« Napoléon – L'Épopée en 1000 films »

Préface de Jean Tulard
Éditions Ides & Calendes et Cinémathèque suisse, Lausanne, 2015, 724 p.
Ouvrage parrainé par la Fondation Napoléon (Paris), l'Institut Napoléon de l'Université Paris-Sorbonne, le Musée national des Châteaux de Malmaison et Bois-Préau et le Musée national de la Maison Bonaparte à Ajaccio.

  • Prix d'Histoire 2015 (Prix du Jury) de la Fondation Napoléon (Paris)
  • Prix du Livre d'Histoire du Cinéma 2015 au 26e Festival international du Film d'Histoire (Pessac-Bordeaux)

Présentation de l'ouvrage

On compte près de 1000 films et téléfilms de fiction autour de Napoléon et de son temps, soit, par exemple, plus du double des productions consacrées au Christ et aux débuts du christianisme. Des films fabriqués dès l'aube de la cinématographie en 1897, de toute provenance : non seulement de l'Europe (principale concernée), de Madrid à Moscou, mais aussi des États-Unis, de l'Amérique latine, voire du Proche-Orient. Des œuvres souvent inédites en France même, rappelant de manière saisissante la supranationalité du phénomène et d'une époque considérée comme le laboratoire des temps modernes.

Comment expliquer cette profusion de pellicule autour de l'homme au bicorne, cette fascination des caméras (et donc des spectateurs) pour un personnage qui continue à diviser, souvent avec une véhémence non diminuée par les décennies qui passent ? Des sondages récents continuent à le présenter comme l'acteur le plus prestigieux, le plus controversé et le plus médiatique de l'histoire hexagonale, le seul antérieur au XXe siècle qui se soit pareillement maintenu dans le panthéon imaginaire du pays. La silhouette que Napoléon s'est lui-même façonnée, reconnaissable entre toutes, et son sens prémonitoire de la mise en scène à grande échelle n'ont laissé aucun gouvernement après lui indifférent. En rendant sa présence quasi « tangible » à l'écran, le cinéma représente pour ainsi dire l'aboutissement de son impact iconique sur les foules, un deuxième couronnement ! Car son passage a marqué la culture occidentale à travers divers chefs-d'œuvre tels que l'Eroica de Beethoven dans la musique, Guerre et Paix de Tolstoï dans la littérature … et la fresque muette d'Abel Gance pour les spectateurs ébahis des salles obscures en 1927.

La popularité jamais démentie des thèmes napoléoniens - en dépit de deux guerres mondiales - tient tant à l'homme lui-même qu'aux remous cataclysmiques que son ascension fulgurante et sa chute ont suscitées à travers le continent. La caméra a, d'une part, fait sienne l'adulation romantique du XIXe siècle (Stendhal, Hugo, Dumas, Byron, Walter Scott, Goethe, Heine, Manzoni, Pouchkine) en brodant sur ses amours passionnées, son génie de stratège, son entourage bigarré, les aléas tantôt glorieux, tantôt tragiques de sa Grande Armée, puis sur le « martyre du titan » à Sainte-Hélène, une multitude de scénarios en or, émouvants et spectaculaires. Mais Napoléon, c'est aussi l'héritier des guillotineurs jacobins, le repoussoir des pays envahis, assujettis, la mobilisation des peuples vaincus contre l'occupation de l'« ogre », la naissance exaltante ou menaçante des nationalismes européens. À l'écran, cet héritage se transforme en un vivier édifiant des manipulations et récupérations idéologiques suscitées tant à droite qu'à gauche – entre Marx, Maurras, Mussolini, Hitler, Staline, Franco, de Gaulle - , sans parler de l'océan d'idées reçues et d'amalgames abusifs soigneusement cultivés depuis la fin du Premier Empire. Le cinéma le démontre sans ambages et avec un impact rare : Napoléon a servi et continue de servir de prétexte pour justifier les politiques les plus antinomiques. La confrontation, puis l'analyse de ces divers éclairages audiovisuels permettent de cerner ce qui survit de l'aventure napoléonienne dans le subconscient collectif du XXe-XXIe siècle, mais aussi d'interroger – bien au delà des simples considérations historiographiques – la nature et l'ampleur de nos fantasmes civilisationnels.

