « Tense Moments with Great Authors »), 1078 ft./365 m. – av. Kyrle Bellew (Becky Sharp), Clive Brook (col. Rawdon Crawley), Douglas Munro (marquis de Steyne), Henry Doughty (Wenham). Un « digest ». Becky fascine le marquis de Steyne, il devient son amant et la couvre de bijoux et de fleurs. Son mari, Crowley, est incarcéré pour dettes, elle refuse de l’aider. Libéré, il la trouve dans les bras du marquis. Becky cherche à se disculper, Crowley découvre le trésor caché de sa femme et la quitte. |
1923 | Vanity Fair (US) de Hugo Ballin Hugo Ballin Productions-Samuel Goldwyn Pictures, 7668 ft./8 bob./80 min. – av. Mabel Ballin (Becky Sharp), Eleanor Boardman (Amelia Sedley), Hobart Bosworth (marquis de Steyne), George Walsh (Rawdon Crawley), Harrison Ford (George Osborne), OTTO MATIESEN (Napoléon), Earle Foxe (cpt. William Dobbin), Bobby Mack (Sir Pitt Crawley), William J. Humphrey (Joseph Sedley), Willard Louis (John Sedley, son père), Dorcas Matthews (Lady Jane), Laura La Varnie (Miss Crawley), James A. Marcus (Old Osborne), Eugene Acker (Max). Peintre de talent, également producteur, décorateur et scénariste, Hugo Ballin dirige son épouse Mabel dans cette version filmée en noir et blanc et en Prizmacolor, un film ambitieux, aux décors somptueux, qui semble aujourd’hui perdu. La critique new-yorkaise relève en particulier la prestation émouvante de la jeune Eleanor Boardman en Amelia, une actrice qui aurait été parfaite dans le rôle de Becky. Les époux Ballin ont auparavant porté à l’écran des romans « féminins » du XIX e siècle tels que East Lynne d’Ellen Wood et Jane Eyre de Charlotte Brontë (1921). – IT : La fiera delle vanità. |
1932 | Δ [Vanity Fair (US) de Chester M. Franklin ; Allied Pictures, 74 min. – av. Myrna Loy (Becky Sharp), Conway Tearle (Rawdon Crawley), Barbara Kent (Amelia Sedley), Walter Byron (William Dobbin), Anthony Bushell (George Osborne). – L’action de cette version (peut-être la meilleure du roman de Thackeray) est transposée au XX e siècle.] |
1934/35 | *Becky Sharp (Miss Becky Sharp, une aventurière) (US) de Rouben Mamoulian Kenneth MacGowan/Pioneer Pictures Corp. (John Hay Whitney, Cornelius Vanderbild Whitney)-RKO Radio Pictures, 84 min. – av. Miriam Hopkins (Becky Sharp), Frances Dee (Amelia Sedley), Cedric Hardwicke (marquis de Steyne), Billie Burke (Lady Bareacres), Alison Skipworth (Miss Crawley), Nigel Bruce (Joseph Sedley), Alan Mowbray (Rawdon Crawley), G. P. Huntley Jr. (George Osborne), William Faversham (Arthur Wellesley, duc de Wellington), Olaf Hytten (George, le Prince Régent), Doris Lloyd (Charlotte Lennox, duchesse de Richmond), Charles Richman (gén. Tufto), George Hassell (Sir Pitt Crawley), William Stack (Pitt Crawley), Colin Tapley (William Dobbin), Leonard Mudie (Tarquin), Elspeth Dudgeon (Miss Pinkerton), Ottola Nesmith (Lady Jane Crawley), Pauline Garon-Mamoulian (Fifine), Leslie Carter, Gaston Glass, Creighton Hale, Patricia Ryan [= Pat Nixon]. Cette version – parlée – est sans doute la plus célèbre du lot, s’agissant du tout premier long métrage tourné en Technicolor trichrome, une production lancée en France sous le slogan « Le premier grand film en couleurs naturelles ». Mis au point en mai 1932, le procédé Technicolor, utilisé jusqu’alors dans ces courts métrages et des films d’animation, entraîne la création de Pioneer Pictures, qui annonce la fabrication de films exclusivement en couleurs, en collaboration avec la RKO (Merian C. Cooper) et l’incontournable Natalie Kalmus. Aux Trois Mousquetaires de Dumas initialement envisagés, la firme préfère pour se lancer Vanity Fair, une des œuvres les