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 l'antiquité au cinéma
1910
Messaline / La justice de Claude
(FR) André Andreani
et Ferdinand Zecca ; Le Film d’Art-Pathé no 3751, 350
m. – av. Madeleine Roch (Messaline), Madeleine Céliat
(Thysla), Louis Ravet (Manus), Jean Jacquinet (Claude).
Le philosophe Manus sauve Messaline au cours de l’une
de ses sorties nocturnes à Suburre. Elle s’en éprend, mais lui
aime Thysla et l’impératrice le fait emprisonner. Claude le
délivre tandis qu’un tribun exécute Messaline.
1910
Messalina
(IT) Mario Caserini ; Cines, Roma, 342 m. –
av. Maria Gasperini (Messaline), Amleto Novelli (Gaius
Silius). –
Messaline fait enlever et prend pour amant Caius
Silius, le fiancé de la fille de son amie Valeria Sabina.
Claude apprend que son épouse veut placer son amant sur
le trône, s’assure la fidélité des prétoriens et fait exécuter le
couple adultérin.
1918 [épisode romain :]
Woman (L’éternelle tentatrice / Les
fées de la mer)
(US) Maurice Tourneur ; Prod. Tour-
neur, 7 bob. – Flore Revalles (Messaline), Paul Clerget
(Claude). –
Récit divisé en un prologue, cinq épisodes et
un épilogue, avec lequel Tourneur reprend la juxtaposition
d’époques différentes initiée par Griffith dans
Intolerance
.
Au XX 
e
siècle, un jeune mari abandonné par son épouse
consulte un livre qui traite de la perfidie féminine, revit
en images les premières disputes d’Adam et Eve au paradis,
saute à Rome où Claude est trompé par la perverse Messa-
line, au Moyen Age avec les amours sublimes d’Abélard et
Héloïse, en Bretagne avec les mésaventures d’un marin qui
ramène une sirène dans ses filets, etc. Dans l’épilogue de ce
qui semble être au premier abord un tract antiféministe,
Tourneur prend la défense des femmes, expliquant qu’elles
ont toujours été les esclaves de l’homme, bien avant l’in-
troduction de l’esclavage. L’intérieur du palais de Claude
est reconstruit aux studios de Fort Lee, New Jersey. Jugé
trop long, le film est exploité en deux parties distinctes en
France.
1923 / 24  
Messalina (Messaline impératrice)
(IT) En-
rico Guazzoni ; Guazzonifilm, 3373 m. – av. Rina De
Liguoro (Messaline), Augusto Mastripietri (Claude),
GiannaTerribili-Gonzales (Mirit, prêtresse d’Isis), Gino
Talamo (Ennius), Lucia Zanussi (l’esclave Eglé), Gildo
Bocci (Apollonius), Bruto Castellani (Tigrane), Aristide
Garbini (Narcisse). –
Devenue impératrice après la mort
de Caligula, l’épouse dissolue de Claude continue à se dé-
vergonder à Suburre, séduit le prétorien Marcus, le cour-
tisan Caius Silius, puis s’éprend d’Ennius, l’esclave perse
du sénateur Apollonius, alors qu’il vient secrètement visi-
ter sa bien-aimée Eglé, autre esclave. Ennius participe à
une course de chars où, par sa victoire, il espère gagner sa
liberté, mais la grande-prêtresse Mirit, dont l’amour a été
repoussé, se venge en empoisonnant ses chevaux. Ennius
chute, Messaline le sauve des glaives des gladiateurs. Mirit
tente de se venger sur Eglé, mais elle est tuée par ses propres
lions. Quant à Messaline, elle se suicide à la vue des préto-
riens venus l’arrêter. – Un des plus célèbres films historiques
italiens des années vingt, qui eut un accueil moyen en Ita-
lie, mais un immense succès dans le reste de l’Europe, aux
Etats-Unis et même en Union soviétique (où c’est l’unique
film italien de la décennie), malgré sa réalisation bancale
(scènes de nus et de viol censurées), son interprétation très
mélodramatique et sa longueur excessive. Succédant aux
divas « retraitées » comme la Bertini, la Borelli ou la Me-
nichelli, la comtesse De Liguoro y fait des débuts remarqués
en Messaline altière. Mis en chantier alors que le cinéma
muet italien agonise, le film, comme tous ceux de Guazzoni,
surprend par la splendeur de ses décors, érigés dans les stu-
dios romains de la Via delle Provincie et sur les terrains
de la Villa Massimo (le Forum permet de beaux effets de
perspective et des mouvements de foule impressionnants).
Accompagné de ses ministres et sous-secrétaires d’Etat, le
roi d’Italie Victor-Emmanuel III honore le tournage d’une
visite en grande pompe. Sonorisation par Tobis-Klangfilm
en 1930. US :
The Fall of an Empress
.
1930
Messalina
(BR) Luiz de Barros ; Sincrocinex, São Paulo.
– av. Gerta Walkyria (Messaline), Vincenzo Caiaffa
(Claude), Mado Myrka, Nelson Oliviera, Remo Cesa-
roni, Tácito de Souza.
1937 [inachevé :]
I, Claudius
(GB) Josef von Sternberg [d’apr.
Robert Graves] ; Alexander Korda-London Film. – av.
Charles Laughton (Claude), Merle Oberon (Messaline),
Emlyn Williams (Caligula), Flora Robson (Livia), Ro-
bert Newton (Cassius), John Clemens (Valens). –
Alors
que Josef von Sternberg a quitté la Paramount (et son égé-
rie Marlene Dietrich), le producteur-réalisateur anglais
Alexander Korda lui offre la direction de
I, Claudius
à
Londres, parce qu’il ne se sent personnellement plus ca-
pable de diriger Charles Laughton, un acteur aussi im-
mense que difficile. Korda espère simultanément que Ster-
nberg saura mettre en valeur Merle Oberon (Mme Korda)
comme il le fit pour Marlene. Mais le tournage à Denham
prend du retard, Merle Oberon se blesse dans un accident
de voiture et après un mois, Korda stoppe la production,
devenue un gouffre financier (80000 £, soit près de 9 mil-
lions de francs de l’époque). Le passionnant documentaire
BBC
The Epic That Never Was
(1966) de Bill Duncalf,
1
Cf. Catherine Salles,
Les Bas-fonds de l’Antiquité
, Petite Bibliothèque Payot, Paris 1995, pp. 222-223 ; cf. aussi Barbara Levick,
Claude
, Infolio, Golion,
Paris 2002.
2
Cf. Géraldine Puccini-Delbey,
La vie sexuelle à Rome
, Ed. Tallandier, Paris 2007, p. 311.
3
Cf. Paul Veyne,
La Société romaine
, Points Histoire, Editions du Seuil, Paris 1991 (chap. «La famille et l’amour sous le Haut-Empire romain»), pp. 98-99.
4
Guy Fau,
L’Emancipation féminine dans la Rome antique
, Ed. Les Belles Lettres, Paris 1978, p. 125 ; cf. aussi Thomas Späth, « Les femmes ont-elles
gouverné Rome ? », in :
L’Histoire
nº 183, décembre 1994, pp. 30-35.
* * *
Rina De Liguoro dans
Messalina
(1923 / 24) d'Enrico Guazzoni
s
6b.5.1
I...,462,463,464,465,466,467,468,469,470,471 473,474,475,476,477,478,479,480,481,482,...674