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l’antiquité au cinéma
Madeleine), Ben Daniels (Caïphe), Eoin Geoghegan
(André), Mark Lewis Janes (Marc), Dean Lennox
Kelly (Jacques), Stephen Graham (Barabbas), Esther
Hall (Claudia Procula), Eugene Wood (Barthélemy),
Stuart Kidd (Simon), Steve Morphew (Thaddée), Laila
El Mrabti (la fille de Caïphe), Vinette Robinson (Mina),
Dennis Lawson (Annas), Thomas Buchanan (Jacques
Alphaeus), Laura Fraser (Abigail), Ben Caplan (Yehuda),
Daniel Catlagirone (Eban), Mercedes Grower (Neta). –
De l’entrée du Christ à Jérusalem à la Résurrection : trois
heures de Passion télévisée destinées aux fêtes de Pâques
2008 (et fractionnées pour être diffusées quasi en temps
réel avec les événements d’il y a deux mille ans). Le tout
est filmé au Maroc, aux Atlas Studios de Ouarzazate, à
Marrakech, Tamnougalt et Zagora avec des comédiens en
priorité anglais. Après la réussite majeure du feuilleton
Rome
(2005 / 06), la BBC et la compagnie américaine
HBO unissent à nouveau leurs efforts pour ce produit
soigné, véhiculant un égal souci de rigoureuse authenticité
et de naturalisme. Michael Offer (qui signa le téléfilm
britannique
The Lost World
d’après Conan Doyle huit
ans plus tôt) évite systématiquement la joliesse gratuite, la
photographie léchée, ses tableaux sont sobres et efficaces. Il
capte la haine des Juifs pour l’occupant païen, obsédé uni-
quement par l’encaissement des impôts (le Zélote Barab-
bas assassine un des encaisseurs de taxes à la veille de la
Semaine sainte), imagine un Ponce Pilate opaque mais
cohérent dans sa logique de préfet chargé de rappeler aux
troublions juifs qui est le maître. On découvre un Caïphe
jeune et séduisant, entouré de sa femme et de sa progéni-
ture, soucieux d’équité, inquiet des remous provoqués par
Jésus, puis horrifié par ses propos révolutionnaires, enfin
sincèrement persuadé qu’il a agi pour le bien de sa com-
munauté en condamnant le « blasphémateur ». Les inté-
gristes chrétiens s’offusquent de cette peinture trop neutre et
sont carrément choqués par la séquence du Golgotha, qui se
démarque de la représentation traditionnelle : le Christ n’y
est pas crucifié en croix, mais dans une position fœtale, les
bras cloués au-dessus de la tête. (Les cinéastes prétextent que
les Evangiles ne donnent aucune description de la scène ...
et oublient les stigmates dans les paumes du Ressuscité.)
En étendant la psychologie basique d’un quidam du XXI
e
siècle à l’entourage immédiat du Messie, Michael Offer
amollit son propos, ses apôtres ne sont guère crédibles. Mais
le facteur le plus faible de ce téléfilm est l’interprète même
du Christ, un jeune barbu sans rayonnement ni autorité,
un rabbi qui semble peu habité par son enseignement et
se fait même rudoyer par une prostituée. Plongé dans la
foule, dans les bains publics ou sur le parvis du Temple, ce
Jésus-là passe inaperçu.
2008
Δ
Caravaggio : The Search
(US) Michael C. Merisi,
Maureen Murphy. – av. Joshua Fredric Smith (Jésus-
Christ), Connor Ford (Jésus enfant).
2008 (tv)
Crucifixion
(US) John Taylor ; David M. Frank,
Kelly Gavin-Indigo Films-History Channel (History
Channel 23.3.08), 120 min. – av. James Pelican (Jésus-
Christ), Arlo Hemphill (le centurion), Larry Kitagawa
(le samouraï), James Olea (le paysan juif ), Alden
Olmsted (le larron sur la croix), Sharise Parvize (un
apôtre), Brian Peccia (Jehohanan), Jeff Redlick (soldat
assyrien), Sharize Parviz. –
Docu-fiction sur le supplice de
la crucifixion, tournée en Californie (Antioch, Calistoga,
La Verne, Stanford, Los Angeles), dans le Mississippi et
à Berlin.
