5a – la grèce mythologique
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(qui lui permettra de revenir vivant) et descend aux En-
fers pour en ramener le Rubis de la Vie qui rendra la santé
à son aimée. Thésée remonte à la surface accompagné de la
belle Proserpine qui protège les héros de divers périls mais
dont la disparition fâche Pluton (son père). Elle redescend
aux Enfers, sacrifiant son amour, tandis qu’Hercule sauve
Déjanire du poignard sacrificiel de Lycos. Il écrase le tyran
maléfique sous les menhirs d’un sanctuaire mégalithique
et extermine l’armée des goules lancée à sa poursuite.
Une transposition libre des 11
e
et 12
e
travaux d’Hercule
(les pommes d’or du mystérieux jardin des Hespérides, la
capture du molosse Cerbère dans l’Hadès) assaisonné d’une
touche de vampirisme. L’apparition des suceurs de sang
dans le péplum des années 60 est un phénomène de mode
(le succès simultané des films de Terence Fisher à la Ham-
mer) et Christopher «Dracula » Lee, tout de sombre vêtu,
fait un prince des ténèbres très menaçant, entouré d’un
bataillon de zombies. Sa présence garantit le financement
et le succès populaire de ce film, considéré comme le point
de départ du cinéma « giallo » horrifique bientôt en vogue
en Italie. Cela dit, le vampirisme n’était pas inconnu des
gréco-romains (stryges, lamies, empuses). Le budget de son
premier péplum (et deuxième travail en tant que réalisa-
teur) étant fort limité, l’ex-chef opérateur Bava, champion
du fantastique baroque, fait des prodiges visuels pour mas-
quer l’extrême indigence des trucages. Une certaine poésie
macabre s’installe dans ces cavernes décorées de dentelle de
toiles d’araignées, cette forêt de lianes saignantes et hurlan-
tes, ces marais gargouillants de lave du Styx, mais l’abon-
dance de lueurs rouges et de lourds fumigènes au raz du sol,
le ciel orangé et la mer aux teintes laiteuses font regretter
la stupéfiante photographie noir-blanc du chef-d’œuvre de
Bava,
La maschera del demonio (Le masque du démon),
réalisé l’année précédente. Quant au culturiste britanni-
que Reg Park, il campe aussi Hercule dans le mémorable
Ercole alla conquista di Atlantide
de Cottafavi. Certains
éléments de décors proviennent de
I giganti della Tessaglia
(Freda), le trône de la reine des Hespérides servit d’abord à
Antinéa dans
L’Atlantide
(Edgar Ulmer, 1960). Tourné
dans les grottes de Castellana (l’enfer) et les carrières de
Salone, à Tor Caldara, à Monte Gelato et principalement
sur un plateau unique de Cinecittà, sous le titre de travail
de
Hercule et le roi des Ténèbres
ou
Ercole nel regno dei
morti.
Pour la petite histoire : la découverte de ce film et
de son athlétique protagoniste va changer la vie d’un ado-
lescent de 14 ans, Arnold Schwarzenegger. US :
Hercules
in the Haunted World
.
1961
The Three Stooges Meet Hercules
(Les trois Stooges
contre Hercule)
(US) Edward Bernds ; Columbia, 89
min. – av. Samson Burke (Hercule), Hal Smith (Thésée)
et les trois Stooges. –
A Ithaque (Iowa), les trois Stooges
(un trio d’imbéciles), employés d’un drugstore, pénètrent à
bord d’une fusée à remonter le temps, débarquent en Grèce,
provoquent la défaite des troupes d’Ulysse contre celles du
roi Odius, doivent affronter Hercule, etc. Pastiche d’un ni-
veau intellectuel éprouvant.
1961 Ø
Ulisse contro Ercole /Ulysse contre Hercule
(IT / FR) Mario Caiano. – av. Michael Lane (Hercule). –
cf. Ulysse 5b.2.
Le vampire Christopher Lee hante
Ercole al centro della terra
(1961)