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– rome : de romulus à césar 
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1961
Il ratto delle Sabine / L’enlèvement des Sabines
(FR/ IT/YU) Richard Pottier, Enrico Bomba ; FI.C.IT.-
CFPI (Alexandre Salkind)-Dubrava-Globus, 98 min.
– av. Roger Moore (Romulus), Mylène Demongeot
(Réa [=Hersilia]), Francis Blanche (Metius), Jean Ma-
rais (Mars), Rosanna Schiaffino (Vénus), Giorgia Moll
(Lavinia), Folco Lulli (Titus Tatius), Claude Conty (Tar-
quinius), Dada Gallotti (Flaminia). –
Reprise fluette de
la fameuse légende (cf. 1910), mais sur un mode parodico-
grivois, voire gentiment comique (Francis Blanche en cré-
tin myope comme une taupe). « La naissance de Rome vue
par un Gaulois », proclame un slogan publicitaire. Asso-
ciation de criminels et de contrevenants de tout acabit, les
Romains décident de se ranger pour fonder des familles,
force et le pouvoir, revendique ses droits. Il périt de la main
de son propre frère.
Cette réécriture amusante de la légende marque simulta-
nément l’affrontement mythique à l’écran de deux «mus-
cle men » américains célèbres pour leurs interprétations res-
pectives d’Hercule (Reeves) et de Tarzan (Scott), le premier
ayant fait venir le second des Etats-Unis. Le scénario mêle
le récit de Romulus et Rémus à celui du rapt des Sabines
et de la trahison de la jeune vestale Tarpéia (qui aurait
ouvert les portes de la ville par amour pour Tatius), tout en
escamotant le personnage du roi Numitor (grand-père des
jumeaux que ceux-ci restaurent sur le trône d’Albe-la-Lon-
gue). Romulus est ici sentimental et conciliant, Rémus un
ambitieux avide de gloire, la brune brûlante Tarpéia une
amoureuse au sort tragique. Un sujet d’abord développé
par Sergio Leone pour lui-même, et dont il fait cadeau à
Corbucci pour le remercier de l’avoir secondé dans
Gli ul-
timi giorni di Pompei
et lui permettre d’aborder des mi-
ses en scène plus épiques. Mais Corbucci n’a que faire des
anciens Romains, il élabore son récit comme un western,
genre dont il raffole et qu’il saura renouveler avec brio cinq
ans plus tard (
Django
,
Il grande silenzio
). A l’instar des
Comanches, ses Sabins harcèlent inlassablement les fugi-
tifs qui tentent de les égarer par de fausses pistes. La lon-
gue marche d’Ombrie jusqu’à la « terre promise » du La-
tium, semée d’embûches et d’obstacles (volcans, marais,
précipices), n’est pas sans évoquer l’exode des pionniers du
XIX 
e
siècle en route vers la Californie, avec leurs carava-
nes empêtrées dans la boue. Même l’attaque de la cavalerie
sabine encerclant les Romains retranchés derrière leurs
chariots et le « règlement de comptes » final ont des relents
de FarWest. Corbucci, qui tourne en CinemaScope dans les
studios Titanus-Farnesina à Rome, sur les rives du Tibre et
notamment près de Bracciano (Tuscia Romana), non loin
des lieux authentiques de l’action relatée par Plutarque et
Tite-Live, semble très à l’aise avec un sujet qu’il ne prend
pas trop au sérieux mais dont la mise en scène est alerte et
nerveuse. Photographié en lumière naturelle, avec un sens
aigu du paysage, son film révèle par moments des touches
de réalisme « crasseux » qui annoncent l’avènement du spa-
ghetti-western. Titre aux US :
Duel of the Titans
.
1961 (tv-mus)
Dido and Aeneas
(US) Boris Goldovsky (et
dir. mus.) (WGBH 25.4.61), 60 min. – av. Joy McIn-
tyre (Didon), Justino Diaz (Enée), Junetta Jones (Be-
linda), Mary M. Hagopian, Eric Davies. –
Captation
télévisée de l’opéra de Henry Purcell.
Jacques Sernas, Steve Reeves et Virna Lisi dans un
Romulus et Rémus
(1961) de Sergio Corbucci aux forts relents de Far West
Romulus Moore enlève la Sabine Mylène Demongeot (1961)
donc de se laver et de trouver des femmes, ce qu’ils font en
saoulant les Sabins et en enlevant leurs filles. Réa (Hersi-
lia chez Tite-Live) s’échappe de Rome pour expliquer aux
siens la métamorphose positive de leurs ravisseurs, mais elle
ne peut empêcher la mobilisation. Seul le piaillement du
premier bébé sabino-romain parviendra à faire baisser les
armes. Les sauvages du début s’assagissent par le mariage.
Ayant assuré une descendance à son peuple, Romulus, las
de régner, s’enfuit avec sa femme en faisant courir le bruit
qu’il a été enlevé dans l’Olympe, tandis que le peuple, lui,
fait semblant de le croire. Auparavant, les hésitations de
Romulus troublé par Réa sont l’occasion d’un joli tour-
noi oratoire entre Mars et Vénus, où cette dernière remar-
que à propos : «N’est-ce pas le rôle de l’amour de refaire
ce que la guerre a défait ? Plains-toi, je recouvre la terre
d’enfants que tu égorges ... » Malade, Martine Carol doit
renoncer au rôle de Vénus. Roger Moore, l’Ivanhoé de la
télévision britannique, pas encore James Bond, manifeste
déjà son sens de l’auto-dérision, aux côtés d’une Mylène
Demongeot espiègle. Tournage en Yougoslavie au Studio
Zagreb, au Monte Gelato (Valle del Treja) et au Centro
Cinematografico Incom à Rome. US :
Romulus and the
Sabines
,
The Sabine Women
.
1962
La leggenda di Enea / La légende d’Enée /Conqué-
rants héroïques
(FR/ IT) Giorgio Rivalta et Albert Band
I...,249,250,251,252,253,254,255,256,257,258 260,261,262,263,264,265,266,267,268,269,...674