1903
Chariot Race
(US) Sigmund Lubin Co., 65 ft. –
Inspi-
rée par Wallace, la reconstitution d’une « véritable course
de chars romains », tournée à Philadelphie.
1907
Ben-Hur /The Chariot Race
(US) Sidney Olcott et
Frank Oakes Rose ; Frank Marion-Kalem Co., 305
m. / 15 min. (16 tabl.) – av. Frank Oakes Rose (Juda
Ben-Hur), George Melford, Robert Vignola, Gene
Gauntier, Herman Rottjers, Scott Beal, Richard She-
ridan, Matler. –
Adaptée par Gene Gauntier (la star de
la Kalem), cette version a une diffusion limitée en raison
d’une violation du copyright. Après quatre ans de procès, la
Kalem sera contrainte de verser 25 000 $ aux producteurs
de la pièce, Klaw & Erlanger, créant un précédent juridi-
que en la matière : c’est la première action en justice inten-
tée pour la défense du droit d’auteur au cinéma. Tournage
au New York City Studio, à Coytesville (New Jersey) et,
pour la course des quatre chars (seule scène du film ayant
survécu), en extérieurs à Coney Island (Brighton Beach
Racecourse) en utilisant les costumes du Metropolitan
Opera House et les décors romains du spectacle théâtral
pyrotechnique en plein air de
The Last Days of Pompeii
monté par James Pain et sa « Fireworks Company ».
1923-25
Ben-Hur
(US) Fred Niblo [et Christy Cabanne,
Ferdinand P. Earle, B. Reaves Eason, Alfred L. Raboch,
commencé par Charles Brabin] ; Metro-Goldwyn-
Mayer, 12 bob. / 11693 ft. / 148 min. – av. Ramon
Novarro (Juda Ben-Hur), May MacAvoy (Esther),
Francis X. Bushman (le tribun Messala), Winter Hall
(Joseph), Betty Bronson (Marie), Charles Belcher (Bal-
«Ben-Hur. Un récit
messianique »
« Ben-Hur. A Tale of the Christ », roman du général amé-
ricain LEWIS WALLACE (1880). – Enfant, Juda Ben-
Hur, fils d’une noble famille juive, se lie d’amitié avec le
futur tribun Messala. En l'an 26, les deux hommes se re-
trouvent quand Messala revient à Jérusalem en tant que
commandant des légions romaines, mais la politique les
sépare. Un incident permet à Messala d’anéantir la mai-
son des Hur et son ancien ami est condamné injustement
à l’esclavage et aux galères à vie. Lors d’un affrontement
naval avec des pirates macédoniens, Ben-Hur sauve de
la noyade le commandant Arrius, qui, reconnaissant,
l’affranchit et l’adopte. Citoyeromain, fortuné, il retourne
en Palestine pour se venger.Il bat et ruine Messala dans
l’hippodrome d’Antioche, mais ayant appris que sa mère
et sa sœur sont toujours vivantes dans la vallée des lépreux,
il ne trouve la paix qu’après avoir été témoin de la passion
du Christ dont le sang guérit miraculeusement les siens.
(Un post-scriptum suggère que Ben-Hur, devenu chrétien,
périra en martyr sous Néron.) – La pièce
Ben-Hur
, adaptée
par William Young, est montée à Broadway en 1899 par
Mark Klaw & Abraham Erlanger, mise en scène de Ben
Teal, avecWilliam Farnum (Ben-Hur) etWilliam S. Hart
(Messala), deux futures vedettes du muet.
Nota bene : comme les films, le roman véhicule une erreur
historique de taille : les navires de guerre romains n’étaient
jamais propulsés par des esclaves, mais par des rameurs
professionnels.
s
6b.3.2
N
N
N