plus représentatives du roman anglais du XIX e siècle. Myrna Loy et Claudette Colbert sont envisagées à tour de rôle pour interpréter Becky Sharp, rôle ingrat et unidimensionnel ; guère convaincues par le script de Francis Edwards Faragoh (qui se base sur la pièce de Langdon Mitchell), elles cèdent leur place à Miriam Hopkins. Lowell Sherman commence le film le 4 décembre 1934 aux studios RKO de Gower/Melrose Avenue à Hollywood, mais il décède 25 jours plus tard d’une double pneumonie, avec un tiers du film dans la boîte. Auréolé de triomphes publics et artistiques tels que Dr. Jekyll and Mr. Hyde (1932) avec Fredric March ou Queen Christina (La Reine Christine) (1933) avec Greta Garbo, et réputé pour son goût prononcé de l’expérimentation visuelle, Rouben Mamoulian reprend les rênes de la production en en retournant la totalité, de janvier à mars 1935. Le budget est relativement important (950 000 $), les décors et costumes sont conçus par Robert Edmond-Jones, un maître de l’éclairage et de la coordination chromatique à Broadway auquel le studio avait promis monts et merveilles, notamment la réalisation du film avant que Sherman ne prenne sa place. Mamoulian décide d’utiliser la couleur pour exprimer les états d’âme de ses personnages, et augmente les variantes chromatiques à mesure que l’intrigue s’étoffe. Le bal fastueux de la duchesse de Richmond dans la nuit précédant Waterloo commence avec des dominantes pâles, bleu azur, grises et vertes qui traduisent l’anxiété, puis s’anime en jaune canari et orange pour finir en teintes rouges violentes, une cascade d’ombres portées sur fond violet, au son de plus en plus persistant du canon (que l’on prend d’abord pour des coups de tonnerre) et des éclairs à l’extérieur, une tempête guerrière qui plonge la salle dans l’obscurité. Les hommes courent, les femmes hurlent, le clairon sonne l’alarme, la panique est à son comble : Napoléon est aux portes de Bruxelles ! « Dans quelques heures, ils mourront pour leur patrie, pour leur patrie ... et moi, je mourrais pour un petit déjeuner ! », s’écrie sarcastiquement Becky, dont la mère était française et qui se réjouit à l’idée que Bonaparte fasse la leçon à cette société qu’elle hait de tout son cœur. Fondu sur l’ombre portée du Corse, puis sur la plaque commémorative de George Osborne, Jr., « tombé en héros » à Waterloo. (Parmi les figurantes dans la scène de bal, on aperçoit Patricia Ryan, future Mme Richard Nixon.) Alors qu’Amelia est l’héroïne du roman et Becky son exact contraire, le film déséquilibre le récit en faveur de cette dernière. Miriam Hopkins excelle dans les rôles de prédatrices coquettes, manipulatrices, terre à terre et débordant d’énergie, mais elle a tendance à surjouer, la voix stridente, quand elle n’est pas dirigée, ce qui est souvent le cas ici, Mamoulian s’étant presque exclusivement concentré sur l’apport visuel au détriment de l’intrigue et de ses interprètes. Sa Becky est toujours en représentation, même quand elle semble sincère. Or le manque de nuances psychologiques réduit le canevas à du gros mélo daté, maniéré et compassé autour d’une « self-made woman » et que n’anime même pas un intermède spectaculaire (Waterloo). Difficile de faire un bon film avec un tel éventail de personnages sans intérêt et ne faisant rien d’intéressant si, de surcroît, la charge thackerayienne contre l’hypocrisie de la société disparaît sous les belles robes et les uniformes flamboyants. Projeté au festival de Venise en 1935, Becky Sharp obtient le prix du meilleur film en couleurs, et Miriam Hopkins est nominée à l’Oscar. Malgré cet accueil