Vernissage du livre à la Cinémathèque suisse, suivi de la projection du film « Monsieur N. » d'Antoine de Caunes (2003) le 8 octobre 2015

« Napoléon, héros de cinéma », interview d'Antoine Duplan,
Le Temps - Samedi Culturel, 19.09.2015

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Entretien radio avec Michel Ciment pour l'émission
« Projection privée » sur France Culture, 31.10.2015

« Napoléon superstar au cinéma », interview de Cécile Lecoultre,
24 heures (Lausanne), 08.10.2015

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Interview paru dans le Bulletin de la Fondation Napoléon
(NAPOLEON.ORG no. 778, 13-19 novembre 2015)

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Sommaire

1. NAPOLEON BONAPARTE : LES FILMS GÉNÉRAUX SUR SA VIE - 2. VIE SENTIMENTALE ET FAMILLE - 3. ENFANCE, ET PREMIERS FAITS D'ARMES (1769 à 1795) - 4. LE DIRECTOIRE (1795 à 1799) - 5. LE CONSULAT (1799 à 1804) - 6. L'EMPIRE FRANÇAIS (1804 à 1815) - 7. PERSONNALITÉS MARQUANTES DU PREMIER EMPIRE - 8. NAPOLEON REDESSINE LA CARTE D'ITALIE - 9. NAPOLEON FACE À L'IRRÉDUCTIBLE ANGLETERRE - 10. NAPOLEON ET L'AUTRICHE DES HABSBOURG - 11. NAPOLEON ET LE RÉVEIL DE L'ALLEMAGNE - 12. LES ÉTATS SATELLITES DE L'EMPIRE - 13. NAPOLEON PIÉGÉ EN ESPAGNE ET AU PORTUGAL -14. NAPOLEON ET LA RUSSIE - 15. LE DÉCLIN, LES CENTS-JOURS ET SAINTE-HÉLÈNE.

724 pages (format A4), 900 photos et affiches en couleurs et en noir et blanc.
ISBN 978-2-8258-0263-2 (Parution: 24 septembre 2015)
€ 39.00 / CHF 39.00

Echo critique

« Un extraordinaire ouvrage ! Quel livre, quel travail, quelle richesse photographique ! Je suis impressionné, admiratif, on va de découvertes en découvertes ! Je ne cesse depuis lors de le parcourir. »
Jean-Paul Rappeneau, 24.9.2015 (courriel)

« À conseiller en urgence, Napoléon – L'Épopée en 1000 films d'Hervé Dumont, monumental et passionnant recensement des œuvres consacrées à l'Empereur, au Petit Caporal, aux guerres. Des films de tous les pays et de toutes les époques qui sont tous analysés esthétiquement et politiquement, tant l'œuvre que sa signification à l'époque où elle a été tournée. Dumont bien sûr signale les titres disparus ou qu'il n'a pas vus mais ceux qu'il connaît ont de quoi rendre jaloux n'importe quel cinéphile. Ses textes sont fins, érudits, tout à fait libres (il souligne intelligemment les qualités de MONSIEUR N. qui fut si abusivement moqué, il étudie finement les Guitry et certains films d'aventures, il recense les erreurs fantaisistes de Gance). Il donne envie de voir WATERLOO de Bondartchouk que j'ai commandé. C'est un ouvrage essentiel, un digne compagnon à L'Antiquité au cinéma.
Bertrand Tavernier, dvdblog, 23.10.2015

« Bénédictin de l'Histoire au cinéma, Hervé Dumont est un monomaniaque fou. Il a décidé de faire le répertoire commenté de toutes les périodes de l'Histoire illustrée par le cinéma. Champs immense dont il est l'explorateur intrépide. Après L'Antiquité au cinéma (2009), il aurait dû, en bonne logique, s'attaquer au Moyen-Âge. Mais la logique n'a que faire de la chronologie, l'actualité était impériale et Hervé Dumont a écrit et publié un colossal Napoléon – L'Épopée en 1000 films dont le poids défie tout lecteur qui n'est pas haltérophile ! Oubliés les essais de J. P. Mattei et de J. Tulard, oubliée la filmographie du CinémAction consacré à L'Histoire de France au cinéma, on a trouvé avec Dumont le chantre de l'épopée napoléonienne, qu'on y soit ou non sensible. Tout sur le grand homme, ses épouses et les autres, ses frères et sœurs, la mamma (« pourvou que ça doure »), l'histoire et la légende. À quand une rue Hervé Dumont à Ajaccio ? »
Claude Aziza, catalogue du 26e Festival international du Film d'Histoire, Pessac, 2015

