2 – les hébreux 
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1928
Giuditta e Oloferne
(Bataille de géants /
BE :
Les
amours de Judith [Le triomphe de Maciste])
(IT)
Baldassare Negroni ; Pittaluga Film, 2773 m. – av. Bar-
tolomeo Pagano (Holopherne), Jia Ruskaja (Judith),
Franz Sala, CarloTedeschi, Giuseppe Brignone, Augusto
Bandini. –
Partie biblique et partie moderne. La première
conte le récit biblique avec l’athlétique interprète des
Ma-
ciste
dans le rôle du général assyrien qui assiège Béthulie et
a fait détruire l’aqueduc approvisionnant la cité. La par-
tie moderne met en scène un ingénieur qui sauve une po-
pulation montagnarde des spéculateurs guidés par une très
belle femme. Dernier film de Bartolomeo Pagano (alias
Maciste), colosse musclé et idole du public populaire, qui
se retire du cinéma, et aussi l’unique apparition à l’écran
de la célèbre ballerine russe Jia Ruskaja, qui exécute une
danse mémorable pour le tyran assyrien.
1959
Giuditta e Oloferne / Judith et Holopherne (La tête
du tyran)
(IT / FR) Fernando Cerchio  ; Vic Film-
Faro Film-Explorer Film ‘58-CFPC Paris, 94 min. –
av. Massimo Girotti (Holopherne), Isabelle Corey (Ju-
dith), Renato Baldini (Arbar), Daniela Rocca (Naomi),
Yvette Masson (Rispa), Gianni Rizzo (l’archonte assy-
rien Ozias), Leonardo Botta (Gabriel), Enzo Doria. –
Holopherne, qui impose aux Juifs le culte d’Assur et vient
d’échapper à un attentat, menace de détruire Béthulie si la
ville ne lui livre pas les coupables (il a pris quartier dans
la ville, ce qui économise des scènes de siège devant les rem-
parts). La sœur de ceux-ci, Judith, danse devant le tyran, le
séduit, en tombe amoureuse mais trouve la force de le dé-
capiter pendant son sommeil. Les Assyriens sont chassés et
Judith se réfugie dans la solitude. – Ce petit budget bricolé
en Totalscope à Cinecittà et sur les dunes de Lavinio Lido
di Enea près d’Anzio est la première incursion du cinéma
italien dans l’univers de l’Ancien Testament depuis 1928,
à savoir depuis le
Giuditta e Oloferne
de Negroni. Mus-
solini l’avait banni des écrans et, après la guerre, les Améri-
cains ont occupé la place. (
La regina di Saba
de Francisci
en 1952, trop fantaisiste, ne peut être pris au sérieux.) La
relative originalité du film tient essentiellement au scéna-
rio de Cerchio et Damiano Damiani. Ni Friedrich Hebbel
(1841), ni Jean Giraudoux (1931) dans leurs tragédies, ni
Alexander Sérov dans son opéra (1863) n’ont osé suggérer
que Judith s’éprenait sincèrement d’Holopherne et refusait
même de retourner auprès de son benêt de fiancé Gabriel,
comme le lui offrait généreusement le général babylonien.
Campé par Massimo Girotti, celui-ci n’est plus un simple
colosse aux pieds d’argile, mais un potentat séduisant, ca-
pable de sentiments et aux visées idéalistes (« réunir tous les
peuples dans une paix commune »), traumatisé par l’assas-
sinat de ses parents pendant son enfance. Bouleversée, Ju-
dith se résout à assassiner l’homme qu’elle aime pour sau-
ver son peuple. Mais une fois le crime commis, elle en a
horreur, souhaite la mort et repousse l’hommage des siens
qui lui baisent les pieds. Mise en scène et interprétation
ne sont hélas jamais à la hauteur de cette approche. – La
même matière avait déjà fait l’objet d’une adaptation de
Jean Aurenche et Pierre Bost pour un mégaprojet avorté
de la Lux Film Paris-Rome (Ponti-De Laurentiis) en avril
1954, avec Silvana Mangano et Yul Brynner prévus dans
les rôles-titre. US :
Head of a Tyrant
.
1960 (tv)
The Story of Judith
(US) Stuart Reynolds Prod.-
CBS, série «General ElectricTheatre » nº 157 (CBS
28.2.60), 30 min. – av. Joan Fontaine (Judith), Michael
Jia Ruskaja dans
Giuditta e Oloferne
de Baldassare Negroni (1928)
Judith s’éprend du tyran (
Giuditta e Oloferne
de F. Cerchio, 1959)
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