prometteur, le scénario bancal grippe la carrière du film, et sabote par conséquent d’autres projets en couleurs ; le Technicolor ne s’imposera vraiment sur les écrans que quatre ans plus tard, avec le tandem triomphal de The Wizard of Oz et Gone With The Wind sous les auspices de la Metro-Goldwyn-Mayer, mais les images stylisées de Becky Sharp auront au moins démontré que la couleur peut être utilisée artistiquement. Hollywood ne touchera plus au roman de Thackeray pendant 60 ans. Signalons, à titre de curiosité, une adaptation radiophonique de Thackeray mise en ondes par Orson Welles (« The Campbell Playhouse », CBS 7.1.1940, 60 min.) avec Welles (marquis de Steyne), Helen Hayes (Becky Sharp), Naomi Campbell (Amelia Sedley) et Agnes Moorehead (Miss Crawley). – AT : Jahrmarkt der Eitelkeiten, ES : La feria de la vanidad, US : Lady of Fortune (réédition de 1943, 67 min.), CH : Mädchen, die man nicht heiraten soll ; Becky Sharp, die Verführerin. |
1949 | (tv) Becky Sharp (US) de Fred Coe « Philco Television Playhouse » (NBC 27.3.49), 60 min. – av. Claire Booth Luce (Becky Sharp), Francis Bethencourt (Rawdon Crawley), Stiano Briaggiotti, Bert Lytell (présentation). – Un condensé maladroit et ennuyeux du roman, descendu en flammes par la critique. |
1950 | (tv) Vanity Fair (GB) de Fred O’Donovan BBCtv (BBC 7.9.50), 119 min. – av. Belle Chrystall (Becky Sharp), Jeanette Tregarthen (Amelia Sedley), Peter Bull (Joseph Sedley), Edna Morris (Mrs. Sedley), Tim Gill (cpt. William Dobbin), Bryan Coleman (George Osborne), Glyn Lawson (Sam), Jack Livesey (Rawdon Crawley), Anthony Sharp (Pitt Crawley), Beckett Bould (Sir Pitt Crawley), Buena Bent (Miss Crawley), George Curzon (marquis de Steyne). |
1956 | (tv) Vanity Fair (GB) de Campbell Logan (BBC 28.12.56-1.2.57), 6 x 30 min. – av. Joyce Redman (Becky Sharp), Derek Blomfield (maj. William Dobbin), Alan Badel (Rawdon Crawley), Petra Davies (Amelia Sedley Osborne), Lloyd Pearson (Sir Pitt Crawley), David Peel (George Osborne), Graham Stuart (John Sedley), Marian Spencer (Mrs. John Sedley), Marda Vanne (Mrs. Crawley), Barbara Leake (Miss Briggs), Katharine Page (Mrs. Bute Crawley), Michael Caridia (John Osborne), Jack May (Joseph Sedley), Felicity Askew (Miss Saltire), Maxine Holden (Miss Swartz), Stella Riley (Miss Laura Martin), Helena Pickard (Miss Jemima Pinkerton), Dorothy Black (Miss Barbara Pinkerton), Joseph Layode (Sambo), Dino Galvani (Isidor), Douglas Gibbon (Tom). – Deuxième adaptation de la BBC, signée Constance Cox et Ian Dallas. |
1961 | (tv) Vanity Fair (US) de Tom Donovan « Family Classics » (CBS 12.+13.1.61), 2 x 60 min. – av. Diane Cilento (Becky Sharp), Jack Gwillim (Lord Steyne), John Colicos (Rawdon Crowley), Denholm Elliott (cpt. William Dobbin), Cathleen Nesbitt (Miss Crawley), Eric Berry (Sir Pitt Crawley), Laurie Main, Jeanette Sterke. – Une adaptation en couleurs écrite par Roger O. Hirson et filmée partiellement en Grande-Bretagne, avec Diane Cilento, excellente (l’actrice australienne épousera Sean Connery l’année suivante). |
1967 | (tv) La fiera delle vanità (Becky Sharp) (IT) d’Anton Giulio Majano (RAI Programma Nazionale 12.11.