3 – l’égypte
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est alors le haut lieu de la civilisation, l’Egypte de la XVIII
e
dynastie. Il y devient spectateur, mais aussi acteur des crises
sociales et religieuses que traverse le pays (le cinéaste y voit
sa propre jeunesse, exilé en Californie pour y acquérir les
rudiments du métier). Loin de la surcharge à la DeMille,
Chahine livre une sorte de conte sensuel, une parabole au
souffle épique de la rencontre avec l’autre. Tourné dans les
studios Madinat El Cinema (Ciné City) au Caire et dans
le delta du Nil, le film fait un tabac en Egypte (700 000
entrées en dix semaines) avant d’être passagèrement inter-
dit par un tribunal à la solde des intégristes musulmans et
chrétiens coptes qui y voient, bien à tort, une profanation
des textes sacrés.
1996
Dhal al-Faraïna / L’ombra del Faraone / L’ombre des
pharaons / La malédiction des pharaons
(MA / IT)
Souheil Ben Barka ; Dawliz-Markaz as-Sinema’i al-
Maghribi (CCM)-M.G. Films Roma, 100 min. – av.
Philippe Leroy Beaulieu (Aménophis III), Florinda Bol-
kan (Kipah, son épouse), Helmut Berger (Batuar), Has-
san Al-Joundi (Burkis, le vizir), Orso Maria Guerrini
(Moffi, le grand-prêtre), Alessio Naguas (les princes
Anhur / Aker), Priscilla Elyss (Kantisur), Mohammed
Miftah (Mouz), Malika Al-Omari (Kimira), Charles
Forrester (Zabrak), Adil Abd al-Wahab (Naïbit).
– Se-
lon la tradition, Aménophis III doit sacrifier l’un de ses deux
nouveau-nés jumeaux et charge son secrétaire Batuar de la
besogne. Mais celui-ci désobéit et confie le nourisson à une
tribu montagnarde de Syrie. 25 ans passent. Le souverain,
miné par la maladie, s’est laissé déposséder par le puissant
vizir Burkis et son acolyte, Moffi, grand-prêtre fanatique
et xénophobe. Le prince Aker s’oppose aux prêtres qui sacri-
fient de la nourriture aux dieux du Nil au lieu de la don-
ner à la population affamée, et envisage de grandes trans-
formations sociales une fois sur le trône. Burkis et Moffi
le font assassiner et remplacer par son jumeau Anhur. Le
royaume est terrorisé par des sicaires à la solde des conspi-
rateurs qui exterminent des villages entiers. Anhur apprend
le secret de ses origines, prend la direction de l’armée, livre
bataille aux malfaiteurs et ramène Burkis dans une cage à
Thèbes, où la population le lynche. Aménophis fait exécuter
le grand-prêtre avant de se retirer au temple. – Une fres-
que ambitieuse qui se veut une réflexion sur le fanatisme
et l’obscurantisme, en écho aux terribles bains de sang en
Algérie voisine, alors prise en étau entre les intégristes et les
militaires. Ben Barka, cinéaste d’origine malienne formé
chez Pasolini, filme dans les studios du Centre Cinémato-
graphique Marocain, dont il est le directeur général, dans
l’Atlas (bataille avec des troupes de l’armée marocaine) et
à Cinecittà. Des scènes de violence et d’érotisme inhabi-
tuellement explicites dans le cinéma arabe.
2003 (tv)
TheBattleofMegiddo/LabatailledeMegiddo/Die
Schlacht vonMegiddo
(GB/EG/FR/DE/ IT/AU/U
S) Tony Mitchell ; série «Ancient Egyptians / Le temps
des pharaons /Die alten Ägypter », Wall to Wall Ltd.-
TLC-Granada-Channel 4-Canal Plus-HarperCollins
Publishers-NDR-RAI-Seven Network-Warner Bros.
(Channel 4 13.11.03 /Canal+ 16.4.04), 52 min. – av.
Omar Berdouni (Thoutmosis III, –1504/–1450), Mah-
moud Bellachen (Tianouni, général et scribe royal),
Aisha Alaoui (la princesse Néféroué), Richard Bahloul,
Mohamed El Habib Hamdine (le prince de Qadesh),
Ibrehima Diallo, Abdessamad Miftah. –
Accédant au
trône en mai 1458, le jeune pharaon Thoutmosis III, le
«Napoléon de l’Egypte ancienne », doit faire face à la ré-
volte des tribus du Nord, menées par le prince syrien Qua-
desh. La bataille de Megiddo (cité assiégée pendant six
mois) consacre la naissance d’un empire. Travail de docu-
fiction remarquable dans le sens de l’authenticité histori-
que (production et scénario : Ben Gould), même si le visuel
n’atteint pas tout à fait l’ampleur attendue. Images de syn-
thèse pour les batailles réalisées par l’équipe de
Gladiator
,
tournage au Maroc avec 130 décors et 70 rôles parlants.
D’après un récit gravé sur un mur du temple de Karnak
et un papyrus de Louxor racontant la vie d’un simple fan-
tassin enrôlé dans une campagne en Syrie. Exemple réussi
d’un nouveau genre télévisuel alliant rigueur scientifique,
intrigues et grand spectacle.
2005 (tv)
Egypt’s Napoleon (Le roi guerrier d’Egypte)
(US)
Peter Getzels ; National Geographic Channel (NGC
16.5.05), 55 min. –
Docu-fiction avec reconstitutions et
acteurs anonymes (rôles muets). Le pharaon Thoutmosis III
étend l’empire jusqu’à la Nubie et l’Euphrate.
Yousra, la belle séductrice égyptienne de
L’émigré
de Youssef Cha-
hine, une variante du récit biblique de Joseph et de ses frères (1994)
Les réformes d’Akhénaton et
de son épouse Néfertiti
Pour réagir contre l’ingérence de la prêtrise d’Amon,
Aménophis IV / AKHÉNATON (1350 / 1334) et la reine
NÉFERTITI décident d’abandonner le culte d’Amon,
dieu de la dynastie, et instaurer la religion épurée d’Aton,
le disque solaire. Prenant le nom de « Splendeur d’Aton »,
le souverain quitte Thèbes et fonde une nouvelle capitale,
Akhétaton (Amarna). Mais cette révolution se heurte au
clergé thébain. Son gendre et successeur TOUTANKHA-
MON / Nebkheperouré (1334 / 1325) regagne Thèbes et
restaure les traditions, mais il décède à 18 ans. Le général
HOREMHEB (1321 / 1293) s’empare alors du pouvoir et
poursuit la réorganisation de l’Etat.
1923
Tutankhamen
(AT) Julius Jondrak (?) ; Listo-Atelier
Wien. – av. Lissie Scott, Raymond Dandy, Renée Soe-
rée, Karl Leiter.
1923
King Tut-Ankh-Amen’s Eighth Wife
(US) Andrew
Remo ; Max Cohen Prod., 5 bob. / 4100 ft.
s
3.2.2