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l'antiquité au cinéma
Celui-ci rejoint l’armée et, de sa fronde, terrasse le géant
Goliath, champion invaincu des Philistins et meurtrier de
Benjamin. Durant la bataille qui suit, Jonathan pourfend
le roi ennemi. A Jérusalem, Saül tue d’une flèche le perfide
Abner qui s’apprêtait à assassiner David après sa victoire,
puis donne sa fille au héros ayant ramené l’Arche dans la
cité. – Une production coûteuse (intérieurs dans les stu-
dios Amati et IN.CI.R.-De Paolis à Rome, la place et le
palais de Jérusalem reconstitués aux ateliers Jadran à Za-
greb, des scènes de désert filmées dans les parages de Jérusa-
lem, une grande bataille avec la cavalerie de Tito et 3000
figurants) au service d’une imagerie excessivement théâ-
trale et bavarde. Construit autour de l’affrontement entre
le berger et le colosse philistin, le film ajoute des épisodes
apocryphes (Goliath et les danseuses à la cour philistine,
le guet-apens dans lequel tombe Benjamin de Guibéa, la
bataille dans la vallée de Térébinthe) et montre un David
non plus adolescent, mais adulte. Ce dernier, joué par un
acteur yougoslave, se promène en courte tunique de héros
grec, histoire de gommer les caractéristiques trop sémites. A
goûter surtout pour OrsonWelles, qui affirme avoir réalisé
lui-même toutes les séquences où il apparaît (filmées en ef-
fet en contre-plongée, en utilisant avec adresse accessoires
et décors aux motifs assyriens). Son portrait d’un souverain
déprimé et obsédé fait écho à l’obsession du grand cinéaste
qui cherchait alors désespérément des fonds pour terminer
son
Don Quixote
auquel il travaille entre les prises de cette
insipide fantaisie biblique.
1959 (tv)
Saul
(IT) Claudio Fino (RAI 6.11.59), 114 min. –
av. Salvo Randone (Saül), Nando Gazzolo (Jonathan),
Valentina Fortunato (Mikal), Gian Maria Volontè (Da-
vid), Mario Feliciani (Abner), Augusto Mastrantoni
(Achimelech). –
Dramatique tirée du « Saul » de Vitto-
rio Alfieri (1782) avec le jeune Gian Maria Volontè.
1959 (tv)
The Stone
(US) série «General Electric Theatre »
nº 119 (CBS 18.1.59), 30 min. – av. Tony Curtis (Da-
vid), John Baragrey (Saül), Rita Moreno (Mikal), Char-
les Aidman (Samma), Kem Dibbs (Eliah). –
La pierre
de David qui tua Goliath, inspiré d’une nouvelle de Liam
O’Flaherty.
1959 (tv)
Absalom, My Son
(US) Mitchell Leisen ; «Gene-
ral Electric Theatre » nº 147 (CBS 6.12.59), 60 min.
– av. Burl Ives (David), John Gabriel (Absalon), Patri-
cia Medina (Bethsabée), John Abbott (Nathan), Ted de
Corsia, Jack Lambert, Edgar Barrier. –
Adaptation d’une
pièce de Theodore Simonson par Cyril Hume.
1960
A Story of David /David the Outlaw
(tv)
(L’histoire
de David)
(GB / IL) Herbert (Bob) McNaught ; George
Pitcher-British Lion-Scoton-Mardeb [USA à la tv :
ABC 18.11.62], 104 min. – av. Jeff Chandler (David),
Barbara Shelley (Abigaïl), Basil Sydney (Saül), David
Knight (Jonathan), Donald Pleasence (Nabal), Peter
Arne (Doeg), Angela Browne (Mikal), David Davies
(gén. Abner), John van Eyssen (gén. Joab), Charles Car-
son (le prêtre Ahimèlek), Robert Brown (Jashobeam),
Zena Marshall (Naomi). –
La première incursion bri-
Orson Welles se filme lui-même en roi Saül maladivement jaloux du jeune David (
David e Golia
de Richard Pottier et Ferdinando Baldi, 1959)