-24.12.67), 7 x 45 min. – av. Romolo Valli (William M. Thackeray), Adriana Asti (Becky Sharp), Ilaria Occhini (Amelia Sedley), Gabriele Antonini (George Osborne), Andrea Cecchi (John Sedley), Sergio Graziani (Rawdon Crawley), Nando Gazzolo (William Dobbin), Adriano Micantoni (major Sir Michael O’Dowd), Stefano Sibaldi (gén. Tufto), Ferriccio De Ceresa (marquis de Steyne), Umberto D’Orsi (Joseph Sedley), Loris Loddi (Georgy), Lucio Rama (Wenham), Giorgio Gusso (Loder), Maresa Gallo (Jane Osborne), Alberto Terrani (Pitt Crawley), Antonella Della Porta (Lady Julie), Valerio Fioravanti (Rawdy), Nora Ricci (Mrs. O’Dowd), Liana Trouche (Flannigan), Giovanna Galletti (Lady Southdown), Mario Chiocchio (Lord Southdown), Didi Perego (Arabella Briggs), Laura Carli (Lady Bareacres), Simone Mattioli (ltn. Sponey), Zoe Incrocci (Miss Jemima Pinkerton). Téléaste réputé pour ses adaptations de classiques de la littérature mondiale, Majano brave la BBC et sort son adaptation de Thackeray, en gros très fidèle, un mois avant l’anglaise. Il atténue toutefois l’ironie du roman et en accentue le romanesque victorien (sa Becky semble grimper l’échelle sociale plus par amusement que par nécessité). Tournage au Centro di Produzione RAI à Naples. |
1967 | (tv) Vanity Fair (GB) de David Giles David Conroy/BBCtv (BBC2 2.-30.12.67), 5 x 45 min. – av. Susan Hampshire (Becky Sharp), John Cazabon (major Sir Michael O’Dowd), Dyson Lovell (Rawdon Crawley), Marilyn Taylerson (Amelia Osborne), Roy Marsden (George Osborne), John Moffatt (Joseph Sedley), Bryan Marshall (cpt. William Dobbin), Terry Nelson (Arthur Wellesley, duc de Wellington), James Ottaway (gén. Tufto), Donald Sinclair (Guillaume II des Pays-Bas, prince d’Orange), John Welsh (Sir Pitt Crawley), Robert Flemying (Lord Steyne), Barbara Leake (Mrs. Sedley), Richard Calicot (Mr. Osborne), Felicity Lam (Maria Osborne), A. J. Borown (rév. Bute Crawley), Fanny Rowe (Mrs. Bute Crawley), John Welch (Sir Pitt Crawley), Michael Rothwell (Pitt Crawley), Neville Barber (Mr. Sharp, père de Becky), Ailsa Grahame (Miss Pinkerton), Beryl Cooke (Miss Jemima Pinkerton), John Beavis (Dawkins), Kenneth Gardnier (Sambo). Première télésérie de la BBC en couleurs, adaptée par Rex Tucker et filmée en extérieurs à Bath (Sion Hill Place, Royal Crescent) dans le Somerset. Susan Hampshire, révélée précédemment dans le mégafeuilleton The Forsyte Saga, reçoit un Emmy Award pour sa prestation en 1973. – Episodes : 1. « The Famous Little Becky Puppet » – 2. « The Dragoon » – 3. « The Celebrated Battle Scene » – 4. « The Wicked Nobleman » – 5. « Vanitas Vanitatis ». |
1973 | (tv) La feria de las vanidades (ES) de Pilar Miró Série « Novela », Angel Rosson/Radio-Televisión Española (TVE 23.4.-25.5.73), 25 x 20 min. – av. Victor Valverde (Joseph Sedley), Fiorella Faltoyano (Becky Sharp), Nuria Carresi (Amelia Sedley), Ernesto Aura (George Osborne), Estanis González (Mr. Osborne), Tomás Blanco (Mr. Sedley), Nélida Guiroga (Mrs. Sedley), Roberto Martín (cpt. William Dobbin), Nicolás Dueñas (Rawdon Crawley), Andrés Mejuto (Sir Pitt Crawley), Paloma Pagés (Miss Briggs), Blanca Sendino (Mrs. Osborne), Candida Tena (Miss Dobin), José Renovales (rév. Pitt Crawley), Luisa Sala (Mrs. O’Dowd), José María Caffarel (col. Sir Michael O’Dowd), Conchita Goyanes (Glordyna Maloney), Gabriel Llopart (gén. Tufto), Alvaro de Luna (cpt. Stubble), Adolfo Alises (sgt. Norton), Juan Cristóbal (Georgy Osborne), Pedro del Río (marquis de Steyne), Myriam de Maeztu (Lady Jane Crawley), Juan Antonio Galvez (cdt. Dickinson). Une adaptation en feuilleton de Marcial Suarez, enregistrée (vidéo) dans les studios TVE de Prado del Rey à Madrid par Pilar Miró, qui passera à la réalisation de cinéma à partir de 1968 (El perro del hortelano/Le Chien du jardinier, 1996) et deviendra directrice générale de la RTVE. |
