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 l’antiquité au cinéma
tions historiques, rappelons aussi qu’Horemheb ne succède
pas à Akhénaton, mais au jeune Toutankhamon, son gen-
dre mort à 18 ans.
Pour sa troisième fresque historique en CinemaScope après
The Robe (La tunique)
et
Demetrius and the Gladiators
(1953 / 54), la Fox remobilise une partie des techniciens
(l’opérateur Leon Shamroy) et des acteurs (Jean Simmons,
Victor Mature) qui s’y sont illustrés, tandis que Zanuck im-
pose sa maîtresse du moment, Bella Darvi, dans le rôle de
la courtisane maléfique initialement envisagé pour Marlene
Dietrich. Fort de ses anciens succès dans le péplum muet
et ses célèbres films d’aventures à la Warner, mais fonciè-
rement insensible aux considérations métaphysiques, Mi-
chael Curtiz dirige cette luxueuse superproduction de 5
millions de $ avec une surenchère d’accessoires archéologi-
quement exacts, copiés dans une vingtaine de musées in-
ternationaux. Un travail de réelle qualité sur les décors, les
costumes et la couleur effectué aux studios de Century City
àWestwood (extérieurs à DeathValley National Park et au
Red Rock Canyon State Park à Cantil, des vues d’ensem-
ble en Egypte), mais superficiel et décevant par rapport à
un sujet aussi vaste et à la pléiade de vedettes mobilisées.
Richard Talmadge tourne deux jours de bataille pendant
l’absence de Curtiz. Marlon Brando s’étant désisté à la der-
nière minute (il hait le script et Bella Darvi), la Fox en-
visage de le remplacer d’abord par Dirk Bogarde, Mont-
gomery Clift ou John Cassavetes. Zanuck opte finalement
pour le jeune acteur britannique Edmund Purdom, qui
ne fait pas le poids face aux trois femmes qui façonnent
son destin, l’esclave amoureuse, la courtisane au cœur de
pierre et la princesse cupide. Sa présence falote déséquili-
bre le récit. Seule la description poignante de la «maison
de la mort », où les relégués et les criminels pratiquent les
embaumements rituels dans une atmosphère pestilentielle,
voire la déchéance physique de Nefer, font écho au pro-
fond pessimisme existentiel de Waltari dont le best-seller
porte les stigmates d’une Finlande martyrisée entre Hit-
ler et Staline. Son médecin « las du mensonge des hommes
et des dieux, las de l’espérance en l’immortalité » n’a pas
trouvé grâce à Hollywood. Une déception au box-office qui
entraîne l’annulation d’une suite apocryphe programmée
par Zanuck,
*Egypt by Three
, avec Mature-Horemheb et
Tierney-Baketamon en souverains. Nomination à l’Oscar
pour la meilleure photo (Leon Shamroy).
1956 (tv)
The Great Pyramid
(US) Dave Butler ; série «Cap-
tain Z-RO» nº 22 (ABC 13.5.56), 25 min. – av. Roy
Steffens, Bobby Driscoll, Jeffrey Silver, Bruce Haynes.
Un voyageur dans le temps empêche des voleurs de piller
la tombe de Toutankhamon.
1961
Nefertite, regina del Nilo (Néfertiti, reine du Nil)
(IT)
Fernando Cerchio et Ottavio Poggi ; Ottavio Poggi-Max
Prod., 106 min. – av. Jeanne Crain (Tanit /Néfertiti),
Edmund Purdom (le sculpteur Tumos), Vincent Price
(Benakon, grand-prêtre de Thèbes), Amedeo Nazzari
(Akhénaton), Liana Orfei (Merith), Carlo D’Angelo.
La jeune vestale Tanit, fille du grand-prêtre Benakon,
rejoint son amant, le sculpteur Tumos, mais son père lui
fait épouser le prince Aménophis, futur pharaon, afin d’as-
surer son pouvoir sur la Haute-Egypte. Tumos s’évade de
prison, mais lorsque Akhénaton perd la raison et se donne
la mort lors de la révolte des partisans d’Amon dirigée
par Benakon, le sculpteur renonce à Tanit, devenue entre-
temps reine d’Egypte sous le nom de Néfertiti (« la belle est
venue »). – Cast américain pour un film de série pourvu
d’un happy end fantaisiste, avec l’interprète de Sinouhé en
1954 (cf. plus haut), ici dans le rôle du sculpteur anonyme
du célèbre buste polychrome de Néfertiti conservé au Al-
tes Museum à Berlin. Tournage dans les studios romains
IN.CI.R.-De Paolis, à Focene (désert), Fogliano (avec sa
végétation de palmiers et de bambou) et sur la via Flami-
nia. Evidemment pas un mot des filles que la souveraine
donna à son excentrique époux (transformé en psychopa-
the suicidaire !), ni de la vie religieuse qu’elle semble avoir
partagée avec ce dernier à Amarna, ni de sa répudiation,
le pharaon « hérétique » ayant épousé par la suite ses pro-
pres filles, Méritaton et Ankhésenpaton (qui lui donna à
son tour une fille). Un peu trop échevelé pour le spectateur
lambda. US :
Queen of the Nile.
1973 (tv)
Nefertiti y Aquenatos
(MX) Raúl Araiza ; Televisa
Prod. México, 30 min. – av. Geraldine Chaplin (Néfer-
titi), John Gavin (Akhénaton), Norman Jordan. –
Court
métrage en couleurs de la télévision mexicaine, diffusé aux
Etats-Unis sous le titre de
Queen and the Pharaoh
.
1975
A Story of  Tutankhamun
(GB) Kevin Scott ; Brian
Jackson-Ginger Films, 52 min. – av. Dominik Blythe,
Ezzat Elalaily, Ahmed Hanan (Horemheb), Seif El Din
(Toutankhamon), Abdel Monem Fetoh (Ay). –
Une
jeune femme du XX 
e
siècle se croit victime d’une malédic-
tion mortelle et est transportée dans l’Egypte ancienne.
1978 (tv)
Néfertiti et le rêve d’Akhénaton
(FR) François
Dupeyron, Jean-Marie Coldefy (tv) [d’apr. Andrée Che-
did] (TF1 29.6.79), 90 min. – av. Valia Boulay (Né-
fertiti), Patrick Feigelson (Akhénaton), Alan Mac Coy
(Boubastos), Marie-Thérèse Arene (la reine-mère Tiy),
Jean-Paul Pertsowsky (Horemheb). –
Réfugié dans l’uni-
L’Américaine Jeanne Crain dans
Nefertite, regina del Nilo
(1961)
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