« La documentation est sans faille, l'érudition confondante, mais, comme toujours, ce qu'on admire le plus, c'est la capacité de l'auteur à surplomber son matériau pour le mettre en perspective. Expliquer par exemple pourquoi le cinéma français des années 20 et 30 a préféré Bonaparte à Napoléon et moins évoqué l'Empire que ses homologues allemand, autrichien, anglais ou italien. Ou bien noter astucieusement les règlements de comptes identitaires mis en scène par Wajda en Pologne (Cendres, 1965) comme par Chahine en Égypte (Adieu Bonaparte, 1984) à travers leur évocation des campagnes napoléoniennes. (…) Précipitez-vous avant que cet épais volume grand format ne disparaisse dans cette belle version papier. »
Jean-Pierre Berthomé, Positif, décembre 2015

« Hervé Dumont ne néglige aucun des vecteurs qui fortifièrent la vitalité du modèle et propose une captivante exploration de cette figure phare du 19e siècle avec ses deux versants, noir et doré, de sa légende. Il la décrypte dans le temps et l'épaisseur de ses représentations. Pour éviter un regard rétrospectif et sélectif qui est doté d'un pouvoir de mise en valeur ou d'occultation, il a choisi d'en recenser la totalité et de les analyser. Dans cet ensemble foisonnant, bigarré (épopées, comédies, parodies, tragédies, œuvres de propagande ou sentimentales ou versant dans le grotesque) où Napoléon occupe une place singulière entre fascination, rejet, adulation, mensonge et manipulation, il décèle des permanences, des filiations ainsi que des lignes de force ou de rupture. (…) Monumentalité, extrême conscience dans le détail, perspectives générales justifient le nom de « somme » d'un ouvrage dont la consultation aisée n'est pas le moindre des mérites. »
Alphonse Cugier, Liberté Hebdo, (Lille) 5.11.2016

Napoléon – L'Épopée en 1000 films / couverture Napoléon – L'Épopée en 1000 films / intérieur Napoléon – L'Épopée en 1000 films / intérieur

Autres collaborations

« Napoléon et son temps. Filmographie raisonnée »

(pp. 151-384)
in : « Napoléon et le cinéma. Un siècle d'images », ouvrage collectif sous la direction de Jean-Pierre Matteï (Cinémathèque de Corse), Editions Alain Piazzola, Ajaccio 1998, 390 p. (parmi les autres collaborateurs : Jean Tulard, Vittorio Martinelli, Roger Icart, Philippe d'Hugues, Christian Viviani, Kevin Brownlow, David Robinson, Michelle Aubert, Laurent Mannoni).

« Le livre est enrichi d'une « filmographie raisonnée » due à Hervé Dumont, l'un des meilleurs spécialistes des inventaires thématiques (…). Ce travail spécifique, qui couvre 235 pages et recense près de 1000 titres – des films Lumière aux productions les plus récentes -, est un témoignage surprenant sur la richesse et la diversité de l'approche du personnage, de son entourage et de son temps dans la cinématographie internationale. Par là se mesure combien le cinéma, loin du quotidien, est friand de personnages d'exception, voire de personnages ordinaires dans un contexte extraordinaire. »
Jean A. Gili, Positif (Paris) no. 469, mars 2000

La filmographie sera complétée et mise à jour dans le tome IV de notre « Encyclopédie du film historique » consacré au XIXe siècle.

Michael Curtiz adapte Arthur Schnitzler,
Histoire d'un film et de son détournement :

« Der junge Medardus » (1923) et
« Gloire. Visions de l'épopée napoléonienne » (1928)

Dossier publié par la Cinémathèque de Corse, Porto-Vecchio, juillet 2012,
texte de H. Dumont, pp. 6 à 15

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