1987 | (tv) Vanity Fair (GB) de Diarmuid Lawrence (épis. 1-8) et Michael Owen-Morris (épis. 9-16) Terrance Dicks/BBCtv (BBC1 6.9.-20.12.87), 16 x 35 min. – av. Eve Matheson (Becky Sharp), Simon Dormandy (cpt. William Dobbin), Rebecca Saire (Amelia Sedley Osborne), Freddie Jones (Sir Pitt Crawley), Jack Klaff (Rawdon Crawley), Siân Phillips (Miss Matilda Crawley), James Saxon (Joseph Sedley), Benedict Taylor (George Osborne), MARK HOPKINS (Napoléon), Paul Scofield (le Prince Régent, puis George IV), Meriel Dickinson (Britannia), Bernadette Winsor (Laura Martin), David Swift (John Sedley), Gillian Raine (Mrs. Sedley), David Horovitch (rév. Bute Crawley), Fiona Walker (Mrs. Bute Crawley), Jane Gambier (Maria Osborne), Adam Tomlinson (cpt. Cannon), Adrian Ross-Magenty (Tom Strubble), Phil Smeeton (ltn. Posky), Lucinda Gaine (Lady Rose Crawley), Patrick Holt (gén. Brandon), Tony Doyle (col. Sir Michael O’Dowd), Malcolm Terris (gén Tufto), Shaughan Seymour (Pitt Crawley), John Shrapnell (marquis de Steyne), John Bowler (Wenham), André Winterton (prince de Peterwaradin), Julia Deakin (Mme de Saint-Amour), Vicky Licorish (Miss Swartz), Francesca Longrigg (Miss Saltire), Leila Hoffman (Miss Jemima Pinkerton), Margaret Courtenay (Miss Pinkerton), Allister Bain (Sam), Wendy Williams (Lady Barking), Richard Pescud (Lord Bareacres), Dawn Keeler (Lady Bareacres). Cette adaptation particulièrement ambitieuse d’Alexander Baron, qui fait apparaître Napoléon et le Prince Régent (campé par Paul Scofield) ainsi qu’un aperçu de la bataille de Waterloo (où périt George Osborne et où, saisi de panique, Joseph Sedley tente de fuir), est filmée aux studios BBC de Pebble Mill à Birmingham et en extérieurs à Winchester et à Thetford. Le retour de Napoléon d’Elbe qui plonge l’Angleterre dans une grande crise financière et la bataille de Waterloo sont traités dans les épisodes 5 à 8. – Episodes : 1. « Miss Sharp and Miss Sedley Open the Campaign » – 2. « Vauxhall Gardens » – 3. « Crawley of Queen’s Crawley » – 4. « Arcadian Simplicity » – 5. « Who Played on the Piano ? » – 6. « A Marriage and Part of a Honeymoon » – 7. « Amelia Invades the Low Countries » – 8. « The Girl I Left behind Me » – 9. « Widow and Mother » – 10. « How to Live well on Nothing a Year » – 11. « Struggles and Trials » – 12. « The Very Best of Company » – 13. « A Vulgar Incident » – 14. « After the Battle » – 15. « Our Friend the Major » – 16. « Old Acquaintance ». |
1998 | (tv) Vanity Fair (GB/US) de Marc Munden Gillian McNeill/BBCtv-A&E Television Networks (BBC1 1.11.-6.12.98), 6 x 55 min./321 min. – av. Natasha Little (Becky Sharp), Danielle Hawley (Becky Sharp enfant), Paul Brightwell (Mr. Sharp, son père), Frances Grey (Amelia Sedley), Tom Ward (George Osborne), Nathaniel Parker (Rawdon Crawley), Jeremy Swift (Joseph Sedley), Roger Ashton-Griffiths (le roi George III), Philip Glenister (William Dobbin), David Bradley (Sir Pitt Crawley), Windsor Davies (gén. Tufto), Mark Lambert (maj. Sir Michael O’Dowd), Sylvestra Le Touzel (Lady Jane Crawley), Stephen Frost (Bute Crawley), Abigail Thaw (Jane Osborne), Pat Keen (Miss Pinkerton), Charlotte West-Oram (Jemima Pinkerton), Felix Dexter (Samuel), Michele Dotrice (Mrs. Sedley), Gerard Murphy (Lord Steyne), Graham Crowden (Lord Bareacres), Eleanaor Bron (Lady Bareacres), David Bradley (Sir Pitt Crawley), Sara Powell (Miss Swartz), Pom Boyd (Giorvina Maloney), Maurice Roëves (cpt. McMurdo). Une série à succès écrite par Andrew Davies (réputé pour ses diverses adaptations télévisuelles de Jane Austen et celle du Docteur Jivago de Pasternak), mais à laquelle il manque le mordant de Thackeray, qui transformait les exploits de son anti-héroïne en un panorama peu reluisant de la société britannique sous la Régence, peuplé de caricatures. Tournage à Cheltenham (Pitville Park, Town Hall), Alcester (Ragley Hall), Buckingham, Tenby, Londres, Middle Claydon, dans le Gloucestershire (Gloucester, Miserden, Pittville Park) et le Warwickshire, au pays de Galles, dans la vallée du Rhin et à Paris. Plaisante et divertissante, la série récolte de nombreux prix : Television and Radio Industries Club Award 1999, prix spécial du jury du Banff Television Festival 1999, trois prix au Festival International des Programmes Audiovisuels à Biarritz (FIPA) 1999 (meilleure série, Natasha Little, scénario), six nominations aux prix de la British Academy of Film and Television Arts (série, actrice, costumes, montage, musique, photo). – DE : Vanity Fair – Jahrmarkt der Eitelkeiten. |
2004 | Vanity Fair (Vanity Fair, la Foire aux vanités) (GB/US) de Mira Nair Janette Day, Donna Gigliotti, Lydia Dean Filcher/Granada Film Productions-Tempesta Films-Inside Track Films-Mirabal Films-Cine Mosaic, 141 min. – av. Gabriel Byrne (marquis de Steyne), Reese Witherspoon (Becky Sharp), James Purefoy (Rawdon Crawley), Romolo Garai (Amelia Sedley), Jonathan Rhys-Meyers (George Osborne), Tony Maudsley (Joseph Sedley), Deborah Findlay (Mary Sedley), Rhus Ifans (William Dobbin), Bob Hoskins (Sir Pitt Crawley), Douglas Hodge (Pitt Crawley), Eileen Atkins (Matilda Crawley), Angelica Mandy (Becky Sharp jeune), Roger Lloyd-Pack (Francis Sharp), Ruth Sheen (Miss Pinkerton), Meg Wynn Owen (Lady Crawley), Geraldine McEwan (Lady Southdown), Jim Broadbent (Mr. Osborne), Sophie Hunter (Maria Osborne), John Woodvine (Lord Bareacres), Barbara Leigh-Hunt (Lady Bareacres), Trevor Cooper (gén. Tufto), Nicholas Jones (Lord Darlington), Sian Thomas (Lady Darlington), Kelly Hunter (Lady Steyne), William Melling (Rawdy Crawley, fils de Becky), Richard McCabe (le roi George IV). Le roman-fleuve de Thackeray refait surface au cinéma après 55 ans de traitement exclusivement télévisuel. Vers 1973, Kubrick a bien envisagé de porter à l’écran Vanity Fair, mais ne parvenant pas à en condenser l’intrigue sur une durée de trois heures, il lance finalement son dévolu sur la toute première œuvre de Thackeray, Barry Lyndon. C’est à la cinéaste indienne Mira Nair (Salaam Bombay, 1988, Monsoon Wedding, 1988) que l’on doit ce retour au classique de la littérature anglaise, peut-être encouragée par la nouvelle popularité des téléséries et films tirés de Jane Austen (Sense and Sensibility d’Ang Lee, 1995). Budgeté à 23 millions de $, son film est un plaisir évident pour les yeux, somptueusement photographié par Decian Quinn, brillant de mille feux, avec des costumes conçus par Beatrix Aruna Pasztor et des décors de Maria Djurkovic à la flamboyance colorée fleurant l’exotisme. Dans ses jardins et salons huppés, Nair n’hésite pas à introduire paons et perroquets ainsi que des musiciens et domestiques indiens (Thackeray est né à Calcutta, et il est vrai que la Régence s’enrichit alors sans vergogne en exploitant le subcontinent par le truchement de l’East India Company). Rien ne manque : le grand bal de la duchesse de Richmond, l’exode paniqué de Bruxelles tandis que les troupes marchent sur Waterloo, le champ de bataille couvert de morts, et pourtant, cet étalage qui réunit la crème de la scène et de l’écran britanniques (Byrne, Purefox, Ifans, Hoskins) aboutit à un exercice futile, purement illustratif et quelque peu insensé. L’Américaine Reese Witherspoon ne possède ni la fougue ni la cruauté de Becky Sharp. Mira Nair et son scénariste Julian Fellowes font de l’anti-héroïne une séduisante féministe avant l’heure, intrigante, égoïste certes, mais sans griffes, aimable même et victime de la haute société. L’ennui