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b
– la rome impériale 
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– av. Howard Gaye (Jésus-Christ), Lillian Langdon (Ma-
rie), Olga Grey (Marie-Madeleine), Bessie Love, George
Walsh, Erich von Stroheim. –
Les noces de Canaan et les
derniers jours du Christ, auxquels Griffith ne consacre que
peu de temps comparé aux trois autres épisodes de sa gigan-
tesque fresque (cf. Mésopotamie 4.1). Griffith cherche, lui
aussi, à enfoncer Sidney Olcott et son
From the Manger
to the Cross
(1912, cf. supra) qu’il juge ennuyeux. A ses
yeux, le Christ n’est pas le Fils de Dieu, mais le plus par-
fait des hommes, l’innocent agressé par les bigots et cruci-
fié par l’intolérance. Visuellement, il s’inspire des fameuses
illustrations bibliques de James Tissot (1899), mais refuse
de monter le Nazaréen en gros plan, par respect. Appre-
nant que le cinéaste, un franc-maçon sudiste soupçonné de
sympathiser avec le Ku-Klux-Klan (cf.
Birth of a Nation
,
1915, où Gaye, l’interprète du Christ, joue le général su-
diste Robert E. Lee), aurait recruté « tous les Juifs à bou-
cles » pour montrer comment ils assassinent le Messie, les
autorités juives de Los Angeles (en particulier la loge sio-
niste B’nai B’rith) exigent de sérieuses coupures. Griffith
élimine près de 20 minutes accusant le Sanhédrin (le né-
gatif est brûlé) et remplace les Juifs qui clouent Jésus sur la
croix par des soldats romains. Certains de ces plans, comme
d’autres épisodes (Marie-Madeleine, l’entrée de Jésus à Jé-
rusalem, sainte Véronique) devront être sacrifiés en raison
de la durée excessive du film. Fustigeant la haine et l’into-
lérance à travers les âges, et peut-être inconscient de l’am-
biguïté de sa position, Griffith – dont les parents étaient
méthodistes – concentre son récit sur le combat du Christ,
symbole d’amour et de charité, contre l’hypocrisie des Pha-
risiens, leur jalousie et leurs manigances pour le perdre (il
empêche la lapidation d’une prostituée). Pendant les noces
de Canaan, un intertitre plutôt cocasse explique au public
américain que le vin était une boisson courante au temps
du Christ, et que lui-même en consommait et en produisait
même, notamment pendant la Sainte-Cène ! Une manière
de dénoncer l’hypocrisie des puritains (qui allaient imposer
la prohibition, l’interdiction des boissons alcooliques, aux
Etats-Unis de 1919 à 1933) et autres sectes fondamenta-
listes de son pays. Comme on l’a dit,
Intolerance
sera un
échec retentissant, car sorti en pleine guerre mondiale, cet
hymne pacifiste et universaliste tombe mal.
1917
Das Leben der heiligen Elisabeth
(DE) Karl Frey ; Leo
Film GmbH Berlin, 1041 m. / 4 actes.
1918
Maria Magdalena. Ein Weg der Tränen
(DE) Preben
J. Rist ; Neutral-Film GmbH Berlin, 5 bob. – av. Leon-
tine Kühnberg, Anton Ernst Rückert, Preben Rist, Lupu
Pick, Kissa von Sievers.
1918 [épisode biblique :]
Restitution /The Conquering
Christ
(US) Howard Gaye ; Mena Film Co., 9-12 bob.
– av. Howard Gaye (Jésus-Christ), Mabel Harvey (Ma-
rie), Frederick Vroom (Joseph), F. A. Turner (Hérode
Antipas), Harold Quintin Driscoll (Jésus enfant). –
L’in-
terprète du Christ dans
Intolerance
(1916) de Griffith est
ici aussi réalisateur
.
Film biblique diachronique, cf. Hé-
breux 2.1.1.
1918
Bosquejo cinematográfico. Estampas de la Pasión de
Cristo
(ES) Arturo Carballo ; Condal Film, 300 m. / 9
tabl. – av. Tina Gascó (Jésus enfant), Salvador Soler
Mari (Jésus adulte). –
Suite de scènes de la vie du Christ
interprétées par les acteurs du théâtre Poliorama à Barce-
lone. – 1. «Nuestro Señor Jesucristo », 2. « Jesús en la in-
fancia », 3. «De Betania a Belfage », 4. « Jesús en casa de
Marta », 5. « Jesús en la gruta de la Agonía », 6. « El beso
de Judas », 7. « Jesús Nazareno », 8. « Ego sum», 9. « Re-
mordimiento y desesperación de Judas ».
1918
Maria di Magdala / La Maddalena (La voie du par-
don)
(IT) Aldo Molinari ; Vera-film Roma, 1352 m. –
av. Ileana Leonidoff (Marie-Madeleine), Guido Gui-
ducci (Jésus-Christ), Alfredo Bracci. –
Film mettant en
valeur la danseuse et chorégraphe russe Ileana Leonidoff,
future directrice du Teatro Reale dell’opera di Roma. La
critique déplore chez elle une certaine froideur et un man-
que de passion qui rendent le passage de la vie dissolue à
la prise de conscience spirituelle peu crédible. L’œuvre est
sérieusement mutilée par la censure en raison de ses scènes
d’orgies.
1919
The Eternal Light
(US) Otto E. Goebel et Conde P.
Pallen ; Catholic Art Association, Inc. –
Divers épisodes
de la vie du Christ pour circuits paroissiaux.
1919
La redenzione di Maria di Magdala /Reden-
zione / L’alba del Cristianesimo (La rédemption de
Marie Madeleine)
(IT), Carmine Gallone ; Medusa
Films, 2200 m. – av. Diana Karenne (Marie-Madeleine),
Pépa Bonafé (Salomé), Elisa Saveri (Hérodiade), Alberto
Pasquali (Jésus-Christ), Camillo De Rossi (Ephraüs, le
riche prétendant), Luigi Duse (Hérode Antipas), Sra.
Innocenti (Anne, mère de Marie). –
Premier grand pé-
plum de Carmine Gallone (
Scipione l’Africano
en 1937,
Cartagine in fiamme
, en 1959, etc.), avec Diana Karenne,
une des stars du cinéma muet européen, actrice d’origine
russe alors célèbre pour ses rôles de femme fatale et libérée.
La conversion de la courtisane après sa rencontre avec le
Messie, film exclu des circuits religieux catholiques en raison
de ses libertés « érotiques » (la lutte entre l’amour profane
et l’amour divin). Parallèlement à la conversion radicale
L'Ange ouvre le tombeau du Christ dans
La redenzione di Maria di
Magdala
de C. Gallone, 1919
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