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 l'antiquité au cinéma
Qu’il soit à l’origine de la fête du Pourim ne serait «men-
tionné qu’incidemment » (
CinémAction
  n º 37 / 1986, p.
106). C’est oublier que Walsh a l’âme rebelle, méprise les
conventions et déteste le puritanisme, en particulier dans
le domaine amoureux.
1979 (tv)
The Story of Esther (L’histoire d’Esther)
(US) Jack
B. Hively ; série «Greatest Heroes of the Bible (L’Ancien
Testament) », Schick Sun Classic-NBC, 48 min. – av.
Victoria Principal (Esther), Robert Mandan (Xerxès),
Michael Ansara (le grand-vizir Aman), Noah Beery Jr.
(Mardochée), Eddie Mekka (Urie), Bonnie Ebsen (Jo-
hanna), Michael Anderson Jr., Jay Bernard, Craig Clyde,
Jamey Jamison, Will Kulova, Victor Jory (narration).
Téléfilm tourné en Arizona, cf.
The Deluge
(1978),
p. 30.
1979 (tv)
The Thirteenth Day : The Story of Esther
(US)
Leo Penn ; David Victor-Groverton Prod.ABC-Uni-
versal TV (ABC 18.11.79), 60 min. – av. Olivia Hus-
sey (Esther), Tony Musante (Assuérus), Harris Yulin (le
grand-vizir Aman), Nehemiah Persoff (Mardochée), Eliza-
beth Shepherd (Hegai), Erica Yohn (Sura), Kario Salem
(Dalphon), Tom Troupe (Teresh), Ted Wass (Simon),
Erica Jong, Raymond Burr (narration). –
Réalisation
du père de Sean Penn, un vétéran de la télévision améri-
caine blackclisté pendant le MacCarthysme. Dans le rôle-
titre, la révélation de Franco Zeffirelli, qui lui confia les
rôles de Juliette (
Romeo and Juliet
, 1968) et de la Vierge
Marie (
Jesus of Nazareth
, 1977). Le titre se réfère à la
« treizième nuit », date fixée pour l’extermination des Juifs
selon le « Livre d’Esther » (3 :12).
1985
Esther / Esther Forever
(IL / FR /GB / AT /NL) Amos
Gitaï ; Agav Films-Channel Four-ORF-Ikon-United
Studios Herzlia, 97 min. – av. Simona Benyamini (Es-
ther), Mohammed Bakri (Mardochée), Juliano Merr
(le grand-vizir Aman), Zare Vartanian (Assuérus), Zeira
Vartenai (Vashti), Schmuel Wolf, David Cohen (Hatak),
Sarah Cohen, Rim Bani, Najeeb Sason, Yoni Libman,
MohammedManadreh, IndriWis Haj, Rami Hai-Zion.
Le récit biblique d’Esther, qui commence par l’ordre de
persécution des Juifs par Aman et qui s’achève sur une fin
politiquement peu correcte : après l’exécution d’Aman sur
ordre d’Assuérus, les Juifs armés et unis sèment la terreur,
massacrent leurs ennemis par centaines, femmes et enfants,
et se livrent au pillage ...
Premier volet de la trilogie de l’exil d’Amos Gitaï, l’auteur
de
Kadosh
(1999), cinéaste contestataire israélien abhorré
par les intégristes de son pays et dont c’est la première œu-
vre de fiction (les deux autres volets sont
Berlin-Jérusalem
en 1989 et
Golem, l’esprit de l’exil
en 1991). «Aman,
le grand conseiller fourbe, Xerxès, le grand roi sans per-
sonnalité, Mardochée le grand oncle bienveillant. Entre
ce trio se situe la belle et fragile Esther, et avec elle l’iden-
tité juive, quelque part dans un Royaume entre l’Inde et
l’Ethiopie et non entre les frontières “historiques” oumentales
d’ EretzYisrael », annonce Khémais Khayati (
Le Film fran-
çais
11.5.88). Gitaï pratique sciemment l’effet de distan-
ciation brechtienne, son film étant structuré par une suite
de très longs plans séquences aux cadrages immobiles inspirés
par les miniatures persanes avec, en fond sonore, les bruits
de la cité moderne (motos, sirènes, appels à la prière). Peu
de figurants, seules les couleurs des costumes, la sensualité
raffinée des éclairages (caméra : Henri Alekan) rappellent
les saveurs de l’Orient antique. Gitaï, le premier, s’appuie
sur la Bible pour briser l’esthétique et l’idéologie du cinéma
biblique hollywoodien, secouant la légitimité « archéologi-
que » de l’Etat d’Israël. Une illustration pour le moins ori-
ginale de la situation au Proche-Orient en 1985, qui, sous
une forme tantôt fulgurante, tantôt laborieuse, dénonce
l’engrenage de vengeance voulu par Mardochée : comment
la victime d’hier, au nom de la mémoire du génocide dont
elle a été l’objet, se permet de nier l’existence d’un autre
peuple (les Palestiniens), ou comment un peuple persécuté
devient persécuteur, retournant à son profit les lois qui l’ont
asservi et humilié. A la fin du récit, les interprètes – un Ar-
ménien, un Arabe, un Juif d’Egypte, etc. – viennent dire
leur malaise en Israël, appelant à la tolérance et à la rai-
son. Tournage dans les ruines des quartiers arabes deWadi
Salib (à Haïfa) et sous les murailles d’Akko.
1993 [(vd)
Esther
(US) Richard Rich ; Nest Family Enter-
tainment, 30 min. – Film d’animation.]
1998 (tv)
A História de Ester
(BR) Luiz Antônio Piá ; Rede
Record-VMT Produções (VMT 14.12.98 ss). – av. Da-
niela Camargo (Esther), Giuseppe Oristanio (Assuérus),
SerafimGonzales (Mardochée), Roberto Frota (Aman),
Alexia Deschamps (Vashti), Abrahão Farc (Abner),
Simona Benyamini est l’
Esther
d’Amos Gitaï (1985)
Louise Lombard dans une version télévisée de R. Mertes (1999)
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