s’invite, la sarabande des pantins s’affadit. à la fin du film, le marquis de Steyne, accusé par Rawdon d’avoir eu une liaison avec sa femme Becky, le fait envoyer en poste à l’étranger où il meurt d’une fièvre tropicale. Veuve, Becky épouse Joseph Sedley et s’établit avec lui au Rajasthan. Alors que le début a présenté Becky enfant se débattre dans les slums crasseux de Londres, la dernière séquence la montre radieuse sur un éléphant couvert de fleurs, entourée d’indigènes en liesse. La voilà repartie pour de nouvelles aventures ... (Dans le roman, Sedley, qui s’est enrichi en Orient, dilapide sa fortune avec Becky en Allemagne.) Tournage à Londres, Bath (Great Pulteney Street, Holburne Museum of Art, Theatre Royal), Chatham, Cheltenham, Chiswick, Hampton Court Palace, Stanway House, Hatfield House, Greenwich, Barnet (Wrotham Park) et à Jodhpur, en Inde, pour la conclusion surprise. Le film est présenté au festival de Venise 2004, lauréat du Golden Satellite Award 2005 pour les costumes. – IT : La fiera della vanità, ES : La feria de las vanidades, DE : Vanity Fair – Jahrmarkt der Eitelkeit. |
2018 | ** (tv) Vanity Fair (La Foire aux vanités) (GB/US) de James Strong (épis. 1-5,7) et Jonathan Entwistle (épis. 6) Julia Stannard, Damien Timmer, Tom Mullens, Gwyneth Hughes, James Strong/Mammoth Screen Ltd.-Independent Television (ITV)-Amazon Studios (ITV 3.9.-7.10.18), 7 x 65 min. - av. Olivia Cooke (Becky Sharp), Martin Clunes (Sir Pitt Crawley), Claudia Jessie (Amelia Sedley), Charlie Rowe (George Osborne), Tom Bateman (Rawdon Crawley), Johnny Flynn (William Dobbin), Frances de la Tour (Lady Matilda Crawley), Simon Russell Beale (John Sedley), Suranne Jones (Miss Pinkerton), Robert Pugh (John Osborne), Mathew Baynton (Bute Crawley), Sian Clifford (Martha Crawley), Niahm Durkin (Rose Crawley), Michael Palin (William Makepeace Thackeray). Une adaptation télévisuelle du roman qui ne manque pas de tenue et soigne tout particulièrement les costumes et les décors à Londres (Fitzroy Square, Lancaster House, Osterley House, Syon Park), à Twickenham (Marble Hill House), Squerryes Court (Kent), West Horsley Place (Surrey), Chatham (l'embarquement des troupes) et en studio à Budapest pour les scènes situées à Bruxelles. La bataille de Waterloo est reconstituée très habilement avec l'appui d'effets numériques près du village de Mapledurham (Oxfordshire) et Reading (les combats autour de la ferme d'Hougoumont); James Strong recrée la charge des cuirassiers de Ney contre l'infanterie anglo-hollandaise retranchée en carrés sur le plateau de Mont-Saint-Jean, des images qui rappellent celles du Waterloo de Bondartchouk. Le ton est moderne: en gravissant sans scrupules les échelons de la société anglaise, Becky Sharp prend plus d'une fois le téléspectateur à part en lui adressant de nombreux regards complices et cherchant son approbation (scénario de Gwyneth Hughes). Ex-membre des Monty Python, Sir Michael Palin introduit malicieusement chaque épisode grimé en Thackeray, l'auteur du roman. Épisodes: 1. "Miss Sharp in the Presence of the Enemy (Miss Sharp en présence de l'ennemi)" - 2. "Miss Sharp Begins to Make Friends (Miss Sharp commence à se faire des amis)" - 3. "A Quarrel about an Heiress (Querelle à propos d'une héritière)" - 4. "In Which Becky Joins Her Regiment (Becky rejoint le régiment)" - 5. "In Which Battles Are Lost and Won (Où les batailles se gagnent et se perdent)" - 6. "In Which a Painter's Daughter Meets a King (Où la fille d'un peintre rencontrent un roi)" - 7. "Endings and Beginnings (Fins et commencements)". - DE: Jahrmarkt der Eitelkeiten. |